Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

05 novembre, 2009

Vaccination : la dictature du système

Dans le texte qui suit, Richard Martineau dénonce les ratés du programme de vaccination. Vingt-quatre heures plus tard il répond lui-même à ses interrogations de la veille :


« Ça ne prend pourtant pas un post-doctorat en neurobiologie à Harvard
pour prévoir que les gens allaient se ruer dans les centres de vaccination dès
le premier mort !

Vous voulez connaître ma théorie ?

Nos gentils bureaucrates avaient trop de temps pour se préparer.

En 1992, les autorités ont RÉAGI. En 2009, elles ont PLANIFIÉ.

C'est ça, la grosse différence. Les bureaucrates ont eu le temps
de penser.

Et un bureaucrate qui pense, c'est plus dangereux que n'importe
quel virus. »

Comme je l’ai souvent écrit dans ce blogue, c’est le système qui est en cause.

Les fonctionnaires doivent non seulement respecter la loi et les règlements, mais aussi faire en sorte que tous les citoyens soient traités également. Cette règle est l’antithèse de l’efficacité. La fonction publique se soucie d’abord d’égalité de traitement et d’impartialité, ce qui la conduit très souvent à recourir à la torture pour nous faire entrer dans le rang.

Dans ce contexte, il était naturel que tous soient astreints à subir le supplice de la file d’attente.

Ce problème est un des effets pervers d’un monopole étatique et ne peut être réglé qu’en éliminant le monopole.

À moins de reconnaître cette évidence, les Québécois sont condamnés au plus petit dénominateur commun en matière de santé.

Dans tout ce cafouillage il y a tout de même un bon côté. Les Québécois feront un pas de plus vers la privatisation des soins de santé.
____________

Fais la queue, mémé!
Richard Martineau, Canoë, 04/11/2009

Avant-hier, mon ami Stéphane est allé se faire vacciner. Devant lui, il y avait un homme qui s'est fait enlever une tumeur au cerveau il y a un mois et demi.
L'homme a fait la queue pendant six heures. Vous trouvez ça normal?
Un père de famille qui s'est fait vacciner à Saint-Eustache m'a écrit pour me dire qu'il a vu, dans la file d'attente, un homme souffrant d'emphysème qui traînait sa bonbonne d'oxygène et un adolescent en fauteuil roulant qui était atteint d'une maladie dégénérative.
Ces deux personnes ont attendu pendant plusieurs heures pour se faire vacciner.
Ça ne vous choque pas?
DEHORS NOVEMBRE
Je ne suis pas un spécialiste de la santé. Mais il y a quand même des absurdités qui sautent au visage.
Demander à des personnes âgées ou à des gens malades et affaiblis de faire la queue pendant cinq heures pour se faire vacciner, ça n'a aucun sens.
C'est honteux.
Tenez, une dame de Longueuil m'a écrit hier. Elle est handicapée et se déplace avec une canne. «Je ne peux pas rester de-bout plus de dix minutes», explique-t-elle.
Selon le calendrier de vaccination de sa région, cette dame devra se faire vacciner la semaine du 16 novembre (personnes de 19 à 65 ans avec maladie chronique).
Vous imaginez la météo, dans deux semaines? Ça va être novembre dans toute sa beauté: bourrasques, température froide, pluie glaciale.
La dame a appelé Pandémie Québec pour savoir ce qu'elle devrait faire. On lui a dit de louer un fauteuil roulant. Elle leur a répondu qu'elle n'en a pas les moyens.
Vous ne trouvez pas ça scandaleux? Vous me direz que les gens peuvent s'entraider. Que cette pauvre dame, par exemple, pourrait demander à l'un de ses enfants d'attendre à sa place. Mais si vous n'avez pas d'enfant, vous faites quoi?
UNE APPROCHE DÉCENTRALISÉE
Des gens m'ont écrit pour me dire qu'on ne peut pas vacciner les enfants à l'école, car ça prend une autorisation écrite des parents, un carnet de vaccination, une procédure pour les parents qui oublient de signer le formulaire -- bref, beaucoup trop de paperasse et de bureaucratie.
«Vacciner son enfant, c'est la responsabilité des parents, pas celle de l'école...», m'a dit un lecteur.

La semaine prochaine, des enfants vont se faire vacciner contre l'hépatite à l'école. On n'aurait pas pu en profiter pour donner l'autre vaccin?
En 1992, à la suite d'une augmentation soudaine du nombre de décès attribués à la méningite, particulièrement chez les adolescents, les autorités du ministère québécois de la Santé ont entrepris une campagne exceptionnelle de vaccination. Ce projet d'immunisation de 300000 enfants et adolescents contre la méningite constituait la plus importante campagne d'inoculation à être entreprise au Canada depuis 1957.
Savez-vous comment on a procédé?
On a privilégié une approche DÉCENTRALISÉE. On est allé vacciner les enfants dans les écoles.
Et devinez quoi? Ça c'est super bien passé...

APPRENDRE DU PASSÉ
Vous me direz que cette campagne de vaccination n'est rien comparativement à l'actuelle campagne qui touche des millions de personnes. Vous avez raison.
Mais je suis sûr qu'on aurait pu apprendre des leçons de la campagne de 1992.
Je suis convaincu qu'il y a d'autres façons de faire que celles qui ont cours actuellement.
Comme m'a dit mon chum Stéphane: «Actuellement, on a l'impression que ce sont les citoyens qui doivent accommoder le système, non l'inverse...»

1 commentaire:

Gilles Laplante a dit...

On a une belle démonstration d'une approche gouvernementale. C'est au citoyen de se déplacer pour obtenir et non au système de se déplacer pour offrir.
On aurait pu vacciner les gens sur leur lieu de travail, dans les foyers pour personnes agées, à l'école ( en 57 j'ai été vacciné à l'école ), dans les CPE etc..
De toutes façon, cette histoire c'est une grosse baloune mais ça aura au moins servi à démontrer que le gouvernement est incapable de gérer quoi que ce soit.