Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 septembre, 2008

Chiffre du jour (2) : 1 237 000 $

Le ministre de la Justice et ministre de la Sécurité publique, M. Jacques P. Dupuis, a annoncé, aujourd'hui, à Sept-Iles la construction d'un nouvel établissement de détention. Le ministre était accompagné du maire de la Ville de Sept-Iles, M. Ghislain Lévesque.
Le nouvel établissement doublera la capacité d'accueil. Il comprendra 55 places, au lieu des 27 que comporte l'édifice actuel.
Il s'agit d'un investissement de 68 millions de dollars (1 237 000 $ par place) qui vient s'inscrire dans un vaste programme de renouvellement des infrastructures carcérales québécoises de plus de 563 millions de dollars.


(NDLR : Ça ne vous parait pas un peu cher pour loger des locataires qui ne paient même pas de pension?)

Chiffre du jour : 80 %

L'Initiative canadienne des consommateurs (ICC), une coalition d'associations de consommateurs, demande aux partis fédéraux de s'engager à nommer, au sein du prochain Cabinet, un ministre responsable de la protection des consommateurs. Cette revendication reçoit l'appui de plus de 80 % des électeurs, pour qui cette nomination devrait être une priorité pour le prochain gouvernement, selon les résultats d'un sondage mené par Nanos Research pour le compte de l'ICC.

29 septembre, 2008

Chiffre du jour (3) : 1800

Mis à jour annuellement et incluant plus de 1800 sources de financement et programmes gouvernementaux de toutes sortes, l'Annuaire des Subventions au Québec est la publication la plus complète disponible au Québec en matière de recherche de prêts, bourses, subventions et programmes d'aide.

(NDLR : ... pas 100, pas 200, mais 1800 programmes de subvention. Pouvez-vous imaginer ce que ça coûte gérer tout cela?)

Chiffre du jour (2) : 52 %

Cinquante-sept pour cent des Québécois se disent prêts à payer de 5 à10 % de plus pour acquérir une maison dotée d'aménagements écologiques. Bienque les Québécois estiment que l'amélioration de l'environnement soit unfacteur important, ils déclarent que ce qui leur importe le plus lorsqu'ilsrénovent leur maison, c'est d'abord la réalisation d'économies futures (38 %),puis la valeur de revente de leur maison (29 %). (Source : TD Canada Trust)

Chiffre du jour : 45 %

Davantage d'insatisfactions chez les syndiqués...

Chez les travailleurs syndiqués, cette tendance semble plus marquée. Près de la moitié d'entre eux (45 %) se disent insatisfaits de leur participation aux décisions (contre 18 % chez les non-syndiqués), 42 % sont insatisfaits de la reconnaissance que leur porte leur employeur (versus 19 % chez les non-syndiqués) et 33 % sont insatisfaits des possibilités d'avancement que leur offre leur emploi actuel (versus 24 % chez les non-syndiqués).

"Cela nous porte à réfléchir sur les défis que doivent relever les milieux syndiqués à ces égards. Il ne faut pas occulter que dans les organisations syndiquées, on retrouve souvent davantage de satisfaction à l'égard de certaines conditions générales de travail comme la sécurité d'emploi ou les avantages sociaux. Cependant, l'adoption de pratiques distinctives de gestion des ressources humaines répondant aux nouveaux besoins et aspirations des travailleurs exige une souplesse que les conventions collectives ne permettent pas toujours", a précisé M. Francoeur.

(NDLR : Je suggère aux syndicats de prendre des notes.)

28 septembre, 2008

Chiffre du jour: 64 %

Près des deux tiers des Canadiens disent en avoir assez d'être dérangés à l'heure du souper par des télévendeurs et ont l'intention de s'inscrire à la liste nationale de numéros de télécommunication exclus que mettra en place le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Un sondage mené pour le compte de l'Association de la recherche et de l'intelligence marketing (ARIM), qui représente la majorité des firmes en études de marché au pays, indique que 51 pour cent des Canadiens connaissent l'existence de cette liste entrant en vigueur mardi.

Par comparaison, l'année dernière à la même période, 44 pour cent des personnes interrogées avaient dit connaître l'existence de ce service.
Lorsque les répondants ont été informés à propos de cette liste, 64 pour cent d'entre eux ont dit avoir l'intention d'y inscrire leur numéro de téléphone.

Au-delà de la crise financière

C’est l’interventionnisme de l’État qui a ouvert la porte aux « financier sans scrupules » et ils en ont profité. Ils ont engrangé des milliards sur le dos des investisseurs et des contribuables sans que les organismes de règlementation fassent quoi que ce soit pour les en empêcher.

L’influence des politiciens auprès de Fannie May et Freedy Mac, des entreprises semi-publiques, les ont motivé à ignorer les règles les plus élémentaires de bonne gestion. Ensuite, l’incompétence et le laxisme des organismes de règlementation (la SEC, la FDIC, etc.) avec la complicité des organismes de notation du crédit, ont simplement laissé le champ libre aux bandits de la haute finance. Finalement, tout ce beau monde savait qu’un jour ou l’autre le système financier allait frapper un mur, mais dans ces milieux c’est la loi de l’omerta qui prime.

Au-delà des discours, il est évident que les actions des politiciens servent les intérêts des groupes de pression avant ceux de la population. Ce phénomène qui s’amplifie au fil des ans met en péril l’existence même des démocraties occidentales. Le désabusement, le cynisme, la désaffectation des gens sont tous des symptômes qui découlent de ce phénomène et qui contribuent à miner la crédibilité de nos systèmes politiques.

Le rôle des gouvernements est de protéger les individus des abus et non de favoriser les groupes d’intérêt au détriment des individus.
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Nathalie Elgrably, Canoë.ca, 25 septembre 2008

Autopsie d'une crise

Rien ne va plus sur les marchés financiers américains. Et même si l'État américain a annoncé un plan de sauvetage historique, la question reste entière : pourquoi des actifs qui valaient des centaines de milliards ont-ils vu leur valeur réduite à néant en quelques jours, voire en quelques heures?

On peut incriminer les bandits à cravate de Wall Street, la recherche du profit, la cupidité, la mentalité capitaliste, etc. Les financiers new-yorkais ont incontestablement leurs torts dans cette débâcle, mais ils ne sont pas les seuls responsables.

Revenons à la genèse du problème. Depuis 2003, la Réserve fédérale américaine (FED) a diminué le taux d'intérêt pour stimuler l'économie américaine. Mais avec des taux d'intérêt de 1%, la FED a littéralement inondé le marché de liquidités. Et comme si faciliter l'accès au crédit était insuffisant, Fannie Mae et Freddie Mac (FM&FM), deux institutions financières semi-publiques, s'étaient donné pour mission de permettre à des familles insolvables d'obtenir des hypothèques garanties par l'État. Tout fonctionnait tant que le prix des maisons augmentait.
Mais la bulle immobilière qu'elles avaient s'est dégonflée, entraînant avec elle un nombre record de faillites. FM&FM se retrouvent alors avec des titres invendables, à moins de les brader, tout en étant obligées d'honorer leurs créances auprès des banques. La situation devient alors problématique, mais pas catastrophique, car même si le taux de défaut sur les prêts hypothécaires a grimpé à 6,4%, il reste nettement inférieur au taux de 40% enregistré en 1929.


Alors, pourquoi une telle débâcle?

L'ampleur de la contagion est attribuable à une nouvelle technique comptable qui oblige maintenant les institutions à ajuster la valeur de leurs actifs en fonction du prix du marché, plutôt que de considérer le coût d'achat initial. Introduite il y a plus d'une décennie, cette réglementation avait pour objectif d'éviter une autre crise similaire à celle qui a secoué le système financier américain dans les années 1980.

L'intention était bonne, mais l'outil a causé la chute d'institutions saines. Supposons qu'une famille achète une maison de 300 000 $ sur laquelle elle prend une hypothèque de 250 000 $ sur 30 ans. Supposons également qu'elle fait ses versements sans difficulté et qu'elle n'envisage pas de déménager à court terme. Si une maison similaire s'est vendue 200 000 $ parce que le marché immobilier traverse une période de turbulence, la banque se voit obligée de réduire la valeur de l'actif. Elle exige alors à la famille un versement immédiat de 50 000 $, car sa dette est de 250 000 $ pour une propriété qui n'en vaut plus que 200 000 $.

Boom immobilier

Quand le boom immobilier a pris fin, la nouvelle réglementation comptable a obligé les institutions financières à ajuster la valeur de tous leurs actifs. Évidemment, tous les titres adossés à des créances hypothécaires ont rapidement perdu de leur valeur, à tel point que plus personne n'était disposé à en acheter. Or, sans crédit, les marchés financiers sont paralysés.

Que des banquiers sans scrupule aient profité de l'occasion pour faire fortune est incontestable. Mais ce qui a véritablement saccagé les marchés financiers, c'est la politique de réduction des taux d'intérêt totalement irresponsable adoptée par la FED, l'adoption d'une mesure comptable perverse et l'octroi irréfléchi d'hypothèques à des gens qui n'avaient pas les moyens de les assumer. D'ailleurs, comment des bureaucrates américains ont-ils pu sérieusement croire bon de prêter de l'argent à des gens insolvables? Et dire que c'est à eux qu'on demande de résoudre la crise actuelle!

27 septembre, 2008

Chiffre du jour

Le Conseil des Canadiens a appris à la lumière d'un sondage commandé à Environics que 61% des Canadiens sont d'accord avec le candidat à la présidence des Etats-Unis Barack Obama qui veut renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) pour y inclure des normes environnementales et du travail coercitives. La constatation suit celles des sondages précédents et démontre que le soutien des Canadiens envers la renégociation de l'ALENA continue de s'accroître - de 45 % en mars il estpassé à 52 % en juillet (Angus Reid).

25 septembre, 2008

Chiffre du jour : 300 $ par personne

Les Québécois ont dépensé 5,1 milliards de dollars pour des produits et services culturels en 2005, soit 2,9 % des dépenses totales de consommation dans cette province. C’est le pourcentage le moins élevé de toutes les provinces canadiennes. Par contre, 2,3 milliards ont été consacrés à la culture au Québec par tous les paliers de gouvernement en 2003-2004. C’est le rapport de subventions publiques par personne le plus élevé (plus de 300 $) de toutes les provinces.

(Source : Hill Stategies)

Culture : C’est quoi ces raisonnements débiles?

Patrick Lagacé soutien que les artistes doivent être subventionnés puisque les autres industries le sont! Avec un tel raisonnement il faudrait subventionner tous les groupes qui en font la demande!! Il faut plutôt réduire toutes les subventions à toutes les industries pour permettre à la classe moyenne de respirer un peu.

Michel Girard démontre que les subventions à l’industrie de la culture ne représentent que le tiers des revenus engrangés par le gouvernement fédéral. Encore une fois, avec un tel raisonnement il faudrait subventionner toutes les industries qui paient plus d’impôts et de taxes que ce qu’ils reçoivent en subvention. Les artistes, grands défenseurs de la solidarité sociale, devraient contribuer aux revenus de l’État sans rien attendre en retour. Après tout, c’est le lot de la plupart des contribuables.

Raymond Legault demande au gouvernement de consacrer 1 % de son budget à la culture. Alors, pourquoi ne pas consacrer 1 % du budget à tous ceux qui en font la demande : les enfants handicapés, les mères célibataires, les femmes battues, les itinérants, les dépressifs, les ....... Serait-ce que les besoins des artistes sont plus importants que ceux des autres groupes de la société?

Jusqu’à présent, le seul texte intelligent que j’ai lu dans ce débat c’est celui de Richard Martineau dans le Journal de Montréal de ce matin.
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Comment aider les artistes

Richard MartineauJournal de Montréal25/09/2008 05h20

Les amoureux de l'art demandent aux gouvernements provincial et fédéral d'aider les artistes en augmentant les subventions allouées à la culture.

Mais saviez-vous que VOUS pouvez aider directement les artistes, TOUT DE SUITE, MAINTENANT, sans frapper à la porte d'aucun député ou ministre ?

En guide de solidarité avec les artistes québécois (et parce que je suis un maudit bon gars, toujours prêt à aider son prochain), je vous donne des trucs qui vont vous permettre d'aider efficacement -- et rapidement -- vos idoles.

LA RECETTE DU SUCCÈS

Un : cessez de télécharger de la musique illégalement et achetez des CD.

Oui, je sais, ça coûte plus cher et c'est moins le fun. Mais que voulez-vous, aimer la chanson québécoise, ce n'est pas seulement en écouter. C'est accepter de PAYER pour le faire.

Si vous n'êtes pas prêt à donner quinze piastres pour appuyer un artiste d'ici, voulez-vous me dire pourquoi le gouvernement investirait des millions de dollars dans la carrière de nos chanteurs ?

Deux : lisez autre chose que Le Secret ou Le Guide Horoscope 2008 d'Anne-Marie Chalifoux.
C'est quand, la dernière fois que vous avez lu un roman québécois ? (En passant, Marc Lévy ne compte pas, c'est un Français. Idem pour Alexandre Jardin. Quant à Dan Brown, l'auteur du Code Da Vinci, ce n'est pas un romancier. C'est quelqu'un qui aligne des mots sur une page. Nuance.)

C'est quand, la dernière fois que vos enfants vous ont vu avec un livre dans les mains (mis à part la fois où vous cherchiez désespérément la recette du gâteau des anges de Maman Dion) ?

CE QU'IL FAUT POUR VIVRE

Trois : allez voir les films québécois.

Vous êtes là, à crier au génocide culturel et à brandir votre ceinture fléchée. Or, êtes-vous allé voir Ce qu'il faut pour vivre, de Benoît Pilon ? Un été sans point ni coup sûr, de Francis Leclerc ? Truffe, de Kim Nguyen ? Tout est parfait, d'Yves Christian Fournier ?

Non. Trop occupé à voir le dernier Batman. Way to go, amigo.

Quatre : comme l'a écrit Joseph Facal dans sa chronique d'hier, consommer de la culture, ce n'est pas seulement écouter Rire et délire à TQS ou manger un hot-dog sur le site du Festival de jazz ou du Festival d'été de Québec en reluquant le cul des filles qui passent devant le kiosque Budweiser.

(Bon, l'ex-ministre péquiste n'a pas dit ça dans ces mots, il a plus de classe que moi, mais, bon, ça revenait au même...)

C'est AUSSI acheter un billet de spectacle.

Vous savez, les bouts de carton que les gars déchirent à l'entrée de la salle ?

VIVE LA CULTURE !

Cette semaine, mon confrère Marco Fortier est allé à Drummondville afin de tâter le pouls des électeurs. Il a demandé à un homme assis à la terrasse d'un café s'il appuyait les coupes dans la culture.

«Je suis contre ça, a répondu le monsieur. Il faut aider les fermiers, ils en ont besoin...»
Parfois, j'ai l'impression que le Québec ressemble à ce bonhomme. On confond la culture avec l'agriculture.

On aime nos artistes, en autant que ça ne nous coûte pas une cenne pour les voir, qu'ils présentent leur spectacle dehors, l'été, et que la bière est froide...

24 septembre, 2008

Coup de gueule

Comment en est-on arrivé à créer une société où le rêve des jeunes est de devenir fonctionnaire? C’est ahurissant!!

Avons-nous créer une génération d’individus qui n’ont d’autres ambitions que de se trouver une petite job plate et sécurisante?

Cela n’augure pas bien pour le Canada. Pendant que nous formons des fonctionnaires, en Asie ils forment des entrepreneurs.

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Des diplômés dévoilent qui sont selon eux les meilleurs employeurs

Une nouvelle étude révèle que les étudiants aspirent à un travail stable

TORONTO, le 24 sept. /CNW/ - Quand vient le temps d'énumérer les facteurs liés au choix de carrière, les recruteurs n'ont pas de leçon à donner aux étudiants de niveau postsecondaire. En effet, un nouveau rapport publié aujourd'hui révèle que les cinq principaux employeurs pour qui les futurs employés aimeraient travailler après l'obtention de leur diplôme ne sont pas nécessairement des organisations que l'on pourrait qualifier d'attrayantes pour les jeunes générations : le gouvernement du Canada, Santé Canada, Google, les gouvernements provinciaux et Apple.
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Chiffre du jour (2) : 58 %

Selon un sondage de la CTF et Praxicus, 58 % des Canadiens croient que la science démontrera l’existence de Bigfoot, alors que seulement 27 % croient que les politiciens tiendront leurs promesses électorales.

Chiffre du jour : 57 %

Alors que l'on parle toujours de ralentissement de l'économie, on pourrait penser que les propriétaires de petites entreprises canadiennes sont préoccupés par leur avenir. Or, un récent sondage mené par RBC et Ipsos Reid montre que plus de la moitié (57 pour cent) des propriétaires interrogés ont une vision optimiste de l'économie canadienne (36 pour cent sont optimistes et 21 pour cent, neutres). En fait, près de la moitié (48 pour cent) des propriétaires estiment que les six prochains mois seraient propices à la croissance ou à l'expansion de leur entreprise.

23 septembre, 2008

Coup de gueule

L’incompétence a un nom : le gouvernement du Québec

Les sagas du CHUM et de l’UQUAM sont les derniers exemples de l’incompétence du gouvernement.

La saga du CHUM démontre jusqu’à quel point la société québécoise s’est enlisé dans l’immobilisme. Aujourd’hui on apprend qu’on est encore au stage de se demander si on rénove ou démoli. Il n’y a pourtant aucun nouvel élément dans le dossier. Les raisons que l’on invoque pour justifier la démolition étaient toutes connues au départ.

Cette incompétence coûte des centaines de millions aux contribuables québécois, mais ça, les politiciens et les fonctionnaires s’en foutent.
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11 septembre 2008 à 06h49
Les anglos sont prêts, pas les francos : let's go !

Si vous voulez imaginer à quoi pourrait ressembler un superhôpital à Montréal, allez faire un tour du côté du Campus Glen, en arrière de la station de métro Vendôme, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal.

C'est là que sera érigé le CUSM, le grand centre hospitalier lié à l'Université McGill. Le terrain -immense- a été décontaminé, nettoyé, aplani, ne manque plus que les ouvriers et les grues. Le travail peut commencer.

Pendant ce temps, les déboires du CHUM font de nouveau la manchette, et on remet encore une fois en question l'emplacement en plein centre-ville de Montréal.

Entendons-nous : ce n'était pas le bon choix, le site a fait l'objet de querelles politiques au plus haut niveau et on a oublié qu'il fallait d'abord penser à la population. Je l'ai écrit dix fois plutôt qu'une dans Les Affaires, à l'époque.

Mais maintenant que la décision a été prise, il faut vivre avec et surtout embrayer au plus vite ! Avec tous les retards, il est maintenant question de 2016 !

Pendant ce temps, les anglos sont prêts.

Ils n'ont pas niaisé avec l'emplacement.

Ils n'ont pas niaisé avec la communauté d'affaires et ils ont déjà recueilli les deux-tiers de l'objectif de la campagne de financement, fixé à de 300 millions $ (n'oubliez pas qu'on a accusé les gens d'affaires de Montréal, à commencer par les Desmarais, de tous les péchés quand le site d'Outremont était encore envisagé).

Et surtout, ils n'ont pas niaisé avec le plus important, leur clientèle.

Cela nous a permis, collectivement, de sauver l'hôpital Shriners, qui a failli nous être enlevé par London, en Ontario : et il faut être entré dans cet extraordinaire hôpital pour comprendre le travail que fait tout le personnel spécialisé -à 100 % bilingue- auprès des enfants victimes de maladies osseuses. Le nouveau Shriners sera construit sur le Campus Glen, à côté du CUSM.

Les anglos sont prêts. Mais comme nous sommes souvent jaloux, certains commencent à dire que ce n'est pas juste et qu'il faudrait les faire attendre.

Non. Ce n'est pas parce que nous nous sommes enfargés dans les fleurs du tapis qu'il faut enfarger les autres. Messieurs les anglos, tirez les premiers !

Chiffre du jour (3) : 24 %

Les ménages québécois et leur perception de leur situation financière des six (6) derniers mois.

59 % des ménages considèrent que leur situation financière est restée la même au cours des six (6) derniers mois, 17 % considèrent qu'elle s'est améliorée, alors que 24 % considèrent qu'elle s'est détériorée. La cause principale et très significative identifiée par les ménages qui déclarent avoir subi une détérioration financière au cours des six (6) derniers mois est l'augmentation du coût de la vie, et ce, dans une proportion de 63 %, comparée à 38 % pour l'an dernier, suivie de la baisse du revenu d'emploi dans une proportion de 25 %. Même si une large majorité des ménages (76 %) considèrent que leur situation financière est demeurée inchangée (59 %) ou s'est même améliorée(17 %) ; la proportion des ménages québécois où la situation financière s'est détériorée a presque doublé (24 %) par rapport à l'année dernière, à la même époque (10 %).

Chiffre du jour (2) : 4 sur 5

Un sondage sur les connaissances financières pratiques de Visa Canada révèle que parler d'argent à la maison prépare mieux les étudiants à l'autonomie financière. Quatre étudiants interrogés sur cinq, qui parlent de planification financière, sont plus susceptibles d'établir et de tenir un budget.


(NDLR : ...et dire que les bureaucrates du ministère de l'Éducation ont jugé bon de canceller les cours d'éducation en économie et finance. C’est d’une imbécilité innommable.)

Chiffre du jour : 36 %

Une nouvelle étude révèle que les adolescents de l'Ontario et du Québec fument de plus en plus de cigarettes de contrebande.

  • La collecte de mégots aux abords de 155 écoles secondaires du Québec
    et de l'Ontario illustre une consommation largement répandue et en
    croissance du tabac de contrebande chez les adolescents;
  • L'étude démontre que 26 % des mégots retrouvés en Ontario et 36 % de
    ceux retrouvés au Québec étaient des produits de contrebande.

21 septembre, 2008

L’interventionnisme financier américain

André Dorais

Depuis quelques mois, le gouvernement américain ne cesse de venir en aide à d’importantes entreprises financières : Bear Stearns, Fannie Mae, Freddie Mac et, la dernière en date, AIG. L’aide accordée à Bear Stearns, une banque d’investissement, a été évaluée à 29 milliards de dollars américains (29 G$), celle promise à l’assureur AIG est de 85 G$, tandis que celle promise à Fannie et Freddie est estimée à 25 G$ selon le Congrès, mais à quelque 1 500 G$ selon des sources privées. AIG, Fannie et Freddie passent également sous le contrôle gouvernemental.

Fannie et Freddie sont des créatures gouvernementales qui favorisent indirectement l’achat de maison en achetant les hypothèques des banques et autres institutions financières. Ils en prennent l’entière responsabilité, c’est-à-dire qu’ils garantissent aux banques le capital et l’intérêt de ces hypothèques, même en cas de faillite des particuliers. Ensuite ils assemblent ces hypothèques selon différentes catégories (maturité, risque, etc.) et les offrent aux investisseurs sous forme de titres (parts). Plus le marché est bon, plus il attire le véreux et l’insouciant. Les faillites des particuliers se succèdent et Fannie et Freddie se retrouvent avec des titres invendables, si ce n’est qu’à une forte réduction de prix, tout en étant obligés d’honorer leurs paiements aux banques. Ces entreprises se sont retrouvées au bord du gouffre et le gouvernement a décidé de les prendre en charge, car il veut absolument continuer à «aider» les gens…

En d’autres mots, il nationalise ces entreprises le temps de les remettre sur rails. Or, pourquoi le gouvernement serait-il plus apte que le marché à effectuer ce boulot? Les investisseurs vont-ils se remettre à acheter ces titres sous le prétexte que le gouvernement est prêt à saigner les contribuables? Un plan d’aide gouvernemental avoisinant les 1 000 G$ devrait être annoncé sous peu. Ces entreprises se sont retrouvées au bord du gouffre malgré les avantages qu’elles avaient sur la concurrence, soit de meilleurs prix suivant la garantie implicite du gouvernement. Dans ces circonstances, le gouvernement aurait dû les laisser mourir plutôt que de les nationaliser. Cela démontre, une fois de plus, qu’une intervention gouvernementale en invite une autre. On accuse tout le monde sauf soi-même et on s’enfonce encore davantage. On crie qu’il vaut mieux agir que de ne rien faire, mais dans ces circonstances on risque d’avancer d’un pas pour ensuite reculer de trois.

Les coûts pour les contribuables américains ne s’arrêtent pas là. En effet, la FDIC, ou société d’assurance dépôt, autre créature gouvernementale de la Grande Dépression, en a déjà plein les bras. Elle demande l’aide financière du Congrès, car elle prévoit des difficultés à rembourser les épargnants qui cognent à sa porte (sur le même sujet on peut également lire et entendre les propos de Nouriel Roubini). Dédommager les épargnants de la seule banque Indymac devrait lui coûter quelque 9 G$. Dire que la société d’assurance dépôt se montre dans tous les médias pour rassurer les épargnants que leur argent est en sécurité constitue une véritable supercherie, car elle n’en a jamais eu la capacité et ne l’aura jamais. La seule garantie est que le gouvernement va taxer et imposer les contribuables et utiliser sa planche à billets pour les rembourser. La situation est similaire au Canada, en Europe et dans plusieurs autres pays.

À cela s’ajoute l’aide accordée, sous forme de prêts avantageux et d’échange d’actifs, à quelques joueurs du secteur financier, qui a permis au gouvernement de mettre la pédale douce à sa création monétaire depuis un an. Lorsqu’on comprend la nature et les conséquences de cette aide, on ne peut faire autrement que s’en indigner. En effet, qui n’aimerait pas échanger quelques-uns de ses mauvais placements contre des bons du Trésor? Qui n’aimerait pas un congé d’intérêt ou un peu plus d’argent à un taux plus bas que partout ailleurs? Grâce à ces mécanismes, les banques ont pu se procurer quelque 350 G$ depuis un an et le dernier plan gouvernemental veut offrir cette aide à plus d’entreprises et en rendre les critères d’éligibilité plus flexibles encore. Malheureusement, pour avoir droit à ces cadeaux on doit intégrer le cartel. Il y a effectivement des cartels que les gouvernements défendent. On ne parle pas de «système» monétaire et bancaire pour rien. Aucun autre secteur d’activité économique n’est érigé en système.

Socialiser les pertes et privatiser les profits! La «gauche» a raison de dénoncer cette injustice, mais elle n’a pas moins tort d’en accuser le capitalisme. L’interventionnisme de l’État est le propre du socialisme, qui existe en finance et aux États-Unis comme ailleurs. Ces sauvetages n’ont rien à voir avec la générosité, ils relatent la peur des dirigeants du Trésor et de la Réserve fédérale de voir s’écrouler les institutions financières les unes après les autres. Cela s’explique notamment par le régime des réserves fractionnaires, c’est-à-dire une politique qui encourage les banques à prêter plus d’argent qu’elles en ont dans leurs coffres. C’est légal, mais immoral. C’est légal parce que les gouvernements croient, à tort, qu’ils sont indispensables.

Accuser les spéculateurs et représentants véreux pour la crise financière actuelle passe à côté de la source du problème qu’est le monopole gouvernemental sur la monnaie, sa politique des réserves fractionnaires et ses manipulations du taux d’intérêt. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de représentants véreux, mais plutôt que leurs responsabilités sont minimes à comparer celles des gouvernements. De même, il ne s’agit pas de nier les responsabilités des entreprises relativement à leurs déboires, mais de réaliser qu’il y a des facteurs plus importants qui les ont incités à prendre plus de risques qu’elles auraient assumés sans leurs présences. On fait référence, notamment, à l’inflation et à ses conséquences. Lorsqu’on comprend ce qu’elle est et d’où elle vient, on cesse de chercher des boucs émissaires chez les spéculateurs, pétrolières ou autres.

Ci-après, je résume les actions de la Réserve fédérale depuis 10 ans dans le but de démontrer qu’elle, et ses congénères, constituent les principales sources des problèmes financiers actuels.

Le taux d’intérêt

Depuis mars 1997, le «Federal Open Market Committe's target rate», ci-après le taux d’intérêt, est fixé à 5,5%. En août 1998, la «crise des devises», qui secoue quelques pays asiatiques depuis des mois, frappe les marchés américains. Ledit comité baisse le taux d’intérêt à trois reprises, pour le fixer à 4,75% en novembre 98, dans le but de redonner confiance aux marchés. Dans l’esprit du Comité, un taux bas encourage l’investissement et la consommation. Cela permet aux banques de prêter plus d’argent et d’autant plus qu’elles peuvent en prêter davantage qu’elles en possèdent.

À partir de juin 99, le Comité rehausse son taux de 25 points de base, soit 0,25%, car les marchés vont bien. Le Comité continue à hausser le taux d’intérêt pour le fixer à 6,5% en mai 2000, car les bourses n’en finissent plus de monter. Règle générale, des prix qui montent rapidement descendent aussi rapidement. L’indice boursier NASDAQ, qui a atteint un sommet en mars 2000, ne vaut plus que 50% de cette somme en décembre de la même année.

L’économie est moribonde, le Comité baisse le taux d’intérêt à plusieurs reprises à coup de 50 points de base pour le porter à 1,75% en décembre 2001. Les bourses ne reprenant pas du poil de la bête, on porte le taux à 1,25% en novembre 2002, puis à 1% en juin 2003. On le laisse à 1% un an durant. Les bourses reprennent tranquillement, mais le marché immobilier, lui, est en pleine ébullition.

Inflation des prix et inflation monétaire

Comment se comporte l’inflation lors de ces manipulations du taux d’intérêt? Cela dépend de la définition qu’on lui donne. Si on utilise les mesures populaires, alors on conclut que l’inflation est sous contrôle. En effet, le taux d’inflation, tel qu’indiqué par ces mesures, n'a jamais dépassé les 4%, sur une base annualisée, avant la fin 2007. Puisque ces mesures, plutôt similaires d’une à l’autre, sont celles utilisées par la plupart des économistes, financiers et manitous des banques centrales, personne, ou presque, n’a de raison de remettre en question les manipulations du taux d’intérêt et la création monétaire qui s’ensuit le plus souvent, mais pas nécessairement.

Si, par contre, on définit l’inflation comme étant l’ajout de nouvelle monnaie, alors le portrait change du tout au tout. À l’instar de la définition de l’inflation comme hausse des prix, on retrouve quelques versions de l’inflation comme augmentation de la «quantité» de monnaie. Cependant, à la différence de la première définition de l’inflation, les différentes versions de la seconde sont plutôt importantes. Les agrégats monétaires MZM, M2 et M3 représentent davantage une monnaie de crédit, c’est-à-dire une monnaie qui est ou bien accompagnée de dette, ou bien non disponible immédiatement.

Les agrégats M’ et TMS caractérisent davantage la monnaie d’après les qualités qui étaient propres à la monnaie d’espèces, mais ils ne décrivent pas mieux l’inflation monétaire puisque celle-ci doit tenir compte également de la monnaie créée à partir de la politique des réserves fractionnaires, qui produit essentiellement une monnaie de crédit. Or, quand bien même on s’en tiendrait à ces agrégats, soit des définitions strictes de la monnaie, on réalise que l’inflation monétaire, ou l’inflation à proprement parler, est beaucoup plus importante que l’inflation des prix dont on parle tant et à tort. Le tableau suivant, tiré d’un article de Mike Shedlock publié le 14 juillet dernier, compare ces deux agrégats, ou mesures d’inflation monétaire, en pourcentage et en termes absolus (monétaires).


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Si les différences entre M’ et TMS sont importantes en termes absolus, elles ne le sont pas lorsqu’on compare leur augmentation annuelle moyenne. À vue d’œil, je dirais que celle-ci tourne autour des 8% pour les deux agrégats depuis les années 70, ce qui est bien davantage que les indices d’inflation des prix. («M’» est une mesure à la fois plus conservatrice et moins volatile que TMS, mais les deux se valent. «M’» est construite à partir de la définition de Frank Shostak, tandis que TMS est construite à partir de la définition conjointe de Murray Rothbard et Joseph Salerno. Voir l’article susmentionné ou encore Crédit, monnaie et inflation pour plus de détails).

On tire les conclusions suivantes de ce tableau : de l’automne 95 à l’automne 98, il y a augmentation considérable de monnaie. On se souviendra que la crise des devises frappe l’Amérique en août 98 et que les taux d’intérêt baissent par suite. De janvier 2001 à janvier 2003, une autre forte augmentation de la monnaie voit le jour, mais c’est également la période où l’on craint la déflation... des prix. Les États-Unis sont officiellement en récession, les taux d’intérêt sont très bas, l’inflation des prix également, les bourses sont à plat, mais le marché immobilier explose.

En 2003, on décélère la quantité de monnaie mise en circulation, on l’augmente de nouveau en 2004 et on en réduit l’augmentation depuis 2005. En 2003 les bourses reprennent de la vigueur, l’immobilier atteint des sommets et bien que le prix du pétrole commence à faire grincer des dents, l’inflation générale des prix, qui exclut les prix des maisons, est toujours sous contrôle. Dans le but de contenir la hausse des prix de celles-ci, la Réserve fédérale fait passer son taux d’intérêt de 1% en juin 2004 à 5,25% en juin 2006. Le mal est déjà fait, une injection moyenne d’argent de 8% annuellement ne peut faire autrement que de surchauffer les marchés qui en sont les bénéficiaires. Cela incite les gens à l’endettement, à prendre des risques indus, à spéculer et à le regretter. Les vendeurs de rêves ont toujours existé, mais ils se font plus nombreux lorsque le gouvernement leur en donne l’occasion.

La monnaie joue un rôle primordial sur les prix des biens, services et marchés, mais avec un décalage dans le temps. Lors des 10 dernières années la Réserve fédérale à ajouter beaucoup de monnaie lorsque les marchés boursiers allaient mal et elle en réduisait l’augmentation lorsque les marchés allaient biens. Ce n’est pas parce que la majorité des experts cherche l’inflation dans les biens de consommation qu’elle se retrouve uniquement là. Elle se retrouve partout, y compris dans les marchés boursiers, obligataires, immobiliers, etc. Certes, ces marchés n’augmentent pas uniquement à cause de l’inflation, mais ce n’est pas une raison d’ignorer qu’ils soient dopés par elle. On n’en tient pas compte parce qu’on se dit, à tort, que l’argent investi se retrouvera dans les biens de consommation, donc qu’il suffit de leur porter attention pour la détecter. La fixation sur ces biens est maladive.

On pense que la consommation est la clé pour «faire rouler l’économie», de sorte qu’on «injecte des liquidités» afin que tout le monde puisse dépenser. Ce faisant, on voit les banques centrales comme des sauveurs, alors qu’elles sont les premières responsables des cycles économiques. Elles enrichissent d’abord le secteur financier qu’elles sauvent ensuite lorsqu’il tombe. La richesse ne se retrouve pas dans la quantité de monnaie, mais dans la capacité de produire et celle-ci est réduite lorsqu’on saigne les contribuables. L'ajout de monnaie ne fait que redistribuer la richesse au profit de ceux qui y ont accès en premier.

Le gouvernement imprime le fric, incite les gens à investir dans un secteur en particulier, ensuite il se demande pourquoi il y a surchauffe et débâcle. Il cherche des coupables, mais ailleurs qu’en lui-même. Tant qu’il ne remettra pas en question ses politiques et sa banque centrale, il continuera à les utiliser comme remèdes. Tant qu’il ne remettra pas en question sa définition de l’inflation, voire sa connaissance de l’économie en général, il provoquera d’autres crises et trouvera d’autres boucs émissaires. L’interventionnisme gouvernemental est aveugle et dangereux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, dit l’adage, car elles ne suffisent pas.

18 septembre, 2008

Les élections : Comment créer de la richesse?

Tous les partis politiques promettent d’agir pour créer de la richesse. Malheureusement, les actions qu’ils proposent sont souvent interventionnistes (nouveaux programmes, nouvelles règlementations, etc.) et habituellement nuisent à la création de richesse.

Dans une société moderne, la création de richesse est le résultat du travail des entrepreneurs qui risquent leur argent et carrière pour bâtir et croître leur entreprise. Il faut donc créer un environnement économique plus libre pour favoriser leur épanouissement.

C’est dans cette optique que la fédération canadienne des entreprises indépendante a posé les questions suivantes aux chefs de parti.

J’ai bien hâte voir leurs réponses.

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Élection fédérale 2008

Questionnaire à l’intention des chefs de parti

1. Favoriser l’esprit d’entreprise pour stimuler la création d’emplois et la croissance de l’économie

Quelles initiatives votre gouvernement prendra-t-il pour encourager l’entrepreneuriat et soutenir les chefs d’entreprise ? Les petites et moyennes entreprises (PME) sont la pierre angulaire de l’économie du Canada. Elles génèrent environ la moitié du PIB et emploient six Canadiens sur dix. Par ailleurs, elles créent des emplois, contribuent aux oeuvres de bienfaisance locales et rehaussent le caractère des collectivités du pays entier.

2. Frais de cartes de crédit et de débit

Quelles démarches votre gouvernement fera-t-il pour remédier à la majoration des frais de cartes de crédit et de débit ? Les sociétés VISA et MasterCard prévoient d’augmenter considérablement les frais imputés aux commerçants, ce qui gênera la capacité de ces derniers à savoir ce qu’ils paient exactement. Elles cherchent également à faire une percée sur le marché canadien des cartes de débit. Cela risque de provoquer une hausse sensible des frais de traitement des transactions de débit. Aux États-Unis, un projet de législation a été présenté au Congrès et au Sénat en vue de limiter les effets négatifs sur les petits détaillants et sur l’économie.

3. Nouveau plan pluriannuel pour la réduction de la dette et des impôts

Votre gouvernement s’engagera-t-il à mettre en oeuvre un nouveau plan pluriannuel en vue de réduire la dette ainsi que les impôts des particuliers et des sociétés ? Dans le cadre d’un sondage que la FCEI a effectué auprès de ses membres, ces derniers ont affirmé majoritairement (77 p. 100) qu’ils souhaiteraient voir un plan pluriannuel pour la réduction des impôts. L’élaboration d’un plan pluriannuel visant à rembourser la dette nationale et à alléger le fardeau fiscal global permettra d’offrir aux PME une plus grande certitude économique. Par ailleurs, cela les incitera à prendre de l’expansion et à créer des emplois.

4. Conformité fiscale

Votre gouvernement prendra-t-il des mesures pour rendre l’Agence du revenu du Canada (ARC) plus responsable en mettant en oeuvre à bon escient la Charte des droits du contribuable et en évaluant son efficacité tous les ans ? Le coût de la conformité fiscale des entreprises canadiennes s’élève à 12,6 milliards de dollars par an. La FCEI a révélé dans son évaluation de l’ARC que seuls 14 p. 100 des chefs d’entreprise et 10 p. 100 des fiscalistes considèrent que son niveau de service est bon. Il arrive trop souvent que l’ARC traite les PME de manière injuste et/ou les pénalise pour avoir essayé de se tenir aux règlements.

5. Formalités administratives et réglementation

Votre gouvernement s’engagera-t-il à réduire, à mesurer et à surveiller en permanence le volume de paperasserie et de règlements imposé aux entreprises ? Le fardeau administratif et réglementaire coûte aux entreprises environ 33 milliards de dollars par an et finit par brider la productivité et l’innovation étant donné que le gros de ce poids accable les PME. L’objectif visant à réduire ce fardeau de 20 p. 100 d’ici la fin 2008 est un premier pas important mais il ne faut pas pour autant baisser les bras une fois que cette cible aura été atteinte. Un réel allégement de ce fardeau passe par un leadership politique, des objectifs clairs et une volonté pour institutionnaliser la mesure de règlements et pour présenter régulièrement des rapports au public.

6. Pénurie de main-d’oeuvre qualifiée

Quelles mesures concrètes votre gouvernement compte-t-il adopter pour faire face à la pénurie croissante de main-d’oeuvre qualifiée ? La pénurie de main-d’oeuvre qualifiée est le problème qui croît le plus rapidement pour les PME du Canada. En 2007, plus de 309 000 postes sont restés vacants dans les PME durant au moins quatre mois. En raison du vieillissement de la population canadienne, ce problème risque de perdurer pendant longtemps encore. De ce fait, les petites entreprises sont peu nombreuses à pouvoir prendre de l’expansion comme elles le souhaitent, ce qui entrave la croissance économique future du Canada. Parce qu’il n’y a pas de solution simple, la FCEI réclame une stratégie nationale qui permette de pallier ce manque.

7. Assurance-emploi (AE)

Qu’est-ce que votre gouvernement propose de faire pour assurer que le régime d’AE répond mieux aux défis actuels du marché du travail ? Un sondage récent de la FCEI indique que 22 p. 100 des plus de 9 000 patrons de PME qui y ont participé ont eu du mal à recruter du personnel l’année dernière, les demandeurs d’emploi souhaitant préserver leurs prestations d'AE. Le régime d’AE ne devrait pas poser d’obstacles à l’embauche de travailleurs vu que ce sont les employeurs qui assument 60 p. 100 des coûts d’AE. La FCEI demande que des modifications soient apportées au système d’AE pour qu’il réponde mieux aux besoins actuels des employeurs et des employés.

8. Environnement

De quelle manière votre gouvernement compte-t-il équilibrer les défis environnementaux d’aujourd’hui en évitant de porter préjudice aux PME et à l’économie ? Les dirigeants de PME sont tout aussi respectueux de l’environnement que la plupart des Canadiens et nombre d’entre eux sont prêts à faire leur part, mais leur action doit prendre en compte les répercussions des mesures écologiques sur l’exploitation de leurs entreprises. Selon une étude réalisée par la FCEI, plus de 80 p. 100 des dirigeants de PME ont déjà fait des démarches pour conserver l’énergie et plus de 70 p. 100 d’entre eux ont introduit ou accru le recyclage dans leur entreprise.

9. Énergie

Comment votre gouvernement compte-t-il résoudre le problème de la hausse rapide des coûts de l’énergie ? En particulier, éliminera-t-il le système de « taxes sur des taxes » (p. ex. ajouter la TPS à la taxe d’accise) qui contribue à la flambée des prix de l’énergie ? Les prix de l’énergie ont monté en flèche dernièrement, ce qui a entraîné de sérieuses conséquences pour les entrepreneurs du Canada, notamment en nuisant à leur compétitivité et en provoquant une incertitude générale au niveau de l’économie. La FCEI ne cesse de demander au gouvernement d’atténuer certaines de ces pressions en supprimant l’anomalie des taxes sur des taxes qui fait que la TPS vient se greffer sur d’autres taxes d’accise.

10. Projet de loi relatif aux travailleurs de remplacement

Quelle est la position de votre gouvernement vis-à-vis de l’interdiction de recourir aux travailleurs de remplacement ?
Un projet de loi d’initiative parlementaire (C-257) visant à interdire le recours aux travailleurs de remplacement dans des sociétés sous réglementation fédérale a été rejeté en 2007, mais d’autres projets de loi semblables continuent d’être présentés. La FCEI a toujours fait obstacle à de telles initiatives et continuera de le faire car, si elles sont adoptées, ces lois risquent de paralyser à l’échelle nationale des infrastructures essentielles, dont les transports et les télécommunications, en cas d’une grève ou d’un lock-out. Cela aura un effet dévastateur sur l’économie canadienne, touchant bien plus d’entreprises que celles qui sont directement concernées. Compte tenu du fait qu’il existe déjà des mesures en vertu desquelles les entreprises ayant recours aux travailleurs de remplacement ne peuvent pas miner l’autorité des syndicats, un tel projet de loi n’est même pas nécessaire. 3

11. Écart entre les régimes de retraite des secteurs privé et public

Quelles mesures votre gouvernement prendra-t-il pour améliorer la protection des propriétaires de PME et de leurs employés en matière de pensions ? Selon les tout derniers chiffres publiés par Statistique Canada, 27 p. 100 des employés du secteur privé ont un régime de pension agréé (RPA), comparativement à plus de 86 p. 100 dans le secteur public. L’âge moyen de la retraite parmi ces derniers est de 59 ans, contre 62 ans dans le secteur privé et 66 ans pour les travailleurs autonomes. Cet écart résulte du fait que la protection en matière de pensions dans le secteur public est bien plus importante que dans le secteur privé. Si cette situation n’est pas corrigée, de plus en plus de Canadiens qui travaillent dur passeront à la retraite sans pouvoir conserver leur niveau de vie.

12. Fusions bancaires

Votre gouvernement exigera-t-il une concurrence accrue dans le secteur bancaire avant d’appuyer un projet de fusion, quel qu’il soit, entre les grandes banques canadiennes ? L’accès au financement revêt une importance capitale pour les PME; néanmoins, il y a un manque de concurrence au sein du secteur bancaire, en particulier dans les plus petites collectivités du pays. La FCEI est persuadée que les politiques gouvernementales relatives à la banque devraient plutôt porter sur l’accroissement de la concurrence que sur les fusions. On sert mieux les intérêts des PME en leur donnant accès à un choix plus grand et à des services financiers à prix concurrentiel.

13. Dépenses publiques

Votre gouvernement s’engagera-t-il à contenir ses dépenses ? Les propriétaires de PME appuient fortement une restriction des dépenses publiques. Une grande partie des dépenses du gouvernement fédéral sont destinées aux employés du secteur public. Une étude de la FCEI basée sur les données de recensement de 2001 établit que les employés du secteur public bénéficient en moyenne d’un avantage de rémunération total de 23 p. 100 par rapport au secteur privé, et cette tendance ne cesse de s’accentuer.

14. Aides et subventions pour les entreprises

Quelle est la politique de votre gouvernement en ce qui concerne l’offre d’une assistance financière directe aux entreprises ? Des aides et subventions sont souvent consenties à des types particuliers d’entreprises, de régions ou de secteurs afin d’attirer de nouvelles sociétés ou d’aider celles qui sont déjà en place. Mais elles faussent la concurrence car elles ne sont offertes qu’à certaines entreprises. Les PME préconisent plutôt une réduction des impôts pour toutes les catégories d’entreprises.

Chiffre du jour (2) : 33,5 %

Au Canada, en 2008, le taux général d'imposition des sociétés s'établit à 33,5 % (cumul des taxes fédérales et provinciales), contre 40 % aux Etats-Unis, mais reste supérieur aux moyennes de l'OCDE (Organisation decoopération et de développement économiques) et de l'Union européenne.

"Le Canada arrive au troisième rang des taux les plus élevés parmi les Etats membres de l'OCDE, explique Greg Wiebe, associé directeur en fiscalité chez KPMG. Précisons que le taux d'imposition des sociétés continuera à décroître jusqu'en 2012, année où le taux fédéral sera de 15 %,comparativement à 19,5 % en 2008. Aussi, quelques provinces allègent le fardeau fiscal des entreprises."

Chiffre du jour : 41 %

Si la tendance se maintient, les conservateurs formeront le prochain gouvernement. Par contre, c'est le débat qui décidera si nous aurons un gouvernement minoritaire ou majoritaire. Notre dernier sondage canadien donne 41% des voix au Parti conservateur, 27% à celui de Stéphane Dion, 16% au NPD, 8% au Bloc québécois, 7% au Parti vert et 1% aux autres.

17 septembre, 2008

Détresse de la classe moyenne : À qui la faute?

Dans un texte publié dans Voir Québec, David Desjardins accuse la classe moyenne d’être les artisans de leur propre malheur. Il leur reproche d’acquérir trop de produits de consommation et de s’objecter à toutes hausses d’impôts et de tarification des services gouvernementaux. Il prétend que ce n’est pas la faute des gouvernements si les Québécois sont de mauvais gestionnaires de leurs actifs.

Il faut être complètement déconnecté de la réalité pour affirmer des conneries semblables. La très grande majorité des Québécois de la classe moyenne consomme parcimonieusement. De toute façon, ils n’ont pas tellement le choix puisque les gouvernements leur enlèvent de force plus de la moitié de leur revenu. Après avoir payé l’épicerie et le logement il ne reste plus d’argent pour le luxe.

Pour la plupart des parents, la réussite de leurs enfants est la priorité numéro un. Ils ne peuvent pas se résigner à les envoyer dans les zoos communément appelés écoles publiques ou à les faire attendre deux ans pour obtenir des services spécialisés. Ils doivent donc se serrer la ceinture ou pire, emprunter, pour leurs offrir les services d’éducation et de santé que les monopoles gouvernementaux sont incapables de leurs fournir. Après cela s’ils se paient une télévision « grand écran » c’est parce que ça coûte moins cher qu’un petit « week end » d’amoureux qu’ils méritaient amplement.

Il y a bien sûr un certain nombre d’individus qui consomment au-delà de leur moyen. La faute en revient au gouvernement. Pourquoi n’enseigne-t-on pas les rudiments de l’économie et de la finance dès le primaire? Au contraire, les gourous du ministère de l’éducation ont cancellé les quelques cours qui existaient déjà, alors qu’il aurait fallu les actualiser et les multiplier.

La gogauche bien-pensante québécoise a le don particulier de culpabiliser la population au profit des politiciens interventionnistes. C’est un excellent moyen de maintenir le Québec dans l’immobilisme et la pauvreté relative.

Coup de gueule

Comme la plupart des contribuables québécois qui doivent travailler six mois par année pour financer l’État providence, je suis écoeuré par le comportement d’enfant-roi des artistes.

À chaque fois qu’on leur enlève un suçon, ils sortent sur la terrasse avant et crient à tue-tête pour se faire entendre de tous les voisins. Invariablement, l’État-providence leurs redonne leur suçon pour acheter la paix.

Il faudra bien un jour que ces enfants gâtés apprennent à voler de leurs propres ailes.
­­­­­­­­­­­­_________

La vie d'artiste

Richard Martineau16/09/2008 08h47

Ils ont beau crier, ils sont quand même chanceux, les artistes. Quand ça va mal dans leur milieu ou quand un gouvernement sabre dans leurs subventions, ils ont toujours une tribune pour s'exprimer. Si ce n'est pas le gala des Gémeaux, c'est celui de l'ADISQ, des Jutra ou le gala Les Olivier.

Ce qui n'est pas le cas des autres corps de métiers. En effet, c'est quand, la dernière fois qu'un diffuseur a présenté le Gala des Champlures (qui récompense les meilleurs plombiers) ou celui des Charlemagne (pour les profs) ?

Pourtant, je suis sûr que si on cherchait un peu, on trouverait une grande gueule chez les plombiers. Un Vincent Graton de la tuyauterie, qui utiliserait le souvenir de sa mémé pour tenter d'influencer les électeurs.

Et de faire mal au politicien qui a osé remettre en question les acquis de SA profession.

LE MONDE «ORDINAIRE»

Je ne sais pas si les artistes sont au courant, mais beau-coup de gens» ordinaires» (ceux qui bossent et paient leurs impôts dans l'anonymat le plus complet, et qui doivent attendre en ligne comme tout le monde quand ils se pointent au resto) commencent à être tannés d'entendre les membres du showbiz se plaindre sous les projecteurs.

Chaque jour, je reçois des courriels de gens qui disent en avoir jusque-là des artistes revendicateurs.

Vous voulez un exemple ? En voici un, signé Diane Bénard, de Saint- Donat.

«PLUS CAPABLE !»

«Monsieur Martineau, je ne suis plus capable d'entendre ces soi-disant artistes se plaindre à la suite de l'abolition par le gouvernement Harper des subventions qui leur étaient versées.

«Mesdames et messieurs les artistes, ne savez-vous pas que c'est tout le monde qui paie pour ces subventions ? Et qu'en plus de financer votre carrière, nous payons le prix fort quand on va voir vos spectacles ?

«Je ne suis plus capable de voir ces artistes profiter des galas pour chialer. Surtout quand on sait comment se terminent ces soirées -avec de l'alcool qui coule à flots et de la nourriture à en jeter par les fenêtres.

«Quand on pense qu'il y a encore des personnes qui crèvent de faim, des enfants qui n'ont pas de quoi s'habiller et des écoles qui manquent de livres...

«Je suis désolée, mesdames et messieurs les artistes, mais vous n'avez pas mon empathie. Oh ! que non...»

LE FOSSÉ

Je ne dis pas que cette dame a raison. Je dis seulement que des courriels comme celui-là, j'en reçois de plus en plus.

Les artistes le savent-ils ? Savent-ils qu'à tort ou à raison, ils passent pour des privilégiés du système ? Des gens qui ont la chance de faire un métier qu'ils aiment, alors que 90 % de la population s'ennuie à mourir au boulot ?

Quand, dans les années 1970, Ginette Reno chantaitUn peu plus haut, un peu plus loin, TOUT LE MONDE avait la chair de poule, car TOUT LE MONDE avait l'impression que cette chanson les concernait.

Aujourd'hui, les gens ont l'impression que les artistes tirent la couverture de leur bord et ne défendent que LEURS intérêts.

LEURS subventions. LEURS voyages. LEURS spectacles. Les artistes ont tout intérêt à corriger le tir et à mieux expliquer leur point de vue. Car le fossé qui les sépare du public risque de se creuser encore plus.

Chiffre du jour : 60 %

Les données montrent que les ventes de CD continuent à diminuer au Québec, avec des baisses successives de 1,6 % en 2005, 5,2 % en 2006 et 5,3 % en 2007. De 13,0 millions d'exemplaires vendus en 2004, les ventes de CD sont passées à 11,5 millions en 2007. Les résultats relatifs à 2008 semblent annoncer une nouvelle baisse. En effet, les statistiques diffusées mensuellement par l'OCCQ montrent que, au cours des sept premiers mois de 2008, les ventes de CD diminuent de 15,0 % par rapport à la même période de l'année précédente. A l'inverse, les ventes de fichiers numériques téléchargés augmentent de 60,0 % par rapport aux sept premiers mois de 2007.

16 septembre, 2008

Chiffre du jour : 74 %

Cette étude, menée par HDR Decision Economics Inc. , a permis de dégager
plusieurs importantes conclusions :


- Le niveau d'offre optimale de services de transport en 2006, sur les
plans économique et social, aurait nécessité quelque 1,7 milliard de
véhicules-kilomètres ou 74 pour cent plus de service que celui qui a
été en fait offert.

- En 2006, il aurait fallu engager des dépenses d'investissement de
78,1 milliards de dollars pour que l'offre de services de transport
satisfasse aux conditions d'offre optimales cette année-là.

- Selon les résultats de l'analyse, il est clair que le Canada
n'investit pas suffisamment dans le transport urbain.

- En assurant un niveau d'offre optimale, il en résulterait plusieurs
avantages d'ordre économique et social - plus des deux tiers de ces
avantages constituent la valeur économique de la réduction de la
congestion routière.

Coup de gueule

C’est vraiment incroyable! Les contribuables paient des centaines de millions pour financer des organismes gouvernementaux qui ont pour mission de protéger les intérêts des consommateurs. Qu’est-ce que nous obtenons en retour? Rien, pire, le faux sentiment que quelqu’un protège nos intérêts.

David Dodge, ex-gouverneur de la Banque du Canada admet candidement que les Banques centrales du monde entier savaient qu’un désastre allait survenir dans le secteur immobilier. Qu’est-ce qu’elles ont faits? Elles ont émis des communiqués de presse optimistes pour laisser croire aux gens que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. En fait, elles protégeaient les bonus des financiers peu scrupuleux qui ont concocté ce plan machiavélique. Ils ont récolté des milliards en bonus.

Il n’y a pas pire qu’un faux sentiment de protection, à plus forte raison s’il nous est fournie par le gouvernement.
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Crise du crédit: des signes avant-coureurs ont été décelés dès 2003
Mise en ligne 12/09/2008 08h52Mise à jour 12/09/2008 10h47

ARGENT avec THE CANADIAN PRESS

L’ex-gouverneur du Canada David Dodge affirme que des signes avant-coureurs de la crise du crédit avaient été décelés par plusieurs dirigeants de banques centrales il y a cinq ans.
Cependant, M. Dodge soutient que personne n’avait prévu «la période de grand danger financier et de troubles» qui a suivi la chute des marchés du crédit l’été dernier.

Dans une entrevue accordée au Globe and Mail, l’ex-gouverneur indique que la surchauffe dans le marché immobilier américain et la prolifération de titres de crédit basés sur les hypothèques constituaient le plus grand danger pressenti.

M. Dodge a dit que l’ex-gouverneur de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, avait été prévenu privément pendant des années «qu’un désastre allait survenir» dans le secteur immobilier en raison l’accès facile aux hypothèques.

Mais selon M. Dodge, Wall Street et les régulateurs ont fait la sourde oreille à ces avertissements.

Bien que M. Dodge ait eu à ménager ses propos pendant les sept années où il a occupé la gouvernance de la banque centrale canadienne, il se dit maintenant heureux de pouvoir s’exprimer librement depuis qu’il occupe son nouveau poste de conseiller principal Bennett Jones, l’un des plus grands cabinets d’avocats au pays.

15 septembre, 2008

La loi canadienne sur la santé

Depuis plus de vingt ans les gouvernements et les ministres de la santé qui se succèdent à Québec nous promettent un système de santé public, universel et efficace. Il est évident qu’ils font des promesses tout en sachant qu’elles sont irréalisables et le système continu à se détériorer. Dans son texte, Marcel Boyer explique comment on pourrait améliorer l’efficacité du système de santé tout en conservant son caractère universel. Malheureusement, la loi canadienne sur la santé impose des contraintes artificielles et inutiles. Elles nuisent à la mise en place de solutions originales adaptées aux besoins de chaque province.

Cette loi date de 1984. Après plus de 24 ans il est urgent qu’elle soit modifiée pour tenir compte de la réalité de 2008.

Le contexte social, la démographie, les technologies et les connaissances médicales de 2008 n’ont rien à voir avec la situation qui prévalait en 1984. Ce qui était une loi avant-gardiste est devenu un boulet qui immobilise le système de santé et l’empêche d’évoluer.

En promulguant la loi canadienne sur la santé, le gouvernement confirmait son engagement au principe de l’assurance-santé universelle. Dans un document de Santé nationale et Bien-être social Canada paru en 1983, on indiquait à cet effet :

Le Gouvernement du Canada croit qu’un pays civilisé et riche comme le nôtre ne doit pas laisser les malades porter le fardeau financier des soins de santé. En bénéficiant d’une assurance payée à l’avance, nous pouvons tous profiter de la sécurité et de la sérénité. La maladie qui nous atteint tous un jour ou l’autre est déjà suffisamment pénible à supporter : le coût des soins doit être pris en charge par la société tout entière. Voilà pourquoi le Gouvernement du Canada désire réaffirmer, dans la nouvelle Loi sur la santé au Canada, son engagement au principe essentiel de l’assurance-santé universelle. (p. 7)

Alors que la loi visait à assurer la sécurité et la sérénité des patients, aujourd’hui, en empêchant les systèmes de santé d’évoluer, elle produit les effets contraires. Les longues listes d’attente, les maladies nosocomiales, les locaux et équipements vétustes sont tous des facteurs qui contribuent à l’insécurité et la détresse des patients.

On ne peut plus prétendre à l’universalité du système. À moins d’être à l’article de la mort, de plus en plus de gens doivent payer de leur poche les services dont ils ont besoin. Peut-on vraiment attendre un an pour recouvrer l’usage d’un genoux? Quels parents sont prêts à attendre 2 ans pour offrir à leur enfant des services spécialisés en apprentissage? Etc. De plus, plusieurs services et médicaments sont exclus des régimes publics dans le but d’enrayer l’augmentation incontrôlée des coûts.

Ce problème affecte dans l’immédiat la vie de milliers de gens. Pourtant, aucun des partis aspirant au pouvoir à Ottawa s’est engagé à actualiser cette loi. Ils sont beaucoup trop occupés à divertir la population.
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Pour un système de santé public et accessible, faisons place au privé!
Le Devoir, p. A-7 / Marcel Boyer, 21 août 2008

Plusieurs personnalités du domaine de la santé ont affirmé leur volonté de défendre le régime public afin d'assurer la qualité et l'universalité des soins.

Dans leur Déclaration de Montréal, ces médecins contribuent à semer la confusion entourant la présence du privé en santé. Ils associent système de santé public et prestation des soins par des organismes gouvernementaux. Or la qualité d'un système de santé public n'exige aucunement que la prestation des soins elle-même soit assurée par un monopole bureaucratique gouvernemental. La seule façon pour les citoyens et les patients de se convaincre que le système est efficace, c'est de mettre en concurrence tous les fournisseurs de soins de santé. C'est ce qu'on pratique dans presque tous les domaines de notre vie privée et publique. Pourquoi pas en santé?
Notre système de santé souffre de la puissance de groupes d'intérêts politiques, professionnels et syndicaux, qui défendent une organisation du travail inefficace et une absence d'obligation de rendre des comptes.

Il devrait revenir au secteur gouvernemental de définir la couverture, en quantité et en qualité, du régime de santé public et d'en assurer l'accessibilité. Mais il devrait revenir au secteur privé, composé d'une multitude d'organismes en concurrence, d'entreprises d'économie sociale, de coopératives et de sociétés privées, à but lucratif ou non, d'offrir ces services, en vertu de contrats octroyés par les autorités gouvernementales.

Tant mieux si les organisations incompétentes ou inefficaces qui empoisonnent et emprisonnent notre système de santé public devaient, lorsque mises en concurrence, disparaître et laisser la place à des organisations plus compétentes et plus efficaces.

Pour se convaincre de l'intérêt d'ouvrir notre système de santé aux entreprises privées, considérons le cas de la France. Loin d'être à l'abri de toute critique, le système français obtient tout de même de meilleurs résultats que le nôtre sur plusieurs plans, y compris en ce qui a trait aux files d'attente et au taux de décès évitables dus à des soins de santé déficients. Or la France fait une grande place aux prestataires privés, souvent à but lucratif.

En 2005, on dénombrait en France 1052 établissements de santé privés à but lucratif, soit 37% du total, représentant 21% des lits. Ces établissements privés à but lucratif réalisent 50% des chirurgies de l'appareil digestif, 40% des chirurgies cardiaques, 75% des opérations de la cataracte et 30% des accouchements. Fournisseurs publics et privés sont pleinement intégrés au régime public d'assurance maladie, qui couvre les dépenses aux mêmes conditions, que ces dépenses aient été engagées dans un établissement privé ou public. La moitié des citoyens à faible revenu choisissent librement d'être soignés dans le privé!

La concurrence amène les établissements à innover pour améliorer la qualité de leurs services et limiter leurs coûts. Il n'est pas surprenant de constater que les Français montrent un des taux de satisfaction les plus élevés au monde à l'égard de leur système de santé.

Marcel Boyer est vice-président et économiste en chef de l'Institut économique de Montréal.

Les chiffres du jour (2) : 40 %, 18 %, 17 %

Le sondage révèle que les Canadiens ont quand même un sens pratique. En plus de l'hypothèque et du loyer, nos dépenses mensuelles, d'un océan à l'autre, sont tout d'abord consacrées à l'épicerie (40 %), au remboursement de dettes (18 %) et au ravitaillement de nos véhicules (17 %). Pour épargner de l'argent chaque mois, les Canadiens sont plus enclins à sacrifier l'achat de magazines, de CD de musique, de DVD et de jeux vidéo (42 %) et les sorties au cinéma (39 %). Les petits plaisirs comme les sorties au restaurant (36 %), l'achat d'un repas le midi durant la semaine (35 %) et l'achat d'un café ou d'un thé le matin (31 %) sont les cinq autres principales choses dont les Canadiens sont prêts à se priver pour épargner. Les Québécois semblent aimer mieux profiter de la vie que d'épargner de l'argent, car ils sont moins enclins que les autres Canadiens à renoncer à leurs loisirs et à leurs sorties au restaurant, ainsi qu'à l'achat d'un repas le midi et d'un café le matin. (Source : Communiqué de presse d'ing Direct, le 15 septembre 2008)

Chiffre du jour : 85 %

"Les baby-boomers partent à la retraite et il n'y a pas assez de jeunes travailleurs pour prendre la relève", explique Don Edmonds, leader du groupe Services aux sociétés privées au sein des Services de vérification et de certification de PwC à Toronto. "Les candidats savent qu'ils sont en demande,c'est pourquoi les sociétés privées doivent faire preuve de créativité dans leur démarche. Un point positif : l'enquête dévoile qu'en 2007, 85 % des sociétés privilégiaient davantage la rétention du personnel."

14 septembre, 2008

Chiffre du jour (2) : 38 %

Pour votre information

The latest results of the CPAC-Nanos nightly tracking (completed September 13th) shows the Conservatives remain eight points ahead of the Liberals among decided voters (CP 38%, Lib 30%, NDP 17%, GP 9%, BQ 6%). Results in Quebec show a statistical three way tie between the Conservatives (29%), Bloc (26%) and Liberals (24%). Looking at the results in other regions of the country the Conservatives and Liberals are in a statistical dead heat in both the Atlantic region (CP 38%, Lib 36%) and Ontario (CP 37%, Lib (36%). In Western Canada the Tories currently hold a 19 point lead on the Liberals (CP 46%, Lib 27%).

Chiffre du jour : 19 %

Parmi les Canadiens qui ont effectué l'achat de leur première maison, seulement environ un tiers (33 pour 100) des personnes interrogées dans le cadre du rapport d'hiver du Moniteur des nouveaux acheteurs de maison de Genworth sont préoccupées par l'éventualité d'une baisse des valeurs futures des maisons. Au Québec, seulement 19 pour 100 ont mentionné cette possibilité sur une liste de sept domaines faisant l'objet du sondage ; les impôts fonciers, les taux d'intérêt et les versements mensuels élevés étant les autres domaines cotés. (Source : Communiqué de presse de Genworth Financial Canada, le 20 février 2008)

Coup de gueule

Il y a encore des gens pour croire qu’une loi antipauvreté peut aider la cause des pauvres. Il faut être naïf ou avoir le cerveau complètement lessivé au détergent marxiste pour croire à de telles sornettes.

Pour réduire le nombre de pauvres il faut enrichir la société. Alors, c’est une loi création-de-richesse qu’il nous faut. Exactement le contraire que ce que demande ceux qui prétendent défendre la cause des pauvres et des démunis.
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Le dimanche 14 septembre 2008
«Un constat brutal», dit Gérald Tremblay
Katia Gagnon et Michèle Ouimet
La Presse
Nous avons demandé au maire de Montréal, Gérald Tremblay, de réagir à notre série sur la pauvreté dans sa ville. Devant les copies de nos articles, soigneusement annotées de sa main, M. Tremblay nous a donné une longue entrevue en partant de ce «brutal constat».
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Sur un plan plus politique, il y a une loi antipauvreté qui a été adoptée il y a douze ans à Québec. Qu’est-ce que ça a changé concrètement dans une ville comme Montréal?On a réussi à avoir 5 millions de dollars. Est-ce que c’est assez? La réponse est non. Pour lutter contre l’itinérance, ça prendrait un minimum de 12 millions de dollars sur une base récurrente et ça prendrait 120 millions au cours des quatre prochaines années pour avoir les moyens de nos ambitions. Les gouvernements vont devoir faire leur examen : on a voté une loi sur la pauvreté. Il devrait y avoir un plan d’action.
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11 septembre, 2008

Coup de gueule (2)

Pourquoi est-ce que les politiciens et les fonctionnaires sont incapables de faire des projections budgétaires qui tiennent debout? Est-ce par ignorance? Est-ce par calcul politique? Est-ce par machiavélisme?.......

C’est certainement un peu de tout ça.
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Le mercredi 10 septembre 2008
Hôpitaux universitaires: la facture gonfle, le projet rétrécit
André Noël
La Presse
Le budget de modernisation des trois centres hospitaliers universitaires de Montréal - CHUM, McGill et Sainte-Justine - a été fixé à 3,6 milliards, mais les coûts atteindront les 4 milliards en raison de l'augmentation des prix de la construction non résidentielle, selon les dernières données fournies par Statistique Canada. Ce dépassement de 400 millions n'a pas été prévu dans les budgets, établis il y deux ans et maintenus tels quels depuis.
Le ministère de la Santé trompe la population lorsqu'il présente de faux coûts d'inflation, affirme un comptable agréé à qui La Presse a soumis les documents de planification. «La réalité est là, et les responsables du Ministère la nient, a dit ce gestionnaire d'un important hôpital, qui a demandé de taire son nom. Ou bien les budgets seront défoncés ou, plus vraisemblablement, les services seront réduits.»
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Éducation : pourquoi ne pas imiter la Suède?

Une chroniqueuse chevronné comme Michèle Ouimet n’a pas pu écrire une telle énormité : « Que fait-on des généreuses subventions au privé qui vampirisent l'école publique? » (Voir le texte ci-après)

Mais comment peut-on prétendre que l’école privée vampirise l’école publique? L’école privée comble un besoin que l’école publique est incapable de satisfaire. À qualité égale tous les parents enverraient leurs enfants à l’école publique. C’est d’une teIle évidence qu’on n’a pas besoin d’un diplôme en physique nucléaire ou en journalisme pour comprendre cela!!

La plupart des parents doivent faire d’énormes sacrifices pour envoyer leurs enfants à l’école privée. Malheureusement, beaucoup de parent sont trop pauvres pour payer l’école privée à leurs enfants. C’est injuste pour ces enfants, qui mériteraient certainement mieux. Toutefois, réduire la contribution gouvernementale aux écoles privées, comme le suggère la question de Mme Ouimet, ne ferait qu’imposer cette injustice à un plus grand nombre de parent.

Comme le dit si bien Jacques Parizeau : « Ce n’est plus de ressources ni d’argent qu’il s’agit aujourd’hui, c’est à l’effondrement d’un système auquel nous assistons. »

Malgré les promesses de changement qui se succèdent depuis vingt ans, le système d’éducation continue à se détériorer. C’est le propre de tout monopole, à plus forte raison un monopole d’État, de se complaire dans la médiocrité et de refuser d’évoluer. Seule une menace externe peut amener un tel système à évoluer ou de préférence à disparaître.

L’école privée est la seule menace à laquelle doit faire face l’école publique. De grâce, il ne faut surtout pas diminuer cette menace, il faut plutôt la renforcer. Pour ce faire, il suffirait de financer également les deux catégories d’école. En contrepartie, les écoles privées seraient tenues d’accepter tous les élèves sans discrimination.

Ce simple changement abolirait le débat « privé-public » en faveur d’une saine compétition entre les écoles. Les écoles inefficaces, publiques et privées, seraient menacées de disparaître au profit des écoles plus performantes. Ainsi l’ensemble du système d’éducation s’améliorerait au fil des ans. Si ce système est bon pour la Suède, pourquoi ne le serait-il pas pour le Québec?

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Le mercredi 10 septembre 2008

«J'suis pas fâchée!»

Michèle Ouimet

La Presse

La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, est une émotive. J'ai passé une heure dans son bureau de Montréal, jeudi. Une pièce magnifique aux fenêtres panoramiques offrant une vue époustouflante sur le fleuve.

L'entrevue se déroulait calmement. Mme Courchesne causait réforme, compétences transversales, sondages, drogue, violence.

L'entrevue a dérapé lorsque la question des subventions à l'école privée est arrivée comme une bombe. «Il faut revaloriser l'école publique», a affirmé Mme Courchesne.

Des mots creux qui ne veulent rien dire. Valoriser, je veux bien, mais comment? Combien de ministres ont «valorisé» l'école publique à coups de projets «tellement formidables» ? Résultat? Nul. La saignée se poursuit. Les parents fuient l'école secondaire publique et refusent d'y envoyer leur ado.

Les chiffres sont renversants. Dans certaines régions du Québec, un élève sur trois fréquente une école secondaire privée. Un sur trois, c'est énorme. Ce sont souvent les élèves doués qui se dirigent vers le privé. Le public, lui, se retrouve avec les cas lourds. Le privé s'en lave les mains. Le gouvernement aussi, même s'il prétend le contraire.

Les chiffres enflent, explosent. En 1975, à peine un élève sur dix fréquentait une école secondaire privée. Aujourd'hui, c'est un sur trois. À quand un sur deux?

Sans oublier les écoles publiques à vocation particulière, qui drainent environ 20% des élèves. L'école ordinaire est à bout de souffle, lourdement pénalisée par ce double écrémage.

«Valoriser», répétait Mme Courchesne. Facile à dire. Le gouvernement tire allègrement sur l'école publique en subventionnant le privé à 60%.

«Avez-vous envoyé vos enfants à l'école publique?» ai-je demandé à la ministre.

Non, a-t-elle répondu.

Tiens, tiens.

Mme Courchesne a deux garçons. Aujourd'hui, ils ont 22 et 24 ans. Ils ont fréquenté une école privée au secondaire. Le plus vieux a toutefois fait ses deux dernières années dans une école publique à vocation particulière qui offrait un programme sport-études.

«Ils sont allés au privé parce qu'ils étaient pensionnaires et que j'étais sous-ministre. Je n'avais pas les moyens d'avoir une nounou qui coûtait une fortune, alors faites attention!» a-t-elle lancé d'une voix aiguë.

Puis elle a enchaîné sur l'école Jeanne-Mance, située dans le Plateau-Mont-Royal. Elle en a fait une description apocalyptique. «Une des écoles les plus difficiles de Montréal», a-t-elle souligné.

- Le Plateau a changé, la population s'est embourgeoisée. Les parents boudent Jeanne-Mance, a expliqué la ministre.

- Ont-ils tort?

- Quand tu vois des graffitis et de la drogue au coin de la rue, c'est sûr que ça fait peur aux parents. Pourtant, dans cette école, il y a un projet fantastique. Un prof de judo fait des miracles avec des jeunes très rock'n'roll.

- Vous enverriez votre garçon à Jeanne-Mance? lui ai-je demandé.

Mme Courchesne n'a pas répondu.

Les parents doivent faire confiance au public, a-t-elle insisté. Des mots. Elle est la première à lui tourner le dos.

Que fait-on des généreuses subventions au privé qui vampirisent l'école publique? On continue et on se met joyeusement la tête dans le sable?

La ministre reconnaît que la crise de confiance envers le public existe, mais il est hors de question de couper les vivres au privé.

«Pensez-vous vraiment que le gouvernement va se lever un matin et dire c'est fini? a affirmé la ministre en roulant des yeux.

- C'est un tabou?

- Énorme.

- Pourquoi? Parce que les ministres et les députés envoient leurs enfants au privé?

- Si on ne subventionnait pas le privé à 60%, on enlèverait cette capacité aux familles québécoises de choisir librement», a-t-elle tranché.

La discussion s'est ensuite égarée sur le rôle des commissions scolaires dans la «valorisation» de l'école publique. La ministre s'est énervée et a monté le ton. Elle a de nouveau justifié le choix de l'école privée pour ses enfants. Lorsque le chapitre privé-public a été clos, elle avait les larmes aux yeux.

Émotive.

«J'suis pas fâchée, j'suis pas fâchée, a-t-elle protesté. Je parle avec fougue et passion.»

La ministre a la mèche courte. En août, elle a débarqué dans le bureau d'une journaliste à la tribune de
 La Presse, à Québec, pour l'engueuler sur le choix d'un mot dans un article. Elle la montrait du doigt et parlait fort. Du jamais vu.

Les journalistes de la tribune ont envoyé une lettre officielle au bureau du premier ministre Jean Charest pour se plaindre de Mme Courchesne. Intimidation, ont-ils dit.

Ce n'est pas en s'énervant que les problèmes de l'école publique vont se régler. Encore moins en embauchant des profs de judo, aussi formidables soient-ils.

 

Coup de gueule

Pour les politiciens, la classe moyenne (revenus familiaux entre 40 000 et 90 000 $) représente la poule aux oeufs d’or. Il suffit de cajoler les contribuables de cette catégorie d’électeur, de leurs promettent de résoudre tous leurs problèmes et le tour est joué. Ils vont, sans rouspéter, pondre des oeufs d’or pour remplir les coffres du gouvernement.

Heureusement, ils sont de plus en plus nombreux à se rendre compte que les coffres de l’État sont « sans fond ». Bien qu’ils pondent de plus en plus d’oeufs, les coffres sont toujours vides et les services qu’on leur avait promis sont inexistants ou de piètres qualités.

L’étatisme est en voie de tuer les poules aux oeufs d’or que sont les contribuables de la classe moyenne.

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Le mur porteur

Richard Martineau
09/09/2008 05h14 

Vous souvenez-vous du film Falling Down, sorti il y a 15 ans ? Michael Douglas interprétait un ingénieur divorcé qui en avait ras le bol.

Ras le bol des taxes, ras le bol de la récession, ras le bol des criminels qui brandissent la Charte des droits, ras le bol du prix de l'essence, ras le bol de l'inflation...

Pris dans un étau, écoeuré de vivre sous pression, le bonhomme finissait par péter les plombs.

Eh bien, si ça continue, les membres de la classe moyenne québécoise risquent d'imiter le héros deFalling Down.

Parce qu'eux aussi en ont jusque-là.

CITRON PRESSÉ

La classe moyenne est le coeur et les poumons de nos sociétés. Vous voulez savoir comment se porte un pays ? Regardez sa classe moyenne. Si elle va bien, le pays va bien. Si elle va mal, le pays va mal. C'est aussi simple que ça.

Qui «casque» pour les pauvres qui n'ont pas les moyens de payer leurs impôts ? La classe moyenne. Qui paie pour les riches qui ont les moyens d'échapper à l'impôt ? La classe moyenne.

La classe moyenne est la forêt amazonienne de notre économie, c'est elle qui permet au système de respirer.

Or, actuellement, la classe moyenne québécoise traverse une période de grande sécheresse. Elle étouffe, elle suffoque.

Elle s'assèche.

LA CLASSE SOUFFRE-DOULEUR

Et le pire, c'est que tout le monde semble s'en foutre.

Regardez ce qu'on dit à la télé et à la radio. Chaque fois qu'on parle de la classe moyenne, c'est pour la ridiculiser.

Les membres de la classe moyenne sont conformistes, ennuyants, ignorants. Ils ne pensent qu'à leur tondeuse ou au PH de leur piscine. Ils n'ont pas de goût ni de conversation. Ils courent les buffets et les marchés aux puces. Ils passent leur week-end à vernir leur patio et croient que passer un après-midi dans un centre commercial est une sortie culturelle. Bref, ce sont des twits finis.

La classe moyenne est en train de couler, et on est là, sur le quai, à s'esclaffer comme des dingues à ses dépens. Vous ne trouvez pas ça inconscient, vous ?

LA MAJORITÉ «SILENCIEUSE»

C'est quand même incroyable, ce mépris que nous avons pour la classe moyenne. Comme si seuls les pauvres ou les riches étaient intéressants ! Comme si les membres de la classe moyenne n'avaient rien à dire !

Comme s'ils n'étaient rien d'autre que des consommateurs ou des contribuables !

Qui entendez-vous quand vous ouvrez la télé ? Des porte-parole d'organismes communautaires, ou des magnats de la culture et de la finance. Entre les deux, rien.

On a l'impression que seuls les pauvres ou les riches ont accès au micro. On dit de la classe moyenne qu'elle est la «majorité silencieuse».

Faux : elle n'est pas silencieuse. C'est juste qu'on ne lui demande jamais de parler. On veut qu'elle paie et qu'elle ferme sa gueule, c'est tout.

On ne lui demande jamais comment elle va, ce qu'elle pense, comment elle se sent.

ÇA CRAQUE DE PARTOUT

La classe moyenne est le mur porteur de notre société. Celui qui tient toute la structure.

Or, le mur porteur du Québec est en train de s'effriter. Il s'enfonce, il craque de partout.

Le temps est venu de le solidifier. Sinon, toute la baraque va s'effondrer