Comme la plupart des contribuables québécois qui doivent travailler six mois par année pour financer l’État providence, je suis écoeuré par le comportement d’enfant-roi des artistes.
À chaque fois qu’on leur enlève un suçon, ils sortent sur la terrasse avant et crient à tue-tête pour se faire entendre de tous les voisins. Invariablement, l’État-providence leurs redonne leur suçon pour acheter la paix.
Il faudra bien un jour que ces enfants gâtés apprennent à voler de leurs propres ailes.
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La vie d'artiste
Richard Martineau16/09/2008 08h47
Ils ont beau crier, ils sont quand même chanceux, les artistes. Quand ça va mal dans leur milieu ou quand un gouvernement sabre dans leurs subventions, ils ont toujours une tribune pour s'exprimer. Si ce n'est pas le gala des Gémeaux, c'est celui de l'ADISQ, des Jutra ou le gala Les Olivier.
Ce qui n'est pas le cas des autres corps de métiers. En effet, c'est quand, la dernière fois qu'un diffuseur a présenté le Gala des Champlures (qui récompense les meilleurs plombiers) ou celui des Charlemagne (pour les profs) ?
Pourtant, je suis sûr que si on cherchait un peu, on trouverait une grande gueule chez les plombiers. Un Vincent Graton de la tuyauterie, qui utiliserait le souvenir de sa mémé pour tenter d'influencer les électeurs.
Et de faire mal au politicien qui a osé remettre en question les acquis de SA profession.
LE MONDE «ORDINAIRE»
Je ne sais pas si les artistes sont au courant, mais beau-coup de gens» ordinaires» (ceux qui bossent et paient leurs impôts dans l'anonymat le plus complet, et qui doivent attendre en ligne comme tout le monde quand ils se pointent au resto) commencent à être tannés d'entendre les membres du showbiz se plaindre sous les projecteurs.
Chaque jour, je reçois des courriels de gens qui disent en avoir jusque-là des artistes revendicateurs.
Vous voulez un exemple ? En voici un, signé Diane Bénard, de Saint- Donat.
«PLUS CAPABLE !»
«Monsieur Martineau, je ne suis plus capable d'entendre ces soi-disant artistes se plaindre à la suite de l'abolition par le gouvernement Harper des subventions qui leur étaient versées.
«Mesdames et messieurs les artistes, ne savez-vous pas que c'est tout le monde qui paie pour ces subventions ? Et qu'en plus de financer votre carrière, nous payons le prix fort quand on va voir vos spectacles ?
«Je ne suis plus capable de voir ces artistes profiter des galas pour chialer. Surtout quand on sait comment se terminent ces soirées -avec de l'alcool qui coule à flots et de la nourriture à en jeter par les fenêtres.
«Quand on pense qu'il y a encore des personnes qui crèvent de faim, des enfants qui n'ont pas de quoi s'habiller et des écoles qui manquent de livres...
«Je suis désolée, mesdames et messieurs les artistes, mais vous n'avez pas mon empathie. Oh ! que non...»
LE FOSSÉ
Je ne dis pas que cette dame a raison. Je dis seulement que des courriels comme celui-là, j'en reçois de plus en plus.
Les artistes le savent-ils ? Savent-ils qu'à tort ou à raison, ils passent pour des privilégiés du système ? Des gens qui ont la chance de faire un métier qu'ils aiment, alors que 90 % de la population s'ennuie à mourir au boulot ?
Quand, dans les années 1970, Ginette Reno chantaitUn peu plus haut, un peu plus loin, TOUT LE MONDE avait la chair de poule, car TOUT LE MONDE avait l'impression que cette chanson les concernait.
Aujourd'hui, les gens ont l'impression que les artistes tirent la couverture de leur bord et ne défendent que LEURS intérêts.
LEURS subventions. LEURS voyages. LEURS spectacles. Les artistes ont tout intérêt à corriger le tir et à mieux expliquer leur point de vue. Car le fossé qui les sépare du public risque de se creuser encore plus.
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