Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 mars, 2012

Montréal ne sera jamais un centre financier important


François Trahan, Montréalais exilé à New York depuis plusieurs années, revient à Montréal. Monsieur Trahan est un stratège financier reconnu à travers le monde pour son talent exceptionnel. Au cours des huit dernières années il s'est classé meilleur stratège boursier cinq fois, et deuxième trois fois. Toutes les capitales financières du monde dérouleraient le tapis rouge pour le recevoir, mais au Québec, malgré les discours qui disent le contraire, les entrepreneurs et les financiers ne sont pas les bienvenus.

M. Trahan a créé la firme Gestion de Capital Trahan pour gérer de Montréal un fonds alternatif, le Fonds Opportunités Trahan. Le fonds vise un actif de 1,1 G$. C’est plus de dix fois la valeur des autres fonds alternatifs gérés à partir de Montréal.

Pourquoi Montréal? La proximité de New York. Il désire partager son temps entre ses activités new-yorkaises et montréalaises; le désir de contribuer à l’essor du secteur financier montréalais; l’opportunité de se rapprocher de la famille; etc.

Monsieur Trahan a donc amorcé les démarches auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en août 2011. Le 8 novembre il a déposé sa demande dans l’espoir de lancer le Fonds Opportunité Trahan dès le début de la nouvelle année. Mais c’était sans compter sur la lourdeur et l’inefficacité de l’AMF.

Il a reçu un accusé de réception trois semaines plus tard, soit le 29 novembre. Après plus de trois mois de tracasseries, au moment où il était sur le point de capituler, il a enfin reçu l’autorisation demandée. La Securities and Exchange Commission américaine, qui n’est pas particulièrement réputée pour son efficacité, lui a remis une autorisation en moins d’un mois, le délai de l’AMF pour émettre un accusé de réception.

L’AMF, sous prétexte de protéger les investisseurs, prétend qu’un délai de quatre mois est tout à fait normal. Est-ce que l’émission d’un accusé de réception en 24 heures met en danger les investisseurs? Est-ce que le comportement arrogant des fonctionnaires de l’AMF protège mieux les investisseurs? Malheureusement, c’est le propre des bureaucraties de chercher par tous les moyens à exercer le pouvoir absolu qui leur est dévolu.

S’il n’en tient qu’à l’AMF, Montréal ne sera jamais un centre financier important.

Les politiciens inventent toutes sortes de programmes de subventions pour attirer les entrepreneurs, mais négligent l’essentiel. Un crédit d’impôt, aussi alléchant soit-il, ne peut pas compenser les affres d’une bureaucratie inefficace et arrogante. D’ailleurs, si la bureaucratie exécutait efficacement son travail dans un esprit de coopération et sans arrogance, les subventions pour attirer les entreprises et les investisseurs seraient inutiles.

Mais l’élimination des programmes de subventions équivaudrait à réduire les pouvoirs d’influence des fonctionnaires et des politiciens. C’est surtout ça que les politiciens et les fonctionnaires craignent.

Source : La Presse

La réflexion du jour

Parce que le ministre des Finances parle toujours de « revenus budgétaires » et de « dépenses de programme » alors que le vérificateur général parle de revenus du gouvernement et de dépenses du gouvernement, il est impossible de faire un rapprochement entre le budget et les résultats vérifiés des années antérieures, donc impossible de calculer le taux de croissance budgété des dépenses du gouvernement.--- Adrien Pouliot

Le chiffre du jour : 5 % c. 2 %

Par cette astuce (ndlr : comptable), le ministre nous laissera croire que les dépenses dans le budget n'augmenteront que de 2% annuellement alors que l'augmentation réelle des dépenses du gouvernement a, en fait, été plus près de 5% pour les cinq dernières années.

30 mars, 2012

La réflexion du jour

Selon l'expert (Stéfane Marion, économiste en chef à la Banque Nationale), il ne reste plus guère de marge de manœuvre en matière de taxation supplémentaire. «On ne peut pas en demander plus aux contribuables québécois», a-t-il laissé tomber. Il faudra selon lui s'attaquer à la structure de dépense de l'État pour garder la tête hors de l'eau. «De deux choses l'une. Ou on réduit les services, ou on réforme la façon de les donner», a-t-il expliqué.

Le chiffre du jour : 12,7 % c. 8,4 %

Les taxes représentent 12,7% du PIB au Québec. En Ontario, c'est seulement 8,4% du PIB et ils sont moins endetté

29 mars, 2012

Vin : vive le modèle québécois


Le modèle québécois consiste à trouver le plus de moyens possible de piger dans les poches des gens tout en évitant la révolte populaire. Les monopoles commerciaux : la SAQ, Hydro-Québec, Loto Québec, sont des outils privilégiés pour accomplir cette tâche.

Une bouteille de vin d’une valeur de 5,56 $ génère 10,72 $ en revenus gouvernementaux. Qui dit mieux?


Le réflexion du jour

Si les taux ont le malheur de grimper davantage, attendons-nous à en subir les conséquences fiscales. Les programmes gouvernementaux coûtant inévitablement de plus en plus cher, où croyez-vous que le gouvernement du Québec va aller puiser davantage de revenus? Non, pas dans les goussets du gouvernement Harper. Eh oui! dans les poches des contribuables québécois, par l'entremise d'une hausse des impôts ou de la TVQ. Peut-être les deux à la fois!--- Michel Girard

Le chiffre du jour : 249 000 000 000 $

Cette fabuleuse dette de 249 milliards se décortique comme suit: dette directe consolidée du gouvernement du Québec (155 milliards); passif net au titre de régimes de retraite des employés du secteur public (28,7 milliards); dette d'Hydro-Québec (40,2 milliards); dette des municipalités (21,4 milliards); dette des universités autres que l'UQAM (1,9 milliard); dette des autres entreprises du gouvernement (1,4 milliard).

28 mars, 2012

Subventions : les perles du 17 au 23 mars 2012


Chaque semaine, le blogue de Serge Laplante, Où vont vos impôts, publie la liste des subventions annoncées par le gouvernement.

Invariablement, cette liste contient des perles qui démontrent bien la culture de « gaspillage » qui prévaut chez nos élites politiques. La parade des subventions continue de plus bel, mais les réductions de dépenses promises par le ministre Bachand ne sont toujours pas au rendez-vous.

La perle des perles cette semaine est une subvention de 350 000 $ pour la création d’un centre d’expertise dans la lutte contre la criminalité financière.  Mais ce n’est pas déjà le rôle de l’AMF? C’est un excellent exemple du dédoublement, voire de la multiplication, des bureaucraties qui se pilent sur les pieds. Et notre ministre du bonheur continue de prétendre qu’il fait des efforts pour réduire la taille de l’État!
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166 787 $
À Molson Coors
Bon, la somme n’est pas énorme, mais Molson Coors a-t-elle besoin de l’aide de l’État pour former 84 de ses 1500  travailleurs de Montréal ? Notons, pour mémoire, que Molson Coors est un brasseur d’envergure mondiale. Fondée à Montréal en 1786, l’entreprise brasse, met en marché et vend un éventail de bières populaires en Amérique, en Europe et en Asie. (SL) (NDLR : cette subvention est aussi digne du titre « la perle des perles ».)

1 012 875 $
À la Fromagerie des Basques
Aide accordée à la fromagerie pour ses projets qui ont pour but d’optimiser le système de traitement des rejets de la fromagerie.  Un processus de méthanisation transformera la matière organique des rejets en biogaz.

500 000 $
À la Fédération des producteurs de porcs
Attribution d’une somme d’un demi-million à la FPPQ pour un projet destiné à contenir le virus qui est à l’origine du syndrome reproducteur et respiratoire porcin qui affecte la santé des troupeaux de porcs. Chaque année, le virus du SRRP coûte plus de 30 millions $ aux producteurs québécois.

500 000 $
Pour les plans de développement de la zone agricole
Le gouvernement accorde 500 000 $ aux municipalités régionales de comté pour leur permettre d’identifier les terres cultivables qui ne sont pas en exploitation. L’objectif est clair : freiner l’étalement urbain et le gaspillage des terres. Les territoires agricoles protégés ne constituent que 4 % de la superficie de la province, mais 46 % de ce terroir est en friche, inemployé. Québec estime que ce vide accélère le dézonage, et que la meilleure façon de conserver le sol arable est de développer l’économie rurale.

350 000 $
À vingt-sept projets
Le ministère de la Culture annonce que 27 projets recevront une aide financière pour l’année 2012, qui marque le 35e anniversaire de la Charte de la langue française. Tous ces projets visent à sensibiliser le public, notamment les jeunes et les groupes dont le français n’est pas la langue maternelle, à la richesse et à la vitalité de la langue française, ainsi qu’à l’importance de bien la connaître.

681 500 $
Pour des ententes de développement culturel en Outaouais
Signature d’une première entente de développement culturel entre le ministère de la Culture et la MRC des Collines-de-l’Outaouais, et renouvellement ou bonification d’ententes existantes avec les MRC de Pontiac, de la Vallée-de-la-Gatineau, de Papineau, de même qu’avec la Ville de Gatineau.

27,5 millions $
À des producteurs agricoles
La Financière agricole du Québec ont approuvé, à la lumière des résultats financiers préliminaires 2011-2012, le versement d’une somme additionnelle de 27,5 millions de dollars à 12 476 entreprises assurées au Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles. Cette intervention de La Financière agricole respecte l’engagement du gouvernement de retourner aux entreprises agricoles concernées par l’application de la mesure d’efficacité, dite du 25 %, les sommes qui leur auraient été autrement versées en l’absence de la mesure.

5 000 $
À Karoline Georges
Le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la région de la Montérégie a été décerné à Karoline Georges, écrivaine.

182 000 $
À Acier DM
Attribution d’une garantie à l’entreprise de Gatineau pour la construction d’un bâtiment permettant à l’entreprise d’améliorer sa capacité de production et sa productivité. Le coût total du projet s’élève à 499 000 $.

350 000 $
Pour Création d’un centre d’expertise dans la lutte contre la criminalité financière
Création officielle d’un centre d’expertise dans la lutte contre la criminalité financière, auquel le gouvernement a manifesté son appui financier sur 3 ans dans le budget déposé le 20 mars dernier. Ses activités permettront de développer un savoir de pointe dans le domaine de la prévention, de la détection et de la répression de la criminalité financière.

La réflexion du jour

Au lieu d’examiner en profondeur l’ensemble de ses programmes et d’éliminer ce qui est devenu superflu ou non prioritaire, le gouvernement préfère ralentir la croissance sur l’ensemble des missions existantes. Ces coupes paramétriques lui évitent de faire des choix difficiles et potentiellement impopulaires auprès de certaines clientèles. Par exemple, on aurait pu couper dans l’aide aux entreprises, notamment dans les crédits d’impôt. Je ne suis pas sûr de leur impact et ils coûtent cher.--- Pierre Duhamel

Le chiffre du jour : 6,8 %

Le ministre des Finances aime à dire que le gouvernement fait les deux tiers de l’effort budgétaire pour retrouver l’équilibre budgétaire et que les particuliers font l’autre tiers. Dans l’année budgétaire qui commence le 1er avril, les revenus du gouvernement (sans les transferts fédéraux) augmenteront de 6,8 % alors que ses dépenses seront limitées à 3 %. J’ai le réflexe de croire que c’est moi qui fournis les deux tiers de l’effort !

27 mars, 2012

La réflexion du jour

À défaut de savoir donner le coup de fouet à une économie québécoise qui en aurait besoin et à défaut de réduire davantage le poids des dépenses publiques dans l'économie, la plupart des Québécois continueront de vivre une croissance anémique, voire même une régression de leur pouvoir d'achat.--- Martin Coiteux

Le chiffre du jour : 1,5 %

Prenons l'exemple d'un couple dont le revenu total s'élèverait à 50 000 dollars, soit 25 000 dollars par conjoint. Selon le ministère des Finances, ce couple aurait vu son revenu après taxes et impôts augmenter de 13,9% de 2003 à 2012. Or, ce 13,9% d'augmentation sur neuf ans représente moins de 1,5% par année, soit moins que le taux d'inflation annuel moyen observé au cours de la période. En d'autres termes, selon les chiffres mêmes du ministère des Finances, cette famille s'est dans les faits appauvrie.

26 mars, 2012

Budget : Appauvrir les contribuables pour sauver l’économie!

La majorité des économistes, même ceux qui préconisent le « tout à l’État » reconnaissent qu’il est indécent de piger plus profondément dans les poches des contribuables. De plus, la plupart d’entre eux admettent que la dette a atteint un niveau intolérable et dès que les taux d’intérêt augmenteront le Québec risque la tutelle bancaire. Le Québec est à toutes fins utiles en faillite.

Que fait notre ministre du bonheur?

Il pige plus profondément dans les poches des contribuables :augmentation des droits de scolarité, des frais de santé, des taxes sur l’essence, de la TVQ, des cotisations à la RRQ, etc. Sous prétexte que ces augmentations ont été annoncées l’an dernier, il a le culot de nous insulter en prétendant qu’il a concocté un budget sans augmentation pour les contribuables. Il nous prend pour des tarés finis, mais qui peut l’en blâmer puisque nous payons sans jamais rien dire.

Malgré tout, nous devrions nous réjouir, car le ministre gérera notre argent en bon père de famille et nous promet des jours meilleurs :

·         Il va jouer à la bourse en investissant notre argent dans des entreprises minières et pétrolières. Tout le monde sait que les secteurs miniers et pétroliers sont sans risques puisque les méchants capitalistes y investissent. Il suffit de penser au succès d’Asbestos et de Magnolia pour s’en convaincre.

·         Il va créer des emplois : Ressources Québec, SOQUEM, SOQUIP. Tous des emplois de fonctionnaires bien rémunérés qui généreront des revenus d’impôts et de taxes. Ces fonctionnaires vont consommer et créer d’autres emplois dans les services. Ces autres travailleurs vont aussi payer des impôts et des taxes. Et ainsi de suite à l’infini. Cette seule initiative devrait être suffisante pour rembourser la dette.

·         Il va augmenter le rythme de développement de l’économie en créant de nouveaux programmes et en bonifiant les programmes existants (1) :

o   Un programme pour inciter les employeurs à embaucher des travailleurs âgés de 65 ans et plus. Ils vont payer des impôts et des taxes… enfin vous voyez ce que je veux dire;
o   Traitement fiscal avantageux pour le transport collectif intermunicipal organisé par des employeurs;
o   Crédit d’impôt pour les nouveaux diplômés travaillant dans une région ressource;
o   Reconduction du programme de crédit d’impôt pour la formation. C’est grâce à ce programme que des entreprises miséreuses comme IBM, Rolls Royce, Cascade, Pratt & Whitney, etc., réussissent à survivre;
o   Bonification des crédits d’impôt pour les sociétés spécialisées dans la production de titres multimédia;
o   Bonification des crédits d’impôt pour les investissements relatifs au matériel de fabrication et transformation;
o   Deux nouveaux crédits d’impôt ( pas un, deux) pour encourager la création de nouvelles sociétés dans le secteur des services financiers;

Attendez, attendez, ce n’est pas fini.

o   Congé d’impôt pour les spécialistes étrangers employés par une nouvelle société de services financiers;
o   Crédit d’impôt relatif à la diversification des marchés des entreprises manufacturières;
o   Crédit d’impôt en échange d’une option de prise de participation de l’État dans les entreprises d’exploitation minière ou pétrolière;
o   Crédit d’impôt pour favoriser la modernisation de l’offre d’hébergement touristique;
o   Allègement fiscal pour les travailleurs étrangers du cinéma;
o   Bonification des crédits d’impôt aux productions cinématographiques et télévisuelles québécoises;
o   Augmentation du plafond du crédit d’impôt pour la production de spectacles;
o   Un nouveau crédit d’impôt pour la production d’évènements multimédias présentés à l’extérieur du Québec;
o   Un nouveau crédit d’impôt sera accordé relativement aux frais d’émission d’actions d’un premier appel public à l’épargne dans le cadre du régime d’épargne-actions II;
o   Assouplissement de la norme de diversification des investissements du Fonds de solidarité FTQ;
o   Augmentation du plafond de cotisation de Fondaction de la CSN;
o   Reconduction, pour une période additionnelle de dix ans, du mécanisme de ristournes à impôt différé des coopératives.

Comme vous pouvez le constater, notre ministre du bonheur ne manque pas d’imagination. Une telle panoplie de stimulant économique fera certainement exploser la croissance du PIB.

La gestion de tous ces programmes nécessitera l’embauche de centaines de fonctionnaires bien payés qui paieront eux aussi des impôts et des taxes et qui consommeront des services, créant ainsi plus d’emplois. Et ainsi de suite …. jusqu’à ce que les Québécois soient plus riches que les Albertains.

Voir que les économistes prétendent qu’il suffit de créer un environnement économique efficace pour générer de la richesse. Pourquoi refusent-ils obstinément l’évidence. Le développement économique passe inévitablement par la multiplication des subventions et des fonctionnaires.

Tous les politiciens savent ça!

La réflexion du jour

Le Vérificateur général lancait un avertissement limpide, il y a quelques jours : «Le Québec est la province la plus endettée au Canada». Mais personne n’ose attaquer ce problème de face. François Legault suggère de commencer à rembourser la dette, pas à mettre quelques milliards dans un fonds auquel on n’accorde que peu d’importance. Le chef de la CAQ rompt ainsi le lourd silence de nos élites sur l’endettement accéléré du Québec.--- Michel Hébert

Le chiffre du jour : 10 fois plus vite

Le Fonds des générations est pour ainsi dire théorique. Car la dette a augmenté et continue d’augmenter dix fois plus vite que ce fonds pourtant destiné à la rembourser. Ce n’est qu’en 2006-2007 qu’on a commencé à y mettre de l’argent. À peine 4,3 milliards depuis ce temps alors que les déficits budgétaires ont totalisé 17,3 milliards. C’est donc dire que, pendant que le gouvernement tentait de renflouer son Fonds des générations, il permettait des dépassements budgétaires quatre fois plus importants.

25 mars, 2012

La politique québécoise en caricatures

La réflexion du jour

La dette municipale à financer a eu beau grimper considérablement, le municipal a réussi à l'éponger sans déséquilibrer ses finances grâce à un loyer d'argent relativement très faible. Mais qu'arrivera-t-il quand les taux d'intérêt de long terme vont se remettre à grimper?--- Michel Girard

Le chiffre du jour : 10,4 %

Ainsi, l'endettement net des municipalités a augmenté de 2007 à 2010 au rythme annualisé de 10,4%, soit cinq fois plus rapidement que le taux de l'inflation.

24 mars, 2012

La réflexion du jour

L’État perd peut-être de l’argent avec l’évasion fiscale chez les petits commerçants. Mais c’est probablement des peanuts comparé à la collusion et la corruption alléguées dans les grands travaux routiers et certains ministères. Et dans ce dossier, on semble pas mal moins pressé et agressif…--- David Descôteaux

Le chiffre du jour : 76 %

23 mars, 2012

Un budget libéral préparé par un péquiste


Le dernier budget du gouvernement libéral est tellement interventionniste que je crois qu’un jour on va apprendre qu’il a été préparé par Pauline Marois.

C’est un budget électoraliste dont le seul but est de couper l’herbe sous le pied au PQ et à la CAQ. Les partis d’opposition préconisent de spéculer à la Bourse avec l’argent des contribuables. Il n’en fallait pas plus pour que le PLQ décide de passer à l’action. Tout cela dans l’unique but de conserver quelques électeurs qui pourraient être tenté de voter PQ ou CAQ à la prochaine élection prévue dans quelques mois.

Que cela nous plaise ou non, on sera tous des actionnaires des secteurs minier et pétrolier. Ce sont les secteurs boursiers les plus volatiles, donc les plus risqués. Il suffit de penser à Asbestos et Magnolia, deux fiascos monumentaux, pour s'en convaincre.

Mais il ne faut pas s’en inquiéter, car le gouvernement va créer Ressources Québec pour investir et gérer notre portefeuille. Les décisions seront prises par des fonctionnaires omniscients guidés par des politiciens omnipotents. Si je me fie aux multiples qu’ils utilisent pour justifier les subventions aux entreprises, je n’ai rien à craindre, ces investissements vont nous permettre de rembourser la dette en un temps deux mouvements.

Mais ce n’est pas tout. Il est bien connu que les politiciens ne dépensent jamais au-delà de ce qui est absolument nécessaire pour fournir des services de qualités au moindre coût. Donc, nous pouvons prévoir qu’à court terme les investissements de Ressources Québec permettront au gouvernement de payer un dividende trimestriel à tous les Québécois.

Non seulement il n’y aura plus d’augmentation de taxes, d’impôts et de frais, mais la dette sera remboursée comme par magie et nous recevrons un dividende. Je me demande bien pourquoi personne n’avait pensé à cela avant!

C’est clair, moi je vote…. Il n’est pas utile de spécifier le parti, puisque les trois partis susceptibles de diriger le Québec préconisent tous de nous enrichir en jouant à la bourse.

La réflexion du jour

À l'époque où les libéraux ont décidé d'éliminer le déficit, le Canada était la risée des grands journaux financiers du monde. En 1995, le Wall Street Journal avait même qualifié le pays de membre «honoraire du tiers-monde». La dette était devenue un problème: elle équivalait à 68% du PIB . Aujourd'hui, la dette correspond à 33% du PIB et le Canada, grâce aux efforts des années 90, est perçu comme un modèle à suivre par la communauté internationale.

 (NDLR : En matière de finance publique, les libéraux sont plus conservateurs que les Conservateurs!)

Le chiffre du jour : 180 G$

Mais, fait à noter, sous la houlette des conservateurs, les dépenses des programmes du gouvernement (excluant les frais de la dette) sont passées de 175 milliards de dollars en 2005-2006 à 251 milliards en 2011-2012, une hausse de 76 milliards en six ans (43%). La dette accumulée, elle, est passée de 457 milliards en 2007-2008 à 640 milliards en 2014-2015, une fois que le déficit aura été éliminé. C'est un bond de près de 180 milliards. 

(NDLR : En 7 ans, les Conservateurs auront ajouté plus de 5 000 $ de dette par habitant. Quelle bande d'irresponsables!)

22 mars, 2012

Budget : Le politicien et le contribuable


Le politicien ayant dépensé
Depuis des années
Se trouve fort dépourvu
Quand le budget fut venu :
Plus un seul sou à trouver,
Pas un seul programme à annoncer.
Il alla chez le contribuable,
Le priant de le financer
Quelques taxes, impôts ou autres frais.
Vous serez bien servi, lui dit-il,
Quand j’aurai dégraissé l’État.
Le contribuable n’est pas dupe :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous pendant que la croissance était à son plus haut?
Dit-il au politicien.
- Nuit et jour à tout venant
Je dépensais ne vous déplaise.
Vous dépensiez? J'en suis fort aise.
Eh bien! Dégraissez l’État maintenant.

*Texte inspiré de la fable de Jean de la Fontaine. Le politicien : la cigale; le contribuable : la fourmi
Note : Malheureusement, le politicien, détenteur d’un pouvoir de coercition illimité, n’a pas à obtenir l’assentiment du contribuable. Je rêve du jour où les contribuables vont descendre dans la rue pour se faire entendre, car c’est le seul langage que comprennent les politiciens.

La réflexion du jour

En somme, le «nous» moralement supérieur ne paie ses comptes qu’avec l’argent des autres et en hypothéquant le futur de ses enfants.
 ......
En somme, le «modèle» québécois tant béni n’a pas encore réussi l’exploit de Jésus lors des noces de Cana. L’eau n’a pas été changée en vin. --- Martin Coiteux

Le chiffre du jour : 10,5 G$

La perle des perles se trouve aux pages 59 à 61 lorsque l'auteur (ndlr : Jean-François Lisée) nous dit que le Québec se paie 17,5 milliards de dollars de services publics de plus qu’en Ontario avec seulement 7 milliards de plus d’impôt. Un taux de rendement de 250% selon ses dires! Il a juste oublié de mentionner que les 10,5 milliards manquants provenaient pour plus de 8 milliards de la péréquation fédérale et le reste d’un déficit budgétaire. En somme, le «nous» moralement supérieur ne paie ses comptes qu’avec l’argent des autres et en hypothéquant le futur de ses enfants.--- Martin Coiteux

21 mars, 2012

La réflexion du jour

Il est là notre problème. En tant que société, nous sommes incapables de faire des choix. Ce devrait être la job de nos leaders, mais ils manquent de courage. Résultat : bonjour la police, les pancartes et les manifestations. Et ça ne fait que commencer. --- David Descôteaux

Le chiffre du jour : 15,7 G$

Selon les estimations, il manquerait environ 500 millions $ dans le réseau universitaire québécois. Est-ce beaucoup? Avez-vous jeté un œil sur la « pieuvre budgétaire » publiée dans le Journal mardi? En regardant le tableau, je vois que le budget total du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport totalise 15,7 milliards $. Dites-moi : ce serait la fin du monde si le reste du ministère opérait avec un budget de 15,2 milliards $? Qu’on redirige 500 millions $ vers les universités, et qu’on laisse les étudiants étudier?

20 mars, 2012

Subventions : les perles du 10 au 16 mars 2012

Chaque semaine, le blogue de Serge Laplante, Où vont vos impôts, publie la liste des subventions annoncées par le gouvernement.

Invariablement, cette liste contient des perles qui démontrent bien la culture de « gaspillage » qui prévaut chez nos élites politiques. La parade des subventions continue de plus bel, mais les réductions de dépenses promises par le ministre Bachand ne sont toujours pas au rendez-vous.

 La perle des perles cette semaine est une subvention de 2 997 000 $ à Gedden. Le projet de Gedden  consiste à offrir à des PME la solution Communauté durable qui a pour but de regrouper de petits efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de les échanger sur le marché volontaire du carbone. Les subventions gouvernementales en matière d’environnement attirent tous les parasites verdoyants comme le miel attire les mouches.
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  75 millions $
 À Tembec
 Le PM s’est rendu à Témiscaming pour annoncer une participation gouvernementale à un projet de Tembec.

  1,08 million $
 Pour Mécénat Placements Culture
 Grâce à ce programme créé en 2005, 228 organismes ont bénéficié de 34 M$ en subventions de contrepartie.

  25 000 $
 Pour le défilé de la Saint-Patrick
 Du Fonds d’initiative et de rayonnement de la métropole Subvention pour la tenue de la 188e édition du défilé de la Saint-Patrick, qui a eu lieu ce dimanche à Montréal.

  320 000 $
 Pour le Red Bull Crashed Ice
 Ça fait pas aussi longtemps que le défilée de la Saint-Patrick, mais notre belle jeunesse aime ben ça. Contribution du gouvernement pour la tenue du Championnat du monde Red Bull Crashed Ice qui se déroulait à Québec ce week-end.

  114 525 $
 À la Maison des Grands-Parents
 Une aide financière de 114 525 $ sur une période de trois ans à la Maison des Grands-Parents de Trois-Rivières. Grâce à cette aide, l’organisme pourra poursuivre son travail auprès des familles et continuer à leur offrir des services d’accueil, d’éducation et de relation d’aide.

  45 439 $
 À Équipements PFB
 L’entreprise reçoit une subvention pour un projet de récupération de chaleur à son atelier de fabrication de Wickham, dans le Centre-du-Québec.

  2 997 000 $
 À Gedden
 Le projet de Gedden consiste à offrir à des PME, dont celles situées dans au moins cinq parcs industriels du Québec, la solution Communauté durable qui a pour but de regrouper de petits efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de les échanger sur le marché volontaire du carbone. Les efforts reconnus graviteront autour de trois axes, soit la récupération de matières résiduelles, l’optimisation du transport et l’efficacité énergétique des bâtiments.

  138 615 $
 Aux Fermes E. Notaro et Fils 
L’entreprise familiale, située dans la municipalité de Saint-Patrice-de-Sherrington en Montérégie, a comme projet d’installer un système géothermique dans sa future serre de production de concombres et d’en isoler le mur nord et le pourtour.

  500 000 $
 Au soutien des technologies numériques
 Le Conseil des arts et des lettres du Québec soutien les projets de 14 organismes dans le cadre de sa nouvelle mesure Plateformes et réseaux numériques.

 5 millions $
 Aux Jeux d’été du Canada 2013
 Tout vient à point à qui sait attendre. La subvention de 8 M$ inscrite à la Gazette officielle la semaine dernière a été annoncée cette semaine. Le premier ministre et député de Sherbrooke, Jean Charest, a annoncé une aide financière totale de près de 13 millions de dollars visant à soutenir l’organisation de la 22e édition des Jeux d’été du Canada, qui se tiendront du 2 au 17 août 2013 à Sherbrooke.

  90 000 $
 Au Festival Regard sur le court métrage
 Le Festival international Regard sur le court métrage au Saguenay, dont la 16e édition se déroulait ce week-end, est subventionné par la SODEC depuis 1998.

 5 069 972 $ 
 À Escale Gaspésie Une aide financière est accordée pour le développement d’Escale Gaspésie à Chandler. Cette contribution permettra à la Ville de Chandler d’aménager un circuit d’interprétation d’une distance de trois kilomètres qui reliera le Parc du Souvenir de la Ville de Chandler au site historique et archéologique du Bourg de Pabos.

  431 000 $
 Pour la maison Louis-Fréchette
 Le gouvernement du Québec contribue à la restauration de la maison natale de Louis-Fréchette. En plus d’assurer la sauvegarde de ce bâtiment historique, ce projet de restauration participe au dynamisme de ce secteur de Lévis en consolidant l’offre touristique.

  5 315 670 $
 À Thetford-Mines
 Le Musée minéralogique et minier de Thetford Mines pourrait bénéficier d’une aide gouvernementale pouvant atteindre 5 315 670 $ pour la création de la station touristique KB-3 à Thetford Mines.

  60 000 $
 Pour une nouvelle bourse de carrière
 Le Conseil des arts et des lettres du Québec créera une nouvelle bourse de carrière destinée aux artistes en métiers d’art.

  45 000 $
 À la CRÉ du Bas-Saint-Laurent 
Une subvention est accordée à la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent. Cette aide financière servira notamment à terminer les analyses préliminaires nécessaires à l’élaboration de divers scénarios d’optimisation du bois issu de l’investissement sylvicole, soit de la récolte jusqu’à la vente.

La réflexion du jour

Montréal est souvent maltraitée, inconsidée ou ridiculisée ces derniers temps. Ses détracteurs n’ont pas toujours tort, mais je crois que nous perdons de vue quelquefois les atouts extraordinaires de la métropole québécoise et sa forte réputation à l’étranger.--- Pierre Duhamel

Le chiffre du jour : 22e

L’hebdomadaire The Economist a classé Montréal au 22e rang des villes les plus compétitives au monde et au huitième rang en Amérique du Nord. Ce n’est pas un exploit, mais ce n’est pas mal dans un classement qui compare 120 grandes métropoles mondiales de plus de 1 million d’habitants et dont le PIB est supérieur à 20 milliards de dollars.

19 mars, 2012

La réflexion du jour

On est de moins en moins capable de les arrêter (les agents du Revenu Québec) parce qu'ils sont pressés de cotiser en raison d'objectifs qui sont trop ambitieux.--- Paul Ryan, avocat fiscaliste

Le chiffre du jour : 1,8 G$

Les sommes que le gouvernement soutient avoir récupérées sont des sommes cotisées et non pas collectées. À ce propos, le vérificateur général a dénoncé au début du mois de mars le fait que Revenu Québec avait surévalué ses entrées de fonds réelles découlant du Plan de retour à l'équilibre budgétaire. Cette surévaluation prend la forme d'un écart entre les créances douteuses budgétisées et réelles. Depuis cinq ans, l'écart s'élève à 1,8 milliard.

18 mars, 2012

La politique québécoise en caricatures

La réflexion du jour

Entre deux crises, on gâte les usagers des services publics, on lance de nouveaux projets mirobolants, et on augmente les taxes ou on s'endette pour financer le tout. Le laisser-aller, la gestion par crises et la fuite en avant deviennent le mode de fonctionnement de l'État.--- Pierre Fortin

Le chiffre du jour : 88 %

En 2011, un sondage mené par les professeurs Luc Godbout et Jean-Herman Guay, de l'Université de Sher­brooke, a révélé que 70 % des Qué­bécois estiment payer trop d'impôts pour les services reçus et 88 % jugent que les fonds publics sont mal gérés.

17 mars, 2012

Les fonctionnaires et tous les autres

N’en déplaise à l’institut de la statistique du Québec, d’une année à l’autre les fonctionnaires s’enrichissent aux dépens de tous les autres travailleurs.

La courte vidéo produite par la Canadian Taxpayers Federation (CTF) dénonce ce phénomène.

L’endettement incontrôlé des gouvernements et le vieillissement de la population ont pour effet d’accentuer le fossé qui sépare les fonctionnaires du reste de la population. Il va sans dire qu’au Québec, compte tenu de l’obésité morbide de l’État, la situation est d’autant plus dramatique.

L’enrichissement des fonctionnaires au détriment de l’ensemble de la population est un phénomène inacceptable qui menace la paix sociale.
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La réflexion du jour

Il y en a qui sont encore en mode « plus de programmes et plus de dépenses ». Le mouvement étudiant et ses alliés (qui vivent en grande partie des salaires de l’État et des subventions gouvernementales) sont encore dans ce registre, comme si l’argent était abondant et qu’il suffisait de l’allouer correctement. --- Pierre Duhamel

Le chiffre du jour : 24,2 % c. 35,1 %

Dans un premier temps, il y a moins de « riches au Québec qu’ailleurs au Canada. 24,2 % des familles ou des personnes seules au Québec ont un revenu total de 80000 dollars et plus, contre une moyenne canadienne de 31,8 %. Dans la « pauvre » Ontario, 35,1 % des familles ou personnes seules ont des revenus similaires.

16 mars, 2012

La réflexion du jour

C’était sans doute la première fois que le placement syndical contribuait de manière aussi évidente à faire dérailler un projet (ndlr : la Gaspésia) dans lequel des fonds syndicaux avaient pourtant été massivement investis. --- Michel Hébert

Le chiffre du jour : 750 M$

Que dire du fiasco de la Gaspésia que vous ne sachiez déjà? Ce projet aurait dû coûter 465 millions, mais il a finalement englouti 750 millions, selon un document de la Société générale de financement, classé « strictement confidentiel ».

15 mars, 2012

La réflexion du jour

Les Européens ne sont pas en chômage à cause des mesures d’austérité de leurs gouvernements. Ils le sont à cause de l’endettement de leurs gouvernements au fil des ans, qui les force aujourd’hui à subir l’austérité.
C’est justement pourquoi il est logique d’améliorer l’efficacité de l’appareil gouvernemental maintenant, à petite dose, avant que ça nous arrive à nous aussi. --- David Descôteaux

Le chiffre du jour : 10 G$

Selon le directeur parlementaire du budget, le déficit structurel — celui qui n’est pas attribuable aux aléas économiques — est d’au moins 10 milliards $ de plus par année, en moyenne, que ce que disent les chiffres du gouvernement. Donc, comme j’ai écrit dans une chronique précédente, éliminer quatre milliards $ de dépenses n’aurait rien de radical. Ce serait la moindre des choses. Et ça nous laisserait quand même avec un gouvernement plus gros et plus dépensier qu’avant la crise.

14 mars, 2012

Le gala des Jutras, même pas un petit merci!

Comme beaucoup de Québécois (857 000), dimanche dernier j’ai regardé le gala des Jutras à Radio-Canada. J’ai bien aimé la performance de Sylvie Moreau et d’Yves Pelletier, en particulier la parodie des critiques.

Sans contredit, le moment fort de la soirée a été le Jutra hommage remis à Paule Baillargeon. Ses commentaires remplis d’émotion et bien sentis contrastaient avec les commentaires plutôt insignifiants de la plupart des présentateurs et des heureux gagnants.

Bravo aussi à Philippe Falardeau qui rejoint les rangs des grands cinéastes québécois : Denys Arcand, Denis Villeneuve et bien d’autres moins connus.

Je propose d’ajouter la catégorie « connerie » au futur gala. Cette année le Jutra aurait sans aucun doute été décerné à Emmanuel Bilodeau. Son monologue incompréhensible se voulait certainement drôle, mais ce n’est pas donné à tous de faire de l’humour. Sa chemise parsemée de petits carrés rouges, symbole de la lutte des étudiants contre l’augmentation des droits de scolarité, complétait à merveille le rôle de clown qu’il s’était donné.

D’ailleurs, je me demande bien pourquoi autant d’artistes arboraient ce petit carré rouge. La soirée des Jutras n’est pas un évènement de solidarité étudiante. Ceux qui croient au bien-fondé de la gratuité des études universitaires n’ont qu’à organiser des évènements de levée de fonds pour financer les universités.

Cette démonstration de fausse solidarité était ridicule. Au mieux, c’était une belle démonstration du proverbe « Qui se ressemble, s’assemble » : les artistes les plus subventionnés en Amérique, médiatisés par le réseau de télé le plus subventionné en Amérique, solidaire des étudiants les plus subventionnés en Amérique.

 Mais ce qui m’a le plus déçu c’est que personne n’a rendu hommage à la secrétaire, au garçon de table, à l’infirmière, à l’éboueur, au forestier, au camionneur, au petit commerçant, etc., qui tous doivent se serrer la ceinture pour financer la culture, les galas et les étudiants. Il me semble qu’un petit merci aurait été de mise. Mais c’est peut-être trop demandé à ceux qui tiennent pour acquises les largesses de l’État!

La réflexion du jour

Revenons à nos innombrables moutons : les dépenses (ndlr : dépenses frivoles des commissions scolaires) que nous dévoilons ne sont pas grandioses, mais elles ne sont pas insignifiantes. Ce qu’elles montrent, c’est un style de vie, une nonchalance, une insouciance, une légèreté dans la dépense des fonds publics. L’influence politique sur cette réalité est nulle. ---Michel Hébert

Le chiffre du jour : 2 %

Pour atteindre le déficit zéro en 2013-2014 comme prévu, il faudrait que les dépenses de programme du gouvernement du Québec augmentent de moins de 2 % par année. La moyenne des dernières années ? Des hausses annuelles de 3,5 %. Comme il n’y aura pas de coup de barre en année électorale, on peut être presque sûr que la cible ne sera pas atteinte. --- Joseph Facal


(NDLR : Et contrairement à ce que prétend le ministre Bachand une croissance de 2 % ce n'est pas une réduction des dépenses.)

13 mars, 2012

Subventions : les perles du 3 au 9 mars 2012

Chaque semaine, le blogue de Serge Laplante, Où vont vos impôts, publie la liste des subventions annoncées par le gouvernement. Invariablement, cette liste contient des perles qui démontrent bien la culture de « gaspillage » qui prévaut chez nos élites politiques.

La parade des subventions continue de plus bel, mais les réductions de dépenses promises par le ministre Bachand ne sont toujours pas au rendez-vous.

 La perle des perles cette semaine est une subvention de 5,8 M$ pour les aînés. Comprenez-moi bien, je crois aussi qu’il faut améliorer le sort de beaucoup de nos aînés qui ont trimé toute leur vie pour bâtir le Québec moderne. Mais une subvention de 5,8 M$ pour réaliser 73 nouveaux projets c’est de la propagande électorale financée à même les fonds publics. Ce n’est pas illégal, mais ce n’est pas moins immoral pour autant.
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  8 millions $ À Sherbrooke Un décret, publié cette semaine dans la Gazette officielle, nous apprend que Québec octroie une subvention de 8 M$ à la Société hôtesse des Jeux d’été du Canada – Sherbrooke 2013 pour l’organisation et la tenue desdits jeux.

5,8 M$ Pour les aînés La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, annonce un investissement total de 5,8 millions de dollars pour la réalisation de 73 nouveaux projets destinés à soutenir et à promouvoir les conditions de vie des personnes aînées du Québec. Ces projets visent à assurer l’autonomie et la sécurité des aînés dans leur communauté.

120 000 $ À Expérience sportive de l’île de Montréal On a annoncé cette semaine la mise sur pied d’un organisme montréalais d’attraction d’événements sportifs de haut niveau et de services aux athlètes de la relève : Excellence sportive de l’île de Montréal.

347 945 $ À Saint-Jean-de-Dieu Aide financière accordée à la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu, dans le Bas-Saint-Laurent, pour le projet Réseau chaleur Saint-Jean-de-Dieu, qui permettra à la municipalité de mettre en place un réseau de chauffage alimenté à la biomasse forestière qui fournira en énergie l’église, l’école primaire et secondaire ainsi qu’une auberge.

3 670 982 $ À Sables Olimag inc. Une subvention de près de 3,7 M$ est accordée à l’entreprise Les Sables Olimag pour l’optimisation de la consommation énergétique de son système de production, à son usine de Thetford Mines.


410 000 $ Pour 3 ententes de développement culturel au Saguenay-Lac-Saint-Jean La signature de trois ententes de développement culturel permettra au gouvernement de soutenir et d’accompagner la Ville de Saguenay, la MRC du Fjord-du-Saguenay ainsi que la Ville de Roberval, au cours des trois prochaines années.

30 M$ Au Consortium Bus Électrique Jean Charest s’est rendu chez Nova Bus à Saint-Eustache afin d’annoncer un investissement gouvernemental de 30 millions $ pour la fabrication de deux autobus urbains électriques en aluminium d’ici deux ans.

49 876 $ À Cascades Canada ULC Cascades reçoit une autre subvention, cette fois pour un projet d’amélioration de l’efficacité énergétique de la machine à carton de l’usine située à East Angus en Estrie.

3 M$ À Neptune Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a annoncé l’attribution d’une aide financière à l’entreprise Neptune Technologies et Bioressources pour la réalisation d’un projet évalué à 20 M$.


75 000 $ Pour soutenir Partenaires 12-18/Érable L’aide du gouvernement du Québec permettra le développement des groupes d’intervention de Partenaires 12-18 dans les MRC de L’Érable et d’Arthabaska, l’implantation du modèle Partenaires 12-18 au sein de quatre nouvelles municipalités rurales de la MRC d’Arthabaska, l’établissement d’une cellule Partenaires 12-18 dans la MRC de Bécancour et la promotion du modèle dans l’ensemble de la région. L’objectif est de rendre les jeunes de 12 à 18 ans aptes à exploiter leurs capacités, à cerner leurs besoins et à y répondre.

150 000 $ À la MRC des Basques Du Programme RénoVillage Un appui financier additionnel est accordé à la Municipalité régionale de comté des Basques afin de soutenir les ménages à faible revenu qui doivent rénover leur domicile. Celui-ci s’ajoute à la somme de 306 000 $ qui lui avait été octroyée pour l’année 2011-2012, pour un total de 456 000 $.

La réflexion du jour

À regarder aller les porte-parole étudiants ces jours-ci, on a l’impression de voir à l’œuvre le club-école de la FTQ-Construction : ils jouent aux gros bras, sans trop réfléchir, menacent les autorités publiques, prennent la population en otage et s’assurent ainsi de faire échouer leurs revendications légitimes.--- Éric Duhaime

Le chiffre du jour : 200 000 $

Les générations futures ont toutes les raisons au monde d’être frustrées et de se sentir impuissantes. Chacun des étudiants d’aujourd’hui devra débourser, au cours de sa vie, 200 000 $ de plus en taxes et impôts que ce qu’il recevra en biens et services publics. Une hausse phénoménale des droits de scolarité ne fera qu’alourdir cette facture déjà trop salée.

12 mars, 2012

Transport : l’autobus de l’avenir


Jean Charest est prêt à tout pour atteindre les objectifs de réduction des GES que s’est fixés son gouvernement. Encouragé par les gourous écologistes, il a donc décidé que l’autobus de l’avenir serait électrique et en aluminium. Le gouvernement va investir 30 M$ pour financer le développement de deux autobus. Quinze millions de dollars par autobus ça peut sembler un peu cher, mais comme disent les Anglais notre premier ministre n’hésite pas à « put his money where his mouth is ». C’est l’argent des contribuables, mais c’est tout comme si c’était le sien.

Décidément, les politiciens savent des choses que nous simples contribuables ne pouvons pas comprendre. Si les plus grands manufacturiers d’autobus ne jugent pas à propos d’investir leur propre argent pour développer des autobus électriques en aluminium, c’est certainement parce qu’ils n’ont rien compris eux non plus. Alors, nos généreux politiciens doivent les motiver en leur distribuant notre argent, car c’est bien de notre argent dont il s’agit.

Mais ne serait-ce pas plutôt le contraire? Les manufacturiers savent peut-être quelque chose que nos généreux politiciens ne savent pas. Peut-être que les risques du projet sont trop grands compte tenu de l’état actuel des technologies impliquées?

Dans le domaine des véhicules électriques, le fiasco de la Volt a de quoi faire réfléchir les plus optimistes.

Le projet de production de la Volt est né dans la foulée des négociations du sauvetage de GM par le gouvernement américain. Là comme ici, les politiciens savent des choses que ni le monde des affaires ni les contribuables ne peuvent comprendre. Aussi, en échange d’un investissement dans l’entreprise, les politiciens ont exigé que GM prenne le virage écologique. De là est née la Volt et c’était un bien petit prix à payer en échange d’un chèque de 36,1 G$.

Mais voilà que GM annonce la suspension de la production des voitures Volt. Les ventes sont anémiques et la Volt encombre les stationnements des distributeurs.

Oups! Que s’est-il passé? Est-ce que les consommateurs américains sont des ingrats? Refusent-ils de suivre leurs politiciens qui se dévouent corps et âmes pour eux?

Bien au contraire, les consommateurs savent compter. Les économies de carburant sont insuffisantes pour compenser le prix d’achat de la Volt. Pourquoi paieraient-ils 40 000 $ pour un véhicule qui vaut 25 000 $ et qui, tout au long de sa vie utile,  permettra à son propriétaire d’économiser moins de10 000 $ d’essence? C’est ce qui explique pourquoi GM a vendu seulement 7 671 Volts en 2011 et 1 626 au cours des deux premiers mois de 2012. À ce rythme, GM abandonnera la production de la Volt après les élections présidentielles. Ayant bénéficié des largesses du gouvernement, les dirigeants de GM n’oseront pas torpiller la campagne d’Obama en faisant des mises à pied quelques mois avant les élections.

Mais soyez rassuré, le fiasco de la Volt n’aura aucune influence sur notre projet d’autobus financé par nos politiciens verdoyants. Le succès du projet ne dépend pas des consommateurs mesquins et avares. Ces autobus seront achetés par des politiciens dévoués et bien informés pour qui le prix n’est jamais un critère de décision. Ils ne sont pas avares eux.

De plus, nos politiciens, on le sait, ne prennent jamais de risques inutiles avec l’argent des contribuables. Le projet a reçu l’aval des écologistes et tout le monde sait que s’il existe un groupe capable de prédire l’avenir ce sont eux. S’ils peuvent prédire une augmentation de température de 1 à 2 degrés dans cent ans, ils doivent bien savoir quel sera l’autobus de l’avenir dans cinq ou dix ans.

Ouf! Je suis soulagé, ils ont vraiment pensé à tout. Pour une fois, l’argent des contribuables ne sera pas gaspillé!

La réflexion du jour

Les contribuables en font plus qu'ils ne le croient pour permettre au gouvernement Charest d'équilibrer son budget. Et les prochaines années s'annoncent inquiétantes en matière de contrôle des dépenses. --- JdM

Le chiffre du jour : 9,3 G$

Les dépenses, elles, sont systématiquement plus élevées que ce qui était prévu, a souligné le VG. Le gouvernement Charest a dépensé 3,6 milliards de dollars de plus que prévu au cours des deux dernières années. Au cours de la période s'échelonnant de 2009-2010 à 2013-2014, Québec aura dépensé 9,3 milliards de dollars de plus que prévu, révèle M. Samson.

 (NDLR : Si vous êtes surpris c'est que vous êtes un incorrigible naïf.)

11 mars, 2012

La politique québécoise en caricatures

Réflexion du jour

À l'instar du Dossier santé du Québec (DSQ), maintenant piloté par la sous-ministre Lise Verreault, Michelle Courchesne prévient que la nouvelle mouture du projet (ndlr : informatisation du système judiciaire) sera dirigée par des ressources du gouvernement et ne sera plus confiée à des firmes externes.

Nous aurons le contrôle et chaque étape devra être soumise au Conseil du trésor. " 

 (NDLR : Plus de centralisation, plus d'intervention politique, plus de bureaucratie, ce n'est pas très rassurant.)

Le chiffre du jour : 75 M$

Malgré l'injection de 75 millions, le projet (ndlr : informatisation du système judiciaire)  était déployé à seulement 21 pour cent au ministère de la Justice, puis à 40 pour cent au ministère de la Sécurité publique. Dès 2009, le Vérificateur général du Québec avait lancé un signal d'alarme, signifiant que le Système intégré d'information de justice (SIIJ), alors doté d'un budget de 80 millions, n'était pas géré " avec un souci d'économie et d'efficience ".

10 mars, 2012

La réflexion du jour

Le Vérificateur observe aussi que Québec peine à se serrer la ceinture. Les dépenses sont systématiquement supérieures aux cibles du «Plan de retour à l'équilibre budgétaire» du ministre des Finances Raymond Bachand.


(NDLR : Quel bande d'irresponsables!)

Le chiffre du jour : 10 G$

Le gouvernement Charest a largement sous-évalué la dette Québec. Son évaluation de mars 2010 devrait être revue et haussée de 10 milliards de dollars pour 2015, observe Michel Samson, Vérificateur général par intérim. Son rapport financier déposé hier à l'Assemblée nationale révèle aussi que la dette venant des déficits accumulés avait été elle, sous-évaluée, de 2,9 milliards.

09 mars, 2012

Médias : est-ce que la culture du double standard est une valeur québécoise?


Au cours des dernières semaines nous avons eu droit à deux déclarations malheureuses :

« S’ils (NDLR : les étudiants) sont fâchés pis qu’ils ont envie de décâlisser des bagnoles à l’envers parce qu’on ne les écoute pas, eh bien qu’ils le fassent. » --- Claude Legault 
« Chaque assassin devrait avoir «droit à sa corde dans sa cellule» » --- Pierre-Hugues Boisvenu

Dans les deux cas, les auteurs ont admis que leur déclaration avait dépassé leur pensée.

Dans le cas du Sénateur Boisvenu, les médias québécois, se sont déchaînés et à peu près tous les blogueurs, chroniqueurs et commentateurs, en particulier au Devoir, à La Presse et à Radio-Canada,  l’ont accusé de tous les maux.

Par contre, dans le cas de Claude Legault, personnage respecté de la colonie artistique québécoise, les mêmes blogueurs, chroniqueurs et commentateurs se sont empressés de l’excuser et à peine deux jours plus tard plus personne n’en parlait.

Pourquoi y a-t-il eu un traitement aussi différent de la déclaration malheureuse de l’un et de l’autre.
Serait-ce parce que le premier est conservateur alors que l’autre est anti conservateur?

Poser la question…..

Au Québec, selon les biens pensants des médias conventionnels, si vous êtes conservateurs, un peu à droite, favorables à la responsabilisation des individus, anti interventionnistes, membres du RLQ, anti monopoles d’État, etc., vous êtes par définition un sans cœur qui ne comprend rien aux valeurs québécoises : la gratuité, le mur à mur, le nivellement par le bas, le tout à la culture, le tout à l’état, etc.

La réflexion du jour

Comprenons-nous bien. S’il faut maintenir le taux d’imposition maximal à un niveau raisonnable, ce n’est pas pour accorder un privilège aux riches. C’est pour encourager le travail et maximiser les entrées fiscales, et ainsi épargner la classe moyenne. Pensez-y bien, si les riches se sauvent pour éviter un impôt confiscatoire, dans les poches de qui l’État pigera-t-il sinon dans celles de la classe moyenne ?---- Nathalie Elgrably-Lévy

Le chiffre du jour : 50 %

L’an dernier, le Trésor britannique a relevé de 40 à 50 % le taux d’imposition des contribuables touchant un revenu annuel de 150 000 £ ou plus (environ 235 000 $ CAN). À la suite de cette initiative, qui devait rapporter 2,5 milliards de livres à l’État, on a plutôt observé une chute des recettes fiscales de 500 millions de livres.

08 mars, 2012

La réflexion du jour


Pourquoi on ne payerait pas sa place en prison pour un crime quand on paye la sienne dans un CPE ou un CHSLD ? C’est un passe-droit que je ne comprends pas.--- Marc Bellemare

Le chiffre du jour : 312 $

À 312 $ par jour, un prisonnier ­incarcéré dans un pénitencier fédéral coûte 30 % plus cher au contribuable canadien qu’il y a quatre ans.

07 mars, 2012

Hôpitaux : financement par activité et concurrence, une recette gagnante


Il est universellement reconnu que le mode de financement des hôpitaux en fonction du bassin de population est inefficace. Pour les gestionnaires soumis à ce régime budgétaire, la gestion de l’offre est utilisée comme outil de planification budgétaire. Il suffit de créer des goulots d’étranglement et le tour est joué. Ceux-ci, en réduisant le nombre de patients à soigner, réduisent les coûts d’exploitation de l’établissement sans réduire proportionnellement l’allocation budgétaire.

Cet effet pervers a été reconnu par la commission Clair (2000) et la commission Castonguay (2008). Mais c’est le propre des monopoles gouvernementaux de ne rien faire tout en réclamant plus d’argent pour croître la bureaucratie et bonifier les privilèges des syndicats et des corporations professionnelles. Donc, à ce jour, à l’exception des budgets qui ont explosé, rien n’a changé.

Les exemples démontrant les avantages d’un régime budgétaire basé sur le volume d’activité ne manquent pas puisque la plupart des pays occidentaux l’ont adopté depuis belle lurette. L’inaction du Québec dans ce domaine est inexcusable. Encore aujourd’hui le ministre Bolduc hésite sous prétexte que le financement par activité comporte certains risques. Bien sûr qu’il y a des risques, mais je ne vois pas comment cela pourrait être pire que la situation actuelle.

Pour réduire, sinon éliminer, les risques d’effets pervers du financement par activité, il faudrait pousser beaucoup plus loin les réformes et introduire un régime de concurrence entre des institutions publiques, privées et SBL. Un tel régime minimiserait les interventions inopportunes des politiciens et responsabiliserait les gestionnaires. À plus long terme, les établissements inefficaces incapables d’attirer et de fidéliser une clientèle suffisante seraient voués à disparaître pour le plus grand bien de tous.

(Voir aussi le texte de Vincent Brousseau-Pouliot.)

La réflexion du jour

Ce qui se passe en ce moment montre les effets pervers de la politique monétaire actuelle. Non seulement les taux d’intérêt au plancher mettent en péril les régimes de retraite, mais ils découragent l’épargne, et incitent les consommateurs à s’endetter. Une bulle immobilière se forme qui, à son tour, accentue l’endettement en permettant aux propriétaires d’emprunter sur la valeur excédentaire de leur maison.--- David Descôteaux

Le chiffre du jour : 153 %

On entend souvent dire que la dette personnelle des Canadiens a doublé en 10 ans. Elle dépasse aujourd’hui 153 % du revenu disponible. Mais ce qu’on ignorait (enfin, sans chiffres à l’appui), c’est que nos concitoyens pigent de plus en plus dans leurs lignes de crédit personnelles garanties — comme les marges de crédit hypothécaires — pour dépenser.

06 mars, 2012

Subventions : les perles du 25 février au 2 mars 2012


Chaque semaine, le blogue de Serge Laplante, Où vont vos impôts, publie la liste des subventions annoncées par le gouvernement.

Invariablement, cette liste contient des perles qui démontrent bien la culture de « gaspillage » qui prévaut chez nos élites politiques. La parade des subventions continue de plus bel, mais les réductions de dépenses promises par le ministre Bachand ne sont toujours pas au rendez-vous.

La perle des perles cette semaine est une subvention de 273 648 $ pour la route du lin. Vraiment, l’imagination des politiciens pour trouver des projets à subventionner est sans borne. Bientôt, nous aurons droit à la route du crottin ou à celle des bouses où je ne sais trop quoi. Le gouvernement gratte les fonds de tiroirs pour enrayer le décrochage scolaire, désengorger les urgences, loger les aînés, mais il y aura toujours de l’argent pour saupoudrer des subventions aux quatre vents!
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273 648 $
Pour la Route du lin
Québec accorde un quart de million pour soutenir l’implantation d’une Route du lin dans le Bas-Saint-Laurent.  Pas une Route du vin comme dans l’Estrie – même si des gens informés affirment qu’on trouve au moins un vignoble dans le coin de Matane -, mais du LIN, une plante cultivée depuis des siècles par l’homme, qu’on retrouvait partout au Québec à une certaine époque. Mais le développement des fibres synthétiques a progressivement mis fin à l’exploitation de cette plante. Mais qu’à cela ne tienne !
….. Ce sera la porte d’entrée du grand territoire de La Mitis.  À cette vue, le touriste ému pourra, comme le poète Aragon, évoquer  «Un grand champ de lin bleu qui fait au ciel miroir».  Moi qui me demandais quelle attraction touristique je pourrais bien aller voir l’été prochain. (SL)

5 000 $
Pour la meilleure œuvre d’art et expérimentation 
Le Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la meilleure œuvre d’art et expérimentation a été décerné au photographe Serge Clément pour son film D’aurore. Il lui a été remis à l’occasion de la remise des prix clôturant la 30eédition des Rendez-vous du cinéma québécois. Serge Clément est le 15e lauréat de ce prix.

24 millions $
Pour l’empreinte carbone
Québec lance un projet-pilote visant à établir un système d’affichage reconnu des émissions de CO2 produites tout au long du cycle de vie d’un produit, de sa conception à sa disposition.  L’affichage de l’empreinte carbone sur les produits sera éventuellement imposé par certains pays où le Québec exporte ses produits.  Une dizaine d’entreprises participeront à ce projet, et chacune soumettra un produit dont l’empreinte carbone sera calculée.

518 999 $
À Techniflamme Combustion
Parlant de GES, plusieurs entreprises reçoivent une subvention pour procéder à des changements destinés à réduire leurs émissions de GES.  Techniflamme Combustion reçoit 131 250 $ pour un projet d’unité de récupération de chaleur à son usine de Richmond. Michel Lacroix Construction, de Maniwaki, reçoit 258 712 $  pour remplacer la chaudière de son usine d’asphalte mobile par une chaudière Pirobloc ayant un rendement énergétique plus élevé, et de remplacer le brûleur du séchoir servant à sécher et à préparer les agrégats par un modèle à haute efficacité.  Le Groupe Aspec, situé à Saint-Odilon-de-Cranbourne, en Beauce, a droit à 129 037 $ afin qu’il installe une unité de récupération de la chaleur dans sa future chambre à peinture. Grâce à ce nouvel équipement, l’air provenant de l’extérieur entrera en contact avec des plaques qui auront préalablement été réchauffées par l’air chaud sortant de la chambre à peinture.

450 000 $
Au Comité de développement de la Pointe de la Grande-Entrée
Ces sommes serviront à développer et à dynamiser le secteur de la pointe de la Grande Entrée, aux îles de la Madeleine, et d’y implanter le tout premier Écomusée des pêches au Canada.  

66 900 $
À la MRC de l’Érable
Une aide financière est accordée à la Municipalité régionale du comté de l’Érable afin d’assurer le maintien de la qualité de cette piste cyclable sur son le territoire. La piste cyclable aménagée sur ce territoire en 2011-2012 totalise 44,6 km. La subvention permettra de couvrir la moitié des coûts d’entretien de cette section de la Route verte.

500 000 $
À Québec
Une aide financière supplémentaire de 1 M$ permettra de revitaliser certains secteurs résidentiels de Québec. Rénovation Québec, un programme administré par la Société d’habitation du Québec, a été mis en œuvre pour appuyer les municipalités de toutes tailles qui veulent améliorer les logements et le milieu bâti dans les secteurs résidentiels dégradés.

112 800 $
À la Société de développement économique de Drummondville
Subvention versée à la SDED pour la réalisation d’un projet lié au créneau d’excellence Textiles techniques de la région du Centre-du-Québec. Le soutien accordé va permettre la création d’une communauté de pratique en développement durable dans quatre entreprises membres du créneau. Ce projet vise à élaborer des outils concrets, telle l’analyse du cycle de vie d’un produit phare de chaque entreprise participante. Il permettra aussi de former des experts, qui deviendront des ressources disponibles pour les autres entreprises du créneau.

208 240 $
À Économie du savoir Mauricie
L’octroi d’une aide financière permettra à Économie du Savoir Mauricie d’offrir, pour une période de trois ans, un soutien spécialisé en innovation complémentaire au travail des intervenants de première ligne, d’accompagner directement les PME dans leurs projets d’innovation en vue de les aider à devenir plus compétitives sur le marché, de créer une synergie régionale en matière d’innovation, de transmettre et de valoriser les meilleures pratiques en innovation et finalement de donner accès à un vaste réseau d’expertise des secteurs privé et public.

49 750 $
À Victoriaville
Octroi d’une aide financière de 49 750 $ à la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs. La CDCBF est la première bénéficiaire de ce programme. Ce soutien financier servira à la réfection d’une partie de la toiture de la Place communautaire Rita-St-Pierre, permettant la reprise des activités de ses 33 organisations locataires. La réalisation de ce projet nécessite un investissement de 99 500 $, assumé à parts égales par le gouvernement et la CDCBF.

581 786 $
Dans Lanaudière
Un soutien financier pour appuyer une MRC et huit municipalités de la région de Lanaudière dans leurs efforts de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et pour réaliser un projet visant la préservation de la biodiversité. Une MRC et huit pourront dresser un inventaire détaillé de leurs émissions de GES.  Par ailleurs, une aide financière de 7 507 $ est accordée à la Corporation de l’aménagement de la rivière L’Assomption pour contribuer à sensibiliser les propriétaires de boisés, les municipalités, les MRC ainsi que les citoyens à la présence d’espèces floristiques en péril dans les boisés privés.



La réflexion du jour

Car la lutte des étudiants grévistes est bel et bien idéologique. Nous vivons, après tout, dans une culture de la gratuité, de la dépendance et de l’irresponsabilité individuelle. --- Johanne marcotte

Le chiffre du jour : 10 %

La lutte que mènent les étudiants n’a rien à voir avec un quelconque argumentaire de nature économique ni même sociale. On le sait. Les chiffres au Québec, ça ne compte pas. On aura beau faire remarquer que les étudiants ne paient que 10% des coûts de leurs études post-secondaires, que les droits de scolarité au Québec sont les plus bas au Canada, ou même qu’il est loin d’être certain que l’augmentation de ces droits nuit à l’accessibilité aux études supérieures. Nous ne sommes malheureusement pas au pays de la rationalité économique.

05 mars, 2012

Economic Facts and Fallacies

Revue de livre par minarchiste

“Economic Facts and Fallacies”, Thomas Sowell, Basic Books, 2007, 239 pages.

Ce livre de Thomas Sowell vise à démystifier certains sujets pour lesquels beaucoup d’individus (journalistes, politiciens, etc) entretiennent des mythes qui perdurent et qui mènent à des politiques publiques inefficaces, voire néfastes.

Dans son premier chapitre, Sowell s’attaque à la planification urbaine. Les villes et banlieues ne se développent pas comme les planificateurs le voudraient, mais ce développement n’est toutefois pas désordonné, il respecte les préférences des gens. Les fonctionnaires font plus de tort que de bien en forçant les gens à s’adapter à leur vision et à agir contre leur gré. Pour Sowell, les gens ne sont pas des objets inanimés – des pièces d’échec – prêts à faire partie d’un plan expérimental.

La congestion routière est généralement causée par la gratuité des routes, qui fait en sorte que les usagers les utilisent davantage que s’ils avaient à en assumer tous les coûts, incluant les coûts reliés à la congestion routière, soit plus de $1,500 par année/conducteur à Los Angeles selon une étude citée dans le livre. Les experts-planificateurs quant à eux voient la congestion comme un bon moyen de forcer les gens à délaisser leur auto pour prendre le transport en commun. Les politiciens et fonctionnaires des villes y voient un bon moyen de freiner l’exode des citadins vers les banlieues, hors de leur zone de taxation. Cependant, ces politiques engendrent des problèmes économiques significatifs pour la population. Par exemple, à Cincinnati (et dans la plupart des villes), les résidents peuvent rejoindre en voiture les lieux de 99% des emplois offerts dans la région en 20 minutes ou moins (hors-pointe). Avec le transport en commun, c’est moins de 50% en 40 minutes. En forçant les gens vers le transport en commun, on réduit leur accès à beaucoup d’emplois.
Le deuxième chapitre concerne les différences salariales entre les hommes et les femmes. Durant les premières décennies du 20e siècle, quand la présence des femmes aux études supérieures et dans des occupations de « haut niveau » était plus élevée que dans les années 1950s, l’âge médian des femmes à leur mariage était aussi plus élevé. C’est lorsque l’âge du mariage s’est mis à diminuer que la présence des femmes dans des disciplines professionnelles mieux rémunérées a décru.

La raison la plus importante pour laquelle les femmes ont des salaires inférieurs aux hommes n’est pas qu’elles sont payées moins pour faire le même travail, mais plutôt que leur distribution d’emplois est différente, qu’elles travaillent moins d’heures et que la continuité de leur travail est souvent interrompue. Les femmes qui ont un diplôme universitaire, célibataires, sans enfant, qui travaillent à plein temps et qui ont entre 40 et 64 ans gagnent 18% de plus que les hommes. Les femmes diplômées en ingénierie, journalisme, gestion de portefeuille et en technologies médicales gagnent plus que les hommes pratiquant ces professions, mais les femmes sont beaucoup moins nombreuses que les hommes dans ces professions. Une étude datant de 1994 et portant sur les gradués d’école de droit a démontré que les salaires de départ des femmes étaient supérieurs de plus de 4% à ceux des hommes. Une étude du New England Journal of Medecine a montré qu’en 1990, après ajustement pour la spécialité, le type de pratique et d’autres caractéristiques, il n’y avait aucune différence salariale entre les jeunes médecins masculins et féminins.

En moyenne, à âge et éducation égaux, les hommes mariés ont des salaires plus élevées que les hommes célibataires. C’est que le temps que les célibataires dépensent à faire les courses, préparer les repas, faire le ménage, sortir dans les bars et restaurant, est disponible en entier ou en partie aux hommes mariés pour faire avancer leur carrière, et ce grâce à la contribution de leur épouse, qui se retrouve à faire un « investissement » dans la carrière de son mari. Ceci étant dit, les femmes bénéficient de ces salaires plus élevés car elles sont responsables de 80% des dépenses des ménages.

Au troisième chapitre, Sowell traite des mythes associés au réputé système d’éducation universitaire américain, au sein duquel Sowell œuvre. Il souligne que les coûts associés à l’éducation universitaire ont augmenté beaucoup plus rapidement que l’inflation et que le revenu disponible des ménages. Plus il y eu d’argent disponibles pour l’éducation provenant de subventions gouvernementales, de dons privés et de prêts étudiants, plus les écoles sans but lucratif ont augmenté leur bureaucratie et leurs dépenses inutiles. Une entreprise recherchant le profit cherchera à accomplir une tâche le plus efficacement possible en utilisant le moins de ressources possible, alors que pour les écoles à but non-lucratif, c’est souvent le contraire puisque le salaire et le prestige des dirigeants y est corrélé au nombre d’employés et à la taille du budget.

Pourtant, les moyens d’évaluer et de comparer ce que les étudiants obtiennent contre ces sommes faramineuses sont déficients et confus. C’est que la plupart des agences d’accréditation n’observent que les intrants (e.g. nombre de livres à la bibliothèque ou la taille des laboratoires) et négligent les extrants. Cela pousse les écoles à dépenser énormément pour augmenter les intrants et ainsi améliorer leur score, alors que la qualité de l’éducation ne s’y améliore pas vraiment.

Par ailleurs, les coûts reliés à l’admission des étudiants sont effarants. Tout d’abord, les universités font beaucoup de publicité pour attirer le plus de demandes possible, afin de pouvoir en rejeter le plus possible, car un bas taux d’acceptation est considéré comme un critère de qualité, de sélectivité et d’exclusivité. Ensuite, ces écoles se dotent d’une véritable armée de dépisteurs qui parcourent le pays pour analyser les candidatures et dénicher les « meilleurs » étudiants. Comme l’affirmait un responsable des admissions de l’Université Stanford : « si nous n’admettions les étudiants qu’en fonction de leur score SAT, je n’aurais pas ce travail. »

Le fait qu’une université ne recherche pas le profit ne signifie pas qu’elle soit indifférente à l’argent et qu’elle ne poursuivra pas celui-ci avec assiduité. Les universités qui ont des lobbys oeuvrant auprès des politiciens fédéraux dépensent en moyenne plus de $100,000 à cet égard et récoltent par la suite $1 million en fonds gouvernementaux.

Chaque dollar dépensé par les universités est considéré comme étant un coût. Pourtant, ces dépensent n’améliorent pas toujours la qualité de l’éducation. Sowell donne plusieurs exemples, dont celui de l’Université Princeton qui a fait construire un nouveau dortoir pour 500 étudiant, avec des fenêtres en verre cathédrale et cadre en acajou, avec une salle à dîner comportant un plafond de 35 pieds de hauteur, le tout au coût de $130 millions. Sowell relate que l’Université Baylor a fait augmenté la hauteur de son mur d’escalade de 41 à 52 pieds suite à ce que l’Université Texas A&M en ait construit un de 44 pieds. Puis, l’Université de Houston en a construit un de 53 pieds, qui fut vite surpassé par celui de l’Université du Texas à San Antonio. Comme quoi les murs d’escalade mènent à des escalades de coûts, refilés aux contribuables puisque le gouvernement subventionne ces « coûts » excessifs. En revanche, les coûts des universités à but lucratif sont plus directement reliés à l’éducation en elle-même et sont mieux contrôlés. D’ailleurs, aucune de ces institutions, incluant l’Université de Phoenix qui a plus d’étudiants que n’importe quelle université à but non-lucratif, n’a de stade de football.

Une bonne part des coûts des universités sans but lucratif sont reliés à la recherche. C’est d’ailleurs la qualité de la recherche et la réputation de certains de leurs professeurs qui fait la renommée des universités les plus prisées. Pourtant, cette recherche ne sert souvent qu’à améliorer le c.v. et à faire avancer la carrière de certains professeurs et la plupart des étudiants de premier cycle n’en bénéficient pas et n’ont pas accès aux fameux professeurs-vedettes.

Les subventions qui servent à aider les étudiants dont les familles ne sont pas assez riche pour payer leurs études donnent un incitatif aux écoles à maintenir les frais de scolarités dispendieux. Ainsi, lorsque les subventions aux étudiants sont augmentées, les universités augmentent les frais de scolarité d’un montant équivalent et dépensent l’argent sur des intrants qui rendent leur école plus concurrentielle sur les palmarès et plus attrayante pour les étudiants.

Concernant les dettes d’étude, un tiers des étudiants n’ont pas de dette alors que les autres ont une dette moyenne de $20,000, soit environ le prix d’un Ford Escape. Pourtant, personne ne clame que le poids de la dette automobile est « écrasant » et que le gouvernement doit subventionner l’achat d’automobiles. Par ailleurs, le gradué moyen gagnera un salaire supérieur au contribuable moyen, il est donc injuste de forcer les contribuables à subventionner les étudiants.

En somme, Sowell conclut que le mode de financement des universités américaines donne trop de latitude aux administrateurs de ces institutions, comparativement à ceux oeuvrant pour des entreprises dont la survie dépend de leur capacité à satisfaire leurs consommateurs au plus bas coût possible. Il n’est donc pas surprenant que ces individus prennent des décisions qui servent davantage leurs intérêts que ceux des étudiants, ce qui mène à des niveaux exubérants de frais de scolarité.

Au chapitre suivant, Sowell traite des fameuses inégalités de richesse. Selon les statistiques, le revenu réel moyen des ménages américains n’a cru que de 6% entre 1969 et 1996. Cette statistique est souvent citée sur un ton sensationnaliste pour dénoncer la stagnation du niveau de vie des masses. Pourtant, le revenu réel moyen par habitant a cru de 51% sur la même période.La différence s’explique simplement par le fait que le nombre d’individus par ménage a diminué, ce qui n’est pas mentionné par tous ces journalistes qui relatent les statistiques de revenu des ménages. La consommation a quant à elle augmenté de 74%, grâce aux innovations qui ont fait baisser le coût des produits.

Par ailleurs, en 2001, une étude a révélé que la majorité des gens considérés comme pauvres selon les statistiques avaient un climatiseur, une télévision couleur, une micro-onde, soit un lecteur VHS ou DVD, et un véhicule automobile, alors qu’en 1971, moins de la moitié des Américain avaient de tels biens. Peut-on vraiment parler de stagnation?

L’autre erreur prépondérante est de confondre revenu et richesse. Beaucoup de gens ont peu ou pas de revenus et sont pourtant bien loin d’être pauvres : les femmes d’hommes riches (ou vice-versa), les individus dont la carrière est axée sur la vente (e.g. agent immobilier) qui connaissent une mauvaise année, les étudiants qui graduent au milieu de l’année n’obtenant que la moitié de leur première année de salaire, les médecins et dentistes qui n’ont pas encore une grosse clientèle et qui, pour le moment, font moins que leur potentiel, des retraités qui vivent sur leurs revenus de placement. Par exemple, imaginez un retraité dont le seul actif est une participation de $150 million dans l’entreprise Osisko. Si cette année le prix de l’action ne varie pas et comme cette entreprise ne paie pas de dividendes, le revenu annuel de ce retraité serait de $0; serait-il pauvre pour autant? En somme, cette erreur consiste visualiser la richesse comme un flux, alors que c’est plutôt le stock de richesse qui importe.

Par ailleurs, ceux qui mesurent la richesse en tant que revenu font souvent l’erreur de considérer les quintiles comme étant des groupes statiques, ce qui est une grave erreur car les individus qui les composent changent de quintile au fil du temps. Il est plus cohérent de suivre l’évolution d’individus plutôt que d’entités statistiques. Ainsi, les revenus moyens des américains de 25 ans et plus qui ont soumis un rapport d’impôts en 1996 et qui se situaient dans le plus bas quintile avaient augmenté de 91% en 2005. En revanche, les revenus des individus se situant dans le premier percentile – c’est-à-dire les 1% ayant les revenus les plus élevés – avaient vu leur revenu diminuer de 26% en 2005. D’ailleurs, plus de la moitié de ceux-ci ne figuraient plus dans le 1% en 2005.

Une autre étude de l’Université du Michigan a démontré que seulement 5% des individus situés dans le cinquième quintile des revenus en 1975 y était encore en 1991, alors que 29% d’entre eux avaient atteint le premier quintile à cette date. Plus de la moitié des individus du dernier quintile en 1975 avaient été dans le premier quintile pendant au moins une année entre 1975 et 1991.

Selon la liste Forbes 400 de 1982, 21%  des 400 avaient hérité de leur fortune; en 2006 c’était moins de 2%. Ensuite on veut nous faire croire que les riches s’enrichissent alors que les pauvres s’appauvrissent?

Plus loin, Sowell relate une citation amusante (et stupide) de l’économiste Paul Krugman, qui dénonce le fait que la classe moyenne est plus petit aujourd’hui qu’en 1973. Cela est simplement dû au fait que Krugman n’ajuste pas les braquettes de revenu pour l’inflation! Donc, au fur et à mesure que les revenus de la classe moyenne augmentent, ces individus sortent de la braquette observée, ce qui donne l’impression que leur nombre diminue.

Certains croient que des individus ne méritent pas leur salaire, qu’il est immoral de les laisser s’enrichir ainsi. Pourtant, dans une économie libre, les salaires sont déterminés par l’offre et la demande sur le marché. Pour Sowell, le marché n’est pas un séminaire moral servant à évaluer le mérite des gens. C’est plutôt un système qui sert à générer la richesse dont le niveau de vie des masses dépend.

Sowell s’intéresse ensuite aux mythes associés aux races. Étant lui-même de race noire, il n’est pas surprenant que cet économiste se soit intéressé à ce sujet. Sowell explique d’abord que race ou l’ethnie n’est pas la seule différence entre les différents groupes raciaux. Par exemple, l’âge moyen des afro-américains est de 5 ans inférieur à la moyenne nationale. Ce facteur à lui seul peut expliquer une bonne part des différences de revenus entre les noirs et le reste de la population.

Concernant l’esclavage, une excuse fréquente pour expliquer le sort des noirs, peu de gens savent qu’il y a eu davantage d’Européens enlevés et soumis à l’esclavage par des Africains du Nord entre 1500 et 1800 (plus d’un million) que d’Africains transportés aux États-Unis (ou ses colonies à l’époque) et soumis à l’esclavage. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, l’esclavage n’est pas une question de race ou de racisme. L’esclavage a devancé l’existence du racisme de plusieurs milliers d’années. L’origine esclavagiste des Afro-américains n’est pas une excuse valable pour expliquer quoi que ce soit quant à leur sort actuel et à leurs accomplissements.

Ceci dit, l’esclavage se déroulait surtout dans le Sud des États-Unis. C’est pour cette raison qu’encore aujourd’hui, 90% des Afro-américains vivent dans les états du Sud, contre seulement 33% des blancs. C’est une différence importante puisque la culture du Sud est différente et les écoles du Sud ont longtemps été inférieures en termes de quantité et de qualité. Durant la première guerre mondiale, les soldats blancs du Sud avaient des notes moyennes inférieures à ceux du Nord à leurs tests mentaux. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelait les « rednecks ». Ainsi, pendant des décennies, les Afro-américains ont reçu une quantité et une qualité inférieure d’éducation dans le Sud, en compagnie des « rednecks », un fait qui peu expliquer une bonne partie de leurs accomplissements scolaires et intellectuels subséquemment inférieurs à ceux des blancs, dont la population est mieux répartie entre le Nord et le Sud.

L’autre particularité des ménages Afro-américains est que le père de famille est souvent absent. Malheureusement, Sowell ne fournit pas d’explication relativement à cette situation non-négligeable. En 2000, les ménages noirs avaient des revenus équivalents à 66% de la moyenne nationale. Cependant, les couples mariés noirs avaient des revenus équivalents à 88% des couples mariés blancs.

En somme Sowell ne pense pas que les noirs soient sujets à de la discrimination au sein de l’économie américaine. La raison est que la discrimination a un coût significatif pour celui qui la pratique. Par exemple, un organisateur raciste de tournoi de golf de la PGA, qui exclurait Tiger Woods de son événement parce qu’il est noir subirait un coût évident en termes de revenus perdus. Ainsi, un employeur qui pratique la discrimination, toute chose égale par ailleurs, devra soit payer des salaires plus élevés, soit endurer des employés moins productifs. Dans un environnement concurrentiel, cette entreprise aura un désavantage compétitif et sera éventuellement évincée du marché.

Ainsi, Sowell note que la discrimination est plutôt rare chez les entrepreneurs qui recherchent le profit, même en Afrique du Sud sous l’Apartheid. Par contre, Sowell note qu’avant que la discrimination raciale ne devienne illégale aux États-Unis, les organisations sans but lucratif, telles que les universités, les syndicats et les hôpitaux, discriminaient allègrement, parce que leur survie ne dépendait pas de leurs profits et parce que leurs coûts de discrimination étaient supportés par les contribuables ou les donateurs.

Sowell cite une étude de 1980 montrant que les salaires moyens des couples afro-américains mariés qui détiennent un diplôme universitaire étaient un peu plus élevés que ceux des blancs. Une autre méthode consiste à ajuster les salaires non pas en fonction du nombre d’années d’études, mais en fonction des résultats à des tests d’aptitudes. À cet égard, une étude de 1991 montre que les salaires ajustés des noirs sont 9% plus élevés que ceux des blancs.

Le chapitre final du livre porte sur les pays du tiers-monde. Certains croient que ces pays sont pauvres parce qu’ils ont été conquis et colonisés par des nations plus avancées. Cependant, cela n’explique pas pourquoi ces pays étaient plus pauvres et moins avancés avant d’être conquis. Sowell souligne qu’à un moment de leur histoire, tous les pays ont déjà été sous-développés.

D’autres blâment la surpopulation et la trop grande densité de population. Il n’y a pourtant aucun lien statistique entre la densité de population et le niveau de richesse. Le Japon a une densité de population nettement supérieure aux pays africains les plus pauvres.

L’autre explication populaire quant au niveau de richesse d’un pays est liée à sa quantité de ressources naturelles. Pourtant, des pays tels que l’Uruguay et le Venezuela ont des quantités de ressources naturelles par habitant maintes fois supérieures à la Suisse et le Japon.

Ensuite, Sowell mentionne que l’isolation géographique est une cause importante de la pauvreté des pays du tiers-monde; que ce soit par des déserts, des montagnes ou des îles éloignées. Cette explication est nettement plus plausible que celles énoncées ci-haut.

Selon la Banque Mondiale, le ratio des revenus des 20 pays ayant les revenus les plus élevés sur ceux des 20 pays aux revenus les moins élevés est passé de 23x en 1960 à 36x en 2000. Certains en ont profité pour clamer que la mondialisation avait creusé l’écart entre les pays riches et les pays pauvres. Cependant, ces pays n’ont pas été les mêmes de 1960 à 2000. Si on suit l’évolution des pays faisant partie de ces deux catégories en 1960, on constate que le ratio a en fait diminué de 23x à 10x en 2000.

L’exemple fourni par Sowell est celui du Japon. Le Japon du 17e siècle a adopté une politique de nationalisme et d’autarcie, et ce jusqu’au milieu du 19e siècle. C’est alors que le pays a réalisé l’ampleur de son retard et à quel point il était pauvre. Le Japon entreprit alors des réformes visant à l’ouvrir sur le monde, ce qui le propulsa parmi les pays les plus riches de la terre. N’ayant jamais été conquis à l’époque, le pays n’aurait pas pu rejeter le blâme sur le colonialisme et s’apitoyer sur son sort. De plus, ayant été isolé du commerce international et des investissements étrangers pendant si longtemps, il n’aurait pas pu blâmer l’exploitation par les pays riches et la mondialisation comme étant des causes de sa pauvreté.

Pour Sowell, les facteurs qui expliquent la pauvreté des nations du Tiers-Monde sont internes. C’est en partie pour cela que le niveau de vie des anciennes colonies Sub-Saharaniennes a diminué suite au départ des colons et ce malgré les nationalisations d’entreprises et l’aide étrangère. Les nations qui sont sorties de la pauvreté ont appliqué des politiques de changement internes : l’Écosse, le Japon, la Chine, la Korée du Sud, Singapour, etc.

Puis, l’auteur explique que le facteur qui explique le manque de développement de ces pays est l’absence de droits de propriété et de marchés financiers efficaces.

Ce chapitre complète bien mon article sur l’aide internationale aux pays africains. Sowell explique que l’aide internationale est en fait inutile. Concernant les statistiques sur le Tiers-monde, Sowell mentionnent qu’elles surestiment leur niveau de pauvreté puisque la majeure partie de l’activité économique qui s’y déroule n’est pas comptabilisée.

Au final, ce livre est une sorte de Freakonomics, mais en moins sensationnaliste et portant sur des sujets plus pertinents. L’ouvrage – bourré de faits et de statistiques intéressantes – est bien écrit et se lit très bien, n’étant pas trop long. Je le recommande sans hésitation aux amateurs de ce genre de littérature.