Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 juin, 2014

Économie : faits et fictions

Quels pays pratiquent la déforestation, polluent sans vergogne et ne se soucient guère des espèces en voie de disparition?

Le professeur Anthony Davies a étudié quelle était la meilleure façon de protéger l’environnement et plus généralement quel était le meilleur moyen d’améliorer la qualité de vie en société. La conclusion de ses travaux de recherche : un régime politique favorisant la liberté économique offrait une meilleure qualité de vie à ses citoyens et une meilleure protection pour l’environnement.

Les pays ayant le meilleur indice de liberté économique, riche ou pauvre, protègent mieux leurs ressources naturelles et l’environnement. Les individus ont une plus grande liberté d’action et sont généralement plus satisfaits de leur qualité de vie, et ce même si leurs conditions de vie sont parfois plus précaires.

Le professeur Davies en discute dans la vidéo qui suit.


La réflexion du jour

Si l’on additionnait les programmes d’aide financière proposés par nos gouvernements fédéral, provincial et municipal, on en dénombrerait des milliers. Le seul gouvernement du Québec en compte plus de 800 : des subventions pour les organismes, les entreprises, les festivals, etc.

Vous avez un projet farfelu? Qu’importe, il y a sûrement une firme de démarchage ou un lobbyiste qui tirera profit à vous trouver une subvention quelque part au gouvernement.--- Pierre Simard

28 juin, 2014

La réflexion du jour

Au cours des prochains mois, le gouvernement du Québec sera pris à partie par plusieurs groupes de pression qui tiennent à tout prix à préserver leurs privilèges.

Espérons que Philippe Couillard et son équipe verront au-delà des pancartes et penseront à la majorité des Québécois qui, eux, n’ont pas le temps de descendre dans la rue pour se faire entendre, trop occupés qu’ils sont à travailler pour payer les avantages des uns et des autres.--- Richard Martineau

27 juin, 2014

Réglementation : la modération a bien meilleur goût

Dans un environnement de libre marché, la réglementation est perçue comme un outil nécessaire pour maintenir un certain équilibre entre le pouvoir des fournisseurs et celui des consommateurs. Le pouvoir des premiers étant considéré plus grand que celui des deuxièmes. Les agences gouvernementales doivent donc s’assurer que les entreprises, motivées par le profit, ne mettront pas en danger le bien-être, la sécurité et la santé des consommateurs.

Mais est-ce vraiment le cas?

Dans sa publication « Regressive Effects of Regulation », Diana Thomas,  professeure adjointe d’économie au Jon Huntsman School of Business à l’université d’État au Utah, conclue : les plus pauvres défraient les coûts élevés de la réglementation, mais en retirent très peu de bénéfice. Diana Thomas insiste sur le fait qu’une réglementation qui ne tient pas compte des réalités de chacun peut être pénalisante, particulièrement pour les plus démunis.

La réglementation a pour effet d’augmenter les coûts des produits et services ou de réduire les salaires quand ce n’est pas les deux.

Trop de règlements protègent contre des risques mineurs et souvent occasionnels ou ponctuels. De plus, ces règlements sont parfois inapplicables ou ne sont pas appliqués faute de ressources.

Prenons le cas de la réglementation sur le tabac. Ce n’est peut-être pas le meilleur exemple, car je n’ai certainement pas l’intention de promouvoir la consommation des produits du tabac. Idéalement, personne n’en consommerait.  Toutefois, ce règlement permet de bien démontrer mon propos. Il a été inspiré par des politiciens populistes et n’a aucun effet sur la consommation. Il est donc inutile et nuisible.

Le règlement sur le tabac exige que les marchands camouflent les produits du tabac afin qu’ils ne soient pas visibles aux yeux des consommateurs. Ce règlement augmente les coûts du détaillant qui doit en tenir compte lorsqu’il calcule le prix de vente du paquet de cigarettes. Ce règlement en augmentant le prix du paquet de cigarettes pénalise davantage le fumeur pauvre dont le budget est déjà très serré. Il est donc régressif. De plus, ces coûts rognent la marge de profit du détaillant et ajoutent une pression additionnelle à la baisse sur les salaires des employés.

Cet exemple peut sembler anodin à plusieurs lecteurs, mais la multiplication des règlements inutiles nuit à l’économie. Il y en a des centaines, voire des milliers. Les médias en font quotidiennement leurs choux gras. Ils sont particulièrement pénalisants pour les plus pauvres, ceux-là mêmes que l’on prétend vouloir protéger.
La réglementation est un mal nécessaire, mais le législateur doit y avoir recours  parcimonieusement et en respectant certains principes :

Les bénéfices escomptés doivent être clairement identifiables et de beaucoup supérieurs aux conséquences de ne pas réglementer;
La réglementation n’est pas l’outil que l’on devrait privilégier pour gérer une situation exceptionnelle ou ponctuelle. Le gouvernement possède déjà tous les outils nécessaires pour circonscrire les cas particuliers;
Le législateur ne doit pas seulement comptabiliser les coûts de la réglementation, mais doit aussi tenir compte des groupes de la société qui en subiront les conséquences;
En cas de doute, le législateur doit s’abstenir d’intervenir et faire confiance au bon sens des gens qui peuvent très bien décider ce qui est préférable pour eux;


Le monde évolue très rapidement et la réglementation doit évoluer au même rythme. Dans le cas contraire, les règlements sont rapidement désuets et nuisent au bon fonctionnement de la société, tout le contraire de l’objectif visé. La multiplication du nombre de règlements rend la tâche d’actualisation de ceux-ci difficile et coûteuse. Donc, dans ce domaine comme en toute chose, la modération a bien meilleur goût à un bien meilleur coût.

La réflexion du jour

Chaque semaine, la Régie de l’énergie fixe un prix minimum auquel il faut ajouter 3,5 sous le litre pour les frais d’exploitation d’une essencerie.

Costco cherchait à faire ramener ces 3,5 sous à 2 sous. La Régie a dit non. Un organisme gouvernemental bloque la libre concurrence sur un produit essentiel pour lequel le consommateur est arnaqué par les pétrolières et les détaillants.--- Jean-Jacques Samson

26 juin, 2014

La réflexion du jour

Les syndicats et les directions d'établissement ont un intérêt commun dans la préservation du caractère public du système (ndlr de santé), pour protéger leurs fesses; les premiers pour que les jobs restent dans le giron syndical, les seconds, pour conserver leurs subventions et se prémunir contre la concurrence. --- Alain Dubuc

25 juin, 2014

Des lions menés par des ânes

Cette vindicte de Nicolas Doze s’applique aussi au Québec.

La France est malade de ses politiques. La capacité de résistance des Français et des entreprises face aux obstacles que les gouvernements de gauche ou de droite mettent sur leurs routes est incroyable.
Les Français sont des lions menés par des ânes.



La réflexion du jour

Selon John Richards, la fréquentation élevée du privé au Québec crée un climat de saine compétition entre les deux réseaux qui favoriserait la réussite des élèves, incluant ceux du public.

«Il est possible que cette concurrence explique en partie la performance des élèves québécois», dit-il.--- C. D. Howe

24 juin, 2014

La réflexion du jour

Nos taux n’ont jamais baissé parce que lorsque la SAAQ avait des surplus dans les années 80, le gouvernement libéral de Robert Bourassa a vidé la caisse pour renflouer son budget. À une autre époque, on nous dit que la SAAQ a perdu beaucoup d’argent qui avait été confié à la Caisse de dépôt dans le fiasco du papier commercial. Mais globalement, on doit surtout comprendre que la société d’État respecte la tendance naturelle de toute organisation gouvernementale à dépenser tout l’argent qu’on lui met entre les mains.--- Mario Dumont

23 juin, 2014

Logement : qui veut faire l'ange fait la bête

L'angélisme est un défaut de lucidité dû à une incapacité à comprendre le réel. C’est le refus d’accepter que la poursuite de l’utopie empêche l’atteinte de l’excellence. Ce sont les bons sentiments poussés à l'extrême. L'angélisme peut être aussi bien ridicule que tyrannique.

Au nom d'un idéal, l’angélique impose des solutions contraires aux objectifs qu’il poursuit. Les socialistes de tout temps à travers le monde sont particulièrement enclins à l’angélisme.


Les ravages de l’angélisme sont présents partout autour de nous. Par exemple, la Régie du logement a été créée dans le but de protéger les locataires des abus des propriétaires. Dans un excès d’angélisme, le législateur a fait fuir les investisseurs. Le résultat : le parc locatif diminue, les logements se détériorent et les prix augmentent. (Voir La régie du logement : utile ou nuisible?)

Les politiciens français comme les politiciens québécois souffrent d'angélisme. Le désastre prévisible se confirme, en voulant les encadrer, la loi Duflot fait monter les prix et la pénurie de logements locatifs, les investisseurs dans le locatif vont ailleurs, les propriétaires arrêtent de louer, les locataires sont donc les premiers pénalisés.

Assar Lindbeck disait que le contrôle des loyers est le meilleur moyen avec les bombardements pour détruire un centre-ville.


La réflexion du jour

Des milliers de propriétaires devront vivre avec une augmentation de la taxe scolaire de plus de 8 % au cours des deux prochaines années. D’ici 2019, on sera allé chercher un demi-milliard de plus dans la poche de ces contribuables! C’est trop et c’est surtout injustifiable.

Comment expliquer par exemple que le personnel des commissions scolaires ait augmenté de 1 % par année alors que le nombre d’élèves diminuait de 1,2 % par an entre 2001 et 2009? Comment peut-on avoir besoin de plus de monde pour gérer moins d’élèves?--- Isabelle Maréchal

21 juin, 2014

La réflexion du jour

Constamment, nos politiciens, tous paliers confondus, ont l’immense culot de nous dire, sinon de nous imposer quel prix payer, où acheter, comment se déplacer, comment se comporter, quoi porter, quoi manger, quoi penser, etc.--- Nathalie Elgrably-Lévy

20 juin, 2014

Le redressement des finances publiques : reculer n’est pas une option

Depuis la publication du premier budget du gouvernement Couillard, les chroniqueurs, les éditorialistes, les blogueurs et autres leaders d’opinion sont à court de qualificatifs et d’expressions pour le qualifier d’austère : inatteignable, coups de hache, coupures à la tronçonneuse, il n’y a plus de gras, la fin du modèle québécois, danger de récession, etc.

Les groupes d’intérêt craignant de perdre leurs subventions et autres avantages en remettent et déchirent leurs chemises sur la place publique. Ils fourbissent leurs armes en vue d’une confrontation majeure avec le gouvernement cet automne.

Mais comment en arrive-t-on à qualifier d’austère un budget qui année après année continue de croître? D’accord, on nous promet de réduire le rythme de croissance de dépenses de l’État pour qu’elles coïncident au rythme de croissance de l’économie.

Quand le budget de Télé-Québec augmente, qu’on finance une cimenterie, qu’on lance un nouveau programme de rénovation domiciliaire, que les taxes scolaires augmentent, etc., on ne peut pas parler d’austérité. On est très loin d’un budget de coupures et de réductions des dépenses.

Ce discours alarmiste découle de la stratégie de communication utilisée par le gouvernement pour communiquer le budget à la population. Au lieu de prendre comme point de départ les résultats de l’année précédente, le ministre des Finances utilise plutôt les demandes des ministères et organismes. Ainsi, comme par magie, l’écart entre le point de départ et le budget se métamorphose : une augmentation des dépenses devient une réduction des dépenses.

Les dépenses gouvernementales passeront de 72,3 G$ en 2013-2014 à 73,7 G$ en 2014-2015, soit une augmentation de 1,4 G$ ou 1,9 %. Alors comment en arrive-t-on à suggérer que le gouvernement coupera dans les dépenses? Simplement en prenant comme point de départ les demandes des ministères et organismes. Si le gouvernement acquiesçait à toutes leurs demandes, le déficit en 2014-2015 atteindrait 5,6 G$, mais le budget prévoit un déficit de 2,4 G$. Donc, le ministre des Finances prétend réduire les dépenses et augmenter les revenus pour combler la différence de 3,2 G$.

Quiconque a eu l’occasion de gérer un processus budgétaire sait très bien que l’on demande toujour
s plus pour éventuellement obtenir ce que l’on veut. Ce sont les règles du jeu d’une négociation budgétaire que tous les hauts fonctionnaires connaissent et pratiquent.

Le budget 2014-2015 ne contient aucune coupure de dépenses significatives si ce n’est la réduction de 20% des crédits d’impôt aux entreprises. Bien au contraire, les dépenses augmenteront de 1,4 G$.

Les dépenses augmenteront donc au même rythme que l’inflation. C’est déjà beaucoup mieux que par le passé. Depuis dix ans elles ont augmenté au rythme de 4,1 % annuellement, soit le double de l’inflation. Mais attendons de voir si le gouvernement aura le courage de respecter son budget avant de crier victoire.

La stratégie de communication du gouvernement qui consiste à laisser croire à la population que le gouvernement fait des coupes budgétaires alors qu’il n’en est rien est contre-productive.

D’un côté, le gouvernement berne la population, alors que le premier ministre s’est engagé à être transparent. Déjà que les Québécois font peu confiance à leurs élus, il n’est vraiment pas nécessaire d’en rajouter.

De l’autre, les médias amplifient le message du gouvernement et laisse croire à la population que le gouvernement n’aura pas d’autres choix que de couper dans les services. Les exagérations des leaders d’opinion servent avant tout les groupes d’intérêt qui en rajoutent pour faire bonne mesure.

Les demi-vérités du gouvernement, les exagérations des leaders d’opinion, les déchirages de chemises des groupes d’intérêts, tout concurrent à mettre le gouvernement sur la défensive. Dans un tel contexte, le gouvernement est condamné à perdre la bataille de l’opinion publique.

Pourtant, une opinion publique favorable au gouvernement est une condition essentielle au succès du plan de redressement des finances publiques. Dans le cas contraire, on revivra le scénario de 2003.


J’espère que les stratèges libéraux sauront profiter de la relâche estivale pour développer une stratégie de communication gagnante et assurer le succès du plan de redressement des finances publiques. Le recul n’est pas une option.

La réflexion du jour

Tour à tour, ces gouvernements ont fait faire par les commissions scolaires le sale boulot d’aller piger dans la poche des contribuables. Il faut rappeler qu’ils s’étaient engagés formellement à ne hausser ni les taxes ni les impôts. C’est tellement cynique de provoquer une hausse des taxes scolaires qui profite directement aux finances du Québec et de se retourner devant les électeurs en jurant que l’engagement est respecté. «Nous n’augmentons pas les taxes! Ce sont les commissions scolaires qui le font!» C’est simplement rire de nous.--- Mario Dumont

19 juin, 2014

La réflexion du jour

Créé par le gouvernement Charest, le Fonds vert accompagnait la Loi sur le développement durable, adoptée la même année. Cette loi visait à faire en sorte d'intégrer l'objectif de développement durable à toute la machine gouvernementale. Or, sept ans plus tard, force est d'admettre que ce n'est pas le cas, conclut M. Cinq-Mars, dans un constat d'échec.

18 juin, 2014

Le capital au XXIe siècle

(NDLR  Les néomarxistes ont trouvé leur maître à penser : Thomas Piketty. Malheureusement pour eux, son analyse est truffée d’approximations et d’erreurs. Voir aussi l’excellente critique de Le Minarchiste.)

Revue de livre par Kevan Saab de Contrepoints

Piketty : La démagogie fait recette !

Publié le 3 juin 2014 dans Lecture

Le navet économique de l’année est avant tout un ouvrage politique visant à justifier les préconisations démagogiques de l’auteur. Analyse critique de l’ouvrage.

Par Kevan Saab.

Alors qu’on croyait l’héritage marxiste mort et enterré, Thomas Piketty, économiste et longtemps caution intellectuelle du Parti Socialiste, nous propose en 2013 une étude tordue afin de surfer sur le concept tendance du 1% sur fond de lutte des classes version XXIème. Évidemment, l’ouvrage est tombé à pic pour les anticapitalistes et autres collectivistes du monde entier dont le mouvement Occupy Wall 
Street commençait à tomber dans l’oubli. En effet, en l’espace d’un mois, l’ouvrage s’est hissé dans le top 100 des meilleures ventes mondiales remettant le thème des inégalités plus que jamais sur tous les agendas. À titre d’exemple, Le Capital au XXIème siècle se classe deuxième des ventes de livres sur Amazon !

Commençons par résumer brièvement les thèses de Piketty pour ceux qui n’auraient pas le courage de se farcir 500 pages truffées d’inepties économiques. Le Capital au XXIème Siècle est avant tout un ouvrage politique visant à justifier les préconisations économiques de l’auteur. Parmi celles-ci les deux plus importantes sont, d’une part, l’instauration d’une taxe annuelle mondiale sur le capital sans exception (biens immobiliers, actions, œuvres d’arts, etc.) et, d’autre part, le relèvement des taux de l’impôt sur le revenu. En ce qui concerne la taxe annuelle mondiale sur le capital, Piketty recommande un taux de 1% pour les fortunes entre 1 et 5 millions de dollars, et 2% pour celles de plus de 5 millions, et laisse la porte ouverte à un taux de 0,1% pour les fortunes de moins de 200.000 dollars et de 0,5% pour celles de 200.000 à 1 million. En matière d’impôt sur le revenu, Piketty se prononce en faveur d’un taux marginal allant jusqu’à 80% pour les revenus supérieurs à 1 million (voire 500.000 dollars au cas où). Bien-sûr, pour Piketty, ces mesures sont à associer avec le développement de niveaux de gouvernance dépassant les États afin de limiter la fuite des contribuables et de leurs patrimoines tout en réduisant à néant le secret bancaire.

Piketty, soutien affiché de Hollande lors de l’élection présidentielle, ne semble visiblement pas avoir retenu la leçon de l’échec cuisant de la taxe à 75% sur les revenus de plus de 1 million. Pourtant, les multiples exils fiscaux et les maigres recettes prévues (500 millions d’euros selon Bercy) indiquent clairement que ces niveaux de taxation confiscatoires sont aussi inutiles que dangereux. Mais cela, Piketty n’en a que faire. Venons en maintenant à son projet de taxe annuelle sur le capital. Une idée de taxe en application en France depuis belle lurette sous le nom d’impôt sur la fortune ! En effet, l’ISF représente ni plus ni moins qu’une version timorée du plan Piketty. Et pourtant, malgré son assiette plus réduite que le voudrait Piketty, cet impôt représente déjà une injustice totale en matraquant bien souvent des individus à faibles salaires possédant un patrimoine ne leur rapportant pas nécessairement des revenus. Ainsi, on assiste souvent à des ventes forcées lors des héritages par exemple, les héritiers n’ayant pas les moyens de payer l’ISF inhérent au patrimoine de leurs parents. Bref, tous les fiscalistes sérieux vous le diront, l’ISF est l’archétype du mauvais impôt, contreproductif, peu rentable et complètement anti-investissement, un comble à l’heure où la France doit attirer les capitaux par tous les moyens.

Comme à l’accoutumée, cette chasse aux riches et aux possédants est une fois de plus justifiée par les écarts de revenus et de patrimoine entre les individus. Écarts qui sont pour Thomas Piketty voués à augmenter inexorablement dans un système capitaliste sans intervention de l’État. En fait, tout le livre s’acharne à démontrer scientifiquement comment et pourquoi les revenus des plus riches augmentent toujours plus vite que ceux des plus pauvres. Malheureusement pour Piketty, cette affirmation centrale du livre est tout simplement contraire à la réalité. Contrairement à ce qu’affirme Piketty, les revenus des plus pauvres et de la classe moyenne ont augmenté bien plus vite que ceux des plus riches ces 3 dernières décennies comme le rappelle très bien la Banque Mondiale (voirarticle de Guillaume Nicoulaud sur le sujet).


La réflexion du jour

Il va sans dire que certains métiers et professions doivent faire l’objet d’une réglementation rigoureuse — quand la protection du public est réellement en jeu, notamment. On n’autorise pas n’importe qui à pratiquer des opérations à cœur ouvert, à concevoir des ponts, ou à piloter des Boeing 747.

Trop souvent, par contre, les restrictions existantes ou espérées ne font que protéger les intérêts particuliers de certains groupes, sans avancer l’intérêt commun. Il semble que la nécessaire protection du public se soit transformée, pour certains, en un étrange droit aux chasses gardées, dont il faudrait défendre l’accès.--- Jérôme Lussier

17 juin, 2014

La réflexion du jour

Les enfants qui fréquentent l’école privée coûtent deux fois moins cher à l’État que ceux du secteur public d’éducation. Pourquoi? Parce que le gouvernement du Québec ne subventionne que partiellement (48 %) les coûts d’éducation de ces élèves. Le reste de la facture, 52 % des frais scolaires, est assumé par les parents. 

En cette période de crise des finances publiques, le gouvernement du Québec devrait donc valoriser l’école privée. Cela me semble logique, financièrement s’entend!---Michel Girard

16 juin, 2014

Mœurs de province

Revue de livre par Joanne Marcotte

Denise Bombardier avait raison. Lire le dernier essai de François Ricard, Moeurs de province, rend heureux.
Comme je ne suis pas une critique littéraire, je vous réfère plutôt à l’article de Daniel Lemay ou encore au passage de Madame Bombardier à l’émission Culture Club avec René-Homier Roy.

Je vais toutefois me faire plaisir en vous confiant que François Ricard m’a fait sourire, réfléchir et surtout fait jalouser les élèves du département de littérature de McGill qui ont pu jouir de son enseignement.

Je termine ce livre avec une nouvelle curiosité et avec une appréciation de la générosité qui caractérise une écriture aussi claire, limpide et fluide que la sienne. Les chapitres "Ego trip", "Une soirée de lecture à la maison" et "Le sexe des anges" ne m’ont pas seulement fait sourire mais ont provoqué chez-moi l’absolue nécessité de partager l’expérience avec l’insatiable lecteur qu’est mon conjoint, impatient de le lire à son tour.

Observateur sans complaisance ni indulgence de la scène québécoise, Ricard traite avec un humour épicé de pointes d’ironie les phénomènes dont les médias ont fait grand cas ces dernières années: les vitres givrées du YMCA, le phénomène "Occupy", le printemps 2012 dont "certains, sans craindre l’abus de langage, ont osé appeler "le printemps érable"", le phénomène "Indignez-vous", l’hypothétique "anti-intellectualisme",etc.

Bien qu’une province jouisse du luxe "de ne pas se trouver aux commandes du monde", (comme l’exprime le 4e de couverture du livre), Ricard s’interroge néanmoins sur l’avenir de la langue française et de la littérature québécoise. Le passage sur le concept de "responsabilité de la littérature" est particulièrement intéressant.


Enfin, la dernière partie du livre intitulée "Rencontres" nous fait pénétrer dans l’intimité de Ricard qu’on aimerait bien rencontrer davantage par le biais de textes subséquents qu’il pourrait publier sur Internet qu’il a dû se résoudre à apprivoiser. En réponse à Lettre sur la petite vieillesse, j’ai envie de lui dire qu’il n’est pas assez vieux pour qu’on se passe du plaisir de le lire et à regarder notre vie de provinciaux à travers la lorgnette de son implacable, mais tout de même, délicieuse lucidité.

La réflexion du jour

Les Québécois ne sont pas les témoins d’une montée de la droite, comme le suggère Mme Marois qui cherche des excuses à la déroute du PQ à laquelle elle a présidé, mais plutôt à une incapacité de la gauche socialiste et souverainiste à composer avec les réalités de nos finances publiques.

L’interventionnisme de l’État dans l’économie et à travers les programmes sociaux chromés est à la base de sa philosophie politique. Or cela a conduit le Québec à l’étranglement budgétaire.--- Jean-Jacques Samson

14 juin, 2014

La réflexion du jour

Ainsi, compte tenu de l'ensemble des taxes et impôts, la famille québécoise moyenne composée de deux personnes ou plus versera un total de 39 071 $ aux diverses administrations en 2014, soit 44,7 % de son revenu annuel.JdM

13 juin, 2014

Une bonne signalisation routière, un atout important pour Montréal

La signalisation routière est le reflet de la culture dominante dans la fonction publique montréalaise. C’est le côté visible des qualités et des défauts des fonctionnaires au service de la population.

Une bonne signalisation routière indique que les fonctionnaires sont fiers de leur travail et qu’ils ont à cœur le respect des citoyens. Au contraire, une signalisation déficiente révèle un laisser-aller et un je-m’en-foutisme.
Dans ma carrière j’ai eu l’occasion de travailler dans plus d’une douzaine de pays dit en voie de développement. À quelques exceptions près, la signalisation routière dans les capitales de ces pays était supérieure à ce qu’on retrouve à Montréal.

Le but de la signalisation routière est de permettre aux gens de se déplacer d’un point à un autre sans être familier avec le secteur. Selon le ministère des Transports du Québec, les principes d’une bonne signalisation routière sont :

La signalisation fait partie intégrante du paysage routier. Elle est un outil de communication essentiel pour l'usager de la route. Elle doit, par conséquent, être conçue et installée de manière à aider l'usager de la route tout au long de son parcours en lui permettant d'adapter sa conduite aux diverses situations qui se présentent à lui, et ce, en lui évitant hésitations et fausses manœuvres.

Elle doit donc lui permettre d'anticiper toute manœuvre ou tout changement de direction et lui permettre de s'y préparer. En plus de lui servir de guide en lui indiquant la route à suivre ainsi que les dangers qui la parsèment (courbe ou pente prononcées, chaussée glissante, etc.), elle lui rappelle les diverses prescriptions du Code de la sécurité routière et des règlements municipaux.

Le langage de la signalisation routière doit donc être clair et compréhensible par tous.

Il est clair que les fonctionnaires de la Ville de Montréal ne connaissent pas les principes d’une bonne signalisation routière. C’est à croire que leur objectif est de la rendre aussi invisible et incompréhensible que possible.

La plupart des panneaux de noms de rue semble dater du temps où les Montréalais se déplaçaient en charrette. Ils avaient alors tout le temps voulu pour les repérer et les lires. Le lettrage est si petit qu’il faut des jumelles pour les lire à plus de 50 pieds. De plus, il semble que les fonctionnaires se soient amusés à les installer de façon à ce qu’ils soient difficiles à repérer : ils sont présents d’un seul côté des intersections quand ils ne sont pas simplement absents; ils sont de préférence installés derrière un poteau ou un arbre. Alors que vous vous concentrez pour trouver le nom de la rue que vous cherchez, vous devenez un danger pour les piétons, les cyclistes et les autres véhicules autour de vous.

Les feux de circulation ne sont pas en reste. Les génies de la signalisation se sont surpassés pour entraver le plus possible la fluidité de la circulation. C’est à croire qu’ils sont synchronisés pour obliger les conducteurs à s’arrêter à tous les feux rouges. Montréal est la seule ville québécoise ou le virage à droite sur feu rouge est interdit. Il est aussi défendu de tourner à droite pendant les premières 15 à 20 secondes d’une lumière verte. Il est évident que les fonctionnaires prennent les conducteurs montréalais pour des imbéciles pour qui les piétons et les cyclistes sont des cibles.

Que dire des panneaux de stationnement? À certains endroits on a l’impression qu’ils ont tous été installés sur le même poteau : pas de stationnement, pas d’arrêt, période hivernale ou estivale, vignette, etc. À moins d’être un expert, et encore, il est impossible de s’y retrouver.

Depuis plusieurs années et pour de nombreuses années à venir, l’ensemble des rues et boulevards de Montréal sont en chantier permanent. Il faut rattraper l’incurie des quarante dernières années : refaire les aqueducs et les égouts, refaire les rues et les trottoirs, construire des pistes cyclables, aménager des voies réservées, etc. Chacun de ces chantiers requiert autant de détour mal indiqués. La technique de signalisation des détours la plus commune consiste à placer une pancarte « détour » un peu avant le chantier et de laisser les conducteurs se démerder pour le reste.

Comme si cela n’était pas suffisant les petits roîtelets des arrondissements, en particulier sur le Plateau, s’acharnent à multiplier les embûches à la circulation.

La mauvaise signalisation nuit à l’économie montréalaise. En plus des pertes considérables de temps, je suis convaincu qu’il y a plus d’accidents causés par la mauvaise signalisation que toute autre cause prise individuellement. Les banlieusards ne s’y aventurent qu’en cas d’obligations extrêmes. Le touriste, qui après avoir tourné en rond une heure pour trouver sa destination et qui reçoit un coûteux billet de stationnement, gardera longtemps un mauvais souvenir de Montréal. Il jure qu’il ne s’y fera pas reprendre et il en informe ses parents et amis.

À ceux qui seraient tentés de me répondre qu’il suffit d’utiliser un GPS, je réplique que c’est une bien mauvaise excuse pour justifier une signalisation routière déficiente. Ce n’est pas tout le monde qui a accès à un GPS. De plus, les cartes routières utilisées par les GPS ne contiennent pas les nombreux détours improvisés au jour le jour. Autant dire qu’ils sont inutiles à Montréal.  La voiture sans conducteur de Google s’y perdrait en quelques minutes.

Si on veut remettre Montréal sur la carte pourquoi ne pas commencer par concevoir et installer une signalisation routière digne du vingt et unième siècle? En commençant par les grands axes routiers et le centre commercial et touristique de Montréal, cela ne coûterait que quelques millions qui pourraient être facilement récupéré en surveillant d’un peu plus près le gaspillage.


La réflexion du jour

Ok, donc on comprend que la bête gourmande qu’est l’État québécois a bouffé nos deux points de TVQ (ndlr : augmentation de 2 % de la TVQ). Savez-vous de combien d’argent on parle? Deux points de TVQ cette année représentent une entrée supplémentaire de 3,5 milliards de revenus dans les coffres du gouvernement! Une somme colossale. Trois milliards et demi siphonnées de nos poches, siphonnés en même temps de l’économie privée, qui n’auront pas permis d’éliminer le déficit tel que promis.--- Mario Dumont

12 juin, 2014

La réflexion du jour

Certains trouvent naturellement leur compte dans cette caractéristique dépensière. À commencer par les grandes centrales syndicales, présentes dans tous les domaines étatisés.

Leurs succès antérieurs expliquent bien des déficits et l’endettement actuel du Québec. À 72,4 % du PIB, la dette du secteur public québécois atteindra cette année 263,2 G$. C’est une augmentation de 40 G$ en quatre ans.--- Michel Hébert

11 juin, 2014

Le capitalisme, ça marche : l’exemple du Cambodge


N’en déplaise aux croyants de la religion collectiviste, c’est le capitalisme qui sort les peuples de la misère.

Après avoir testé les horreurs du communisme, ses délires collectivistes, l'abolition de la propriété privée, de l'argent et du commerce, les Cambodgiens peuvent enfin goûter aux joies du capitalisme grâce au microcrédit et créer leur entreprise pour nourrir et scolariser leurs enfants.


10 juin, 2014

La réflexion du jour

C’est la première fois que je lis ça dans un budget. Un aveu: le gouvernement n’a pas le contrôle sur toute l’embauche dans le secteur public. Il ne peut donc pas avoir un contrôle total sur ses dépenses!--- Michel Hébert

09 juin, 2014

La réflexion du jour

L’épluchage du cahier des dépenses du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, mène à la conclusion qu’il s’agit d’un budget mou, somme toute, et que le gouvernement n’a pas saisi l’opportunité qui se présentait: l’opinion publique était bien conditionnée, le gouvernement est en lune de miel et l’opposition est décimée. C’est une erreur.--- Jean-Jacques Samson

Productivité et emplois sont les deux faces d’une même pièce

L’augmentation de la productivité est le phénomène qui contribue le plus à l’amélioration du niveau de vie. L’agriculture est l’exemple le plus évident de ce phénomène. Au début du 19e siècle, plus de 90 % de la population active était occupé à produire les denrées nécessaires pour se nourrir. Aujourd’hui, dans les pays occidentaux, moins de 3 % de la population produisent plus de denrées de meilleure qualité que les 90 % d’autrefois.

À part quelques écolos égarés, personne ne voudrait revenir à une agriculture de subsistance. Mais pourquoi alors la plupart des gens choisiraient de conserver un procédé industriel inefficace pour préserver des emplois. C’est l’équivalent de la mécanisation en agriculture?

L’économiste Bryan Caplan qualifie ce phénomène de « biais favorable à l’emploi ». Dans la vidéo qui suit, il explique l’écart qui existe entre l’opinion publique et la réalité économique. Il démontre qu’il est préférable de laisser les gens trouver du travail plutôt que de conserver des emplois qui peuvent être avantageusement éliminés.



07 juin, 2014

La réflexion du jour

Il nous faut une approche équilibrée: un contrôle responsable des dépenses et une baisse du fardeau fiscal des Québécois. Voilà concrètement des éléments clés pour mettre fin au déclin tranquille du Québec. Nous nous distinguons ainsi des libéraux, non pas par nécessité politique, comme le laisse entendre M. Dubuc, mais par nécessité économique.--- François Legault

La réflexion du jour

C’est un mystère qui m’intrigue depuis déjà un bon moment: comment ça se fait que le domaine médical, qui repose justement sur des progrès à la fine pointe des connaissances et des technologies, est en même temps un des plus arriérés sur le plan de la compilation et du partage des informations ?---Marie-Claude Ducas

06 juin, 2014

The Fourth Revolution

Revue de livre par les auteurs

Depuis plus de 500 ans, l’Amérique et l’Europe sont les fers de lance des énormes progrès réalisés dans le monde. Toutefois, si les gouvernements occidentaux ne se renouvellent pas, l’Asie remplacera l’occident en tant que leader mondial.

Les auteurs, John Mickletwait, editor in chief of the Economist, et Adrian Wooldridge, management editor, sont des libéraux dans le sens classique du terme.

Selon les auteurs de The Fourth Revolution, trois groupes de penseurs ont permis à l’occident de révolutionner le monde : Thomas Hobbess, philosophe du 17e siècle prônant l’État-nation; John Stuart Mill et plusieurs intellectuels des 18e et 19e siècles préconisant les libertés individuelles; et Beatrice Webb et autres pionniers du communisme et du socialisme.


La réflexion du jour

Les systèmes mixtes en Europe (ndlr: système de santé public/privé) assurent l’accès universel, mais sans créer un monopole d’État. Au contraire, ces pays profitent de gains d’efficacité liés à la cohabitation public-privé. Cette option n’a jamais même été explorée par les gouvernements canadien et québécois depuis des années, puisque politiquement, on juge invendable l’idée de faire une quelconque place au secteur privé dans la santé. Pourtant les hôpitaux privés roulent à merveille en Suède, l’ancien modèle des socialistes du monde.--- Mario Dumont

05 juin, 2014

La réflexion du jour

Nous ne pourrons éviter encore longtemps une véritable remise en question, volontaire ou forcée, du modèle syndical qui consiste à multiplier les programmes pour créer le maximum de postes dans une bureaucratie déjà sclérosée par le laxisme et l’inefficacité. L’État ne peut plus se développer en marge de la réalité économique collective.--- Michel Hébert

04 juin, 2014

L’amélioration du niveau de vie, une bonne raison d’être optimiste.

Malgré les gains phénoménaux du niveau de vie du dernier siècle, il existe, particulièrement en occident, une impression que tout va de plus en plus mal. C’est ce que le professeur Bryan Caplan appelle le « biais pessimiste ».

Ce phénomène découle du fait que les médias amplifient le côté négatif des nouvelles et ignorent les bonnes nouvelles. À leur défense, il faut dire que les gens carburent aux malheurs des autres. Il semble que les malheurs des autres rendent les nôtres plus tolérables.


La réflexion du jour

Attention, si nos entreprises sont plus subventionnées, cela ne veut pas dire plus choyées. Elles sont aussi plus taxées et plus lourdement réglementées. En d’autres termes, le message à l’entrepreneur québécois est le suivant: à la base, ça te coûte plus cher d’opérer au Québec, mais, si tu embauches les bons fiscalistes et les bons lobbyistes, tu devrais en récupérer une bonne partie. Voilà une jolie source d’inefficacité.--- Mario Dumont

03 juin, 2014

La réflexion du jour

À l’échelle canadienne, les municipalités les plus dépensières sont St. John’s, Halifax, Montréal et Victoria. Pour elles, la hausse des dépenses ajustées en fonction de l’inflation a été six fois plus importante que la croissance démographique au cours des périodes visées par l’étude.--- FCEI

02 juin, 2014

Contrôle des finances publiques, c’est mal parti

Le 23 mai dernier, Mario Dumont soumettait sa liste de dix principes essentiels au succès du régime d’austérité annoncé par le gouvernement Couillard.

Il recommandait de prêcher par l’exemple, de dénoncer les symboles du gaspillage, d’éviter les reculs, d’écouter la classe moyenne, de réévaluer chaque programme, d’instaurer un cran d’arrêt, de contrôler les fonctionnaires, d’agir rapidement, de prioriser les finances  publiques et de se méfier du biais négatif des médias.

Tous ces principes sont importants, mais le gouvernement doit avant tout gagner la bataille de l’opinion publique. Le premier ministre et ses ministres devront accorder une attention particulière aux hauts fonctionnaires et aux groupes d’intérêts.

Les sous-ministres et les sous-ministres adjoints sont vraiment ceux qui gèrent l’État québécois. Les ministres passent, eux demeurent. Ils n’hésiteront pas à  manipuler l’opinion publique pour torpiller une réforme qui ne leur convient pas. Les trucs pour y arriver sont simples, mais efficaces : rapports biaisés, coulages inopportuns, informations incomplètes, délais indus, etc.

Dès son élection, le gouvernement Couillard a mis les freins et demandé que toutes les dépenses soient gelées afin d’en évaluer la pertinence. Il n’en fallait pas plus pour que les matamores de la fonction publique envoient un message clair au gouvernement.

La première victime a été la ministre de la Famille, Francine Charbonneau. Les fonctionnaires de son ministère n’étaient pas sans savoir qu’en retenant les permis d’exploitation des CPE prêts à recevoir les enfants, la levée de boucliers serait instantanée. La ministre a dû corriger la bévue de son ministère ce qui a laissé l’impression qu’elle reculait. Elle aurait plutôt dû exiger que son sous-ministre explique publiquement son manque de jugement.

C’est un exemple de ce que peuvent faire les fonctionnaires pour discréditer leur ministre. J’ose espérer que la ministre a semoncé sévèrement son sous-ministre et qu’il sera muté à la première occasion. Il lui faut envoyer un message clair aux fonctionnaires, sinon elle perdra rapidement le contrôle si ce n’est pas déjà fait.

Si les fonctionnaires peuvent torpiller les efforts de réforme de leur ministre, les groupes d’intérêts peuvent en faire autant. Toutefois, le gouvernement n’exerce pas une autorité directe sur leurs représentants. Il est donc plus difficile de les neutraliser.

Dès le discours inaugural du premier ministre Couillard, les commissions scolaires ont manœuvré dans le but évident d’intimider le nouveau ministre de l’Éducation, des Loisirs et des Sports, Yves Bolduc.

Alors que les compressions annoncées par le nouveau gouvernement ne sont pas encore définies et que le premier ministre jure qu’elles ne toucheront pas les services aux citoyens, la Commission scolaire de Montréal a annoncé l’abolition de 25 postes d’orthopédagogues et de psychologues.

C’est un acte évident de manipulation de l’opinion publique. Le ministre Bolduc se devait de dénoncer le plus sévèrement possible ce geste d’intimidation. Cela était d’autant plus facile que les commissions scolaires ne jouissent pas d’une grande faveur dans l’opinion publique.

Il devait rappeler aux commissaires de la CSDM que leur propre existence dépendait de leur capacité à gérer le réseau scolaire pour le plus grand bénéfice des élèves. Malheureusement, le ministre a manqué une belle occasion de rappeler à la population que cette fois-ci ce ne serait pas les groupes d’intérêts qui géreraient le gouvernement.

Ces deux cas de manipulation et d’intimidation augurent mal pour l’avenir. En ne dénonçant pas ces comportements inacceptables, le gouvernement s’est placé dans une position de faiblesse. Si le même scénario devait se multiplier au fil des semaines, le gouvernement perdra la bataille de l’opinion publique, comme ce fut le cas en 2003. Le gouvernement devra alors renoncer à contrôler des finances publiques à la dérive.

Cette fois-ci les conséquences seront dramatiques. Les agences de cotation n’attendent que ça pour abaisser la cote du Québec. Les frais d’intérêt vont exploser ce qui ne facilitera pas le retour à l’équilibre budgétaire.


La réflexion du jour

Depuis une quinzaine d’années, au Québec, les partis politiques se sont prosternés piteusement devant les lobbys, les corporatismes et les activistes toutes catégories. Et ce, au détriment des finances publiques et du développement économique. Le nouveau gouvernement proclame qu’il ne courbera pas l’échine. Espérons-le… dans l’intérêt du Québec et des Québécois.--- Jacques Brassard