Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 mars, 2016

La réflexion du jour

lors, qu’est-ce que l’on attend au Québec pour parler d’argent à l’école et cela à tous les niveaux scolaires ? Qu’est-ce que l’on attend pour accorder autant d’importance aux mathématiques financières et aux finances personnelles que l’on en accorde aux arts, à la science, à l’histoire, à l’éducation physique ou au français ?--- Pierre-Yves McSween

30 mars, 2016

Jean Fourastié, ce libéral injustement méconnu

Par Johan Rivalland
Jean Fourastié les trente glorieusesC’est un DVD de 2007, édité par France 3 Sud, dont le titre est le suivant : Jean Fourastié, Du grand espoir au Trente Glorieuses, écrit et réalisé par Jean-Luc Mage, autour de Jacques MarseilleJean-Pierre ChamouxAlbert MerlinClaude Vimont, Jean-Louis Orval, ou Béatrice Bazil, entre autres, et du Comité Fourastié, qui m’a permis de redécouvrir le grand économiste du progrès, mais aussi anthropologue, sociologue, philosophe, moraliste, philosophe des sciences, que fut ce très grand intellectuel, auteur de nombreux ouvrages (une cinquantaine).
C’est sur ce DVD en forme d’hommage que je me baserai pour présenter les éléments ci-dessous.
Jean Fourastié est né en 1907, dans un village de la Nièvre. Cette date et cette origine ne sont pas sans conséquence sur l’œuvre future de notre auteur. Avant 1914, en effet, le monde était tout à fait différent de celui que nous connaissons à présent. Il n’avait pas encore connu toutes les évolutions qui nous sont aujourd’hui familières, sur les plans à la fois technologique, industriel, sociétal, ou même des connaissances ; une France essentiellement rurale, sans voitures ou presque… Le grand économiste nous dit :
« Mon cerveau s’est formé dans le monde des hommes qui pensaient peu, ne lisaient guère et n’écrivaient pas »
Issu d’une famille très modeste de paysans très pauvres, dans le Lot, il dit avoir pris conscience, à l’école, qu’il était de même niveau que des enfants de gens riches, et capable d’avoir son Bac, puis de devenir ingénieur. Ce à quoi il parvint effectivement.
Il a, par la suite, évolué dans des ministères et s’est fait remarquer par Jean Monnet après avoir écrit un ouvrage sur L’économie française dans le monde. Il est alors entré au Commissariat général au Plan. Il fut également professeur au CNAM et à l’EHESS.
Élu en 1968 à l’académie des Sciences morales et politiques, il devint en outre membre de l’Institut.
Une approche de recherche différente et paradoxalement peu répandue
À travers des extraits d’émissions de télévision, invité successivement par Bernard Pivot, Georges Suffert, Jean-Louis Servan-Schreiber, ou encore lors d’un débat organisé avec Georges Friedman, on le voit dénoncer le manque de clarté de ceux qui écrivent, tout en reconnaissant la difficulté d’être réellement compris lorsqu’on est trop clair. Il affirme ainsi :
« L’homme a une énorme difficulté à découvrir ce qui est simple. »
Or, c’est là une idée qui lui est chère et le guidera tout au long de sa vie : la volonté farouche de comprendre, au-delà de son appétence pour l’Économie, ce qu’est l’Homme.
Béatrice Bazil, co-auteur de l’ouvrage « Le jardin du voisin », portant sur les inégalités en France aux XIXème et XXème siècles, en particulier durant les Trente Glorieuses, explique que pour dire des choses scientifiques et correspondant à la réalité, il faut partir de l’observation des faits, des statistiques, de séries de prix, de salaires, plutôt que se reposer sur des préjugés, l’actualité brûlante ou des déclarations d’hommes politiques.
Jacques Marseille, évoquant ses souvenirs du célèbre économiste dit ceci :
« Ce qui m’a le plus impressionné chez Fourastié est sa façon de partir du détail pour arriver au général. »
Il avait, qui plus est, une vision à la fois rétrospective et prospective.
Georges Liébert (éditeur-écrivain), qui a lancé la collection « Libertés 2000 », autour en particulier de Jean-François Revel, le grand non-conformiste de l’époque, a publié dans cette collection qu’il qualifie elle-même de « non conformiste », le livre de Jean Fourastié sur La réalité économique – Vers la révision des idées dominantes en France, ouvrage écrit avec beaucoup de clarté et un grand sens de la pédagogie, selon lui.
L’idée essentielle développée est que nous sommes mal informés. D’où la démarche qui consiste, pour lui, à tenter d’expliquer le réel en s’intéressant aux interactions entre l’économie et d’autres disciplines (anthropologie, sociologie, etc.) qu’il pense indissociables pour tenter de comprendre les phénomènes. Démarche qui repose, en grande partie, sur la grande curiosité intellectuelle qui était la sienne.
Comprendre le monde présent et les ressorts des mentalités humaines
Avant que nous ne connaissions l’abondance, l’économie était beaucoup faite de disettes et de famines.
« Il appelle « morale du peuple, une morale qui a permis à l’humanité de durer ; c’est une morale de la patience, de la soumission, du sacrifice, une morale dure, à l’image d’un monde inconnu. La facilité économique engendre, elle, un optimisme à la petite semaine, qui dispense de préoccupations morales. » »
S’étonner toujours de tout est ce qui lui fait découvrir le sens des choses.
Jacques Marseille remarque que sa méthode, plus très courante et n’ayant plus le vent en poupe à une époque où on cherche à tout mathématiser et où l’économétrie, déjà, régnait en maître, consiste à partir des faits, des statistiques, à partir de l’observation du réel.
C’est ainsi que Jean Fourastié cherche à mettre en lumière les liens entre le progrès économique, issu du progrès scientifique, qui se traduit lui-même ensuite en progrès technique, avant de déboucher plus tard peut-être sur le progrès social. Mais de manière moins évidente que le progrès économique. Si ce dernier a permis très rapidement (Trente Glorieuses) de consommer beaucoup plus grâce à un pouvoir d’achat en très forte croissance, pour autant on n’est pas forcément plus heureux, dans la mesure où chacun a tendance à toujours comparer avec celui qui a plus ou mieux que lui. Et c’est là l’une des désillusions exprimées par Jean Fourastié.
On est, en effet, entrés dans une « civilisation de désirs indéfinis, de consommation croissante ». Et on ne se rend plus vraiment compte de tout ce que l’on peut acquérir de plus que dix ans auparavant. Car cela paraît « peu de choses, à côté de la revendication, de l’agitation, de la contestation, dans lesquelles nous mettons tout notre poids. »
Les inégalités diminuaient, mais plus une chose désagréable diminue, plus ce qu’il en reste devient insupportable. Tant que l’on ne pouvait pas se comparer, on n’y songeait même pas. C’est à partir du moment où cela devient possible que cela devient douloureux.
Finalement, et paradoxalement, la vie devient beaucoup plus superficielle qu’avant, à mesure que la pauvreté absolue est vaincue.
Une autre conception du monde et de la vie
Le DVD comporte ensuite un passage très intéressant sur l’évolution phénoménale des modes de vie et des mentalités qui les accompagnent, à travers la comparaison entre deux femmes du même âge, mais à deux époques différentes, pourtant pas si éloignées.
Contrairement au monde plus ancien (celui qui précède immédiatement les Trente Glorieuses et la guerre), bien plus dur d’un point de vue physique et matériel, où on cherchait à effectuer son devoir avec courage et où la pensée était plus stable, plus structurée, la morale plus profonde, où les femmes avaient, de fait, « une personnalité fruste et forte », et étaient guidées par une « ardeur de vivre », dans le cas de la société contemporaine, la femme cherche avant tout à ressembler, à faire comme les autres : rechercher son plaisir. Elle subit un véritable « bombardement d’informations disparates et éphémères. Dans son cerveau règnent un nombre fantastique de données, mais elles sont fugitives et sans structure. » L’énergie cérébrale est vingt fois plus forte, mais les circuits de son cerveau sont instables et mal coordonnés ; son cerveau n’a plus le temps de méditer et parfois elle ne sait plus pourquoi elle vit.
L’homme, finalement, avec sa relative richesse matérielle, est désemparé sur le plan moral. Il n’a plus de représentation du monde, ni de sa dimension tragique.
Fourastié souhaitait donc la réconciliation entre ces différentes dimensions. Ce qu’il appelait « la religion du troisième millénaire ».
Il a, semble-t-il, été frappé et déçu par le fait que les Trente Glorieuses, qui correspondaient à une période de triplement des niveaux de vie, ait été une période de hargne sociale intense et d’insatisfaction. Le progrès matériel n’a pas amené plus de bonheur, peut-être au contraire, alors même que la misère a reculé.
La grande leçon à retenir est peut-être, finalement, que ce n’est pas en cherchant le bonheur qu’on le trouve, c’est au contraire en s’oubliant. Et ceci est lié à une conception du monde…
En savoir plus.

La réflexion du jour

L'UQAM est le berceau d’une certaine gauche intellectuelle au Québec, tant chez les profs que chez les étudiants, et ce bassin enrichit certainement l’essentiel débat démocratique au Québec. Le hic, c’est que les actions choisies par les militants appauvrissent leur alma mater. C’est ce qui s’appelle « se tirer dans le pied ».--- Francis Vailles

29 mars, 2016

La réflexion du jour

L’important c’est d’être heureux comme peuple, lui a-t-on dit. Et le peuple est heureux.

Il sacrifie sa liberté économique au profit de sociétés d’État. Il se soumet à des milliers de règlements protectionnistes. Il fait des chaînes humaines pour améliorer les salaires syndiqués. Il se réjouit de la saisie d’un producteur acéricole pour protéger le monopole d’une fédération. Il prie à la coercition des libres entrepreneurs pour protéger le pactole de quelques propriétaires de permis de taxi.--- Pierre Simard

28 mars, 2016

La réflexion du jour

Inconscients des forces en nous, comme individus et comme société, nous préférons nous tourner vers le gouvernement pour soigner tous nos bobos, petits et grands. Oubliant que si l’État était si puissant qu’on le croit, il n’y aurait pas de trous dans les rues et l’attente à l’urgence serait réduite au minimum.--- Lise Ravary

26 mars, 2016

La réflexion du jour

Or, la priorité absolue accordée au règlement, indique que l’État, obnubilé par son importance, perd de vue l’essentiel de sa mission, soit protéger les citoyens, pas les systèmes et leurs protocoles, qu’il a engendrés.--- Lise Ravary

25 mars, 2016

La réflexion du jour

Lorsque la prison guette l’agriculteur qui produit la quantité de lait qu’il juge optimale ou qui choisit de transporter ses céréales à la frontière, ou qui s’avise de cultiver des OGM, ou qui a recourt à la carabine pour se débarrasser de quelque encombrant rongeur protégé, il y a lieu de parler de harcèlement des citoyens.--- Jean-Luc Migué

23 mars, 2016

Les Québécois et le pétrole

Il ya de l'espoir. Les Québécois sont plus intelligents que les politiciens et tous les opposants socialos-syndicalos-écolos qui monopolisent les médias en leur nom.

Entrevue avec Michel Kelly-Gagnon, PDG de l'IEDM, au sujet de la publication d'un sondage montrant que les Québécois sont en faveur de l'exploitation du pétrole au Québec. Diffusé le 16 février sur les ondes de LCN, à l'émission de Mario Dumont.

La réflexion du jour

Tous les gouvernements ont une propension naturelle à dépenser. Les besoins de la société sont infinis. Dans nos sociétés habituées à voir le gouvernement prendre en charge tous les problèmes, les bonnes raisons de sortir le chéquier sont infinies. Facile d’imaginer que lorsque le grand patron du gouvernement donne un signal favorable à la dépense, la machine s’emballe.--- Mario Dumont

22 mars, 2016

La réflexion du jour

Québec devrait se contenter d’assurer une saine concurrence, pour stimuler l’innovation et s’adapter lorsque c’est nécessaire. Car un choc n’attendra pas l’autre. Après les applications mobiles, l’industrie du taxi pourrait être déstabilisée d’ici quelques années par une petite révolution, celle des voitures autonomes.--- Paul Journet

21 mars, 2016

La réflexion du jour

Que l'hôpital soit propre ou sale, que l'attente à l'urgence soit d'une heure ou de vingt-quatre heures, que la nourriture soit délicieuse ou infecte, que les opérations chirurgicales soient réussies ou non, que la productivité soit exemplaire ou désastreuse, le budget ne change pas. Les mauvais hôpitaux ne sont jamais pénalisés pour leur incompétence, les bons ne sont jamais récompensés pour leur excellence.--- Adrien Pouliot

19 mars, 2016

La réflexion du jour

Les écoles du Québec tombent en ruine, comme le reste. Les écoles, les hôpitaux, les rues... Le socialisme québécois ne peut plus cacher sa faillite. Seuls les aveugles et les planqués peuvent s’en satisfaire.--- Michel Hébert

18 mars, 2016

La réflexion du jour

Depuis la Révolution tranquille, les Québécois sont persuadés que Big Brother est leur ami, que le gouvernement du Québec est là pour s’occuper d’eux, et les protéger contre les rigueurs du monde moderne. La Révolution tranquille a fait des Québécois des socialistes «lite», des accros finis aux interventions du gouvernement dans toutes les sphères de leur vie.--- Benoît Aubin

17 mars, 2016

La réflexion du jour

Durant le régime français, c’est le roi qui distribuait les privilèges : un seigneur avait le monopole du moulin, un autre celui de la bière et la compagnie des Cent associés régnait sur la traite des fourrures. Rien n’a vraiment changé dans le Québec moderne. Malgré le fait que l’État s’est depuis substitué au roi, la distribution de faveurs reste au cœur du modèle québécois. Les monopoles occupent, encore aujourd’hui, une place prépondérante sur l’échiquier économique de la province : ventes d’alcool, jeu, électricité, lait, produits de l’érable, œufs et tutti quanti. Sans compter les monopoles accordés aux ordres professionnels.--- Germain Belzile, Vincent Geloso et Pierre Simard

16 mars, 2016

La prospérité selon Charles Sirois

Le statu quo est le pire ennemi de la prospérité.

La réflexion du jour

Les baisses d’impôt, c’est comme le pays. Il n’y en a pas, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. Croyez-y encore si vous voulez mais vous aurez besoin de beaucoup de naïveté et encore plus de patience...--- Michel Hébert

15 mars, 2016

La réflexion du jour

Il faut dire que la SAQ est un monopole d’État qui évolue sans concurrence et sans gêne. Elle fait ce qu’elle veut avec les produits qu’elle veut en les revendant aux prix qu’elle veut. ..... Résultat: les taux de majoration, de taxes et de droits de douane sur les vins vendus au Québec avoisinent les 300 %. Une bouteille payée 5,44 $ à un producteur (transport inclus) est revendue à 16,20 $.--- Pierre Couture

14 mars, 2016

La réflexion du jour

Malheureusement, nos services publics sont devenus le résultat des compromis issus des conventions collectives. Dans tous les domaines, santé, éducation, famille, transport en commun, les volontés des employés dictent la marche et les besoins de la population s’adaptent ensuite. Ce devrait être l’inverse.--- Mario Dumont

12 mars, 2016

La réflexion du jour

Autrement dit, quand on se paye le luxe de refuser un important investissement privé (ndlr oléoduc énergie est), tout en soutenant du même souffle, avec des fonds publics, un projet aéronautique extrêmement risqué (ndlr la Cseries de Bombardier), il faut, par définition, aller chercher des revenus ailleurs. Cette schizophrénie économique a un coût, qu’on se le dise !--- Michel Kelly-Gagnon et Mathieu Bédard

11 mars, 2016

La réflexion du jour

Cependant, lorsque le Québec se lance dans des campagnes de dénigrement du pétrole de l’Ouest canadien, là, on frôle l’indécence. Combien de fois a-t-on entendu des Québécois commenter le pipeline Énergie Est en évoquant le rejet du «pétrole sale de l’Alberta». Alors, sur ce point précis, la cohérence élémentaire exigerait que ceux qui pensent ainsi suggèrent aussi de refuser la péréquation. On ne vit pas avec de l’argent «sale»!--- Mario Dumont

10 mars, 2016

La réflexion du jour

QS fleurit dans les plates-bandes du milieu communautaire, chez les organismes subventionnés où fricotent ses activistes. QS courtise les pauvres et les exclus. Il ne rassemble pas les forces productives du Québec, il s’associe surtout au mécontentement de ses clientèles.--- Michel Hébert

09 mars, 2016

La réflexion du jour

Comme toujours, à la gauche, ce ne sont pas les résultats et l’efficience qui compte. Qu’importe si en bout de piste, le résultat pourrait être d’être plus efficients dans un environnement où il fait bon y travailler et y recevoir des soins. Ce qui compte vraiment, c’est que les services soient rendus par l’État. Par des employés syndiqués. Par une organisation du travail prisonnière de conventions collectives. Par un organisme centralisé, financé et dessiné par l’État.--- Joanne Marcotte

08 mars, 2016

La réflexion du jour

Je fais le constat un peu vertigineux : le Québec a un grand talent pour s’accommoder de la médiocrité, une sorte de médiocrité tranquille qui nous fait oublier les cônes orange, réels et métaphoriques, pendant que nous les contournons…--- Patrick Lagacé

07 mars, 2016

La réflexion du jour

L’organisation centralisée de l’économie est en théorie une utopie. Et les tentatives pour l’imposer en ont fait partout une utopie coûteuse. La raison en est que l’État est un mauvais capitaliste, un mauvais entrepreneur. L’État, par sa logique, est incapable de s’engager dans le processus de « destruction créatrice » essentiel à la croissance et à l’innovation.--- Jean-Luc Migué

05 mars, 2016

La réflexion du jour

En imposant une obligation de vendre plus de véhicules électriques, le ministère du Transport cherche donc à régler un problème de demande en influençant l’offre. En économie, c’est l’équivalent de vouloir tirer sur une fleur pour la faire pousser!--- Youri Chassin

04 mars, 2016

La réflexion du jour

Cette nouvelle ère de déficit budgétaire n’empêche pas tout le monde de voir la lumière au bout du tunnel. L’État canadien, animé par une grouillante fonction publique, reprend ses aises malgré le plongeon de l’économie et les difficultés budgétaires du gouvernement.--- Michel Hébert

03 mars, 2016

La réflexion du jour

Les grands de ce monde et le club des écolos doivent être heureux ces jours-ci. Il est, de fait, de plus en plus difficile de justifier des projets d’exploitation de nos ressources naturelles quand ce n’est pas le gouvernement lui-même qui les beurrent à coups de BAPE, de comités de consultation ou de concepts fumeux. Ce ne sont pas eux, évidemment, qui perdent leurs emplois. Grassement subventionnés par leur clergé, ils occupent de beaux bureaux, se promènent en Jet, et font la morale aux chefs de famille lorsqu’ils reçoivent un prix de leur « Académie ».--- Joanne Marcotte

02 mars, 2016

Ce petit livre qui va changer votre vie

Par Nathalie MP
indexIl y a quelques mois, j’ai fait successivement la connaissance réelle de deux personnes du monde libéral avec lesquelles je discutais jusque-là exclusivement sur les réseaux sociaux. Dans les deux cas, mes interlocuteurs m’ont demandé comment j’étais venue au libéralisme. J’ai expliqué que lorsque j’étudiais encore au lycée, mon père m’avait fait lire La route de la servitude1 de Friedrich Hayek. À l’âge tendre qui était le mien à l’époque, les politiques de planification du Royaume-Uni ne me captivaient guère, mais cette idée qu’on peut se placer avec les meilleures intentions du monde sur une route de servitude m’est restée. Par la suite, étudiante, j’ai eu la chance d’être confrontée aux idées libérales avec des professeurs tels queFlorin Aftalion ou André Fourçans et leurs collègues. Ayant récemment commenté le livre de CopeauLes rentiers de la gloire,dont la phrase de conclusion est : « Nous ne voulons simplement pas d’esclaves », c’est tout naturellement que je me suis replongée dans le livre essentiel et, à bien des égards, tellement actuel de Hayek. Et c’est tout aussi naturellement que je vous en livre ici (en deux épisodes) une revue agrémentée de quelques extraits.
Commençons par situer rapidement Friedrich Hayek. Il est né en Autriche en 1899 dans une famille d’intellectuels. Par sa mère il est cousin du philosophe et logicien Ludwig Wittgenstein. D’abord socialiste, il se rapproche des idées libérales suite à un séminaire avec l’économiste autrichien Ludwig von Mises. C’est le désir d’éviter au monde de retomber dans les erreurs qui ont débouché sur la Première guerre mondiale, où il a combattu, qui l’a incité à se consacrer à la philosophie et l’économie. Naturalisé britannique en 1938, il passe une grande partie de sa vie académique à la London School of Economics. En 1947, il fonde la Société du Mont-Pèlerin, association internationale d’intellectuels, qui a pour but de promouvoir le libéralisme. Il reçoit le prix Nobel d’économie en 1974 pour ses travaux sur « la monnaie et les fluctuations économiques ».
Hayek publie La route de la servitude en 1944. À ce moment-là, le monde occidental est en guerre contre le nazisme, avec la conviction que la destruction de la liberté en Allemagne s’est faite en réaction au socialisme des années antérieures, alors qu’Hayek estime au contraire que le nazisme en fut une conséquence directe et inéluctable, confirmée par les ressemblances qu’on commence alors à observer entre certains traits du communisme russe et du nazisme allemand. Constatant avec inquiétude que les caractéristiques socialistes de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres sont en train de se manifester en Angleterre, Hayek considère que l’Angleterre court le risque de connaitre le même sort que l’Allemagne. Son livre a pour objet de faire prendre conscience de ce danger à temps. Notons qu’il est dédié « Aux socialistes de tous les partis ». (Introduction, pages 9 à 14)
La route abandonnée
La civilisation occidentale était sur une route de liberté, non seulement depuis la théorisation du libéralisme au XVIIIème siècle et sa mise en pratique au XIXème siècle, mais depuis l’émergence del’individualisme fondamental dont nous avons hérité puis approfondi à travers les apports du christianisme, de la Grèce, de Rome et de la Renaissance. L’individu s’est vu peu à peu libéré des liens qui entravaient ses activités quotidiennes. La liberté politique nouvellement acquise déboucha sur laliberté économique avec, entre autres résultats, le développement des sciences et une formidable élévation du niveau de vie.
Les progrès furent tels que l’on en vint à considérer les maux encore existants comme insupportables. À la fin du XIXème siècle, on oublia l’élan de liberté qui avait provoqué les progrès pour ne plus s’intéresser qu’à éradiquer les défauts persistants, contre lesquels on considéra que seul un changement complet de politique pouvait avoir une chance d’opérer valablement. La tradition individualiste à l’origine de la civilisation occidentale fut abandonnée au profit d’une politique collective organisée en vue d’objectifs sociaux délibérément choisis, et la vie intellectuelle, qui allait d’Angleterre vers l’est de l’Europe, se centra en Allemagne, avec Hegel et Marx notamment, pour se propager vers l’ouest. (Chapitre I, pages 15 à 23)
Les deux sens opposés de la liberté
Le socialisme était né dans des habits autoritaires en réaction au libéralisme de la Révolution française. Comme le soupçonnait Tocqueville« La démocratie étend la sphère de l’indépendance individuelle, le socialisme la resserre. La démocratie donne toute sa valeur possible à chaque homme, le socialisme fait de chaque homme un agent, un instrument, un chiffre » (cité par Hayek page 25). Afin de faire taire ces soupçons, le socialisme intégra dans sa doctrine la promesse d’une « nouvelle liberté ». Dans la tradition libérale, être libre voulait dire être dégagé de tout pouvoir arbitraire exercé par autrui, mais pour le socialisme, il s’agissait au contraire d’obtenir le pouvoir afin de procéder à une égale répartition des richesses. (Chapitre II, La grande utopie, pages 24 à 29)
Les deux sens contenus dans le terme socialisme
À l’ambiguïté sur le mot liberté, s’ajoute une confusion sur le concept de socialisme. La plupart des gens qui se disent socialistes n’en voient que les fins dernières qui sont des idéaux de justice sociale, d’égalité et de sécurité. Mais le socialisme signifie aussi la méthode particulière par laquelle il est possible d’atteindre ces fins. Son sens correspond dans ce cas à l’abolition de la propriété privée des moyens de production, qui est remplacée par un système central d’économie planifiée qui permettra de procéder à l’idéal de redistribution souhaité. Dès lors, la controverse entre libéraux et socialistes porte sur la méthode collectiviste que les socialistes comptent mettre en œuvre, pas sur les fins recherchées.
Le succès du planisme provient aussi de notre souhait de voir traiter nos affaires le plus rationnellementpossible. Mais là où le libéralisme se donne pour objectif de favoriser les conditions de la concurrenceen traçant un cadre rationnel au sein duquel chacun se livre à ses activités personnelles, y compris avec l’aide de l’État qui en assure l’efficacité par des garanties juridiques, le planisme des socialistes abolit toute concurrence au profit d’un schéma « conscient » de production complètement dirigée. (Chapitre III, Individualisme et collectivisme, pages 30 à 37)
Le planisme est-il « inéluctable » ?
Pour enfoncer le clou, les tenants du planisme centralisé assènent l’argument que le progrès technique et la complexité industrielle croissante qui en découlent le rendraient non seulement « souhaitable », mais « inéluctable ». La concurrence ne suffirait plus dans un grand nombre de domaines, et il n’y aurait plus qu’à choisir entre le contrôle de la production réalisé par des monopoles privés ou par le gouvernement. Et il est vrai qu’on observe une croissance des monopoles depuis le début du XXème siècle. Hayek montre, en s’appuyant notamment sur l’exemple de l’Allemagne, que l’évolution vers les monopoles n’est pas le résultat nécessaire du progrès technique, mais le fruit de politiques délibérées en faveur du planisme contre le libre jeu de la concurrence.
Il montre également que la préférence à l’égard du planisme, qui permettrait d’avoir une vision coordonnée de la complexité du monde faute de quoi celui-ci tomberait dans le chaos, est le symptôme d’une méconnaissance du fonctionnement d’un système de prix en régime de concurrence. Au contraire, plus l’environnement devient complexe, plus la division entre les individus isolés s’accroit et plus les informations indispensables deviennent difficiles à obtenir, plus la coordination des renseignements par le système impersonnel des prix montre sa puissance et sa supériorité sur tous les systèmes de coordination « consciente ».
Enfin, le planisme ouvre la possibilité aux idéalistes et aux techniciens qui se sont consacrés à une tâche unique dans leur existence d’imposer ce domaine aux planificateurs, avec tous les conflits de choix et toutes les mauvaises utilisations des ressources d’un pays que cela induit. Exemple spectaculaire : les magnifiques autoroutes italiennes et allemandes de l’entre-deux guerres, sans commune mesure avec la situation générale des pays en question. (Chapitre IV, pages 38 à 46)
Planisme et démocratie
Les collectivismes, qu’ils soient communistes ou fascistes, veulent tous organiser les travaux de la société en vue d’un but social unique et refusent de reconnaître les fins individuelles. Hayek constate d’abord l’impossibilité de déterminer ce but social unique appliqué à des milliers d’individus eux-mêmes animés d’une variété infinie d’activités différentes sans en passer par l’existence d’un code éthique complet, lequel n’existe pas dans la mesure où l’homme, qu’il soit égoïste ou altruiste, ne peut parvenir à envisager intellectuellement plus qu’un champ limité des besoins de l’humanité. Les fins sociales ne sauraient donc être autre chose que les fins identiques d’un grand nombre d’individus.
Lorsque leur réalisation par le biais du planisme est confiée à l’État, le risque s’accroit de voir l’exécution dépasser l’accord qui existe dans la société sur les fins souhaitables. Le recours à l’arbitrage parlementaire n’est pas une solution, car si le peuple a décidé qu’un planisme central est nécessaire, il faut encore se mettre d’accord sur les objectifs du plan, ce qui implique des choix entre des fins concurrentes ou incompatibles. Dans ce contexte, les parlements ont montré combien ils sont incapables de légiférer sur un grand nombre d’aspects économiques détaillés. Et c’est là qu’apparait l’idée qu’il faudrait « libérer les autorités du plan des entraves démocratiques », c’est-à-dire faire appel à un « dictateur économique » afin d’obtenir la réalisation forcée de la fin sociale idéale. Pour mieux faire passer cette évolution, on avance l’argument que tant que le pouvoir est aux mains d’une majorité, c’est-à-dire démocratique, il ne saurait être arbitraire. Or ce qui empêche l’arbitraire, ce n’est pas la source du pouvoir, mais sa limitation. (Chapitre V, pages 47 à 57)
Planisme et Règle de la loi
Pour donner une idée de la différence absolue entre ces deux concepts, on peut citer l’exemple donné par Hayek : « On peut soit établir un code de circulation, soit dire à chaque automobiliste où il doit aller. » Le code de circulation (Règle de la loi) est élaboré a priori, pour une longue durée et n’implique pas une préférence pour des fins ou des individus particuliers. Il permet de plus à chacun de prévoir l’action de l’État. Tandis que la seconde solution (planisme) donne au législateur tout pouvoir sur les individus et lui permet de favoriser certaines catégories aux dépens d’autres, ce dernier point supposant l’existence d’un système de valeurs complet dont on a vu qu’il était impossible à établir. On est donc dans le domaine de l’arbitraire, et l’égalité formelle des individus devant la loi tend à disparaître.
La Règle de la loi limite la législation aux règles générales et s’oppose à celles qui cherchent à favoriser une catégorie de personnes plutôt qu’une autre. À l’inverse, « le contrôle gouvernemental du développement industriel offre des possibilités presque illimitées à une politique d’oppression et de discrimination ». Exemple, pour qui se préoccupe des droits de l’homme, comme H. G. Wells, auteur deL’homme invisible et grand adepte du planisme : comment garantir la liberté de la presse si le papier et la distribution sont contrôlés par les autorités ? (Chapitre VI, pages 58 à 67)
Contrôle économique et totalitarisme
Un des arguments en faveur du planisme consiste à dire qu’il nous « libère » de nos soucis matériels pour faciliter le plein développement de notre personnalité et de nos préoccupations élevées, comme si les fins économiques n’avaient aucun rapport avec nos autres fins dans l’existence. Hayek conteste cette approche. Il considère au contraire que le contrôle de la production a une influence directe sur nos choix de consommation qui se trouvent ainsi limités par les décisions du planificateur, pas selon un critère de prix et de rareté (cas du régime de concurrence), mais selon un critère d’approbation morale des autorités. L’ingérence des autorités ne s’arrêtera donc pas à notre vie économique puisque tous nos actes dépendent de l’activité économique de quelqu’un d’autre. Hayek signale qu’en Russie comme en Allemagne ou en Italie, les loisirs sont devenus partie intégrante du planisme et font l’objet d’une réglementation minutieuse.
Obsédés par l’idée de la répartition équitable des richesses et par la satisfaction collective des besoins, les socialistes sont d’ailleurs assez peu préoccupés par le niveau de la production, d’où des possibilités non nulles de pénurie. Mais il s’agit avant tout de faire « l’éducation politique des masses ». À ce titre, ils ont « bien travaillé pour préparer l’avènement du totalitarisme ». Le planisme y contribue « en nous privant de tout choix pour nous accorder, au moment voulu, ce que le plan prévoit ». (Chapitre VII, pages 68 à 76)
Pour qui ? Éducation vs propagande
Compte tenu de ce qui précède, Hayek établit que dans le régime de concurrence, l’homme qui part de zéro a moins de chance d’acquérir une grande richesse que l’homme qui bénéficie d’un héritage, mais qu’il peut y parvenir, et d’autant mieux que ce résultat ne dépend pas des faveurs des autorités. Dans la société planifiée, le même ne pourra améliorer sa situation qu’en influençant en sa faveur ceux qui détiennent le pouvoir. Il en découle alors que toute question économique ou sociale devient politique, sa solution dépendant de « qui fait des plans pour qui ».
Comme l’idéal de redistribution selon une égalité parfaite est difficile à mettre en œuvre, il se transforme en recherche d’une plus grande équité et devient flou, car il suppose d’évaluer les mérites comparés des différents groupes sociaux. La seule idée qui vient à l’esprit du planiste consiste alors à prendre aux riches autant que possible, mais ça ne résout pas la question du « pour qui ? »  Quel groupe imposera son idéal aux autres ?
Le planisme doit donc insuffler « des principes communs portant sur des valeurs essentielles ».L’éducation était censée y pourvoir, mais la connaissance à elle seule ne pousse pas à adopter de nouvelles valeurs. Seule la propagande peut y parvenir et les socialistes ne se sont pas privés d’y avoir recours. Les fascistes et les nazis n’ont fait que récupérer les structures totalitaires établies antérieurement en Italie et en Allemagne. L’établissement d’une opinion commune est d’autant plus facile à réaliser que le pouvoir peut s’appuyer sur un groupe défini, en l’occurrence les ouvriers. Chacun se rend compte que sa situation s’améliorera s’il peut appartenir à un groupe capable d’influencer les autorités. (Chapitre VIII, Pour qui ? pages 77 à 88)
Conclusion
« La meilleure chance de bonheur que le monde ait jamais entrevue a été gâchée parce que la passion de l’égalité a détruit l’espoir de la liberté. » Lord Acton, cité par Hayek en exergue de son chapitre VIII.

La réflexion du jour

Dès qu’un entrepreneur bouge un petit peu, paf! on le taxe, on installe des parcomètres devant son commerce, on creuse un trou devant sa porte et on lui envoie trois inspecteurs par jour pour être sûr qu’il va mourir au bout de son sang... Au lieu de mettre des bâtons dans les roues des entrepreneurs qui misent­­ leur chemise pour raviver leur ville, pourrait-on les aider, s’il vous plaît? Pourrait-on cesser de les noyer sous la paperasse et les règlements?--- Richard Martineau

01 mars, 2016

La réflexion du jour

L'entrepreneuriat au Québec, c'est un peu comme la tarte aux pommes. Tout le monde aime ça et en veut plus. Mais dans les nombreux discours où ce thème est évoqué, j'entends rarement parler d'une condition préalable fondamentale pour avoir plus d'entrepreneuriat au Québec : plus de liberté économique. --- Michel Kelly-Gagnon