Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 janvier, 2019

La réflexion du jour

L'absurdité de la double taxation est relativement commune au Québec. C’est ce qui arrive chaque fois qu’un Québécois achète une caisse de bière au dépanneur, ou chaque fois qu’il fait un plein d’essence.--- Renaud Brossard

30 janvier, 2019

Reconstruire une proposition libérale

Face aux renouveaux populistes et protectionnistes qui surgissent de toute part et du cœur même de notre civilisation, il faut combattre. Une tribune d’Édouard Fillias pour Génération Libre. OPINION.
Un article de GénérationLibre
On brocarde souvent les libéraux par la caricature. On les décrit, ad nauseam, tels les chantres idiots ou cyniques du renard libre dans le poulailler. Assimilés, ce qui est un profond contre-sens, à une classe de rentiers possédants et de patrons prédateurs, on les perçoit comme les agents du statu quo et de la prédation d’une élite sur le peuple.
Si seulement les contempteurs, éternellement satisfaits, du libéralisme, pouvaient lire Steven Pinker ou Johan Norberg, ils apprendraient que les progrès rapides du libre-échange depuis la Seconde guerre mondiale ont fait reculer la mortalité infantile, la guerre, les épidémies et l’analphabétisme, notamment des femmes, sans commune mesure dans l’histoire de l’humanité. Le concept de « pays en voie de développement » a disparu alors qu’avançait l’économie libre de marché et, dans une moindre mesure, la démocratie libérale.
Si le libéralisme ne se réduit pas au libre-échange, loin s’en faut, ce dernier en est une composante essentielle, au même titre que la liberté individuelle. La conviction que la liberté du commerce est une source de progrès social tout comme de performance économique est au centre de l’incroyable amélioration du sort de l’humanité.

LE DÉBAT TRANCHÉ PAR L’HISTOIRE

Alors pourquoi certains, nombreux, peuvent-ils encore attaquer le libéralisme comme au temps des soviets, comme si le débat entre Aron et Sartre n’avait définitivement pas été tranché par l’Histoire ? Nous voici avec une cohorte de commentateurs bien pensants, ultras de toutes sortes, qui ne voient opposer à leurs attaques aucune répartie. Ils sont figés dans les années cinquante, comme si le Venezuela de Chavez avait la moindre chance de succès, que Cuba était un modèle, comme si les prélèvements obligatoires n’avaient pas déjà atteint en France près de 50 % du PIB sans aucun impact positif avéré sur notre croissance ou notre emploi.
Pour expliquer ce rejet des libéraux, il est d’usage de rejeter la faute sur la culture française, parfois sur l’opposition historique des journalistes et intellectuels. Je crois que ce sont là des causes bien secondaires. La raison de ce hiatus est à chercher en nous-mêmes, qui nous définissons comme libéraux. Faisons amende honorable : les premiers à défendre le libéralisme, aussi désintéressés et volontaires qu’ils eussent été, et je compte parmi eux, ont fait de nombreuses erreurs. L’orgueil d’abord, d’avoir raison contre tous et de le claironner sans égard pour l’opinion de l’autre, dans une absence totale d’empathie. L’indifférence, ensuite, à l’évolution tragique d’une partie de la société en prise avec les ruptures brutales de la technologie et de la mondialisation.

CONTRE L’ESPRIT DE SYSTÈME

Mais la pire erreur que nous ayons commise, c’est l’esprit de système. Amoureux d’une logique intellectuelle, nous avons construit des cathédrales baroques de pensées, économiques, philosophiques, pour en explorer toutes les ramifications jusqu’à l’ordre libertarien, cette utopie glorieuse de la raison promue par Ayn Rand. Le rétrécissement de notre perspective à la seule question économique a contribué à cette cécité, comme si le seul enjeu qui vaille était la poursuite d’une concurrence pure et parfaite. Ce systématisme est malheureusement à l’origine du repli en nous-même. Et ce repli, de notre indifférence grandissante face à la réalité du monde. Professeurs, militants, hommes politiques libéraux en France sont devenus une caste, un peu isolée, consciente de sa différence mais impuissante à la partager au profit du plus grand nombre. Un triste destin alors que partout dans le monde ont triomphé nos vues, qui semblent aujourd’hui à nouveau contestées par le populisme et le protectionnisme, ces deux frères jumeaux maudits.
GenerationLibre, le think tank imaginé et conçu par Gaspard Koenig en 2013, signe le début d’un renouveau pour le combat des idées que nous menons depuis si longtemps. Il est le think tank libéral dont nous avions besoin pour ressourcer notre vision du monde dans les principes, tout en les confrontant aux réalités nouvelles. C’est l’œuvre d’une équipe qui est aussi une génération, différente, avec un rapport nouveau à la chose publique. Génération Libre s’est attaquée d’emblée à l’essentiel : d’un côté, le rôle de l’État et l’organisation de la protection sociale dans un monde ou le travail change, de l’autre, la technologie et ses conséquences profondes sur nos vies, et donc nos libertés.

LA PROPOSITION DE GENERATION LIBRE

Loin de tout esprit de système et de mesures mille fois visitées, avec l’humilité de faire appel aux meilleures expertises, Generation Libre reconstruit une proposition libérale. À travers ses travaux sur le Revenu Universel ou Liber, la patrimonialité des données, la GPA ou la dette publique, Generation Libre n’a cessé de renouveler les propositions libérales, basées sur un solide socle philosophique. Décriée parfois, critiquée souvent, l’œuvre du think tank ne laisse personne indifférent, comme en atteste son très vif succès médiatique. Il est désormais un interlocuteur incontournable pour tous ceux, élus, experts, de tous bords, qui font la décision publique. Il n’est pas étonnant, d’ailleurs, qu’il trouve ses premiers adversaires parmi certains libéraux eux-mêmes, surpris d’une telle audace.
Aujourd’hui, Generation Libre va plus loin et pose une question simple aux nouveaux transhumanistes : renoncer à la contribution majeure des Lumières et à notre civilisation pétrie d’humanisme et du droit individuel de propriété et de liberté, est-il souhaitable ? Gaspard Koenig, Maxime Sbaihi et leur équipe ont des racines, ancrées dans le passé, et une modernité : la technologie est un espoir, mais dans le tandem qu’elle formera demain avec l’humanité, pas comme une remise en cause de nos droits chèrement conquis.
L’avenir est donc à écrire. Face aux renouveaux populistes et protectionnistes qui surgissent de toute part et du cœur même de notre civilisation, en Italie, en Autriche, en Allemagne, aux États-Unis, il faut combattre. Face aux technologies qui vont changer nos vies radicalement et susciter de nombreuses questions, il faut nous donner des repères. Je sais que Generation Libre sera le fer de lance de cette action nécessaire.

La réflexion du jour

La proposition faite la semaine dernière par François Legault à Justin Trudeau de réunir les déclarations de revenus fédérale et provinciale en une seule serait fort avantageuse pour les contribuables : moins de formulaires à gérer, une seule agence avec laquelle transiger plutôt que deux.--- Paul Daniel Muller

29 janvier, 2019

La réflexion du jour

La droite, qui s’identifie au monde des entrepreneurs, doit sortir de sa posture défensive. Elle peut être fière de son bilan depuis 150 ans : c’est de l’univers de l’industrie qu’est né le monde où nous vivons, un monde plus peuplé, mais moins pollué malgré les exagérations qu’on entend trop souvent, un monde où nous vivons plus longtemps et en meilleure santé.---André Valiquette

28 janvier, 2019

La réflexion du jour

L’État québécois est une méduse, immunisée contre le changement, les réformes, les réingénieries, etc. Il est vacciné contre la contrainte; la concurrence, la compétition, la performance, l’imputabilité, la récession, rien n’altère son tour de taille... Rien ne le rend malade: il a tout prévu dans les moindres détails...Michel Hébert

26 janvier, 2019

La réflexion du jour

La montée de la popularité de tout ce qui se dit végane est frappante, surtout en milieu urbain. Certains en font une simple approche en matière d’alimentation qu’ils croient plus saine. Mais d’autres en font carrément une idéologie politique. Une idéologie qui prend vite des accents radicaux.--- Mario Dumont

25 janvier, 2019

La réflexion du jour

voulons-nous léguer à nos enfants et petits-enfants ? Un gros tas de dettes ? Des services publics impossibles à maintenir ? Des coffres de l’État à sec ? Bien sûr que non ! Mais quand on regarde de quoi les finances publiques auront l’air dans plusieurs décennies, on réalise que les jeunes d’aujourd’hui devront supporter un fardeau fiscal beaucoup plus lourd que celui de leurs parents de la génération X et de leurs grands-parents, les baby-boomers.--- Stéphanie Grammond

24 janvier, 2019

La réflexion du jour

En attendant, essayons de faire en sorte que l’humanité ne se suicide elle aussi dans sa course stupide qui consiste à ruiner la société pour sauver la terre de périls qu’elle ne connaît pas ni ne maitrise. L’histoire des rats, des OGM et du glyphosate devrait être enseignée dans les écoles comme une dénonciation de la tromperie écologique.---Jean-Philippe Delsol

23 janvier, 2019

Et si on sortait du populisme et de l’écologisme ?

Il faut autant sortir du populisme de droite, de gauche et du milieu que de l’écologisme politique.

Par Michel de Rougemont.
Face aux défis environnementaux annoncés depuis des décennies il est maintenant posé en condition que la société change, c’est-à-dire qu’elle ‘gagne sa vie’ selon des principes sociaux et économiques que personne ne sait dessiner sauf qu’ils devraient être différents et alternatifs, justifiant donc une révolution.
Si faire la révolution consistait à mettre en œuvre des stratégies bien orchestrées pour atteindre des objectifs bien discernables, alors ce ne serait pas la révolution. Même chose avec la ‘transition’ : pour l’opérer il faut quitter une rive connue pour arriver du côté de l’inconnu, franchir le Styx ou le Rubicon sans pouvoir revenir. Avec révolution ou transition, dont l’espoir et la foi sont les moteurs, c’est un monde bien sûr meilleur et un avenir radieux, bien qu’utopique, qui est promis.
On ne critique pas les utopies. On ne peut que constater les échecs des tentatives que nous raconte l’histoire, avec trop de sang à la clé. Les monotones transhumances en terrains connus mènent à des progrès qui s’accumulent jusqu’à être considérables ; elles sont d’un autre ordre, plus humain et plus ouvert à la surprise, plus amène à la créativité. Pour les impatients hyperactifs et déficients en attention, tel apprentissage permanent et fastidieux ne serait pas assez moderne, autre prétexte à un coup de sac radical.

AVÈNEMENT DE L’ÉCOLOGISME EN POLITIQUE

L’écologisme a gagné le haut du pavé, au point que ceux qui se gaussent de transitions écologiques ou autres Energiewenden ne savent même pas de quoi il retourne. Les raisons invoquées ne sont plus mises en question, elles sont devenues axiomatiques, ne nécessitant plus de démonstration. C’est la salive pavlovienne découlant du substantif : climat déréglé, biodiversité menacée, aliments empoisonnés, eaux polluées, santé bio, etc. Pourtant, contrairement aux axiomes mathématiques, ce sont des a priori plus que précaires, construits sur le sable mouvant.
Maintenant récupéré par tous les partis du monde occidental, l’écologisme politique veut croire qu’il ne s’agit que d’une question de pédagogie et de persuasion, que le sauvetage d’une planète mise en danger par notre espèce ne saurait se mettre en négociation avec les besoins vulgaires.
Le politique un peu plus rusé négociera des concessions à faire aux uns pour obtenir encore plus de contributions des autres. On discute bout de gras et privilèges, sans trop vexer personne, tout en maîtrisant la communication qui pose en acte héroïque toute déclaration creuse promettant de l’avenir à l’avenir.

PROTESTATION

Alors surgissent des oppositions inattendues, le petit peuple se met à ressentir les efforts qui lui sont demandés, et proteste. S’il vote contre le système bien-pensant ce n’est pas tant parce que ce système penserait mal – ce n’est pas son souci même si ça devrait aussi l’être – mais parce qu’il ressent les sacrifices qui lui sont imposés comme très réels et coûteux alors que les promesses sont plus que fumeuses et les résultats très hypothétiques.
Simultanément, un radicalisme utopique et un pragmatisme désorienté ouvrent une voie au populisme protestataire et identitaire dont le succès n’est pas dû à ses qualités mais bien à l’inanité des politiques de la bien-pensance et à la mesquinerie opportuniste. Ce populisme est de tous bords : mouvances alternatives et citoyennes (sic), nuit debout, bonnets rouges, gilets jaunes, insoumis, Podemos, Cinque Stelle, Orban, AfD, Trump, Erdogan ou Brexit. Le point commun est le dégagisme, sans autre offre politique qui puisse rassembler, ayant donc une vocation éphémère quoique dangereuse.

FAUX DÉBAT

D’une peur bien orchestrée et entretenue, celle du déclin de l’humanité par un suicide planétaire, est née une autre, celle d’une société réduite à des instincts d’ordre tribal et de protection d’avantages acquis.
Le débat semble alors porter sur l’arbitrage qu’il y aurait à faire entre les politiques de conservation environnementale et celles de conservation sociale, les unes ne pouvant soi-disant se faire qu’aux dépens des autres. C’est à mon avis un faux débat, posé ainsi par paresse intellectuelle ou par stratégie de distraction.
Pourquoi un débat entre deux propositions devrait-il avoir lieu alors que chacune d’entre elles est intrinsèquement inepte ?

FAUSSE PRÉMISSES

Non, la planète n’est pas en danger. Les problèmes créés par l’homme se règlent au rythme de l’amélioration de la santé, du bien-être et de la prospérité. Le spectre d’une régression sociale et économique est bien plus effrayant que les risques de maladie, de morts prématurées ou de collapse climatique. C’est tellement bien documenté que l’alarmisme écologiste a décidé de ne pas reconnaitre ces évidences, comptant sur l’émotion, la peur et une dose d’ignorance pour sans cesse les nier. Sans preuve ni but convaincants, aucune transition écologique n’est justifiée.
Pour l’énergie, les solutions de remplacement des carburants fossiles prendront du temps à se développer, car substituer 85 % de l’approvisionnement énergétique du monde ne s’ordonne ni par décret, ni par gaspillage de l’argent pompé au public. Il faut donc donner du temps au temps et aussi laisser du boulot aux générations futures qui ne retourneront pas, elles non plus, au jardin d’Éden.
Et aussi non, les autres, ceux d’au-delà des frontières ou ceux qui se sont immiscés à l’intérieur des nôtres, ne sont pas la cause de problèmes intérieurs. Ou alors nous serions nous aussi la source des problèmes de nos voisins et de nos pays d’accueil ainsi que la cause des maux de la mondialisation. C’est de la sottise au carré.
Une société évolue toujours à plusieurs vitesses, prétendre freiner les uns n’accélérera pas les autres, bien au contraire. Non, la subtilité et l’intelligence ne se nourrissent pas d’arrogance élitaire, ça c’est l’envieux qui le fait croire et l’idiot qui le croit. Non, s’affubler d’idées suprématistes ne rend ni fort ni malin.
Oui, des règles de droit valent la peine d’être respectées, aussi par les immigrants de toutes sortes, et la spontanéité citoyenne, si elle existe, s’exprime dans des institutions démocratiques. Oui, la vie civilisée et cultivée vaut la peine d’être vécue, par chacun à sa manière, tout en respectant celle de l’autre.

SORTIR DE L’IMPASSE PAR L’HUMILITÉ

Alors, rejetant les a priori des uns comme ceux des autres, on voit qu’il n’y a pas à arbitrer entre des propositions aussi peu valables les unes que les autres. L’environnement n’a pas à s’opposer au peuple, et ce n’est pas là une affirmation morale tentant de trouver des équivalences.
Le pire qui puisse arriver est que chacun de ces deux camps s’appuie sur l’existence de l’autre pour donner un sens à son action, ce qui est un double enfumage. C’est hélas ce qui est en train de se passer. Rejetant les visions grandioses, les acteurs de la politique feraient mieux de s’occuper des petits pas à faire ensemble et du meilleur cadre à donner à une société pour que ses acteurs soient libres d’entreprendre. C’est ainsi que pourraient se réconcilier individus, société et institutions.
Il faut autant sortir du populisme de droite, de gauche et du milieu que de l’écologisme politique.

La réflexion du jour

Est-ce que les Québécois vivent au-dessus de leurs moyens? C’est ce que les résultats d’un sondage de la firme MNP semblent démontrer. --- David Descôteaux

22 janvier, 2019

La réflexion du jour

On se dit qu’il faut faire quelque chose. Quoi? On ne le sait pas trop mais une chose revient sans cesse dans la bouche des «acteurs du changement» : taxons l’essence! Ce serait non seulement efficace, mais c’est foutrement simple! Et l’État ajouterait à son tour de taille, ce qui n’est pas sans intérêt pour ceux qui en jouiront à vie...Michel Hébert

21 janvier, 2019

La réflexion du jour

Comme les autres avant lui, le gouvernement Legault mène ce temps-ci des consultations prébudgétaires en vue du prochain party de la dépense, prévu quelque part en mars. Ministres et hauts fonctionnaires établiront bientôt jusqu’où pousser le bouchon sans éveiller les soupçons du contribuable le plus léger d’Amérique...Michel Hébert

18 janvier, 2019

La réflexion du jour

Qu'est-ce que le Québec peut faire pour contribuer encore plus à l’effort environnemental ? Un premier pas serait de cesser de mettre de l’avant des politiques publiques inefficaces voire nuisibles. On peut penser par exemple, à la subvention à la cimenterie McInnis, par laquelle le gouvernement du Québec a contribué à la création du plus grand émetteur de GES de la province.--- Germain Belzile

17 janvier, 2019

La réflexion du jour

La grande majorité des blocs opératoires des hôpitaux de la province n’atteignent pas la cible d’utilisation de 85 %, a compilé Le Journal. Souvent­­­, les chirurgies sont annulées et les employés vont faire du ménage ou des tâches administratives.--- JdM

16 janvier, 2019

La lutte contre le Réchauffement Climatique : une croisade absurde, coûteuse et inutile

Livre Blanc rédigé par la Société de Calcul Mathématique SA

le dogue Liberté gronde et montre ses crocs Victor Hugo : Les Châtiments 

« Société de Calcul Mathématique SA Outils d'aide à la décision depuis 1995

SCM Réchauffement Climatique 2015/08

Résumé Opérationnel 

Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange, Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir. Charles Baudelaire : la Danse Macabre (les Fleurs du Mal) 

L'ensemble des politiques publiques, françaises, européennes, mondiales, trouve aujourd'hui son origine, son inspiration, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le credo initial est simple à décrire : il postule que les températures à la surface du globe ne cessent d‟augmenter depuis trente ans et que l'homme en est responsable.

Il en résulte toutes sortes de discussions, conférences, réglementations, qui ont en définitive un impact fort sur l'état de notre économie. Tous les domaines sont concernés : les transports, l'habitat, l'énergie, etc. Pourquoi faut-il économiser l'énergie ? C'est tout simple : il faut réduire l'impact de l'homme sur la planète. Voilà le credo de base.

Les conséquences sur la recherche scientifique dans son ensemble sont particulièrement nettes et particulièrement malsaines. Pas une étude ne peut être lancée, sur quelque sujet que ce soit, si elle ne fait directement référence au réchauffement climatique. Vous souhaitez travailler sur la géologie du bassin de la Garonne ? Voilà pourtant un sujet complètement normal et socialement utile à tous égards. Eh bien, votre étude ne sera financée, ne sera approuvée, ne sera publiée, que si elle mentionne les possibilités de stockage géologique du CO2. C'est consternant.

La croisade a envahi tous les domaines et tous les esprits : la lutte contre le CO2 est devenue une priorité nationale. Comment en sommes-nous arrivés là, dans un pays qui se veut cartésien ?

Elle trouve sa source dans les déclarations du GIEC, réitérées au fil des années, reprises par la Commission Européenne et par les Etats membres. La France, qui se veut le "bon élève de l'Europe", rajoute à chaque croisade une couche supplémentaire de vertu. Là où les autres décident une réduction, nous déciderons par principe une réduction plus importante, sans la moindre interrogation sur la pertinence de la mesure : une croisade est vertueuse par principe. On ne saurait être trop vertueux.

Mais le mathématicien ne croit pas aux croisades ; il regarde les faits, les données, les observations, les raisonnements.

Le présent Livre Blanc est organisé en trois parties :

Première Partie : Les faits 


Chapitre 1 : La croisade est absurde 

Il n'existe aucun fait, aucune donnée, aucune observation, qui permette de conclure que le climat soit "détraqué" en quoi que ce soit. Il est variable, comme il l'a toujours été localement, mais plutôt moins qu'à certaines époques, à certaines ères géologiques. Nos moyens de mesure modernes sont très insuffisants pour évaluer une température globale de la planète aujourd'hui, a fortiori les mesures faites il y a 50 ou 100 ans.

La concentration en CO2 est variable, comme elle l'a toujours été ; les chiffres qui sont rapportés sont choisis de manière tendancieuse et malhonnête. L'élévation du niveau des mers est un phénomène normal, lié à la poussée d'Archimède : rien à voir avec un hypothétique réchauffement. Quant aux phénomènes extrêmes, il n'y a aucune augmentation de leur fréquence : nous avons nous-mêmes traité les données brutes concernant les cyclones.

On nous dit "un réchauffement de plus de 2°C par rapport au début de l'ère industrielle aurait des conséquences dramatiques, et il faut absolument l'empêcher". Entendant ceci, le bon peuple s'inquiète : sans doute en sommes-nous déjà à 1,9°C ? Mais pas du tout : les données sur la période1995-2015 montrent une tendance au réchauffement d'environ1°C tous les cent ans ! Bien entendu, ces données, qui contredisent les politiques publiques, ne sont jamais portées à la connaissance de la population.

Chapitre 2 : La croisade est coûteuse

Les aides directes à des filières entièrement dépourvues de rentabilité (photovoltaïque, éolien, etc.), mais présentées comme "vertueuses" se comptent en milliards d'Euros : nous nous appuyons sur les rapports récents de la Cour des comptes (2013). Mais le coût le plus important réside dans le principe des "économies d'énergie", présenté comme particulièrement vertueux. Comme aucune civilisation ne peut se développer en économisant l'énergie, la nôtre a cessé de se développer : la France compte maintenant plus de trois millions de chômeurs ; c'est le prix à payer pour la vertu.

Nous voulons à toute force réduire nos émissions de CO2 : c'est là notre vertu affichée. Pour cela, nous avons considérablement diminué notre activité et perdu des emplois. Mais avons-nous au moins atteint le but recherché : réduire nos émissions de CO2 ? La réponse est amusante : évidemment non. Les émissions mondiales de CO2 n'ont pas cessé d'augmenter, y compris celles générées par la France pour la conception et l'industrialisation de ses propres produits, comme le dit clairement la Cour des comptes. Simplement, ces productions, considérées comme coupables sur le plan de l'environnement, ont été délocalisées. Les mêmes productions se font désormais dans des pays beaucoup moins respectueux de l'environnement, et nous avons perdu les emplois correspondants. Comme le dit Baudelaire "la Nature mêle son ironie à notre insanité".

Chapitre 3 : La croisade est inutile 

L'homme n'a, de toute façon, aucun moyen de changer le climat. Si nous arrêtions, en France, toute activité industrielle (ne parlons pas de notre activité intellectuelle : elle a disparu depuis longtemps), si nous supprimions toute trace de vie animale, la composition de l'atmosphère ne varierait pas de façon mesurable, perceptible. Pour faire comprendre ceci, faisons une comparaison avec la rotation de la Terre : celle-ci ralentit. Pour y remédier, on peut être tenté de demander à tous les Chinois de courir vers l'Est. Mais, malgré l'importance de la Chine, ceci n'aura aucune influence mesurable sur la rotation du globe terrestre.

En ce qui concerne les émissions de CO2, la politique française est particulièrement stupide, puisque nous sommes l'un des pays dont l'industrie est la plus propre.

Les accords mondiaux sur ce sujet remontent au Protocole de Kyoto, mais les pays signataires de ce protocole ou de ses descendants sont de moins en moins nombreux : ils ne représentent plus aujourd'hui que 15 % des émissions de gaz à effet de serre.

Autrement dit, on voit bien ici la beauté de la chose : nous nous battons pour une cause (la réduction des émissions de CO2) qui ne sert strictement à rien, à laquelle nous sommes les seuls à croire et à laquelle nous ne pouvons rien. Il faut probablement remonter assez loin dans l'histoire de l'humanité pour trouver pareil engouement.

Seconde Partie : Aspects scientifiques 


Après avoir analysé les faits et leurs conséquences sociales, nous passons en revue un certain nombre de connaissances, plus ou moins bien établies.

Chapitre 1 : La variabilité naturelle du climat 

Par le passé, il y a déjà eu d'innombrables variations du climat, dont certaines de grande ampleur (par exemple des glaciations) ; les raisons principales sont liées au Soleil et à l'albédo de la couche nuageuse (la lumière du Soleil pénètre-t-elle jusqu'au sol, ou bien est-elle réfléchie par les nuages ?). L'homme n'y est évidemment pour rien, mais les causes naturelles des variations climatiques ne sont jamais prises en compte par les apôtres des croisades, qui incriminent directement les activités humaines.

Chapitre 2 : L'homme a-t-il une influence sur le climat ?

On peut se demander si l'homme influe sur le climat, par ses constructions, par ses transports, en général par sa civilisation. La réponse est que cette influence est infime, négligeable devant les causes naturelles. La nature opère des changements majeurs, l'homme des changements minimes, auxquels son arrogance naturelle prête une importance qu'ils n'ont pas. Les assureurs le savent bien : le coût des phénomènes climatiques naturels (tornades, séismes, volcanisme) est de dix fois supérieur au coût de n'importe quelle catastrophe produite par l'homme.

Question complémentaire, mais essentielle ici : l'homme a-t-il la capacité technologique de changer le climat ? La réponse est non : l'homme ne peut agir ni sur l'activité solaire, ni sur l'état des océans, ni sur la température du magma terrestre, ni sur la composition de l'atmosphère. En revanche, l'homme a la capacité de s'agiter en tous sens, de sauter et de se pâmer, ce qu'il fait parfaitement bien, comme le dit Baudelaire.

Nous suggérons ici au ministre une mesure particulièrement intéressante et originale, qui s'apparente à la circulation alternée : pour augmenter l'albédo de la Terre, et lutter ainsi contre l'effet de serre, les jours de soleil, seuls les chauves au crâne verni seraient autorisés à circuler ; les personnes ayant une chevelure ne pourraient sortir que la nuit, ou bien les jours de pluie.

Chapitre 3 : Les conséquences d'un hypothétique réchauffement 

On peut se demander quelles pourraient être les conséquences, pour l'homme et pour la Nature, d'un hypothétique réchauffement. La réponse est très simple : la Nature s'en accommodera très bien, comme elle l'a toujours fait ; les plantes, en particulier, se trouveraient bien d'un accroissement de la concentration en CO2. En France, les conséquences positives l'emportent fortement ; si le réchauffement existait, il faudrait s'en réjouir. Et s'il n'existe pas, nous devrons continuer à nous chauffer neuf mois par an.

Troisième Partie : Le GIEC 


Nous n'avons pas qualité pour nous interroger sur la composition du GIEC, sa légitimité, ses choix politiques, etc., et nous nous en garderons bien. Par contre, en tant que mathématiciens, nous avons toute légitimité pour répondre à la question suivante : si les travaux du GIEC étaient soumis pour publication à une revue scientifique honnête, seraient-ils acceptés ? Ce travail est celui d'un "referee" et il est commun en sciences.

La réponse est particulièrement simple : aucune revue de bon sens, de bon niveau, ne publierait de tels travaux. Les conclusions du GIEC sont en contradiction avec les observations ; les données utilisées sont délibérément choisies pour étayer les conclusions (au mépris de l'honnêteté scientifique la plus élémentaire), la variabilité naturelle des phénomènes est passée sous silence. Le rapport du GIEC n'obéit pas aux règles fondamentales de la recherche scientifique et ne pourrait être publié dans aucune revue avec comité de lecture.

En Conclusion : "le dogue Liberté gronde et montre ses crocs" 

                                                                         (Victor Hugo : Les Châtiments)

En démocratie, il y a une opposition, et cette opposition, par principe, a le droit de s'exprimer : c'est précisément ce qui distingue la démocratie d'une tyrannie. Mais, sur ces questions de réchauffement climatique dont nous parlons ici, l'opposition - ceux qui ne croient pas à la doctrine du réchauffement-, ont été priés de se taire : jamais un débat public, jamais un colloque contradictoire, aucun article dans les revues scientifiques. On leur a dit : "messieurs, la chose est avérée, il est temps d'agir".

En droit, il y a un principe fondamental, appelé "principe du contradictoire". Sous peine de nullité du procès, tout élément connu de l'accusation doit être porté à la connaissance de la défense. Même si vingt personnes ont vu l'abominable criminel exécuter son forfait, si la défense n'a pas eu accès aux analyses de sang, le procès sera cassé. Sur le réchauffement, quantité d'organismes disent "nous avons toutes les preuves", mais refusent de les communiquer. Les données ont été traitées, mais comment ? Les séries temporelles ont été modifiées, mais pourquoi ? Certains phénomènes sont écartés, pour quelle raison ? Nous n'en savons rien, et nous avons tout juste le droit de nous taire et d'obéir. Aucune contre-expertise n'est possible.

C'est sur les débris des principes fondamentaux du droit et de la démocratie que ce Livre Blanc a été écrit.

Bernard Beauzamy

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Ont collaboré à ce Livre Blanc : Cécile Haberstich, Adrien Schmitt, Gottfried Berton, Gaëlle Tournié, Miriam Basso.

Relecture : Marie Gombero.

Les commentaires peuvent être envoyés à contact@scmsa.com

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Les commentaires des lecteurs sont disponibles ici : http://www.scmsa.eu/archives/SCM_rechauffement_commentaires.pdf

Nos travaux antérieurs sur le réchauffement climatique sont disponibles ici : http://www.scmsa.eu/rechauff0.htm Pour nous connaître, consulter notre site web : www.scmsa.eu

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Le second volume : La lutte contre le réchauffement climatique : conséquences sociales est maintenant disponible :

http://www.scmsa.eu/archives/SCM_LBRC_vol2_2015_11_14.pdf

Sous-titre : le hibou Trahison pond gaîment sa couvée.

12 janvier, 2019

La réflexion du jour

En clair, au-delà d’un certain seuil d’imposition, un système démocratique devient fragile et il s’expose à ce que les citoyens en contestent la légitimité, même s’il offre beaucoup de services, comme en France.--- Francis Vailles

11 janvier, 2019

La réflexion du jour

Les Québécois sont parmi les contribuables les plus lourdement imposés et taxés au monde. Ils ont payé plus de 155 milliards $ en taxes, impôts et cotisations diverses en 2017, en hausse de 5 milliards $ sur un an.--- Pierre Couture

10 janvier, 2019

La réflexion du jour

«Si tu veux que tes citoyens, jeunes, moyens, vieux, travaillent plus d’heures, je m’excuse, mais l’impôt sur le revenu c’est une punition, indique-t-il. Quand l’impôt sur le revenu est très élevé, quand l’impôt sur le revenu est trop élevé, c’est comme si la punition sur chaque heure de travail est trop grosse et les gens travaillent donc moins d’heures.»--- Mario Dumont

09 janvier, 2019

Quels sont les avantages de la liberté économique ?




par Pierre Lemieux
Une définition utile et intuitive de la liberté économique est qu'elle consiste dans la liberté (absence de coercition) d'échanger quelque chose (achat ou vente) avec une partie consentante. Une société fondée sur la liberté économique est une société (ou économie) de marché. Ce régime est-il économiquement avantageux ? S'agit-il seulement d'une question d'argent ? Et l'éthique ? N'y a-t-il pas des exceptions qui requièrent l'intervention des pouvoirs publics ? Par Pierre Lemieux (*), économiste, auteur de "Comprendre l'économie" (éd. Les Belles Lettres).
L'avantage le plus évident d'un régime de liberté économique est qu'il est le plus susceptible de mener à la prospérité générale, c'est-à-dire à des revenus et niveaux de consommation élevés ou croissants pour la plus grande partie de la population.
L'histoire enseigne que les pays bénéficiant d'une plus grande liberté économique connaissent une plus forte croissance. Parfois, les moins libres ne croissent pas du tout. Des historiens calculent que le PIB réel par habitant du Royaume-Uni, fer de lance de la révolution industrielle, a été multiplié par 16 durant les trois derniers siècles. Il n'avait que doublé durant les sept siècles précédents. Les autres pays occidentaux, y compris le Canada et la France, ont suivi l'exemple du Royaume-Uni[i].
La croissance économique dépend de la qualité des institutions (y compris la liberté économique) et non des ressources naturelles[ii]. On le voit à Hong Kong, un territoire semi-indépendant du Royaume-Uni jusqu'en 1997. L'indice de liberté économique mondial (Economic Freedom of the World) de l'Institut Fraser a généralement reconnu le premier rang dans le monde à ce minuscule pays dénué de ressources naturelles[iii]. Cette liberté économique a payé de forts dividendes : alors que le PIB par habitant de Hong Kong équivalait à 58 % du niveau français en 1950, il atteignait 130 % en 1997[iv].
Les deux Corées offrent un autre exemple. Elles partageaient la même culture et présentaient un niveau de développement à peu près semblable lors de leur séparation en 1948. Leurs voies se sont alors radicalement séparées : une bonne mesure de liberté économique au Sud et aucune au Nord. Le PIB par habitant au Sud est maintenant 20 fois plus élevé qu'au Nord[v].
La récente montée de la Chine ne contredit pas cette théorie. Ronald Coase, lauréat du Prix Nobel d'économie, a soutenu que la Chine est devenue (presque) capitaliste après la mort de Mao Zedong, ce qui explique ses forts taux de croissance économique[vi]. Un retour décisif au dirigisme étoufferait cet élan[vii].
Depuis quelques décennies, plusieurs gouvernements de pays pauvres ont autorisé une plus grande liberté économique, permettant à des milliards d'êtres humains d'échapper à la pauvreté. Entre 1981 et 2015, la proportion de la population mondiale vivant dans l'extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour[viii]) a chuté de 42 % à 10 %[ix].
L'indice de liberté économique mondial et les données de la Banque mondiale indiquent une association positive entre la liberté économique au cours des 25 dernières années et les revenus actuels. La Figure 1 montre que le PIB par tête augmente à mesure que l'on passe des pays les moins économiquement libres (le quartile inférieur) à ceux qui le sont le plus (quartile supérieur).
Une corrélation diffère bien sûr d'une causalité; elle permet toutefois de confirmer une conclusion théorique - en l'occurrence que la qualité des institutions sociales, politiques et économiques importe pour la croissance économique. De bonnes institutions incorporent la règle de droit, la propriété privée et la liberté économique, qui vont généralement de pair[x].
Figure 1- Liberté économique et revenu par habitant dans différents pays
liberté économique
Sources : James Gwartney, Robert Lawson et Joshua Hall, Economic Freedom of the World: 2018 Annual Report, Institut Fraser, 2018, p. 18. Le revenu par habitant est le PIB par habitant de 2016 mesuré en dollars US constants de 2011 avec les parités de pouvoir d'achat, selon les indicateurs du développement dans le monde fournis par la Banque mondiale en 2017.

Pas seulement une question d'argent

Parmi ses nombreux avantages, la croissance économique se traduit en revenus plus élevés en valeur absolue pour les pauvres, même quand l'inégalité augmente. Les 10 % les plus pauvres gagnent environ 8 fois plus dans les pays les plus économiquement libres (10.660 dollars US) que dans les moins libres (1.345 dollars). Dans les pays les plus libres, l'espérance de vie (79,4 ans) dépasse de 15 ans ce qu'elle est dans les moins libres (64,4 ans)[xi].
Une production et des revenus par habitant plus élevés permettent aux individus d'adopter le mode de vie qu'ils préfèrent - plus matérialiste pour certains, plus spirituel pour d'autres. Certains choisissent plus de loisir et moins de consommation. Bref, un revenu par habitant supérieur signifie plus d'opportunités pour plus de gens.
Des arguments éthiques appuient également la liberté économique. On peut résumer en paraphrasant le philosophe Robert Nozick : la liberté économique permet les « actions capitalistes entre adultes consentants »[xii].
La liberté économique et les autres composantes de la liberté individuelle font généralement partie d'un tout. On observe une forte corrélation entre l'indice de liberté économique mondial et l'indice de liberté politique (droits politiques et droits civils) de l'organisation Freedom House. Les pays les moins économiquement libres sont aussi ceux où la liberté politique est la plus restreinte[xiii].
La liberté économique n'est pas une condition suffisante de la liberté individuelle en général. On connaît des États autoritaires (Singapour, par exemple[xiv]) qui permettent une large mesure de liberté économique. Par contre, la liberté économique semble bien constituer une condition nécessaire de la liberté individuelle : on imagine difficilement une liberté individuelle conséquente si les individus se voient dicter quoi acheter et vendre et où travailler[xv]. En pratique, la liberté individuelle et la liberté économique vont généralement de pair.
Plus l'État monopolise et le pouvoir politique et le pouvoir économique, plus il est capable et tenté d'exploiter les minorités impopulaires et de réprimer la dissidence. Celle-ci sera difficile si l'État peut empêcher les dissidents d'acheter des ordinateurs ou des téléphones intelligents, ou de trouver un emploi[xvi].

Quelques objections à la liberté économique

Les objections à la liberté économique prennent souvent la forme de « Oui, mais... ». Il y a certes des cas extrêmes où les avantages de la liberté économique disparaissent parce que des coûts élevés sont imposés à des tiers sans dédommagement effectif ou même possible - par exemple, l'embauche d'un tueur à gages.
De manière plus générale, la liberté économique ne comprend pas les échanges qui imposent à des tiers des coûts significatifs qui ne sont pas compensés par des avantages plus élevés : c'est ce que l'on appelle les « externalités négatives ». Un exemple se trouve dans les cas de pollution qui ne peuvent être résolus par des droits de propriété librement transférables (mais on se gardera d'appeler « pollution » tout ce que quelqu'un, quelque part, n'aime pas[xvii]).
La plupart des objections à la liberté économique, toutefois, ne concernent pas des cas extrêmes ou de véritables externalités. Elles nient le principe même de la liberté économique. L'espace à notre disposition ne nous permet pas de traiter toutes les objections, et nous nous concentrerons sur les plus typiques.
Une objection répandue veut que la liberté économique augmente l'inégalité des revenus. Mais ce n'est pas nécessairement vrai. Plusieurs des pays les moins économiquement libres selon l'indice de liberté économique mondial (en Amérique latine, par exemple) comptent parmi les plus inégalitaires selon leur indice Gini[xviii]. Par contre, des pays économiquement libres comme la Suisse (4e rang dans l'indice de liberté économique mondial) et l'Irlande (5e rang) se caractérisent par un coefficient de Gini relativement faible (32,5 et 33,5, respectivement en 2013)[xix]. On s'attend à ce que la liberté économique provoque des destructions créatrices qui aplanissent les barrières de classe.
Certaines interventions gouvernementales contribuent vraisemblablement à l'inégalité. On songe aux privilèges anticoncurrentiels (protectionnisme, mesures excessives de protection de la propriété intellectuelle, etc.) et aux subventions aux entreprises. Ces manifestations du « capitalisme de copinage » profitent surtout aux riches[xx].
On exagère facilement l'accroissement de l'inégalité depuis les années 1980[xxi]. De plus, le phénomène relève souvent de causes légitimes. Les bouleversements dus aux changements technologiques rapides et l'évolution du mariage (par exemple, il est devenu plus fréquent d'épouser une personne ayant un revenu comparable[xxii]) comptent parmi ces causes.
De toute manière, malgré la tendance à la hausse de l'inégalité, les revenus des plus pauvres ont typiquement augmenté en valeur absolue. On a vu plus haut que les pauvres sont beaucoup moins pauvres dans les pays plus libres.
Enfin, étant donné la croissance économique des pays pauvres, l'inégalité à l'échelle mondiale a diminué. Branko Milanovic, économiste à la Banque mondiale, suggère que la période 1998-2008 « a vu la première réduction de l'inégalité entre les citoyens du monde depuis la révolution industrielle »[xxiii].
Selon une autre objection, on devrait sacrifier la liberté économique aux exigences de l'État-providence. Ce sacrifice serait dangereux et entraînerait des effets pervers. Les programmes sociaux sont moins nécessaires quand le pays est prospère et souvent impossibles à financer dans le cas contraire. Quand ils sont incontournables, les programmes sociaux devraient se fonder sur des mesures générales de redistribution, par opposition à des interventions qui violent directement la liberté économique comme le salaire minimum, les privilèges syndicaux, et d'autres formes de contrôle des entreprises et des consommateurs.
Autre objection : la liberté économique serait moins désirable quand elle existe à un degré moindre ailleurs - si, par exemple, des entreprises étrangères sont « injustement » protégées ou assistées par leur gouvernement. Dans un monde idéal, les partenaires commerciaux (de même que les contribuables) dans divers pays bénéficieraient de la même liberté économique. Mais il y a peu de chose que nous puissions faire pour promouvoir la liberté des étrangers, sinon de démontrer son efficacité et sa désirabilité en la maintenant vivace chez nous. Selon le mot de l'économiste Joan Robinson, les représailles commerciales sont aussi justifiées que de « déposer des roches dans nos ports parce que les autres pays ont des côtes rocheuses[xxiv] ».
De plus, déterminer qui est davantage subventionné ou entravé constitue en général une tâche impossible, tellement nombreuses sont les interventions gouvernementales et tellement complexes leurs conséquences.
Enfin, sauf dans un socialisme idéal (et irréaliste) où l'État égaliserait toutes les conditions de vie, l'égalité des conditions de concurrence - en mettant tout le monde sur un pied d'égalité - ne peut exister. Faire concurrence exige de surmonter tous les handicaps imposés par les concurrents ou les circonstances, que celles-ci soient naturelles ou créées par l'homme. Protéger une liberté égale pour tous dans son propre pays est ce qui est souhaitable et réaliste[xxv].

Les dangers de l'opportunisme

L'argument vraisemblablement le plus décisif en faveur de la liberté économique est ce qui survient quand elle est compromise. Les conséquences néfastes sont évidentes dans les cas extrêmes - disons en Russie soviétique, au Venezuela ou en Corée du Nord. Elles demeurent visibles dans les autres cas. Que ce soit une question de degré ne devrait pas nous amener à conclure qu'un gouvernement opportuniste peut sans danger multiplier les exceptions et expédients.
L'opportunisme, qui consiste à évaluer chaque intervention gouvernementale au cas par cas sans considérer les dangers systémiques, causera aisément une dérive vers une société étatiste, car le gouvernement sera continuellement sollicité pour corriger par de nouvelles interventions les conséquences négatives des interventions antérieures. Comme l'a soutenu Friedrich Hayek, un autre Nobel d'économie, c'est une pente naturelle[xxvi].
On verra souvent des avantages identifiables dans une limitation particulière de la liberté économique, mais le coût des occasions ratées d'entrepreneuriat et d'innovation est invisible. Hayek explique : « Étant donné que ce qui rend précieuse la liberté est qu'elle ouvre des occasions d'entreprendre des actions que l'on ne pouvait prévoir ni prédire, nous nous rendrons rarement compte de ce que nous perdons du fait d'une restriction de la liberté sur un point particulier »[xxvii].
En résumé, un système social et politique fondé sur la liberté économique est moralement défendable et économiquement avantageux pour la vaste majorité des gens - probablement pour tous les individus à long terme. Les politiques publiques doivent donc s'appuyer sur une forte présomption en faveur de la liberté économique. Cette présomption ne devrait être renversée que dans les rares cas où une intervention profite à pratiquement tout le monde (selon l'évaluation qu'en fait chaque individu), et non seulement à une portion, même majoritaire, de la société. En cas de doute, la liberté économique devrait prévaloir.
_________
[i] Les données et estimations historiques proviennent de la base de données 2018 du Maddison Project. Voir Groningen Growth and Development Centre (GGDC), Historical Development, Maddison Historical Statistics, Releases, Maddison Project Database 2018. Voir aussi Jutta Bolt et al.,« Rebasing 'Maddison': New Income Comparisons and the Shape of Long-Run Economic Development », GGDC Research Memorandum 174, janvier 2018, p. 13 et passim.
[ii] Sur l'importance des institutions sociales, politiques et économiques, voir Daron Acemoglu et James A. Robinson, Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty, Crown Publishers, 2012.
[iii] James Gwartney, Robert Lawson, Joshua Hall et Ryan Murphy, Economic Freedom of the World: 2018 Annual Report, Institut Fraser, 2018.Voir aussi la base de données sous-jacente. L'indice, qui, de 1970 à nos jours, en est venu à couvrir 159 pays, mesure la liberté économique à l'aide d'indicateurs quantitatifs de la taille de l'État, de la règle de droit et les droits de propriété, de la solidité de la monnaie, de la liberté du commerce international, et du volume de la réglementation (Gwartney et al., p. 3-5). L'emploi de tout indice requiert une certaine prudence, mais on notera que l'autre grand indice de la liberté économique arrive à des conclusions semblables: Terry Miller, Anthony B. Kim et James M. Roberts, 2018 Index of Economic Freedom.
[iv] L'évolution est du même ordre vis-à-vis de la Belgique : le PIB de Hong Kong représentait 58% du niveau Belge en 1950 ; il représentait 123 % en 1997. GGDC, op. cit., note 2. Voir également « Meet the invisible hand behind Hong Kong's rise », The Economist, 5 octobre 2017.
[v] GGDC, op. cit., note 2. Voir également Daron Acemoglu, Introduction to Modern Economic Growth, Princeton University Press, 2009, p. 125-126.
[vi] Ronald Coase et Ning Wang, How China Became Capitalist, Palgrave Macmillan, 2012. Voir le compte rendu de Pierre Lemieux, « Getting Rich Is Glorious », Regulation, vol. 35, no 4, hiver 2012-2013, p. 58-61.
[vii] Daron Acemoglu et James A. Robinson, op. cit., note 3, p. 437-446.
[viii] Soit un niveau de subsistance annuel d'environ 700 dollars US de 2011. Ce montant étant calculé en parité de pouvoir d'achat, il tient compte des prix moins élevés (des biens non internationalement échangeables) dans les pays pauvres.
[ix] Banque mondiale, Données, Pauvreté, Ratio de la population pauvre disposant de moins de $ 1,90 par jour (2011 PPA) (% de la population), 1981-2015, Tous les pays.
[x] Pour un résumé de la recherche économique concernant l'impact des institutions sociales, politiques et économiques sur la croissance économique, voir Daron Acemoglu, op. cit., note 6, p. 123-137.
[xi] James Gwartney, Robert Lawson, Joshua Hall et Ryan Murphy, op. cit., note 4, p. 19-20.
[xii] Robert Nozick, Anarchie, État et Utopie, Presses Universitaires de France, 2008, p. 204.
[xiii] James Gwartney, Robert Lawson, Joshua Hall et Ryan Murphy, op. cit., note 4, p. 21.
[xiv] Singapour arrive au deuxième rang dans l'indice EFW, mais n'atteint que la catégorie « partiellement libre » (au milieu de l'échelle) dans l'indice des droits politiques et civils de la Freedom House. Voir Freedom House, Reports, Freedom in the World, Excel Data, 2018.
[xv] C'est un argument de Milton Friedman: voir op. cit., note 1, chapitre 1, notamment p. 10.
[xvi] Ibid.
[xvii] À ce sujet, voir Ronald Coase, « The Problem of Social Cost », Journal of Law and Economics, vol. 3 (octobre 1960), p. 1-44; ainsi que James M. Buchanan et William Craig Stubblebine, « Externality », Economica, vol. 29, no 116, 1962, p. 371-384.
[xviii] L'indice Gini mesure l'égalité de la distribution du revenu entre 0 (égalité totale) et 1 (une seule personne reçoit tous les revenus).
[xix] Les données sur le coefficient de GINI (exprimés ici de 0 à 100) proviennent de la Banque mondiale, Indice GINI (estimations de la Banque mondiale), 2018.
[xx] Vito Tanzi, Termites of the State: Why Complexity Leads to Inequality, Cambridge University Press, 2018. Voir aussi le recensement de ce livre de Pierre Lemieux dans l'édition automne 2018 de Regulation (à venir).
[xxi] Voir Gerald Auten et David Splinter, « Income Inequality in the United States: Using Tax Data to Measure Long-term Trends », novembre 2017. Philip Magness résume les résultats préliminaires d'une recherche avec Vincent Geloso, John Moore et Phil Schlosser sur son blogue personnel : « Income inequality in the United States: it's flatter than you probably realize », 1er mai 2018. L'idée que la liberté économique accroît l'inégalité se retrouve dans Thomas Piquetty, Le capital au XXIe siècle, Éditions du Seuil, 1913. Pour une brève critique de Piquetty, voir David R. Henderson, « An Unintended Case for More Capitalism », Regulation, vol. 37, no 3, 2014, p. 58-61.
[xxii] Voir Jeremy Greenwood et al., « Marry Your Like: Assortative Mating and Income Inequality », American Economic Review, vol. 104, no 5, 2014, p. 348-353.
[xxiii] Branko Milanovik, « Global Income Inequality in Numbers: in History and Now », Global Policy, vol. 4, no 2, mai 2013, p. 198-208. (Traduction de l'auteur.)
[xxiv] Joan Robinson, Essays in the Theory of Employment, Basil Blackwell, 1947, p. 158. (Traduction de l'auteur.)
[xxv] Voir Anthony de Jasay, Social Justice and the Indian Rope Trick, Liberty Fund, 2014. Pour un compte rendu et une critique, voir Pierre Lemieux, « The Valium of the People », Regulation, vol. 39, No. 1, 2016, p. 53-56.
[xxvi] Friedrich A. Hayek, Droit, législation et liberté, vol. 1 : Règles et ordre, Presses Universitaires de France, 1985, notamment le chapitre 3. Du même auteur, voir également La route de la servitude, Presses Universitaires de France, 1985.
[xxvii] Ibid, p. 67.
(*) Pierre Lemieux est professeur associé au Département des sciences administratives de l'Université du Québec en Outaouais et Senior Fellow à l'Institut économique de Montréal. Il vient de publier "What's wrong with protectionism?" (Rowman & Littlefield)
Cette note, à laquelle a collaboré Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques, a été rédigée pour l'Institut économique de Montréal (IEDM) et est diffusée en Europe par l'Institut économique Molinari (IEM).

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