Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 mars, 2007

La gauche fossilisée

Avec le sociologue Mathieu Bock-Côté et le journaliste Alain Dubuc, Marie-France Bazzo discute du retour d’un certain conservatisme et de la place qu’occupe désormais la droite au Québec.

29 mars, 2007

L’esprit politique et la justice

André Dorais

L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris. Jean-Baptiste Colbert, contrôleur des finances sous Louis XIV

Le politicien est épris de justice, mais encore faut-il savoir laquelle. On doit se méfier de trop généraliser à cet égard, car l’opinion de chacun puise de différentes sources. On peut néanmoins distinguer des tendances. Plusieurs en ont une conception dualiste : individuelle et collective, morale et politique, religieuse et séculière. Diverses combinaisons de cette dualité sont envisageables : individuelle et morale, mais plutôt religieuse que séculière tout en faisant place à un autre ordre de justice, plutôt politique et laïque; individuelle, morale et séculière d’une part, religieuse et collective d’autre part, etc.

D’autres individus ont une conception moniste de la justice. Pour eux, la tendance est à mettre la religion partout ou, au contraire, nulle part. Au-delà de cette différence, la justice varie d’une conception religieuse à l’autre, de même que d’une conception laïque à l’autre. D’ailleurs les différences intra catégorielles (religion vs religion ou laïque vs laïque) sont souvent plus significatives que les différences inter catégorielles (religieuse vs laïque). Par exemple, d’une conception moniste et laïque de la justice, morale et politique ne font qu’un, mais l’opinion dont on s’en fait peut varier diamétralement d’un individu à l’autre dans la mesure où on la conçoit davantage d’un point de vue collectif ou individuel. Le dualisme, comme le monisme, en cette matière possède sa part de danger, mais celui-ci relève essentiellement d’une conception collectiviste de la justice, soit une conception qu’on tente d’imposer à tous.

Collectivisme vs individualisme

Un croyant qui considère la morale comme étant de nature religieuse, mais individuelle, constitue généralement moins une menace pour autrui qu’un croyant cherchant à le convertir par tous les moyens sous le prétexte de faire respecter le dogme. De même, un athée qui considère la morale comme étant de nature individuelle, tout en considérant la politique comme étant de nature collective, peut être dangereux pour autrui non pas parce qu’il est athée, mais parce qu’il promeut une conception collectiviste de la justice. En ce sens, on peut le qualifier de croyant en une «morale politique». Parce que toute morale collective cherche à s’imposer par la force au besoin, elle est rejetée par le sage qui voit là une contradiction dans les termes et une perversion de la morale. Pour lui, le problème n’est pas le croyant, mais le croyant en une morale collective, aussi bien religieuse que séculière.

La morale religieuse peut être définie comme étant la partie normative d’une religion qui a trait aux rapports humains. À l’instar de la morale séculière, tant que la morale religieuse ne regarde que l’individu qui y adhère volontairement, elle ne comporte aucun danger pour autrui. Ce n’est que lorsque les préceptes des uns sont imposés aux autres que la coopération humaine décline et la pauvreté s’accroît. Bien que l’autorité religieuse utilise à l’occasion des moyens indignes d’une morale pour faire respecter sa doctrine, on peut néanmoins se réjouir qu’elle ne soit pas pourvue, du moins dans la majorité des pays du monde, d’un pouvoir coercitif. On ne peut en dire autant de la morale politique (politisée, collectiviste).

De l’éthique au politique

Essayé de convertir les esprits n’est pas un mal, mais les moyens utilisés pour y parvenir peuvent l’être. C’est le cas de ceux utilisés par la politique. Celle-ci est essentiellement une éthique collectiviste, soit une morale qu’on tente d’imposer à tous par l’entremise de la taxation, l’imposition et la démagogie. Bien que les morales du monde présentent chacune un contenu différent, la plupart d’entre elles possèdent un tronc commun qui dénonce la violence, l’agression, la fraude, le vol et le mensonge. Ces interdits sont facilement acceptés par la majorité des gens jusqu’au jour où ils consentent à la morale politique, représentée par l’État, qui les définit autrement pour les utiliser à leur insu. Ce processus est tellement imprégné dans les esprits qu’une majorité croit, au contraire, qu’il est effectué dans son propre intérêt.

À l’instar de toute morale, la politique n’est fondamentalement rien d’autre qu’un ensemble de normes ayant trait aux rapports humains. Sa principale distinction n’est pas tant l’originalité des normes qu’elle véhicule que leur caractère coercitif. Et justement parce qu’elle procède ainsi, elle perd toute légitimité. Une morale digne de ce nom ne s’impose qu’à soi-même. Utiliser la force nécessaire pour se défendre est une chose, mais l’utiliser pour arriver à ses fins en est une autre. La taxation et l’imposition entrent dans cette dernière catégorie puisqu’on n’a pas le choix de s’y soumettre. Qu’une majorité y consente ne les légitime pas davantage, car la légitimité ne provient pas d’un nombre, aussi important soit-il. L’erreur est de penser que la politique est indispensable. Il existe d’autres morales, plus légitimes et plus efficaces quant au maintien de la sécurité et à leur potentiel de collaboration humaine.

De l’économique au politique

L’illégitimité de la politique conduit à son inefficacité, c’est-à-dire qu’elle nuit davantage qu’elle n’aide à la coopération humaine. Toute la question de l’efficacité des échanges est subordonnée à celle de leur légitimité. En d’autres mots, l’économie est subordonnée à l’éthique. Plus celle-ci est collectivisée, moins celle-là est efficace.

L’homme d’affaires et le politicien cherchent tous deux à servir la population, mais les moyens utilisés par chacun sont diamétralement opposés. L’un, offre produits et services en utilisant ses propres économies dans l’espoir d’en tirer profit, l’autre, taxe et impose autrui d’abord et tente ensuite de lui rendre service. Le premier a tout à perdre, alors que le second uniquement son job. Celui-ci, comme la majorité de la population, considère la méthode de celui-là ou bien inapplicable aux services qu’il tente de rendre, ou bien inférieure à la sienne. Le politicien ne remet pas en question la légitimité des moyens qu’il utilise, car il les considère indispensables et établis depuis longtemps. À moins d’une crise, qu’il a souvent lui-même provoquée mais dont il est aussi souvent incapable de reconnaître, tout ce qu’il se demande se résume à savoir comment mieux redistribuer les richesses, ou encore jusqu’où peut-il étendre son champ d’activités.

Le politicien se replie sur sa conception erronée de la justice en redéfinissant la signification des mots pour cacher la nature coercitive des moyens qu’il utilise. Il emprunte non seulement à la morale, mais aussi à la religion, à tel point qu’on peut dire qu’il promeut une religion sans Dieu. En effet, il s’exprime souvent par métaphore, cherche à inculquer ses préceptes à la population et à établir la providence sur terre par l’entremise de la taxation. À ses yeux, cette façon de servir est plus noble que celle de rechercher un profit qu’il associe aux gens de moindre envergure. Pourtant, son travail dépend entièrement de l’argent qu’il leur soutire. Il prétend payer des impôts, alors qu’il en vit. Il omet de dire la vérité. Il vit de la coercition, mais la qualifie de positive. D’ailleurs, pratiquement tout ce qu’il fait est qualifié de positif. Il est juge et partie. Or, il ne suffit pas de qualifier une action de positive pour qu’elle le devienne. La pensée magique devrait être laissée aux enfants, mais il appert qu’il y ait encore beaucoup d’adultes qui s’en contentent pour justifier l’imposition et la taxation.

Aider son prochain est digne de mention, mais l’aider en soutirant d’abord l’argent d’autrui lui enlève toute légitimité, car l’aide est venue accompagnée d’une nuisance. Nuisance bien pire que l’aide apportée, car elle relève d’une idée du bien imposée à autrui, qui en avait probablement une autre conception. De plus, une nuisance ne vient jamais seule. On ne soutire pas le fruit du travail d’autrui sans qu’il y ait de conséquences qui se répercutent ailleurs. Un exemple succinct permettra d’illustrer ce point.

Au Québec, depuis quelques années, on a établi des garderies «publiques» sous le prétexte d’aider les familles. Grâce aux subventions gouvernementales, c’est-à-dire au financement obligé des contribuables, il s’ensuit des coûts moins élevés pour les familles qui utilisent lesdites garderies. Certaines de ces familles, aux pratiques minoritaires, demandent une nourriture particulière pour leurs enfants étant donné leur croyance religieuse. On fait donc une fois de plus appel aux contribuables, car la liberté de religion est inscrite dans la Charte. Des gens traitent alors lesdites familles de mal adaptées à leur société et il s’ensuit une tension entre certains groupes d’individus.

Les demandes minoritaires sont en soi inoffensives, bien qu’elles puissent être coûteuses, surtout dans un environnement qui ne s’y prête pas. En toute justice, les choix de chacun et les coûts qui s’y rattachent devraient être assumés par ceux qui les effectuent plutôt que les contribuables. Toutefois, le même argument s’applique au financement obligé des garderies. En effet, cette façon de procéder relève moins de la volonté de chacun que de la morale politique imposée à tous. Celle-ci constitue la source du problème, alors c’est elle qui devrait être remise en question. La même demande adressée à une garderie se finançant uniquement auprès de ses utilisateurs ne soulèverait l’ire de personne. Malheureusement, le gouvernement persiste et signe en justifiant ses choix et sa coercition au nom de son idée de la morale. Cette conception utilitariste et surtout collectiviste de la justice constitue un cercle vicieux qui tend à se généraliser à tous les secteurs d’activités.

Les calculs utilitaristes des uns ne peuvent d’aucune manière attribuer une légitimité à l’imposition et à la taxation, car celles-ci visent d’autres personnes qui n’ont rien demandé, rien fait de mal et qui ne sont pas moins solidaires que les autres. La ruse de la morale politique, particulièrement en démocratie, est précisément de se présenter comme une morale, alors qu’elle en est tout le contraire dans la mesure où on la conçoit comme étant une question strictement individuelle. L’imposition et la taxation ne constituent qu’une forme plus subtile de vol et doivent être traitées comme tel. «Ne pas tuer», «ne pas voler» et les autres interdits susmentionnés constituent des principes civilisateurs qui ne devraient souffrir aucune exception. La difficulté est de les reconnaître sous différents habits.

Une justice distributive fondée sur la coercition est aveugle, car une plus grande richesse est possible pour tout le monde sans son aide. La taxation et l’imposition font partie d’une vision collectiviste de la justice, où les privilèges des uns s’obtiennent au détriment des autres. Sa mise en pratique donne rapidement des résultats, mais avec le temps elle conduit uniquement à partager la pauvreté. Par conséquent, plus on en réduira la portée, plus on en bénéficiera; l’idéal étant de l’abandonner.

28 mars, 2007

Appel à tous

Il faut profiter du vent de changement qui souffle présentement sur le Québec pour promouvoir des valeurs de liberté de choix et de responsabilisation des individus. Les étatistes, appuyés par les groupes d’intérêts depuis 30 ans, ont maintenu les Québécois dans la médiocrité. Aussi, malgré ses nombreux atouts le Québec est une province pauvre qui s’appauvrit.

La vague adéquiste, appuyée par la génération des 18-34 ans (selon les sondages 49% des 18 à 34 ans appuient l’ADQ), est une indication claire de la volonté de changement de ceux qui géreront le Québec de demain. Cette génération réalise pleinement qu’elle doit tout sacrifier pour satisfaire l’appétit insatiable d’un état obèse, incapable de s’imposer une diète.

Afin d’appuyer cette vague de changement, j’aimerais lancer un site internet pour promouvoir l’éducation économique au sens large (responsabilité individuelle, autonomie, libre marché, etc.) et dénoncer l’interventionnisme toujours plus envahissant des gouvernements. Je crois que les blogues et les sites internet conventionnels sont nécessaires et utiles, mais ne rejoignent pas suffisamment l’ensemble de la population.

Le succès de Les Têtes à Claques, Les Gais Lurons et Parodie me motive à lancer un site .tv sur lequel on trouverait de courts sketches/entrevues éducatifs et humoristiques faisant la promotion des idées Libérales et dénonçant les politiques gouvernementales mal avisées.

Je cherche des créateurs dynamiques et entrepreneurs intéressés à participer à un tel projet. J’offre en échange de financer la conception, l’hébergement et la gestion du site. C’est une excellente occasion de développer ses talents de communicateur et de se faire connaître auprès du public.

Si ce projet vous intéresse ou que vous connaissez quelqu’un possiblement intéressé, laissez-moi un message sur le blogue ou envoyez-moi un courriel.

Vos commentaires et suggestions seront appréciés.

27 mars, 2007

La victoire de ceux qui paient la note


René Vézina
Blogue à part
Observateur et commentateur privilégié de l’économie québécoise depuis plus de 20 ans, René Vézina fait le point sur un monde en évolution constante. Il jette un regard critique sur les événements et les vulgarise pour faire ressortir les enjeux cachés.

LesAFFAIRES.com, Posté le 27 mars 2007 à 06:09 AM


La débarque des groupes d'intérêt (bis)

Il y a quelques semaines, j'ai écrit, sur ce blogue, un texte intitulé « La fin des groupes de pression ». Le résultat d'hier vient de confirmer cette analyse.

Certains vous diront que la montée fulgurante de l'ADQ représente un radical virage à droite de l'électorat québécois.

Non. Comme d'habitude, le Québec a choisi l'extrême centre. Les gens ont simplement exprimé plusieurs désenchantements, le premier étant dirigé contre la place grandissante et disproportionnée des groupes d'intérêt dans notre société. Le Québécois moyen n'appartient qu'à un seul club : le Club Price. Or, à écouter l'ensemble des médias, l'univers composé est composé de groupes, syndicaux, patronaux, écolos, etc., qui prennent toute la place et parlent, la main sur le coeur, au nom du bien public. J'ai compris que la montée de l'ADQ était sérieuse il y a quelques jours, quand Claudette Charbonneau et consort ont appelé désespérément leurs membres à ne pas voter pour l'ADQ. Ils savaient. Il a bien fallu que des syndiqués appuient Mario Dumont pour qu'il obtienne un si fort pourcentage (31 %) du vote populaire !

Hier, c'est le citoyen discret qui a élevé la voix. Il ne se reconnaît pas dans ces lobbys et a voté pour le parti le moins noyauté. Le résultat est-il encourageant ? Non plus. Le populisme a ses limites. Les thèses faciles sont attirantes mais risquées. En plus, un gouvernement minoritaire a tendance à vouloir rapidement plaire. Attendez-vous à voir pleuvoir les cadeaux alors que l'état des finances publiques exige de la rigueur. Et cette fracture entre Montréal et les régions sert mal le Québec, qui ne peut se permettre des déchirements alors que le reste de la planète, elle, roule à toute vitesse.

Le peuple a parlé. Avec stupeur, le Plateau vient de le découvrir. Fallait-il vraiment une élection pour comprendre le ras-le-bol de ceux qui se lèvent tôt le matin pour aller gagner leur vie ?

25 mars, 2007

Le sondage du magazine nagg™

Les lecteurs du magazine nagg™ voteront en masse pour l’ADQ.
PartiPourcentage
L’ADQ47%
Le PLQ15%
Le PQ13%
Le Parti Vert2%
Québec Solidaire8%
Indécis5%
Je ne voterai pas10


Malheureusement, les lecteurs du magazine nagg™ ne forment pas un échantillon représentatif des Québécois. Les derniers sondages pointent vers un gouvernement minoritaire libéral. Dans ce cas, l’ADQ détiendra la balance du pouvoir.

Il est intéressant de noter que l'appui au parti de Mario Dumont décroît avec l'âge. Les plus de 55 ans sont les moins susceptibles de voter pour l'Action démocratique (25 %), tandis que les 18 à 34 appuient l'ADQ à 49 %.

Enfin, les 18-34 ans auront une voie à Québec. Il n’était pas trop tôt car les dinosaures de l’étatisme sont en bonne voie de détruire complètement le potentiel économique du Québec pour les prochains 50 ans. Sans le sérieux coup de barre préconisé par l’ADQ, les 18-34 ans seront considérablement plus pauvres que les trois ou quatre générations précédentes.

La pensée magique (8)

Au pays de la pensée magique les démagogues sont roi.

La pensée magique (7)

Au pays de la pensée magique les « Vers et solitaires » sont roi.

23 mars, 2007

La pensée magique (3)

Au royaume de la pensée magique les étatistes sont rois.

Incroyable, mais vrai !

Pierre Duhamel

L'Actualité, le 23 mars 2007

6 milliards de plus…

Le Québec est fauché. C’est encore pire que je pensais.

La Presse fait état d’une dette cachée de 6 milliards de dollars accumulée depuis 10 ans au Fonds de conservation et d’amélioration du réseau routier (FCARR). Incapable d’entretenir le réseau routier et de maintenir son déficit à zéro, le Québec a tout simplement décidé d’emprunter pour patcher les trous et mettre de l’asphalte. Cette dette n’apparaît même pas dans les états financiers du gouvernement.

C’est l’équivalent de se procurer une nouvelle carte de crédit pour payer l’épicerie. La carte de crédit du ministère du Transport atteindra 10 milliards de dollars dans trois ans.

Il est peut-être temps que le Québec apprenne à vivre selon ses moyens. Tout le monde rouspète et menace dès qu’on laisse entendre qu’il fait couper quelque part. Pire, il est même interdit d’ajuster à l’inflation les frais de scolarité ou les tarifs des services de garde.

Curieusement, ceux qui sont les premiers à crier au scandale dès qu’on touche aux vaches sacrées nous parlent constamment d’indépendance, d’émancipation ou de maturité collective.

Ce discours-là a ruiné le Québec qui est de plus en plus dépendant des fonds provenant des autres provinces. De plus en plus prisonnier d’une dette monstrueuse.

20 mars, 2007

Réaction au budget fédéral 2007


Trois dollars de dépenses pour chaque dollar en baisse d’impôt!

Candiac, le 19 mars 2007 – La Ligue des contribuables du Québec déplore que le gouvernement fédéral ait choisi de dépenser son gargantuesque surplus budgétaire plutôt que de rendre aux contribuables, par le biais de baisses d'impôt substantielles, tout cet argent perçu en trop.

Dans les faits, les dépenses du gouvernement ne cessent de croître à un rythme effréné. En 2006-07, elles ont augmenté de 7,9%, soit de 13,8 milliards $. En 2007-2008, le gouvernement prévoit accroître ses dépenses d’un autre 10,6 milliards $ tandis qu’il réduira les impôts de seulement 3,2 milliards $. C’est trois dollars dépensé pour chaque dollar en baisse d’impôts!

Si le gouvernement fédéral agissait de manière responsable, tous les contribuables profiteraient d’un allègement appréciable de leur fardeau fiscal, une mesure qui serait également providentielle pour la croissance économique au pays. C’est pourquoi la Ligue des contribuables demande au gouvernement de faire preuve de discipline en limitant dorénavant la croissance des dépenses au taux combiné d’inflation et d’augmentation de la population. Si cette seule recommandation avait été suivie en 2006-2007, le gouvernement aurait épargné 9 milliards $ de plus.

« Il ne fait donc aucun doute que le gouvernement avait la marge de manœuvre nécessaire pour alléger substantiellement le fardeau fiscal de tous les citoyens. Ce budget est extrêmement décevant parce qu’il ne comporte que des baisses d’impôts timides et qui ne profitent pas à tous les contribuables, commente Claire Joly, directrice générale de la Ligue. Pourtant, l’importance des surplus nous indique que nous sommes surtaxés et surimposés. C'est une situation qui doit être corrigée le plus rapidement possible. Tout d’abord, parce que cet argent appartient aux contribuables à qui il a été prélevé en trop, mais aussi parce que les politiciens qui se retrouvent avec des surplus semblent incapables de résister à la tentation de les dépenser ».
***
La Ligue des contribuables du Québec est un organisme non partisan et sans but lucratif qui a comme mission défendre l’intérêt des contribuables de la province. La Ligue dénonce le gaspillage de fonds publics et demande un allègement du fardeau fiscal. Nous collaborons à l’occasion avec la Canadian Taxpayer Federation (Fédération canadienne des contribuables) sur des questions relatives aux politiques fiscales et budgétaires du gouvernement fédéral. Les données utilisées dans l’élaboration de ce document proviennent de la CTF.
- 30 -
Renseignements :
Claire Joly, directrice générale
Ligue des contribuables du Québec
514-666-6372
cjoly@soscontribuables.ca
http://www2.blogger.com/www.soscontribuables.ca

19 mars, 2007

Le Budget Fédéral



René Vézina
Blogue à part
Observateur et commentateur privilégié de l’économie québécoise depuis plus de 20 ans, René Vézina fait le point sur un monde en évolution constante. Il jette un regard critique sur les événements et les vulgarise pour faire ressortir les enjeux cachés.

LesAFFAIRES.com, Posté le 18 mars 2007 à 19:02 PM

Nous serons bientôt plus riches, ou moins pauvres : aperçu du budget Flaherty

Le Père Noël arrive en même temps que le printemps, cette année.

Il s’appelle Jim Flaherty, c‘est le ministre fédéral des Finances et il va présenter dans quelques heures un budget plein de cadeaux. Évidemment, c’est plus facile de jouer au grand seigneur quand on nage dans les surplus, et ça adonne bien : on va encore annoncer un excédent de plusieurs milliards $ à Ottawa.

Pour le Québec, le moment promet d'être historique. La révision des critères de la péréquation peut se traduire par un chèque plus gros d’un milliard et demi $. Après des années de discussions et de tiraillages, on semble être déterminé à neutraliser le déprimant déséquilibre fiscal. Sans compter quelques centaines de millions de plus pour les transferts sociaux, etc.

Si c’est le cas, ici tout le monde sera content, à part, peut-être, le PQ : quelle que soit l’ampleur des annonces, le ministre Flaherty passera au tordeur. S’il retourne moins d’argent, on va l’accuser de délaisser le Québec, s’il est généreux, on va crier au vol d’élections.

N’empêche. Avec Hydro-Québec qui verse de son côté un dividende beaucoup plus riche, les finances québécoises vont enfin être plus ensoleillées... pour un temps. Attendez-vous à voir pleuvoir les demandes de toutes sortes, hausses ici, gratuité là. Il faudra se rappeler que ce chèque du fédéral nous vient en fait de l’Alberta et de l’Ontario, là où les gens paient plus d’impôts parce que leur économie est plus solide. C’est dur sur l’ego, mais nous vivons sur le bras de nos voisins.

Les entreprises devraient aussi avoir droit à quelques allègements, touchant notamment la réduction de la taxe sur le capital, par exemple, si M. Flaherty est bien disposé.

Les contribuables, eux, devraient gagner davantage. Le menu présumé comprend :

- la confirmation du fractionnement des revenus de retraite entre conjoints

- une baisse d’impôts généralisée, par la hausse de l’exemption personnelle de base de même qu’un ajustement des taux d’imposition

- possiblement un nouveau crédit pour les bas salariés

- et, qui sait ? peut-être une réduction de la taxe sur les gains en capital, comme l’avait promis le parti conservateur avant les dernières élections.

Encore faudrait-il que ce budget, lui, soit adopté. Et comme on s’attend au déclenchement imminent d’élections fédérales, rien n’est moins sûr. Compte tenu des enjeux, il serait très frustrant de revenir encore une fois à la case départ.

17 mars, 2007

Ignorance ou opportunisme ?

Monsieur Jean Paré, journaliste et écrivain, exprime des vérités que les politiciens ne comprennent pas ou ignorent par opportuniste politique.



16 mars, 2007

Les files d’attente symbole d’égalité

Depuis toujours, le libre marché demeure le meilleur moyen de satisfaire les besoins des gens. Le système de santé est devenu un monstre incapable de gérer les activités les plus simples comme les listes d’attente. Médicina, une entreprise privée, a vu là une opportunité. Moyennant rétribution, Médicina offre aux gens en attente de leur trouver un rendez-vous en moins de 72 heures.

Les politiciens ont immédiatement dénoncé cette initiative qui met en évidence les lacunes du système de santé. Après tout, les files d’attente sont devenus le symbole de l’égalité de tous les Québécois comme dans les bons vieux régimes socialistes d’une autre époque.

Si les politiciens faisaient appel au privé au lieu de le dénoncer, les problèmes et les coûts du système de santé seraient grandement diminués.


Gracieuseté d'ygreck

14 mars, 2007

La pensée magique des politiciens

La panacée
Le Journal de Montréal, p. 28 / Nathalie Elgrably, 08 mars 2007

Depuis le début de la campagne électorale, pas une journée ne s'écoule sans que les candidats me rappellent le rôle du père de la mariée dans le film Le mariage de l'année (version française de My Big Fat Greek Wedding). Tout comme ce dernier qui affirmait que le Windex était un remède miracle à tous les problèmes, nos candidats ont également leur panacée: l'injection de fonds!

Qu'il soit question de l'accès aux soins de santé, du décrochage scolaire, du déficit des universités, de la crise forestière, de l'accès à la propriété, des places en garderie, du manque de relève dans le secteur agricole, des pertes d'emplois dans l'industrie textile, du développement régional, des défis que posent l'environnement ou du développement de sources d'énergies alternatives, l'unique remède qu'ils proposent est d'injecter encore et toujours plus d'argent. Madame David croit même qu'il suffit d'une enveloppe budgétaire de 10 millions $ pour vaincre l'homophobie!

À écouter les candidats, tout ne serait qu'une question de financement. Ils ne se distinguent ni par leurs idées novatrices, ni par leur conception de la société québécoise. Seuls les secteurs qu'ils proposent d'aider et les montants qu'ils comptent injecter les différencient. Or, il faut avoir une vision réductrice du fonctionnement de l'économie et une bien mauvaise compréhension de la nature humaine pour voir dans l'injection de fonds publics un remède universel. Le fiasco de l'usine Gaspésia n'est-il pas la preuve éloquente que l'argent n'est pas la solution miracle?

Les véritables causes

Plutôt que de délier sans compter les cordons de leur bourse, les candidats auraient tout intérêt à s'interroger sur les véritables causes des problèmes que rencontre le Québec. Les solutions logiques et efficaces n'en seront que plus faciles à identifier.

Ils pourraient, par exemple, tenter de comprendre pourquoi les jeunes boudent l'industrie laitière. Ils découvriraient alors que ce n'est pas le manque d'intérêt qui décourage la relève, mais bien le fait qu'elle doive débourser près de 1,5 million $ simplement pour acheter des quotas laitiers, lesquels sont le produit du système de gestion de l'offre présentée par le passé comme étant une politique d'aide aux agriculteurs! Ce n'est pas de fonds dont le secteur agricole a besoin, mais plutôt d'un gouvernement qui cessera d'être un handicap!

Dans le domaine de la santé, l'histoire a montré que l'injection de millions n'améliore pas le système. Il est donc temps de se questionner sur le monopole de l'État dans ce domaine. Rien ne peut inciter un monopole à être plus efficace, et le secteur hospitalier ne fait pas exception. Le problème fondamental de la sous-performance du réseau de la santé est l'absence de concurrence, et lui allouer des sommes supplémentaires n'y changera rien!

Quant aux difficultés d'accès à la propriété, un prêt sans intérêt, réservé aux familles avec enfants de moins de 6 ans, est une mesure insipide. Au lieu de vider les poches des contribuables pour ensuite leur accorder une aide minable, les candidats devraient plutôt envisager une sérieuse refonte du système fiscal et comprendre que les travailleurs faiblement taxés réclament peu d'aide gouvernementale.

Un véritable leader

Il serait rafraîchissant de voir les candidats se questionner sur les véritables causes des problèmes soulevés précédemment. Promettre des enveloppes budgétaires est la solution facile. Un véritable leader, capable de grands changements, ne se contente pas d'un remède passe-partout: il cherche l'origine des maux et adopte la meilleure thérapie possible.

Messieurs les candidats, auriez-vous l'obligeance de cesser de dilapider l'argent des contribuables en mesures stériles pour enfin partir en quête de solutions efficaces? Les Québécois le méritent bien!

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
Nathalie Elgrably est économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

13 mars, 2007

Transport en commun à vitesses multiples

La congestion automobile de la région de San Francisco est l’une des pires du continent. Les transports publics sont déficients et dispendieux. Les divers niveaux de gouvernement sont impuissants à résoudre le problème. Ils taxent les résidents en fonction du coût des promesses électorales mais, les résultats se font toujours attendre.

Il est évident que le problème des transports publics découle du fait qu’ils sont gérés par des politiciens et des bureaucrates. En Californie comme au Québec, les critères de décision - satisfaire les groupes d’intérêt, obtenir des votes, grossir les budgets, etc. - sont choisis pour optimiser la comptabilité politique. Pour gérer un système de transport public il faut plutôt miser sur des critères d’efficacité, de coûts et de qualité.

Les entreprises les plus dynamiques de la vallée, Google, Yahoo et eBay, ont décidé d’agir et fournissent un service de transport en commun à leurs employés. Ceux de Google bénéficient de véhicules modernes fonctionnant au biodiésel, climatisés et équipés d’accès sans fils. En prime, ceux qui le désirent peuvent transporter leur bicyclette.

Les statistiques sont impressionnantes :

  • 32 autobus biodiésels
  • 1200 employés
  • 132 voyages par jour
  • 40 points de services
  • Un circuit de 368 kilomètres
  • 7 000 kilomètres par jour


.....et c’est gratuit. À titre de comparaison, le circuit du service de train rapide de la vallée n’a que 166 kilomètres.

Voilà un bel exemple de la plus grande efficacité du privé.

Au Québec, paradis de l’étatisme, personne n’ose parler de la privatisation du transport public, ce ne serait pas rentable politiquement. En attendant, les transports publics demeurent déficients et de piètre qualité. La congestion routière, fait perdre des centaines de milliers d’heures aux travailleurs de la grande région de Montréal et les condamne à s’empoisonner sous un nuage de pollution.

12 mars, 2007

Une campagne téléréalité

Une campagne électorale à l’image de Loft Story et d’Occupation double. Un spectacle en temps réel où tout le monde (politiciens, journalistes, artistes, syndicats) essaient de planter tout le monde. Le dernier qui restera debout sera élu premier ministre le 26 mars prochain.

Gérard D. Laflaque a le mérite de nous arracher un sourire tout en nous ramenant à la réalité.



Laflaque Publicite Abus Jeux Politique
envoyé par mediawatchqc

11 mars, 2007

Productivité et société

Michel Kelley-Gagnon utilise l'agriculture pour démontrer que, loin d'être dramatique, l'augmentation de la productivité et le déplacement des emplois qui en découle sont des phénomènes bénéfiques pour la société.

10 mars, 2007

La saison des impôts

En écoutant ce court vidéo, remplacez "New Jersey" par "Québec" et "Governor" par "Premier Ministre", et vous verrez que cette chanson s'applique parfaitement au Québec.

09 mars, 2007

La pensée magique avant tout !

Depuis le début de la campagne les médias parlent beaucoup de l’orientation sexuelle d’André Boisclair, de l’attitude apparemment arrogante de Jean Charest ou de la non-équipe de Mario Dumont. Ils parlent aussi des nombreuses promesses électoralistes des partis en santé, en éducation, en conciliation travail-famille et surtout de la sempiternelle question de la souveraineté. Personne ne semble vouloir parler de la seule question qui compte vraiment : l’économie léthargique québécoise. Mais, comment va-t-on payer pour toutes ses promesses qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars. C’est à croire que pour les politiciens l’économie se résume à promettre des subventions. Voilà bien la preuve qu’au Québec on est prisonnier de la pensée magique.

Heureusement, certains journalistes, dont Claude Picher, ont le courage de dénoncer l’état lamentable de l’économie québécoise.

Personne n'en parle

5 mars 2007 - 09h24
La Presse
Claude Picher


Des cinq grandes régions du Canada, c'est le Québec qui affiche le taux de croissance économique le plus faible depuis 10 ans.

Cette année, le produit intérieur brut (PIB) du Québec ne représentera plus que 19,6 % du PIB canadien, un plancher historique. Par rapport à leurs voisins, les Québécois s'appauvrissent constamment.

En 1998, le PIB par habitant, au Québec, se situait à 85,6 % du niveau canadien; aujourd'hui, il n'est plus que de 79,6 %. Des 50 États américains, il n'y en a que deux, le Mississippi et la Virginie-Occidentale, où le niveau de vie est plus bas qu'au Québec. Vous n'avez pas beaucoup entendu parler de cela depuis 10 jours.

L'investissement est en chute libre au Québec. L'an dernier, les immobilisations en machines et matériel, investissements cruciaux pour la création d'emplois et de richesse, ont atteint un famélique 19 milliards, sur un total canadien de 102 milliards. Cela représente 18,9 % du total canadien, contre 19,3 % un an plus tôt et 20,2 % en 2004. Pas un mot là dessus depuis 10 jours.

Le marché du travail n'est pas en bon état de santé. Dans le secteur manufacturier, le Québec perd 25 000 emplois par année depuis quatre ans, et tout indique que les chiffres de 2007 seront aussi noirs.

Certes, les emplois perdus sont remplacés par d'autres, mais ces milliers de pertes signifient autant de drames personnels. Le Québec compte 315 000 chômeurs, Le taux de chômage québécois, à 7,7 %, demeure nettement supérieur à la moyenne canadienne de 6,2 %.

Encore faut-il dire que les chiffres québécois contribuent à faire grimper la moyenne. En réalité, dans le reste du Canada, le chômage se situe à 5,7 %. Un autre sujet dont personne ne parle depuis 10 jours.

Le Québec, qui dégageait traditionnellement d'importants surplus dans ses échanges internationaux, est tombé depuis deux ans dans le rouge à ce chapitre.

En 2006, le déficit commercial a atteint un record de 10 milliards. Plus inquiétant : ce trou survient alors que l'économie des États-Unis, premier client du Québec, est en bonne santé. Les exportations québécoises, qui comptaient pour 19 % du total canadien au début des années 90, ont fondu aujourd'hui à 16,5 %. Personne n'en parle depuis dix jours.

Malgré les baisses d'impôts, le travailleur québécois demeure nettement plus taxé que les autres Canadiens. À un niveau de revenu de 45 000 $ (nous ne parlons pas ici de millionnaires), le Québécois paie 4800 $ de plus que l'Ontarien en impôts sur le revenu. C'est 92 $ par semaine de plus pour épargner ou dépenser. Si le revenu se situe à 60 000 $, l'écart grimpe à 6500 $. Rien, pas un mot là-dessus depuis 10 jours.

La construction stagne. En 2006, la valeur des permis de construire au Québec a grimpé de 5 % par rapport à l'année précédente. C'est bien. Mais dans le reste du Canada, la hausse a été deux fois plus rapide, à 9,9 %. Le Québec ne compte plus que pour 13,8 % de la valeur des permis de construire émis dans l'ensemble du pays.

C'est encore pire dans la construction résidentielle, où le nombre de mises en chantier a reculé de 41 300 à 39 500 unités en 2006. Même s'il abrite près de 24 % de la population canadienne, le Québec ne compte plus que pour 20 % des mises en chantier. Rien là-dessus non plus.

Les finances publiques québécoises se sont améliorées, mais elles demeurent fragiles. Les ministres des Finances ne parviennent à équilibrer leurs budgets qu'au prix de contorsions comptables, ce qui leur vaut d'ailleurs les réprimandes du vérificateur général.

Et quand ces contorsions ne suffisent pas, on se contente d'espérer une hausse des transferts fédéraux. La dette dépasse les 125 milliards, ce qui est énorme pour une société de 5,8 millions de contribuables, dont 41 % ne paient pas d'impôts.

Les automobilistes roulent sur des routes défoncées, le système de santé est au bord de l'anarchie, les universités crient famine, mais les Québécois paient chaque année huit milliards en intérêts sur la dette de leur gouvernement provincial. Je n'ai pas ouï grand-chose sur le sujet depuis 10 jours.

Après 10 jours de campagne, il serait peut-être temps de lâcher un peu le hidjab au soccer et l'orientation sexuelle des candidats, voire la tenue d'un troisième et pourquoi pas d'un quatrième référendum, toutes questions fondamentales pour l'avenir du peuple québécois, n'en doutons point, et de passer à autre chose.

Clairement, après 10 jours de campagne, l'économie est la grande absente du paysage jusqu'à maintenant. Que pensent les principaux chefs de l'appauvrissement relatif des Québécois? Des problèmes de productivité de l'économie québécoise? De la faiblesse des immobilisations en machinerie et équipement? De la détérioration de la balance commerciale? De l'état de santé chancelant des finances publiques? De l'érosion du poids économique du Québec?

Entre autres...

08 mars, 2007

La saison des impôts

Le retour de la saison des impôts est aussi régulier et certain que le retour du printemps. Encore une fois, les Québécois qui travaillent et investissent devront se taper des heures de travaux forcés ou payer quelqu’un pour le faire à leur place. La complexité des systèmes fiscaux canadien et québécois oblige les contribuables à embaucher un expert ou à acheter un logiciel spécialisé. Toutefois, les frais associés ne sont pas remboursables ni même déductibles. C’est à croire que le gouvernement veut pénaliser les contribuables qui tentent d’optimiser leur situation fiscale.

07 mars, 2007

Montréal, un oubli de taille

Montréal est une métropole de deuxième classe et son déclin s’accélère. Pourtant, ce n’est même pas un enjeu électoral. Les électeurs montréalais votent PLQ dans l’Ouest et PQ dans l’est. Alors, pourquoi les politiciens devraient-ils s’en préoccuper ?

Les grandes métropoles compétitionnent entre elles pour attirer les institutions, les entreprises et les talents du monde entier. Seules les meilleures profiteront de la mondialisation. Les autres joueront un rôle satellite ou péricliteront dans l’oublie. (Vidéo)

Montréal profite d’avantages importants : une culture dynamique, une main-d’œuvre qualifiée et une bonne qualité de vie à des coûts compétitifs. Malheureusement, les désavantages sont plus nombreux et plus importants : fardeau fiscal démesuré, infrastructures désuètes et en décrépitude, transport en commun déficient et surtout un environnement économique contraignant (règlements inutiles, lois du travail anachroniques, interventionnisme nuisible).

Le rêve de faire de Montréal une métropole digne de ce nom est légitime. Ce rêve ne peut pas se réaliser sans le concours des gouvernements provincial et fédéral. C’est en devenant un modèle de gestion efficace que Montréal imposera son agenda aux instances gouvernementales supérieures.

Marcel Boyer, économiste, explique comment et pourquoi il est important de gérer les services municipaux efficacement.

Les conditions gagnantes d’un nouveau pacte fiscal - La requête du maire Tremblay doit se doubler d’une refonte de la gestion des services municipaux

Les Affaires, p. 19 Marcel Boyer, 24 février 2007

L'appel du maire Gérald Tremblay en faveur d'un pacte fiscal revu et corrigé entre le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal remet à l'ordre du jour l'étude de l'efficacité des municipalités dans la gestion des ressources.

Le maire Tremblay a raison d'insister sur le rôle primordial des grandes villes comme moteurs économiques des régions et des pays.

Mais il y a grandes villes et grandes villes. Certaines arrivent à assumer d'un tel rôle, d'autres non. Quelles sont les conditions gagnantes? Comment faire en sorte qu'une grande ville comme Montréal joue ce rôle de moteur économique? Montréal a-t-elle besoin de plus de ressources financières pour s'acquitter de cette tâche, et si oui, lesquelles?

Trois conditions sont essentielles pour qu'elle y parvienne. D'abord une autonomie fiscale suffisante pour faire du gouvernement et de la Ville de Montréal de véritables partenaires. Ensuite, l'affirmation d'une imputabilité claire et forte grâce à un processus d'étalonnage (benchmarking) qui puisse forcer l'administration municipale à rendre des comptes aux citoyens. Finalement, l'implication plus directe des citoyens eux-mêmes par l'octroi d'un droit à la contestation pour les fournisseurs de services municipaux et par un processus indépendant de la satisfaction des citoyens.

À défaut d'implanter de tels mécanismes, l'ajout de ressources financières pourrait s'avérer futile. Considérons chacun de ces trois facteurs.

Consentir à la Ville de Montréal une grande autonomie de financement et de gestion est nécessaire pour un partenariat efficace avec le gouvernement du Québec. Ils ont tous deux des rôles clés à jouer pour améliorer la performance décevante du Québec en termes de création d'emplois et pour nous sortir du peloton de queue des économies régionales en Amérique du Nord.

Si la Ville de Montréal est fiscalement trop dépendante du gouvernement, un tel partenariat ne saurait livrer tout son potentiel. Mais une plus grande autonomie fiscale pour la Ville de Montréal doit s'accompagner d'une véritable imputabilité de l'administration municipale et de ses partenaires privés et publics.

Cette imputabilité doit s'incarner concrètement dans la mise en place d'un processus rigoureux, indépendant et transparent d'étalonnage des administrations municipales afin de livrer l'information qui permettrait aux citoyens de mieux évaluer la qualité et la compétence de leurs dirigeants.

On peut penser que les citoyens seront intéressés à mesurer trois aspects des activités ou services municipaux: les coûts des services, le taux de satisfaction des citoyens actionnaires et les bénéfices que la communauté retire de ces services.

Pour amplifier les effets de cette information, le processus d'étalonnage doit permettre de dresser un tableau de la performance relative des municipalités et des grandes villes en particulier. Quant au droit à la contestation économique des fournisseurs des services municipaux, il pourrait s'appuyer sur une mise aux enchères à intervalles réguliers.

Le programme du Compulsory Competitive Tendering (CCT) - ou appel d'offre obligatoire - mis sur pied en Angleterre il y a plus de 15 ans, est un exemple dont on peut s'inspirer. Le CCT a métamorphosé la prestation des services municipaux en Angleterre. Il a permis de réaliser des gains significatifs. De plus, l'information sur les coûts, la productivité et l'efficacité des services, inexistantes auparavant, ont pu être colligées afin de permettre des comparaisons entre les municipalités.

En somme, Montréal a peut-être besoin de revenus additionnels. Mais avant de solliciter de nouveau le contribuable, le gouvernement et la Ville pourraient courageusement poser des gestes pour tirer le maximum des sommes qu'on leur confie déjà.

Marcel Boyer est vice-président de l'Institut économique de Montréal.

06 mars, 2007

Le copinage coûte cher aux contribuables.


Gracieuseté d'ygreck

Le copinage en politique donne toujours le même résultat : l’arnaque des contribuables au profit des groupes d’intérêt.

Les partis politiques s’appuient sur les groupes d’intérêt pour gagner les élections. Le gouvernement « retourne l’ascenseur » en favorisant les groupes d’intérêts qui l’ont appuyé. Les exemples ne manquent pas : Papiers Gaspésia (FTQ), remplacement des voitures du métro sans soumission (Bombardier), règlementation obstructive des garderies subventionnées (CSN), gestion de l’offre des produits agricoles (UPA), etc.

Le gaspillage et les politiques mal avisées d’un gouvernement sont directement proportionnels au nombre d’appuis reçus des divers groupes d’intérêt. Les électeurs doivent tenir compte de ce phénomène au moment d’apposer leur x sur le bulletin de vote.

05 mars, 2007

La commedia dell'arte.

Le Journal de Montréal, p. 27 Nathalie Elgrably, 01 mars 2007

Campagne électorale oblige, les candidats effectuent la tournée du Québec en faisant les yeux doux aux électeurs. Ce n'est pas surprenant, car une campagne électorale est l'équivalent d'une entrevue d'embauche au cours de laquelle les candidats tentent par tous les moyens d'obtenir «la job». Leur stratagème est simple: dire à chaque groupe d'électeurs ce qu'il a envie d'entendre et lui faire miroiter monts et merveilles. Le plus déconcertant est que nous feignons de les croire, même si leur rhétorique dépasse quelques fois le bon sens.

Or, bien que la campagne électorale ait des allures de commedia dell'arte, l'enjeu est sérieux. Il faut élire le «candidat idéal», celui qui permettra au Québec d'être prospère et qui sera capable de transformer les problèmes actuels en mauvais souvenirs.

Le «candidat idéal» ne jouerait pas à l'autruche. Il aurait le courage de dresser un bilan honnête de l'économie du Québec. Contrairement au ministre Audet qui déclarait la semaine dernière que l'économie québécoise est dynamique, le «candidat idéal» n'hésiterait pas à employer l'adjectif approprié en qualifiant de «médiocre» la croissance de 1,7% enregistrée en 2006. Il nous dirait aussi que notre place n'est pas en queue du peloton et que notre pauvreté relative est inacceptable en regard du potentiel dont nous disposons.

Le «candidat idéal» chercherait véritablement les moyens pour relever les défis qui se posent au Québec et, surtout, il tiendrait compte des notions d'économie 101.

Ainsi, il réduirait substantiellement les impôts, car taxer, c'est punir. Quoi qu'en pensent les solidaires, quand on taxe fortement le travail ou l'investissement, on punit celui qui déploie des efforts. Aucune économie prospère n'a jamais été bâtie sur des impôts gourmands, car on ne crée pas de la richesse en incitant les gens à travailler peu et en étouffant l'entrepreneurship. Pourquoi le Québec serait-il l'exception?

Le BS corporatif

Le «candidat idéal» mettrait un terme au BS corporatif et cesserait de subventionner tous les canards boiteux qui vivent au crochet des contribuables. La meilleure aide que l'on puisse offrir à une entreprise est de ne pas la taxer lourdement et si, malgré tout, elle reste déficitaire, c'est signe qu'elle doit réviser sa mission, ou simplement fermer ses portes.

En matière d'éducation, le «candidat idéal» ne leurrerait pas la population en maintenant le gel des frais de scolarité. Il accepterait ce que toutes les études sérieuses affirment, à savoir que le gel bénéficie surtout aux familles bien nanties et qu'il ne contribue pas à augmenter la fréquentation universitaire. Il comprendrait qu'il est ridicule de financer 100 % de la population, alors que l'on pourrait être solidaire en accordant une aide financière uniquement à la fraction de la population qui est réellement dans le besoin.

En matière de santé, le «candidat idéal» sortirait des sentiers battus et réaliserait que ce n'est pas le financement qui pose problème, mais bien le fonctionnement du système lui-même. Il résisterait aux dogmes voulant que les interminables listes d'attente symbolisent la solidarité et prendrait le temps d'expliquer pourquoi il vaut mieux des soins privés plutôt que d'être privé de soins.

Malheureusement, les politiciens se livrent à la commedia dell'arte parce qu'ils sont convaincus que ce qui est socialement et économiquement souhaitable peut aussi être politiquement risqué. Ils sont paralysés par la peur de perdre et nous proposent des ajustements à la marge alors que le Québec a besoin d'un virage à 180º. Ils sont nombreux à se soucier davantage de leur avenir politique que du bien-être de la société québécoise. Quand comprendront-ils que, pour réaliser de grandes choses, il ne faut pas avoir peur de perdre?!

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.

Nathalie Elgrably est économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques

04 mars, 2007

Le FISC veut votre bien !

Gracieuseté d'ygreck

Le lundi 26 février 2007

Frais de garde: des parents coincés par le fisc
Charles Côté
La Presse

Chantal Côté doit 1500 $ au fisc québécois, qui lui demande de rembourser trois années de crédit d'impôt pour frais de garde. Elle ne l'a pas vu venir, bien qu'elle soit fiscaliste de profession. Et elle craint de ne pas être la seule dans cette fâcheuse position.

Pendant des années et pour ses trois enfants, elle a payé des frais supplémentaires de 2 $ par jour au Centre La Bonté, une Chaque année, elle a reçu une déclaration en bonne et due forme de la garderie, affirmant que ces frais étaient admissibles au crédit pour service de garde.

En septembre dernier, Québec a interdit ces frais supplémentaires s'ils ne sont pas strictement liés à une prolongation des heures de garde. L'an dernier, cette question était au coeur de la bataille qu'ont menée les 500 garderies privées du Québec contre le gouvernement.

Mais cette bataille politique a maintenant des répercussions dans les poches de parents. En plus de Mme Côté, neuf autres parents ont reçu des avis de cotisation pour les années 2003, 2004 et 2005 au Centre La Bonté.

" Au Revenu, ils disent que les frais ne sont pas admissibles parce qu'ils détiennent des documents dans lesquels l'Association des garderies dit qu'il s'agissait de frais relatifs à d'autre chose que la garde d'enfants ", explique Mme Côté. Elle précise qu'un fonctionnaire a pris à témoin une déclaration de l'Association des garderies privées du Québec, qui associait ces frais à des dépenses comme l'achat d'écran solaire pour les enfants."

Pourtant, la seule chose qui a changé depuis septembre à la garderie, c'est les heures d'ouverture, dit Mme Côté. Elle ouvre plus tard le matin et elle ferme plus tôt, à 17 h 30, ce qui nous complique vraiment la vie. Ça montre que les frais étaient vraiment reliés à une question d'heures de garde."

Revenu Québec n'a pas voulu commenter spécifiquement le dossier de Mme Côté, qui est protégé par les règles de confiden-tialité. Il n'a donc pas été possible de vérifier ce qu'un fonctionnaire a dit ou pas à Mme Côté.

" Du point de vue fiscal, les frais pour heures de garde additionnelles donnent droit au crédit d'impôt, dit Manon Tremblay, porte-parole du ministère du Revenu. C'est le grand principe. Mais si les garderies demandent des frais supplémentaires forfaitaires, il faut pouvoir isoler la partie qui concerne la garde et celle qui concerne d'autres dépenses. Ça dépend de la façon dont la garderie a libellé sa facture. "

Mme Tremblay affirme qu'il n'y a pas eu de surveillance plus intense cette année des réclamations pour frais de garde. " Les vérifications, on en fait chaque année ", dit-elle.

Mais selon Sylvain Lévesque, président de l'Association des garderies privées du Québec, le fisc s'acharne sur ses membres et les parents des 35 000 enfants qui sont inscrits en garderie privée.

" C'est pas vrai qu'il n'y a rien de spécial cette année, dit-il. C'est une stratégie gouvernementale pour écoeurer les parents. Ils ont appelé plusieurs garderies et ils m'ont appelé moi aussi. Ils ont demandé aux garderies pourquoi elles exigeaient des frais et ont demandé une copie du contrat avec les parents. "

M. Lévesque se rappelle très bien avoir évoqué l'exemple de la crème solaire en septembre dernier dans des interventions publiques, mais c'était pour lui une façon de dénoncer l'absurdité de la nouvelle réglementation des garderies. " Ce que j'ai dit, c'est qu'ils nous ont interdit de demander des frais supplémentaires pour des activités, mais ils le permettent pour des choses comme la crème solaire, explique-t-il. Ça n'a rien à voir avec des frais pour des heures prolongées. C'est deux débats différents. "

Mme Côté va contester l'avis de cotisation, mais elle devra payer la note en attendant. " On va devoir puiser dans la marge de crédit, dit-elle. C'est vraiment injuste de prendre les arguments des garderies privées et de les retourner contre les parents. On essaie de concilier travail et famille, et on se fait ramasser. "

02 mars, 2007

Le gel des droits de scolarité, une injustice sociale.

Le niveau actuel de financement des études postsecondaires par le gouvernement représente une injustice envers l’ensemble des Québécois. En effet, les contribuables doivent payer plus d’impôt pour financer les études postsecondaires d’une minorité alors que les bénéfices qui en découlent favorisent principalement cette même minorité. Cette injustice est particulièrement évidente au Québec où la part des études postsecondaires financées par le gouvernement est la plus élevée.

Le Rapport Bourgogne du Cirano, Le Québec et les droits de scolarité universitaire, conclut qu’au Québec en 2001 un gradué universitaire gagnait en moyenne 21 763 $ (90%) de plus qu’un gradué du secondaire.

Le professeur F. Vaillancourt dans un mémoire présenté à la CRÉPUQ en 2004 concluait que l’investissement d’un étudiant dans ses études universitaires donnait un taux de rendement réel après impôt variant entre 6,9% et 26,7% selon le choix de la discipline. Par exemple, un ingénieur gagnera au cours de sa carrière 957 217 $ de plus qu’un Cégépien pour un taux de rendement de 24,2%.

Il me semble difficile de faire un meilleur investissement. Un tel avantage justifie amplement d’augmenter les droits de scolarité pour réduire le fardeau fiscal de l’ensemble des contribuables. Il est clairement injuste qu’un ouvrier qui gagne 20 $ de l’heure paie des impôts pour financer les études d’un futur professionnel qui gagnera 50 $ ou plus de l’heure.

Le taux ridiculement bas des droits de scolarité au Québec représente aussi une injustice intergénérationnelle flagrante. C’est injuste envers les générations futures qui devront financer une part beaucoup plus importante de leurs études. Le niveau actuel de financement par les gouvernements est insoutenable. C’est aussi injuste envers les générations passées qui ont dû payer de leur poche une part beaucoup plus importante de leurs études. En dollars indexés en fonction de l’IPC, les droits de scolarité en 1968-1969 étaient 66% plus élevés en 1968-1969 qu’en 2005-2006 (3 087$ vs 1862$).

De surcroit, des droits de scolarité peu élevé ne favorisent pas l’accès des Québécois aux études supérieures. Le mémoire de l’IÉDM , « La hausse des droits de scolarité réduirait-elle l’accessibilité aux études universitaires », publié en février 2004, est très révélateur :

« La fréquentation des universités (calculée comme la proportion de jeunes de 20 et 21 ans inscrits à plein temps dans une université) au Québec est parmi les plus faibles au Canada. Ce taux de participation se situe à 20% pour l’année 2000-2001, dernière année pour laquelle nous disposons de données détaillées. Parallèlement, la Nouvelle-Écosse, qui a les droits de scolarité les plus élevés (5557 $ par année), a également le taux de fréquentation le plus élevé à 33%. »

« Les gouvernements font face à diverses pressions dans l’allocation de leurs ressources limitées et il semble évident qu’ils ne pourront continuer de financer de façon adéquate les universités si le gel des droits de scolarité est maintenu. Ne pas permettre l’augmentation des droits universitaires pour répondre aux besoins risque de compromettre de façon importante la qualité de l’éducation supérieure au Québec sans pour autant profiter aux étudiants les moins bien nantis. En bout de ligne, qu’importe si tout le monde peut fréquenter l’université pour obtenir un diplôme qui n’a pas de valeur ?
»

Les fédérations étudiantes québécoises réclament le gel, quand ce n’est pas l’élimination, des droits de scolarités au nom de la solidarité sociale. Pour eux, la solidarité sociale signifie que tous les Québécois qui désirent fréquenter l’université doivent pouvoir le faire gratuitement ou presque. Il faut pourtant se rappeler que ce qui est gratuit pour les uns est nécessairement payé par les autres mais cela ne semble pas une considération valable à leurs yeux. Les étudiants qui prétendent défendre la solidarité sociale doivent d’abords exiger que leurs représentants arrêtent d’agir comme de simple groupe de pression.