Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

18 décembre, 2019

Éoliennes, la face noire de la transition écologique par Fabien Bouglé, Editions du Rocher, 2019

par 

Dans cet ouvrage, Fabien Bouglé ne se contente pas de déplorer les atteintes des éoliennes à nos paysages et au charme de nos campagnes, il ne remet pas non plus en cause l’intérêt possible d’un combat pour réduire l’empreinte carbone, mais il dénonce avec précision et efficacité l’inutilité, voire la nocivité des éoliennes.
Son analyse méthodique et percutante démontre que les éoliennes sont plus polluantes que ses promoteurs ne l’avouent. Leur construction est consommatrice de terres rares dont l’extraction est généralement outrancièrement dévastatrice de la nature et des ouvriers qui s’y consacrent. Leur durée de vie est courte et leur démantèlement à échéance de 20 ou 25 ans risque de produire des déchets difficiles et coûteux à traiter. Leur production intermittente d’énergie, dégressive avec l’usure du temps, oblige bien entendu à maintenir en activité des centrales consommatrices d’énergie fossile. Elles produiraient même un effet local de réchauffement…
Les effets sur la santé de ces nouveaux moulins paraissent également inquiétants. Les plaintes des riverains se multiplient contre les effets néfastes de ces engins qui produiraient des infrasons attentatoires à la santé des hommes comme à celle des animaux. Leurs pales tuent les oiseaux en série et font disparaître les chauves-souris qui pourtant jouent un rôle essentiel dans la protection de nos écosystèmes. Et leur implantation en mer nuit à la faune marine et à la profession des marins pêcheurs. Elle fait également fuir les touristes et donc globalement elle porte atteinte à l’emploi qui n’est pas compensé par celui que leur implantation suscite.
En outre, la politique française d’encouragement à l’installation d’éoliennes coûte une fortune. La politique publique a convenu de soutenir ces projets en subventionnant le prix de l’électricité éolienne à des niveaux très élevés et supérieurs à ceux de nos voisins. Alors que le prix moyen du mégawhattheure a été de 45€ en 2017, les prix de rachat consentis aux producteurs d’éolien marin sont, après renégociation l’an dernier, encore très supérieurs aux prix de marché puisqu’ils ont été arrêtés par exemple pour le projet d’Yeu à près de 175€ tout compris. Au total, les engagements pris par le gouvernement représenteront un coût pour les vingt prochaines années, à la charge des consommateurs électriques et des contribuables, d’environ trente à quarante milliards pour l’éolien terrestre et trente et un milliards pour l’éolien marin.
Alors pourquoi une telle gabegie, pourquoi un tel acharnement à vouloir installer des éoliennes non seulement peu utiles mais dangereuses, polluantes et ruineuses ? C’est là que Fabien Bouglé dévoile le dessous des cartes. Cette politique de destruction massive de l’environnement est soutenue par les écologistes parce qu’ils y ont un double intérêt idéologique et personnel.
Les apologistes de l’énergie du vent sont des idéologues étatistes. Ils veulent que l’Etat nous gouverne en tout. « C’est sous le prétexte de la transition écologique, note Fabien Bouglé, que les Etats occidentaux se sont mis à dépenser des centaines de milliards d’euros, accentuant les déficits publics des pays concernés au détriment de citoyens rackettés via leurs factures d’électricité ou d’essence ». Et via la fiscalité. Ils en font une religion pour sauver la planète et ils désignent leurs prophètes que des enfants incarnent jusque devant les instances onusiennes plus ébahies qu’elles ne le seraient devant Bernadette Soubirous. Et pour eux, ce combat justifie tous les reniements de la démocratie élémentaire : ils permettent aux commissaires enquêteurs d’être rémunérés par les sociétés éoliennes dont ils doivent apprécier les projets ; ils ont supprimé les recours devant les tribunaux administratifs pour gagner du temps dans la procédure ; ils ne suivent jamais les avis des consultations publiques, même très majoritaires ; quand une association dont la consultation est obligatoire donne un avis hostile au projet, ils suppriment cette obligation de consultation….
Mais ils n’oublient pas leurs intérêts personnels. Les cas de prises illégales d’intérêt des élus ne se comptent plus. Les sociétés de production éolienne « arrosent » largement les associations, les élus, les professionnels… pour gagner leur adhésion. Des ONG comme Greenpeace ou WWF ont elles-mêmes des intérêts dans des sociétés éoliennes qui permettent de mieux comprendre leur volonté de favoriser à tout prix cette politique dans une totale ambiguïté. « La vérité, note encore Fabien Bouglé, est que l’industrie éolienne n’est pas du tout écologiste mais répond à une logique de profit exclusif en faveur des promoteurs éoliens par des montages financiers couverts par la politique écologique des Etats ». Les liens entre les élus, parlementaires, ministres écolos et les promoteurs éoliens sont fréquents. Cosa Nostra serait même lourdement impliqué dans nombre de projets financés par l’Union européenne. Là où il y a de l’argent public et des affaires, les profiteurs sont toujours à l’affût. C’est ce qu’on peut appeler le socialisme de connivence.
Heureusement, certains pays commencent à comprendre les dangers de cette folle politique en faveur de l’éolien. Les Etats-Unis, qui ont déjà plus de 14 000 éoliennes hors service dont ils ne savent que faire, et la Russie expriment désormais leur scepticisme. La Pologne a annoncé avoir mis fin à l’installation d’éoliennes sur son territoire. L’Allemagne commencerait à en démanteler. Puisse cet ouvrage ouvrir les yeux des Français et de leur gouvernement.

11 décembre, 2019

The Myths of Local Food Policy: Lessons from the Economic and Social History of the Food System

   

For several years, activists and policymakers have promoted a wide range of local food initiatives. Many of these have been unsuccessful or have experienced significant problems. These problems were unavoidable because the approaches promoted by local food activists (also known as locavores) (re)created the problems that had historically motivated the development of modern agricultural production practices and of the globalized food supply chain. By promoting the increased production of local food that does not offer a compelling quality/price ratio while shunning modern production and processing technologies, activists ensure that our food supply will become more expensive, environmentally damaging, and hazardous to our health than is presently the case. This is because their prescription is based on five myths.

Myth #1: Locavorism nurtures social capital

The locavores argue that direct connections between final consumers and local food producers mend local community ties eroded by the anonymous character of the globalized food supply chain and large retailing operations.
The facts are that conventional food practices generate much social capital, such as when urban teenagers get part-time jobs working in grocery stores and come into contact with the complexity of the food system and the diversity of customers. Further, intermediaries in the conventional food supply chain create value by delivering lower costs (by ruthlessly looking for the better deals among several suppliers), greater convenience (through closer geographical proximity to consumers) and less waste (by providing consumers with the amount of food they need when they need it) than direct marketing approaches such as farmers’ markets and community-supported agriculture.

Myth #2: Locavorism promotes economic development

The locavores argue that additional local food purchases improve the economic circumstances of mostly small-scale farmers who otherwise struggle against international competition. Money spent locally stays in the community and generates additional employment in other lines of work rather than ending up in the distant headquarters of large retail chains, shipping companies, and corporate farms.
The facts are that in a market economy, retailers will always display local food that meets their specifications (e.g., volume, quality) when it offers the best quality/price ratio. Such local food creates value and jobs not because it is local, but because it is the best option available at that point. The high cost of land and other inputs in cities, along with technical limitations, make urban agriculture extremely expensive to build and operate. As such, their potential market niches are limited to expensive high-end products targeted at middle- and upper-middle-class consumers who share their owners’ beliefs. The recent bankruptcies of many vertical farm projects suggest the model is inherently unprofitable.

Myth #3: Locavorism is tastier, more nutritious, and safer

Locavores argue that because locally grown food is fresher, it is tastier and more nutritious than items that have travelled long distances. Food contamination is also more likely in central processing facilities where vast quantities of food from diverse geographical origins comingle and are exposed to undesirable elements. By contrast, the small scale of local food production ensures that problems are smaller and remain localized.
The fact is that major advances in the preservation and transportation of food in the 19th century marked a major break with the more monotonous and less nutritious local diets of our ancestors. There is no simple correlation between freshness and nutritional value, but there is one between long-distance trade and the year-round availability of fresh produce. Furthermore, our modern food system is by far the safest in human history. Large supermarkets are also inherently safer than farmers’ markets which are usually temporary outdoor events with few facilities and whose vendors have, in general, received only the most basic training in food hygiene.

Myth #4: Locavorism increases food security

Locavores argue that local producers are more dependable than foreign suppliers in times of political and economic crisis. Diversified local agriculture is also less likely to succumb to pests and diseases than monocultures.
The fact is that famines have plagued humankind for at least 6,000 years. The historical record clearly shows that the crop diversification strategy of subsistence agriculture communities could never overcome the fact that they were condemned to put all their production eggs in one regional basket. What ultimately delivered most of humanity from widespread malnutrition and famine was long-distance trade and the ability of regions that were experiencing bad harvests to rely on the surplus of those that had enjoyed better than average ones. Because of global specialization and exchange, humanity currently enjoys its highest level of food security in history and perennial worries like food shortages and famines are now confined to the least developed and more conflict-prone parts of the planet.

Myth #5: Locavorism heals the Earth

Locavores argue that locally produced foodstuffs travel shorter distances between final producers and consumers (i.e., fewer “food miles”) and generate fewer greenhouse gas emissions than food shipped from more distant places and therefore are more beneficial to the environment.
The fact is that the notion of “food miles,” meaning the distance between farms and final consumers, is a meaningless environmental indicator. Producing food requires much more energy than moving it around. The distance travelled matters less than the mode of transportation. For instance, moving foodstuffs halfway around the Earth on a container ship often has a smaller footprint per item carried than a relatively short ride by pick-up truck to deliver produce from an alternative farm to urban farmers’ markets.

Conclusion

The vision of local food activists is up against geographical advantages for the production of certain types of food and the creation of economies of scale and scope in food production, processing, transport, and safety. These realities have defeated very sophisticated local food production systems in the past and condemned their well-meaning initiatives to failure. Locavores should redirect their efforts toward promoting the greater globalization of our food supply.

04 décembre, 2019

Belgique : ne renonçons pas à la liberté

Tribune libre : le MR doit renouer avec la liberté.

L’opinion d’un collectif de signataires du MR publiée récemment dans La Libre est consternante à plus d’un titre.
La nature nous a tous dotés de qualités et de défauts distribués aléatoirement, et c’est tout ce qui est à notre disposition pour mener notre vie et poursuivre notre bonheur. La liberté consiste à permettre à chacun de mobiliser ses compétences pour tendre vers ce but sans jamais empiéter sur le droit des autres de mobiliser les leurs.
Le seul moyen qui permette de faciliter notre quête est de compenser le caractère aléatoire de la distribution des compétences par la coopération et l’échange volontaires. Dans une société libre, la coopération ou l’échange entre individus n’a lieu que si chacune des parties impliquées dans cet échange ou cette coopération évalue que sa situation sera meilleure après qu’avant. Si ce n’est pas le cas, l’échange ou la coopération n’a pas lieu.
De l’ensemble de ces entreprises d’échange et de coopération volontaires, résulte une configuration de société souple, ouverte, hautement adaptable aux évolutions du contexte extérieur, stable et surtout non violente. Mais une telle société ne peut exister que si elle est fondée sur le principe de la propriété qui est le fondement de la liberté : droit de propriété de l’individu sur son corps et sur le fruit de ses efforts. Limiter le rôle de l’État à sa raison d’être qui est de garantir la propriété et de protéger les propriétaires contre la violence, voilà le projet politique que tout libéral devrait défendre !

LE RÈGNE ÉTATIQUE DE LA FORCE

Il est urgent de prendre conscience que chaque fois qu’est introduit l’État dans nos relations individuelles, quelle que soit la forme prise par cette introduction, c’est la force qui y est introduite puisque c’est à l’État que nous avons confié le monopole de la violence légitime.
L’omniprésence de l’État jusque dans les aspects les plus insignifiants de nos existences témoigne donc du caractère extrêmement violent de la société belge. Il n’y a pas de constructivisme sans violence. Justifier cette violence omniprésente comme le prix à payer pour vivre dans une société civilisée apparaît ainsi comme un pur sophisme, puisqu’une société ne peut être civilisée que si elle est non violente.
L’État a donc été détourné au fil du temps pour, d’un instrument de protection, être transformé en un instrument de spoliation, retournant l’usage de la violence contre ceux qu’il était censé protéger et réduisant, par là même leur liberté. Les difficultés qu’énumère l’appel des mandataires MR découlent pour la plupart de ce détournement et ce n’est qu’en faisant reculer l’intrusion de l’État dans nos vies qu’une réponse durable pourra être apportée.
Cette obésité étatique n’est pourtant pas le fait du hasard. Elle est le résultat de la volonté maladive des politiciens, toutes tendances confondues, d’apporter une réponse à des situations dont le caractère problématique ayant été mal identifié, mal analysé, mais garanti bien souvent même en dépits des faits, par des politiciens rêvant d’ingénierie sociale.
La politique politicienne empêchant presque toujours de tenir comptable de leurs actes les responsables des conséquences inattendues de la mise en œuvre des solutions initiales, leur correction revient à leurs successeurs qui, mus par les mêmes motivations, et appliquant la même méthode, génèrent les mêmes effets sans jamais remettre en question le caractère problématique du constat initial et leur permettant de ne pas devoir renoncer à la tentation d’apporter une réponse à un problème inexistant. Le contenu de l’appel publié dans La Libre ne déroge malheureusement pas à ce mode de pensée.

LIBERTÉ D’EXPRESSION TOTALE

Il est évident que la liberté d’expression la plus totale est une condition nécessaire au progrès d’une société. Elle permet en effet de s’affranchir de dogmes qui asservissent les citoyens mais elle permet également de combattre les idées néfastes en les exposant et en permettant qu’elles soient débattues. C’est l’effet inverse des lois mémorielles et des lois punissant l’incitation à la haine que le MR a soutenu ou contre lesquelles il s’est peu fait entendre.
La liberté d’expression est également fondamentale car c’est de la confrontation des idées que la science évolue et ainsi permet le progrès dont bénéficie la société toute entière. C’est la voie la plus efficace, et la seule voie morale, pour réduire les inégalités. Avoir pour projet d’utiliser la contrainte légale pour réduire les inégalités relève du constructivisme qui est au libéralisme ce que le diable est au bon Dieu.
Briser la reproduction sociale ne peut non plus se faire en usant de la force de l’État. Nous agissons tous sur la base de l’analyse que nous faisons des incitants auxquels nous sommes exposés. C’est donc par un examen critique des incitants mis en place par les innombrables politiques constructivistes qui ont gouverné la Belgique depuis plusieurs décennies et en supprimant tous les incitants qui poussent les individus à ne pas prendre leurs responsabilités dans le choix de l’éducation que recevront leurs enfants que les enfants issus de milieux défavorisés pourront s’en échapper.
Faire disparaître les inégalités hommes-femmes requiert encore une fois de s’éloigner de ces visions constructivistes qui exacerbent l’appartenance à un groupe social au détriment de l’identité individuelle. C’est justement en traitant les hommes et les femmes en tant qu’individus, libres et responsables, indépendamment de leur genre, qu’on réduira les inégalités entre les genres. Tous les massacres du XXe siècle ont été perpétrés au nom d’idéologies qui avaient en commun d’accorder plus d’importance à l’appartenance à un groupe social qu’à l’identité individuelle. Et la croisade actuelle contre les soi-disant inégalités de genre repose sur les mêmes préceptes.

DÉFENSE DE L’INDIVIDUALISME

Au-delà de la vacuité de la formule, promouvoir l’individu sans l’individualisme relève encore, au mieux, d’une cécité analytique, au pire, d’une confusion des idées. Cécité analytique qui empêche de comprendre que le vivre-ensemble au nom duquel les transferts fiscaux sont organisés, qui punissent celui qui réussit et récompensent celui qui n’essaie pas ou qui échoue, ne génèrent que rancœur entre individus et contribue à l’indifférence au sort des autres en faisant croire à tous que la cohésion sociale peut être sous-traitée à l’État et qu’elle n’est pas l’affaire de chacun. Confusion des idées qui amène à croire que le constructivisme peut être mis en place en n’obligeant pas les individus à renoncer à leur liberté, ce qui est incompatible avec le libéralisme dont se réclame le MR.
Ce n’est qu’en rendant à l’individu la liberté de choisir la vie qu’il veut mener, la liberté de jouir des fruits de ses efforts et la responsabilité de supporter les conséquences de ses choix que la cohésion sociale émergera. Elle sera d’autant plus forte qu’elle sera le fruit de la volonté des individus qui constituent la société et pas le résultat de la sous-traitance par l’État de notre responsabilité individuelle.
Quant à l’idée que la société diffère de la simple juxtaposition des individus qui la composent, elle relève du sophisme si ce n’est de la bêtise. Les signataires du texte auquel nous réagissons serait bien en peine de simplement nommer ce qui diffère la société de l’ensemble des individus la composant, preuve s’il en est de l’existence discutable de cette différence. Comme le disait Oscar Wilde, « La société n’est qu’un concept mental, en réalité il n’y a que des individus ».
La diabolisation de la satisfaction égocentrée des désirs individuels de chacun ne fait que confirmer la superficialité de la compréhension que les signataires ont de la notion de liberté. La liberté n’est ni la jungle, ni l’anarchie. Elle est la possibilité de la poursuite du bonheur par chacun en faisant usage des moyens dont il dispose qui sont le fruit de son travail ou des échanges volontaires auxquels il a pris part sans attenter à la possibilité d’autres de faire usage de la même liberté.
Selon cette définition, il apparaît ainsi évident que les désirs égocentrés ne peuvent être maximisés que s’ils sont faits en collaboration avec les autres et pas à leurs dépens. En d’autres termes, dans un cadre libre c’est-à-dire non violent, l’égoïsme coûte plus qu’il ne rapporte à celui qui l’exerce.
L’amour du constructivisme social des signataires s’exprime également dans leurs projets de redéploiement économique et de la transformation des villes pour qu’elles puissent rayonner et répondre aux besoins des citoyens. Cette conception du pouvoir public organisateur de la vie en société est évidemment incompatible avec la pensée libérale.
Quant à la réponse à apporter au climat, ces libéraux auto-proclamés visiblement dépourvus de rigueur et d’esprit analytique se noient dans des propositions aussi paternalistes que collectivistes qui n’auront comme conséquence inattendue que d’augmenter le contrôle que l’État exerce sur ses citoyens. À moins qu’il ne s’agisse en fait de l’objectif recherché.

L’ÉDUCATION COMME PROPAGANDE

Même au sujet de l’enseignement, leur pensée semble particulièrement embrouillée. Ils n’ont visiblement pas tiré les leçons de l’Histoire ni compris le chemin qu’empruntait une société lorsqu’elle détournait la mission de l’école pour en faire un organe de propagande étatique. Tous les régimes liberticides ont compris cette idée simple, tous l’ont mise en œuvre. « Promouvoir la citoyenneté par son apprentissage tôt à l’école », c’est permettre à l’État de tuer, dès l’enfance, tout esprit critique. C’est la première étape sur la route de la servitude et elle semble déjà bien engagée.
Il est assez difficile de se faire une idée de l’attrait réel des Belges pour le libéralisme vu l’efficacité avec laquelle les ennemis de la liberté l’ont diabolisé, l’assimilant même quasiment à une insulte. Intimidés ou trop sûrs d’eux, trop de libéraux ont manqué de pugnacité et de clairvoyance et ont laissé les constructivistes de tous bords changer le sens des mots : liberté est devenu absence de contrainte, égalité d’opportunité est devenu égalité de résultats, étatisme est devenu néolibéralisme. Albert Camus disait que mal nommer les choses, c’était ajouter au malheur du monde. On ne saurait mieux dire.
C’est d’ailleurs la confusion des idées et des concepts qui frappe à la lecture de l’opinion publiée dans La Libre. Ces mandataires pensent-ils vraiment que leurs propositions peuvent s’inscrire dans un projet politique libéral ou bien se sont-ils trompés de parti ? Difficile de trancher avec certitude mais ce qui est certain, c’est que cet appel à un repositionnement marketing de leur parti sur le marché politique relève beaucoup plus de la crainte pour la poursuite de leur carrière politique que d’une volonté de défendre les principes qui, partout où ils ont été mis en œuvre, ont amélioré le sort des individus et qui, pour des raisons difficilement explicables, sont abandonnés par ceux-là même qui s’en réclament.
Si cet appel est entendu, il ne restera à l’électeur belge libéral que le choix entre la compromission et l’exil. À la réflexion, c’est à cette alternative qu’il est confronté depuis de nombreuses années. Il se murmure que certains aient déjà franchi le pas.

La réflexion du jour

Éloge de la productivité. Mais la productivité est-elle une fin en soi ? Elle permet en tout cas à l’humanité de satisfaire ses besoins au moindre coût et au moindre effort. En 1870, plus de 3000 heures de travail par an étaient nécessaires au travailleur moyen pour atteindre le niveau de vie du XIXe siècle. Aujourd’hui, 1500 heures de travail par an suffisent à atteindre le niveau de vie du XXIe siècle. Si nous voulons que ces progrès continuent, nous devons chérir la productivité et toutes les mesures qui permettent de la favoriser. --- IREF

03 décembre, 2019

La réflexion du jour

Un peu compliqué, mais si vous n'êtes pas embrigadés dans la religion écolo, ça vaut l'effort d'être lu. "L’improbable débat entre partisans et adversaires d’un changement climatique d’origine anthropique pourrait donc être rapidement clôturé puisque le CO2 ne peut contribuer en aucune manière à un réchauffement de la surface terrestre."---Georges Geuskens

30 novembre, 2019

La réflexion du jour

En avril 2018, l’ex-ministre Stéphanie Vallée annonçait la fin des dossiers en papier pour moderniser et rendre plus efficace la justice au Québec. Mais plus de 18 mois plus tard, l’appel d’offres pour dénicher la solution technologique n’a même pas été lancé...Rémi Nadeau

29 novembre, 2019

La réflexion du jour

Une vraie crevaison! Les ventriloques du conseil central (ndlr : de Québec Solidaire) ont glissé de 15 à 10% dans la faveur populaire. Et ce malgré l'accueil toujours courtois des stars de Rade-Cane. ---Michel Hébert

28 novembre, 2019

La réflexion du jour

Qu’il s’agisse du propane, du pétrole, du gaz naturel ou encore du Quick aux fraises de Sylvain Gaudreault, peut-on arrêter une fois pour toutes de présumer qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour ce type de projet et prendre le temps de peser le pour et le contre, sans s’enfermer dans un dogmatisme navrant ? -- Jonathan Trudeau

27 novembre, 2019

Réchauffement climatique : l’hystérie

L’alarmisme climatique se transforme en religion. OPINION
Voici 5 critères qui permettent d’identifier une vaste opération de désinformation :
  1. Unanimité de tous les médias et de tous les politiques, voire de toutes les institutions internationales
  2. Surinformation sur un aspect de la question, omerta sur les autres
  3. Tous les bons d’un côté, tous les mauvais de l’autre
  4. Acquiescement de l’opinion débouchant sur une psychose collective avec une totale perte de bon sens.
  5. Refus d’accepter les observations dérangeantes et la controverse scientifique.
Le réchauffement climatique anthropique et la politique énergétique associée satisfont à ces 5 critères. Dans le domaine scientifique, l’esprit critique, le scepticisme et la controverse sont des vertus. Mais en climatologie et en production d’électricité ce sont des tares. Curieux, non ?
Contrairement à ce que l’on nous répète ad nauseam, il n’y a aucune urgence climatique pour plusieurs raisons simples et de bon sens, outre le fait qu’il n’y a aucune preuve scientifique que le CO2, quelle que soit son origine, ait une action mesurable sur la TMAG (température moyenne annuelle globale). Si tel avait été le cas, une seule COP, un seul rapport scientifique, un seul résumé pour les décideurs (SPM) auraient été suffisants.

LE PROBLÈME DU GIEC

Le GIEC a été créé par l’ONU, ce Grand Machin, pour diffuser un alarmisme climatique outrancier qui sert de justification à une noria de taxes, de normes souvent absurdes et de règlements contraignants. Rien que le fait que le nom originel, IPCC (Intergovernmental Panel For Climate Change) ait été modifié dans les autres langues en y introduisant le mot « experts » est très étrange… En effet cette appellation a pour but de nous faire croire que le GIEC est une structure scientifique, alors que c’est une structure intergouvernementale, donc politique.
Dans ses statuts, rédigés par l’UNEP (United Nations Environment Program), il est demandé au GIEC de travailler sur le Réchauffement Climatique Anthropique (RCA) :
Évaluer sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation.
Donc, avant même que le GIEC n’ait commencé ses travaux, on lui impose LA SOLUTION : il y a réchauffement ET il est anthropique.
Par conséquent, mécaniquement, les dirigeants du GIEC vont tout faire pour justifier cette solution ; et ils n’ont pas hésité à utiliser de la science fausse, comme par exemple le modèle d’effet de serre d’Arrhénius qui avait été réfuté par les physiciens de son époque (expérience de Wood), et que le GIEC a fort opportunément sorti de son chapeau, ou encore d’inventer un nouveau processus physique, le forçage radiatif avec rétroaction, qui a la propriété étonnante de violer la seconde loi de la thermodynamique, sans que cela ne pose problème au GIEC…
Une fois que le rapport scientifique est rédigé (compilation de nombre de publications judicieusement sélectionnées), le SPM est préparé entre les dirigeants du GIEC, gardiens zélés de la Sainte Parole Giecquienne, et les représentants des gouvernements, diplomates et fonctionnaires. Il est négocié mot par mot, à la virgule près, selon les bonnes habitudes du Grand Machin Onusien. De ce fait, le SPM gomme toutes les nuances, toutes les interrogations, tous les aveux de méconnaissance que l’on peut trouver dans le rapport scientifique. Il n’a donc aucune valeur scientifique. Puis il est publié et présenté en grande pompe aux États, aux institutions internationales, et aux médias du monde entier pour qu’ils relayent la Sainte Parole GIECquienne aux peuples de toute la planète.
Après ce faste clinquant et fort onéreux, les scientifiques sont priés de mettre le rapport scientifique en conformité avec le SPM, qui a force de Loi Divine, et leur rapport ainsi remis dans la Ligne du Parti est publié plusieurs mois après le SPM. Jamais la science n’avait été ainsi dévoyée (sauf avec le lyssenkisme, cousin proche du dogme du Réchauffement Climatique Anthropique – RCA) et jamais son éthique la plus élémentaire n’avait été ainsi foulée aux pieds et instrumentalisée par le politique.
La référence de l’alarmisme climatique est donc ce fameux SPM qui n’a aucune valeur scientifique, le rapport scientifique servant de caution de bonne science. Mais ce SPM sert de justification à l’alarmisme climatique, qui devient de plus en plus irrationnel et délirant, notamment en imputant au réchauffement climatique tout événement météo plus ou moins intense, confondant par là-même sans vergogne climat et météo.
Sauf les experts concernés, personne ne lit le volumineux rapport scientifique AR5, pourtant plus mesuré que le SPM, car il reconnaît qu’il n’y a quasiment plus de réchauffement global depuis près de 20 ans (le « hiatus » ou la « pause »), prend en compte les incertitudes et reconnaît qu’il existe des mécanismes encore mal connus du climat, système particulièrement complexe et non modélisable.
Par exemple, on ne sait pas modéliser le cycle de l’eau qui a pourtant notamment via l’ennuagement, un effet important sur les températures. Alors pourquoi accorder du crédit aux projections multi-décadales des modèles numériques, construits en intégrant les thèses du GIEC et en ajoutant ça et là un peu de poudre de perlimpinpin, un zeste de paramétrages plus ou moins subtils afin de bien rester en conformité avec les thèses hypothétiques du GIEC et l’alarmisme climatique ?
Récemment un panel de vaillants citoyens, choqués que la Sainte Parole GIECquienne du SPM ne soit pas disponible dans la langue de Molière, et que les gueux n’en aient donc pas connaissance, a traduit en français ce résumé pour les décideurs. Cette traduction participe bien sûr à la propagande réchauffiste dans toute son absurdité.
À l’époque de Galilée, il y avait la science officielle de l’Église Catholique. À notre époque, il y a la science officielle du GIEC/IPCC. Dans le premier cas, la science officielle s’est révélée fausse, mais il a fallu du temps pour que l’Église l’accepte. Dans le second cas, la science officielle se révèlera aussi être fausse. Ce n’est qu’une question de temps et de prise de conscience de l’absurdité de la pataphysique de l’atmosphère « inventée » par le GIEC afin de cautionner une idéologie préconfigurée.
Je trouve donc croustillant que, dans l’article du magazine Le Point, il soit fait référence au procès de Galilée dont la version moderne est l’accusation de « négationnisme » pour tous ceux qui ne reconnaissent pas la Sainte Parole Giecquienne, le refus de la controverse, les insultes, l’anathème, l’interdiction d’accès aux médias pour se faire entendre, susciter une saine critique et faire cesser cette hystérie climatique qui nous pourrit la vie, et le portefeuille.
Pour éviter tout déviationnisme, il est très important que les jeunes générations, qui sont le futur de la planète, soient bien conditionnées informées des terribles maux climatiques qui vont s’abattre sur nous si l’on ne suit pas vigoureusement les oukases recommandations de la Très Sainte et Très Sage Église Réchauffiste. Nos braves citoyens traducteurs, militants verts, dont l’objectivité n’est pas à mettre en cause, ont donc, dans leur grande sagesse, prévu « … une adaptation du résumé pour les enseignants ».
Le petit livre rouge de Mao, c’est ringard. À présent, c’est le petit livre vert (très vert pour masquer le très rouge) du résumé pour les décideurs, bible de la Sainte Église Réchauffiste, qui a pour mission d’endoctriner la jeunesse comme cela s’est produit en Chine sous le règne de Mao, ce qui a entraîné la création de camp de rééducation politique pour les méchants incroyants, déviationnistes et impérialistes, rétifs à la Parole du Grand Timonier. À quand les camps de rééducation pour les épouvantables climato-réalistes, qui osent, les misérables, critiquer la Sainte Parole GIECquienne, soutenue avec foi par les candidats à l’élection européenne, les braves gens ?

26 novembre, 2019

La réflexion du jour

En fait, et on le voit ces jours-ci, les vociférateurs du national-syndicalisme incarnent moins la nation proprement dite que des intérêts obscurs et des clans jaloux de leurs privilèges.--- Michel Hébert

23 novembre, 2019

La réflexion du jour

Alors que le gouvernement entamera bientôt son processus de consultations prébudgétaires, il est important de lui rappeler que le meilleur moyen de remettre de l’argent dans les poches des Québécois et Québécoises, c’est d’en prendre moins en premier lieu. --- Renaud Brossard

22 novembre, 2019

La réflexion du jour

n un temps record, la vague déferlante de la théorie du genre a ébranlé les fondements de l’humanité. Selon cette nouvelle « vérité », la division sexuée de l’humanité serait une construction sociale indépendante de la biologie, et l’identité sexuelle se résumerait à un ressenti niant l’héritage chromosomique et hormonal.--- Nathalie Elgrably-Lévy

20 novembre, 2019

L’écologisme, nouveau totalitarisme ? par Drieu Godefridi, Texquis, mai 2019


par Jean-Philippe Delsol
Dans un petit livre alerte qui mêle une petite histoire plaisante à une analyse rigoureuse, Drieu Godefridi s’inquiète à juste titre de la pensée écologique qui paraît prête, plus ou moins ouvertement, à exiger l’abolition de la démocratie et de la liberté, « pour le climat ». Il dénonce cet amalgame des écologistes qui présentent la lutte contre l’inégalité « comme un passage obligé vers la réconciliation de l’Homme avec la Terre ».
Il observe que l’écologie marque une rupture radicale avec la tradition occidentale en mettant la nature au centre des préoccupations du monde aux lieu et place de l’Homme. Pire, « elle reconnaît, dans la plupart de ses déclinaisons, une réalité vivante à l’écosystème », jusqu’à imaginer une « métaphysique de la nature », selon les mots de Hans Jonas, en substitution de toute métaphysique humaine caractéristique de la civilisation, notamment occidentale. Pourtant, comment pourrait-il y avoir une métaphysique de la nature alors que « ce qui est métaphysique est ce qui dépasse la nature » ? Mais dans la nouvelle écologie, l’Homme devient presque un « mammifère nuisible » !
Certes, le catastrophisme écologique n’est pas nouveau. Malthus, Ehrlich et le club de Rome, parmi d’autres, nous ont déjà conté la fin du monde pour demain en oubliant que la principale ressource de l’humanité, c’est l’homme. Mais désormais, les écologistes ont réussi à prendre le contrôle de la pensée au niveau mondial au travers du groupe intergouvernemental de l’ONU sur le climat, le GIEC, dont l’objet d’étude « est l’influence de l’homme sur le climat – pas de la nature et de l’homme, seulement de l’homme ». Ce groupe qui se veut scientifique est plutôt, dit Drieu Godefridi, « tout entier –composition, compétences, fonctionnement- politique et même diplomatique ». On pourrait même se demander s’il n’est pas plutôt un groupe millénariste, comme ceux du Moyen Age qui ont traversé l’histoire en annonçant sa fin et qui embrigadaient les enfants. Sauf que ces mouvements étaient tous entre les mains d’un gourou et que désormais ils ressemblent plutôt à ces mécaniques collectives, et donc plus dangereuses, décrites par Huxley ou Orwell. Ils brandissent la science comme une nouvelle transcendance à laquelle l’humanité doit se plier, et les scientifiques qui contestent leurs conclusions sont voués aux gémonies, ce qui n’est guère preuve d’une attitude scientifique ouverte par nature à la confrontation. Le GIEC fait peur en agitant la puissance dévorante d’un réchauffement climatique anthropique due à la production de CO2 (l’effet de serre) tout en reconnaissant que « l’homme n’émet que 4% du CO2 global », 96% des émissions étant dues à la nature, en affirmant que « par en effet dit de « forçage radiatif », ce léger surplus de CO2 humain rompt les équilibres naturels et provoque un réchauffement planétaire ».
Ainsi se développe une analyse totalisante de l’écologisme : « Si le CO2 humain est le problème, alors l’humain doit être bridé, contrôlé, domestiqué dans chacune de ses activités ». Hans Jonas concluait, au vu de la catastrophe écologique, que « le renoncement à la liberté individuelle est inéluctable ». L’ennemi, c’est l’homme. De nombreux écologistes succombent à cette tentation humanicide. Pour le moins, l’écologie veut tout régenter, les transports, la nourriture, l’agriculture, l’énergie, la vie humaine et sa limitation (parce qu’un enfant, c’est 58,6 tonnes d’équivalent-CO2 par an !) … Toute activité génère du CO2 et donc doit être soumise à cette nouvelle autorité morale. C’est dire le danger de cette pensée pernicieuse.
Drieu Godefridi ne se veut pas scientifique lui-même, mais il alerte, il incite à réagir. Il conclue en citant à propos Isaiah Berlin : « Réduire les domaines où peut s’exercer la liberté de choix, c’est porter atteinte à l’essence même de l’homme ». La lutte contre la pollution est importante pour garder à l’homme un environnement favorable, mais elle ne saurait être conduite au détriment de la liberté fondatrice de notre humanité.

La réflexion du jour

La relation des mouvements de gauche avec ce qu’ils appellent la science devient un sujet passionnant. Rien n’est plus à la mode que d’être un écologiste modèle que de se réclamer de la science en résumant toutes les sciences à une seule : la science du climat.--- Mario Dumont

18 novembre, 2019

La réflexion du jour

Il faut aussi, et surtout, y voir l’aboutissement de dizaines d’années de relâchement, l’abaissement systématique des exigences qui vient avec l’égalitarisme bon marché issu du national-syndicalisme. --- Michel Hébert

16 novembre, 2019

La réflexion du jour

Malgré de récents succès économiques, nous sommes encore nettement plus pauvres que la moyenne canadienne. À cause de cela, nous ne fournissons que 18 % des revenus du gouvernement canadien, malgré que le Québec représente 23 % de la population du pays. Quant à la péréquation, le programme d’aide aux plus pauvres, nous en recevons 55 %.--- Mario Dumont

13 novembre, 2019

La haine de la propriété privée est l’apanage des esclavagistes en herbe

par Ferghane Azihari, 
Jamais une institution n’aura suscité autant de controverses que le droit individuel de propriété. « La propriété, c’est le vol ! », s’écriait Proudhon dans un élan contradictoire, omettant que l’existence d’un vol atteste la présence d’un propriétaire lésé. Sans doute est-ce pourquoi la figure du fédéralisme ouvrier s’est finalement ravisée en proclamant qu’elle est synonyme de liberté.
Moins de deux siècles plus tôt, le philosophe John Locke entrevoyait déjà les liens entre la propriété et les droits fondamentaux de l’être humain. Dans une société libre, la force — publique ou privée — ne saurait avoir d’autre fonction que d’assurer leur protection contre les brigands qui vivent de leur violation.
Le droit individuel de propriété est en effet ce qui distingue l’être affranchi de l’être asservi. Qu’est-ce qu’un esclave, sinon celui qui se voit refuser le droit de posséder sa vie, sa personne ainsi que les fruits de son commerce et de son industrie ? La nature ayant horreur du vide, celui qui n’est pas propriétaire de lui-même est la propriété d’un autre qui revêt alors le costume d’un esclavagiste.
Les premiers féministes ne s’y trompent pas en scandant « mon corps, mon choix ». Ce slogan doit ses effets émancipateurs à la délimitation de la frontière qui distingue le « mien » du « tien », ce qui renvoie encore à la reconnaissance d’un droit de propriété. Les héritiers de Marx devraient donc méditer plus sérieusement sur les conséquences de leur haine du « propriétarisme », réduit à tort à une vulgaire idéologie mercantile.
L’obsession matérialiste qui définit la mentalité socialiste conduit ses adeptes à oublier que la propriété privée est d’abord un rapport d’exclusivité interpersonnel avant de concerner les choses. C’est la libre disposition de soi et la propriété qui font échec aux prétentions des violeurs, des meurtriers et des agresseurs de toute espèce. C’est pourquoi les rédacteurs de notre déclaration révolutionnaire de 1789 notaient dans son préambule que l’ignorance, l’oubli et le mépris des droits de l’homme — qui incluent la propriété — sont « les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».
Monsieur Piketty commet donc un contresens indigne de la culture qu’on attend d’un universitaire lorsqu’il assimile, dans son dernier ouvrage, les compensations offertes aux propriétaires d’esclaves affranchis à des dérives propriétaristes. L’esclavage qui a scandaleusement prévalu dans les pays qui se voulaient avancés jusqu’au XIXe siècle est précisément la plus grave des entorses faites au propriétarisme. Loin de contester le droit de propriété, la lutte abolitionniste a au contraire consisté à cesser de le relativiser pour lui conférer une portée universelle.
C’est donc lorsque les sociétés se mettent à sacraliser la propriété et à condamner la servitude, les exactions et les extorsions, qu’elles peuvent se targuer d’être civilisées. À l’inverse, les pays qui ont tenté de dépasser ces « droits de l’homme égoïste », pour reprendre l’expression de Marx, ont abrité les crimes de masse les plus retentissants de l’histoire de notre espèce. Ce qui devrait inciter notre cher économiste à modérer la nostalgie qu’il semble exprimer vis-à-vis de « l’échec dramatique de l’expérience communiste ». Personne n’utilise un vocabulaire aussi tendancieux pour qualifier le bilan des fascismes qui ont ravagé l’Europe.
La haine de la propriété est donc l’apanage de ceux qui veulent ériger le pillage au rang d’institution pour des motifs divers et variés. Chez Monsieur Piketty, ce pillage est justifié par la prospérité promise aux civilisations qui préfèrent l’égale dépossession à l’inégalité des possédants. Ce révisionnisme décomplexé n’est plus seulement la marque d’une idéologie coincée à l’Est du rideau de fer de la pensée. Il ignore aussi une leçon que même un Jean-Jacques Rousseau prit la peine de retenir dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.
L’auteur du contrat social, qui déplorait la tendance de l’homme industrieux à s’éloigner de l’état de nature, remarquait qu’il n’aurait jamais embrassé la folie de la vie laborieuse sans la vile garantie offerte par la propriété privée que personne ne viendrait le dépouiller du fruit de son travail. En conspuant la propriété privée, Rousseau assumait au moins sa volonté de nous replonger dans l’âge des cavernes.

11 novembre, 2019

La réflexion du jour

Vous me permettrez de m’inquiéter à la veille des négociations du secteur public. Les demandes auxquelles ils font face prouvent l’appétit syndical. Les chefs syndicaux voient les surplus et ont promis à leurs membres de faire sauter la caisse.--- Mario Dumont

09 novembre, 2019

La réflexion du jour

Ici, même quand les dépenses augmentent, on crie à l’austérité. Et quand les dépenses n’augmentent pas suffisamment, on prétend être mis au régime. La moindre retenue est d'une cruelle injustice. --- Michel Hébert

08 novembre, 2019

La réflexion du jour

Les émotions, et surtout les peurs envahissantes, sont mauvaises conseillères. Et comme l’écoterrorisme ne souffre aucune limite­­, il entraîne la société dans un relativisme moral destructeur, viole les plus grands tabous­­­, promeut l’inversion des valeurs universelles et distille une culture mortifère.--- Nathalie Elgrably-Lévy

07 novembre, 2019

La réflexion du jour

«Soit Québec réduit la dette, soit il baisse les impôts, explique à Métro le chercheur à l’IDEM et professeur en économie au King’s University College, Vincent Geloso. La deuxième option offre des bénéfices à long terme plus importants. Ça peut permettre aux gens d’investir dans leur avenir, d’augmenter leurs épargnes, et même de créer des emplois.»

06 novembre, 2019

L’État ne sera « simplifié » que le jour où il sera « limité »

L’État n’est jamais en reste lorsqu’il s’agit d’entreprendre n’importe quoi.

Un rapport du Sénat publié hier (mardi 17 septembre 2019) nous apprenait que « la réforme du stationnement de 2018 n’a rien simplifié. » Pour ses auteurs :
« Dans ce domaine, on a multiplié les réformes pour simplifier le système et tout est devenu plus compliqué ! »
C’est ballot ! Mais tellement classique et prévisible dans notre France supérieurement étatisée…
Non pas que la France ait manqué de projets grandioses qui devaient faciliter la vie des citoyens et permettre d’économiser des milliards : Révision générale des politiques publiques (RGPP, Sarkozy, 2007), Modernisation de l’action publique (MAP, Hollande, 2012), Choc de simplification (Hollande, 2013). Puis le souffle du printemps macronien est arrivé et nous avons eu Action publique 2022réforme du Code du travail, loi PACTE pour les entreprises et j’en passe…
Nous voici en 2019 : peut-on dire sérieusement que la mission est accomplie ?
La question se pose alors que la réforme des retraites envisagée actuellement par le gouvernement nous a été présentée comme devant apporter davantage de « simplicité » et de « justice sociale » à un système devenu extrêmement complexe. Il s’agit donc de garder le système par répartition actuel, mais de fondre les 42 régimes existants en un seul régime universel.

LA FARCE TRAGIQUE À PRÉVOIR

42 régimes de retraite ! Mais c’est de la folie furieuse, pas étonnant que la France se noie dans la paperasse administrative. Simplifions tout cela ! – voilà ce que l’on serait tenté de penser, d’autant que l’on sait combien les retraites du secteur public et les régimes spéciaux tels que ceux dont jouissent les agents de la RATP sont avantageux par rapport aux régimes du secteur privé et des indépendants.
Comme la réforme prévoit également de tenir compte de façon administrative de la spécificité de certaines situations telles que pénibilité, nombre d’enfants, carrières longues, accidents de carrière, handicap, maternité etc., on peut d’ores et déjà prévoir que l’aspect « simplification » tournera une fois de plus à la farce tragique.
Quant à la « justice sociale », elle s’avère être la grande absente de cette réforme. Le simple fait de maintenir le système par répartition entérine le pouvoir absolu de l’État sur la gestion des retraites ; la fusion de tous les régimes en un seul lui permet de plus de s’approprier d’un seul coup d’un seul les excédents des caisses autonomes des indépendants. Des excédents qui, eux, se comptent effectivement par milliards et dont on est certain – c’est l’expérience de 45 ans de déficit public qui parle – qu’ils seront aussitôt engloutis dans de nouvelles aventures étatiques.
Autrement dit, l’ambition affichée de « simplification » apparaît pour ce qu’elle est vraiment : non pas un souci sincère d’efficacité et d’amélioration des politiques publiques en faveur des citoyens, phénomène jamais observé, mais la façade aimable d’un vol authentique et la consolidation, voire l’extension du domaine d’intervention de l’État.
Ces exemples – le stationnement, les retraites – nous montrent avec une netteté remarquable pourquoi les « chocs de simplification » menés inlassablement en France sont éternellement voués à l’échec et pourquoi la vraie question de l’amélioration du service rendu aux particuliers et aux entreprises ne consiste pas à « simplifier » l’État mais à le « limiter » à sa portion indispensable.
Je pense tout d’abord à ce que disait Frédéric Bastiat dans Services privés, service public (1850). Faute de l’aiguillon décisif de la concurrence,
« Tout ce qui est tombé dans le domaine du fonctionnarisme est à peu près stationnaire. »
Et encore, propos bien modéré. Probablement parce que Bastiat, décédé en 1850, n’a pas eu la « chance » de voir le Manifeste du Parti communiste (1848) mis en application à partir de la révolution d’Octobre en Russie.

L’ILLUSION FISCALE

Mais l’École du choix public est là pour nous rappeler que le développement des interventions publiques s’explique non par la recherche d’un intérêt général introuvable, mais par le désir de certains groupes sociaux, élus et fonctionnaires de conserver postes, mandats et fonds publics pour leurs projets.
Il en résulte d’une part que la complexité des affaires publiques, en empêchant les individus de se comparer les uns aux autres et en les décourageant de se renseigner précisément sur ce qu’il advient de leurs impôts, sert à merveille les objectifs de la classe politique et de tous ceux qui vivent des impôts des autres. La fiscalité française est en ce domaine un sublime monument d’opacité au service d’intérêts très catégoriels qui n’ont pas grand-chose à voir avec la « justice sociale » – comme en atteste notre chômage inexorablement plus élevé que dans les pays comparables.
D’autre part, l’État a mille fois fait la preuve de sa totale incapacité technique à mener ses projets à bien. Soit les budgets dérapent complètement, soit les délais de livraison sont outrageusement dépassés, soit le produit livré est une véritable catastrophe, soit on a la chance incommensurable de bénéficier des trois dérapages à la fois. Quelques brillants exemples parmi d’autres : portiques écotaxe, aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Grand Paris Express, route solaire… et d’une façon tristement générale tout ce qui implique un tant soit peu d’informatique, c’est-à-dire à peu près tout.

DES SIMPLIFICATIONS OU DES BUGS ?

D’où liste supplémentaire : bugs hallucinants du système Osiris censé effectuer les paiements de certaines subventions en provenance de l’Union européenne, déficiences du système Louvois de paiement des salaires des militaires, abandon du Système de gestion des ressources humaines de l’Éducation nationale (SIRHEN) qui a dévoré 320 millions d’euros en dix ans « d’effort » et qui n’a permis de traiter que 18 000 personnes sur les 850 000 enseignants concernés.
Quant aux tentatives réelles de simplification, elles tombent toujours très loin du but car plutôt que de s’en remettre à la responsabilité des acteurs, l’État ne peut s’empêcher d’encadrer les simplifications et la façon de les obtenir. D’où de nouvelles lois, d’où de nouveaux décrets qui ne retranchent rien et participent au contraire un peu plus à l’inflation législative et réglementaire.
Comment en irait-il autrement quand Guillaume Poitrinal qui a présidé pendant un an le Conseil de simplification mis en place par François Hollande vous assène comme une évidence :
« Je ne plaidais pas pour la déréglementation, il ne s’agit pas d’entreprendre n’importe quoi, mais la décision peut être bien plus efficace. »
Bien plus efficace ? Clairement, non. Mes petites listes ci-dessus disent assez que l’État n’est jamais en reste lorsqu’il s’agit « d’entreprendre n’importe quoi ».
Sans compter que parallèlement à ces tentatives malheureuses, de nouvelles obligations sont créées avec une régularité d’horloge : depuis le lancement du « choc de simplification » de François Hollande, les entreprises ont vu arriver le compte pénibilité (devenu le C2P ou compte personnel de prévention dans les ordonnances travail de Macron), le prélèvement à la source et l’index d’égalité salariale femmes-hommes.
« La simplification, c’est compliqué » a dû concéder François Hollande lorsque le temps des bilans fut venu.

L’OBSTACLE DE L’ÉTAT PROVIDENCE

Il se trompe : la simplification, c’est impossible… aussi longtemps que l’État se voudra providence et stratège et aussi longtemps que nous les citoyens lui accorderons de diriger tous les aspects de notre vie, de la place des œufs et des saucisses dans les menus des cantines au nombre de nominations de femmes directrices dans la fonction publique.
L’importance prise récemment par l’écologie et le changement climatique renforce encore cette position de domination absolue de l’État sur l’individu : il est à la fois exclu d’assister à la moindre décroissance réglementaire et absolument certain que l’empressement à prendre soin de la planète se traduira par des impôts supplémentaires, des dépenses supplémentaires, de la dette supplémentaire, bref, de l’État supplémentaire. Ça promet.