Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 janvier, 2014

Déficit, si ça fonctionnait, on le saurait

Quiconque analyse objectivement les finances du Québec, sait depuis longtemps qu’elles sont en déficit structurel. C’est-à-dire que les coûts des programmes et engagements du gouvernement excèdent durablement les revenus. Même une économie qui tournerait à plein régime ne suffirait pas à combler le fossé sans cesse croissant entre les dépenses et les revenus. Il n’est donc plus possible d’atteindre l’objectif du déficit zéro sans couper dans les dépenses.

Il faut donc revoir l’ensemble des missions de l’État dans le but de réduire les dépenses les moins utiles. Il ne s’agit pas de couper bêtement dans les programmes sociaux comme cela a été fait à la fin des années 90. À court terme, il suffirait de remplacer certains programmes mur à mur par des programmes ciblés. À moyen et long terme il faut se débarrasser du modèle des monopoles d’État en faveur d’un modèle qui favorise la concurrence entre une multiplicité de fournisseurs (publics, privés, coops, OSBL, etc.

À ceux qui prétendent qu’il suffirait de mieux gérer le système actuel, je réponds « si ça fonctionnait on le saurait ». Après deux décennies d’effort pour reprendre le contrôle des finances publiques sans succès, il est temps d’accepter l’évidence. C’est ce que les Suédois et les Danois ont fait dans les années 90.

Yves-Thomas Dorval du Conseil du patronat du Québec en discute avec Mario Dumont.


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La réflexion du jour

Lorsqu’on dit structurel (NDLR déficit structurel), on parle d’un problème chronique, d’un problème de fond, lié à notre niveau de dépenses trop élevé pour notre richesse collective. En termes simples, nous vivons au-dessus de nos moyens. Rappelons que nous nous sommes donné des programmes sociaux plus généreux que ceux des autres provinces et une fonction publique plus grosse, tout cela en sachant que nous sommes l’une des provinces les plus pauvres du Canada.--- Mario Dumont

30 janvier, 2014

La réflexion du jour

La manne pétrolière (NDLR à Terre-Neuve) n'a pas profité à tout le monde, elle n'a pas tout réglé, loin de là, mais elle a eu un impact significatif sur la croissance, l'emploi, les salaires, les ressources collectives. Le Québec est-il sur une autre planète où ces impacts ne se manifesteraient pas?--- Alain Dubuc

29 janvier, 2014

Entreprendre, un défi de tous les jours

Dans ce documentaire, les employées de Lejaby découvrent la dure réalité des entrepreneurs. La gestion d’une entreprise impose des contraintes et des responsabilités qu’elles ne peuvent pas ignorer sous peine de voir leurs emplois disparaître.

Les beaux discours socialo syndicaux sont remplis de bons sentiments, mais cela ne change rien à la réalité. Les entrepreneurs se battent tous les jours pour demeurer concurrentiels, trouver des capitaux, développer de nouveaux marchés, combattre les fonctionnaires obtus et souvent mesquins, etc. Comme si cela n’était pas suffisant, les politiciens et leurs fonctionnaires créent à un rythme effarent de nouveaux règlements toujours plus complexes quand ils ne sont pas carrément nuisibles.


La réflexion du jour

Alors voici ce qu’on apprend, à la page 46 (ndlr de l’édition 2013 des Comptes économiques des revenus et dépenses du Québec) : le gouvernement fédéral obtient dans la Belle Province des recettes totalisant 44,5 milliards. Cela inclut l’impôt des particuliers, des entreprises, les taxes, les cotisations à l’assurance chômage, etc. Un total donc de 44,5 milliards.

Mais Ottawa dépense au Québec pas moins de 60,8 milliards. Dépenses courantes en biens et services, des versements aux particuliers, des subventions aux entreprises, etc. L’Institut de la Statistique ajoute 6,1 milliards constituant les intérêts sur la part du Québec de la dette fédérale. --- Michel Hébert

28 janvier, 2014

La réflexion du jour

Les vélos en location sont dans la même niche que les éoliennes, les garderies subventionnées ou le compostage: de bonnes idées; des services sympathiques, piliers du développement durable, et de la société douce, auxquels tout le monde applaudit – mais qui s’avèrent des enclumes financières que seuls les gouvernements peuvent porter. Et encore…---Benoît Aubin

27 janvier, 2014

Norvège 10, Québec 0

Depuis plus de vingt ans, la Norvège exploite des puits d’hydrocarbure au large de ses côtes dans la mer du Nord. Les redevances perçues s’accumulent dans un fonds souverain au bénéfice des générations futures. En 2013, le fond a atteint l’imposante somme de 5,11 billions (mille milliards) de couronnes norvégiennes (près de 900 milliards $C), ou un million de couronnes (plus de 175 000 $C) par habitant.

Quel contraste avec la situation qui prévaut au Québec. Non seulement nous n’avons pas de fonds de prévoyance pour les mauvais jours, mais chaque Québécois hérite d’une dette de plus de 55 000 $ (municipale, provinciale et fédérale) à sa naissance.

Pourquoi une telle différence alors que le Québec bénéficie de nombreux avantages économiques : abondance de richesses naturelles, population éduquée, proximité du marché américain, etc.?
Il semble bien que la principale différence entre les Norvégiens et les Québécois réside dans le style de gestion de l’État. En Norvège, les politiciens sont pleinement conscients qu’ils gèrent l’argent des contribuables et adoptent des comportements de bons pères de famille. Cette attitude prévaut autant dans la gestion de leurs dépenses personnelles que dans la gestion de la fonction publique et des investissements.

Au contraire au Québec, les politiciens considèrent qu’il faut profiter au maximum des fonds publics pendant qu’ils sont au pouvoir. Ils se servent à pleine main dans le plat de bonbons. La seule règle qui prévaut est celle de ne pas se faire prendre. Cette attitude domine autant la gestion de leurs dépenses personnelles que la gestion des ministères et des investissements. Il suffit de suivre les audiences de la commission Charbonneau pour s’en convaincre. N’oublions pas que pour chaque enveloppe brune du côté des bandits il existe une main tendue du côté de l’État.

De plus, comme pour nous faire oublier les abus et les dérapages, les politiques de développement économique sont empreintes d’angélisme vert. Mais l’angélisme, si électoralement rentable, nuit considérablement au développement de l’économie.

La bourse du carbone et les limites d’émissions de CO2 qui l’accompagnent nuisent à la compétitivité de nos entreprises. Déjà qu’elles souffrent d’un déficit de productivité, cette nouvelle contrainte n’augure rien de bon pour l’avenir.

Mais le plus ridicule est qu’on hésite encore à explorer le potentiel d’une industrie pétrolière et gazière québécoise par crainte d’être condamné par les disciples de la religion écologiste.

Gaspillage et frein au développement sont les ingrédients d’une recette infaillible pour maintenir les Québécois dans une pauvreté relative. 

La réflexion du jour

Il faut aller plus loin, dit le CPQ qui note que le Québec se bute à des obstacles comme «le caractère plus généreux qu’ailleurs de nos programmes sociaux, une faible croissance économique et des perspectives démographiques défavorables, dans un contexte où le niveau de la fiscalité a dépassé les limites.» On ne peut plus se payer les programmes sociaux plus généreux qu’ailleurs au Canada tant que notre richesse collective sera moindre qu’ailleurs au pays, pense le Conseil qui demande aussi de meilleures conditions de création de richesse et d’investissements.--- Conseil du patronat du Québec

25 janvier, 2014

La réflexion du jour

Pourquoi la liberté économique devrait-elle nous préoccuper? Parce que les pays les plus libres sont ceux qui enregistrent les plus importants progrès sociaux et les meilleures performances économiques. Par contre, quand ils voient leur liberté économique régresser, leur économie stagne, leur taux de chômage augmente et leurs conditions sociales se détériorent.--- Nathalie Elgrably-Lévy

24 janvier, 2014

Measuring the Size of Government in the 21st Century

Revue de livre par Serge Rouleau

Au 19e siècle, le secteur public se limitait aux fonctions régaliennes et représentait une portion relativement petite de l’économie. Les taux de fiscalité étaient modestes. Au 20e siècle, sous prétexte de financer les deux grandes guerres, les politiciens décuplèrent les taux de fiscalité.

Après la Deuxième Guerre mondiale, malgré les promesses antérieures des politiciens, la fiscalité ne fut jamais ramenée au niveau d’avant-guerre. Ils profitèrent plutôt de la marge de manœuvre ainsi acquise pour financer des programmes électoralistes. L’État providence était né.

Depuis le début des années 80, la part des gouvernements dans les économies développées oscille entre 30 % et plus de 50 %. Pour une fois, le Québec se situe dans le peloton de tête. C’est l’essence même du modèle québécois : briller là où il ne faut pas et traîner la patte là où il faudrait briller.

Tout en admettant que l’État joue un rôle essentiel au développement de l’économie, la plupart des économistes s’entendent pour dire que sa participation ne devrait pas excéder 30 %. Les recherches empiriques et théoriques démontrent qu’au-delà de ce pourcentage l’État a un effet négatif sur l’économie.


Livio Di Matteo, auteur du livre Measuring the Size of Government in the 21st Century, publié par l’Institut Fraser, est professeur d’économie à l’université Lakehead et “senior fellow” à l’Institut.


La réflexion du jour

D’ailleurs, des voix s’élèvent dans le reste du Canada pour réclamer une révision de la péréquation. Cette année, avec la hausse, le Québec ira à lui seul chercher un chèque de 9,3 milliards $ sur un programme total de 16,6 milliards $ pour tout le Canada. --- Mario Dumont

23 janvier, 2014

La réflexion du jour

Savourons donc les quelques mois qui restent avant les prochaines élections. Ce seront les derniers avant que ne soit ordonnée une hausse des taxes, des tarifs ou des impôts. Le statu quo aura besoin d’argent neuf et ce sera le vôtre qu’on voudra, rien n’est plus certain.

Ça ne réglera pas nos évidents problèmes. Le décrochage scolaire, les urgences encombrées, les infrastructures en ruine, l’endettement chronique, etc. Tout ça restera inchangé. C’est le modèle québécois dans toute sa splendeur et nous en sommes les fiers prisonniers.--- Michel Hébert

22 janvier, 2014

Écologie, la fin

Revue de livre par Serge Rouleau

Écologie, la fin  de Christian Gérondeau aux Éditions Toucan est un ouvrage remarquable. Il dénonce les politiques ruineuses de l’État français obnubilé par les dogmes de la religion verte. Ce que Christian Gérondeau a écrit à propos du gaspillage éhonté du gouvernement français au nom du réchauffement climatique aurait très bien pu être écrit à propos du Québec pour les mêmes raisons. Il aurait suffi de remplacer France par Québec , énergie nucléaire par énergie hydroélectrique et ajuster les chiffres pour tenir compte de la plus petite taille de l’économie québécoise.

Soyons clairs, ce livre est incorrect.

Incorrect car il démontre, vingt ans après le premier sommet de Rio, que le monde entier a été trompé par le réveil d’une peur infondée venue du fond des âges, celle du changement climatique. Incorrect car il révèle comment cette peur a été orchestrée par quelques individus et organisations. Incorrect enfin car il fait les comptes. Des centaines de milliards de dollars et d’euros gaspillés chaque année au point d’handicaper lourdement le développement économique d’un grand nombre de pays, et d’abord de la France. Et cela pour rien.

Mais tout est bientôt fini car la crise dévoile petit à petit les mensonges pseudo-scientifiques. Les industries éolienne et solaire s’écroulent, les taxes sur le CO2 dans l’aérien et autres mesures sans queue ni tête sont retirées, jamais on n’a trouvé autant de pétrole, de gaz ou de charbon et pour comble, les satellites montrent que la température de la Terre ne s’accroît plus depuis quinze ans!

C’est désormais la fin de l’écologie idéologique.


Dans le même ordre d’idée le professeur de climatologie au Massachussetts Institute of Technology (MIT), Richard Lindzen, déclare : « Les générations futures se demanderont avec étonnement pourquoi, au début du XXIe siècle, le monde développé a littéralement paniqué devant une augmentation globale de la température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d’exagérations grossières de modèles informatiques incertains, s’est engagé sur la voie d’un recul de l’âge industriel »

Christian Gérondeau est polytechnicien et expert indépendant. Il travaille depuis plus de dix ans sur les questions environnementales.


La réflexion du jour

Le MELS (ndlr ministère de l'Éducation des Loisirs et des Sports) a trop souvent démontré par le passé qu'il est noyauté par des théoriciens de la pédagogie qui pratiquent l'immobilisme, se gargarisent de beaux mots et semblent écouter pousser leurs cheveux. De vrais pelleteux de nuages qui ne seraient pas aptes à opérationnaliser un service comme celui du transport scolaire. --- Gaétan Couture

21 janvier, 2014

La réflexion du jour

Maintenir les taxes et impôts dans le plafond et, en parallèle, aller chercher des fonds supplémentaires par des frais directement facturés pour l’utilisation des services ne fait qu’étouffer davantage les contribuables et grossir la part de nos revenus qui retourne dans la poche des gouvernements. Dans ce contexte, toute proposition utilisateur-payeur ne mérite même pas notre attention.--- Mario Dumont

20 janvier, 2014

Le droit de propriété, source de richesse

L’interventionnisme étatique gruge imperceptiblement, mais non moins sûrement, les droits de propriété privée. Des droits de propriété mal protégés et tronqués favorisent l’arbitraire et la corruption créant un cercle vicieux d’appauvrissement.

Au Québec, plusieurs lois et règlements bafouent les droits de propriété privés. En particulier, les lois régissant l’environnement et plus particulièrement la loi de la protection du territoire agricole accordent aux fonctionnaires responsables un pouvoir quasi illimité. Les règlements régissant ces lois sont parfois flous et souvent accordent aux fonctionnaires la possibilité d’interpréter ceux-ci comme bon leur semble. Un fonctionnaire frustré ou écologiste peut empêcher un propriétaire d’utiliser sa propriété à des fins de développement même si le projet proposé respecte en tout point l’esprit de la loi.

Nombre d’autres lois et règlements (tourisme, transport, commerce de détail, etc.) inutiles nuisent, voire empêchent, le développement optimal de nos ressources. Cela explique en partie la pauvreté relative des Québécois.


La réflexion du jour

À l’heure où l’on doit relancer une économie très vacillante, où l’on cherche un moyen d’alléger cette dette irresponsablement débile, où il faut plancher pour construire sans bandits, où l’on doit s’assurer que le fonds de pension de la population vieillissante sera encore là au moment venu et où les hôpitaux fonctionnent toujours cahin-caha, pas sûr que le tchador et le crucifix soient prioritaires. --- Michel Beaudry

18 janvier, 2014

La réflexion du jour

Les investissements politiquement motivés rapportent rarement, sauf dans des pays totalitaires, comme la Chine, qui contrôle tous les leviers. C’est la quête du profit qui va sauver la planète, pas les vœux pieux des anti-tout.--- Lise Ravary

17 janvier, 2014

Gratuité et abus vont de pair

Dans la vie rien n’est gratuit. Un produit ou un service gratuit, ou en deçà de son coût réel, est un produit ou un service payé par quelqu’un d’autre. Les droits de scolarité ridiculement bas de nos universités sont en réalité aussi élevés qu’ailleurs, mais ils sont financés par les impôts et taxes des contribuables.

Les effets pervers de la gratuité sont la déresponsabilisation et l’abus :

Les taux de diplomation universitaire seraient beaucoup plus élevés si les étudiants devaient payer le coût réel des droits de scolarité.

On aurait trouvé une solution à la congestion des urgences depuis longtemps si les utilisateurs devaient payer le coût réel d’une visite;

Si les parents devaient payer le coût réel de confier leurs enfants à un CPE, il n’y aurait pas de pénurie de place en garderie;
Etc.

Comprenez-moi bien. Je ne préconise pas que quelqu’un doive mourir à la porte d’une urgence ou qu’un jeune talentueux devrait être privé d’accès à l’université parce qu’ils sont pauvres. Bien au contraire, je crois que les gens qui ont eu la malchance de tirer la courte paille dans la vie devraient être beaucoup mieux aidés qu’ils ne le sont présentement, mais pas à n’importe quelles conditions.

Les profiteurs, les tire-flancs, les malades imaginaires, etc. seraient exclus des largesses de l’État. Par contre, les poqués, les malades chroniques, les aidants naturels, les élèves doués et travaillants recevraient suffisamment d’aide pour mener une vie raisonnablement confortable.

Mais pour arriver à ce résultat, il faut gérer le Québec différemment et pas seulement dans les discours.
Dans un premier temps, il faudrait graduellement remplacer les programmes mur à mur par des programmes ciblés. Les programmes mur à mur bernent les utilisateurs en leur laissant croire que les services sont gratuits et favorisent les groupes d’intérêt au détriment des utilisateurs. Il est aberrant que les parents en moyen aient accès à des services de garde à 7 $, alors que les familles monoparentales n’y ont pas accès, soit parce qu’il n’y a pas de CPE dans leur quartier ou parce que 7 $ c’est déjà plus que ce qu’ils peuvent se permettre.

Ensuite, les utilisateurs doivent avoir le choix du fournisseur qui leur convient. Il faut donc que l’argent suive le client. Ainsi, à l’intérieur des normes établies par le gouvernement, toutes les entreprises intéressées pourraient offrir leurs services à la population. En permettant à diverses formes d’entreprises (publiques, privées, coopératives, OSBL, etc.) de se concurrencer, les entreprises les plus innovantes qui offrent le meilleur rapport prix/qualité remplaceraient graduellement les moins efficaces.

La recette est bien connue et appliquée dans de nombreux pays, dont les pays nordiques. Malheureusement, elle demeure inaccessible au Québec à cause du pouvoir exagéré des groupes d’intérêt, tout particulièrement les grandes centrales syndicales, auprès des politiciens.

La réflexion du jour

J’ai beau chercher, je ne connais aucune autre société au monde disposant de réserves de pétrole et qui se demande sérieusement si elle doit les exploiter ou pas.

Au moins, nous serions cohérents si, choisissant de nous passer des revenus tirés de notre pétrole, nous acceptions de réduire notre train de vie et nos programmes sociaux. Mais nous voulons les deux.--- Joseph Facal

16 janvier, 2014

La réflexion du jour

Pour le gouvernement, cette commission est avant tout un exercice politique pré-électoral visant à occuper l’actualité (ndlr et à faire oublier le désastre des finances publiques), à nouveau, avec le sujet de la charte. Juste au cas où la première ministre devait décider, cette fois-ci, de déclencher une élection au plus tard d’ici la fin du printemps. Ça crève l’écran depuis le début: pour le gouvernement, cette charte sera l’argument dont il usera à profusion pour demander aux électeurs de lui donner une majorité pour l’adopter. D’où son refus répété du moindre compromis réel sur la question litigieuse des signes religieux.--- Josée Legault

15 janvier, 2014

Global Warming : Doomsday Called Off

« Global Warming : Doomsday Called Off » est un autre documentaire dont vous ne risquez pas d’entendre parler dans les médias québécois. Au Québec, quiconque ose remettre en question le dogme du réchauffement climatique est automatiquement dénigré par les socialos écolos qui dominent les médias.

Selon les grands prêtres de la nouvelle religion, les humains, grands producteurs de CO2, sont les premiers responsables du réchauffement climatique des derniers trente ans. L’excellent documentaire (44 min) de la CBC fait voler en éclat les conclusions du vatican des écologistes, le GIEC.

Heureusement, les faits ont la qualité d’avoir la tête dure. Les scientifiques qui refusent d’adhérer à la religion écologique sont de plus en plus nombreux à dénoncer les demi-vérités, voire les mensonges, diffusés par le GIEC.


La réflexion du jour

AAER a reçu les millions du gouvernement du Québec, même si elle ne respectait pas les règles générales du programme d’aide aux entreprises québécoises en vertu duquel le prêt a été consenti.
...........
On ne sait pas où est passé l’argent du gouvernement puisqu’AAER avait 12 millions $ de dettes au moment où elle s’est placée à l’abri de ses créanciers, en 2010.---- Andrew McIntosh

(NDLR Scénario normal lorsque les politiciens se mêlent d'investir notre argent.)

14 janvier, 2014

La réflexion du jour

Parce que pendant qu’on croule sous la dette publique, qu’on est ankylosé dans la morosité économique, que plusieurs d’entre nous choisissent d’aller vivre ailleurs et que le monde autour développe ses richesses naturelles, le Québec est enfermé dans sa “bulle écolo”. Il est temps qu’il en sorte. Sinon, il finira par être VRAIMENT trop tard…--- Esther Bégin

13 janvier, 2014

Pauvreté : on a les résultats qu’on mérite

En décembre dernier, l’Institut de la statistique du Québec publiait les statistiques du revenu disponible des Québécois et des Canadiens. Avec un revenu disponible de 26 347 $ par habitant, le Québec se classe en 2012 au douzième et avant-dernier rang des provinces et territoires canadiens. Seule l’Île-du-Prince-Édouard est plus pauvre que le Québec.

Le revenu disponible est ce qui nous reste après que les gouvernements se soient servis. Bien entendu, puisque nous payons plus d’impôt et de taxes que les autres Canadiens il est normal que notre revenu disponible soit moindre. Les promoteurs du modèle québécois, c’est-à-dire l’interventionnisme étatique pour tout et rien, se sont donc empressés de justifier la performance médiocre du Québec. Selon eux, le revenu disponible moindre des Québécois est plus que compensé par la valeur des services gouvernementaux dont ils bénéficient.

Malheureusement, la réalité est fort différente. Les services gouvernementaux uniques, au premier chef le service de garde à 7 $, dont bénéficient les Québécois n’expliquent qu’une petite partie du revenu disponible moindre des Québécois. Selon l’ISQ, la piètre performance du Québec s’explique plutôt par la pitoyable performance du marché du travail : un taux d’emploi plus faible combiné à des salaires inférieurs.
La performance du marché du travail d’une économie est directement proportionnelle au degré de liberté économique. Or, à ce chapitre le Québec se classe fièrement dans le peloton de queue en Amérique du Nord.

La saga de Ressource Strateco est un excellent exemple démontrant ce phénomène. Au cours des six dernières années, Strateco a investi plus de 125 millions pour exploiter la mine d’uranium Matoush dans le nord du Québec. Mais à ce jour les bureaucrates refusent de délivrer le certificat d’autorisation requis. L’entreprise poursuit Québec pour faire valoir ses droits et évalue la possibilité d’entreprendre des poursuites contre le Canada,  en se basant sur le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange nord-américain ( ALENA).

En attendant, afin de conserver son expertise, Strateco déménage ses pénates vers des cieux plus invitants, la Saskatchewan. Si le revenu disponible des Saskatchewanais est 16 % plus élevé que celui des Québécois ce n’est pas un hasard.


Au Québec on se permet de lever le nez sur des emplois bien rémunérés comme ceux offerts par Strateco. On préfère s’appauvrir en subventionnant des entreprises non rentables. Résultat : même si nous bénéficions de nombreux avantages, nous sommes relativement plus pauvres que nos partenaires économiques.

La réflexion du jour

Mais le gouvernement ne peut pas seulement mettre des bâtons dans les roues, il doit aussi pousser à la roue pour que les choses se fassent, à commencer par connaître notre véritable potentiel pétrolier, ce que nous ignorons toujours.

Mais pour que cela se produise, il faut un gouvernement, quelle que soit sa couleur, qui bouge, qui agit, qui veut, qui exerce un leadership et qui soit animé par une volonté politique.--- Alain Dubuc

11 janvier, 2014

La réflexion du jour

Chercher à réduire les dépenses publiques pour revenir à des budgets équilibrés est pour eux (ndlr les centrales syndicales) une politique d’extrême droite. Il suffit plutôt d’augmenter encore plus impôts et taxes, pour ainsi pouvoir améliorer les conditions de travail des employés du secteur public, tout en fermant la porte au secteur privé dans la dispensation de services publics, leur chasse gardée. Plus déconnecté que ça, tu vis sur Mars.--- Jean-Jacques Samson

10 janvier, 2014

Would You Kill the Fatman

Revu de livre par Minarchiste

L’utilitarisme et les problèmes de tramways.
6 décembre 2013 par Minarchiste

Le dilemme du tramway (ou « trolley problem » en anglais) est une expérience de pensée utilisée en éthique, en sciences cognitives et en neuroéthique qui a été décrite pour la première fois par la philosophe britannique Philippa Foot en 1967. Il vise à titiller notre côté utilitariste tout en testant nos valeurs morales.

L’exemple de base est surnommé « Spur » : un tramway hors de contrôle fonce vers cinq personnes attachées au chemin de fer. En actionnant une manette devant vous, vous pourriez rediriger le tram vers une autre piste où une seule personne est attachée, ce qui permettrait de sauver quatre vies. Le feriez-vous? Selon des sondages, 90% des gens le feraient. Mais que feraient-ils si cette personne était Barack Obama? Ou Bono? Ou Peyton Manning? Ou encore leur propre enfant? Et pour ceux qui ont répondu qu’ils ne redirigeraient pas le train, est-ce que leur réponse serait la même si au lieu de 5 personnes il y en avait 500?
Ce sont des question bien difficiles et embêtantes! Mais ces questions sont primordiales quant aux principes moraux autour desquels la société est organisée…

Une solution possible émerge du principe de double-effet, de Saint-Thomas d’Aquin. L’action de la manette a deux effets : d’abord de sauver les cinq personnes (effet positif), puis de tuer la personne sur l’autre voie (effet négatif). Ce principe stipule que d’actionner la manette serait moralement acceptable dans la mesure où l’acte remplit certaines conditions :

L’acte est de nature positive, ou au moins neutre.
L’effet positif est intentionnel, alors que l’effet négatif ne l’est pas (même s’il est prévisible).
L’effet positif découle directement de l’acte, et non de l’effet négatif.
L’effet positif est plus important que l’effet négatif.
Les circonstances sont suffisamment graves pour justifier l’effet négatif.

Autrement dit, actionner la manette est moralement permissible puisque l’intention n’est pas de tuer une personne, mais bien d’en sauver cinq. La mort du pauvre malheureux n’est qu’un dommage collatéral non-intentionnel de la bonne action.

En réponse à Foot, la philosophe Judith Jarvis Thomson a proposé une variante, celle de l’homme corpulent (communément appelé « fat man»). Dans ce scénario, vous devez pousser un homme corpulent en bas d’un pont sur la voie, pour que son corps arrête le tram avant qu’il ne frappe les cinq personnes attachées aux rails. Dans ce scénario, l’effet négatif est intentionnel et c’est de lui que découle l’effet positif. Même si le résultat net est le même – quatre vies sauvées – le principe du double-effet ne pardonne pas cette action.  D’ailleurs, dans les sondages, 90% des gens ne pousseraient pas « fat man ».

Cependant, il est intéressant de noter que si on montre « fat man » aux gens avant « spur », le pourcentage de gens qui actionneraient la manette dans « spur » diminue! Comme si le scénario « fat man », vu son extrémisme, poussait les gens à visualiser les conséquences de leur choix et à délaisser l’utilitarisme par la suite. Par ailleurs, si on demande aux gens de faire tomber « fat man » en poussant un bouton qui fait ouvrir une trappe dans le plancher, ils sont plus enclins à le faire qu’en le poussant!

L’autre variante intéressante de Thomson est « Loop », dans laquelle l’homme corpulent est attaché aux rails dans une voie alternative, laquelle rejoint la voie principale juste avant les cinq personnes attachées. Dans ce cas, pour sauver ces cinq personnes, vous devez non-seulement actionner la manette pour rediriger le train dans la voie de contournement, mais en plus il est impératif que l’homme corpulent se fasse frapper par le tram pour l’arrêter, sinon le tram poursuivra sa route et tuera les cinq autres personnes. La différence avec « Spur » est que dans « Loop », on souhaite délibérément la mort de « fat man ».

La moralité de l’utilitarisme…

En fait, votre réponse à ces énigmes dépendra certainement de l’ampleur de votre côté utilitariste. Le père de l’utilitarisme en philosophie est probablementJeremy Bentham, qui vécu au 18e siècle. Ce dernier n’aurait pas hésité une fraction de seconde à pousser « fat man ». Pour lui, les dirigeants de la sociétés et les législateurs ne devraient être que des ingénieurs sociaux, faisant des calculs d’utilité visant à maximiser le bonheur collectif. Cette idéologie est fort dangereuse puisqu’elle fait fit des droits et libertés individuels.

En poussant l’homme corpulent, vous l’utilisez comme si c’était un objet, et non un être humain autonome. Le bien-être d’un individu ne peut être dissout dans une soupe géante de bien-être collectif; même si cela permettrait de sauver des vies et contribuerait au bien-être collectif, l’homme corpulent bénéficie de droits naturels qu’on ne peut enfreindre sans commettre de faute morale, dont notamment le droit inaliénable de ne pas être tué.

Une variante de “fat man” utilisée dans une étude de l’Université Harvard consiste à ce qu’un capitaine de l’armée vous approche et vous dise qu’il a capturé 20 rebelles alignés en peloton d’exécution et que si vous en tuez un seul à l’aide d’une carabine, les 19 autres seront libérés, alors que si vous refusez, les 20 rebelles seront tués par le capitaine lui-même. Appuyez-vous sur la gâchette?

Ma variante préférée est celle de la transplantation : dans un hôpital, cinq patients ont besoin d’un organe sinon ils mourront d’ici 24 heures : deux reins, deux poumons et un coeur. Dans la civière juste à côté, une personne est hospitalisée et inconsciente en raison d’un grave accident de moto. Devrait-on tuer cette personne pour donner ses organes aux 5 malades pour les sauver d’une mort certaine? Je vous rappelle qu’il y a présentement environ 100,000 personnes aux États-Unis qui sont sur des listes d’attente pour des dons d’organes…que répondraient-ils à cette question? Aux États-Unis seulement, 18 personnes meurent chaque jour en attente d’un don d’organe.

Ne pas agir?

Selon les réponses des gens dans les sondages, il semble pire de tuer quelqu’un que de ne pas sauver une vie. Laissez-moi vous illustrer cela par un exemple, celui de Marc et Denis, qui n’aiment plus leur femme respective au point de souhaiter leur mort. Alors que sa femme prend un bain, Marc décide de laisser tomber un séchoir à cheveux branché dans l’eau, ce qui la tue. De son côté, en se brossant les dents alors que sa femme prend un bain, Denis remarque qu’elle glisse, se cogne la tête et perd connaissance la tête sous l’eau; il ne lui porte pas secours, ce qui résulte en son décès. Quelle est la différence fondamentale entre les deux situations? Ne s’agit-il pas bel et bien de deux meurtres? Dans le cas de Marc, c’est un meurtre pas « commission » alors que dans le cas de Denis, c’est un meurtre pas « omission ». Les deux sont moralement inacceptables et comme le résultat est le même (la mort de l’épouse), l’ampleur de la faute est la même. Pourtant, l’intuition de la personne moyenne porterait à penser que le geste de Marc est plus grave que celui de Denis.

Dans nos dilemmes de tramways, pourrait-on dire que de ne pas pousser « fat man », causant la mort de cinq personnes par omission, est neutre ou pire que de le pousser, causant la mort d’une personne par commission? Si quelqu’un répond que de ne pas le pousser est moins grave, cette personne devrait aussi affirmer que Denis est moins coupable de meurtre que Marc…

Le tramway dans le vrai monde?

Les situations similaires au dilemme du tramway sont plutôt rare dans la vie de tous les jours, mais tout de même plus fréquentes qu’on ne pourrait le croire. Par exemple, pensez au Président Truman qui a ordonné les bombardements nucléaires du Japon pour, en théorie, épargner des milliers de vies de soldats Américains? (Je mentionnerais que le chiffre de 500,000 vies sauvées avancé par Truman était largement exagéré par plus de 10 fois, voir ceci, alors que le nombre de civils tués excède largement les 200,000).

En effet, dans la vraie vie, les « jonctions-en-T » sont peu fréquentes. Il y a généralement plus de deux options et aussi plus d’incertitudes quant aux conséquences de nos décisions. Ceci dit, les dilemmes moraux similaires au « trolley problem » peuvent survenir.

Le 25 juillet 1884, le capitaine Tom Dudley a poignardé, tué et mangé un de ses subordonnés, mais ne fut condamné qu’à 6 mois de prison. Pourquoi? La victime était un marin inexpérimenté de 17 ans nommé Richard Parker (qui a peut-être inspiré le nom du tigre dans Histoire de Pi de Yann Martel?). Leur yacht, laMignonette, a fait naufrage près du Cap-de-Bonne-Espérance un 5 juillet, et l’équipage s’est retrouvé dans un radeau de sauvetage. Au bout d’un certains temps, le jeune Parker serait tombé dans le coma, se mourant en raison de son manque d’eau et de nourriture. Dudley a décidé de le tuer vers le 24 juillet pour que les trois autres puissent le manger, ce qui leur sauva la vie. Ils furent retrouvés en mer le 29 juillet. Leur sentence initiale fut la peine de mort pour meurtre, qui fut réduite à 6 mois de prison par le Secrétaire d’État (la cour avait refusé la défense de « meurtre par nécessité » qui était pourtant supportée par l’opinion publique). Un tel meurtre était-il justifiable moralement, considérant que Richard Parker serait mort de toute manière?

En 2000, une femme nommée Rita Attard du Malte a donné naissance à des jumelles liées à la naissance. Les médecins ont déclaré que les jumelles allaient tous deux mourir  à moins qu’une chirurgie ne soit effectuée, mais que la chirurgie allait tuer l’une des jumelles. Les parents ont refusé la chirurgie, mais un jugement de la cour l’imposa. La chirurgie eut donc lieu et comme prévu, la mort de l’une des jumelles permit à l’autre de vivre une vie normale. Était-ce une décision moralement acceptable?

Suite à l’ouragan Katrina qui a balayé la Nouvelle-Orléans en 2005, des membres de la US National Guard relataient qu’à certains moments, ils devaient choisir entre sauver une famille de deux personnes réfugiées sur un toit de maison et une famille de six sur le toit voisin.

Dans le même ordre d’idées, est-ce que la torture d’un criminel ou d’un terroriste pourrait être acceptable si cela permettrait de sauver des vies? Prenons l’exemple de l’enlèvement de Magnus Gäfgen, qui a kidnappé un bambin de 11 ans en échange d’une rançon, le tout survenu en Allemagne en 2002. La police l’a intercepté alors qui ramassait la rançon et, croyant que le petit était en danger, la police a menacé  Gäfgen de torture s’il refusait de révéler où se trouvait l’enfant. Ce dernier céda, mais malheureusement l’enfant était déjà mort. Ce cas engendra tout un débat quant à la légalité de l’utilisation des menaces de torture par la police. Était-ce justifiable si cela avait pu sauver la vie d’un innocent garçon de 11 ans?

Conclusion

Quand Philippa Foot a introduit le dilemme du tramway, c’était pour intervenirdans un débat au sujet de l’avortement : peut-on éliminer une vie humaine au stade de fœtus simplement parce que cela fait l’affaire de la mère et de la société? Considérez l’exemple du violoniste proposé par Thomson dans son article « A Defence of Abortion ».

Vous vous réveillez un matin dans un lit d’hôpital à côté d’un violoniste inconscient très célèbre. Il souffre d’une défaillance rénale qui pourrait être fatale. Ainsi, ses reins ont été connectés aux vôtres à votre insu ce qui fait en sorte que vos reins traitent son sang en plus du vôtre. Il mettra 9 mois à guérir, après quoi il pourra être débranché. Si vous le débranchez prématurément de votre corps, il mourra en quelques minutes. Seriez-vous alors criminellement responsable de sa mort? J’aurais tendance à dire que non : c’est la maladie qui tuera ce violoniste, pas moi. Ce que Thomson insinue est que dans le cas d’un avortement, la mort du fœtus résulte d’une « interruption de service » du côté de la mère lorsque ce dernier est extirpé de son utérus. Lors de l’avortement, la mort du bébé ne résulte pas d’un acte direct de la mère, mais plutôt de la fin de l’acte d’incuber le fœtus.

Ceci dit, l’autre application de ce dilemme éthique concerne la légitimité de l’interventionnisme étatique. Le gouvernement a-t-il la légitimité d’enfreindre les droits de propriété privés dans la poursuite du bien-être collectif de la société? Autrement dit, le gouvernement peut-il moralement actionner la manette ou encore pousser l’homme corpulent de façon à maximiser les gains et minimiser les pertes de la collectivité? A-t-il le droit d’utiliser la force pour diminuer le bien-être d’un individu contre son gré de manière à augmenter le bien-être total de la société?

Si vous répondez non à ces questions (ce qui est mon cas), cela signifie-t-il que vous n’agiriez pas dans les dilemmes du tramway et que vous laisseriez les cinq personnes crever?

Ma façon de résoudre les dilemmes de tramways est de me mettre à la place du pauvre bougre qui doit mourir pour sauver les cinq personnes. Serais-je prêt à sacrifier ma vie pour sauver cinq inconnus? Ma réponse est non : ma vie a plus de valeur à mes yeux que cinq vies d’inconnus (peut-être parce que je ne suis pas religieux et presque athée). Ainsi, je me sens pas en droit d’imposer à un autre un sacrifice que je ne serais même pas prêt à faire moi-même. Par ailleurs, dans le cas de « fat man », si ce dernier voulait vraiment se sacrifier pour devenir un héros, il aurait la possibilité de le faire de son plein gré. J’estime ne pas avoir la légitimité de le forcer à le faire. Est-ce que Jeremy Bentham se serait lancé sur la voie sans hésiter pour sauver cinq vies? Peut-être bien, mais on peut en douter…

En revanche, dans le cas du peloton d’exécution mentionné ci-haut, je tirerais volontiers sur une personne au hasard pour en sauver 19, car si j’étais moi-même l’un de ces 20 prisonniers, je souhaiterais que le tireur tue l’un d’entre nous pour sauver les autres, car une chance de 5% de mourir est moins élevée que de 100% dans l’autre cas. Mais en aucun cas je ne forcerais une personne à mourir pour donner ses organes. Dans le même ordre d’idées, Harry Truman est un criminel de guerre et Tom Dudley un meurtrier.

Pour approfondir le sujet, je vous recommande cet excellent livre :

“Would You Kill the Fat Man?: The Trolley Problem and What Your Answer Tells Us about Right and Wrong”, par David Edmonds.


La réflexion du jour

La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, déclarait lundi: «Les centrales syndicales ne sont pas des empêcheurs de tourner en rond.»

Elle avait bien raison, même si c’était sans le savoir! Comme bien d’autres, Mme Chabot confondait manifestement «tourner en rond», qui signifie en français stagner, avec «tourner rond», qui veut dire fonctionner normalement.---Christian Dufour

09 janvier, 2014

La réflexion du jour

Actuellement, les personnes âgées sont appuyées par les aidants naturels issus de l'immense cohorte des baby-boomers, fait ressortir Nathalie Tremblay, chef de produits santé chez Desjardins Sécurité financière. 

«Et ces aidants naturels font épargner au régime de soins de santé entre 6 et 8 G$ par an», souligne-t-elle.--- Yan Barcelo

08 janvier, 2014

Antifragile: Things that Gain from Disorder

Revue de livre par Bernard Mooney

C’est un grand plaisir de tomber sur un livre fascinant. C’est encore plus vrai lorsque ce livre nous renverse…

Faites-vous un cadeau en cette période des Fêtes. Achetez et, surtout, lisez Antifragile: Things that Gain from Disorder, de Nassim Nicholas Taleb. Ce pourrait être votre meilleur placement.

M. Taleb s’est fait connaître par le livre The Black Swan, que j’ai personnellement trouvé ennuyant. C’est son livre Fooled by Randomness qui m’a séduit en décrivant le rôle plus important qu’on pense du hasard et de la chance dans la vie.

Il y a quelques semaines, dans une rubrique sur les devises, l’auteur recommandait Antifragile, mentionnant que c’était de loin le meilleur livre de M. Taleb. Je me suis dit que si ce livre était meilleur que Fooled by Randomness, j’aurais beaucoup de plaisir à le lire. Et ce fut exactement le cas.

Antifragile n’est pas vraiment un livre sur le placement, même si de nombreux concepts proviennent des marchés financiers et s’appliquent directement à l’investisseur et aux gens d’affaires. Dans ce livre, M. Taleb décrit l’autre côté de son concept du «Black Swan», soit cet événement peu probable, mais dont les conséquences peuvent être désastreuses. Un monde susceptible aux «Black Swan» est par définition fragile.

Or, il y a des choses, des entités, des systèmes et des attitudes qui sont l’inverse de fragile. Pas robuste ou résiliente, dans le sens qu’ils résistent aux chocs, même aux «Black Swan». Mais plus loin encore….ils en profitent! Ils sont «antifragiles».

Je vais vous donner un exemple tiré de mon approche de placement. En lisant Antifragile, j’ai en effet réalisé qu’une partie de ma philosophie en Bourse s’appuie sur ce concept.

Par exemple, dans mes livres je mets l’emphase sur l’importance d’acheter des entreprises de qualité, solides. L’idée est d’investir dans des sociétés qui peuvent passer au travers des périodes difficiles. Et si vous investissez dans un horizon de plusieurs années, vous savez que ces périodes sont inévitables.

J’ai toutefois sous-estimé l’impact positif de cet aspect de ma philosophie. En effet, non seulement ces entreprises dominantes peuvent survivre les récessions, mais elles peuvent en profiter. Dans ce sens, elles sont «antifragiles».

En passant, c’est mon interprétation et vous pouvez ne pas être d’accord.

M. Taleb explique son concept dans de nombreux secteurs, en commençant par la biologie, l’économie, la finance, etc. La portée, la profondeur et l’étendue de son livre sont exceptionnelles et en font un livre d’une grande richesse.

A mon avis, si vous lisez ce livre, vous ne verrez plus jamais notre monde de la même façon.

Une grande conséquence du concept décrit par l’auteur est le fait qu’on ne peut pas prédire l’économie et bien d’autres phénomènes, peu importe nos prétentions. De plus, chercher à gérer l’économie, comme le font la plupart des gouvernements, est dangereux et, au minimum contre-productif.

«Comme vous ne pouvez prédire les collaborations et que vous ne pouvez pas les diriger, vous ne pouvez voir où s’en va le monde. Tout ce que vous pouvez faire est de créer un environnement qui facilite ces collaborations et préparer la base pour la prospérité. Et non, vous ne pouvez pas centraliser les innovations, ce qu’on a essayé en Russie.»

Nassim Taleb met également en garde contre les prétentions des experts tout en s’en prenant à la lubie des sociétés lorsqu’elles s’adonnent à la pratique de la planification stratégique. Il rappelle que Coca-Cola était, à ses débuts, un produit pharmaceutique. Et je n’ai pu m’empêcher de penser que Berkshire Hathaway avait commencé dans le textile et que Warren Buffett et Charlie Munger en ont fait un conglomérat exceptionnel sans jamais planifier à l’avance…

Antifragile est vraiment le livre de l’année.

Joyeuses Fêtes.

Bernard Mooney

La réflexion du jour

En 2011, on pouvait dénombrer 572 exigences réglementaires au Québec, soit 17% de plus qu'en 2004. Aucune comparaison n'a été faite avec le reste du Canada ou les États-Unis, mais le Québec est reconnu pour ses règlements plus nombreux.--- Francis Vailles

07 janvier, 2014

La réflexion du jour

Tout cela fait en sorte que, contrairement à ce qu’affirme Jacques Parizeau, nous pensons que la situation financière du gouvernement du Québec est très sérieuse, que la marge de manoeuvre est mince et qu’il faudra la gérer avec une grande prudence et beaucoup de réalisme.---Jean-Pierre Aubry - Fellow associé au CIRANO et François Delorme - Professeur d’économie à l’Université de Sherbrooke

06 janvier, 2014

Dette : la catastrophe nous pend au bout du nez

Le documentaire, The Plague of the Black Debt, préparé par MoneyWeek, un magazine financier anglais, expose clairement les causes et les conséquences de l’endettement cumulatif de l’Angleterre depuis trente ans. Le documentaire prédit qu’à plus ou moins court terme, l’Angleterre est vouée à la catastrophe. MoneyWeek utilise le documentaire pour faire la promotion du magazine et de ses experts, mais au-delà de cette autopromotion, parfois un peu agaçante, le documentaire est bien fait et très instructif. Il devrait être visionné par tous les politiciens de l’Assemblée nationale avant le début de chaque session parlementaire.

Ce qui est vrai pour l’Angleterre l’est d’autant plus pour le Québec. En utilisant les mêmes critères que MoneyWeek (le cumulatif des dettes : gouvernements, individus et entreprises plus les engagements gouvernementaux : fonds de retraite des fonctionnaires, garanties de prêt, etc.), l’endettement du Québec et des Québécois est supérieur à celui de l’Angleterre et des Anglais.

Le seul élément qui différencie le Québec de l’Angleterre, l’Argentine ou la Grèce est le fait que la politique monétaire du Québec relève de la Banque du Canada. Cela représente un avantage indéniable, mais ne fera que retarder l’inévitable. Un jour ou l’autre, les taux d’intérêt augmenteront au-delà de la capacité de payer du Québec. Une augmentation de seulement 1 % des taux se traduira par une dépense en intérêt de plus de 2,5 milliards de dollars. Ou pire, les provinces de l’Ouest en auront assez de nous subventionner et mettront fin à la péréquation. Dans un cas comme dans l’autre, ce sera la catastrophe.


La réflexion du jour

L’informatisation concerne notamment l’implantation du Dossier santé Québec, qui devait se terminer en 2010 et coûter 563 M$. Près de 450 M$ ont déjà été dépensés, l’échéancier a été révisé pour 2015 et le gouvernement ignore quel sera le coût final. Durant 2013, pour la sixième fois en sept ans, un nouveau fonctionnaire a été placé aux commandes du projet. En entrevue, la sous-ministre en titre à la Santé a souligné que des firmes privées «en ont profité» dans le projet et que le gouvernement avait entretenu une trop grande dépendance au privé. Cette année, notre Bureau d’enquête a révélé que seulement 61 cliniques sur 2220 étaient branchées au Dossier santé Québec jusqu’à présent.--- Jean-Nicolas Blanchet

(NDLR Tout les dérapages sont expliqués par le manque de fonctionnaires. Il y a un surplus de fonctionnaires au Québec, mais il y a peu de fonctionnaires compétents et imputables.)

04 janvier, 2014

La réflexion du jour

Le Québec bénéficie de taux d'intérêt exceptionnellement faibles pour financer sa dette, ce qui rend soutenable, du moins pour l'instant, cet imposant fardeau. Toutefois, qu'arrivera-t-il lorsque les coûts d'emprunt vont augmenter? Lenka Martinek, stratégiste en chef du Daily Insights chez BCA Research, évalue qu'une augmentation de 2 % des taux d'intérêt représenterait des dépenses supplémentaires de 1,3 milliard de dollars pour le service de la dette en 2018. Et ce scénario ne tient pas compte d'une récession toujours possible.--- IÉDM

03 janvier, 2014

Agroalimentaire : un monopole créé de toute pièce par le gouvernement

Le 18 décembre dernier, le vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, M. François Gendron, a dévoilé les grandes lignes de la Stratégie de positionnement des aliments du Québec sur le marché institutionnel.

Le ministre a déclaré :

« Nous sommes bien conscients qu'il est parfois ardu pour nos PME de faire affaire avec le marché institutionnel. C'est un marché complexe avec des exigences légales qui ont bien souvent de quoi décourager le plus persévérant des entrepreneurs. C'est pourquoi, comme nous nous y étions engagés au moment du lancement de la Politique de souveraineté alimentaire, nous nous sommes rapidement mis à la tâche pour mettre au point cette stratégie qui offre les outils pour favoriser l'accès à cet important marché »

Oui, oui, vous avez bien lu. Le ministre admet qu’à cause d’une réglementation inefficace et désuète, il est quasi impossible pour les PME de vendre leurs produits et services aux institutions gouvernementales. Ce qui est vrai pour l’industrie alimentaire l’est tout autant pour les autres industries.

Alors, je suppose que le ministre a proposé de mettre la hache dans toute cette réglementation pour faciliter la tâche des PME et encourager la concurrence. C’est sans surprise, modèle québécois oblige, que cette avenue n’a même pas effleuré l’esprit du ministre et de ses fonctionnaires.

C’est tout le contraire. Il a préféré compliquer davantage la vie des PME. Il a signé des ententes de collaboration avec deux distributeurs alimentaires, Colabor et Gordon Food Services. En clair, le ministre concède un monopole du marché institutionnel à deux distributeurs de produits alimentaires. Ceux-ci se partageront le marché au détriment des institutions, des contribuables et des PME.

C’est la recette parfaite pour ces deux distributeurs. En situation de monopole, ils imposeront des prix élevés aux institutions gouvernementales et des marges de profits minimes aux PME.

Mais que voulez-vous, le modèle québécois est parfait pour les groupes d’intérêts : les politiciens, les fonctionnaires, les syndicats et les monopoles. Seuls les contribuables et les consommateurs en font les frais, mais comme ils ne s’en rendre pas compte, ce n’est pas grave.

La réflexion du jour

Pour 2012, le revenu disponible des ménages par habitant s'élevait à 26 347$ au Québec, assez loin derrière la moyenne canadienne de 29 907$. Et il n'y a aucune forme de rattrapage, bien au contraire. En 2007, l'écart de revenu entre le Québec et le reste du Canada était de 12,5%. En 2012, il atteignait 15%.

Les Québécois sont au neuvième rang canadien, derrière toutes les provinces, sauf la minuscule Île-du-Prince-Édouard. Et derrière les trois territoires.--- Alain Dubuc