Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

28 décembre, 2005

Le monopole de la SAQ, une source importante de gaspillage (suite)

Franchement, l’arrogance de la SAQ n’a pas de limite.

Les journalistes Jacques Benoît et Marie Tison, nous apprennent dans un article paru dans CyberPresse le 28 décembre 2005, que la SAQ complote avec ses fournisseurs dans le but de flouer ses clients. L’arnaque consiste à suggérer à ses fournisseurs d’augmenter les prix de gros en échange d’une ristourne à être verser directement à la SAQ. Le but visé consiste à maintenir les prix des produits européens à leur niveau actuel malgré la baisse de 17% de la valeur de l’euro depuis le début de 2005. Ainsi, la SAQ continuera de collecter le même montant de taxe puisque celui-ci est un pourcentage du prix payé par la SAQ. De plus, la SAQ bénéficiera d’une ristourne à être versée par les fournisseurs. La fixation des prix dans le but évident de flouer les consommateurs est une pratique commerciale illégale.

Ce genre d’arnaque ne serait pas possible si l’importation et la distribution des boissons alcooliques devaient obéir aux forces naturelles du marché. Il est urgent de mettre fin à ce monopole d’État qui n’a aucune raison d’être.

23 décembre, 2005

À tous les lectrices et lecteurs.

Un Joyeux Noël et une Bonne et Heureuse Année.

Meilleurs voeux en ce Temps des Fêtes

Le prochain texte sera publié mercredi le 4 janvier 2006.

21 décembre, 2005

Lettre ouverte à tous les politiciens (nes).

La confiance des Canadiens envers les politiciens n’a jamais été aussi basse.

Pourcentage des Canadiens qui font confiance aux….


Pompiers97%
Infirmières94%
Fermiers91%
Médecins89%
Enseignants88%
Policiers83%
Juges72%
Notaires71%
Banquiers65%
Gens d'église65%
Journalistes49%
Hauts fonctionnaires45%
Avocats45%
Courtiers d'assurance44%
Agents d'immeuble40%
Syndicalistes38%
Publicitaires37%
Vendeurs d'automobiles18%
Politiciens16%

Source : Léger Marketing, mars 2005.

La période des Fêtes offre aux politiciens l’opportunité de réfléchir sur le passé récent et de prendre de bonnes résolutions pour l’année qui s’en vient. Dans le but de les assister dans ce travail, j’ai cru utile de leur faire parvenir la lettre ouverte que Pascal Salin a envoyée aux politiciens français. Elle exprime très bien ce que la plupart des contribuables québécois pensent et explique, du moins en partie, pourquoi la confiance du public envers les politiciens a atteint un creux aussi prononcé.

Alors, avec la permission de l’auteur, je fais suivre cette lettre à tous les politiciens (nes) du Québec

(La lettre de Pascal Salin[1], a été publiée dans Le Québécois Libre No 157, le 15 août 2005.)

ARRÊTEZ LE MASSACRE! LETTRE OUVERTE AUX POLITIQUES DE TOUS LES PARTIS[2]
par Pascal Salin

Qu'avez-vous fait de ce pays? C'est à vous tous, hommes et femmes politiques de tous les partis, que j'adresse cette question. Êtes-vous conscients que l'extension continuelle de vos pouvoirs et de vos prélèvements a provoqué l'inquiétude, le désespoir ou la lassitude? Des siècles de civilisation, d'efforts, de goût du travail bien fait sombrent dans un désastre: une société sans espérance et conflictuelle, l'oubli des valeurs morales, la pauvreté et le chômage, le mépris du travail.

Enfermés dans votre logomachie sur le modèle social français[3] – que le monde nous envierait, mais qui est en réalité un objet d'étonnement et de dérision –, vous continuez imperturbablement à promettre la croissance, la fin du chômage, la disparition des inégalités. Et pour cela vous dépensez toujours plus, vous contrôlez toujours plus, vous achetez des clientèles électorales avec l'argent que vous soutirez sans scrupule à ceux qui l'ont gagné par des efforts surhumains, d'autant plus surhumains que vous captez la plus grande partie de leurs fruits.

Vous vous gargarisez de politiques-gadgets – plans de modernisation sociale et de cohésion sociale, prêts à taux zéro, stimulation de la consommation, primes et aides variées – qui ne font que renforcer le mal et dont les mauvais résultats sont donc le prétexte de nouveaux gadgets. Et, au lieu de comprendre et d'avouer que les adversaires des Français et des Françaises sont à l'intérieur – c'est vous-mêmes –­, vous partez dans des guerres de diversion contre de prétendus ennemis extérieurs, qui s'appellent « mondialisation », « directive Bolkestein » ou même « Google ».

Au nom de la réduction de la « fracture sociale » vous prélevez toujours plus, vous empruntez toujours plus, obérant en cela le pouvoir d'achat des générations futures, vous détournez l'épargne de ses emplois productifs pour satisfaire vos promesses démagogiques. Car la réduction de la fracture sociale n'est qu'un prétexte pour faire croître sans arrêt vos propres pouvoirs et les pouvoirs de la bureaucratie. Cela serait risible, si ce n'était pas tragique, de constater que vingt-quatre ans de socialisme ininterrompu et de « lutte contre les inégalités », depuis cette date funeste de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, n'ont fait que créer du chômage, provoquer la misère, développer les inquiétudes, susciter les conflits.

Vous avez ainsi fait naître d'autres « fractures sociales », celles qui existent, par exemple, entre ceux qui font des efforts immenses de travail, d'épargne ou d'imagination et ceux qui vivent de subsides, mais aussi de rentes et privilèges: le bien-être est de moins en moins la récompense des efforts personnels, il résulte de plus en plus de l'appartenance à des réseaux de pouvoir ou à des groupes revendicatifs qui obtiennent d'autant plus qu'ils sont plus nuisibles et menaçants.

Comment pouvez-vous ne pas être sensibles au drame humain que représente, pour des générations de jeunes, la perte de l'espoir? Souvent courageux et motivés pendant leurs années de formation, ils savent qu'à la fin de leurs études ils risquent de se retrouver en stagiaires mal payés ou en chômeurs et si d'aventure ils peuvent espérer trouver ensuite un salaire rémunérateur, les charges fiscales seront telles qu'il leur sera difficile d'épargner pour se constituer un petit capital, pour se loger, pour faire vivre leurs familles. Ne savez-vous pas que la plupart d'entre eux ne rêvent plus que d'une chose: quitter ce pays – qu'ils aiment pourtant, mais dont ils ne supportent plus les rigidités, les réglementations étouffantes, la spoliation fiscale? Ce sont souvent les meilleurs qui partent, et c'est dans d'autres pays qu'ils créent une famille et font naître richesses et emplois. Et n'est-ce pas au demeurant un gâchis effrayant que d'avoir supporté ainsi pendant des années le coût de la formation de ces jeunes qui partiront en exil avant même d'avoir pu faire bénéficier autrui de leurs talents? Croyez-vous vraiment que l'on peut créer des emplois en punissant systématiquement tous ceux qui sont susceptibles d'en créer? Croyez-vous vraiment qu'on peut retrouver une croissance forte et durable en empêchant l'accumulation de capital, en incitant les meilleurs à partir à l'étranger, en détruisant les incitations productives et en récompensant la paresse, les combines et les menaces? Tout cela est facile à comprendre et, si vous ne le comprenez pas, c'est que votre frénésie à dépenser pour vous attacher des clientèles électorales envahit votre pensée et votre action. Vous n'avez pas intérêt à voir, à comprendre, vous n'avez pas non plus intérêt à regarder le monde extérieur. Vous y verriez pourtant des pays prospères et pacifiés où des hommes et des femmes politiques courageux et clairvoyants ont su mettre fin rapidement à toutes sortes d'excès étatiques, en déréglementant, en remplaçant l'impôt progressif par un impôt à taux unique, en supprimant droits de succession et impôts sur le capital, en diminuant dépenses publiques et prélèvements. Certains en viennent à se demander si seule une révolution pourrait faire éclater la gangue de rigidités et de spoliations qui enserre la vie des Français. Un tel événement peut se produire, mais il ne conduira nulle part si un projet libérateur n'est pas disponible et si personne n'est prêt à le porter. Les révolutions pacifiques sont, elles aussi, possibles. Mais il faudrait, pour cela, briser le monolithisme de la pensée dans la politique, les médias, l'enseignement. Et il faudrait qu'apparaisse enfin une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques nourris de convictions fortes et libératrices, prêts à réduire leurs propres pouvoirs afin de permettre aux individus de redevenir responsables de leurs propres vies.

[1]Pascal Salin est professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine et co-fondateur de l'Institut Turgot. Il est l'auteur de Libéralisme (Paris, Odile Jacob, 2000).
[2]Cet article a d'abord été publié dans Le Figaro, le 2 août 2005.
[3]Il suffit de remplacer "français" par "québécois" et "France" par "Québec".

17 décembre, 2005

Le Québec est-il pauvre ?





Mme. Chalifour Sherrer a malheureusement raison, les Québécois sont pauvres.

Pourtant, le Québec possède tout ce qu’il faut pour atteindre un niveau de prospérité exceptionnel : richesses naturelles, hydro électricité à bon marché, ressources humaines de qualité, situation géographique centrale, etc. Mais voilà, les Québécois ont une addiction particulièrement néfaste à la croissance économique : l’étatisme. Depuis au moins vingt ans nous nous comportons comme l’alcoolique qui refuse d’admettre que l’alcoolisme est une maladie. Tant que nous n’admettrons pas que l’étatisme est une maladie, il sera impossible d’entreprendre notre longue marche vers la guérison.

Dans un rapport publié en février 2001, M. Marcel Boyer, professeur à l’université de Montréal, écrivait :

« Les sociétés où l’esprit original de la social-démocratie demeure vivant ne peuvent plus se satisfaire des demi-vérités et de la langue de bois dont on les afflige trop souvent sous le couvert de grands et nobles sentiments. Elles doivent faire face à la dure réalité actuelle et aux années exigeantes qui s’en viennent. Atermoiements et palabres au sommet ne rejouant que les mêmes rengaines usées et dépassées ou n’apportant que des palliatifs marginaux ne feraient qu’empirer leur évolution et le report de décisions encore plus douloureuses. La poursuite d’un idéal social-démocrate au Québec passe par une remise en question courageuse de ses institutions. Et le temps presse. »


L'ex-ministre et candidate libérale dans la région de Québec, Hélène Chalifour Sherrer prétend que le Québec est pauvre. Est-ce vrai ?

Malheureusement, Mme. Chalifour Sherrer a raison, presque tous les indicateurs économiques et sociaux confirment son diagnostique :


IndicateurQuébecROC (1)Diff.
PIB par habitant (2004)35 118 $41 967 $-16,3%
Taux de chômage (Nov. 05)8,0%5,9%+35,6%
Aide sociale (Bén./pop.) (2004)7,1%4,8%+47,9%

(1) Reste du Canada

Alors, il est bien évident, lorsqu’on se compare au ROC, que les Québécois sont relativement pauvres. La comparaison avec l’Amérique du Nord serait encore plus marquée.

Pourtant, le Québec possède tout ce qu’il faut pour atteindre un niveau de prospérité exceptionnel : richesses naturelles, hydro électricité à bon marché, ressources humaines de qualité, situation géographique centrale, etc. Mais voilà, les Québécois ont une addiction particulièrement néfaste à la croissance économique : l’étatisme. Depuis au moins vingt ans nous nous comportons comme l’alcoolique qui refuse d’admettre que l’alcoolisme est une maladie. Tant que nous n’admettrons pas que l’étatisme est une maladie, il sera impossible d’entreprendre notre longue marche vers la guérison.

En février 2001, M. Marcel Boyer, professeur de science économique à l’Université de Montréal et PDG du Cirano, publiait un rapport bourgogne intitulé « La Performance Économique du Québec : Constats et Défis ».

Près de cinq ans plus tard, à peu près rien n’a été fait et les constatations du professeur Boyer, sont d’autant plus pertinentes[1].

« Les problèmes socio-économiques qui affligent le Québec, entre autres aux chapitres des services de la santé, de l’enseignement collégial et universitaire, de la R&D industrielle, du soutien aux industries culturelles, du développement des activités récréatives et du maintien d’équipes de sport professionnel sont des phénomènes interreliés qui découlent en bonne partie de la sous-performance relative du Québec en termes de croissance, de développement économique et de création d’emploi. Nous verrons que cette sous-performance du Québec dure depuis près de vingt ans et qu’elle s’est sensiblement accentuée depuis le début des années quatre-vingt- dix. »

« Malgré une croissance économique réelle de près de 2,1% par an depuis le début des années quatre-vingts, la situation relative du Québec se dégrade et il deviendra de plus en plus difficile, voire impossible, pour le Québec de maintenir des services économiques et sociaux de qualité comparable à celle que peuvent et pourront s’offrir ses partenaires économiques immédiats que sont le reste du Canada (ROC) et les États-Unis. Nous sommes en train de préparer des jours difficiles pour nos enfants. Il est temps de sonner l’alarme. Un coup de barre vigoureux s’impose : Le Québec a un urgent besoin d’une véritable nouvelle révolution tranquille et le temps presse. »

Voici le résumé des faits constatés par le professeur Boyer :
  • De 1981 à 1999, le PIB réel augmentait de 64,2 % au ROC et de 45,2% au Québec.
    Entre 1990 et 1999, les emplois ont augmenté de 12,4% au ROC et aux USA, et de 6,9% au Québec.
  • L’économie du Québec crée systématiquement moins d’emplois que celle du ROC et ce, depuis au moins 25 ans.
  • La part du Québec dans la création d’emplois à temps plein au Canada a chuté à 13,9% dans la période 1990-99.
  • Si le Québec avait depuis 1981 créé des emplois au même rythme que le ROC et les Etats-Unis, 349 000 emplois de plus auraient été créés.
  • Les écarts véritables de taux de chômage entre le Québec et le ROC ou les Etats-Unis sont en réalité beaucoup plus importants que ne l’indiquent les données officielles.
  • Moins de la moitié des hommes de 55-64 ans au Québec occupe actuellement un emploi comparativement aux deux tiers aux États-Unis.
  • 37% des faillites commerciales et 31% des faillites de ménages au Canada sont québécoises.
  • Le niveau relatif de la rémunération hebdomadaire moyenne au Québec par rapport au Canada est passé de 98% dans les années 80 à 93,6% en 1999.
  • Si on combine les secteurs des haute et moyenne-haute technologies, le Québec représente moins de 15% des exportations canadiennes.
  • Relativement à ses principaux partenaires socio-économiques, le Québec s’appauvrit à un rythme alarmant !


« La situation économique relative du Québec, si elle devait continuer à se dégrader comme c’est le cas depuis près de 20 ans, laisse entrevoir des crises de plus en plus sérieuses. »

  • la dégradation relative des services de santé et des services sociaux,
  • la baisse de la qualité relative de l’éducation à tous les niveaux, de la formation scientifique et professionnelle et de la formation continue,
  • le dépérissement relatif ou le développement au ralenti des infrastructures (routes, eau potable et eaux usées, télécommunications, inforoute),
  • la dégradation de l’environnement,
  • le dépérissement relatif des industries culturelles (musique, danse, théâtre, musées, festivals),
  • la baisse de la qualité relative des activités récréatives de toutes sortes (baisse de qualité, voire disparition, des équipes de sport professionnel de haut niveau).


Le professeur Boyer a été plutôt clairvoyant, car s’est exactement ce qui s’est produit depuis 2001.

Toujours selon le professeur Boyer, les principales causes de la sous-performance de l’économie québécoise sont :

  • Deux causes à la sousperformance du Québec: 1) manque d’incitations à la performance, 2) vieillissement des mécanismes publics de coordination;
  • Les institutions québécoises ne parviennent pas à assurer l’affectation, l’utilisation et le développement efficaces des ressources ni à motiver suffisamment les individus.
  • Trop de Québécois arrivent à la conclusion qu’il est préférable et plus payant de ne pas travailler.

Le professeur Boyer poursuit en identifiant différentes pistes de solutions :

  • Une concurrence saine et bien conçue dans le secteur public est susceptible d’en accroître significativement la performance.
  • La finalité ultime de la social-démocratie est l’amélioration optimisée du bien-être des individus.
  • La nouvelle social-démocratie prend en considération les limites de l’action de l’État, foncièrement non-informé, intéressé et manipulé par les groupes de pression capables d’exploiter de manière stratégique leurs informations privées pour promouvoir leurs propres intérêts dans un marché politique opaque.
  • La social-démocratie traditionnelle est orientée vers les moyens, la préservation des droits acquis, la protection des rentes et intérêts corporatistes et la sauvegarde des vaches sacrées, bref c’est une social-démocratie tolérante de la médiocrité et endormie dans une langue de bois où la forme et le contenant dominent le réel et le contenu.
  • La social-démocratie concurrentielle est résolument orientée vers les fins et objectifs, ouverte aux changements technologiques et organisationnels, favorable à l’émergence d’un pouvoir de compétence dans tous les milieux et dans toutes les sphères d’activité.
  • Il sera souvent beaucoup plus efficace pour les autorités politiques de faire produire des biens et services publics par le secteur privé grâce à des mécanismes concurrentiels ouverts, transparents et plus incitatifs à la performance et à l’expérimentation créatrice.
  • Seuls des mécanismes concurrentiels, ouverts et transparents (faisant un usage optimisé des nouvelles technologies de communications) peuvent garantir l’émergence d’une société où les intérêts des citoyens prédominent.
  • On doit malheureusement constater que dans la très grande majorité des cas, les évaluations courantes des divers programmes et politiques sont superficielles et sans fondements analytiques sérieux. Ces évaluations courantes ont souvent pour but d’apporter une caution morale à des interventions mal conçues et mal orientées des pouvoirs publics.


Le professeur Boyer conclut son rapport en disant:

« C’est donc une véritable révolution que représente pour le Québec la nouvelle social-démocratie concurrentielle par rapport à la social-démocratie traditionnelle. »

« Mais cette révolution est une condition de survie. À défaut de la réaliser, le Québec comme les autres sociétés qui s’agripperont à des modèles de social-démocratie traditionnelle, mal adaptés aux nouveaux environnements sociaux, économiques et culturels, sont vouées à l’appauvrissement relatif et donc à l’échec face aux objectifs premiers de leurs programmes et politiques. »

« Les sociétés où l’esprit original de la social-démocratie demeure vivant ne peuvent plus se satisfaire des demi-vérités et de la langue de bois dont on les afflige trop souvent sous le couvert de grands et nobles sentiments. Elles doivent faire face à la dure réalité actuelle et aux années exigeantes qui s’en viennent. Atermoiements et palabres au sommet ne rejouant que les mêmes rengaines usées et dépassées ou n’apportant que des palliatifs marginaux ne feraient qu’empirer leur évolution et le report de décisions encore plus douloureuses. La poursuite d’un idéal social-démocrate au Québec passe par une remise en question courageuse de ses institutions. Et le temps presse. »

Voilà qui a le mérite d’être clair. On réinvente le modèle économique québécois pour mettre fin au gaspillage ou le niveau de vie des québécois(es) continuera de se dégrader rapidement.

Lors des dernières élections le parti libéral a été élu parce qu’il nous avait promis de faire le ménage, de moderniser l’appareil gouvernemental, de réduire les impôts, etc. Malheureusement, deux ans plus tard, à peu près rien n’a été fait. Il n’y a pas eu de réduction d’impôt significative, la modernisation de l’appareil gouvernemental tourne en rond, les groupes de pression continuent de faire la pluie et le beau temps, la dette continue de croître, etc.


[1] Le Rapport Bourgogne, est disponible sur le site internet du Cirano : http://www.cirano.qc.ca/fr/

16 décembre, 2005

Les sondages du magazine nagg™.

Contrairement à ce que beaucoup croyait le gouvernement a voté une loi spéciale pour imposer les conditions de travail des employés du secteur public. Cette loi, qualifié de dur par certains, était souhaité, selon le sondage du magazine nagg™, par 74% des lecteurs. Le sondage de CyberPresse, quant à lui, indique que 48,5% de ses lecteurs (10 624) favorisaient l'adoption d'une loi spéciale. Celui de TVA donne 66% de oui (Nombre de votes: 12 662).
Aujourd’hui, le magazine nagg™ initie un nouveau sondage. La dette publique du Québec est un boulet qui menace le futur de tous les Québécois. Les politiciens ne s’y attaqueront pas à moins que les pressions populaires les y obligent. Aussi, le prochain sondage vise à déterminer si les lecteurs du magazine nagg™ sont favorables au remboursement de la dette.

13 décembre, 2005

Bravo M. le Maire !

Le maire Gérald Tremblay a fait preuve d’un courage hors du commun. C’est, selon moi, le premier geste d’un politicien depuis bel lurette qui permet de croire que tout n’est pas perdu. Il reste peut-être des politiciens honnêtes et courageux et dans ce cas M. Tremblay est certainement l’un de ceux-là.

Toutefois, je tiens à rappeler que la promesse électorale de l’équipe de l’UCIM était de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Montréalais. L’expression « fardeau fiscal » ne signifie pas seulement l’impôt foncier des résidences mais bien tous les impôts et les taxes directes et indirectes que le contribuable montréalais doit payer d’une façon ou d’une autre. Si l’impôt foncier des commerces augmente, le commerçant ajustera ses prix en conséquence. Si la Ville impose une taxe spéciale, elle devra bien être payée par les contribuables. Si le maire d’arrondissement augmente les impôts ou les taxes dans son arrondissement ce sera encore les contribuables qui paieront.

Il serait doublement décevant que l’Équipe Tremblay présente un nouveau budget comportant des augmentations de taxes sous prétexte que le fardeau fiscal ne les inclus pas toutes. Le fardeau fiscal des Montréalais, tous les impôts et les taxes payées à la ville, en 2005 était 2 467 727 800 $. Il suffira de vérifier la ligne « Taxe » sous la rubrique « Revenu » pour confirmer qu’il n’y a pas eu d’augmentation.

10 décembre, 2005

Budget Montréal 2006 : le fardeau fiscal des Montréalais augmente de 5,8%.



Mise à jour le 28 janvier 2006.
Suite aux pressions populaires, l'équipe Tremblay a revisé le budget 2006 à la baisse. L'augmentation des taxes est passé de 5,8% à 3,3%. Toutefois, cette augmentation demeure bien au-dessus de la croissance de la population de 0,3%. Donc, le fardeau fiscal des Montréalais a malgré tout augmenté de 3,0%.


Je dois accorder une note de 10/10 au Maire Gérald Tremblay et à son équipe. Ils ont accompli le tour de passe-passe dont rêve tous les politiciens mais que peu réussissent aussi parfaitement.

Un mois après avoir été élu Maire, en promettant de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Montréalais, l’équipe Tremblay propose d’augmenter les taxes de 5,8% dans le budget 2006. Grâce aux talents de prestidigitateur de l’équipe Tremblay, les médias ne relèvent pas l’erreur. Les Montréalais sont convaincus qu’une minime augmentation du fardeau fiscal (1%) permettra de régler tous les problèmes de Montréal. Voilà, le dossier est clos, les groupes de pression et les lignes ouvertes sont silencieux. Les éditorialistes ne dénoncent pas la supercherie. Les élus sont libres de passer à autre chose.

Malheureusement, ce n’est qu’une illusion.


20052006Diff.
Revenus (milliers $)
Taxes (1)2 467 727,82 611 219,05,8%
Autres1 217 604,61 253 055,72,9%
Total3 685 332,43 864 274,74,9%


(1) Pour être exact une partie de l’augmentation des taxes sera payée par des « non Montréalais ». Par exemple, les citoyens des villes reconstituées qui paieront une portion de leurs taxes au conseil d’agglomération. Donc, l’augmentation du fardeau fiscal des Montréalais sera un peu moins de 5.8%.


Comment le Maire et son équipe peuvent-ils prétendre que l’augmentation du fardeau fiscal des Montréalais est de 1% alors que les taxes augmentent de 5.8%. C’est bien simple, il suffit de changer la définition de fardeau fiscal. Selon le document du budget, le fardeau fiscal des Montréalais se limite aux taxes sur les résidences. Ce qui permet d’écrire :

« Les orientations budgétaires de la Ville de Montréal pour 2006 se traduisent par une augmentation de 1 % des charges fiscales des immeubles résidentiels. »

Décidément, nos élus municipaux sont plus habiles à jouer sur les mots que pour gérer efficacement les fonds publics. Un fait plutôt révélateur, le document de 400 pages du budget ne contient aucune notion d’amélioration de la productivité. C’est à croire que cette expression a été bannie du vocabulaire de nos élus.


Le contraste avec le budget de la ville de Toronto est frappant. Depuis plusieurs années, les élus Torontois ont fait de l’amélioration de la productivité le fer de lance de leur processus budgétaire. Des économies de plusieurs centaines de millions ont ainsi été obtenues ce qui leur a permis de financer de nombreux programmes d’améliorations des services.

Il est urgent d’imposer à la Ville de Montréal une meilleure discipline budgétaire. Les augmentations du budget municipal doivent être limitées à la
somme de la croissance de la population (0,3%) et de l’inflation (2,5%). De plus, compte tenu des nombreuses sources de gaspillage découlant d’un manque d’efficacité dans plusieurs domaines, il est raisonnable de demander une amélioration annuelle de la productivité de 2%. Si on applique cette formule au budget de 2006 nous obtenons :

Budget 2005 (milliers $) 3 685 332,4
Population (+0,3%)(milliers $)+11 056,0
Inflation (+2.5%)(milliers $)+92 133,3
Productivité (-2%)(milliers $)-73 706,7
Budget 2006 (milliers $)3 714 815,0




20052006Diff.
Revenus (milliers $)
Taxes (1)2 467 727,82 461 759,3-0,2%
Autres1 217 604,61 253 055,72,9%
Total3 685 332,43 714 815,00,8%


Ce budget maintient le fardeau fiscal des Montréalais au niveau de 2005 et permet au Maire de tenir sa promesse électorale. Le cynisme et le bas taux de participation de la population au processus démocratique découlent en bonne partie de la perte de confiance des électeurs. Dans ce contexte, il est du devoir du Comité Exécutif de faire l’impossible pour établir un lien de confiance avec la population, en respectant la promesse donnée. De plus, selon l’Institut de la Statistique du Québec le pouvoir d’achat (augmentation de salaire moins inflation) des Québécois en 2005 a été presque nul. Donc, une augmentation des taxes municipales en sus du taux d’inflation et du taux de croissance de la population aura pour effet de réduire d’autant le pouvoir d’achat des Montréalais.

07 décembre, 2005

Les prisons, une source importante de gaspillage.

L'ADQ a au moins le mérite de dénoncer ce que personne n'ose discuter dans les autres partis. Les militants de l'ADQ proposent que les prisonniers assument les frais liés à leur détention, qui coûte quelque 125 $ par jour aux contribuables. En 2002, il y avait 12 414 détenus au Canada. À 125 $ par jour cela représente des coûts, c'est-à-dire des économies potentielles pour les contribuables, de 566,4 millions $ par année. Les contribuables québécois assument environ 20% de ces coûts, soit 113,3 millions $.

Je trouve révoltant le traitement que nous réservons aux prisonniers. Ils ont droit à tous les égards alors que les contribuables qui paient leurs impôts et taxes doivent se battre pour obtenir les services qu'ils ont déjà payés. Par exemple, la Régie de l'assurance-maladie du Québec exige une contribution financière des personnes qui doivent séjourner à long terme dans un établissement de santé du Québec: "comme les personnes vivant à domicile, les personnes hébergées doivent assumer les dépenses liées à leur gîte et nourriture." Il est scandaleux que les détenus soient mieux traités que les Québécois qui ont contribué positivement au développement du Québec et, ont payé des impôts et des taxes toute leur vie.

Les prisonniers sont tellement bien traités au Canada que les détenus étrangers demandent à purger leurs peines ici. Selon la journaliste Kathleen Harris:
  • 1,164 prisonniers ont demandés leur transfert au Canada au cours des derniers cinq ans. Seulement 63 ont demandé un transfert à l'extérieur du Canada;
  • 441 prisonniers ont été transférés au Canada au cours des derniers cinq ans. Seulement 4 ont été transférés à l'extérieur du Canada. Notre générosité est sans borne. Nous payons tous les frais de transfert: escortes, avions, hotels, repas, etc.
  • Il y a 843 prisonniers étrangers purgeant leur peine dans une prison canadienne;
  • Le coût d'un détenu dans une prison fédérale est de 88,000 $ par année. Alors, il en coûte 74,2 millions $ aux contribuables canadiens pour entretenir 843 prisonniers étrangers dans nos prisons de luxe. Les contribuables québécois assument environ 20% de ces coûts, soit 14,8 millions $.

04 décembre, 2005

Encore une nouvelle taxe.

Décidément, les politiciens ont un don pour nous surprendre. Malgré les promesses répétées tout au long de la campagne électorale, de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Montréalais, voilà que moins d’un mois après son élection le maire Gérald Tremblay nous annonce une nouvelle taxe foncière. Il est évident que cette décision avait été prise bien avant le début de la campagne. Pourquoi devrait-on encore se surprendre du cynisme de la population qui se demande, avec raison, à quoi sert de voter ?

Cette décision est une démonstration sans équivoque que pour un politicien il n’y a qu’une façon de gérer les finances publics : gaspiller sans compter et lorsqu’il n’y aura plus d’argent aller tout simplement en chercher dans les poches des contribuables :

  • En 2006, on ajoutera à notre compte de taxe une nouvelle taxe spéciale de 0,8¢ par 100$ d’évaluation pour financer la réparation des rues. Cette taxe augmentera à 3,2¢ en 2009 ;
  • En 2003, on a imposé une taxe spéciale pour améliorer le service d’eau. Cette taxe s’ajoute à la taxe d’eau de 78$ par logement et sera de 6¢ par 100$ d’évaluation en 2006 ;
  • Il y a une autre taxe spéciale de 96$ par logement pour financer la gestion des déchets ;
  • Les arrondissements se bousculent pour annoncer des augmentations de taxes locales sous prétexte que la Ville ne leur attribue pas assez de fonds pour rencontrer leurs obligations.
Il est bien évident que la stratégie du Conseil Municipal est de nous faire avaler des augmentations de taxes par petites doses. Chacune des augmentations prises individuellement représente de petits montants, ce qui permet d’éviter la « une » des médias et les protestations des Montréalais. En plus, on la qualifie de « spéciale » dans le but, non avoué, de nous faire croire que ce sera temporaire.

Les Montréalais sont déjà surtaxés. Le fardeau des taxes municipales est 23% plus élevé à Montréal qu’à Toronto, 1 487 $ versus 1 208 $ par habitant. Pourtant, en réduisant les nombreuses sources de gaspillage il serait possible de fournir les services pour lesquels les Montréalais paient déjà tout en réduisant leur fardeau fiscal. Voici quelques suggestions :

  • Réduire le nombre d’élus municipaux.
    Pourquoi avons-nous besoin de 105 élus pour desservir une population de 1,8 millions alors qu’à Toronto il y en a seulement 45 pour desservir une population de 2,5 millions ? Chaque élu coûte annuellement en salaire et bénéfices 89 000 $ ;
  • Réduire le nombre d’employés municipaux.
    Pourquoi avons-nous besoin du même nombre d’employés à Montréal qu’à Toronto alors que la population de Toronto est 39% plus élevée. On pourrait commencer par éliminer les employés « tablettés » et ceux qui s’amusent à vandaliser le matériel de la ville. Lors du premier verglas en novembre, 80% des sableuses étaient hors service alors qu’elles avaient été révisées et déclarées en bon état quelque temps auparavant. Chaque employé municipal coûte en salaire et bénéfices 77 000 $ ;
  • Améliorer l’efficacité de la fonction publique municipale.
    Le gouvernement de l’Ontario a introduit en 2000 le « Municipal Performance Measurement Plan ». Grâce à ce plan la ville de Toronto améliore d’année en année l’efficacité et la qualité des services fournis aux Torontois. En 2003, les coûts du Service des incendies et ceux de l’entretien des rues ont diminué de 14,6% et 13,7% respectivement par rapport à 2002. À Montréal les coûts de ces services ont diminué de 0,3% et 0,7% seulement.

01 décembre, 2005

Étude sur la rémunération, l’ISQ récidive.

C’est à croire que l’ISQ (Institut de la statistique du Québec) s’est donné pour mandat de supporter les syndicats dans leurs revendications salariales. Sa dernière étude comparant la rémunération des secteurs « public » et « privé » conclut :

« L’administration québécoise affiche un retard de 11,8 % face à l’ensemble des autres salariés québécois sur le plan de la rémunération globale. »

Dans son étude, l’ISQ réfère « à l’ensemble des autres salariés québécois ». Toutefois, l’ISQ a arbitrairement exclu de son étude les employeurs de moins de 200 employés. Cependant, près de 60% des employés du secteur privé travaillent dans des entreprises de moins de 200 employés. Il est bien connu que les salaires dans les petites et moyennes entreprises sont moindre que dans les grandes. Cette astuce permet de biaiser les résultats en faveur du secteur public.

Dans son étude “Rémunération des salariés, État et évolution comparé, 2004 », l’ISQ concluait qu’il y avait un écart de 12.3% en faveur du secteur privé. En Août 2005, la FCEI a refait l’étude de l’ISQ pour l’année 2004, en incluant tous les travailleurs du privé et obtint les résultats suivant :
PrivéPublicDiff.
Rémunération hebdo. 2004645.23 $749.76 $+16.2%

En fait, l’écart était de 16.2% en faveur du secteur public. Il est possible que cet écart ait diminué quelque peu en 2005, compte tenu qu’il n’y a pas eu d’ajustement salarial dans le secteur public.

De plus, l’ISQ reconnaît que les « heures de présence » sont de 6% moindre dans le secteur public. Si l’ISQ avait tenu compte de ce facteur, l’écart en faveur du secteur public serait encore plus prononcé.

Finalement, en utilisant les bonnes hypothèses on obtient les résultats que l’on cherche.