Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

29 septembre, 2006

Le gouvernement et les libertés individuelles.

Il est important de réaliser que chaque fois que l’on demande au gouvernement de faire quelque chose pour nous, en retour nous devons abandonner une partie de notre liberté.

Voici un court vidéo assez explicite sur le sujet.

27 septembre, 2006

La réalité dépasse la fiction !

Lorsque j’ai écrit le texte Enfin, un règlement pour encadrer l’éternuement je voulais simplement dénoncer le ridicule des régimes politiques socialisant qui règlementent tout au nom du principe « nous savons ce qui est bon pour vous ». Je ne pouvais pas imaginer que quelque part dans le monde la réalité dépasserait la fiction.

En 2004, les Espagnols ont élu le gouvernement socialiste de Jose Luiz Rodriguez Zapatero. Il doit son élection en grande partie à la tentative malhonnête de Jose Maria Aznar de récupérer à des fins politiques les actes terroristes contre les trains de banlieue de Madrid. Il tenta d’attribuer la responsabilité de cet acte insensé aux militants Basques. Depuis, en accord avec la philosophie socialiste du « Nous savons ce qui est bon pour vous », le gouvernement espagnol dicte des lois et des règlements pour tout et rien.

La dernière trouvaille du gouvernement espagnol : règlementer l’indice de masse corporelle des mannequins. Les politiciens et fonctionnaires espagnoles ont déterminé qu’un indice de masse corporelle de moins de 18 (exemple : 55 kilos divisé par 1m75 au carré) représentait un danger imminent pour la société. La pesée à laquelle durent se soumettre les 68 mannequins, devant participer au programme de la 44e édition de la Pasarela Cibeles (le grand rendez-vous de la haute-couture cofinancé par le gouvernement régional de Madrid), révéla cinq coupables. Coupable de quoi au juste ?

Selon les politiciens socialistes espagnols ces mannequins sont responsables de l’anorexie des jeunes femmes obsédées par leur poids. Les experts se sont mis de la partie. Ils ont déclarée que cette mesure était très timide, mais allait dans la bonne direction. Selon eux, plus d’un million de femmes espagnoles sont des malades mentales comportant un haut risque d’anorexie ou de boulimie.

D’autres politiciens, qui n’ont probablement rien de plus important à faire, ont souligné l’évènement et souhaité que l’exemple des Espagnols soit suivi chez eux. La ministre de la culture britannique, Tessa Jowell, a encouragé les organisateurs de la London Fashion Week à suivre l’exemple de Madrid. Le maire de Milan, Letizia Moratti, a qualifié de sick looking les mannequins qui défilent dans sa ville. Devant autant d’encouragement un représentant de Madrid, Concha Guerra, n’a pas hésité à ajouter : Thinness is not beauty, but shows some kind of deficiency.

Les gouvernements interventionnistes et socialisants ne cesseront de me surprendre….

22 septembre, 2006

La comptabilité politique.

Comment se fait-il que les gouvernements, malgré les dénonciations des vérificateurs, des médias et des partis d’opposition, continuent année après année à gaspiller des centaines de millions ? Pourquoi les efforts consentis pour corriger une situation problématique : un projet dont les coûts ont explosé sans raisons apparentes (prolongation du Métro à Laval), un programme dont les coûts ont doublé par rapport aux prévisions (assurance médicament) ou une réglementation inutile qui empoisonne la vie des Québécois (1) , semblent futiles ? Dès qu’une brèche a été colmatée une autre apparaît aussitôt.

Pour comprendre les agissements des politiciens et des fonctionnaires on ne peut pas utiliser le schème de référence du monde des affaires. Depuis toujours, les politiciens utilisent les ressources des gouvernements, c’est-à-dire l’argent des contribuables, pour mousser leurs causes et leur pouvoir personnel. Un sujet qui les intéresse autrement plus que les rapports des vérificateurs.

La comptabilité politique diffère de la comptabilité d’entreprise.

L’interventionnisme de l’état se justifie à l’aide des principes de la comptabilité politique. Ceux-ci sont généralement à l’inverse des principes de la comptabilité d’entreprise. La prospérité d’une entreprise dépend, entre autre, de la capacité des gestionnaires à contenir les coûts par rapport aux bénéfices. Pour les politiciens les coûts d’un projet ou d’un programme sont infiniment moins importants que leurs popularités. Ils n’hésiteront donc pas à sciemment sous-évaluer leurs coûts dans le seul but de les rendre acceptables aux yeux de la population.

En économie, une activité qui produit des biens et services que les consommateurs désirent se procurer aux conditions prescrites, est considérée un succès. Les produits et services qui ne se vendent pas sont rapidement abandonnés. En politique, une activité qui attire des votes ou des contributions au parti au pouvoir, est considérée un succès. Les projets et programmes gouvernementaux sont conçus dans le but exprès de maximiser les retombées politiques plutôt que les retombées économiques. Lorsqu’un politicien fait campagne il insiste, plusieurs fois plutôt qu’une, sur les retombées des projets et programmes gouvernementaux dans son district électoral ; il ne parle jamais d’abolir les programmes inutiles pour mettre fin au gaspillage.

La comptabilité politique et le gaspillage.

Les critères utilisés pour mesurer la performance des ministères et agences gouvernementales sont incompatibles avec les pratiques comptables d’entreprise. Les fonctionnaires mesurent combien ils ont dépensé ; l’entreprise mesure combien elle a produit. Le gouvernement mesure le nombre d’emplois ajoutés dans la fonction publique ; l’entreprise mesure l’amélioration de la productivité. Le gouvernement mesure le nombre de pages de nouvelles réglementations publiées ; l’entreprise mesure le degré de simplification des procédures.

Les contribuables présument qu’avant d’imposer une nouvelle réglementation les fonctionnaires en ont judicieusement évalué les bénéfices et les coûts. En réalité, les coûts découlant d’une nouvelle réglementation et qui doivent être supportés par les contribuables sont rarement, pour ne pas dire jamais, évalués. Ne connaissant pas les coûts d’une réglementation, les politiciens et fonctionnaires ne sont pas en mesure d’en juger la pertinence. Ce qui compte c’est que la mesure préconisée soit populaire. La décision imposant l’addition de cinq pourcent d’éthanol dans l’essence en 2010 est un bon exemple de la comptabilité politique. Le fait qu’il faille 1,3 unités d’énergie pour produire une unité d’énergie-éthanol à partir du maïs, une culture extrêmement polluante, n’a que peu d’importance. L’important c’est qu’il est à la mode de promouvoir les énergies dites vertes. De plus, le lobby des producteurs de maïs est puissant, ce qui n’est pas négligeable. Dans la logique de la comptabilité politique la décision d’imposer l’ajout d’éthanol à l’essence fait d’une pierre deux coups : il favorise le vote populaire et il attire les contributions du lobby des producteurs de maïs.

Les bénéfices anticipés de la participation de l’état dans l’économie reposent sur l’hypothèse erronée que l’état peut fournir plus de services à la population que ne le ferait l’entreprise privée avec les mêmes ressources puisque l’état ne fait pas de profit. Pourtant, dans la plupart des cas les gouvernements gaspillent un pourcentage plus grand des ressources à leur disposition que le pourcentage de profit des entreprises privées. L’impact négatif de la participation de l’état dans l’économie sera d’autant plus important que le pourcentage de l’économie contrôlé par l’état est grand. La participation du gouvernement dans l’économie du Québec est la plus élevée en Amérique du Nord. C’est ce qui explique, au moins en partie, la pauvreté relative des Québécois.

Les coûts humains de la comptabilité politique.

Malheureusement, le gaspillage découlant des projets, programmes et règlementations des gouvernements a des coûts humains et sociaux énormes. Un gaspillage de 300 millions (le projet Papiers Gaspésia) équivaut aux salaires de 600 professeurs ou infirmières pendant dix ans ou à 8 000 places en garderie pendant cinq ans.

Les coûts découlant de la déresponsabilisation et de la perte de liberté des individus, conséquence directe de l’interventionnisme à outrance, sont énormes. Malheureusement ces coûts n’apparaissent pas dans les budgets officiels. Alors, ils sont présumés inexistants. C’est simpliste, mais commode.

Conclusion.

Les principes de la comptabilité politique permettent aux politiciens de rationaliser l’intervention des gouvernements dans tous les domaines de la vie sociale et économique. Ce faisant, les politiciens accroissent leur pouvoir au détriment des libertés individuelles. Les individus devenus dépendants se tournent instinctivement vers le gouvernement pour les protéger et subvenir à leurs moindres besoins. Ce cycle sans fin conduit inévitablement à la faillite de l’état comme on a pu le constater lors de la désintégration de l’ex URSS.


(1)Au Québec, un propriétaire de chalet ne peut le louer, même aux membres de sa propre famille, sans l’avoir auparavant fait « certifier » par un inspecteur. L’inspecteur attribue au chalet un certain nombre d’« étoiles » selon l’état des lieux, puis on appose une plaque indiquant le nombre d’étoiles accordées. Vous trouvez ce processus insensé ? Attendez la meilleure : il n’y a que trois inspecteurs dans toute la province pour faire observer le règlement. (Source FCEI)

15 septembre, 2006

Les droits de scolarité, une injustice sociale (suite)

Le Québec sera en période électorale dans les prochaines semaines ou tout au plus au printemps 2007. Le programme du PQ préconise de maintenir le gel des droits de scolarité. Le PLQ devra donc promette la même chose pour ne pas risquer de perdre le vote des étudiants.

Les conséquences de cette situation sont dramatiques pour l'avenir de l'éducation post-secondaire au Québec. La qualité des universités et collèges québécois continuera de se dégrader.

Dans un contexte de mondialisation ou la croissance des économies modernes favorisera de plus en plus les sociétés du savoir le Québec de demain sera grandement désavantagé. À moins bien sur que les Québécois laissent savoir aux politiciens qu'ils ont plus à perdre qu'à gagner en perpétuant cette politique irresponsable.

Pour faire suite au texte que j'ai publié le 18 janvier dernier, je vous propose de lire le texte de Jean-Paul Gagné du Journal les Affaires.

12 septembre, 2006

Pour en finir avec la dénatalité !

Les fonctionnaires recherchent une solution aux problèmes de la dénatalité.

Cette courte présentation utilise l'humour pour provoquer une réflexion sur le thème de l'interventionisme des gouvernements.

06 septembre, 2006

Qui s’occupe des vrais pauvres ?

La nécessité et l’urgence de réduire considérablement la taille de l’État Québécois pour assurer sa pérennité soulève automatiquement la question : qu’arrivera-t-il aux plus démunis ? C’est une question pertinente. Quel sera le sort des plus pauvres dans une société où tous les programmes gouvernementaux d’aide aux plus démunis seraient abolis ?

Le gouvernement et la pauvreté.

1. Le modèle qui prévaut dans l’opinion publique Québécoise.

En écoutant les lignes ouvertes et en lisant les pages d’opinion des journaux j’ai souvent l’impression que les Québécois présument que les individus œuvrant dans le milieu des affaires se comportent systématiquement de façon égoïste. Qu’ils cherchent à maximiser leur utilité individuelle, souvent au détriment de leurs concitoyens plus naïfs, pour mieux satisfaire leurs besoins personnels. De plus, ils présument que les politiciens et les fonctionnaires sont des gens généralement altruistes qui ne cherchent pas à maximiser leur utilité personnelle mais cherchent plutôt à promouvoir l’intérêt public. Ils considèrent donc que la tâche première du gouvernement est de protéger les faibles contre les forts. Ainsi, selon la croyance populaire, les individus sont divisés en deux groupes : les égoïstes qui œuvrent dans le domaine de l’économie de marché et les altruistes qui se dédient à la vie politique.

Les implications qui découlent de ces croyances politico-économiques sont importantes. Dans un marché libre de toutes entraves les individus égoïstes, économiquement forts, bien éduqués, peu scrupuleux dominent nécessairement les faibles : les handicapés physiques et mentaux, les sous-scolarisés, les minorités et les pauvres en général. Mais, puisque les individus œuvrant au sein du gouvernement sont supposés être altruistes, il leur incombe d’imposer des politiques de redistribution de la richesse entre les dominants et les laissés-pour-compte. Ainsi, selon la croyance populaire, l’économie de marché cause la pauvreté des faibles alors que le comportement altruiste des politiciens et des fonctionnaires vise à rétablir un minimum d’équilibre.

2. La réalité.

L’hypothèse selon laquelle les individus œuvrant dans la sphère de l’économie de marché sont égoïstes alors que ceux œuvrant dans la sphère gouvernementale sont altruistes est fausse. Il n’y a pas de raison de croire que la nature départage systématiquement les individus en deux groupes : les égoïstes et les altruistes. Chaque individu est un mélange d’altruisme et d’égoïsme dont les proportions diffèrent d’un individu à l’autre.

Il est évident qu’un grand nombre d’individus du milieu des affaires ont des comportements altruistes. Pour s’en convaincre il suffit de faire l’inventaire de leurs contributions, en temps et en argent, aux nombreux organismes voués au mieux-être de la société. Il est tout aussi évident qu’un grand nombre d’individus œuvrant dans le domaine public ont des comportements égoïstes. Il suffit de s’arrêter aux grands titres des médias pour s’en convaincre. De plus, il est raisonnable de croire que les proportions d’individus altruistes et égoïstes dans les deux groupes, en supposant que chacun des groupes est représentatif de l’ensemble de la société, sont à peu près les mêmes.

Le fait qu’il y ait des individus ayant des comportements altruistes et égoïstes dans chacun des groupes formant une société implique que le modèle de société décrit ci-haut, ne peut exister. Le milieu des affaires et le gouvernement n’ont pas d’objectifs indépendants de ceux des individus qui les composent. Seuls les individus ont des objectifs et ceux-ci peuvent se situer n’importe où entre purement altruistes et purement égoïstes. L’économie de marché est l’outil utilisé par ceux qui y œuvre pour atteindre leurs objectifs. De même le gouvernement est l’instrument permettant à ceux qui y participent d’atteindre leurs buts.

Donc, la question fondamentale n’est pas de savoir si la société doit adopter le modèle dit « égoïste » (économie de marché) ou le modèle dit « altruiste » (gouvernement). Il faut plutôt s’attarder à choisir les instruments qui peuvent le mieux contribuer à satisfaire les besoins de chacun des membres de la société. En d’autres mots, est-ce que l’économie de marché est un instrument plus efficace que le gouvernement pour permettre aux Québécois d’atteindre les objectifs sociaux qu’ils voudront bien se donner ?

3. Comment le gouvernement fonctionne-t-il ?

Avant de répondre à cette question il est utile d’identifier les différences fondamentales entre le milieu des affaires et le gouvernement. Le milieu des affaires représente le domaine où les individus peuvent librement échanger des biens et services. Dans cet environnement les échanges se font sur une base strictement volontaire. La force ne peut être utilisée pour obliger qui que ce soit à faire un échange qui ne lui convient pas. Ainsi, un échange sera effectué seulement si les partis impliqués perçoivent qu’ils reçoivent plus qu’ils ne donnent.

Au contraire, le gouvernement est le seul organisme dans une société qui peut faire appel à la force. Le gouvernement utilise son monopole sur l’utilisation de la force pour imposer le transfert des biens d’un groupe d’individus à un autre groupe d’individus. C’est cette caractéristique du gouvernement qui en fait un instrument si utile aux groupes qui en prennent le contrôle.

Puisque la démocratie implique que le gouvernement est contrôlé par la majorité, il est logique de croire que les pauvres, dans la mesure où ils sont en nombre suffisant, contrôleront le gouvernement. Ainsi, le gouvernement pourra adopter des politiques permettant de transférer une partie de la richesse des mieux nantis aux plus pauvres. Toutefois, la réalité est beaucoup plus complexe.

En fait, le concept de « majorité démocratique » est une vision de l’esprit plutôt qu’une réalité. Chaque individu a des intérêts personnels qu’il désire conserver ou améliorer. De plus, les individus ayant des intérêts en commun s’unissent pour former des groupes de pression (syndicats, associations, groupes sociaux) augmentant d’autant leur pouvoir politique.


Le but des groupes de pression est évidemment de promouvoir les intérêts de ses membres en influençant en leur faveur les politiques gouvernementales. Les syndicats demandent des lois du travail favorables à la syndicalisation. Le conseil du patronat demande la libéralisation des mêmes lois. Les agriculteurs exigent la gestion de l’offre et des prix planchers élevés. Les groupes sociaux demandent plus de subvention pour assurer leur pérennité. Etc.

Si le but premier d’un groupe de pression est d’influencer les politiques gouvernementales ces groupes vont naturellement encourager leurs membres à voter pour les politiciens qui promettent de supporter les politiques qui leurs sont favorables. Ainsi, le but du politicien est de s’engager à supporter les demandes des groupes de pression représentant suffisamment de vote pour être élu. On est loin d’une démocratie où chacun vote librement dans le but d’élire un gouvernement représentant les intérêts de la majorité de la population.

Dans ce système, malgré leur nombre, les pauvres sont les grands perdants. Ils leur manquent les trois éléments essentiels pour influencer l’appareil politique : le temps, l’argent et les compétences. Malgré le fait qu’il y ait de plus en plus de programmes et d’argent dédiés à enrayer la pauvreté les pauvres sont toujours là. Il faut se rendre à l’évidence. La machine gouvernementale et les groupes de pression qui se sont donnés pour mission d’aider les pauvres engloutissent la majorité des budgets et bien peu de cette argent se rend aux destinataires. En 2005, 6,8% de la population québécoise bénéficiait de l’aide sociale, le plus haut niveau de toutes les provinces canadiennes à l’exception de Terre-Neuve. Pourtant au cours de la période budgétaire 1994-1995 à 2004-2005 les subventions aux organismes communautaires ont plus que triplé passant de 99 millions $ à 327 millions $.

L’économie de marché et la pauvreté.

1. Les statistiques sont trompeuses.

Selon l’Institut de la Statistique du Québec près de 17% de la population québécoise vit sous le seuil de faible revenue (SFR), soit plus d’un million de personnes. Ces statistiques trompeuses servent bien les nombreux groupes de pression dont l’existence même dépend du plus grand nombre possible de pauvres. Elles servent bien aussi les politiciens qui s’en servent pour justifier la croissance du gouvernement sous le prétexte vertueux de redistribuer la richesse.

Ces statistiques alarmantes soulèvent plus de questions qu’elles en répondent :

  • Une donnée statistique représente une photo de la situation à un moment précis dans le temps. Il est certain qu’un grand nombre des individus gagnant un revenu moindre que le SFR à un moment donné ne feront plus partie de ces mêmes statistiques dans un mois, un an ou deux ans. Ces personnes, en voie d’escalader l’échelle socio-économique, sont-elles vraiment des personnes pauvres ?
  • Les taux de taxation marginaux quasi usuraires pratiqués au Québec équivalent à une invitation à développer l’économie au noir. Différentes études concluent que l’économie au noir représente entre 3% et 16% du PIB canadien. Selon le ministère des finances l’économie au noir au Québec représente des pertes fiscales de plus de 3 milliards $. Combien de personnes gagnant moins que le SFR ont des revenus non déclarés ?
  • Un certain nombre de personnes choisissent un mode de vie qui les maintient en bas du SFR. Certains par choix personnel, d’autres beaucoup plus nombreux et moins scrupuleux, dans le but exprès de profiter au maximum des largesses du système. Elles ne se considèrent pas pauvre pour autant.


Il n’y a pas de doute qu’il existe des gens pauvres au Québec. Toutefois, la réalité est beaucoup moins dramatique que ne le laisse entendre les statistiques officielles.


2. Les limites de l’aide gouvernementale.

En supposant que la perception qui prévaut dans l’opinion publique soit réelle et que le gouvernement pratique des politiques altruistes favorables aux plus pauvres, la réalité impose des limites importantes à la capacité du gouvernement à enrayer la pauvreté.

Prenons le cas du système d’éducation. Un des objectifs visés par une politique d’éducation primaire et secondaire gratuite et obligatoire et par une politique de frais de scolarité ridiculement bas pour les études postsecondaires, est de favoriser l’accès aux études aux enfants des familles pauvres. Ceci croyait-on allait briser le cycle de la pauvreté. Toutefois, en réalité, cette politique a favorisé l’accès aux études aux enfants des familles de classe moyenne et élevées. Les enfants des familles pauvres continuent trop souvent d’alimenter le marché du travail dès qu’ils atteignent l’âge légal. Le monopole d’état centralise les décisions entre les mains de quelques fonctionnaires. Le directeur d’école et les professeurs, coincés entre les fonctionnaires et la convention collective, ne peuvent que constater les dégâts. En particulier dans les milieux défavorisés, ils sont continuellement soumis aux abus des enfants, des parents, des fonctionnaires et des représentants syndicaux. Faut-il se surprendre si parfois ils remettent en question leur choix de carrière. Le système est congestionné, sclérosé avec pour conséquence l’augmentation sans fin des coûts et la diminution constante de la qualité. Les parents qui sont prêt à tout sacrifier pour assurer l’avenir de leur progéniture envoient leurs enfants à l’école privée. Les enfants des parents pauvres n’ont d’autres choix que de fréquenter leur école de quartier. Les plus débrouillards s’en tireront envers et contre tous mais malheureusement certains tomberont dans la criminalité. La plupart reçoivent une éducation médiocre qui leur garanti une place permanente chez les pauvres.

Cette constatation prévaut à des degrés divers dans tous les domaines monopolisés par l’état. Les pauvres sont bien utiles pour justifier l’interventionnisme de l’état mais ils sont toujours les derniers à recevoir l’aide promise. Malheureusement, trop souvent ils ne reçoivent que des miettes.

Les statistiques économiques de l’OCDE démontrent que dans les économies modernes la pauvreté diminue lorsque la croissance économique excède la croissance démographique. Les programmes gouvernementaux mis sur pieds pour enrayer la pauvreté ont au mieux des effets positifs à court terme et au pire détournent des fonds qu’il aurait mieux valu utiliser pour créer de la richesse.

3. Les avantages de l’économie de marché.

Devant l’incapacité des gouvernements à enrayer la pauvreté il faut se demander si l’économie de marché peut faire mieux.

L’économie de marché tend naturellement à utiliser tous les facteurs de production disponibles, incluant la main-d’œuvre, de manière à améliorer son efficacité. En recherchant le profit, l’entrepreneur favorise l’utilisation de main-d’œuvre ou de machinerie selon qu’il juge que l’un ou l’autre lui procurera un avantage compétitif. Ainsi, les ressources nécessairement limitées d’une économie sont allouées de façon à optimiser la croissance économique ce qui en retour favorise la création d’emploi et la diminution de la pauvreté.

Certains des emplois créés seront peu rémunérés. Toutefois, ces emplois existeront seulement dans la mesure où des travailleurs seront disponibles pour les occuper. La plupart des gens préfèrent occuper un emploi, même peu rémunéré, plutôt que d’être exclus de la société par la rampe de l’aide sociale, comme cela se produit trop souvent aujourd’hui. Pour beaucoup de gens le sentiment d’être utile, d’appartenir à une équipe, de contribuer à la société sont des valeurs plus importantes que le seul salaire. Comment pourrions-nous expliquer autrement les milliers de Québécois (es) qui œuvrent comme bénévoles ? Ils transmettront ces valeurs à leurs enfants et ainsi briseront peut-être le cycle infernal de la pauvretéL’économie de marché aide aussi les pauvres en tant que consommateurs. Les entrepreneurs libres d’optimiser les divers facteurs de production disponibles peuvent offrir des biens et services à moindre coût, les rendant ainsi plus accessibles.

4. Les vrais pauvres.

Dans un modèle de société où c’est l’économie de marché qui prédomine, qu’arriverait-il au plus démunis, à ceux qui n’ont même pas les moyens de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires ? Quelque soit le modèle socio-économique que nous préconisons un certain nombre de personnes doivent être pris en charge par l’ensemble de la société. L’élimination de tous les programmes interventionnistes de l’état aurait deux conséquences : (1) la pauvreté découlant des politiques interventionnistes et mal avisés du gouvernement serait automatiquement éliminée ; et (2) la croissance économique accrue permettrait de dégager les surplus requis pour procurer à tous les groupes de la société des conditions de vie raisonnables.

Les Québécois sont de nature généreuse. Ils acceptent un taux de fiscalisation usuraire de près de 50% dans l’espoir que l’argent qu’ils ont durement gagné sera utilisé parcimonieusement pour procurer à tous une qualité de vie raisonnable. De plus, ils contribuent des centaines de millions annuellement aux nombreuses campagnes de levée de fond pour financer des groupes communautaires, des activités de recherche et développement, des investissements en santé, en éducation, en infrastructures communautaires.

Devant l’incurie du gouvernement à fournir les services prépayés par les contribuables, près de 20% de la population de 15 ans et plus, plus d’un million de Québécois, consacrent 200 millions d’heures, l’équivalent de 100 000 emplois à plein temps, au bénévolat. De surcroit, le Secrétariat à l’action communautaire autonome, évalue à 3,9 millions le nombre de personnes aidantes qui soutiennent des proches sans passer par un organisme communautaire. Sans l’apport des bénévoles des centaines de milliers de Québécois vivrait dans l’indigence totale. Ce n’est pas le gouvernement qui amenuise la misère des pauvres mais les Québécois eux-mêmes. Toutefois, les politiciens, les groupes de pression et les fonctionnaires prennent tout le crédit sans même rougir.

Il n’y a aucun doute, si on leur en donne la chance, les Québécois sauront se responsabiliser face à leurs concitoyens moins chanceux. Le cas de la clinique du Dr. Julien est un exemple probant. Devant l’incapacité des nombreux organismes gouvernementaux à subvenir aux besoins des enfants en difficulté du quartier Hochelaga Maisonneuve, le Dr. Julien a mis sur pieds une clinique dont la réputation fait maintenant l’envie de tous. Pour éviter d’être assujetti aux politiques sclérosantes du gouvernement, le Dr. Julien fait appel à la générosité des Québécois pour financer sa clinique. Il a recruté des bénévoles compétents et engagés pour remplacer le personnel syndiqué. Ainsi, il élimine le risque que l’application de la convention collective ait préséance sur les besoins des enfants. Si on pouvait mesurer le ratio de la valeur des services rendus par rapport aux ressources investies de la clinique du Dr. Julien, je ne doute pas qu’il serait dix, cinquante, cent fois plus élevé que celui d’une clinique gouvernementale.

Si par miracle le gouvernement abandonnait tous les programmes d’aide aux pauvres et remettait aux Québécois, sous forme de réduction d’impôts, les économies ainsi réalisées, des milliers de Québécois de la trempe du Dr. Julien auraient vite fait de mettre sur pied des organismes de remplacement qui eux sauraient apporter des solutions originales aux vrais problèmes.

Conclusion

L’opinion populaire québécoise, croyant à l’altruisme des politiciens et fonctionnaires œuvrant dans le gouvernement, demande toujours plus de politiques visant à enrayer la pauvreté. Dans les faits, les pauvres sont plus souvent les victimes plutôt que les bénéficiaires des programmes gouvernementaux. De plus, ce qui compte ce sont les résultats, pas les intentions. Même en supposant que le modèle socio-économique favorisé par les Québécois soit intrinsèquement altruiste la réalité impose d’importantes limites à la capacité du gouvernement à enrayer la pauvreté. L’économie de marché, au contraire, peut réduire la pauvreté en créant des emplois et en dégageant suffisamment de richesse excédentaire pour subvenir adéquatement au besoin des vrais pauvres.

Finalement, j’ai toutes les raisons de croire que les pauvres seraient beaucoup mieux servis par l’économie de marché que par le gouvernement.