Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

28 avril, 2018

La réflexion du jour

Radio-Canada ne cesse de dire qu’elle est pour la diversité. Pourquoi tous les gens qu’on y entend pensent-ils pareil, alors ? Là-bas, un débat équilibré est un débat entre quelqu’un de gauche et quelqu’un d’extrême gauche.--- Richard Martineau

26 avril, 2018

La réflexion du jour

Comme le disait Margaret Thatcher, une politicienne que les féministes, ô surprise ! ne citent jamais parce qu’elle ne penchait pas du bon bord : « N’oublions jamais cette vérité fondamentale : l’État n’a aucune autre source d’argent que l’argent que les gens gagnent eux-mêmes. Si l’État souhaite dépenser plus, il ne peut le faire qu’en vous taxant davantage. L’argent public n’existe pas, il n’y a que l’argent des contribuables. »--- Richard Martineau

25 avril, 2018

Réformer et améliorer le système de Santé grâce au privé et à la concurrence

La couverture des soins de santé pose un problème financier majeur en France. La branche maladie est historiquement la plus déficitaire des branches de la Sécurité Sociale. L’obligation de maîtrise des déficits publics impose donc d’évaluer les performances du régime français et de proposer des économies tout en offrant une bonne qualité des soins.
L’IREF vous propose ici une étude comparative des régimes d’assurance maladie dans 4 pays : France, Pays-Bas, Allemagne et Suisse. Ce comparatif est d’autant plus pertinent que certains pays, comme l’Allemagne et les Pays-Bas ont récemment entamé des réformes visant à renforcer le rôle du secteur privé et de la concurrence pour permettre un désengagement de l’Etat dans le secteur de l’assurance maladie.
Les réformes allemandes et néerlandaises ont permis l’émergence d’une concurrence entre les caisses d’assurances. La qualité des soins n’a pas diminué et dans le cas des Pays-Bas, la qualité a même augmenté depuis la réforme de 2006.
En Allemagne, les personnes avec des revenus à partir de 4 050 euros brut/mois sont libres de choisir un système d’assurance santé totalement privé.
Le résultat de l’étude met surtout en évidence la supériorité du système néerlandais qui fonctionne à l’image d’un partenariat public-privé dans lequel l’Etat prélève des cotisations destinées à fournir des soins de qualité aux moins de 18 ans ainsi qu’aux ménages à faibles revenus.
Ce régime particulier a permis :
• De réduire le déficit public,
• De réduire le coût de fonctionnement de l’assurance maladie,
• D’améliorer la qualité des soins et le niveau de satisfaction des assurés.
• D’assurer mieux que le système français les personnes ayant les revenus les plus faibles
A la vue de ces résultats, il apparaît que le régime de santé français fournit des services de qualité inférieure tout en ayant des coûts plus élevés que les régimes néerlandais et allemand.
Les Pays-Bas ont réduit de plus de 3% leurs coûts administratifs sur la période 2001-2010. Et avant crise, la baisse des coûts avait été de près de 10% aux Pays-Bas et de 3% en Allemagne. Dans le même temps, la France n’a jamais réussi à réduire ses coûts, qui représentent en moyenne 4% des dépenses totales de santé.
Les cotisations patronales et salariales sont deux fois plus élevées en France qu’aux Pays-Bas. Les employeurs français font face à un surcoût de 70 % plus élevé en matière de santé que leurs homologues allemands et néerlandais.
L’assuré français paye plus pour la santé que l’assuré allemand ou néerlandais.
La faiblesse du régime français réside dans la faible responsabilisation des assurés ainsi que dans la complexité et le poids des services administratifs destinés à assurer son fonctionnement. L’IREF propose la mise en place d’un système de santé libre et concurrentiel.

La réflexion du jour

En fait, quand on dénonce les oléoducs, on tire sur le messager, ce qui masque en fait d’autres enjeux.--- Alain Dubuc

24 avril, 2018

La réflexion du jour

Voilà qui explique le paradoxe de nos finances publiques : bien que les budgets soient à l’équilibre depuis quelques années, la dette continue de croître. Pour qu’elle diminue vraiment, en termes réels, il faudrait que le gouvernement dépense moins... et n’augmente pas ses dépenses à l’approche des élections!--- Mathieu Bédard

22 avril, 2018

L'actualité québécoise en caricatures

La réflexion du jour

Lorsque Jean Charest a pris le pouvoir en avril 2003, le Québec arrivait au chapitre du revenu disponible par habitant au 4e rang sur les 10 provinces canadiennes. Il n’était devancé que par l’Alberta, la Colombie-Britannique et l’Ontario. À la fin du gouvernement Charest, en 2012, les Québécois avaient pris une sérieuse débarque avec leur « revenu disponible » alors qu’ils se retrouvaient au 9e rang. On dépassait seulement l’Île-du-Prince-Édouard.--- Michel Girard

21 avril, 2018

La réflexion du jour

Saga de : puisque la Colombie-Britannique paralyse le projet, Ottawa envisage maintenant de le subventionner. Cela nous rappelle un phrase célèbre du président américain Ronald Reagan.



20 avril, 2018

La réflexion du jour

Si on résume, cela signifie que la santé occupe une place prépondérante dans le cœur de nos concitoyens, mais que l’espoir que les politiciens règlent les problèmes qui s’y rattachent est au ras des pâquerettes.--- Simon-Pierre Savard-Tremblay

19 avril, 2018

La réflexion du jour

Preuve que le gouvernement fait bien les choses et qu’il gère votre argent de façon responsable : savez-vous qui on est allé chercher pour piloter le projet de la SAAQ ? Le gars qui a dirigé le projet SIC (système d’informatisation clientèle) de Hydro-Québec, et qui a défoncé le budget initial de 50 % ! On l’a vu aller, et on s’est dit : « C’est lui notre homme ! C’est le gars qu’il nous faut ! » On dirait qu’on fait exprès pour jeter notre argent par les fenêtres..--- Richard Martineau

18 avril, 2018

Libéralisme : Hayek, théoricien du laissez-faire

L’économiste autrichien Friedrich Hayek est connu pour sa défense originale des idées libérales, qu’il opposait à la conception trop dominante qu’il jugeait trop rationaliste ou « constructiviste ».
Par Marius-Joseph Marchetti.
Qui est Hayek, cet auteur libéral incontournable du XXème siècle qui est réputé avoir introduit le laissez-faire en économie ? Friedrich Hayek a reçu le « prix Nobel » d’Économie de 1974 pour ses travaux sur la théorie des cycles économiques, approfondissant les travaux de son mentor Ludwig Von Mises (figure emblématique et centrale de l’École autrichienne, connue dans les milieux libéraux et libertariens pour son ouvrage d’économie L’Action Humaine, son magnum opus de 900 pages). Si l’on devait résumer l’œuvre de Hayek, nous pourrions simplement dire qu’elle fut sans cesse dédiée à combattre les idées constructivistes.

QU’EST-CE QUE LE CONSTRUCTIVISME ?

Le constructivisme, ou rationalisme constructiviste, n’est pas à confondre avec le rationalisme évolutionniste. Le constructivisme résulte d’une prétention criminelle, d’une « présomption fatale » (pour reprendre le titre de son ouvrage), qui consiste à croire qu’on peut ériger un ordre par la seule volonté, en faisant table rase des conventions et des ordres existants.
La dénonciation du constructivisme par Friedrich Hayek occupa la seconde partie de sa vie, durant laquelle il rédigea La Route de la servitudeDroit, Législation et LibertéLa Constitution de la LibertéLa Présomption Fatale, et bien d’autres encore.
Il nous semble nécessaire de rappeler que l’anti-constructivisme de Hayek provient de sa conception conséquentialiste, à l’opposé de l’utilitarisme classique. Dans son Droit, Législation et Liberté, Hayek pose clairement sa préférence pour ce qu’il nomme un Rule-Utilitarianism(qui consiste à découvrir des règles de juste conduite qui permettent d’accroître le degré de complexité de l’ordre étendu et de la civilisation), à l’inverse de l’Act-Utilitarianism, qui correspond à des formes d’utilitarisme plus classique que l’on retrouve chez Jeremy Bentham et John Stuart Mill.
>>> Lire aussi sur Hayek : Droit, Législation et liberté
Pourquoi donc ? Car selon lui, le processus de sélection des normes ne pourrait permettre autant de bénéfices publics si on s’opposait à lui au nom d’un « principe de non-nuisance » (Stuart Mill), ou d’une conception de « justice sociale », qui s’intéresserait à un état qui peut se dégrader pour certains individus (imaginons que l’entreprise d’un individu fasse faillite, il y aura nuisance pour lui et les personnes qu’il fait travailler) plutôt que sur un processus qui accroît le nombre de fins possibles pour un nombre toujours croissant d’individus1.
Longtemps avant qu’Auguste Comte n’introduise le terme « positivisme », Bentham avait posé solidement les fondations de ce que nous appelons aujourd’hui le positivisme légal et moral : c’est-à-dire l’interprétation constructiviste des systèmes de droit et de morale selon laquelle la validité et la signification de ceux-ci sont considérés comme dépendant pleinement de la volonté et de l’intention de ceux qui les ont conçus.  Friedrich Hayek, La Présomption fatale
Cette opposition nous permet de nous rendre compte de la différence qui existe entre deux grandes formes de rationalisme. Cette différence, entre ce que Hayek nomme le rationalisme constructiviste et le rationalisme évolutionniste, peut être résumé par ce propos de Hayek :
L’homme ne naît pas sage, rationnel et bon, mais a dû apprendre à le devenir. Ce n’est pas notre intelligence qui a créé notre morale, mais plutôt les interactions humaines régies par notre morale qui ont rendu possible le développement de la raison et des capacités qui lui sont associées. L’homme est devenu intelligent parce qu’il y avait pour lui une tradition – celle qui se tient entre l’instinct et la raison – pour apprendre.
Le rationalisme évolutionniste de Hayek se caractérise par une appréhension de phénomènes complexes qui existent depuis des siècles, en se modifiant et s’étendant au fur à mesure que les interactions humaines évoluent. Il estime que les conceptions qui permettent aux hommes d’appréhender le monde aujourd’hui proviennent de trois strates successives qui se sont formées au cours de l’évolution culturelle : Instinct, Tradition et Raison.
Il est donc absurde pour lui de considérer que l’Homme serait apte à former un ordre étendu et civilisationnel par la seule raison, comme l’extrême opposé lui semble tout aussi absurde, le cas d’un ordre qui ne dépendrait que des acquis strictement naturels et génétiques des hommes, comme peuvent le défendre certains sociobiologistes.
Les lois de de la conscience que nous disons naître de la nature, naissent de la coutume. (Montaigne)

LA DÉNONCIATION : PAR L’ÉCONOMIE

Le rôle de Hayek dans l’étude des phénomènes de boom a été très important : il est connu pour sa dénonciation des manipulations monétaires exercées par les organismes étatiques qui modifient les structures productives de l’économie, entraînant des « mal-investissements » dans l’économie, qui se réajustent lorsque la politique monétaire cesse, à cause d’une peur de l’inflation ou que la bulle créée explose à cause d’effets externes.
Pour éviter la récurrence des bulles et la force des crises occasionnées par leur explosion, il propose, dans un cadre où l’État gère encore la monnaie, le retour à l’étalon-or (qui est selon lui la moins mauvaise politique monétaire), puis lorsqu’il entendra parler de la possibilité dans le futur d’une monnaie commune européenne, dont les expérimentations commenceront avec le Système Monétaire Européen, il arrêtera ses travaux en cours pour écrire son livre Denationalization of Money (La dénationalisation de la monnaie) et mettre en garde la population du danger de cette proposition (avec les connaissances que nous pouvons observer aujourd’hui).
Friedrich Hayek est également caractérisé par ses travaux sur l’impossibilité de calcul économique dans les régimes collectivistes à cause de la suppression du système des prix, qui, bien qu’imparfait, constitue une façon assez efficace de faire circuler les informations et les connaissances des agents économiques.
Le profit, quant à lui, représente pour Hayek un signal aux entrepreneurs pour leur permettre d’imaginer plus ou moins quel bien et dans quelle quantité produire. Comme le dira Ludwig Von Mises dans son livre Socialisme en 1920, l’ironie des systèmes planificateurs est qu’en supprimant l’existence du système des prix, il est désormais impossible de planifier quoique ce soit.
C’est dans ce même livre que Mises annoncera des décennies à l’avance l’effondrement des régimes collectivistes, qu’ils soient bolcheviques, nazies ou fascistes (ce qui lui vaudra d’ailleurs sa place plus tard sur la liste noire des Nazis, la réquisition de ses biens et son exil aux États-Unis pour lui, et à Londres pour Hayek).
Comme l’ont montré et le montrent encore les nombreuses expériences collectivistes, la planification centralisée et étatique se caractérise par d’importantes pénuries et des phénomènes de files d’attentes (comme au Venezuela aujourd’hui) ou alors par des gestions irresponsables, comme le montre l’exemple du Canada et de sa gestion de l’offre du lait qui conduit au fait que de très importantes quantités de lait ont purement et simplement été jetées.
Hayek est également l’adversaire assidu d’un autre économiste de l’époque, Lord Keynes, écrivain de La théorie générale de l’emploi et de l’intérêt (et dont la logique inspire une bonne partie de notre classe politique, n’hésitant pas à parler de relance et de dépense publique), qui enseignait au même endroit que lui, à la London School of Economics.
Ils divergeaient sur leur solution de sortie d’une crise économique. Là où Keynes préconisait une intervention plus importante de l’État dans le but d’endiguer le chômage de masse et la dépression, Hayek préconisait la non-intervention de l’État, acteur de la crise et ne pouvant ajuster les structures qu’il avait lui-même contribuer à pervertir.
Ainsi, Hayek et les économistes autrichiens nous envoient un message fort. Pour sortir de la crise, nous devons laissez-faire. L’État ne peut pas nous sortir d’une crise qu’il a créée.

LA DÉNONCIATION : PAR LA PHILOSOPHIE

Si le nom de Friedrich Hayek est généralement associé à des thèses purement économiques, sa contribution et son intérêt pour la philosophie politique et l’étude du Droit ne sont pas en reste.
Prenons La Route de la servitude, que les gens citent en général lorsqu’ils parlent de Hayek : ce manifeste libéral du XXe siècle, qui est encore un best-seller de nos jours, montre comment l’emballement totalitaire qui ravage l’Europe des années 1940 est la conséquence directe des idées purement autoritaires caractérisant les socialistes de la pré-époque des fascistes, nazis et bolcheviques qui ont prévalu durant l’entre-deux guerres, à l’opposé des explications étatistes qui pointent du doigt une dégénérescence du capitalisme.
Pour Hayek, la socialisation de l’économie et l’intervention massive de l’État sur le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles ; il n’existe pas de différence de nature mais seulement de degré entre le communisme et le nazisme, entre le socialisme et le totalitarisme. Ayn Rand a dit quelque chose de bien similaire : « la différence entre un État-Providence et un État totalitaire est une question de temps. » C’est ainsi que Hayek déclare que ce sont moins les idées purement allemandes que l’autoritarisme socialiste qui sous-tend ces idées qui ont conduit au nazisme.
Hayek est aussi un grand partisan de la Rule of Law, comme il le montre dans La Constitution de la liberté, en 1960, qui reprend de manière plus positive le cadre normatif (Rule of Law, état de Droit) qui sous-tend un ordre politique libéral. La Rule of Law pourrait être traduite de plusieurs manières : le gouvernement du Droit, le règne de la loi, ou encore – mais l’expression a été reprise dans un autre sens – l’état de Droit.
L’état de Droit est la représentation d’une loi supérieure à n’importe quelle puissance politique. Ce que nous nommons donc le règne du droit est l’ensemble des règles de juste conduite que les hommes ont érigé pour maintenir un Ordre étendu. Ces règles de juste conduite sont des contraintes minimales qui respectent le principe d’universabilité soulevé par Kant (ou principe de réciprocité).
Ces règles de juste conduite s’appliquent à tous indifféremment, et permettent donc leur application à tout humain, et c’est cela qui a permis à un ordre global d’émerger. Cette somme de règles abstraites que tous respectent permet à chacun de conserver son domaine de liberté sans nuire à autrui ; et elles ont été découvertes par un processus d’essais et d’erreurs, souvent grâce aux juges.
Comme Hayek le rappelle, si nous devions appliquer le même nombre de règles que celles que nous trouvons dans les sociétés tribales et les sociétés plus anciennes à la civilisation, celles-ci s’effondreraient à terme.
C’est pour cela que Hayek dit qu’à bien des égards, le socialisme prépare le retour du tribalisme, car le socialisme octroie une masse de devoirs supplémentaires aux individus, au nom d’une justice sociale qui ne peut respecter le principe de réciprocité et de contrainte minimale dont un ordre étendu (ou un ordre de marché) a besoin.

  1. « Un acte de justice pris isolément est fréquemment contraire à l’intérêt public ; et s’il devait rester, sans être suivi par d’autres, il pourrait en lui-même être très préjudiciable à la société (…) Pas davantage, chaque acte de justice particulier, considéré à part, n’est-il favorable à l’intérêt privé plus qu’à l’intérêt public (…) Mais si contraire à l’intérêt tant public que privé que puisse être un simple acte de justice, il est certain que l’ensemble du plan ou système est hautement utile, voire absolument nécessaire, à la fois au maintien de la société et au bien-être de chaque individu. » – David Hume, Traité de la nature humaine, III, II, section II (trad. Leroy, Aubier-Montaigne, p.615) ↩

La réflexion du jour

L’IEDM a montré en octobre dernier dans une publication que la chute des investissements pétroliers et gaziers et l’abandon de projets risquent de s’accentuer au Canada, en raison de l’érosion de notre compétitivité avec les États-Unis sur les plans réglementaire et fiscal. Les nouveaux obstacles réglementaires – dont les nouvelles règles pour évaluer les projets industriels, dévoilées par Ottawa en février – ajoutent beaucoup d’incertitude.--- Germain Belzile

17 avril, 2018

La réflexion du jour

Le résultat, c’est qu’à l’ère de l’intelligence artificielle, la santé, au Québec, n’est même pas encore vraiment entrée dans l’ère numérique. Quand il s’agit de leur santé, un bien pourtant essentiel, les Québécois ne disposent pas des outils qui, dans leur vie quotidienne, leur permettent de commander un taxi, de voyager, d’acheter des bobettes, de se faire livrer des pizzas ou de gérer leurs finances personnelles.--- Alain Dubuc

16 avril, 2018

EN FRANÇAIS, S.V.P. !!!




Par Louise V. Labrecque

La langue, c’est cela qui importe.
 La langue, c’est la poésie des mots,
mais aussi et surtout celle des choses,
celle des sens, du sens et du non-sens,
celle des sensations que l’on éprouve
durant ce court rêve éveillé qu’est la vie.
Citation de Georges Dor
chanteur, écrivain et parolier québécois (1931- 2001)





Que dois-je faire pour me franciser de manière adéquate? Cette question est l’une de celles qu’un nouvel arrivant se pose à tous les jours avant de poser le pied sur le sol du Québec. On peut se demander, en effet,  quelle est rationnellement la meilleure action à entreprendre afin d’atteindre ce but. Ainsi formulé, ce type de question dépasse l’aspect technique pour entrer au cœur de l’éducation, dans ses questionnements sociaux et philosophiques, tout en obligeant à créer des outils, des instruments visant à déterminer l’action la plus efficace. Mais, si l’interrogation Que dois-je faire?  implique  la motivation scolaire, c’est qu’elle renvoie à la volonté de bien faire, alors là nous avons affaire à l’une des questions fondamentales en éducation. Qu’est-ce que « vouloir bien faire » pour apprendre le français? Comment pouvons-nous faire,  considérant que l’apprenant arrive d’un autre pays, tellement éloigné du nôtre, et portant ses différences dans tous ses contrastes, tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, et en éducation, notamment.  Devons-nous agir à la façon d’un guide, afin de l’aider dans le choix de ses découvertes langagières, « en faisant image » sur tout ce qui précède le langage ? Oui, dans un premier temps, nous devons établir ce premier lien, pour cette ouverture préconsciente de la langue à aborder, surtout si celle-ci est tellement éloignée de la langue maternelle. La raison? Il faut permettre le plaisir dans l’apprentissage, afin de créer une porte d’entrée dans la pensée profonde de la langue, pour un apprentissage en amont. C’est là, dans un premier temps, que se retrouve «  la pensée de ce qui fait image », par exemple, l’image de l’arbre, celle qui envahit le monde, précède le mot «  arbre »; cela suppose comme une révolution intérieure, un renouvellement : l’image de l’arbre entre à l’intérieur du mot «  arbre « ; de la même manière, on change soi-même en partant vers un autre pays, en apprenant une nouvelle langue et une nouvelle manière de vivre et de penser.  De ce fait, quels principes devraient guider notre travail si nous souhaitons aider un nouvel arrivant à apprendre la langue française ? Comment éviter les blocages liés peut-être à cet apprentissage ?  Afin de pouvoir dépasser l’obstacle, il est primordial d’apprendre à évacuer le stress et la fébrilité, en prenant conscience du fait que «  la vie (en français), c’est maintenant » ; nous devons donc mettre en place, très concrètement, une méthode de travail afin d’instaurer un climat de tranquillité, de calme, pour l’élaboration d’une pensée en français, un nouveau cerveau, une nouvelle façon d’appréhender le réel, une nouvelle façon de penser et de créer, en français. De manière pratique, cela passe également par l’acquisition d’habilités nouvelles, permettant d’autres moyens, d’autres puissances. Ainsi, nous devons métaphoriquement casser des cages; idéalement, cela devrait inclure également un pan large de découvertes personnelles, en plus de la découverte de la langue française,  de par une mise en lumière de notre société, de ses mœurs, ainsi que de la façon dont on vit, quotidiennement, en français, au Québec. L’apprenant possède, avant la compréhension de la langue, cette intelligence de discerner les images, de percevoir la langue, comme une prélecture, c’est-à-dire «  lire la vérité entre deux choses ». La flamme de la connaissance, c’est aussi une forme de discrimination positive, comme celle permettant de « deviner » un texte. Nous sommes ici dans le pré conscient, mais cette flamme existe bel et bien, avant même l’expression de la nouvelle personne en devenir, celle sachant parler, écrire et penser, en français. En somme,   le « moi  qui apprend » existe avant le moment où il éprouve des sensations en français, et qu’il arrive à exprimer, à communiquer, pour comprendre les choses pratiques.  Plus tard, l’accumulation des images et des mémoires pavera la voie à une richesse et à une précision du vocabulaire. En somme,  avant tout, «  il faut marcher avant de courir «  et nous devons, pour ce faire, explorer le domaine de la connaissance intuitive, celle-ci est nécessaire et dans le temps «  hier », « aujourd’hui », « demain » ; plus tard, la suite logique amènera l’apprenant vers la division du temps, par exemple, dans le cadre des notions liées au monde du travail et aux obligations de la vie de tous les jours.  L’enseignante en francisation doit être en mesure de devenir véritablement comme un guide et/ou un modèle, un peu à la manière d’un passeur culturel, et non pas seulement un professeur de français, un sens strict du terme. L’action ne sera ainsi pas réductrice, car il est tout à fait possible, lorsqu’il y a la notion de plaisir dans les apprentissages, d’évaluer ce principe par l’image. Bref, pour apprendre et aimer une langue, il faut atteindre comme un état d’innocence. Une tranquillité de l’attention est souvent possible lorsqu’il n’y a plus les mots. Cela veut dire partager, discuter, créer ensemble. Essentiellement, le but ultime serait d’entrer au cœur de l’enseignement de la langue française, afin de l’observer de l’intérieur, pour l’apprendre mieux, pour toucher ainsi le cœur de son essence, même. Par exemple, c’’est une observation de la nature, du temps, des distances entre l’apprenant et les parties d’une journée : comment commence t’elle/comment se termine t’elle ? Dormir, manger, travailler; également, ce sont comme des petits voyages «  la nuit », «  le matin », « le midi », « l’après-midi », « le soir » « . Le déroulement d’une journée, c’est aussi un peu comme lire une partition musicale. Là où les mots ne peuvent plus rien décrire, nous devons parfois « voir » les choses au-delà des mots, pour ne pas se faire piéger par des descriptions trop formelles. De ce fait, l’apprentissage des parties d’une journée, c’est aussi apprendre la naissance, la renaissance perpétuelle. Et cela, en français, s.v.p. ! En psychoéducation, nous touchons également ici aux questions de l’attachement. Il y a dans les images la source des mots; il y a l’unité de la pensée. Par exemple, nous devons terminer les problèmes à chaque jour, ne pas les reporter au lendemain, pour s’éveiller avec une fraîcheur extraordinaire; nous cultivons ainsi l’harmonie, pour apprendre toujours davantage, certes, mais aussi pour apprendre de mieux en mieux.  L’idée est donc une construction d’une banque toujours nouvelle d’images et de mots, afin de faciliter le transfert des connaissances, comme pour le sens d’une semaine, d’un mois, d’une saison, d’une année, d’une décennie, voire d’une vie.
Pour atteindre cet objectif, il faut regarder et contempler plusieurs images,  réciter individuellement des mots de vocabulaire, répéter avec d’autres; il faut  y mettre une belle énergie, une motivation réelle, pour la construction des jeux de mots, pour la découverte des objets, des calendriers, des agendas, exercices «  J’aime/J’aime pas « et privilégier au final l’étude dans un cadre capable de faire du sens, tout en portant un regard lucide et concret sur la société québécoise, par la langue, dans une perspective éducative, sociale, politique, artistique et personnelle.

La réflexion du jour

Et si on retirait au ministre cette micro gestion quotidienne du réseau pour la confier plutôt à un organisme indépendant, que ce soit une régie, une agence ou une société d’État ? --- François Cardinal

14 avril, 2018

La réflexion du jour

La solution n’est pas de créer de nouvelles structures, mais de favoriser l’organisation dans tout le Québec de réseaux intégrés de soins de proximité adaptés à la réalité de chaque milieu et dans lesquels des professionnels collaborent pour mettre réellement la personne au centre du système de santé. --- ANDRÉ-PIERRE CONTANDRIOPOULOS PROFESSEUR ÉMÉRITE, DÉPARTEMENT DE GESTION, D’ÉVALUATION ET DE POLITIQUE DE SANTÉ, ÉCOLE DE SANTÉ PUBLIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

13 avril, 2018

La réflexion du jour

ous devons aussi décentraliser des lieux de décision, de coordination et de prestation des services. Dans un système ouvert, les établissements les plus performants seraient récompensés par un plus grand achalandage, une marge de manœuvre dégagée par les économies d’échelle conséquentes et de meilleures conditions d’exercice pour l’ensemble du personnel.--- MARIE-HÉLÈNE JOBIN PROFESSEURE TITULAIRE ET DIRECTRICE ASSOCIÉE, PÔLE SANTÉ HEC MONTRÉAL

12 avril, 2018

La réflexion du jour

La mesure la plus importante pour améliorer le système de santé est de privatiser sa gestion. Le gouvernement doit avoir le sifflet, pas la rondelle ! Des gestionnaires imputables seraient responsables de gérer le système localement en tenant compte des particularités de chaque région. Ce modèle est en place en Europe du Nord. L’autre mesure importante est de cesser d’interdire l’existence d’hôpitaux privés. Cette interdiction prive le système public d’un élément essentiel à la qualité d’un service : la concurrence. — Dominique Garrel, médecin

11 avril, 2018

Principe de précaution : un principe tueur

Tel un boa constrictor, le principe de précaution étouffe lentement l’activité économique de la France en paralysant les initiatives.

imgscan contrepoints791 principe de précautionLe principe de précaution de la Charte de l’environnementinscrit en 2005 dans le préambule de notre constitution est un principe tueur d’innovation, de risque et de plaisir d’entreprendre. Il tue l’audace, la création et le goût de l’avenir. Tel un boa constrictor, il étouffe lentement l’activité économique de la France en paralysant les initiatives.
Tout le mal vient de l’article 5 de cette Charte que chaque Français devrait connaître par cœur puisque nul n’est censé ignorer la loi :
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».

LES ORIGINES PHILOSOPHIQUES DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION

L’origine de ce principe vient du philosophe allemand Hans Jonas, « l’un des penseurs les plus néfastes du siècle dernier » selon Claude Allègre. « L’idée de prendre des précautions même lorsqu’on ne sait rien est naturellement une idée absurde qui gênera le progrès et le développement économique. Mais elle a surtout l’énorme défaut de mettre la peur comme vertu première au-dessus du savoir. »
Dès janvier 2008, Jacques Attali préconisait d’abroger cet article de la Charte :
« Cette formulation floue ouvre au juge la possibilité d’interpréter le texte fondateur de la République. En vertu de ce texte, l’administration est supposée être en mesure de suivre l’ensemble des recherches scientifiques, ce qui parait peu réaliste. Ne pouvant le faire, l’administration recourra donc très souvent à l’interdiction, solution la plus certaine juridiquement, la plus confortable administrativement, et la plus pénalisante pour notre croissance. »
L’innovation est « toujours dangereuse » écrivait Flaubert avec humour dans son Dictionnaire des idées reçues publié de manière posthume en 1913. Le progrès (mot qui prend aujourd’hui une connotation péjorative), est maintenant entouré d’un halo d’inquiétude, non seulement pour la population mais aussi pour les chercheurs, les scientifiques et autres découvreurs. Ils se demandent dorénavant s’ils ont « le droit » de proposer une découverte, s’ils se sont bien entourés de « toutes les garanties », ou s’ils vont se retrouver devant un tribunal et finir en prison.

DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION AU PRINCIPE D’INACTION

Mais le plus stupéfiant est que ce principe de précaution, qui s’est transformé au fil des années en « principe d’inaction » ou « d’abstention « , visait exactement l’inverse… L’enfer est décidément pavé de bonnes intentions.
Ce principe avait certes pour objectif « d’éviter et d’anticiper des dommages majeurs pour l’environnement », mais il devait aussi « conduire à une stimulation de la recherche scientifique pour réduire les incertitudes. Le texte de la Charte visait à contraindre les pouvoirs publics à modifier leurs comportements en matière de gestion des risques sans être synonyme d’incitation à l’immobilisme et à se prémunir contre des interprétations diverses susceptibles de paralyser la recherche et de freiner le développement économique. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est raté…
Pourtant, le 16 juin 2004, avant l’inscription de la Charte dans le préambule de la constitution, Jean Bizet avait déjà « fait part de sa réserve initiale sur l’intérêt d’une telle réforme qui pouvait conduire à entraver la recherche scientifique, l’innovation technologique et le développement économique, voir à l’inaction au nom de l’impossible quête du risque zéro. » Bien vu Monsieur le sénateur ! Même s’il a ensuite levé ses réserves « après un examen en profondeur du texte à la lumière de nombreuses auditions (…) ».
En mai 2014, dix ans plus tard, le même écrit : « À rebours même de la philosophie qui animait le Constituant en 2005, les dérives constatées dans l’interprétation qui a été faite de la notion de principe de précaution, invoqué de manière irrationnelle et compulsive, ont contribué à amplifier un climat de méfiance vis-à-vis de l’innovation, voire même du progrès scientifique et technique. » Le sénat, sur la proposition du sénateur Jean Bizet, a adopté en première lecture une modification de cette charte le 27 mai 2014. Il y est introduit la notion de « coût économiquement acceptable » et les autorités publiques devront également veiller « au développement des connaissances scientifiques, à la promotion de l’innovation et au progrès technique ».
Ouf, on est sauvé !
Cet article a été publié une première fois en 2014.

La réflexion du jour

Je dois dire que je considère que les positions du chef caquiste sur la péréquation sont plutôt courageuses. Dans un Québec qui aime généralement les gros chèques d’Ottawa, oser dire que l’ampleur de la péréquation témoigne d’une pauvreté qui n’est pas normale, bravo ! Le Québec a trop de ressources pour faire partie des pauvres du Canada.--- Mario Dumont

10 avril, 2018

La réflexion du jour

En 2015-2016, le processus d’évaluation économique ajoutait en moyenne 450 jours, soit environ 15 mois, entre le moment où les médicaments sont approuvés par Santé Canada et celui où ils sont remboursés par les assureurs publics, et parfois beaucoup plus. Dans le cas récent d’un médicament pour le cancer du sein, l’inscription sur la liste des médicaments remboursés par la RAMQ n’a eu lieu que 23 mois après son approbation par Santé Canada. --- Mathieu Bédard

09 avril, 2018

La réflexion du jour

Le plus étrange dans tout ça, c’est que plusieurs parmi ceux qui dénoncent des comportements qu’ils considèrent inacceptables lorsqu’il s’agit d’une entreprise, présentent une tout autre attitude lorsqu’il est question du gouvernement. Au lieu de souhaiter plus de choix et plus de concurrence, ils demandent à la restreindre, voire à l’éliminer.--- Patrick Déry

07 avril, 2018

La réflexion du jour

’imposition d’un prix sur le carbone a donc mené à un appauvrissement des ménages, via des prix plus élevés sur l’énergie et le transport, sans compensation sous la forme d’autres taxes plus faibles.--- Germain Belzile

06 avril, 2018

En français, S.V.P. !!!




Par Louise V. Labrecque

La langue, c'est cela qui importe.
 La langue, c’est la poésie des mots,
mais aussi et surtout celle des choses,
celle des sens, du sens et du non-sens,
celle des sensations que l'on éprouve
durant ce court rêve éveillé qu'est la vie.
Citation de Georges Dor
chanteur, écrivain et parolier québécois (1931- 2001)





Que dois-je faire pour me franciser de manière adéquate? Cette question est l’une de celles qu’un nouvel arrivant se pose à tous les jours avant de poser le pied sur le sol du Québec. On peut se demander, en effet,  quelle est rationnellement la meilleure action à entreprendre afin d’atteindre ce but. Ainsi formulé, ce type de question dépasse l’aspect technique pour entrer au cœur de l’éducation, dans ses questionnements sociaux et philosophiques, tout en obligeant à créer des outils, des instruments visant à déterminer l’action la plus efficace. Mais, si l’interrogation Que dois-je faire?  implique  la motivation scolaire, c’est qu’elle renvoie à la volonté de bien faire, alors là nous avons affaire à l’une des questions fondamentales en éducation. Qu’est-ce que « vouloir bien faire » pour apprendre le français? Comment pouvons-nous faire,  considérant que l’apprenant arrive d’un autre pays, tellement éloigné du nôtre, et portant ses différences dans tous ses contrastes, tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, et en éducation, notamment.  Devons-nous agir à la façon d’un guide, afin de l’aider dans le choix de ses découvertes langagières, « en faisant image » sur tout ce qui précède le langage ? Oui, dans un premier temps, nous devons établir ce premier lien, pour cette ouverture préconsciente de la langue à aborder, surtout si celle-ci est tellement éloignée de la langue maternelle. La raison? Il faut permettre le plaisir dans l’apprentissage, afin de créer une porte d’entrée dans la pensée profonde de la langue, pour un apprentissage en amont. C’est là, dans un premier temps, que se retrouve «  la pensée de ce qui fait image », par exemple, l’image de l’arbre, celle qui envahit le monde, précède le mot «  arbre »; cela suppose comme une révolution intérieure, un renouvellement : l’image de l’arbre entre à l’intérieur du mot «  arbre « ; de la même manière, on change soi-même en partant vers un autre pays, en apprenant une nouvelle langue et une nouvelle manière de vivre et de penser.  De ce fait, quels principes devraient guider notre travail si nous souhaitons aider un nouvel arrivant à apprendre la langue française ? Comment éviter les blocages liés peut-être à cet apprentissage ?  Afin de pouvoir dépasser l’obstacle, il est primordiale d’apprendre à évacuer le stress et la fébrilité, en prenant conscience du fait que «  la vie (en français) est maintenant » ; nous devons donc mettre en place, très concrètement, une méthode de travail afin d’instaurer un climat de tranquillité, de calme, pour l’élaboration d’une pensée en français, un nouveau cerveau, une nouvelle façon d’appréhender le réel, une nouvelle façon de penser et de créer, en français. De manière pratique, cela passe également par l’acquisition d’habilités nouvelles, permettant d’autres moyens, d’autres puissances. Ainsi, nous devons métaphoriquement casser des cages; idéalement, cela devrait inclure également un pan large de découvertes personnelles, en plus de la découverte de la langue française,  de par une mise en lumière de notre société, de ses mœurs, ainsi que de la façon dont on vit, quotidiennement, en français, au Québec. L’apprenant possède, avant la compréhension de la langue, cette intelligence de discerner les images, de percevoir la langue, comme une prélecture, c’est-à-dire «  lire la vérité entre deux choses ». La flamme de la connaissance, c’est aussi une forme de discrimination positive, comme celle permettant de « deviner » un texte. Nous sommes ici dans le pré conscient, mais cette flamme existe bel et bien, bien avant l’expression de la nouvelle personne en devenir, la personne sachant parler, écrire et penser, en français. En somme,   le « moi  qui apprend » existe vraiment bien avant le moment où il éprouve des sensations en français, et qu’il arrive à dire, à communiquer, pour exprimer les choses pratiques.  Plus tard, l’accumulation des images et des mémoires pavera la voie à une richesse et une précision du vocabulaire. D’abord, «  il faut marcher avant de courir «  et il faut explorer le domaine de la connaissance intuitive, celle-ci est nécessaire et dans le temps «  hier », « aujourd’hui », « demain » ; plus tard, la suite logique amènera l’apprenant vers la division du temps, par exemple, dans le cadre des notions liées au monde du travail et aux obligations de la vie de tous les jours.  L’enseignante en francisation doit être en mesure de devenir véritablement comme un guide et/ou un modèle, un peu à la manière d’un passeur culturel, et non pas seulement un professeur de français, un sens strict du terme. L’action ne sera ainsi pas réductrice, car il est tout à fait possible, lorsqu’il y a la notion de plaisir dans les apprentissages, d’évaluer ce principe par l’image. Bref, pour apprendre et aimer une langue, il faut atteindre comme un état d’innocence. Une tranquillité de l’attention est souvent possible lorsqu’il n’y a plus les mots. Cela veut dire partager, discuter, créer ensemble. Essentiellement, le but ultime serait d’entrer au cœur de l’enseignement de la langue française, afin de l’observer de l’intérieur, pour l’apprendre mieux, pour toucher ainsi le cœur de son essence, même. Par exemple, c’’est une observation de la nature, du temps, des distances entre l’apprenant et les parties d’une journée : comment commence t’elle/comment se termine t’elle ? Dormir, manger, travailler; également, ce sont comme des petits voyages «  la nuit », «  le matin », « le midi », « l’après-midi », « le soir » « . Le déroulement d’une journée, c’est aussi un peu comme lire une partition musicale. Là où les mots ne peuvent plus rien décrire, nous devons parfois « voir » les choses au-delà des mots, pour ne pas se faire piéger par des descriptions trop formelles. De ce fait, l’apprentissage des parties d’une journée, c’est aussi apprendre la naissance, la renaissance perpétuelle. Et cela, en français, s.v.p. ! En psychoéducation, nous touchons également ici aux questions de l’attachement. Il y a dans les images la source des mots; il y a l’unité de la pensée. Par exemple, nous devons terminer les problèmes à chaque jour, ne pas les reporter au lendemain, pour s’éveiller avec une fraîcheur extraordinaire; nous cultivons ainsi l’harmonie, pour apprendre toujours davantage, certes, mais aussi pour apprendre de mieux en mieux.  L’idée est donc une construction d’une banque toujours nouvelle d’images et de mots, afin de faciliter le transfert des connaissances, comme pour le sens d’une semaine, d’un mois, d’une saison, d’une année, d’une décennie, voire d’une vie.

Pour atteindre cet objectif, il faut regarder et contempler plusieurs images,  réciter individuellement des mots de vocabulaire, répéter avec d’autres; il faut  y mettre une belle énergie, une motivation réelle, pour la construction des jeux de mots, pour la découverte des objets, des calendriers, des agendas, exercices «  J’aime/J’aime pas « et privilégier au final l’étude dans un cadre capable de faire du sens, tout en portant un regard lucide et concret sur la société québécoise, par la langue, dans une perspective éducative, sociale, politique, artistique et personnelle.