Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 décembre, 2013

La réflexion du jour

Mais du même souffle, elle (ndlr Johanne Desrochers, PDG de l'AICQ) souligne que le gouvernement joue du bâton «sans jamais s'inclure» dans l'origine de la crise (ndlr corruption dans l'industrie de la construction). «On ne peut pas continuer à faire de la politique là-dessus», dit-elle, avant d'ajouter: «S'il y a eu de l'argent donné, c'est parce qu'il y a de l'argent reçu. Les prête-noms, ça servait à qui? Pas à monsieur Tout-le-Monde. Ça servait aux politiciens.»--- KATHLEEN LÉVESQUE

28 décembre, 2013

La réflexion du jour

Le poids fiscal de l’État est devenu tellement énorme qu’il faudrait que le pays soit peuplé d’anges ou de saints pour échapper à une corruption généralisée. --- Philippe Simonnot via Richard Martineau

27 décembre, 2013

Pourquoi devons-nous subventionner les partis politiques?

Sous prétexte d’assainir le financement des partis politiques, le PQ a réduit à 100 $ par parti la contribution annuelle maximale par électeur. Mais en contrepartie, la contribution gouvernementale a explosé. En 2013, le gouvernement a versé près de 6 millions de dollars aux trois principaux partis : le PQ, le PLQ et la CAQ, alors que les électeurs ont contribué moins de 2 millions.

Cela ne devrait surprendre personne. Dans le modèle québécois, l’État doit tout subventionner, alors pourquoi pas les partis politiques? Mais ce régime de financement a des effets pervers. D’un côté, les partis sont trop heureux de ne plus avoir à faire l’effort de recruter des membres ni de s’astreindre aux corvées de lever de fonds. De l’autre, les électeurs se déresponsabilisent et laissent au gouvernement le soin de financer les partis. À moyen terme, la contribution des électeurs va s’éroder, voire disparaître. Alors pour compenser, le gouvernement augmentera le financement public au détriment des contribuables.

Je n’en ai pas contre le fait de limiter le montant de contribution annuelle des électeurs. Au contraire, c'est une excellente idée. Les élites politiques sont déjà très déconnectées de la réalité des Québécois. Il n’y a rien de mieux qu’une campagne de recrutement/financement pour obliger les politiciens à écouter les contribuables qui paient leur salaire. Malheureusement, les partis n’ont plus besoin de recruter des membres pour se financer. Le gouvernement les finance généreusement.

Mais pourquoi la CAA, les clubs sociaux, les organisations bénévoles, etc., peuvent-ils se financer en recrutant des membres, mais que les partis politiques ne le pourraient pas?


La force d’un parti politique et par extension de la démocratie réside dans la participation active de la population. Le régime actuel de financement va à l’encontre de ce principe, mais cela est tout à fait compatible avec la culture qui prévaut dans le modèle québécois : pourquoi s’embarrasser de la démocratie quand les élites politiques savent bien mieux que nous ce dont nous avons besoin. En finançant les partis avec l'argent des contribuables, ils vont jusqu’à prétendre connaître le parti politique que nous désirons soutenir.

La réflexion du jour

Avant, on envoyait notre argent à l’Église, qui se chargeait de le distribuer aux déshérités. Maintenant, on l’envoie à l’État.

C’est le même principe: on centralise nos dons et sous-traite notre solidarité. On a juste remplacé les curés par les fonctionnaires.

Le hic est que les curés donnaient l’argent qu’ils recevaient aux pauvres et aux malades. Alors qu’avec l’État, rien n’est moins sûr.---Richard Martineau

23 décembre, 2013

Pont Champlain : politiciens, écologistes et entreprises se bousculent à la caisse

Il se construit annuellement à travers le monde des dizaines de ponts, tous plus compliqués et exotiques les uns que les autres. Mais nulle part, la tâche n’est-elle plus compliquée que le remplacement du pont Champlain.

Il y a bien sûr les défis politiques. Qui dit politique, dit politicaillerie. Les trois paliers de gouvernement voudront manœuvrer pour retirer le maximum de retombées électoralistes. Cela laisse entrevoir des chicanes épiques au détriment du projet et de ses utilisateurs. Les sujets de discorde ne manquent pas : architecture, tracé, SLR, coûts, qui va payer quoi, etc.

Il ne faut surtout pas négliger le potentiel de nuisance des écologistes. Les grands projets, grâce à la complicité crasse des médias, leur offrent une vitrine médiatique sans pareil. Ils dénicheront bien quelques subventions pour financer leurs recherches de couleuvres, grenouilles et poissons en voie d’extinction. Au besoin, ils en inventeront. Sous prétexte d’une catastrophe écologique irréparable, ils n’hésiteront pas à recourir à la désobéissance civile pour arrêter les travaux et exiger plus de subventions.

Enfin, que dire des lobbys de l’industrie de la construction? Un projet de plusieurs milliards de dollars offre de multiples opportunités pour tout le monde. Personne ne remarquera la disparition de quelques centaines de millions. Ils salivent déjà à l’idée de se servir à deux mains à même la caisse.

Ce sera long, ça coûtera très cher, mais souhaitons que contrairement au stade olympique, nous héritions d’un pont beau, utilisable et durable.

En attendant, autant rire un peu avec Mario Dumont et Jean Lapierre.

Extrait de l'émission Mario Dumont sur les ondes de LCN, mercredi 4 décembre 2013.


La réflexion du jour

Le Québec, tous gouvernements confondus, investit des milliards dans une filière énergétique plus coûteuse que les barrages et dont on n'a pas besoin. Tout cela pour aider les régions.

On aurait manifestement besoin d'une réflexion sur toutes ces questions. En principe, ce serait le rôle de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, lancée cet automne. Mais le document de consultation de cette commission, intellectuellement confus, ne parle ni du prix de l'électricité, ni du rôle du gaz, ni de l'illogique économie de la filière éolienne. Bienvenue au pays de l'absurde.--- Alain Dubuc

21 décembre, 2013

La réflexion du jour

Trop souvent, les différents lobbies font obstacle à la moindre réforme de l’État au nom des «droits acquis». Abolir un programme? Scandale! En social-démocratie, les programmes sociaux deviennent vite des «droits fondamentaux». On traite ensuite de prophètes de malheur ceux qui nous expliquent que, tôt ou tard, le modèle finira par craquer.--- Mathieu Bock-Côté

20 décembre, 2013

Privatisation : la solution pour Poste Canada

Tout ce que le Québec compte de populistes, socialistes, interventionnistes, syndicalistes, déchirent leur chemise sur la place publique pour dénoncer le plan de sauvetage de Poste Canada. Ils ont raison, mais pour les mauvaises raisons.

Ce n’est pas un autre plan de sauvetage dont a besoin Poste Canada, mais d’une privatisation. Le plan de sauvetage proposé ne fera que retarder de quelques années l’inévitable privatisation. Il permettra à Poste Canada de survivre grâce à une augmentation de 59 % des tarifs postaux de son monopole sur les lettres et petits colis. C’est l’équivalent d’une subvention payé par les utilisateurs. Mais l’augmentation des tarifs accélérera l’abandon de Poste Canada au profit de l’internet et des services de courrier indépendants. Aussi à plus ou moins long terme Poste Canada sera toujours déficitaire.

Vincent Géloso, chercheur associé à l'Institut économique de Montréal, en débat avec Alexandre Boulerice, député du NPD dans Rosemont La Petite-Patrie, à l'émission "À la une", du Canal Argent, du 11 décembre 2013.



Source : IÉDM

La réflexion du jour

On comprend la discrétion du gouvernement: le rapport (ndlr rapport sur les nominations partisanes) suggère de ne pas nommer n’importe qui n’importe où, de miser sur la compétence (ça nous changera…), et, surtout, de mettre fin à une pratique voulant que des politiciens professionnels finissent leurs jours dans des fonctions utiles en apparence.--- Michel Hébert

19 décembre, 2013

La réflexion du jour

Nous sommes la province la plus endettée par personne, celle dont le revenu par famille est le plus bas, celle qui taxe le plus et celle qui a les programmes sociaux les plus généreux.

Je comprends que c'est le mode de vie que nous avons choisi, où le gouvernement joue le plus grand rôle dans l'économie en Amérique du Nord et qu'apparemment nous sommes aussi les plus heureux, comme peuple, en Amérique du Nord. Toutefois, souvenons-nous que ce fut le cas de la cigale; l'hiver peut venir!---GILLES TREMBLAY, L'auteur a été sous-ministre adjoint au ministère des Finances

18 décembre, 2013

L'inflation monétaire et sa comptabilité

André Dorais

Avant la crise économique de 2008, l’inflation monétaire avait pour source principale les banques commerciales.  Il s'agissait donc d'une inflation monétaire par l'entremise du crédit.  Celle-ci est possible grâce à une réglementation qui permet aux banques de prêter plus d’argent qu’elles en ont d'enregistré.  Les livres comptables sont ajustés après coup. 

Depuis cette crise et jusqu'au début de 2010, l’offre de crédit a été en baisse pour ensuite reprendre une direction à la hausse et se retrouver, aujourd'hui, approximativement au même niveau que le sommet atteint en 2008.  Malgré cette baisse l'inflation monétaire s'est poursuivie de plus belle grâce aux injections monétaires de la Fed (banque centrale américaine).

La Fed se sert de ce nouvel argent pour acheter, auprès des banques membres, des obligations gouvernementales et des titres adossés à des créances hypothécaires.  Les écritures comptables relatives à ces transactions sont les suivantes: pour la Fed, l'argent nouvellement créé constitue un passif, tandis que les titres obtenus en échange de ce nouvel argent constituent un actif; pour les banques commerciales membres du système on pourrait penser qu'il s'agit d'un simple échange d'actif, à savoir l'obtention d'argent liquide contre des titres à revenu, ce qui n'est pas faux, mais il y a plus.

Ce nouvel argent est aussi inscrit du côté des passifs des banques, plus précisément comme dépôt à vue et contrebalancé par un nouvel actif.  Il est donc considéré comme étant de l'épargne malgré que la Fed, au contraire des vrais épargnants, n'a rien à sacrifier pour l'obtenir.  Dans le but de sauver les apparences, cette fausse épargne obtenue de la Fed est également considérée comme un actif, mais un actif de couverture, ou d'assurance.  Évidemment, celui-ci ne joue pas le même rôle que l'or autrefois puisqu'on peut le multiplier à volonté.  Néanmoins, il se présente comme tel.  

L'argent provenant de la Fed est donc considéré, par les banques commerciales, à la fois comme un actif et un passif, mais non au même endroit.  À titre d'actif, on le retrouve uniquement dans la définition de la «base monétaire», soit l'argent ayant pour source la Fed, mais comme passif on le retrouve dans les autres définitions de la «masse monétaire», soit l'argent provenant à la fois de la Fed et des banques commerciales.  La base monétaire se compose essentiellement des pièces, billets et des réserves bancaires, tandis que la masse monétaire, selon l'école autrichienne, se compose des pièces, billets et de l'argent déposé dans les comptes chèques et les comptes d'épargne.

Les réserves: requises et excédentaires

L'actif de couverture ou d'assurance porte un nom, celui de «réserve».  On l'utilise au singulier ou au pluriel selon le contexte.  Les réserves se subdivisent en deux catégories, requises et excédentaires, mais les deux ont le même rôle, soit d'assurer une partie de l'argent comptabilisé dans la masse monétaire.  Je dis «une partie», car ce ne sont pas tous les comptes bancaires qui sont assujettis à une couverture ou à un minimum de réserves.  Les réserves requises sont les réserves minimales exigées par les autorités.  Pour leur part, les réserves excédentaires ne constituent pas la différence entre le montant assujetti à un taux de couverture et les réserves requises, mais plutôt le montant de couverture qui dépasse les réserves minimales.
 
Par exemple, si 100 000 $ sont déposés dans les divers comptes bancaires aux États-Unis, il se peut qu'uniquement 20 000 $ soient assujettis au seuil minimum de couverture.  Si le taux de couverture minimale est de 10 %, alors les réserves requises sont de 2 000 $.  Si les banques commerciales détiennent 10 000 $ de réserve, alors les réserves excédentaires sont de 8 000 $.

L’argent comptabilisé à titre de réserve, d’actif de couverture ou d’assurance ne constitue pas une provision, un fonds ou un trésor dans lequel les banques puisent au besoin.  En ce sens, le terme est trompeur, car il ne renvoie pas à l'usage populaire.  Les réserves dont il est ici question ne sont pas comptabilisées dans la masse monétaire.  Elles constituent plutôt un double quasi virtuel qui se présente comme une assurance, mais qui n'assure rien puisqu'elles sont reproductibles à volonté.  Je dis «quasi virtuel», car elles n'ont pas d'impact direct sur les épargnants.

Le terme est d'autant plus trompeur que même les tenants de l'école autrichienne d'économie y font peu attention.  En effet, lorsqu'ils parlent du système à «réserves fractionnaires», ils ne réfèrent pas aux réserves à titre de couverture, mais au mécanisme qui permet aux banques de créer de l'inflation monétaire.  Celle-ci est comptabilisée dans la masse monétaire, mais pas les réserves à titre de couverture.  Pour éviter les malentendus il serait judicieux d'utiliser une expression qui porte moins à confusion.  Considérant que l'expression «multiplicateur d'argent» renvoie au même phénomène que celui décrit par l'expression «réserves fractionnaires», elle constitue une bonne alternative.

Les réserves de fausse assurance ne font que remplacer les retraits des comptes chèques et des comptes d'épargne.  Pour saisir ce processus on peut le décomposer en deux, soit d'après les perspectives de la banque et de son client.  L'individu qui retire de l'argent de son compte obtient des billets, voire un chèque certifié.  C'est-à-dire qu'il remplace une monnaie scripturale (ou électronique) pour des billets, ce qui n'affecte pas la masse monétaire.  S'il s'agit d'un retrait important et que la banque n'a pas l'argent liquide sur place, alors non seulement elle débite le compte du client, mais elle doit convertir des réserves en billets.  Cependant, même dans ce cas la masse monétaire n'est pas affectée, car les réserves n'y sont pas comptabilisées. 

Les banques n'ont pas le droit de prêter leurs réserves au grand public, mais uniquement à d'autres banques.  À l'exception de ce pouvoir les banques ne contrôlent pas leurs réserves.  De même, les épargnants qui retirent leur argent de leurs comptes ont bien un certain contrôle des réserves, mais il est marginal à comparer celui de la Fed.  Il s'ensuit que le contrôle des réserves relève essentiellement de la Fed. 

Lorsque les banques prêtent plus d'argent qu'elles en ont d'enregistré, soit lorsqu'elles créent de l'inflation monétaire, les réserves totales ne sont pas affectées, seule l'est leur répartition.  On reprend l'exemple précédent en y ajoutant quelques données.  Données précédentes: 100 000 $ sont déposés dans divers comptes bancaires; 20 000 $ sont assujettis au seuil minimum de couverture; il y a 10 000 $ de réserve; le taux de couverture minimale est de 10 %.  Nouvelles données: 50 000 $ de prêts sont émis par les banques, mais de ce montant uniquement 20 000 $ aboutissent dans des comptes assujettis au taux minimum de couverture.  D'après les nouvelles données qu'advient-il des réserves requises, des réserves excédentaires et des réserves totales?

D'abord, les réserves totales demeurent inchangées à 10 000 $, car elles ne sont pas affectées par le volume de prêt effectué par les banques.  Les réserves sont sous le contrôle de la Fed.  Il s'ensuit que seule la répartition entre les réserves requises et les réserves excédentaires change.  Les premières se retrouvent avec 2 000 $ de plus pour un total de 4 000$, tandis que les secondes se retrouvent avec 2 000 $ de moins pour un total de 6 000 $. 

De ces constats on doit faire attention pour tirer les bonnes conclusions.  Par exemple, ce n'est pas parce que les réserves excédentaires n'ont jamais été aussi élevées qu'aujourd'hui que les banques s'apprêtent à prêter et à investir plus d'argent.  Si elles peuvent prêter beaucoup d'argent, aujourd'hui comme demain, c'est d'abord parce qu'elles en reçoivent beaucoup sous forme d'«épargne» de la part de la Fed, mais aussi parce que les gouvernements leur octroient le pouvoir d'en créer.  Cette double source d'inflation monétaire est attribuable à la nature même de la monnaie.  Plus celle-ci est reproductible par l'entremise de jeux comptables, plus elle risque de perdre son pouvoir d'achat, par conséquent moins elle est fiable.
  
Une autre conclusion à ne pas tirer des constats précédents est de prétendre que le multiplicateur d'argent soit un mythe parce que les montants prêtés par les banques ne correspondent pas aux réserves inscrites aux livres.  Le raisonnement erroné est le suivant: on pense généralement que les prêts augmentent proportionnellement à la quantité de réserves puisqu'on tend à définir celles-ci comme étant des provisions.  Toutefois, sachant que les réserves ne sont pas des provisions, on devrait réaliser que les prêts peuvent augmenter dans un contexte où les réserves sont en baisses et, à l'inverse, qu'ils peuvent diminuer en même temps que les réserves sont en hausse. 

De ces probabilités il ne s'ensuit pas que ledit multiplicateur soit un mythe, car il ne dépend pas des réserves comptabilisées, mais de la législation relative à la comptabilité bancaire.  En d'autres mots, qu'il n'y ait pas de relation entre les prêts effectués par les banques et les montants détenus à titre de réserve est une chose, que le multiplicateur d'argent soit inopérant en est une autre. 

Une troisième conclusion à ne pas tirer des constats précédents est de penser qu'un changement fondamental est survenu depuis que la Fed paie de l'intérêt sur les réserves bancaires.  Il s'agit bien sûr d'un changement important, mais qui annule en partie cet autre changement important, à savoir la prédominance de la Fed comme source de l'inflation monétaire. 

Lors de la dernière crise économique la Fed craignait, avec raison, que les banques réduisent le crédit et conséquemment l'inflation monétaire.  Elle a donc décidé de les remplacer à titre de principal agent inflationniste.  À ce titre, la Fed crée de la nouvelle monnaie, ainsi qu'un montant équivalent de monnaie de couverture.  Grâce à ce formidable pouvoir elle achète des obligations gouvernementales et diverses créances adossées à des actifs, ce qui entraîne une hausse de leurs prix et une baisse des taux d'intérêt, y compris celui des fonds fédéraux.  Le contraire est aussi vrai, soit lorsque la Fed vend des obligations leurs prix tendent à baisser et leurs taux, à augmenter. 

Ainsi, si la Fed avait pris l'initiative de s'imposer comme principal agent inflationniste sans payer les banques pour «leur» monnaie de couverture, ou leur réserve, elle se retrouverait coincée à maintenir bas le taux des fonds fédéraux.  En effet, à trop l'augmenter, c'est-à-dire à trop vendre d'obligations de son bilan, elle risquerait un effondrement des marchés, voire une baisse de la masse monétaire, ce que la Fed craint au plus haut point.  Par contre, en payant les banques un taux d’intérêt équivalent au taux des fonds fédéraux elle s'assure de pouvoir l'augmenter sans faire plonger les marchés, du moins c'est ce qu'elle pense.

Par ce processus, les banques ne sont pas incitées à prêter leurs réserves à leurs comparses, car elles n'en tirent pas de profit.  Elles tirent bien sûr un profit de l'intérêt que la Fed leur donne, mais il s'agit d'une forme de compensation pour les profits que certaines d'entre elles obtiendraient, en prêtant leur argent de couverture à d'autres banques, si la Fed ne s'était pas engagée à jouer le rôle d'inflationniste principal. 

Bien que la Fed ait préservé sa capacité d'augmenter le taux des fonds fédéraux, ce ne signifie pas que tout est beau pour autant, mais uniquement qu'elle ait préservé son rôle d'inflationniste en chef.  C'est en ce sens que je dis qu'il n'y a rien de fondamentalement nouveau; la Fed est la cheffe inflationniste et l'a toujours été.  Elle laisse généralement les banques commerciales être les sources principales de l'inflation monétaire, mais il lui arrive de se réserver ce rôle, comme elle le fait présentement depuis 2008.

De cette étrange comptabilité on vient de décrire quelques-unes des conclusions à ne pas tirer, mais quelles sont celles à déduire?  De par la nature actuelle de la monnaie, les réserves, aussi bien requises qu'excédentaires, constituent une distraction plus qu'autre chose, du moins pour l'instant car cela pourrait changer dans l'avenir.  En effet, ce n’est pas le montant ajouté aux réserves qui est important, mais celui ajouté aux dépôts à vue.  L’usage que les banques peuvent faire des réserves est limité, tandis que l’éventail de ce qu’elles peuvent effectuer grâce aux dépôts à vue est plus large.  Autrement dit, l'argent créé par la Fed qui se trouve sous forme d'épargne dans les comptes chèques a un impact économique beaucoup plus grand que son double comptabilisé dans les réserves. 

On pourrait penser qu'il n'y ait pas double comptage du fait que l'argent comptabilisé dans les réserves ne soit pas ajouté à celui comptabilisé à titre de dépôt à vue dans les comptes chèques, mais ce serait une erreur.  En effet, considérant que les banques peuvent utiliser ces deux sources d'argent pour en tirer profit, on doit conclure qu'il y a double comptage.  Certes, le profit qu'elles tirent des réserves en temps normal, soit en les prêtant à d'autres banques, est bien circonscrit et relativement petit à comparer celui qu'elles tirent des dépôts à vue, mais il ne demeure pas moins vrai que cet usage restreint des réserves va à l'encontre du rôle passif qu'elles jouent à titre d'actif de remplacement ou d'assurance. 

C'est le genre de problème auquel on doit s'attendre lorsqu'on exclut les réserves de la masse monétaire, mais qu'on leur donne néanmoins un rôle actif à usage restreint.  Certains rétorqueront qu'il n'y a pas de problème, car les réserves sont inclues dans la définition de la base monétaire qui constitue elle-même une des nombreuses définitions de la masse monétaire.  C'est vrai, mais dans ce cas on doit reconnaître que la base monétaire est composée de réserves dont le rôle, à titre d'actif de remplacement ou d'assurance, est essentiellement passif, et de pièces et de billets dont le rôle est éminemment actif.  Bref, on joue sur deux tableaux. 


C'est le genre de problème auquel on doit s'attendre lorsqu'on a plus d'une définition de la masse monétaire.  C'est le genre de problème auquel on doit s'attendre lorsqu'on se sert de la comptabilité non pas pour offrir un juste portrait des ressources, mais pour mieux contrôler l'économie.

La réflexion du jour

Vivre à crédit coûte cher. C’est ce qui explique pourquoi les frais de la dette du gouvernement du Québec ont royalement grimpé au cours des quatre dernières années. Le service de la dette est passé de 6,2 milliards (2009-2010) à 8,6 milliards pour l’exercice en cours. Cette hausse de 2,4 milliards représente une augmentation de 37,8%.--- Michel Girard

17 décembre, 2013

La réflexion du jour

Ce n’est pas le socialisme, c’est le commerce qui a fait en sorte que les objectifs du Millénaire de l’ONU en matière de réduction de l’extrême pauvreté ont été atteints cinq ans avant la date butoir. Chutant, en Asie du Sud, de 51% à 22% en 10 ans. Et de 60% à 12% en Chine.--- Lise Ravary

16 décembre, 2013

Dette: le compte à rebours est commencé

L’agence de crédit Fitch a placé la note de crédit du Québec sous surveillance avec perspective négative. Pour le moment, les autres agences maintiennent le statu quo, mais maintenant que le processus est enclenché ce n’est qu’une question de temps avant que les autres suivent.

Cela ne devrait surprendre personne. Il est surtout surprenant que cela ne soit pas arrivé plus tôt et avec plus de sévérité. Une société gérée par des politiciens irresponsables où la marge de manœuvre a été réduite à zéro : une dette stratosphérique, des déficits structurels, une fiscalité usuraire, c’est la recette qui a mené les Grecs, les Portugais et les Espagnols à la faillite. Pourquoi le résultat serait-il différent pour le Québec, si ce n’est le fait que l’économie canadienne est solide et offre une certaine garantie de solvabilité au gouvernement du Québec?

Une décote de la dette enclenchera un cercle vicieux conduisant directement à la catastrophe : augmentation des taux d’intérêt, une augmentation de seulement 1 % des taux coûtera 2,5 milliards de dollars en intérêts, coupure des dépenses sans discernement, fonctionnaires dans la rue, et ainsi de suite jusqu’à la faillite.
Alors que tout s’effondre autour de nous : économie, ponts, chaussées, aqueducs, emploi, nos politiciens s’amusent à débattre de laïcité, prix unique du livre, nominations partisanes, bourse du carbone. Pour faire bonne mesure, ils distribuent à crédit des centaines de millions en subventions à des fins électoralistes.

Je ne me fais pas d’illusion. À la veille d’une élection, nos politiciens trouveront bien le moyen de blâmer tout le monde, à l’exception d’eux-mêmes, et de retarder encore les décisions difficiles, mais incontournables. Toutefois, les faits ont la mauvaise habitude d’avoir la tête dure et ils s’imposeront de façon toujours plus intense jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de les ignorer.


Je l’ai déjà dit dans un texte antérieur, je me suis résigné à attendre que les marchés financiers nous imposent un peu de discipline financière. Cela arrivera peut-être plus tôt que prévu.

La réflexion du jour

Résumons, donc. Le Québec n’arrive pas aujourd’hui à équilibrer ses finances, malgré une forte croissance des taxes et impôts. Les dépenses en santé devraient augmenter de façon substantielle au cours des prochaines années, alors que la croissance des revenus générés par la croissance économique sera plus faible. On voit tout de suite l’ampleur de l’impasse.---Pierre Duhamel

14 décembre, 2013

La réflexion du jour

Comme on ne peut rien changer au vieillissement de la population, la seule planche de salut est donc de mieux gérer la santé, pour stabiliser les coûts. L'idée n'est pas de geler bêtement les dépenses en réduisant les services. Non, ce serait les patients qui en souffriraient.

Il faut plutôt améliorer l'efficacité du système. Peu de pays dépensent autant d'argent en santé. Malheureusement, notre système n'offre pas un bon rapport qualité/prix.---Stéphanie Grammond

13 décembre, 2013

Forêt : l’exploitation forestière est bénéfique pour l’environnement

Il existe au Québec de nombreux groupes qui préconisent l’immobilisme dans tous les domaines d’activité. Selon ces prophètes de malheur, il ne faut pas exploiter les mines, les hydrocarbures, les ressources hydrauliques, les ressources marines, etc. Ces activités gâchent le paysage et mettent en péril notre propre survie. Ils véhiculent des demies-vérité, quand ce n’est pas purement des mensonges. Ils manipulent les émotions, en particulier la peur, pour convaincre les gens d’adhérer à leur croisade.

À les écouter, il faudrait vivre de l’agriculture de subsistance comme nos arrières-grands-pères ou mieux encore, disparaître de la surface du globe.

Pourtant, depuis un siècle, l’exploitation de nos ressources a grandement contribué à améliorer notre niveau de vie.

L’IÉDM est un des rares « think tanks » québécois, non subventionné, qui offre un point de vue rationnel pour faire contrepoids aux prophètes de malheur.

Par exemple, le documentaire suivant permet de comprendre que l’exploitation forestière, loin d’être une calamité, est bénéfique pour l’environnement :

Comme vous le savez, plusieurs personnes et groupes d'intérêt affirment que la forêt va disparaître si elle continue d'être coupée comme elle l'est maintenant. Dans le cadre d'un documentaire éclairant sur le sujet, le vice-président de l'IEDM, M. Jasmin Guénette, est allé interviewer des gens qui côtoient la forêt au quotidien et voir sur le terrain la situation réelle de la forêt afin de mesurer l'impact des coupes sur la biodiversité.

En visionnant le documentaire, on apprend que la forêt, en tant que ressource qui se régénère, peut être coupée et remise en production sans pour autant menacer son existence. D'ailleurs, les arbres trop vieux en viendraient à dépérir s'ils n'étaient pas récoltés. Conserver pour conserver ne sert à personne, pas même aux animaux qui ont besoin de forêts à différents stades de maturité pour s'alimenter.

Source: IEDM


La réflexion du jour

Le gouvernement Marois ajoute ainsi sa contribution à la grande illusion entretenue par nombre de politiciens au fil des ans, illusion voulant que les Québécois puissent obtenir de plus en plus de services publics sans sacrifier quelque chose. Cette illusion mène l'État québécois à un mur. Le mur est là, on le distingue de mieux en mieux. La collision se produira. Bientôt.--- André Pratte

12 décembre, 2013

La réflexion du jour

Il faut dire que le gouvernement s'est montré très gourmand depuis 2011 en nous imposant des nouvelles hausses de taxes et d'impôts.
........

Décompte de ces hausses de taxes et d’impôts: une ponction supplémentaire annuelle de cinq milliards de dollars.---Michel Girard

11 décembre, 2013

La santé du régime de santé passe par le privé

De plus en plus de gens se tournent vers les cliniques privées pour se faire soigner au Québec. Dans le cadre du programme de recherche sur les soins de santé de l'IEDM, son vice-président, Jasmin Guénette, est allé rencontrer des patients et des professionnels de la santé pour mieux comprendre le rôle positif des cliniques médicales privées au Québec. 

Tourné au printemps 2013, ce court documentaire démontre que les cliniques privées répondent à un besoin réel et font parties de la solution pour assurer des soins accessibles à la population dans des délais raisonnables.

Pour plus d'informations sur le rôle positif des cliniques médicales privées au Québec, veuillez consulter la Note Économique rédigée par l'IÉDM.




La réflexion du jour

L’épisode du CHUM donne quel enseignement à tous les administrateurs d’établissements de santé? Faites-en le minimum. Plaisez aux patrons au-dessus de vous. Le patient, bof... en dernier. Le plus prudent, ne faites donc rien, vous aurez la paix.

 Le plus beau, c’est que ce message est envoyé sous la forme du congédiement d’un haut salarié... Alors, le peuple applaudit.---Mario Dumont

10 décembre, 2013

La réflexion du jour

Le gouvernement est prisonnier d’un paradoxe: son poids, son omniprésence et la fiscalité confiscatoire qu’il impose aux Québécois, tout cela tue la consommation et la reprise économique.--- Michel Hébert

09 décembre, 2013

Prix unique du livre : une belle façon de berner les consommateurs

Tout le monde, à l’exception du lobby des libraires, s’entendent pour dénoncer le projet de loi du ministre Maka Kotto visant à imposer un prix minimum du livre. Les effets pervers de ce projet dépassent de beaucoup les bénéfices imaginaires prévus :
  • Pénalise surtout les moins nantis;
  • Favorise un groupe d’intérêt au détriment des consommateurs;
  • Va à l’encontre de l’objectif d’encourager les Québécois à lire davantage;
  • Encourage l’inefficacité des libraires.

L’argument des interventionnistes est toujours le même : il faut protéger les libraires, sinon ils vont disparaître. Le même argument a servi à protéger les distributeurs indépendants d’essence, les agriculteurs, les dépanneurs, etc. Le résultat : les Québécois ont l’immense privilège de payer plus pour moins.

Il ne faut pas s’y tromper, ce protectionnisme est un programme de subvention camouflé. Au lieu que la subvention soit financée par l'ensemble des contribuables, elle est financée par les consommateurs, mais cela n’en est pas moins une subvention.

Le Québec dispense plus de subventions que tout autre province ou état. C’en est devenu gênant de proposer de nouveaux programmes de subventions. Alors, les politiciens ont recours à des subterfuges comme l’imposition d’un prix minimum pour berner la population. Il ne faut surtout pas sous-estimer la créativité des politiciens quand vient le temps de piger plus profondément dans nos poches.


Les forces du libre marché réglementent efficacement le marché du livre. L’intervention de l’État ne peut que nuire aux consommateurs et aux libraires. Espérons que les partis d’opposition auront le courage de dénoncer ce projet.

La réflexion du jour

Le vrai problème est le niveau général des dépenses. La société québécoise se paie un panier de services publics plus généreux que partout ailleurs au Canada, alors que notre richesse pour le financer est moindre.

Nous vivons au-dessus de nos moyens, donc à crédit. On ne sent pas l’ombre du début d’un mouvement pour changer cela. Rien de plus tristement révélateur que notre déchirement sur la question relativement mineure des droits de scolarité universitaires.--- Joseph Facal

07 décembre, 2013

La réflexion du jour

Pour l’automobiliste coincé aux abords de ce pont dangereux, malade et condamné, la situation est attribuable à tous «nos» politiciens, toutes marques confondues, qui, pendant des années, n’ont trouvé rien de mieux que faire de la politique avec un problème qui ne demandait qu’à être réglé…--- Benoît Aubin

06 décembre, 2013

CPE contre garderie privée : idéologie ou électoralisme?

Le PQ, tout comme le PLQ auparavant, utilise le programme de création de garderies subventionnées à des fins électoralistes. Comment pourrait-on expliquer autrement le fait que le gouvernement accorde des permis à de nouveaux CPE au lieu de qualifier des garderies privées existantes?

Les CPE coûtent beaucoup plus cher aux contribuables que les garderies privées subventionnées :

·         Le gouvernement finance la construction des locaux;
·         Les subventions accordées aux CPE sont plus élevées que celles accordées aux garderies privées;
·         Les garderies privées paient la TVQ, la TPS et les taxes municipales et scolaires. Les CPE sont exemptés de taxes;
·         Les garderies privées qui déclarent des profits paient de l’impôt;
·         Les coûts d’exploitation des CPE croissent plus rapidement que ceux des garderies privées : sécurité d’emploi blindée, fonds de pension garantie par l’État, convention collective rigide, etc.

Mais aux yeux d’un politicien à la veille d’une élection, le coût du programme de garderie subventionnée est une considération fort négligeable. Il faut en priorité distribuer des bonbons aux syndicats et autres partis intéressés.


Source : Joanne Marcotte

La réflexion du jour

Toujours plus d’employés, toujours plus de syndiqués avec une solide convention, toujours plus de dépenses gouvernementales, à travers les époques, c’est la tangente qu’a suivie le Québec. Selon la CAQ, dans la dernière décennie, le nombre d’employés de l’État québécois est passé de 500 000 à 550 000! Cela s’est produit pendant que ceux qui gouvernaient prétendaient s’affairer à restreindre les dépenses.--- Mario Dumont

05 décembre, 2013

La réflexion du jour

La petite histoire du “déficit zéro” au Québec est révélatrice. Tous les partis politiques du Québec y ont participé. Depuis une quinzaine d’années maintenant, nos gouvernements choisissent en toute conscience de perpétuer des artifices comptables qui étouffent la classe moyenne, découragent le travail, méprisent l’investissement et tuent le désir de faire des affaires au Québec.--- Joanne Marcotte

04 décembre, 2013

Déficit zéro : plus ça change plus c’est pareil

Il semble que tout le monde le savait, à l’exception de la première ministre et du ministre des Finances. Le déficit zéro ne sera pas atteint en 2013-2014.

Mais même ceux qui s’attendaient au pire ont été surpris. En effet, non seulement nous n’atteindrons pas le déficit zéro, mais il sera près de 50 % plus élevé qu’en 2012-2013. De plus, le ministre a annoncé que le déficit serait remboursé sur une période de 12 ans. Pourtant, la loi sur le déficit zéro stipule qu’un déficit doit être remboursé sur une période de 5 ans.

C’est peut-être une bonne chose. Le ministre a posé un acte illégal et sera condamné à la prison. Je sais, vous allez me dire que ça n’arrivera pas, mais vous êtes tous des cyniques inguérissables. Moi, je crois que tout le monde est égal devant la loi (sarcasme voulu).

Comment peut-on prétendre qu’il n’était pas possible de rencontrer le déficit zéro quand le gouvernement :

·         a annoncé 10 milliards de subventions entre septembre et novembre 2013;

·         préfère ouvrir des CPE plutôt que de subventionner des garderies privées existantes;

·         gèle les droits de scolarité à un niveau qui défie toute logique;

·         augmente le nombre de fonctionnaires a un rythme alarmant;

·         gèle les tarifs d’Hydro-Québec à un niveau qui favorise le gaspillage;

·         s’engage à acheter de l’électricité éolienne qui coûte trois fois plus qu’elle ne rapporte;

·         finance les fonds de retraite déficitaire des fonctionnaires, sans exiger une contribution raisonnable de leur part;

·         etc., etc., etc.

Il est évident que le déficit zéro était facilement atteignable, mais j’oublie le plus important : on est à la veille d’une élection. Au Québec il n’est pas politiquement dommageable de renier une promesse électorale si cela permet de distribuer  des bonbons à tout un chacun.

J’ai perdu espoir. Nos politiciens, tous partis confondus, sont incapables d’imposer la moindre discipline financière. Malheureusement, je dois, bien malgré moi, me résigner à attendre que les marchés financiers sonnent la fin de la récréation.

La réflexion du jour

Même lorsqu’on tente de maintenir des cibles serrées de contrôle des dépenses, ce sont des milliards de plus que les contribuables doivent assumer. En fait, depuis 2009-2010 (il y a 4 ans seulement), les dépenses consolidées de l’État ont bondi, passant de 81,5 à 93,8 milliards de dollars, selon le dernier budget du Québec. Entre vous et moi, bien que le gouvernement dépense 12,3 milliards de dollars de plus, on n’a pas pour autant l’impression d’avoir de meilleurs services publics.---Youri Chassin

03 décembre, 2013

La réflexion du jour

À l'ère où on est obnubilé par des concepts chimériques comme le transport en commun et où l'on se préoccupe d'avantage du sort de la moindre espèce vivante en danger, comme les couleuvres brunes, ne serait-il pas grand temps de retourner aux priorités de base? Il y a une espèce vivante qui fait les frais de ces dérives sociétales et c'est l'être humain qui se lève tous les matins pour aller travailler.--- Isabelle Robillard

02 décembre, 2013

Le cynisme ambiant envers l’État est-il justifié?

….quand un fonctionnaire exige d’abaisser une clôture même si cela n’a aucun sens;

….quand un juge condamne les abus de revenu Québec;

….quand un bureaucrate de l’Office de la langue française demande d’enlever le portrait de René Lévesque fumant une cigarette;

….quand un préposé au stationnement émet 30 billets de stationnement à des résidents stationnés en bordure d’une piste cyclable;

….quand un ministre des finances annonce un déficit de 2,5 G$ quelques mois seulement après avoir juré de livrer un déficit zéro;

….quand une ministre des ressources naturelles menace les entreprises qui veulent investir au Québec;

….quand le gouvernement annonce des subventions à la douzaine, alors que les finances publiques croulent sous le poids d’une immense dette;

….quand le parti au pouvoir amorce un débat de société hautement émotif pour faire oublier que l’économie s’en va chez le diable;

….quand le pont le plus achalandé au Canada menace de s’effondrer et que ça fait 10 ans que les politiciens se renvoient la balle;

…..quand les fonctionnaires municipaux gagnent 40 % de plus que les fonctionnaires provinciaux qui, eux, gagnent 25 % de plus que les travailleurs du secteur privé;

…..quand les politiciens nomment leurs petits amis à la tête des entreprises paragouvernementales en faisant abstraction des compétences requises;

…..etc., etc., etc.

Oui, comment voulez-vous que les Québécois croient que nos élus gèrent les affaires de l’État pour le plus grand bien de la population?

La réflexion du jour

Un sondage CROP réalisé pour le compte de La Presse démontre qu'une proportion importante de Québécois accorde la priorité absolue au remboursement de la dette accumulée, qui atteindra 623 milliards de dollars en 2014-2015 (ndlr la dette du gouvernement du Canada), dernier exercice financier déficitaire avant le retour à l'équilibre. Avant la crise économique de 2008, la dette accumulée s'élevait à 457 milliards.---Joël-Denis Bellavance

30 novembre, 2013

La réflexion du jour

Sur l’ensemble des 24 500 nouveaux emplois créés depuis une année au Québec, on note la création de 22 400 emplois dans le secteur public. C’est donc dire que le secteur privé n’a ajouté que 2100 emplois en un an.
.........

Il ne faut pas se leurrer. Créer des emplois dans le secteur public n’est certes pas aussi «économiquement» rentable que la création d’emploi dans le secteur privé. Qui dit «secteur public» dit forcément «dépense publique» à défrayer par les contribuables.--- Michel Girard

29 novembre, 2013

Mario Vargas Llosa : socialisme et liberté sont mutuellement exclusifs

Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature 2010 et célèbre défenseur de la liberté, décrit le cheminement personnel qui l'a amené à renier les idéaux marxistes radicaux pour devenir le grand intellectuel libéral qu'il est aujourd'hui.

L’auteur défend la thèse selon laquelle les dogmes socialismes sont contre nature.  Donc, en pratique, il faut recourir au totalitarisme pour les imposer.

Pour Mario Vargas Llosa, le socialisme est l’opium des intellectuels. Et vlan, en plein dans le mille.

La réflexion du jour

Le Parti québécois a depuis longtemps une fixation avec la France, et surtout avec ses politiques.

Le discours péquiste sur la laïcité est un emprunt direct à nos cousins, mais on oublie l’extraordinaire symétrie entre les politiques économiques de ce gouvernement et celui du Parti socialiste français. On dirait presque du copier-coller.
........

Il serait étonnant que ce qui ne marche pas à Paris fonctionne à Québec.--- Pierre Duhamel

28 novembre, 2013

La réflexion du jour

Nous (ndlr la CAQ) avons compilé que depuis trois mois, le PQ a fait 276 annonces pour un montant hallucinant de 10 milliards, 660 millions de dollars. Est-ce que la première ministre peut nous confirmer que le coût de toutes ces annonces sera inclus dans les nouvelles prévisions qui seront déposées demain ? », a demandé François Legault en chambre, tout en déposant la longue liste des dépenses pour la période du 19 août au 20 novembre 2013. ---François Legault

27 novembre, 2013

Irlande : la recette est toujours la même

Pour sortir de la crise, l'Irlande a appliqué des recettes de bon sens : cesser de dépenser plus qu'elle ne gagne, assainir les finances publiques, baisser les dépenses plutôt qu'augmenter les impôts, tailler dans le gras de la masse de fonctionnaires, diminuer le coût horaire du travail pour plus de compétitivité et tailler dans les dépenses sociales. --- Nicolas Doze.

La réflexion du jour

L'enquête menée auprès de dirigeants de sociétés pétrolières et gazières internationales révèle que le Québec se classe au 141e rang mondial sur 157 territoires pour les investissements qui visent principalement l'exploration et la production. L'an dernier, la province se situait au 101e rang (sur 147) et en 2011, elle occupait le 92e rang (sur 135).--- JdM

(NDLR Les écolos peuvent crier victoire, mais qui va payer les pensions des fonctionnaires?)

26 novembre, 2013

La réflexion du jour

Comment justifier que des gens qui ne donnent pas leur juste part (ndlr les bureaucrates municipaux et gouvernementaux) puissent jouir d’une retraite payée à moitié (et parfois plus) par des gens qui, eux, n’ont rien pour eux-mêmes. Les taxes handicapent leur capacité d’épargne et, une fois à la retraite, les poussent inexorablement à la pauvreté. C’est toujours Liberté 55 pour les uns et une «Rente de longévité» à 75 ans pour les autres…
......

Les «boomers» partent en croisière, certains que leurs syndicats sauront résister à la grogne populaire. Mais ça ne marchera pas, pas ce coup-ci; il y a trop de monde sur le quai à regarder partir les jolis bateaux…

C’est le statu quo, la taxation abusive, le maintien des privilèges qui, désormais, menacent la paix sociale…--- Michel Hébert

25 novembre, 2013

DALI LE MAGNIFIQUE??

Par Louise V. Labrecque


Dans son Essai sur la signification du comique, Henri Bergson écrivait : « il n’y a pas de jeu auquel un champs plus vaste ne soit ouvert : la liberté s’apparente à un jeu de ficelles, il n’y a donc pas de scène réelle, sérieuse, dramatique même, que la fantaisie ne puisse pousser au comique par l’évocation de cette simple image ». Cette remarque introduit de façon admirable la lecture du livre « Dali », de Michel Nurisany, paru aux Éditions Flammarion en 2004. En effet, Dali est un visage complexe et important du surréalisme, et intéressant dans la mesure où son originalité s’exprime comme le jeu de pantin, double de soi, qui alimente toute son œuvre, et constitue un aspect fondamental de sa personnalité en tant qu’artiste. Dali, l’artiste et le personnage, est en soi une véritable apologie du surréalisme. En effet, tous les manuels et doctrines surréalistes s’entendent pour encenser ce célèbre artiste qu’est Salvador Dali. Mais en quoi ces éléments sont-ils à ce point culminant qu’ils s’imposent d’eux-mêmes comme voies incontournables du surréalisme? En analysant l’œuvre de cet artiste, par où pouvons-nous puiser les axiomes de son apport personnel par rapport à la critique générale dont il est l’objet comme référence contemporaine surréaliste? Et finalement, en quoi l’originalité du personnage est-il tributaire du relief singulier, figure de proue du mouvement?


Dali moderne, – postmoderne avant son temps-,  se situe réellement dans ce continuum moderne, en marche sur un fil d’acier, – dire en équilibre serait exagéré, mais il tenta par son œuvre à libérer sa puissance créatrice de son narcissisme- en recherche incessante de points culminants s’imposant d’eux-mêmes. En ce sens, Dali ouvre la porte à tous les possibles, construit et déconstruit le genre avec son célèbre : «  le surréalisme, c’est moi! »   

En effet, cette simple citation de Dali résume la fantaisie, autant que le génie d’un homme curieux de tout, artiste complet, auteur de nombreux ouvrages, littéraire jusque dans sa peinture et profondément surréaliste, tant dans son art morcelé que tout entier. Auteur d’un unique roman : Visage caché, il fut néanmoins l’auteur d’un nombre incalculable de textes divers, exposant des idées sur sa conception personnelle de l’art et la peinture, des récits autobiographiques, dont la vie secrète de Salvador Dali, et Journal d’un génie, couvrant les années de 1954 à 1963. Finalement, il écrit de nombreux tracts et deux grands textes : Oui, qui exposent ses théories surréalistes. C’est de cette école qu’il puise tout son rapport au monde et aux arts, et bien qu’il fut membre du groupe des surréalistes que peu de temps, c’est-à-dire de 1929 à 1939, il en préservera la qualité technique, notamment dans son archangélisme scientifique comme socle pragmatique de son exubérance. En effet, avec Dali nous ne sommes pas à une contradiction près, et bien que sa rencontre avec Lorca en 1927 sera déterminante, c’est au travers le mouvement des surréalistes, et particulièrement par sa rencontre avec André Breton que Dali sera, dès le début en 1929, une véritable figure d’opposition surréaliste. En fait, Dali étant le plus naturellement du monde surréaliste, l’aspect technique du groupe se révèle rapidement complètement inutile à ses yeux. Or, les points de vue d’André Breton seront souvent contredits, ridiculisés, par un Dali agacé, voire outré, un peu comme un fils se rebellant contre le père. Dali sera alors mis à l’écart du groupe, mais il ne sera exclu officiellement qu’en 1939. Les reproches fait à Dali tournent toujours autour de son exubérance. De là la problématique, car le surréalisme ne saurait se définir sans la contribution de ses multiples implications exubérantes dans plusieurs domaines (peinture, littérature, théâtre, cinéma, photographie, publicité, architecture, arts avec divers objets, études des horlogrammes, bref tout ce que Dali offre dans le détail et dont les qualités lyriques explosent dans « une érection mentale comme personne n’a su en donner à ce jour »). En somme, on reproche à Dali ce qui constitue le socle du surréalisme, ce qui n’est pas qu’un petit paradoxe. En fait, sa folie est géniale et son génie est fou. Quoi qu’il en soit, il est tellement surréaliste que cela dépasse l’entendement.

Cette formule est aussi le secret de sa vie : « une familiarité avec la folie certes, mais dotée d’une distance analytique qui en permets la gestion ». Or, pour le mouvement surréaliste, étrangement, la capacité de comprendre les délires de ceux-là et objectivités de ceux-ci, relève de l’exploit utopique. Le conflit ne fera que s’intensifier entre lui, Breton, et le groupe. Le point culminant demeure le moment où « l’automatisme » prôné par les surréalistes sera ridiculisé par Dali, qui opposera sa méthode : « la paranoïa-critique », qui est, selon lui, lucide et active, contrairement à l’automatisme du groupe qui est, dira t’il, « confus et un état passif ».  N’empêche, la guerre entre lui et Breton permettra à Dali de devenir célèbre, au prix d’une solitude nécessaire et intrinsèque  (il est cependant intéressant de noter que Salvador vivait entouré d’ «une petite cour », beaucoup de gens en somme qui habitait dans leurs quartiers respectifs, dans sa maison, et qui l’accompagnait partout, dans tous ses déplacements). Sa solitude intérieure toutefois est profonde, chronique, pathologique.  Il écrira en 1937: « si tu décides de guerroyer pour ton propre triomphe, il faut que tu détruises inexorablement ceux qui ont le plus d’affinités avec toi. Toute alliance dépersonnalise. Tout ce qui est collectif signifie ton ensevelissement. Sers-toi du collectif en guise d’expérience, et ensuite frappe, frappe fort! Et reste seul». Cette même année, il écrit et peint son célèbre tableau : la métamorphose de Narcisse en s’appuyant sur la méthode de la paranoïa-critique.

Une caractéristique importante du surréalisme de Salvador Dali est qu’il apparaît clairement que la paranoïa-critique est un élément d’opposition, voire de provocation aux idéologies d’André Breton et au groupe des surréalistes. Dali fait tout pour contredire et ridiculiser Breton, qu’importe que l’on attaque son exubérance, Dali s’enflamme, et sans ambiguïté revendique cette même exubérance, en rajoute toujours, et signe son programme dans: « Nouvelles Considérations générales sur le mécanisme du phénomène paranoïaque du point de vue surréaliste ». Et là mes amis, nous nageons dans les eaux profondes du surréalisme car « par processus de caractère paranoïaque et actif de la pensée, il sera possible (simultanément à l’automatisme et autres états passifs), de systématiser la confusion et de contribuer au discrédit total du monde ». Rien de moins. Alors, lorsque Dali attaque Breton pour sa confusion, il va lui-même sur ce terrain, justement décrié, mais dira t’il : « avec méthode ».

Il suffit de regarder ses peintures pour comprendre : aucun signifié se référant à eux-mêmes, une logique de montage, une fusion des contraires. Il est intéressant de remarquer que c’est par le littéraire d’abord que Dali organise son travail : « par excès de surréalisme », mais également parce qu’il est incontrôlable, à la limite de toutes les limites, paradoxal et déterminé à créer dans le sillage étrange d’un surréalisme qui parle de lui-même à la troisième personne : «  Dali est un génie », affirme t’il à maintes reprises. En somme, il invente un nouveau lexique, une nouvelle dialectique, un nouveau rapport au monde littéraire, à l’art, au surréalisme. Il invente et s’invente lui-même un personnage dans une conscience que cette logorrhée extravagante puise à la source le surréalisme, tel quel, loin des prêts-à-penser artistiques de son époque. Toutefois, convaincu de son génie, qu’importe que cela soit interprété comme un jeu ou une mise en scène, Dali demeure sérieux et il embrasse sans commune mesure ses excès, jusque dans ses propos politiques. En fait, les documents de nombreux auteurs s’entendent pour dire que Dali était apolitique, quoique provocateur. Bon nombre des intellectuels français du groupe des surréalistes ne lui pardonnent pas ses incartades. Dali n’aura jamais un réel poids politique et de cela Breton ne comprends pas que les provocations de Dali porte simplement la marque d’un personnage. Tout cela n’est que mise en scène, pourtant Breton sera quitte pour une bonne frousse devant les propos excessifs de Dali, et cet aspect demeure clair dans plusieurs manuels littéraires, à l’effet qu’il est convaincu que les provocations entraîneront la mort du surréalisme. Il dira toutefois à Gala, la femme de Dali : «  je sais très bien qu’il n’est pas hitlérien ». En dépit de cette certitude, l’exubérance et la fantasmagorie spirite de Dali devient peu à peu insupportable, incontrôlable et tellement excessive que cela l’oppose de plus en plus au groupe des surréalistes. Plus tard, ses amis Paul Éluard et René Crevel prendront sa défense. Rien n’y fait, Dali adopte obstinément un tel comportement d’opposition envers Breton que de nombreux ouvrages ont émis l’hypothèse que Dali serait le contraire du surréalisme. Il va jusqu’à revendiquer son exubérance: « le surréalisme, c’est moi », redit-il comme un slogan ad nauseam. Cliché certes, affirmeront les jaloux, mais faisant référence à son art de vivre qui caractérise son œuvre, Dali est réellement un surréaliste de tous les instants et cela ne se limite pas aux arts plastiques et à la littérature, mais envahit sa sphère intime, son rapport à l’autre, à lui-même, et se mêle à tout. Profondément spirituel, il a « des visions », des «  révélations », lesquelles expliquent son génie et qui, selon les auteurs consultés pour les besoins de cet article, débordent du cadre classique de l’art. En effet, doté d’une curiosité fantastique, universelle et fabuleuse, il se rapproche en ce sens des artistes du Moyen-âge, tel Léonard de Vinci, qui affirmait : « les mâchoires de mon esprit sont en mouvement perpétuel ». Tel était Dali, qui affirmait à son tour, de façon imagée, être : « en état d’érection intellectuelle permanente », et  plus encore, tentait ainsi d’imposer puissamment sa vision du surréalisme auprès du mouvement, présidé par André Breton.

Évidemment, sans être vraiment conscient d’imposer une nouvelle esthétique qui marquera l’histoire littéraire, il affirma, en cita Freud, en quelque sorte son maître-à-penser (comme si Dali avait besoin d’un pygmalion) : « je m’y connais trop peu en esthétique pour pouvoir développer ma proposition jusqu’à son terme ». Lucide, mais aussi idéaliste et en quête d’absolu (sans être en quête de mort), Dali se nourrit de pensées occultes pour concevoir sa pensée surréaliste : « toute mon ambition consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision, les images de l’irrationalité concrète », écrit-il dans Conquête de l’irrationel . En somme, selon Dali, tout est un jeu de miroirs, double inversé, l’irrationnel étant précisément le véritable rationnel, dont la littérature est le fer de lance, par exemple la violence de ses tracts surréalistes, qu’il rédige dans les années 20, et qui constitue par essence, le même style – syntaxe comprise- des tracts des ligues d’extrêmes droites ou des textes les plus orduriers de Céline à la même époque. Décidément, la provocation est chez Dali plus qu’une signature. Fait intéressant : les injures et anathèmes que Dali et Breton se jettent à la tête se mêle à une fascination l’un pour l’autre. Plus tard, la création du groupe « Contre-Attaque », par Georges Bataille, endossera ces idéologies et les retourneront même à ses propres armes : la violence. La dernière phrase du texte de Bataille : « nous sommes avec ceux qui tuent », porte un souffle exalté. André Breton signe leur manifeste. Exalté est bien le mot.  Le réel fou que deviendra Bataille au yeux de Breton, et quinze ans plus tard aux yeux de Jean-Paul Sartre, n’est pas du même bois que la folie créatrice d’un Dali extrasensible. Néanmoins, il se fera lui aussi montrer la porte de sortie du groupe des surréalistes par André Breton. Qu’à cela ne tienne : Dali distillera sa folie géniale pour alimenter, comme on le sait, son propre surréalisme. La violence ne l’atteint pas, car celle-ci n’a pas, chez Dali, une fureur haineuse et destructive, ni même d’un point de vue philosophique. Après la première guerre mondiale, la jeune génération issue des tranchées n’aura qu’une envie : abolir le reste du monde occidental qui vient de montrer, par la guerre et les tueries, son incapacité à fonder une civilisation. Cette influence sociale, et tous ses dévirés idéologiques, ne seront pas au cœur du processus créatif de Dali.  Dans son premier manifeste, André Breton écrira : « l’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers au poing, à descendre dans la rue et à tirer, au hasard, tant qu’on peut dans la foule ». On sent bien là les troublantes influences idéologiques de l’époque des surréalistes. Chez les poètes surréalistes, plus encore perméables, extralucides, sensibles, dont Dali en premier lieu affirmera son dégoût pour « cette saleté de culture », exacerbée par un excès de nihilisme généralisé, lequel était présent dans toutes les couches de la société. De plus, la haine des Lumières, et de Voltaire en particulier, constitue chez les surréalistes de l’époque, bel et bien la haine de la raison et de la tolérance: cette violence effective à la raison donne froid dans le dos, mais il ne faut pas oublier que c’est aussi de là que naît la création surréaliste dont Dali se dissociera par la suite certes, mais, lorsque vous regarderez admirativement les tableaux de Dali, n’oubliez pas ce point, qui pour ma part, a modifié complètement ma vision des choses.  

L’écriture automatique n’est qu’un tout petit bout, sauvage, immédiat, indompté, du surréalisme. Il fut mis, peut-être de façon exagéré, à la hauteur et au rang de quasi-divinité, et bien que l’on puisse reconnaître là un langage impropre, donc un véritable langage, il faut cependant admettre que la démesure n’en est en rien raisonnable. 

Bref, Dali est encore tellement immense dans l’imagerie collective, qu’il allume encore aujourd’hui des débats enflammés. Toutefois, sans être associé aux idéologies puristes des intellectuels du groupe, il s’avère être un homme très discipliné et sérieux, dans son art et ses idées. Sa phrase célèbre : «je ne plaisante jamais », fait référence à ses commentaires maintes fois grossis et rapportés par la critique. Provocation et excès donc, mais toujours avec cette rigueur et un esprit analytique constant. Un caractère méticuleux et perfectionniste, dont le surréalisme s’imprime au travers la lumière de ces mêmes excès et provocations, ce qui exprime sa force créatrice, son intuition, une capacité de voir et de percevoir le monde, pour atteindre un niveau de surréalisme propre à Dali, bref, une façon de créer complètement inédite et originale. La liberté est pour lui un mot d’ordre (!), contradictoire jusque là, mais la liberté… ah la liberté! C’est ce qui constitue en quelque sorte la trame sonore du film, le letmotiv de Dali, comme s’il avait besoin de cela pour se distinguer des autres, dans son art, ses idées et sa personnalité.

En effet, quoique symbolique d’une époque et d’une culture, il faut regarder plus loin que le concept de liberté, sinon que l’opposition d’un concept radical, la liberté chez Dali se mélange aux rêves, au fantastique, aux visions, à la recherche, à la littérature, la peinture et la musique. En fait, il est tellement fasciné de littérature qu’il invente ses propres schèmes; et par le littéraire, il rêve à la « constellation du réveil », qui est, selon lui, la temporalité des pouvoirs à profaner, car pour Dali, l’ordre hégémonique est sapé et tout le siècle en sera illuminé, comme une erreur qui coïncide avec un phénomène collectif : un environnement social allégorique! Sa peinture, précisément, révèle cela, comme une ambiguïté épistémologique certaine, car ce regard éclaté, exorbité, surréaliste, « hors piste », est libre. Certains diront anarchique, rétif aux activités du groupe, et donc profondément solitaire. Oui, mais libre.

La réflexion du jour

En matière de gouvernance, le rapport des opérations financières, publié par le ministère des Finances du Québec, est une mine d’informations.

On y apprend que, en juillet 2013, les dépenses de programmes s’élevaient à 5,1 G$, soit 416 M$ ou 8,9% de plus qu’en juillet 2012. À titre comparatif, cette hausse serait suffisante pour créer un deuxième ministère des Ressources naturelles.--- Nathalie Elgrably-Lévy

(NDLR Dans le modèle québécois, c'est ce qu'on appelle se serrer la ceinture!)

23 novembre, 2013

La réflexion du jour

Les politiques préconisées par les groupes écologistes sont davantage des solutions pour commercialiser des énergies coûteuses, inefficaces et susceptibles de devenir désuètes suite aux innovations technologiques. Une transition durable et à long terme vers les énergies renouvelables se produira lorsque les énergies vertes deviendront moins coûteuses que les sources alternatives.---Jean-François Minardi

22 novembre, 2013

Commissions scolaires : un autre comité bidon

Le 14 novembre dernier, la ministre Malavoy a dévoilé la composition du groupe d’experts chargé d’étudier le « comment » des commissions scolaires : financement, administration, gestion et gouvernance. Vous avez certainement, comme moi, remarquez que le mandat du groupe ne fait aucune référence au « pourquoi » des commissions scolaires. Le dogme péquiste : tous les problèmes peuvent être résouts en créant une nouvelle structure, sans jamais remettre en question les structures existantes.

D’ailleurs, le choix des membres de ce comité assure le gouvernement que l’existence des commissions scolaires ne sera pas remise en question.

La présidente : Mme Pauline Champoux-Lesage, ex-sous-ministre à l’Éducation, ex-protectrice du citoyen, graduée en science de l’éducation et en lettre. Je ne doute pas de la bonne volonté de Mme Champoux-Lesage, mais saura-t-elle imposer un agenda qui remettrait en question l’existence même des commissions scolaires? Je me permets d’en douter.

Trois membres de la commission seconderont la présidente :

Mme Diane Provencher : ex-directrice des Commissions scolaires des Premières-Seigneuries et de Beauport, ex-présidente de l’association des Directeurs généraux des commissions scolaires du Québec. Comment pourrait-elle suggérer l’abolition des commissions scolaire après avoir œuvré plusieurs années à promouvoir leur existence.

Mme Claire Lapointe : directrice du Département des fondements et pratiques en éducation de l'Université Laval et présidente de la Commission de l'enseignement préscolaire et primaire du Conseil supérieur de l'éducation. Je ne doute pas des compétences universitaires de Mme Lapointe, mais je doute que son parcours professionnel soit pertinent à ce dossier.

M. Marcel Leblanc : ex-sous-ministre associé au ministère des Finances, ex-sous-ministre du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et ex-secrétaire général associé aux Affaires intergouvernementales canadiennes. M. Leblanc est certainement un fonctionnaire de carrière de grande qualité, mais je vous laisse juger de la pertinence de sa nomination dans ce dossier.

Ce n’est certainement pas ce comité qui révolutionnera le merveilleux monde des commissions scolaires. Mais ce n’était pas le but de Mme Marois. Elle voulait seulement gagner du temps pour préparer la prochaine élection sans avoir à débattre d’une question aussi controversée que l’abolition des commissions scolaires. Ce comité est a été conçu sur mesure pour remplir ce mandat.

La réflexion du jour

À la lumière des quatre premiers mois de l’actuel exercice financier, d’avril à juillet, l’argentier du gouvernement Marois et ses gourous du ministère des Finances sont dans le champ avec leurs prévisions budgétaires.

Les revenus n’ont progressé jusqu’à maintenant qu’à un rythme de 2,7% comparativement à une croissance anticipée de 5% pour l’exercice financier en cours. Et, du côté des dépenses gouvernementales, elles ont augmenté de 4,3% comparativement à une projection de 2,7%.--- Michel Girard

21 novembre, 2013

La réflexion du jour

Vous me direz que tout cela est banal et qu’au Québec, tout est déficitaire. Je vous donne raison avec une question à volets multiples: y a-t-il une seule organisation, une seule instance, un seul organisme, un seul conseil, une banale commission ou un office quelconque qui ne soit pas déficitaire? Ils le sont tous; et, en vérité, rien ne va plus. Dans mon quartier, par exemple, les égouts sanitaires sont branchés sur le réseau pluvial; ça en dit long sur tout le reste.--- Michel Hébert

20 novembre, 2013

Légiférite : trouble obsessionnel consistant à vouloir tout contrôler

La société québécoise souffre d’une forme particulièrement aiguë de cette maladie. Sous prétexte que le « bon sens des uns » n’est pas le « bon sens » des autres, les politiciens s’arrogent le pouvoir de tout diriger, prévoir, savoir, taxer, subventionner, réglementer.

L’État s’immisce outrageusement dans la vie de tous les jours :

·         Vous voulez développer un terrain vacant, vous devez composer avec la Commission de protection du territoire agricole dont la mission est d’empêcher tout développement. Pour les commissaires, un terrain en friche est plus utile qu’un terrain utilisé à une fin autre qu’agricole. Votre terrain est à l’extérieur des zones classées agricoles, vous devez alors composer avec le ministère de l’Environnement. Si par malheur il contient une flaque d’eau, il devient une zone humide et il vous sera interdit d’y toucher ou même d’y passer en VTT.

·         Vous voulez démarrer une entreprise, il vous faudra au moins une demi-douzaine de permis, tant au municipal qu’au provincial. Vous ne pouvez même pas décider du nom de votre entreprise. Cette décision revient de droit aux fonctionnaires de l’Office de la langue française.

·         Vous voulez louer votre chalet, vous devez obtenir une classification du ministère du Tourisme. Vous croyez vous en tirer parce que vous le louez à un membre de votre famille. Détrompez-vous, même dans ce cas vous serez dans l’illégalité.

·         Vous êtes un producteur acéricole, vous ne pouvez pas disposer de votre récolte de sirop comme bon vous semble. Celle-ci appartient à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.

·         Vous désirez modifier les heures d’ouverture de votre boutique. Oh là, pas si vite. Il existe des règlements qui spécifie quand et à quelles conditions vous pouvez ouvrir votre boutique.

·         Vous voulez une assurance en cas de problèmes majeurs de santé. Oubliez ça. En santé tout le monde doit obligatoirement subir la liste d’attente pour bien comprendre que c’est un privilège d’obtenir des soins.

·         Vos vaches produisent un surplus de lait, vous ne pouvez pas le donner à votre voisin qui en a grandement besoin, vous devez le jeter;

·         Etc.

Je pourrais remplir de nombreuses pages d’anecdotes et de situations qui démontrent que dans le modèle québécois la liberté est une notion bien relative. Malheureusement, la situation continue d’empirer. Dès qu’il se produit un évènement malheureux, tous les biens pensants et les lobbys, et il y en a beaucoup, s’activent pour demander une nouvelle loi ou un nouveau règlement. Un conducteur en état d’ébriété décède suite à une embardée, il faut exiger que les véhicules vendus au Québec soient équipés d’un antidémarreur éthylique; un accommodement déraisonnable est monté en épingle par les médias, vite il nous faut une charte de la laïcité; vous hébergez un touriste de passage, assurez-vous que ce n’est pas un inspecteur du ministère qui essaie de vous piéger; etc.

Les conséquences de cette maladie sont multiples et souvent dramatiques tant du point de vue social qu’économique.

L’omniprésence de l’État dans la vie de tous les jours favorise la déresponsabilisation des individus. En effet, pourquoi se soucier de notre santé, de l’éducation de nos enfants, de notre retraite, de notre endettement, de nos concitoyens puisque l’État s’est engagé à le faire pour nous. De plus, trop de règlements inapplicables, à plus forte raison s’ils sont nuisibles ou inutiles, sont ignorés par la plupart des Québécois. Malheureusement, pour un nombre grandissant d’individus, cette situation débouche inévitablement sur le non-respect de tous les lois et règlements même ceux essentiels au bon fonctionnement de la société.