Il se construit annuellement à travers le monde des dizaines
de ponts, tous plus compliqués et exotiques les uns que les autres. Mais nulle
part, la tâche n’est-elle plus compliquée que le remplacement du pont
Champlain.
Il y a bien sûr les défis politiques. Qui dit politique, dit
politicaillerie. Les trois paliers de gouvernement voudront manœuvrer pour
retirer le maximum de retombées électoralistes. Cela laisse entrevoir des
chicanes épiques au détriment du projet et de ses utilisateurs. Les sujets de
discorde ne manquent pas : architecture, tracé, SLR, coûts, qui va payer
quoi, etc.
Il ne faut surtout pas négliger le potentiel de nuisance des
écologistes. Les grands projets, grâce à la complicité crasse des médias, leur
offrent une vitrine médiatique sans pareil. Ils dénicheront bien quelques
subventions pour financer leurs recherches de couleuvres, grenouilles et
poissons en voie d’extinction. Au besoin, ils en inventeront. Sous prétexte
d’une catastrophe écologique irréparable, ils n’hésiteront pas à recourir à la
désobéissance civile pour arrêter les travaux et exiger plus de subventions.
Enfin, que dire des lobbys de l’industrie de la construction?
Un projet de plusieurs milliards de dollars offre de multiples opportunités
pour tout le monde. Personne ne remarquera la disparition de quelques centaines
de millions. Ils salivent déjà à l’idée de se servir à deux mains à même la
caisse.
Ce sera long, ça coûtera très cher, mais souhaitons que
contrairement au stade olympique, nous héritions d’un pont beau, utilisable et
durable.
En attendant, autant rire un peu avec Mario Dumont et Jean
Lapierre.
Extrait de l'émission Mario Dumont sur les ondes de LCN, mercredi
4 décembre 2013.
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