Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

04 décembre, 2005

Encore une nouvelle taxe.

Décidément, les politiciens ont un don pour nous surprendre. Malgré les promesses répétées tout au long de la campagne électorale, de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Montréalais, voilà que moins d’un mois après son élection le maire Gérald Tremblay nous annonce une nouvelle taxe foncière. Il est évident que cette décision avait été prise bien avant le début de la campagne. Pourquoi devrait-on encore se surprendre du cynisme de la population qui se demande, avec raison, à quoi sert de voter ?

Cette décision est une démonstration sans équivoque que pour un politicien il n’y a qu’une façon de gérer les finances publics : gaspiller sans compter et lorsqu’il n’y aura plus d’argent aller tout simplement en chercher dans les poches des contribuables :

  • En 2006, on ajoutera à notre compte de taxe une nouvelle taxe spéciale de 0,8¢ par 100$ d’évaluation pour financer la réparation des rues. Cette taxe augmentera à 3,2¢ en 2009 ;
  • En 2003, on a imposé une taxe spéciale pour améliorer le service d’eau. Cette taxe s’ajoute à la taxe d’eau de 78$ par logement et sera de 6¢ par 100$ d’évaluation en 2006 ;
  • Il y a une autre taxe spéciale de 96$ par logement pour financer la gestion des déchets ;
  • Les arrondissements se bousculent pour annoncer des augmentations de taxes locales sous prétexte que la Ville ne leur attribue pas assez de fonds pour rencontrer leurs obligations.
Il est bien évident que la stratégie du Conseil Municipal est de nous faire avaler des augmentations de taxes par petites doses. Chacune des augmentations prises individuellement représente de petits montants, ce qui permet d’éviter la « une » des médias et les protestations des Montréalais. En plus, on la qualifie de « spéciale » dans le but, non avoué, de nous faire croire que ce sera temporaire.

Les Montréalais sont déjà surtaxés. Le fardeau des taxes municipales est 23% plus élevé à Montréal qu’à Toronto, 1 487 $ versus 1 208 $ par habitant. Pourtant, en réduisant les nombreuses sources de gaspillage il serait possible de fournir les services pour lesquels les Montréalais paient déjà tout en réduisant leur fardeau fiscal. Voici quelques suggestions :

  • Réduire le nombre d’élus municipaux.
    Pourquoi avons-nous besoin de 105 élus pour desservir une population de 1,8 millions alors qu’à Toronto il y en a seulement 45 pour desservir une population de 2,5 millions ? Chaque élu coûte annuellement en salaire et bénéfices 89 000 $ ;
  • Réduire le nombre d’employés municipaux.
    Pourquoi avons-nous besoin du même nombre d’employés à Montréal qu’à Toronto alors que la population de Toronto est 39% plus élevée. On pourrait commencer par éliminer les employés « tablettés » et ceux qui s’amusent à vandaliser le matériel de la ville. Lors du premier verglas en novembre, 80% des sableuses étaient hors service alors qu’elles avaient été révisées et déclarées en bon état quelque temps auparavant. Chaque employé municipal coûte en salaire et bénéfices 77 000 $ ;
  • Améliorer l’efficacité de la fonction publique municipale.
    Le gouvernement de l’Ontario a introduit en 2000 le « Municipal Performance Measurement Plan ». Grâce à ce plan la ville de Toronto améliore d’année en année l’efficacité et la qualité des services fournis aux Torontois. En 2003, les coûts du Service des incendies et ceux de l’entretien des rues ont diminué de 14,6% et 13,7% respectivement par rapport à 2002. À Montréal les coûts de ces services ont diminué de 0,3% et 0,7% seulement.

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