Dans la vie rien n’est gratuit. Un produit ou un service
gratuit, ou en deçà de son coût réel, est un produit ou un service payé par quelqu’un
d’autre. Les droits de scolarité ridiculement bas de nos universités sont en
réalité aussi élevés qu’ailleurs, mais ils sont financés par les impôts et
taxes des contribuables.
Les effets pervers de la gratuité sont la
déresponsabilisation et l’abus :
Les taux de diplomation universitaire
seraient beaucoup plus élevés si les étudiants devaient payer le coût réel des
droits de scolarité.
On aurait trouvé une solution à
la congestion des urgences depuis longtemps si les utilisateurs devaient payer
le coût réel d’une visite;
Si les parents devaient payer le
coût réel de confier leurs enfants à un CPE, il n’y aurait pas de pénurie de
place en garderie;
Etc.
Comprenez-moi bien. Je ne préconise pas que quelqu’un doive
mourir à la porte d’une urgence ou qu’un jeune talentueux devrait être privé
d’accès à l’université parce qu’ils sont pauvres. Bien au contraire, je crois
que les gens qui ont eu la malchance de tirer la courte paille dans la vie
devraient être beaucoup mieux aidés qu’ils ne le sont présentement, mais pas à
n’importe quelles conditions.
Les profiteurs, les tire-flancs, les malades imaginaires, etc.
seraient exclus des largesses de l’État. Par contre, les poqués, les malades
chroniques, les aidants naturels, les élèves doués et travaillants recevraient
suffisamment d’aide pour mener une vie raisonnablement confortable.
Mais pour arriver à ce résultat, il faut gérer le Québec
différemment et pas seulement dans les discours.
Dans un premier temps, il faudrait graduellement remplacer
les programmes mur à mur par des programmes ciblés. Les programmes mur à mur
bernent les utilisateurs en leur laissant croire que les services sont gratuits
et favorisent les groupes d’intérêt au détriment des utilisateurs. Il est
aberrant que les parents en moyen aient accès à des services de garde à 7 $,
alors que les familles monoparentales n’y ont pas accès, soit parce qu’il n’y a
pas de CPE dans leur quartier ou parce que 7 $ c’est déjà plus que ce qu’ils
peuvent se permettre.
Ensuite, les utilisateurs doivent avoir le choix du
fournisseur qui leur convient. Il faut donc que l’argent suive le client. Ainsi,
à l’intérieur des normes établies par le gouvernement, toutes les entreprises
intéressées pourraient offrir leurs services à la population. En permettant à
diverses formes d’entreprises (publiques, privées, coopératives, OSBL, etc.) de
se concurrencer, les entreprises les plus innovantes qui offrent le meilleur
rapport prix/qualité remplaceraient graduellement les moins efficaces.
La recette est bien connue et appliquée dans de nombreux
pays, dont les pays nordiques. Malheureusement, elle demeure inaccessible au
Québec à cause du pouvoir exagéré des groupes d’intérêt, tout particulièrement
les grandes centrales syndicales, auprès des politiciens.
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