Comment se fait-il que les gouvernements, malgré les dénonciations des vérificateurs, des médias et des partis d’opposition, continuent année après année à gaspiller des centaines de millions ? Pourquoi les efforts consentis pour corriger une situation problématique : un projet dont les coûts ont explosé sans raisons apparentes (prolongation du Métro à Laval), un programme dont les coûts ont doublé par rapport aux prévisions (assurance médicament) ou une réglementation inutile qui empoisonne la vie des Québécois (1) , semblent futiles ? Dès qu’une brèche a été colmatée une autre apparaît aussitôt.
Pour comprendre les agissements des politiciens et des fonctionnaires on ne peut pas utiliser le schème de référence du monde des affaires. Depuis toujours, les politiciens utilisent les ressources des gouvernements, c’est-à-dire l’argent des contribuables, pour mousser leurs causes et leur pouvoir personnel. Un sujet qui les intéresse autrement plus que les rapports des vérificateurs.
La comptabilité politique diffère de la comptabilité d’entreprise.
L’interventionnisme de l’état se justifie à l’aide des principes de la comptabilité politique. Ceux-ci sont généralement à l’inverse des principes de la comptabilité d’entreprise. La prospérité d’une entreprise dépend, entre autre, de la capacité des gestionnaires à contenir les coûts par rapport aux bénéfices. Pour les politiciens les coûts d’un projet ou d’un programme sont infiniment moins importants que leurs popularités. Ils n’hésiteront donc pas à sciemment sous-évaluer leurs coûts dans le seul but de les rendre acceptables aux yeux de la population.
En économie, une activité qui produit des biens et services que les consommateurs désirent se procurer aux conditions prescrites, est considérée un succès. Les produits et services qui ne se vendent pas sont rapidement abandonnés. En politique, une activité qui attire des votes ou des contributions au parti au pouvoir, est considérée un succès. Les projets et programmes gouvernementaux sont conçus dans le but exprès de maximiser les retombées politiques plutôt que les retombées économiques. Lorsqu’un politicien fait campagne il insiste, plusieurs fois plutôt qu’une, sur les retombées des projets et programmes gouvernementaux dans son district électoral ; il ne parle jamais d’abolir les programmes inutiles pour mettre fin au gaspillage.
La comptabilité politique et le gaspillage.
Les critères utilisés pour mesurer la performance des ministères et agences gouvernementales sont incompatibles avec les pratiques comptables d’entreprise. Les fonctionnaires mesurent combien ils ont dépensé ; l’entreprise mesure combien elle a produit. Le gouvernement mesure le nombre d’emplois ajoutés dans la fonction publique ; l’entreprise mesure l’amélioration de la productivité. Le gouvernement mesure le nombre de pages de nouvelles réglementations publiées ; l’entreprise mesure le degré de simplification des procédures.
Les contribuables présument qu’avant d’imposer une nouvelle réglementation les fonctionnaires en ont judicieusement évalué les bénéfices et les coûts. En réalité, les coûts découlant d’une nouvelle réglementation et qui doivent être supportés par les contribuables sont rarement, pour ne pas dire jamais, évalués. Ne connaissant pas les coûts d’une réglementation, les politiciens et fonctionnaires ne sont pas en mesure d’en juger la pertinence. Ce qui compte c’est que la mesure préconisée soit populaire. La décision imposant l’addition de cinq pourcent d’éthanol dans l’essence en 2010 est un bon exemple de la comptabilité politique. Le fait qu’il faille 1,3 unités d’énergie pour produire une unité d’énergie-éthanol à partir du maïs, une culture extrêmement polluante, n’a que peu d’importance. L’important c’est qu’il est à la mode de promouvoir les énergies dites vertes. De plus, le lobby des producteurs de maïs est puissant, ce qui n’est pas négligeable. Dans la logique de la comptabilité politique la décision d’imposer l’ajout d’éthanol à l’essence fait d’une pierre deux coups : il favorise le vote populaire et il attire les contributions du lobby des producteurs de maïs.
Les bénéfices anticipés de la participation de l’état dans l’économie reposent sur l’hypothèse erronée que l’état peut fournir plus de services à la population que ne le ferait l’entreprise privée avec les mêmes ressources puisque l’état ne fait pas de profit. Pourtant, dans la plupart des cas les gouvernements gaspillent un pourcentage plus grand des ressources à leur disposition que le pourcentage de profit des entreprises privées. L’impact négatif de la participation de l’état dans l’économie sera d’autant plus important que le pourcentage de l’économie contrôlé par l’état est grand. La participation du gouvernement dans l’économie du Québec est la plus élevée en Amérique du Nord. C’est ce qui explique, au moins en partie, la pauvreté relative des Québécois.
Les coûts humains de la comptabilité politique.
Malheureusement, le gaspillage découlant des projets, programmes et règlementations des gouvernements a des coûts humains et sociaux énormes. Un gaspillage de 300 millions (le projet Papiers Gaspésia) équivaut aux salaires de 600 professeurs ou infirmières pendant dix ans ou à 8 000 places en garderie pendant cinq ans.
Les coûts découlant de la déresponsabilisation et de la perte de liberté des individus, conséquence directe de l’interventionnisme à outrance, sont énormes. Malheureusement ces coûts n’apparaissent pas dans les budgets officiels. Alors, ils sont présumés inexistants. C’est simpliste, mais commode.
Conclusion.
Les principes de la comptabilité politique permettent aux politiciens de rationaliser l’intervention des gouvernements dans tous les domaines de la vie sociale et économique. Ce faisant, les politiciens accroissent leur pouvoir au détriment des libertés individuelles. Les individus devenus dépendants se tournent instinctivement vers le gouvernement pour les protéger et subvenir à leurs moindres besoins. Ce cycle sans fin conduit inévitablement à la faillite de l’état comme on a pu le constater lors de la désintégration de l’ex URSS.
Pour comprendre les agissements des politiciens et des fonctionnaires on ne peut pas utiliser le schème de référence du monde des affaires. Depuis toujours, les politiciens utilisent les ressources des gouvernements, c’est-à-dire l’argent des contribuables, pour mousser leurs causes et leur pouvoir personnel. Un sujet qui les intéresse autrement plus que les rapports des vérificateurs.
La comptabilité politique diffère de la comptabilité d’entreprise.
L’interventionnisme de l’état se justifie à l’aide des principes de la comptabilité politique. Ceux-ci sont généralement à l’inverse des principes de la comptabilité d’entreprise. La prospérité d’une entreprise dépend, entre autre, de la capacité des gestionnaires à contenir les coûts par rapport aux bénéfices. Pour les politiciens les coûts d’un projet ou d’un programme sont infiniment moins importants que leurs popularités. Ils n’hésiteront donc pas à sciemment sous-évaluer leurs coûts dans le seul but de les rendre acceptables aux yeux de la population.
En économie, une activité qui produit des biens et services que les consommateurs désirent se procurer aux conditions prescrites, est considérée un succès. Les produits et services qui ne se vendent pas sont rapidement abandonnés. En politique, une activité qui attire des votes ou des contributions au parti au pouvoir, est considérée un succès. Les projets et programmes gouvernementaux sont conçus dans le but exprès de maximiser les retombées politiques plutôt que les retombées économiques. Lorsqu’un politicien fait campagne il insiste, plusieurs fois plutôt qu’une, sur les retombées des projets et programmes gouvernementaux dans son district électoral ; il ne parle jamais d’abolir les programmes inutiles pour mettre fin au gaspillage.
La comptabilité politique et le gaspillage.
Les critères utilisés pour mesurer la performance des ministères et agences gouvernementales sont incompatibles avec les pratiques comptables d’entreprise. Les fonctionnaires mesurent combien ils ont dépensé ; l’entreprise mesure combien elle a produit. Le gouvernement mesure le nombre d’emplois ajoutés dans la fonction publique ; l’entreprise mesure l’amélioration de la productivité. Le gouvernement mesure le nombre de pages de nouvelles réglementations publiées ; l’entreprise mesure le degré de simplification des procédures.
Les contribuables présument qu’avant d’imposer une nouvelle réglementation les fonctionnaires en ont judicieusement évalué les bénéfices et les coûts. En réalité, les coûts découlant d’une nouvelle réglementation et qui doivent être supportés par les contribuables sont rarement, pour ne pas dire jamais, évalués. Ne connaissant pas les coûts d’une réglementation, les politiciens et fonctionnaires ne sont pas en mesure d’en juger la pertinence. Ce qui compte c’est que la mesure préconisée soit populaire. La décision imposant l’addition de cinq pourcent d’éthanol dans l’essence en 2010 est un bon exemple de la comptabilité politique. Le fait qu’il faille 1,3 unités d’énergie pour produire une unité d’énergie-éthanol à partir du maïs, une culture extrêmement polluante, n’a que peu d’importance. L’important c’est qu’il est à la mode de promouvoir les énergies dites vertes. De plus, le lobby des producteurs de maïs est puissant, ce qui n’est pas négligeable. Dans la logique de la comptabilité politique la décision d’imposer l’ajout d’éthanol à l’essence fait d’une pierre deux coups : il favorise le vote populaire et il attire les contributions du lobby des producteurs de maïs.
Les bénéfices anticipés de la participation de l’état dans l’économie reposent sur l’hypothèse erronée que l’état peut fournir plus de services à la population que ne le ferait l’entreprise privée avec les mêmes ressources puisque l’état ne fait pas de profit. Pourtant, dans la plupart des cas les gouvernements gaspillent un pourcentage plus grand des ressources à leur disposition que le pourcentage de profit des entreprises privées. L’impact négatif de la participation de l’état dans l’économie sera d’autant plus important que le pourcentage de l’économie contrôlé par l’état est grand. La participation du gouvernement dans l’économie du Québec est la plus élevée en Amérique du Nord. C’est ce qui explique, au moins en partie, la pauvreté relative des Québécois.
Les coûts humains de la comptabilité politique.
Malheureusement, le gaspillage découlant des projets, programmes et règlementations des gouvernements a des coûts humains et sociaux énormes. Un gaspillage de 300 millions (le projet Papiers Gaspésia) équivaut aux salaires de 600 professeurs ou infirmières pendant dix ans ou à 8 000 places en garderie pendant cinq ans.
Les coûts découlant de la déresponsabilisation et de la perte de liberté des individus, conséquence directe de l’interventionnisme à outrance, sont énormes. Malheureusement ces coûts n’apparaissent pas dans les budgets officiels. Alors, ils sont présumés inexistants. C’est simpliste, mais commode.
Conclusion.
Les principes de la comptabilité politique permettent aux politiciens de rationaliser l’intervention des gouvernements dans tous les domaines de la vie sociale et économique. Ce faisant, les politiciens accroissent leur pouvoir au détriment des libertés individuelles. Les individus devenus dépendants se tournent instinctivement vers le gouvernement pour les protéger et subvenir à leurs moindres besoins. Ce cycle sans fin conduit inévitablement à la faillite de l’état comme on a pu le constater lors de la désintégration de l’ex URSS.
(1)Au Québec, un propriétaire de chalet ne peut le louer, même aux membres de sa propre famille, sans l’avoir auparavant fait « certifier » par un inspecteur. L’inspecteur attribue au chalet un certain nombre d’« étoiles » selon l’état des lieux, puis on appose une plaque indiquant le nombre d’étoiles accordées. Vous trouvez ce processus insensé ? Attendez la meilleure : il n’y a que trois inspecteurs dans toute la province pour faire observer le règlement. (Source FCEI)
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