Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 juillet, 2007

Éducation, liberté et responsabilité

La responsabilisation des individus est un pré requis essentiel à une véritable solidarité sociale. Comme l’explique Louise Labrecque, il est important d’inculquer les concepts de responsabilité aux enfants dès leur plus jeune âge.

Louise Labrecque

Renforcement positif : pour la discipline et l’affirmation de soi en continuum avec la liberté et la démocratie, au cœur de la construction de l’autonomie de l’enfant.


« J’ai tout à découvrir! » semble dire Anita, petite fille de 3 ans. En effet, son exploration est sans limite : elle court partout, curieuse, s’émerveille; elle explore et fait mille et une folies !
« je dois souvent répéter et même la gronder » explique sa maman visiblement fatiguée devant la somme d’énergie qu’il faut et faudra déployer, visiblement maintenant et pour les années à venir. En effet, certains enfants ont des besoins importants d’exploration, de quête d’eux-mêmes au travers l’expérimentation concrète des phénomènes et des choses ambiantes. « C’est parfois carrément dangereux et il me faut intervenir sans cesse » explique encore la maman d’Anita.

En réalité, l’enfant a besoin de limites claires. En grandissant, Anita aura à effectuer des choix et gérer sa vie. Une bonne discipline s’acquiert très tôt, et une première étape en ce sens est d’expliquer à l’enfant, avec des mots simples, ce que l’on attends de lui. Le couple doit faire équipe pour établir une saine discipline, car cela ne se fera pas tout seul. Il y aura inévitablement des hauts et des bas, voire même des conflits qui exigeront une bonne méthodologie de résolution de problèmes. Toutefois, inculquer de bons principes d’autodiscipline en vaut la peine et servira de socle pour les années à venir. Plus tard, l’enfant arrivera graduellement à se forger une méthode d’autodiscipline personnelle efficace en partant de ces notions de base. Mais nous n’en sommes pas là! La discipline et l’autodiscipline est un défi de taille, et l’inculquer aux enfants exige beaucoup de délicatesse, de respect et de fermeté. Je le vois chaque jour autour de moi et je constate la somme de patience, d’amour, et de souplesse que les parents doivent déployer pour arriver à créer un bon partenariat avec l’enfant, l’enseignant et la famille. En fait, tout le milieu se mobilise en équipe pour y parvenir : les ami(es), la garderie, l’école, la famille d’origine et élargie, bref, tous vont main dans la main pour éduquer progressivement l’enfant aux règles de la vie en société.


Parfois les enfants savent ce qui est bien dans leurs comportements. Cependant, il arrive qu’ils ne savent pas que ce qu’ils sont en train de faire est inacceptable, donc ils ont parfois des comportements inadéquats. L’acquisition de l’autodiscipline est une habileté qui exige une expérimentation de la part de l’enfant, et comme l’expression et l’affirmation de soi est au cœur du développement de l’autonomie, il faut faire très attention dans l’application des interventions disciplinaires. Par exemple, pour les parents de Yaniv, 8 ans, la période de devoirs et leçons se transforme systématiquement en champs de bataille. Il est important de présenter cette activité comme plaisante et enrichissante; aménager un coin-étude agréable et adapté aux besoins de l’enfant et prendre le temps d’expliquer – voire répéter- à l’enfant l’utilité de la tâche importante que constitue son travail scolaire. Pour David, 12 ans, c’est différent, « il aime son coin-étude et s’applique beaucoup à la tâche, mais c’est très long avant qu’il débute réellement son travail » explique sa mère. En réalité, David éprouve beaucoup de mal à recevoir des ordres stricts et il a besoin d’élaborer lui-même un horaire en ce qui a trait au moment où il fera ses devoirs, avec un temps prédéfini à l’avance. Aussi, ne pas oublier que lorsqu’on demande à un enfant de fournir des efforts importants pour une tâche qu’il ne se sent pas apte à remplir, cela le démotive et forcément il en découle des difficultés de comportements et d’apprentissages. Il faut savoir doser et trouver un juste milieu pour aider l’enfant à atteindre un sain équilibre entre affirmation de soi et discipline.

En somme, inculquer de la discipline chez un enfant exige beaucoup de constance et de fermeté de la part des parents, des éducateurs et des enseignants. Une fermeté rassurante passe nécessairement par un respect de ses besoins, par exemple en pratiquant une écoute active, en posant des questions à développement et non tout bêtement répondre par oui, non ou parce que. L’enfant est très sensible à ce que l’adulte perçoit de lui, il est facile de le blesser profondément dans son estime de lui-même en lui faisant sentir que ses questionnements sont futiles. En ce sens, s’il y a maladresses de la part du parent, ne pas hésiter à s’excuser auprès de l’enfant. Jean-Charles à 8 ans comprends lorsqu’il y a eu injustice à son égard. Il faut donc favoriser un reflet direct en lui expliquant que parfois les adultes aussi font des erreurs. Ce simple aveu est très formateur pour l’enfant. De plus, les punitions ne sont pas nécessaires, ne responsabilisent pas l’enfant et sont à la limite, un acte barbare et humiliant dont les vertus pédagogiques sont discutables. Les renforcements positifs, au lieu de la punition, permettent de responsabiliser l’enfant en lui faisant prendre conscience de son action[1]. Au lieu de crier à Yaniv de cesser de courir alors qu’il s’énerve « comme un fou » partout dans le corridor avant de rentrer en classe, son enseignante peut simplement lui dire de marcher lentement dans le corridor aller-retour trois fois en réfléchissant au pourquoi de ne pas courir. S’il en est incapable, ou a besoin davantage de temps pour comprendre, lui suggérer de s’asseoir sur un banc cinq minutes pour réfléchir. Un renforcement positif mets l’enfant face à son comportement inadéquat pour l’obliger à faire émerger en lui de nouvelles solutions. Il est actif, au pouvoir, il devient véritablement responsable de ses comportements. En même temps, toujours se souvenir qu’il est facile d’opérer un conditionnement de la pensée de l’enfant, selon ce qui nous semble positif ou acceptable, donc nos propres valeurs doivent être passées au peigne fin. À titre d’exemple, le temps alloué à la télévision ou aux ordinateurs à la maison doit être revu et corrigé. L’enfant observe et imite l’adulte et il aura du mal à comprendre la pertinence de l’autodiscipline si la logique de la théorie à la pratique n’est pas appliquée avec rigueur. Il faut expliquer à David, par exemple, que « l’ordinateur est l’outil de travail de papa », et démontrer cela par des exemples simples et concrets. Il peut ainsi comprendre pourquoi il est allumé durant de longues heures, et ce fait ne sera pas interprété comme une injustice à son égard. Aussi, on ne répètera jamais assez combien l’impact d’Internet dans le quotidien n’a pas que des aspects positifs. Dans ses aspects négatifs, il donne une ouverture différente sur le rapport au temps, donc l’espace-temps s’en trouve modifié, cela fait que quelques jeunes peuvent franchir allègrement la zone de toxicité et dépasser ainsi les limites du déséquilibre intrapsychique et social. Qu’on se le dise : l’ordinateur est un outil formidable, mais il demande une discipline de tous les instants de la part des parents! Marc-Antoine a 13 ans et n’arrive tout simplement pas à respecter les consignes, tant à l’école qu’à la maison : « c’est désespérant » affirme sa maman, qui est à bout de ressources. En réalité, il faut aider l’enfant à se concentrer sur les priorités, socle par excellence d’une bonne autodiscipline. La fréquentation des écrans, phénomène moderne et enrichissant, entraînent cependant un déséquilibre lorsque la discipline n’est pas appliquée adéquatement à la maison.

L’école a aussi un rôle majeur à jouer dans l’acquisition des fondements de l’autodiscipline. En ce sens, créer une zone neutre où l’enfant peut et doit prendre ses propres décisions pour gérer les inévitables manquements et difficultés que cela suppose, par exemple avec un carnet de route, où il pourra observer et commenter ses expériences, avec une liberté qui le responsabilise par rapport à ce qu’il fait et doit faire à l’école. Rendre l’individu libre est un des fondement de l’éducation et cela est impossible sans l’autodiscipline, car être libre c’est complètement l’inverse que de faire tout et n’importe quoi. Le mot « citoyen » que les socialistes ont mis à la mode ne devrait pas être associé à l’école, non seulement par sa facture politique, mais surtout parce que la liberté, au cœur de l’apprentissage, doit être et demeurer fondamental. La mission de l’école : « apprendre à lire, écrire et compter » n’est toutefois possible que par la discipline. Discipliner, comme l’affirme Durkheim, c’est assurer le passage à l’état social[2]. Quel modèle adopter avec les enfants? Une éducation conformiste, autoritaire? Certes, il existe des conformismes nécessaires à la cohésion des groupes humains, mais le conformisme érigé en systèmes renvoie à une sorte de domestication, idée de troupeau humain qui est la conséquence naturelle d’un système d’éducation autoritaire. La répétition, mécanisation des gestes et standardisation des idées, est bien subtil et conduit à une culture de masse, un homme mécanisé. Bref, la discipline, qui prépare l’enfant « pour la société » est un modèle de discipline significatif, mais qu’il faut dépasser. Les Jésuites, grands précurseurs de ce type de discipline, ont développé ce modèle qui convenait bien à une époque baroque. Ils ont par la suite construit des collèges autour des Humanités Classiques, ce qui a conduit à une vision autonome de l’éducation et de la discipline[3]. L’enfant, dans un modèle de discipline tel que le prônait les Jésuites, avait un savoir organisé, une pensée structurée et un esprit autonome. La tâche de l’éducation est, selon Kant, « d’élever chacun au-delà de son animalité pour toucher son humanité [4]», bref amener l’enfant à penser par lui-même et à se servir de sa raison, de son cœur et de son esprit. Le dépassement de soi doit être au cœur de la discipline et de l’autodiscipline. Il ne peut s’accomplir sans effort et rigueur intellectuelle. Lorsque nous pourrons aider l’enfant à se dépasser, nous pourrons dire alors que « la pédagogie de l’élan humain[5] » est bien réelle. L’enfant a besoin de règles et il a le goût de l’ordre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la satisfaction capricieuse de ses désirs ne le rassure pas du tout et il sait qu’un jour, il sera un adulte, et que cela va nécessairement de pair avec une discipline intérieure (« la dure loi de la vie »); il observe le monde qui l’entoure et comprends que l’affirmation de soi passe nécessairement par un passage, « un triomphe de l’obstacle ». L’importance d’un modèle fort pour l’enfant est essentiel. L’enfant porte un idéal de grandeur en lui, une sorte d’idéalisme universel qui développe sa pensée, instruit, favorise le retranchement des idées et l’abstraction. Ce type de discipline centrée sur l’autonomie l’amène à voir le monde et surtout à dépasser son milieu immédiat pour se donner son propre monde, dans toutes ses dimensions, à devenir un être à part, unique, significatif, pour élaborer une force, une liberté qui fait croître, une grandeur qui deviendront des conditions de créativité. Comme affirme Hegel « éveiller chez l’individu son désir de devenir grand » passe nécessairement par des efforts, un travail de discipline intérieur par lequel l’enfant surmonte lui-même les obstacles. Le courage d’être humain, cet honneur d’être soi, affirmation essentielle de l’individu, amène l’enfant à une découverte de soi et à l’établissement de son autonomie. Par l’autodiscipline, il se crée cet espace solide, ouvert à tous les possibles, et invente son chemin à suivre, une voie pour la vie.

[1] Revue Sciences et comportements. « Attributions, autocontrôle et contrats comportementaux à l’école », volume 20, numéro 1, Rodrigue William, Magerotte, Gyslain, 1990, Association scientifique pour la modification du comportement.
[2] Durkheim, Émile, « Personne et sacré chez Durkheim »,Paris, Centre national de recherche scientifique, volume 69, 1990
[3] « Des Jésuites » De Bonald, Louis, in Œuvres complètes, tome III, Paris, 1859
[4] «Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique », Muglioni, Jean-Michel, Bordas, Paris,1988
[5] « Traité de pédagogie générale », Reeves, Hubert, 1965

30 juillet, 2007

L’ineptie des services publics

Les nouveaux pouvoirs de taxations, réclamés par le maire de Montréal, permettront de camoufler l’ineptie de la bureaucratie municipale pendant un certain temps. Malheureusement, l’argent additionnel obtenu servira surtout à financer la croissance d’une bureaucratie inefficace et à remettre à plus tard les réformes essentielles au bon fonctionnement de la ville.

Si Montréal pouvait impartir toutes les tâches présentement effectuées par les cols bleus les économies obtenues se chiffreraient en centaines de millions. Pour s’en convaincre il suffit de se rappeler que pour refaire les lignes blanches du circuit Gilles Villeneuve, la ville à facturer l’organisation de Normand Legault 21 000$. Pourtant, celui-ci avait des soumissions de 8000$ pour effectuer le même travail.

Il est indécent de demander aux contribuables surtaxés de Montréal de payer encore plus de taxes pour compenser une gestion aussi inefficace.

Alain Dubuc, La Presse

Collaboration spéciale

En trois jours, j'ai été témoin de trois incidents provoqués par les trous et les craques dans les rues et les trottoirs de Montréal. Pas des drames. Des petites histoires ordinaires, mais qui ne se seraient pas produites il y a une dizaine d'années.

Je ne veux pas faire de grandes analyses là-dessus, nommer des coupables, réfléchir aux causes du problème, ou me lancer dans de longues considérations sur le contexte budgétaire. Non. Seulement réfléchir un peu à cette transformation de la réalité urbaine qui rend la vie dans nos villes un petit peu plus compliquée, un petit peu plus dangereuse.

Le premier incident s'est produit il y a deux semaines, en début de soirée. Ma fille jouait dans la rue avec une petite amie en visite avec ses parents. La copine s'est pris le pied dans un nid-de-poule, un trou de trois ou quatre centimètres, d'une vingtaine de centimètres de diamètre, et elle s'est ouvert le genou. Son papa, au lieu de venir au restaurant comme prévu, a passé la soirée à Sainte-Justine, le temps qu'on gèle le genou, qu'on nettoie la plaie et qu'on la referme.

Le lendemain, toujours sur notre bout de rue, une jeune femme qui passait le soir en vélo a fait une culbute quand sa roue avant s'est prise dans un autre trou. Une espèce de cuvette, imposante, un bon 12 centimètres de creux et 25 de large, que les automobilistes de la rue ont appris à éviter en zigzaguant, comme en Amérique latine.

Je ne dis pas où j'habite, pour ne pas accabler inutilement l'administration de l'arrondissement, car je sais que c'est partout pareil. Mais depuis, quelqu'un a placé un cône orange dans le fond de cette cuvette. Personne ne sait s'il s'agit d'une intervention de la Ville ou l'initiative d'un citoyen tanné.

Troisième incident, un jour plus tard: nous roulions en auto en famille dans le centre-ville quand nous avons vu une vieille dame étendue sur le trottoir. Je me suis arrêté pour lui porter secours. La vieille dame, une touriste, n'était pas blessée. Mais elle n'était pas capable de se relever après avoir chuté. Elle s'était enfargée dans une grosse craque du trottoir qu'elle était incapable de voir.

J'ai dit que je ne ferais pas de grandes analyses. Mais la vérité, c'est que j'ai consacré des heures et des heures de réflexion aux trous et aux craques dans les rues. Parce que je fais du jogging. Mon circuit est carrément lunaire et il faut vraiment regarder par terre pour ne pas se planter. Et comme, en jogging, l'esprit vagabonde, j'ai beaucoup pensé à ces trous tout en courant.

Le printemps dernier, il s'est passé quelque chose. Un employé de la Ville a encerclé les crevasses et les nid-de-poules les plus significatifs avec une bombe de peinture blanche. Ce qui était intriguant, c'est que plein de trous, pourtant pas mal plus costauds, avaient été oubliés par le graphitiste municipal. Je cherchais la logique: pourquoi avoir encerclé ce trou-ci et pas celui-là? Je n'ai jamais réussi à trouver le pattern.

À mesure que les semaines passaient, les trous n'étaient toujours pas réparés, mais la peinture s'effaçait à vue d'oeil. Suspense: les gars de la voirie arriveraient-ils avant que la peinture disparaisse? Faudrait-il recommencer le complexe et mystérieux travail de sélection?

En fin de compte, le gros du travail a été fait. La plupart des trous encerclés ont été bouchés. Mais pas tous! Il en reste. Encore un mystère. Y a-t-il une norme qui m'échappe? Ou une règle syndicale? Ou un mécanisme neurologique: il y a tellement de trous que le cerveau humain finit par ne plus les voir?

J'ai dit que je ne voulais pas critiquer qui que ce soit. Je voudrais donc plutôt faire des suggestions constructives. D'abord, pour la Ville. Il faudrait penser à une nouvelle signalisation pour indiquer le degré de difficulté des rues, leur niveau de dangerosité, un peu comme pour les pentes de ski: du vert pour les rues familiales sécuritaires, du bleu pour les rues comportant un niveau de dangerosité intermédiaire et du noir pour les expertes. De plus, on pourrait voir différents types de signalisation, comme un double losange pour indiquer qu'il ne faut pas emprunter la rue en vélo le soir.

Ensuite, une initiative citoyenne. Soyons à la mode. Les Montréalais devraient toujours garder un peu d'asphalte pour boucher eux-mêmes les nids-de-poule devant chez eux. Il y a bien sûr des risques. Qu'un zélé, à la Ville, flairant la mine d'or, force les citoyens à obtenir des permis d'asphaltage. Ou que les cols bleus n'apprécient pas et réagissent avec leur légendaire virilité.


29 juillet, 2007

La fiscalité paralysante

L’Institut Fraser publie un indice de performance fiscale des gouvernements fédéral et provinciaux. Cet indice contient trois composantes : (1) les dépenses gouvernementales, (2) les taux de taxation et les revenus qui en découlent, et (3) la dette et les déficits. Chaque composante contient plusieurs variables. Il y en a 29 en tout.

L’indice a pour objectif de démontrer l’attrait relatif des provinces du point de vue de sa gestion fiscal. Toutes autres choses étant égales, un investisseur privé préfèrera investir dans une province montrant un indice élevé. Le Québec avec un indice de 32 est l’avant dernier de sa classe. Il n’est donc pas surprenant que les investissements privés au Québec traînent de la patte. En 2006, le Québec n’a reçu que 15,6% des investissements privés canadiens ce qui est bien en-deçà de son poids démographique ou économique.



27 juillet, 2007

Syndicats et monopoles d’état

Il faut repenser les lois du travail en particulier dans les services publics. Le rôle d’un syndicat représentant les employés d’un monopole d’état ne peut pas être le même que celui d’un syndicat représentant les employés d’une entreprise privée. Dans l’état actuel des choses la population et les employés récoltent le pire des deux mondes : l’un comme l’autre sont les otages de deux pouvoirs politiques en perpétuel affrontement. Faut-il se surprendre si les fonctionnaires sont démotivés et la population est cynique?


Sont-ils vraiment là pour nous?
Le Journal de Montréal, p. 24 / Nathalie Elgrably, 19 juillet 2007

Il est difficile de ne pas réagir à la campagne publicitaire financée par le Syndicat canadien de la fonction publique, et destinée à faire remonter les employés municipaux dans l’estime des contribuables. On peut évidemment comprendre leur désir de vouloir effacer de la mémoire collective le fait que 10 cols bleus aient mis 90 heures pour boucher neuf nids-de-poule!

Leur slogan «Vos employés municipaux sont là pour vous. Le privé est là pour qui?» se voulait brillant et provocateur. Or, il ne fait que révéler les angoisses des travailleurs municipaux qui craignent vraisemblablement que l’ouverture au secteur privé ne mette en évidence la bureaucratie et l’inefficacité dans lesquelles ils pataugent depuis des décennies et qui coûtent une fortune aux contribuables.

Il m’a été facile d’obtenir les services d’un serrurier, d’un ramoneur et d’un réparateur de chauffe-eau en moins de 48 heures. Mais cela fait bientôt 3 mois que j’attends patiemment que les employés municipaux taillent un arbre qui est sur mon terrain et qui menace sérieusement de tomber.

Peut-être attendent-ils que se produise un malheur, ce qui permettrait à des fonctionnaires de réclamer une commission d’enquête interminable et qui justifierait les salaires généreux offerts à quelques privilégiés du système.
Monopole public

Les employés municipaux prétendent être là pour moi, mais j’ai plutôt l’impression qu’ils se fichent de moi! Quand une entreprise privée agit avec peu de diligence, on peut rapidement solliciter les services d’une entreprise rivale. On dispose même de recours légaux lorsque nécessaire. Quand des entreprises privées, comme Enron ou Norbourg, se rendent coupables de fraudes monstrueuses, notre système légal permet de laisser croupir en prison les responsables. Que pouvons-nous faire lorsqu’un monopole public ne répond pas à nos attentes? Rien! Qui est responsable des décès survenus lors de l’effondrement du Pont de la Concorde? Personne!

Qualité et profit

Selon le SCFP, les entreprises privées sont incapables d’offrir un service de qualité, car seul le profit les motive. Or, le profit est à l’entrepreneur ce que le salaire est au travailleur. Que l’on soit patron ou employé, nous attendons une récompense pour nos efforts. Pourquoi donc un entrepreneur qui prend des risques et travaille sans compter ses heures ne devrait-il pas être récompensé? Sans salaire, peu de travailleurs se présenteraient à leur emploi tous les matins. Sans l’attrait qu’exerce le profit, rien de ce qui est indispensable à notre quotidien n’existerait.

Qualité et profit ne sont pas des concepts mutuellement exclusifs, bien au contraire. C’est justement la perspective de profits qui motive une entreprise à déployer les efforts nécessaires pour développer de bons produits et satisfaire ses clients. Si elle propose un bien ou un service de piètre qualité, les consommateurs la bouderont et ses jours seront comptés. Pour elle, «le client est roi». Pour un fonctionnaire, «le contribuable est…»?

Comme cela arrive souvent, des lecteurs m’écriront pour affirmer que je suis à la solde de multinationales ou de richissimes hommes d’affaires. Si je défends l’initiative privée, ce n’est pas parce que je lui dois ma paie, mais bien parce que je lui dois ma vie! Ce sont les technologies médicales développées par des entreprises privées, et non par des fonctionnaires ultra syndiqués, qui m’ont sauvé la vie il y a quelques semaines. Qu’importe que les fournisseurs d’équipement médical réalisent des profits importants! Le résultat de leur action est plus important que la raison qui l’a inspirée.

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
Nathalie Elgrably est économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

26 juillet, 2007

Les gouvernements favorisent les monopoles

Ce vidéo de « Free domain radio » explique pourquoi un monopole ne peut exister dans un marché véritablement libre. Ce sont les gouvernements qui créent les conditions propices à la naissance des monopoles. Par exemple, les tarifs à l’importation, les subventions aux exportations, les monopoles syndicaux, l’imposition de prix minimum, etc. encouragent et facilitent le travail des grandes entreprises qui ambitionnent de contrôler le marché.

24 min

25 juillet, 2007

Beaucoup de mots, peu d’actions!

Tous les politiciens parlent abondamment de « changement ». Malheureusement, peu d’entre eux passent de la parole à l’action. Le Québec a besoin d’électrochocs pour se sortir de sa paralysie : réduction de la taille de l’état, élimination des règlements inutiles, mise à jour des lois du travail, privatisation des services gouvernementaux, etc. Les occasions ne manquent pas, c’est plutôt le courage politique qui se fait rare.

Vincent Marissal, Cyberpresse

Le mot «changement» est à la mode dans le vocabulaire politique au Québec, ces temps-ci.

Les politiciens en parlent, à défaut de faire plus pour le moment, et les électeurs en souhaitent, à en juger par leur comportement aux urnes le 26 mars.

Pauline Marois insiste énormément sur l'urgence du changement, dans son parti, d'abord, mais aussi dans l'attitude de la population face à l'État providence. La nouvelle chef du PQ veut revoir le modèle québécois, brasser les structures et les habitudes. On n'en sait pas plus pour l'instant sur la nature et la manière de ces changements, mais l'intention est manifeste.

Mario Dumont, lui, a promis du changement, avec pour premier résultat de forcer les deux autres partis à changer.

Quant à Jean Charest, il a beaucoup parlé de changement depuis qu'il est arrivé à Québec, en 1998. Les résultats, toutefois, se font toujours attendre.

Sur la scène fédérale, Stephen Harper a bâti son programme électoral sur des promesses de changement, notamment dans les moeurs politiques.

En France, Nicolas Sarkozy presse les Français, qui viennent de lui donner une double majorité, de s'engager dans de profonds changements pour sortir le pays de sa morosité. Le président Sarkozy se heurte déjà à une résistance qui promet de belles batailles. Il n'est pas seul: c'est le sort qui attend pratiquement tous les chefs politiques qui rêvent de petites révolutions.

Il est plus facile, en effet, de parler de changement que d'en faire. Tout le monde est en faveur du changement, à condition qu'il ne change rien à ses habitudes, à ses privilèges, à son confort, à ses acquis, à ses droits.

Sans tomber dans le discours défaitiste et un brin méprisant de l'immobilisme (une thèse qui sous-entend que l'on ne fait rien qui vaille au Québec, que l'on devrait balancer le modèle québécois au panier), disons que l'on part de loin ici, quand il est question de mettre des changements en branle.

Si on veut vraiment changer quelque chose au Québec, il faudra commencer par les mentalités, parce que c'est d'abord là que ça bloque. À force de rectitude politique, on n'est plus capable d'appeler un chat un chat. À force de rechercher des consensus, on en est venu à confondre consultations et droit de veto. À force de vouloir faire des changements sans déplaire à personne, on garde, en même temps, un pied sur l'accélérateur et l'autre sur le frein.

Un exemple parmi tant d'autres, anecdotique, certes, mais qui en dit long sur la résistance institutionnelle et culturelle au changement ici. Désireux de durcir le ton contre les conducteurs délinquants et de rendre nos routes plus sûres, le gouvernement Charest a mis sur pied une «Table de concertation sur la sécurité routière», composée de 41 organismes qui débattent depuis plus d'un an. Vous avez bien lu: 41 organismes! Plus d'un an de discussions! Pas étonnant que l'on n'arrive pas à trouver les solutions simples qui s'imposent pourtant d'elles-mêmes.

Tout ça pour serrer la vis aux morveux à calottes à l'envers qui canalisent leurs excès de testostérone sur l'accélérateur de leur Honda Civic modifiée. Tout ça pour s'assurer que les ivrognes qui ont déjà perdu trois fois leur permis de conduire ne reprennent pas leur auto. Tout ça pour installer des radars photo sur les routes. Au fait, ça doit bien faire une décennie que l'on discute de ce sujet passionnant des radars photo...

Deux autres exemples de changements freinés depuis des années, de statu quo en évolution, si vous voulez: le groupe de travail du gouvernement Charest sur le système de santé publique (le comité Castonguay) et, dans une moindre mesure, la consultation promise par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, pour «encadrer les frais afférents» dans les universités.

Un autre groupe de travail sur la santé? Dans le contexte de gouvernement minoritaire, en plus? De toute évidence, on cherche plus à gagner du temps qu'à trouver des solutions. De toute façon, ces solutions sont connues, mais elles font mal, elles ne sont pas bonnes à dire. Alors, hop! un autre comité, ça fera toujours 10 ou 12 mois de gagnés.

Quant aux frais afférents, a-t-on vraiment besoin d'une consultation sur la chose?

Le gouvernement Charest a pourtant pris la bonne décision en dégelant les droits de scolarité mais, de peur de trop bousculer, le voilà qui ouvre une interminable discussion sur les frais afférents.

Mais soyons juste envers ce gouvernement: on sent poindre depuis quelques mois (depuis que l'ADQ assiège le gouvernement minoritaire, pour être plus exact) un certains changement, sinon dans l'action, au moins dans le ton.

Le ministre de la Santé Philippe Couillard, par exemple, qui blâme directement les directions d'hôpital pour l'engorgement des urgences. Ou sa consoeur à l'Éducation, qui déplore le «trop grand nombre d'écoles de pensée» dans le milieu de l'enseignement.

Nos dirigeants sont d'ordinaire tellement polis, tellement retenus dans leurs propos, ils ont tellement peur de déplaire que le moindre commentaire franc et direct surprend. Choque, aussi, et crée la controverse. Voilà le principal noeud du problème: la peur des mots, la crainte phobique de provoquer une réaction.

Que les ministres Couillard et Courchesne aient raison ou pas, là n'est pas la question. Mais que leurs commentaires aient soulevé un tel tollé, une telle résistance dans les milieux concernés, démontre à quel point il est difficile de secouer les grosses machines au Québec.

À première vue, il est difficile d'imaginer que Pauline Marois, qui est un pur produit du modèle qu'elle dit vouloir maintenant changer, arrivera vraiment à provoquer sa petite révolution. Une chose est sûre, par contre: elle connaît ce modèle sous toutes ses coutures. Elle est donc bien placée pour savoir ce qui cloche.Pour joindre notre chroniqueur: vincent.marissal@lapresse.ca

24 juillet, 2007

Le solde migratoire interprovinciale

L’économie des provinces de l’Ouest tourne à plein régime grâce au « boom » pétrolier. Au contraire, l’économie du Québec, plombées par un dollar fort et le transfert de nombreuses activités manufacturières en Chine et aux Indes, tournent au ralentie. Cette situation encourage les éléments les plus dynamiques du Québec à migrer vers l’Ouest. De 1997 à 2006 le Québec a connu un solde migratoire négatif de 87 204. Au cours de cette même période, l’Alberta gagnait 303 216 personnes en provenance des autres provinces canadiennes.
L’économie léthargique du Québec est une plus grande menace à la pérennité des programmes sociaux du Québec que le vieillissement de la population. Pourtant, on parle peu du premier et amplement du deuxième.

23 juillet, 2007

Programme d’aide aux entrepreneurs noirs!

Si on pouvait mettre fin à tous les programmes bidon à saveur électoralistes on économiserait des centaines de millions. Le gouvernement du Québec finance plus de 5 000 organismes qui coûtent plus de 600 millions annuellement. Si on ajoute les coûts de la bureaucratie nécessaire pour gérer ces programmes, on atteint facilement le milliard.

Le PDG masqué, Lesaffaires.com

Qu'est-ce qu'un Noir?

Je reviens de vacances et, après une revue de presse rapide, je m'aperçois que je n'étais pas le seul à être en vacances. Il semble bien que de nombreux journalistes l'aient été aussi... Sinon comment expliquer qu'ils soient passés à côté du fonds de 3 millions annoncé par le ministre Bachand pour venir en aide aux entrepreneur noirs?

Je me suis imaginé dans la peau du fonctionnaire qui doit établir les critères associés à ce programme. Puis, j'ai fait le même exercice mais du côté de l'entrepreneur qui, lui, cherche comment profiter du programme. Comme il existe de moins en moins de programme d'aide, les entrepreneurs doivent se montrer de plus en plus ingénieux...

Donc, c'est quoi "être Noir"? Est-ce une question de couleur de peau? Dans ce cas, quel est l'outil qui permet d'évaluer si la peau de l'entrepreneur est assez noire? Est-ce plutôt une question d'origine ethnique? Dans ce cas, devons-nous utiliser l'approche musulmane, où les traits identitaires sont transmis par le père, OU l'approche juive, où ceux-ci sont transmis par la mère? Peut-on être Noir d'adoption? Si j'ai été adopté par des parents noirs, suis-je éligible?

Franchement, que ne ferait-on pas pour gagner des votes! Cessons d'être naïfs, ce programme a été taillé sur mesure pour gagner le vote de la communauté haïtienne de Montréal. C'est tout de même drôle qu'aucun média n'ait fait l'analogie entre ces 3 millions de dollars et les 10 millions accordés, puis "dés-accordés" aux écoles juives.

Posté le 16 juillet 2007 à 21:41 PM

19 juillet, 2007

Synonyme d’immobilisme : Paralysie, consensus, électoralisme, étatisme, etc.

L’immobilisme relatif du Québec est la conséquence directe de politiciens médiocres guidés par les sondages. Les groupes de pressions profitent de leur manque de leadership pour occuper l’espace politique et dicter leur agenda. La bureaucratie gouvernementale, toute puissante et sympathique aux groupes de pression, leur facilite la tâche en paralysant les dossiers.

Verrons-nous un jour un premier ministre québécois du calibre de Margaret Thatcher (U.K.) ou de Mary Robinson (Ireland) pour remettre le Québec sur les rails du succès?


Le Québec atteint de paralysie
Michel Vastel, L’actualité.com, 13 juillet 2007

Gilbert Rozon a lancé le débat. Normand Legault et Alain Simard l'ont poussé un peu plus loin. Ce matin, c'est Luck Merville qui se plaint au nom de la communauté haïtienne.

Et l'affirmation la plus surprenante vient du ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand: « Jean Drapeau n'aurait pas été capable d'accueillir Expo 67 dans le Québec d'aujourd'hui. » Venant d'un ministre du gouvernement, ancien cadre du Fonds de solidarité de la FTQ, c'est un peu étonnant.

Mais il connaît ça la paralysie, le ministre Bachand! Il en décrit très bien les symptômes: « dans une démocratie, quelqu'un qui est contre une idée doit aussi parfois se rallier à la majorité. C'est un dosage qu'on n'a pas vraiment trouvé au Québec où le consensus est parfois impossible... » Eh bien justement, si le consensus est impossible, il appartient au gouvernement de décider de ce qui est bon pour la majorité.

Traduisez cela en termes simples: s'il est dans l'intérêt de la majorité de déménager le Casino dans le Vieux Port, ou d'accueillir un nouveau spectacle du Cirque du Soleil, mais que quelques groupes s'agitent devant des caméras de télévision, les pouvoirs publics doivent les ignorer et aller de l'avant. Cela va brailler un peu mais pas longtemps.

Or Raymond Bachand est ministre. Combien de fois lui-même, ou son patron le premier ministre Jean Charest, ont-ils cédé devant la clameur de l'opinion publique.

Il est dommage que ce débat se fasse à propos des Festivals, une activité économique facile à ridiculiser, parce que ludique. Mais combien de projets encore plus importants - Le Suroît, Rabasca, ou une ou deux centrales nucléaires à moins qu'il ne s'agisse d'un autre grand barrage - ont été reportés ou annulés pour calmer la bruyante minorité.

Et que l'on ne se méprenne pas: ces professionnels de l'opposition peuvent être de bons bourgeois du Plateau Mont-Royal - comme ces artistes qui dirigent les mouvements de protestation contre de grands projets énergétiques du Nord -, mais ils peuvent aussi être des autochtones. Il n'y a aucune raison pour que l'opposition de quelques dizaines d'autochtones soit prise davantage au sérieux que celle de quelques centaines de blancs.

Oui, laissons faire les « droits ancestraux » : après 400 ans en Amérique, les Canadiens d'origine européenne - ce qui inclut en premier lieu les Québécois venus de France - ont eux aussi acquis des droits ancestraux. Et ils ont le droit d'exiger qu'on les respecte et qu'on les satisfasse...

18 juillet, 2007

Les investisseurs boudent le Québec

Le Québec se maintient dans le peloton de queue des provinces canadiennes en ce qui concerne les investissements privés dans l’économie Québécoise. Ils sont 35% plus bas que la moyenne canadienne (5 000$ vs 7 700$). Pourquoi? Simplement parce que les investisseurs privés vont là où ils se sentent bienvenue.

René vézina, Lesaffaire.com

Un (moyen) gros projet est mieux que rien du tout

Les gouvernements viennent de donner leur accord au projet de terminal méthanier de Gros-Cacouna et on ne peut que s'en réjouir. Mais pour de vrais gros chiffres, il faut regarder vers l'Alberta.

Le jour même où on apprenait que le projet de port méthanier parrainé par Petro Canada et Trans Canada pourra aller de l'avant (coût estimé : 700 M $), un consortium donnait le coup d'envoi à un gigantesque aménagement dans les sables bitumineux du nord de l'Alberta. La première phase devrait coûter au bas mot 14 milliards $, c'est-à-dire 20 fois plus qu'à Gros-Cacouna. Curieusement, c'est aussi Petro Canada qui domine ledit consortium.

Ça remet les choses en perspective... Et dire qu'ici, il a fallu beaucoup de temps pour en arriver à une décision. Au moins, c'est déjà ça de pris. Mais tout n'est pas réglé pour autant : on devra maintenant faire approuver le tracé du gazoduc qui reliera le port aux grands réseaux ; plus compliqué encore, les promoteurs devront sécuriser l'approvisionnement en gaz naturel, qui devrait théoriquement arriver de Russie. Mais les Russes sont plutôt imprévisibles ces temps-ci. Au moins, l'élan est donné.

Mais ce que j'aimerais que des nouvelles du genre, impliquant des investissements privés, soient plus fréquentes au Québec... À côté des réaménagements d'autoroutes, les constructions de super hôpitaux et autres chantiers publics, les projets privés demeurent encore trop rares au Québec. Il va bien falloir se demander pourquoi.

Posté le 30 juin 2007 à 11:02 AM

17 juillet, 2007

Religion ne rime pas avec esprit critique

Depuis que l’écologie a été élevée (ou rabaissée selon le point de vue) au niveau de religion les politiciens, les artistes et les médias n’hésitent pas à s’en servir pour mousser leur popularité. Les Québécois, en manque de spiritualité depuis la révolution tranquille, sont nombreux à adhérer aveuglément aux dogmes de la religion de l’écologie.

Hypocrisie ou bêtise
Le Journal de Montréal, p. 24 / Nathalie Elgrably, 12 juillet 2007

Les huit concerts du Live Earth organisés par Al Gore ont réuni plus de 100 artistes et auraient été vus par le tiers de la planète. Ce festival de la bonne conscience écologique avait pour objectif avoué de conscientiser les gens au réchauffement planétaire et à ses effets.

Conscientiser les gens? Pourtant, il ne s’écoule pas une seule journée sans que les médias endoctrinés ne traitent de la question climatique et ne nous rabâchent les consignes «écologiques» qu’un citoyen solidaire devrait respecter pour éviter une apocalypse certaine! S’il existe un enjeu dont la terre entière est au courant, c’est bien celui du réchauffement. À quoi ce concert rock peut-il donc bien servir, si ce n’est à mettre Al Gore en valeur en vue des prochaines présidentielles américaines et à amasser des fonds pour financer l’organisme qu’il préside, l’Alliance for Climate Protection?

Avec des amis comme ça…

Par ailleurs, organiser un concert planétaire pour sauver l’environnement est aussi aberrant que d’organiser le festival du fast-food pour promouvoir une saine alimentation. Difficile d’imaginer la quantité d’énergie que cet événement a exigée. À lui seul, l’éclairage de la scène britannique a consommé plus d’électricité qu’il n’en faut pour alimenter 10 résidences privées. Et si on tient compte de tous les déchets produits par cet événement et de tout le carburant qui a servi aux avions, aux autobus et aux automobiles empruntés par les artistes et les spectateurs, le bilan environnemental de Live Earth devrait faire rougir de honte les écolos.

Al Gore a donc eu l’idée géniale de brûler des quantités astronomiques de carburant pour transmettre son message de conservation de l’énergie! Avec des amis comme ça, la planète n’a pas besoin d’ennemis!

Quant aux artistes qui ont brûlé les planches, il est incontestable qu’ils excellent dans leur domaine. Mais pourquoi devrions-nous écouter leurs opinions sur une question scientifique aussi sérieuse que le réchauffement climatique? Non seulement ne sont-ils pas climatologues, mais certains d’entre eux sont parmi les individus les plus pollueurs de la planète. Ne savent-ils pas qu’un jet privé brûle en une heure autant de carburant qu’une voiture familiale n’en consomme en un an? Quant à Al Gore, sa résidence consomme en un mois deux fois plus d’électricité qu’il n’en faut à une famille américaine moyenne pendant un an.

Faites ce que je vous dis, mais ne faites pas ce que je fais…

Il faut également se demander si les groupes écologiques prennent eux-mêmes la «menace» environnementale au sérieux. Après tout, certains s’opposent au développement de l’énergie nucléaire bien qu’elle soit propre. En revanche, ils partagent l’idée d’Al Gore de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2050. Ils préfèrent donc des mesures qui nous ramèneraient à l’époque médiévale plutôt que d’envisager de nouvelles technologies!

Des effets dans 50 ou 100 ans

Le réchauffement planétaire est peut-être réel, mais cela ne signifie pas qu’il faille en faire une priorité absolue. Les mesures préconisées par les écolos sont extrêmement coûteuses et n’auront que des effets minimes dans 50 ou 100 ans.
Entre temps, nous négligeons les gens qui vivent dans la misère extrême. Plutôt que de tenir un concert inutile, nous aurions pu mettre en place des mesures simples et bon marché qui permettraient de réduire la malaria et la propagation du VIH dans les pays en développement. Or, nous négligeons le présent pour nous intéresser aux conséquences du réchauffement alors qu’elles sont contestées et contestables. Mais où est donc notre esprit critique?

* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
Nathalie Elgrably est économiste à l'Institut économique de Montréal et auteure du livre La face cachée des politiques publiques.

16 juillet, 2007

David et Goliath, version québécoise.

Les sondages démontrent que la majorité des Québécois sont convaincus qu’ils seront mieux servis par un monopole d’état que par l’entreprise privée. Ce préjugé favorable envers l’état providence ne semble pas s’amenuiser malgré les nombreux cas d’abus. Pourtant, un régime compétitif régit par les lois du libre marché est la meilleure façon de se prémunir contre les abus.

Fraudé par Jack, coincé à la SAAQ
15 juillet 2007 - 08h33
La Presse
Stéphanie Grammond


Stéphane Goyer a été victime d’un fraudeur en série. Mais ce qui le chavire le plus, c’est que la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) le pénalise à cause de sa mésaventure.

Au printemps dernier, M. Goyer voit une Subaru Forester 98 à vendre dans une annonce sur internet. Au téléphone, Jack le vendeur lui donne rendez-vous à son domicile, au 7162 chemin Côte St-Luc.

Vers l’heure du souper, le jeudi 31 mai, M. Goyer sonne à la porte du quadruplex. La femme de Jack le fait entrer. Jack est en train de souper. Les enfants jouent en arrière. M. Goyer est en confiance.

Jack lui montre la Subaru vert forêt. Il lui explique qu’il vivait en Israël depuis deux ans, et que la voiture était remisée, d’où son faible kilométrage (87 000 km.). Tout cela est faux.M. Goyer veut essayer le véhicule. Mais comme la voiture est remisée, Jack préfère consulter son assureur.

M. Goyer lui confie un dépôt de 200$ et lui tend son permis de conduire afin qu’il note les renseignements nécessaires.

Mais à la place, Jack utilise tous ces renseignements pour remplir une procuration autorisant l’achat du véhicule par M. Goyer. Il rédige aussi un contrat de vente.

Puis il se présente à la SAAQ et procède à la transaction… à l’insu de M. Goyer.

Le prix théorique de la transaction est établi à 6900$. La SAAQ impose donc des taxes de 482$ que Jack paie par chèque.

Le lundi suivant, Jack révèle à M. Goyer qu’il a transféré le véhicule à son nom. «Je pense qu’il voulait m’imposer l’achat», dit M. Goyer. Réalisant qu’il est victime de fraude, M. Goyer alerte la SAAQ et la police de Montréal. Il envoie aussi une mise en demeure à Jack.

Le 6 juin, Jack retourne à la SAAQ et rachète le véhicule au nom de la compagnie à numéros pour laquelle il agit. Il demande à son institution financière de bloquer son chèque pour le paiement des taxes.

Depuis, le véhicule a été revendu à une autre personne, a indiqué à La Presse le directeur des opérations centralisées à la SAAQ, Alain Plante. D’ailleurs, une vingtaine de véhicules sont présentement inscrits au nom de huit compagnies reliées à Jack, selon François Jarr, de la Gendarmerie Royale du Canada.

La facture de la SAAQ

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Comme les taxes sur la transaction sont à la charge de l’acheteur, la SAAQ impose maintenant à M. Goyer la facture de 482$ impayée. Il a beau se débattre, on lui répond qu’il n’a qu’à poursuivre Jack.

Or, ce n’est pas de cette façon que M. Goyer récupérera son argent. Azizollah Motahedeh, alias Jack Motada, est un fraudeur en série, qui s’en tire toujours sans payer, comme nous l’écrivions le 20 mai dernier, dans un dossier sur les odomètres modifiés, publié dans le cahier À vos affaires.

Depuis 30 ans, des dizaines d’automobilistes floués l’ont traîné en cour. Même s’il est reconnu coupable, Jack refuse toujours de payer. Un huissier va saisir des biens à son quadruplex.

Mais à chaque fois, sa femme obtient la levée de la saisie en déclarant que l’immeuble et les biens lui appartiennent à elle, qu’elle ne vit plus avec Jack, et qu’il vient seulement pour visiter les enfants. Au bout du compte, les consommateurs ne sont jamais dédommagés.

Victime d’un tel individu, M. Goyer n’en revient pas que la SAAQ continue de lui imposer une facture sur une transaction frauduleuse. «Je crois que c’est leur responsabilité de protéger le public contre ces fraudeurs. Le fait de ne pas vouloir annuler cette dette me chavire», dit-il.

Pour sa part, le président de l’Association pour la protection des automobilistes n’est pas surpris du tout: «La SAAQ est hermétique face à ce genre de plaintes», commente George Iny. «C’est le fruit de leur laisser-aller qui passe sur le dos des particuliers», s’indigne-t-il.

Pour la SAAQ, la transaction a été faite selon les règles de l’art. Tous les documents y étaient, avec les renseignements et les signatures nécessaires. Mais si la signature de M. Goyer a été faussée? «Je ne suis pas un spécialiste en calligraphie, mais il semble que les signatures sont quelque peu différentes de celle de M. Goyer», dit effectivement M. Plante.

Mais cela n’y change rien. La SAAQ estime que ce n’est pas à elle de faire enquête et d’établir qu’il y a eu fraude, mais plutôt aux corps policiers. La société acceptera d’effacer la facture de Goyer, seulement lorsqu’elle obtiendra un rapport d’enquête qui prouvera que M. Goyer a réellement été victime de fraude.

Or, pour une simple question d’usurpation d’identité, il se pourrait fort bien que la police ne fasse jamais de rapport.

Bref, c’est l’impasse. M. Goyer doit régulariser son dossier rapidement. Il déménage à la fin de juillet et il ne peut pas faire immatriculer sa remorque. Et s’il fait remiser son véhicule, comme il en a l’intention, la portion inutilisée sur l’immatriculation ne lui sera pas remise.

15 juillet, 2007

Marché vs démocratie

André Dorais

Dans un régime démocratique l’électorat est appelé à voter pour un parti, un individu ou des projets en particulier. Aussi nombreux qu’ils puissent être, ils ne constituent pas un gage de satisfaction. Le processus démocratique n’est pas conçu pour répondre aux besoins de chacun. Voter constitue bel et bien l’expression d’une volonté individuelle, mais ne traduit pas une raison précise. Il existe pratiquement autant de raison de voter qu’il y a d’électeurs.

Son mode de financement est tout aussi inapproprié. En effet, puisque les consommateurs des services gouvernementaux ne sont pas nécessairement ceux qui les payent, l’indifférence, l’abus et la négligence ont la voie grande ouverte. À l’inverse, ceux qui les payent se retrouvent avec moins de ressource pour créer de la richesse. Il s’ensuit que la capacité à satisfaire les besoins est affectée deux fois plutôt qu’une. Il y a également un prix moral à payer pour cette façon de procéder et ce pourrait être la solidarité sur laquelle la démocratie prétend être fondée.

Si en démocratie un vote est sujet à plusieurs interprétations, au contraire, dans un marché libre le choix exercé par un consommateur est sans équivoque. Le marché répond aux besoins particuliers des gens sur une base volontaire. Un individu achète sa nourriture en échange d’une somme d’argent, un autre offre ses services en échange d’un salaire, etc. Le gain est mutuel, car aucun des partis d’une transaction n’oblige l’autre à en arriver à une entente.

Le choix de refuser une offre est d’autant plus grand qu’il y a concurrence entre les agents économiques. Celle-ci s’établit sur les prix et les salaires d’une part et d’autre part, sur la qualité et la quantité des biens et des services. Le salaire seul d’un individu est insuffisant pour conclure à sa richesse ou à sa pauvreté relative. On doit toujours comparer un salaire au nombre et à la qualité des biens économiques qu’il peut en retirer et à la valeur qu’il leur attribue. Puisque cette évaluation varie selon chaque individu, il est malavisé pour un gouvernement de décréter un salaire minimum, ou encore des prix planchers et plafonds.

Dicter aux gens un «juste» prix (salaire, taux d’intérêt) est non seulement prétentieux et infantilisant, mais a des conséquences sur la production et la distribution de richesse. Plus le salaire minimum est élevé, plus il tend à créer du chômage, qui, à son tour, tend à hausser les prix des biens économiques. De manière générale, plus on décrète de prix minimums, moins les consommateurs peuvent en tirer des économies. En ce qui a trait aux producteurs affectés, ils chercheront à produire autre chose pour ne pas se retrouver avec des surplus. À l’inverse, plus on met en place des prix maximums, plus on crée de pénuries.

La présomption d’établir un «seuil raisonnable» sur les prix s’étend aux revenus octroyés par l’État. À titre d’exemple, on peut mentionner les prestations d’aide sociale et d’emploi, les allocations familiales, les subventions, etc. À la différence des seuils fondés sur des prix, ceux établis sur des revenus exigent une redistribution des richesses via les pouvoirs fiscaux. Ici encore, on présume être en mesure d’utiliser ces pouvoirs avec discernement. Or, l’État n’a de cesse de les utiliser pour empiéter des champs toujours plus vastes de l’activité économique : garderie, alcool, casinos, transport public, électricité, éducation, assurance médicaments, santé, emploi, automobile, etc.

Des mesures sont établies, amendées, abrogées et renouvelées dans un processus qui ne cesse de s’alourdir. Comment pourrait-il en être autrement? L’idée de justice, ou de solidarité, sur laquelle l’État moderne se fonde est impossible à déterminer. Elle relève davantage des diktats de quelques-uns que des partis concernés. Il est temps de la réviser, ou plutôt de la redécouvrir.

Tant et aussi longtemps que les agents économiques ne sont pas limités autrement que par le respect de l’individu et ce qui lui appartient pour en arriver à une entente, les prix, de même que le mécanisme des profits et pertes, guident l’investissement, la production et la distribution de richesse au bénéfice de tous. L’investisseur et le producteur cherchent un profit en comblant les besoins des consommateurs; les intérêts des uns et des autres sont indissociables. Cela est valide pour tous les secteurs d’activités. Le marché n’exclut personne.

La démocratie a tendance à évacuer l’idée de propriété pour la remplacer par celle, galvaudée, de bien commun, ou ses équivalents. En effet, que contrôle un individu d’une propriété dite publique? Il ne peut ni acheter sa part, ni la vendre. Il est taxé pour veiller à l'entretien d'une propriété dont il n'a aucun contrôle et qui, trop souvent, laisse à désirer non pas par manque de fonds, mais d’appartenance. Une propriété est individuelle ou ce ne l’est pas.

Elle est fondamentalement d’ordre éthique. Elle renvoie à l’homme, en tant qu’il est propriétaire de lui-même, et à ce qui lui appartient. Elle est à la base des «droits naturels» censés encadrer la démocratie. Malheureusement, comme toute politique, la démocratie la pervertit en la soumettant au vote populaire. Moins la propriété est respectée, moins la démocratie est représentative des choix intimes des électeurs.

Lorsqu’on doit consacrer son temps à défendre l’idée que personne ne devrait être en mesure de faire payer autrui pour ses propres choix, ne doit-on pas conclure à l’avilissement des mœurs? Ce n’est pas parce qu’une majorité démocratique décide de s’offrir un service avec l’argent d’autrui que cela rend le geste légitime. Être appelé à voter sur un projet est une chose, le faire payer, en totalité ou en partie, par ceux qui n’en veulent pas en est une autre.

Non seulement il n’y a rien d’édifiant à forcer les gens à aider les autres, mais cela ne saurait être qualifié de solidarité. Il ne s’agit pas non plus de générosité, car la générosité est la vertu du don et celui-ci n’est possible qu’avec le consentement du donneur. Est-ce de la compassion? Celle-ci est un sentiment d’amour pour la personne souffrante. Enfin, peut-on qualifier de justice l’exercice d’un pouvoir coercitif sur des gens qui n’ont rien de fait de mal?

En agissant de la sorte, on aide certaines gens à court terme, mais au détriment de tous à long terme. Il n’existe pas de seuil qui distingue le raisonnable du déraisonnable pour tout le monde. Ce seuil ne se mesure pas, car il est propre à chaque individu. Et parce qu’il en est ainsi, en établir un pour tout le monde ne peut conduire qu’à l’exclusion et à la pauvreté. Avec pareille justice, on ne doit pas se surprendre que sous le prétexte de les combattre la démocratie les aggrave.

Un salaire minimum élevé conduit au chômage qui conduit à une pauvreté d’autant plus grande qu’on augmente le nombre de semaine de prestation et le taux à partir duquel elle est établie. Au contraire, la réduction du salaire minimum et de l’aide sociale conduit plus de gens à travailler, augmente la production, réduit les prix et crée de la richesse pour tout le monde. Ce raisonnement est d’autant plus vrai lorsqu’on met bout à bout tous les revenus et services octroyés par l’État.

Certes la démocratie est préférable au régime qui n’hésite pas à tuer ceux qui le contrarient, mais est-elle préférable au marché? Non, car le marché est plus respectueux de la propriété, par conséquent des choix de chacun, que ne l’est la démocratie. Celle-ci est avant tout un régime politique et comme trop d’entre eux, elle tend à empiéter toujours un peu plus la propriété des gens. Pour cette raison, elle répond moins bien aux besoins que le marché.

12 juillet, 2007

La religion écologiste

Au Québec l’écologie est devenue une religion :

Les religions transmettent aussi des enseignements et des codes de lois religieuses, censés montrer le juste et l'injuste aux fidèles et donc les doter d'une morale, plus ou moins contraignante, mais censée à tout le moins orienter le croyant vers son bonheur. (Source : Wikipédia)

Ainsi, il n’est plus nécessaire de réfléchir il suffit de croire. Le dicton « Hors de l’église point de salut » de nos prêtres est devenu « Hors de l’écologie point de salut » des environnementalistes.


Rabaska: l'acharnement vert
Pierre Duhamel, L’actualité.com, 11 juillet 2007

On aime tous les environnementalistes, mais il arrive qu’ils m’énervent un peu. Leur attitude dans le dossier Rabaska, ce projet de port méthanier sur la Rive-sud de Québec, m’est insupportable.

Pendant des mois, ils ont pu exprimer leur opposition dans l’opinion publique et soumettre leur dossier au BAPE. Les commissaires, après avoir lu 699 mémoires et tenu 124 jours d’audience, ont donné leur feu vert au projet. Ils ont suffisamment été rassurés sur tous les risques associés à ce projet.

Les opposants ont perdu cette bataille et même celle de l’opinion publique parce qu’une nette majorité de la population de la région de Québec et de sa rive sud y est favorable. Renoncent-ils pour autant? Bien sûr que non. Ce projet serait une calamité et une abomination absolues et il faudrait l’empêcher par tous les moyens.

Quatre observations.

D’abord, pourquoi une entreprise comme Rabaska devrait-elle s’engager dans un processus complexe et exigeant comme celui imposé par le BAPE et l’Agence canadienne d’évaluation environnementale si ce processus ne sert à rien? Pour répondre aux exigences du processus en question, Rabaska a tout de même investi 40 millions de dollars.

Si les verts gagnent cette bataille après avoir perdu celles de l’argumentation scientifique et de l’opinion publique, imaginez le signal que cela envoie à tous ceux qui veulent investir au Québec.

Le Québec est-il prêt à prendre ce risque et à dire non à un projet de 840 millions $ qui créera des centaines d' emplois ? Déjà que la croissance des investissements privés au Québec au cours des dernières années (2003-2006) est plus de 40% inférieure à la moyenne canadienne, SANS l’Alberta.

Nos verts comparent déjà Rabaska au projet de centrale au gaz du Suroît qui avait été abandonné par Hydro-Québec. L'argument tombe à plat. Le BAPE avait émis de sérieuses réserves sur le projet de centrale au gaz, mais il vient expressément de donner sa bénédiction au projet Rabaska.

Dans les arguments avancés par les opposants, il y en a un que je trouve plus délirant que les autres. Le projet Rabaska, assurent-ils avec horreur, servirait à exporter du gaz naturel aux États-Unis. C’est le degré zéro de l’économie et même de l’environnement.

Oui, nous voulons exporter aux États-Unis. Le déficit commercial du Québec ne cesse de croître et atteignait 10 milliards $ en 2006. Il est temps de renverser la vapeur.

Et c’est une bonne chose au niveau de l’environnement car le gaz naturel est moins polluant que le mazout pour réchauffer les maisons de nos voisins américains et extraordinairement moins polluant que le charbon utilisé par leurs centrales électriques.

Vraiment, nous assistons à une pathétique mise en scène de nos environnementalistes qui se présentent comme des adversaires acharnés de tout développement économique.

11 juillet, 2007

La bureaucratite aigüe

L’immobilisme est directement proportionnel au nombre de politiciens et de fonctionnaires. Les uns interfèrent pour en retirer des avantages politiques, les autres s’imposent pour avoir l’impression d’être utiles. La solution requiert de réduire le plus possible leur nombre.

Michel Vastel, L’actualité.com

Voulez-vous nos bobettes avec ça?

Je vous en ai parlé le 12 juin (Toronto, la rapace). La Ville-Reine, déjà métropole économique et capitale du cinéma, veut devenir la Ville «Reine des Festivals»)

Certains d'entre vous, tout comme le maire de Montréal, Gérald Tremblay, et la présidente de la Chambre de commerce, Isabelle Hudon, trouvent cela bien normal, ils sont même flattés que Toronto veuille copier nos succès. Ce matin dans La Presse, le grand patron du Festival Juste pour rire s'est vidé le coeur. Il en a marre de se faire bousculer par les fonctionnaires qui n'aiment pas les grands Festivals. Tous les grands Festivals en ont marre de la façon dont ils sont traités, qu'il s'agisse de Gilbert Rozon, Normand Legault, Alain Simard, Guy Laliberté...

Voici comment Rozon réagit au manque de leadership et à l'absence navrante de vision des dirigeants de Montréal: « Quand le maire de Toronto a dit l’hiver dernier qu’il voulait devenir la grande ville des festivals au Canada d’ici 10 ans, le maire Tremblay a dit qu’il fallait collaborer ! Hey, il vient de te donner une claque en pleine face ! C’est Montréal, la ville des festivals. Est-ce qu’on va se laisser faire ?

« Pourquoi pensez-vous que le maire de Toronto veut ça ? Il a vu ce que ça rapporte à Montréal. Mais ici, c’est sans cesse le parcours du combattant. Mais je ne vais pas passer deux autres années avec l’eau sur le bord du nez. S’ils veulent un festival rapetissé, ils vont en avoir un. »

Moi je dis que l'attitude des Montréalais à l'égard des Grands Festivals qui marchent, font connaître la ville, rapportent des dizaines de millions de dollars, et distraient les citoyens, c'est qu'il y a un petit groupe de braillards et de grincheux qui n'aiment pas le succès. Tout cela est typique de l'attitude de tous les Québécois à l'égard du succès. Si ça rapporte de l'argent, ça doit pas être bon, il faut laisser cela aux Anglais.

Cela ne vous rappelle rien? c'était le discours des curés qui ont maintenu le Québec dans la Grande Noirceur pendant trop longtemps. Aujourd'hui, les curés ont été remplacés par les nouveaux clercs de la gogauche...

Quelle pitié!

Et voilà que la ville de London revient à la charge une fois de plus pour nous piquer l'hôpital des Shriners, véritable centre de recherche. Mais c'est pas un pays ça, c'est une foire d'empoigne. Les envieux de l'Ontario veulent tout ce qui marche au Québec. Ils n'ont pas encore demandé nos bobettes, mais cela viendra.

09 juillet, 2007

L’évasion fiscale est-elle morale ?

Selon une étude commandée par Revenu Québec le travail au noir a fait perdre plus de 2,5 milliards de dollars au fisc en 2002 : près de 2 milliards de dollars de pertes d'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés, plus de 500 millions de dollars de taxe de vente du Québec (TVQ) et environ 200 millions de dollars de pertes provenant des taxes sur les boissons alcooliques et les produits du tabac. Ces pertes découlent de la dissimulation de près de 10 milliards de dollars d’activités économiques représentant environ 4,0 % du PIB. Il faut ajouter à cette somme astronomique les montants perdus à cause de la fraude ou de l'évasion fiscale : les contribuables qui «oublient» de déclarer la vente de leurs actions ou qui transfèrent une partie de leurs revenus dans des paradis fiscaux, par exemple. L'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens, ATTAC-Québec, évalue à 10 milliards annuellement les sommes qui échappent légalement au fisc.

Au Québec l’évasion fiscale est la conséquence d’un taux de fiscalité quasi usuraire. Selon une étude de l’INRS, 71% des 18 à 34 ans ont déjà travaillé au noir, acheté des cigarettes de contrebande, omis de rapporter des achats fait à l’étranger ou ont trouvé une autre façon de réduire leur fardeau fiscal. En 1993, suite à une augmentation de 118% en cinq ans des taxes sur les cigarettes, 60 % des fumeurs de Montréal achetaient du tabac de contrebande (source : Cirano, L'Économie Souterraine au Québec).

Partout en Occident, les transactions non-déclarées augmentent : depuis le début des années 1990, elles ont augmenté d'au moins 56 % au Québec, selon les données de Bernard Fortin, et de 30 % dans les pays de l'OCDE, selon le FMI. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs : un haut taux de taxation, une faible probabilité de se faire prendre et une réglementation trop sévère du travail.

Un taux de fiscalité quasi usuraire.

Le phénomène de l’interventionnisme des gouvernements est relativement récent. C’est seulement depuis une cinquantaine d’année que les gouvernements canadien et québécois ont introduit des programmes universels tel que les régimes de pensions, l’assurance emploi, l’assurance maladie, etc. Depuis, les groupes sociaux, sous le couvert de la défense des pauvres, imposent aux Québécois la poursuite d’un idéal solidaire et égalitaire. La poursuite de cet idéal impose un régime fiscal digne d’une monarchie abusive. Près de la moitié des gains annuels des Québécois sont remis aux divers paliers de gouvernement.

Au cours de l’histoire, la plupart des grands économistes, Bastiat, Hayek, Friedman, etc. se sont opposés aux politiques populistes d’intervention préconisées par les gouvernements. Ces politiques s’opposent aux lois qui régissent le comportement humain et accomplissent invariablement le contraire de ce qu’elles préconisent. Elles nuisent au développement économique et déresponsabilisent les individus, les entreprises et les institutions. Elles divisent la société en favorisant certains groupes plus que d’autres : syndiqués vs non-syndiqués, publics vs privés, ruraux vs urbains, etc. L’interventionnisme est rempli de bonnes intentions, mais dans les faits il crée plus de problèmes qu’il n’en résout.

Les sociétés qui favorisent l’application de politiques basées sur les principes de « liberté économique » optimisent leur potentiel économique et social. La corrélation existant entre « liberté économique » et « création de richesse » appuie cette thèse. (Voir ici). En retour, la création de richesse améliore le niveau de vie de l’ensemble de la population : espérance de vie, santé, éducation, logement, etc. On peut affirmer que les pauvres dans une société riche bénéficient d’une qualité de vie souvent supérieure aux riches des pays pauvres. Donc, un système social basé sur les principes de « liberté économique » est non seulement préférable d’un point de vue économique, il est moralement supérieur.

Les tenants de l’interventionnisme et de la redistribution rejettent du revers de la main ces évidences. Pour eux, le discours prime sur la réalité. Ils prêchent la « bonne morale » et préconisent l’élimination des inégalités sociales. Selon eux, la société doit satisfaire tous les besoins de chacun de ses membres sans égard à sa contribution. Selon eux, le fait qu’un tel régime appauvrisse l’ensemble de la société et condamne une plus grande partie de la population à la pauvreté n’est pas une considération valable.

L’interventionnisme est-il basé sur des considérations de justice ?

Les interventionnistes imposent un système de taxation punitif qu’ils qualifient de progressif. Pour eux, il est plus important d’abaisser tout le monde au même niveau que de tolérer des inégalités même quand celles-ci sont justifiées. Ils prêchent qu’il est injuste que certains soient privés des privilèges de ceux qui baignent dans le superflu. Tous ont droit aux mêmes services sans égard à leurs choix personnels ou à leur contribution. Cette façon d’encourager l’irresponsabilité individuelle est pour le moins douteuse sinon immorale.

L’interventionnisme n’est pas soutenu par un désir de justice, mais par des sentiments de culpabilité cultivés et entretenus par les promoteurs de l’état providence. Dans une société riche les inégalités régionales et individuelles sont des calamités qui ne peuvent être expliquées que par les valeurs libérales. Donc, l’état doit intervenir pour les éliminer. Pourtant, l’histoire démontre que les sociétés qui adoptent des valeurs libérales classiques sont aussi celles où les populations atteignent les niveaux de bien-être les plus élevés. Mais, lorsque les faits ne concordent pas avec le discours, les interventionnistes préfèrent simplement les ignorer.

Les interventionnistes se sont auto proclamés gardiens et défenseurs de la « bonne morale ». Ils prétendent que les inégalités, même celles qui résultent d’un choix personnel, sont injustes. Pourtant, la justice exige que chacun soit récompensé proportionnellement à sa contribution. Il est donc raisonnable de conclure que l’interventionnisme visant à aplanir les inégalités n’est pas en soi un facteur de justice.

L’économie de bien-être.

Les interventionnistes prétendent que les théories de l’économie de bien-être justifient la redistribution des revenus. Ces théories enseignent que la perte de la dernière tranche de revenu d’un bien nanti représente un sacrifice négligeable ; par contre, cette même tranche de revenu, remise à un pauvre, représente une amélioration considérable. Ainsi, ils concluent que la redistribution forcée des revenus optimise le degré de satisfaction de l’ensemble de la société.

Ces théories, bien qu’alléchantes à première vue, ne tiennent pas la route. Il est impossible de mesurer la contribution économique du dernier dollar d’une personne et de la comparer à sa contribution entre les mains d’une autre personne. Si l’état n’avait pas confisqué ces revenus ils auraient été réinjectés dans l’économie dans le respect des lois du marché. Depuis l’effondrement des économies socialistes, il n’est plus possible de prétendre que l’interventionnisme de l’état puisse compétitionner avec les forces du marché.

Dans une société démocratique, où la règle de la majorité prime, il est facile d’abuser de la prétendue justice de la redistribution. Il suffit de s’assurer qu’il y aura plus de bénéficiaires que de victimes. Au Québec, 42% des contribuables ne paient pas d’impôt et un autre 20% en paient très peu. Dans un tel contexte il est toujours politiquement rentable de pousser la logique de la redistribution à ses limites les plus extrêmes. Faut-il encore se surprendre si ceux qui paient la note soient tentés par l’évasion fiscale ?


L’histoire démontre que la logique de la redistribution prévaut jusqu’à l’effondrement de la société. Dans un système totalitaire, comme ceux qui avaient cours dans les pays du bloc de l’Est, l’effondrement est total. Il faut tout reprendre à zéro. Heureusement, dans les démocraties occidentales, nous avons la chance de pouvoir changer les choses à tous les quatre ans. Lorsque la population se rend compte que l’état interventionniste, en jouant à l’apprenti sorcier, est la principale cause du taux de chômage élevé, de la détérioration continue des services, de la croissance du nombre de pauvres, etc., il devient alors possible de changer les choses. Les exemples les plus récents de ce phénomène sont l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande. Au Québec, nos immenses richesses naturelles, le régime de redistribution fédéral et l’environnement de libre marché nord-américain, minimisent les effets négatifs de l’interventionnisme des derniers quarante ans. Toutefois, il serait illusoire de croire que nous pouvons continuer ainsi indéfiniment. L’évasion fiscale est un signe avant-coureur que l’état providence a atteint un niveau qui dépasse celui que la population est prête à tolérer.

Les effets pervers de l’interventionnisme.

Les bénéficiaires de l’interventionnisme font habituellement abstraction de ses effets négatifs sur la société. Ils présument que quoi qu’il arrive l’économie continuera à croître et qu’il y aura toujours plus de richesse à distribuer. Évidemment, ces hypothèses sont fausses et découlent plus de la pensée magique que de la raison. L’interventionnisme retarde le progrès, favorise la stagnation, et éventuellement généralise la rareté des biens et services.

Premièrement, l’interventionnisme crée un environnement économique contraignant : taux de fiscalité élevé, réglementation excessive, favoritisme syndical et corporatif, etc. Depuis quarante ans le Québec s’est graduellement donné l’environnement économique le plus contraignant en Amérique du Nord. Cette situation pousse les individus et les entreprises les plus dynamiques et les plus talentueux à chercher leur fortune là où leurs talents peuvent s’épanouir plus librement. Pour les attirer ou les retenir le gouvernement subventionne leurs activités. Ainsi, le gouvernement atteint un nouveau sommet d’interventionnisme. À moins d’un sérieux coup de barre, comme ce fut le cas en Irlande au milieu des années quatre-vingt, ce cycle se perpétue jusqu’à l’effondrement de l’état.

Deuxièmement, l’interventionnisme prive la société de nombreuses activités culturelles, intellectuelles et sociales. La libéralisation de l’économie augmente le niveau de vie de l’ensemble de la société. Les individus et les entreprises contribuent volontairement aux mieux-être de leur communauté. Ils consomment plus de biens culturels et financent le développement des arts : musées, orchestre symphonique, littérature, théâtre, etc. Les gouvernements interventionnistes imposent un fardeau fiscal à la limite du tolérable. Ce faisant, ils éliminent aussi les revenus discrétionnaires des individus et des entreprises. Ceux-ci doivent alors abandonner les activités considérées comme non essentielles. Selon la compilation annuelle des dons de charité de Statistique Canada, le Québec se classe bon dernier parmi les provinces canadiennes. Ce n’est pas que les Québécois soient moins généreux, c’est simplement qu’ils sont plus pauvres et que le gouvernement s’est déjà approprié tous leurs revenus discrétionnaires. Le gouvernement doit alors subventionner les activités culturelles pour les rendre accessibles à une population appauvrie. Il doit aussi subventionner les groupes communautaires qui n’ont plus accès à la générosité des intervenants du milieu. Dans ce système, la culture et les communautés en ressortent appauvries. Leur développement est à la remorque des priorités politiques du moment. Leur dynamisme est étouffé par les contraintes bureaucratiques et le manque d’imagination des fonctionnaires.

Troisièmement, l’interventionnisme et les efforts requis pour corriger ses effets pervers placent les politiciens et la bureaucratie au centre de la vie économique. Pour financer les interventions gouvernementales ils confisquent une part de plus en plus importante des revenus des individus et des entreprises. Ce phénomène réduit l’épargne au détriment du développement économique. Pour compenser, le gouvernement subventionne les entreprises et finance les projets réclamés à grands cris par les groupes de pressions les plus visibles. Une portion importante des revenus confisqués sert à financer les bureaucrates assignés à la gestion des programmes gouvernementaux. De plus, les décisions des politiciens et des bureaucrates, basées sur des critères étrangers aux lois du marché et qui ignorent souvent les besoins de la communauté, contribuent à l’appauvrissement de la société tant du point de vue économique que social.

L’interventionnisme profite avant tout aux politiciens et aux fonctionnaires. Ils peuvent ainsi s’octroyer des pouvoirs quasi absolus dans tous les domaines d’intervention du gouvernement. Ils prétendent que l’interventionnisme ne fait que répondre aux demandes pressantes et répétées de la population. En réalité ils favorisent les intérêts de nombreux groupes de pressions qui réclament des privilèges en échange d’appuis politique au frais et détriment des contribuables. Ce processus a pour résultat de diviser la population : les bénéficiaires vs les payeurs, les syndiqués vs les non-syndiqués, les employés du secteur public vs les employés du secteur privé, etc.

Conclusion

L’évasion fiscale est le symptôme qui permet de conclure que le fardeau fiscal a dépassé les limites du raisonnable. Elle empêche l'état de devenir trop gourmand. Claude Montmarquette, économiste, conclut que dès que l’économie souterraine atteint un ou deux pourcent du PIB il se produit un effet « boule de neige ». L’évasion fiscale crée un cercle vicieux : pour récupérer les sommes perdues le gouvernement augmente les impôts, ce qui rend l’évasion fiscale plus rentable. Dans la monographie, « L’Économie Souterraine au Québec », publiée par le Cirano les auteurs écrivent :

En 1993, en réponse à des taxes sur les cigarettes qui avaient gonflé de 118 % en cinq ans, près de 60 % des fumeurs de Montréal se sont tournés vers le tabac de contrebande. Le gouvernement, qui y perdait des sommes colossales, a fini par diminuer les taxes. Résultat, en 1994, moins de 10 % des fumeurs de la métropole se fournissaient encore sur le marché noir !

L’évasion fiscale est directement proportionnelle à la gourmandise du gouvernement. À court terme, elle est le seul moyen à la portée des individus pour protéger leurs biens et contrôler l’appétit insatiable de l’état. Toutefois, l’évasion fiscale comporte des risques considérables pour ceux qui le pratiquent et a des effets très limités. Tout au plus elle soustrait quelques points de pourcentage aux revenus de l’état. À plus long terme, il est nécessaire de limiter les pouvoirs de taxation et de dépense de l’état par une loi. Par exemple, cette loi devrait limiter la participation de l’état dans l’économie et imposer que tous les nouveaux impôts et taxes soient obligatoirement approuvés par référendum. Les lois de l’économie et l’histoire humaine démontrent qu’au-delà d’un certain niveau, que les économistes situent entre 15% et 25% du PIB, l’interventionnisme est nuisible au développement et au bien-être de la société.

L’interventionnisme prétend vouloir corriger les lacunes du libre marché pour assurer une plus grande justice sociale. Pourtant, la réalité démontre que c’est tout le contraire. Le gouvernement exproprie les contribuables pour financer un interventionnisme néfaste au bien-être des Québécois. Ce faisant il appauvrit et divise les populations. L’évasion fiscale, en soustrayant à l’état une portion de ses revenus, contribue à réduire l’interventionnisme et à minimiser son impact sur la liberté et le bien-être des individus.