Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 juin, 2009

Même les riches doivent se responsabiliser

La vie des gens riches : une nouvelle ère commence

Les Investigasteurs Financiers, lesaffaires.com, 30 juin 2009 à 11h42

Nous avons beaucoup évolué depuis le temps où seuls les rois et les gens nobles étaient riches. Il n'y a pas si longtemps, il était difficile de se frayer un chemin pour atteindre la prospérité si on était issu d'une famille pauvre. Les rois avaient l'habitude de faire couronner leurs enfants, et ces derniers, leurs propres enfants. La monarchie se transmettait de générations en générations.
De nos jours, l'accès à la richesse s'est étalé à toutes les couches de la société. Les personnes ambitieuses et travaillantes peuvent aspirer au statut de ''riche''. Et ce qui est encore plus intéressant, c'est que nous assistons à une conscientisation des riches qui tend davantage vers la répartition des richesses.

Autrefois, il y a des dizaines d'années, beaucoup de pays se tournaient vers le communisme et le socialisme afin d'assurer une subsistance minimale à toute la population. L'idée était simple : le gouvernement gère et possède tout. Ensuite, il redistribue cette richesse de façon équitable.

Malheureusement, bien que l'idéal de cette pratique ait été noble et logique en apparence, les résultats quant à eux ont presque toujours été catastrophiques. Le gouvernement s'enrichissait, et constituait trop souvent l'équivalent de la monarchie d'antan. Il prétendait redistribuer les richesses, mais en réalité, il se les appropriait et formait un cercle fermé de puissants individus qui vivaient dans la corruption et l'extorsion. Le peuple restait pauvre. Et comme il était difficile de s'enrichir sans faire partie de ce cercle fermé, on tuait systématiquement l'ambition. Pourquoi faire autant d'efforts alors que la majorité des gains vont au gouvernement? Par conséquent, la production total du pays s'en retrouvait significativement diminuée. La chute du mur de Berlin en 1990 apporta beaucoup d'informations quant à l'efficacité des deux économies. L'Allemagne de l'Ouest, sous le système du capitalisme, affichait un taux de production par capita beaucoup plus élevé que l'Allemagne de l'Est, qui affectionnait le communisme.

Qu'en pense la population? Et bien, rappelons-nous que si vous étiez né dans un pays communiste, il vous était interdit de quitter le pays. Par contre, si vous habitiez dans un pays capitaliste, vous aviez le droit de voyager. Cette réalité, à elle seule, nous en dit long sur les limites du système communiste. Lorsqu'il faut interdire les citoyens d'émigrer, c'est inquiétant!
Mais, voyons les choses positivement : le communisme s'est avéré une tentative de ramener les inégalités sociales à des niveaux plus raisonnables, alors que dans le temps des rois, les paysans n'avaient aucun droit.

On dit du capitalisme qu'il est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres. Que peut-on faire de plus pour améliorer le partage des richesses? (Remarquez que l'on dit ''capitalisme'' alors qu'en réalité, les systèmes en occident sont davantage ''mixtes'' que purement ''capitalistes''.) Et bien, Warren Buffett semble apporter une réponse bien intéressante. Il s'agit de la responsabilisation des riches.

Bon, nous entendons déjà d'ici des commentaires du genre ''c'est facile de donner lorsque l'on est riche'' ou encore ''les riches donnent pour bien paraître''. Mais arrêtons de juger pendant un instant. Il n'est pas facile de donner lorsque l'on est riche, si l'on regarde comment les fortunes ont tendance à se transmettre de générations en générations. Il est commun pour un milliardaire de rendre ses enfants riches, simplement parce qu'ils sont ses descendants. C'était comme cela avec les Rockefeller, les Péladeau, les Walton, etc.

Warren Buffett a toujours pensé que c'était une mauvaise idée de léguer sa fortune à ses enfants. Pourquoi en faire des milliardaires? Qu'accompliront-ils de bien avec tout cet argent? S'en serviront-ils sagement? Bref, Warren a voulu agir autrement que la majorité des riches de sa génération. Il n'y aura pas d'empire ''Buffett'' qui se poursuivra éternellement, ou jusqu'à ce que les héritiers dilapident leur argent bêtement. Il avait l'habitude de dire : ''ce n'est pas parce que vous êtes nés dans le bon utérus que vous devriez être plus choyés que les autres''.

Il a donc décidé de léguer presque toute sa fortune à des oeuvres de charité. Et voici ce qu'il a fait de particulier : il est en train de remettre, sur plusieurs versements, 1 milliard de dollars à chacun de ses enfants. Cet argent doit servir uniquement pour venir en aide à l'humanité. Ses trois enfants ont donc chacun une ou plusieurs fondations, dans lesquelles ils doivent trouver des moyens d'aider le plus efficacement possible, pour des causes en lesquelles ils croient.

Howard Buffett, l'aîné, a choisi l'agriculture en Afrique. Il cherche à combler la faim sur ce continent en élaborant des systèmes d'agriculture viables sur ces terres, tout en apprenant au peuple comment s'autosuffire. Il doit donc aller sur le terrain souvent (en Afrique). Il voit par lui-même la misère et l'extrême pauvreté. Il s'en est fait une vocation.

Voici une vidéo qui traite de son travail : http://www.marketwatch.com/video/asset/howard-buffetts-battle-against-african-famine/5E27627B-B91D-4300-BECA-97CF87DDB015

Peter Buffett quant à lui, est musicien, mais voue du temps à sa fondation, la Novo Foundation. Lui et sa femme s'attaquent principalement aux injustices subies par les femmes à travers le monde. Ils croient que d'importantes transformations auront lieu dans plusieurs sociétés lorsque ces inégalités disparaitront. Ils gagnent chacun 30 000$ par an, à travers la fondation. Ce n'est donc rien pour mener une vie de luxe! Et l'on sait bien que Warren Buffett n'est pas du genre à donner de l'argent à ses enfants (à l'exception des causes humanitaires).

Quant à Susan Buffett, elle s'occupe de la fondation de son père, de la sienne (Susan A. Buffett Foundation) et de Girls Inc. Elle tente d'aider les gens localement, dans son entourage, contrairement à Howard Buffett qui voyage en Afrique.

M. Buffett semble avoir une grande influence sur Bill Gates, dont la fortune équivaut à la sienne. M. Gates a adopté la philosophie de Warren, qui consiste à donner aux gens dans le besoin plutôt qu'à ses propres enfants. Il détient sa propre fondation ''The Bill & Melinda Gates Foundation''. Il y consacre beaucoup de temps maintenant, alors que Microsoft prend de moins en moins de place dans sa vie. Si toutes les personnes riches adoptaient une telle attitude, il est certain que notre monde changerait.

Nous croyons que ce phénomène prendra de l'ampleur. Warren Buffett aura été l'instigateur de ce courant de pensée, et déjà, il influence de plus en plus de personnes. Et heureusement! À eux deux (Gates et Buffett), ils ont 100G$ à offrir. Si vous pensez qu'avec 100G$ vous pouvez accomplir des miracles, détrompez-vous. Comparativement aux besoins planétaires, c'est une goûte d'eau. La clé consiste à utiliser cet argent pour démarrer des projets qui finiront par s'auto-financer. En Afrique par exemple, il s'avère crucial d'impliquer le gouvernement et de le responsabiliser. Actuellement, la corruption prévaut, et plus vous envoyez d'argent en Afrique, plus vous nourrissez le pouvoir de la corruption. Dans bien des cas, l'argent des donateurs d'ici ne se rend pas aux personnes visées. Il est souvent intercepté.

Les Gates vont régulièrement sur le terrain pour voir de leurs propres yeux comment se déroulent les projets. Et encore plus important, ils négocient avec les gouvernements. Le but de l'exercice consiste à inciter les pays en voie de développement à s'organiser et à se prendre en mains. De simples dons envoyés de façon aléatoire ne serviraient à rien. On pourrait presque dépenser 100G$ sans en ressentir aucun impact. Les États-Unis ont injecté plusiseurs billions (1000 milliards) de dollars dans leur économie pour contrer la crise, et il semble que ce ne soit même pas suffisant jusqu'à maintenant. Imaginez combien cela prendrait pour soutenir une population trois fois plus nombreuse, et dont les besoins sont beaucoup plus élevés!

Les Fonctionnaires (11/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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En plus de l’intérêt que représente pour un dirigeant le fait de s’entourer de nombreux cadres en qui il a confiance, il existe d’autres raisons d’édifier de lourdes structures administratives. On peut justifier ainsi l’accroissement des ressources de l’organisation. Le truc est de multiplier les unités administratives et de gonfler le niveau d’effectif nécessaire dans chacune d’elles. On arrive ainsi à construire des structures pyramidales qui ont en plus le mérite de justifier des postes élevés pour les gestionnaires supérieurs.

Bien que des structures administratives lourdes consolident le pouvoir et le statut des dirigeants, elles complexifient grandement les communications et sont une source d’inefficacité. La circulation rapide de l’information est une clé du succès dans toutes les organisations, mais la multiplication des niveaux hiérarchiques a un effet négatif en instaurant des règles quasi protocolaires pour le cheminement de l’information. Ces contraintes artificielles entraînent des délais et de la distorsion.

Un observateur a désigné sous le nom de « phénomène du U » une des conséquences les plus fréquentes du long cheminement de l’information suivant la ligne hiérarchique : une demande émanant d’un sous-ministre est transmise dans la machine administrative jusqu’à ceux qui sont appelés à effectuer le travail demandé. La demande est interprétée et clarifiée aux divers échelons et le travail effectué peut subir des modifications lorsqu’il remonte de l’autre côté du « U » pour être réacheminé vers le sous-ministre. Souvent, ce dernier constate que le produit qu’on lui remet n’est pas celui qu’il a demandé : il voulait cheval et on lui livre un chameau!

Le poids de la hiérarchie génère, au surplus, une mentalité de dépendance. Les employés attendent que leur supérieur leur indique ce qu’il faut faire et se gardent bien de prendre des initiatives. L’accent mis sur l’autorité engendre un sentiment d’impuissance. La forte spécialisation des tâches et les règles qui sont le propre de la bureaucratie accroissent encore l’inefficacité des bureaucraties.
(p. 68-69)

27 juin, 2009

Le commerce améliore l’environnement

La crise économique a pour effet de ramener à l’avant scène un réflexe vieux comme le monde, le protectionnisme. Selon ses défenseurs, il suffirait de fermer les frontières et l’économie redémarrerait comme par enchantement.

Quiconque connaît un tant soit peu l’histoire sait que la croissance économique est directement liée à la liberté de commercer. Toutes les économies qui, par réflexe protectionniste ou pour d’autres raisons politiques, se sont repliées sur elles-mêmes ont périclitées : l’ex-URSS, la Chine de Mao, la Corée du Nord, etc.

Les bénéfices du commerce

Dans un marché libre les prix des biens et services sont déterminés par les acheteurs et les vendeurs. Grâce à la concurrence que se livrent les vendeurs, les prix des produits et services tendent à diminuer et leur qualité à s'améliorer pour le bénéfice du consommateur. Le commerce permet de multiplier les bienfaits de la concurrence au-delà de son village, de sa région et de son pays.

Essentiellement, le commerce permet de produire plus de biens et services à moindre coût, c’est-à-dire en utilisant moins de ressources. Donc, en augmentant les biens et services disponibles le commerce favorise la croissance du niveau de vie des individus et des sociétés qui le pratiquent.

À titre d’exemple, supposons que le Québec désire exporter plus de produits d’aluminium aux États-Unis et que les Américains demandent d’exporter plus de produits laitiers au Québec (1). À court terme, les prix des produits laitiers québécois subiront des pressions à la baisse. Les producteurs devront s’ajuster pour survivre. Les producteurs d’aluminium américains subiront un sort similaire. Toutefois, cette situation forcera le transfert de ressources d’une industrie inefficace vers une industrie plus efficace dans chacune des économies. Ainsi, pour une même quantité de ressources utilisées les Québécois obtiendront plus de produits laitiers et les Américains plus de produits d’aluminium. Ainsi, les Québécois et les Américains se seront mutuellement enrichis.

Le lobbying

Le commerce menace la rentabilité, voire l’existence, des industries inefficaces. Pour se protéger elles demandent l’intervention des gouvernements.

Le libre commerce subit présentement des pressions politiques et culturelles en faveur de l’adoption de politiques d’achat local. Les adeptes du protectionnisme prétendent qu’en consommant des produits locaux nous favorisons les emplois locaux. Les groupes écologistes recommandent la consommation de produits locaux pour réduire les volumes de gaz à effet de serre (GES) générés par le transport des produits importés. Dans un cas comme dans l’autre ils font fausse route.

Pour prendre un exemple évident, des tomates Savoura produites en serre au Québec génèrent considérablement plus de GES que des tomates des champs produites au Mexique et transportées au Québec. Donc, tant du point de vue économique qu’environnemental il est préférable d’importer les tomates du Mexique.

Bien sûr, Savoura emploie des travailleurs pour produire des tomates québécoises. Toutefois, le Mexique n’ayant plus les revenus associés à l’exportation de ses tomates réduira d’autant ses importations de produits québécois. Ainsi, les emplois maintenus au Québec pour produire des tomates de serre seront perdus par d’autres entreprises québécoises. À la fin, les consommateurs québécois et mexicains seront les grands perdants de cette politique d’achat local.

Poussée à l’extrême, une politique d’achat local est une recette qui mène à la faillite des économies qui la pratiquent. La piètre performance de l’économie cubaine est un bon exemple des effets pervers d’une économie fermée sur elle-même. Le fait que ce soit le blocus américain qui impose cette politique aux Cubains ne change en rien la conclusion.

Le cas particulier de l’industrie agricole

L’’industrie agricole est la cible de prédilection des défenseurs des politiques d’achat local. Ils sont secondés dans leur démarche par les écolos qui prétendent que le transport des produits agricoles génère d’importante quantité de GES.

Il est certain que le transport des denrées alimentaires entre les différentes régions du monde produit des GES. Cependant, cela ne permet pas de conclure que les produits agricoles locaux sont plus respectueux de l’environnement que ceux en provenance du Chili, du Mexique ou de la Californie.

Une étude de l’université Lincoln en Nouvelle-Zélande a calculé qu’une tonne de viande d’agneau produite en Angleterre génère 2 849 kgm de CO2. Le même agneau élevé en Nouvelle-Zélande et transporté sur une distance de 18 000 km, en génère 4 fois moins, soit seulement 688 kgm.

Une étude de Christopher L. Weber et H. Scott Matthews publiée dans Division of Labour conclut :


« Nous avons trouvé que bien que les denrées alimentaires soient transportées sur de longue distance (1640 km pour la livraison entre le producteur et le détaillant et en moyenne 6760 km pour un cycle de vie complet), la phase de production domine les émissions de GES, contribuant en moyenne 83 % des 8,1 tonnes de GES, générées par la production des denrées alimentaires consommées annuellement par une famille américaine. Le transport associé au cycle de vie complet contribue 11 % des GES et la livraison seulement 4 %. L’intensité des GES des différents groupes alimentaires varient largement. En moyenne, les viandes rouges génèrent 150 % plus de GES que le poulet ou les poissons. Aussi, nous suggérons qu’une modification de la diète est un moyen plus efficace de réduire les émissions de GES qu’une politique d’achat local. Substituer les calories d’une seule journée par semaine de viande rouge et de produits laitiers pour du poulet, du poisson, des oeufs ou des légumes aurait plus d’impact sur la réduction des GES que l’achat local de toutes nos denrées alimentaires. » (2)

En général, la consommation de plantes au lieu de viande, en particulier les viandes rouges, procure plus de bénéfices pour l’environnement que la substitution de légumes locaux par des légumes transportés sur de longue distance.

Il serait fastidieux de calculer la pollution générée par chacune des étapes de production de l’ensemble des denrées que nous consommons. Toutefois, il est raisonnable d’affirmer que généralement la pollution associée à la production d’un produit donné est proportionnel à son prix. C’est normal puisque le prix est proportionnel à la quantité de ressources requises pour le produire. Donc, généralement le consommateur qui achète le produit le moins cher protège l’environnement tout en améliorant son niveau de vie.

Malheureusement, les subventions aux producteurs locaux et les tarifs à l’importation faussent les prix et sèment la confusion chez les consommateurs. Ainsi, un consommateur, conscient des enjeux environnementaux, croira bien faire en achetant un produit local moins dispendieux. Cependant, il aura été berné par les tarifs à l’importation d’un produit équivalent ou par des subventions aux producteurs locaux. Seul le libre marché est en mesure d’établir le « juste prix » d’un produit et de guider objectivement le consommateur dans ses choix.

L’agriculture au Québec

Supposons que dans le but louable de sauver la planète, les Québécois décident d’acheter exclusivement des produits agricoles locaux. Cela augmentera la demande des produits locaux et du même coup les besoins en ressource. Cette décision n’est pas sans conséquence. Elle implique que, pour une même quantité de biens et services, le Québec utilisera plus de ressources qu’il en faudrait dans un régime économique favorisant la spécialisation et le commerce. Ainsi, les ressources utilisées inefficacement par l’industrie agricole ne seront plus disponibles pour d’autres industries qui en auraient fait une meilleure utilisation. Donc, l’économie du Québec sera moins efficace que si elle commerçait librement.

Cette conclusion est particulièrement valable pour l’industrie agricole québécoise. Le climat froid qui prévaut au Québec augmente les coûts de production bien au-delà des coûts de transport des denrées en provenance des pays du sud.

Premièrement, notre courte saison de croissance limite les fermes à une seule récolte annuelle. Donc, pour produire une quantité donnée de denrées, nous devons utiliser 2 ou 3 fois plus de terres arables qu’une région ou on produit plusieurs récoltes annuelles.

Deuxièmement, la rareté de la main-d’œuvre oblige les agriculteurs à utiliser plus d’équipements mécaniques. Ces équipements coûtent cher et leur utilisation génère des GES.

Troisièmement, nous utilisons plus d’engrais chimiques pour compenser la pauvreté des sols et la courte saison de croissance. Ces engrais polluent l’environnement et l’énergie nécessaire à leur production génère beaucoup de GES.

Quatrièmement, le climat impose des coûts d’opération élevés. Les agriculteurs utilisent des bâtiments chauffés, éclairés et ventilés pour protéger les animaux. Ces infrastructures énergivores sont une source non négligeable de GES.

Finalement, les cultures maraichères et horticoles requièrent l’utilisation de serres chauffées et ventilées. Une politique qui favorise ces cultures va à l’encontre d’un objectif de développement durable.

Le Québec est l’une des régions du monde ou l’industrie agricole est la moins efficace. Elle est artificiellement maintenue en vie par un régime de gestion de l’offre et par des subventions qui coûtent des centaines de millions annuellement aux consommateurs québécois.

Conclusion

La science économique démontre que le commerce enrichit ceux qui le pratiquent. Toutefois, les opposants argumentent que la création de richesse n’est pas la finalité de l’homme. Ils accusent le libre marché de tous les maux, notamment de détruire l’environnement.

Cependant, ils occultent sciemment le fait que pour une production donnée le commerce permet de réduire le gaspillage de ressources rares et limitées. Donc, indirectement, le commerce en favorisant l’économie des ressources, réduit les émissions de GES et protège l’environnement. Au contraire, les politiques d’achat local amplifient les problèmes que les groupes d’intérêt et les écolos prétendent vouloir résoudre. Comme c’est souvent le cas, les bonnes intentions ne suffisent pas.

Il est évident qu’au Québec une politique stricte d’achat local en agriculture est irréaliste et dommageable pour l’économie et l’environnement. Les régimes de gestion de l’offre, les subventions et les tarifs douaniers nuisent au développement économique du Québec. Ils favorisent une agriculture locale inefficace au détriment des consommateurs.

(1) Il est sous-entendu que l’industrie québécoise de l’aluminium est plus efficace que celle des États-Unis et vice-versa dans le cas de l’industrie laitière. Le but de ce texte n’est pas de démontrer la véracité de cette hypothèse, mais plutôt d’utiliser cette hypothèse pour démontrer les avantages du libre commerce.

(2) Traduction libre du texte : We find that although food is transported long distances in general (1640 km delivery and 6760 km life-cycle supply chain on average) the GHG emissions associated with food are dominated by the production phase, contributing 83% of the average U.S. household's 8.1 t CO2e/yr footprint for food consumption. Transportation as a whole represents only 11% of life-cycle GHG emissions, and final delivery from producer to retail contributes only 4%. Different food groups exhibit a large range in GHG-intensity; on average, red meat is around 150% more GHG-intensive than chicken or fish. Thus, we suggest that dietary shift can be a more effective means of lowering an average household's food-related climate footprint than "buying local." Shifting less than one day per week's worth of calories from red meat and dairy products to chicken, fish, eggs, or a vegetable-based diet achieves more GHG reduction than buying all locally sourced food.

(Ce texte a initialement été publié dans le QL no 265)

Les monopoles d’État


26 juin, 2009

Le PDLQ

Le texte de François Legault est un excellent résumé de la situation actuelle au Québec. Malheureusement, tous les lucides que compte le Québec demeure en dehors de la politique ou se font montrer la porte.

Il est peut-être temps de créer le parti des lucides du Québec, le PDLQ. Cela devait être la mission de l’ADQ qui a malheureusement failli à la tâche.
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Le déclin tranquille
François Legault, La Presse, 26 juin 2009

Je quitte inquiet pour l'avenir du Québec, inquiet parce que je sens que le Québec s'est engagé dans un déclin tranquille, et cela, malheureusement, trop souvent dans la résignation et l'indifférence. Tout projet politique ambitieux quel qu'il soit, peu importent les partis, est difficile à réaliser actuellement. Certains me parleront sûrement de la souveraineté que nous n'avons pas encore réalisée, mais je pourrais aussi dire la même chose du renouvellement du fédéralisme dont le fruit n'en finit plus de mûrir. La question du Québec n'est pas réglée, mais c'est comme si on refusait de se l'admettre collectivement.

La même apathie existe pour les défis économiques et sociaux auxquels nous faisons face. Les raisons sont multiples, mais il faut d'abord constater que la perte de confiance et le cynisme de la population à l'égard de la classe politique freinent tout élan. Avant de jeter la pierre à d'autres, je prends ma part de responsabilité, ayant été impliqué en politique depuis plus de 10 ans. Politiciens, citoyens, médias et groupes de pression, nous sommes tous responsables de cette réalité. Cela dit, la fatigue, le cynisme, le fatalisme ne peuvent servir d'excuse pour accepter l'immobilisme et surtout le déclin tranquille du Québec.Le Québec doit retrouver la voie du courage et de l'audace, c'est mon souhait le plus cher. J'aime bien la remarque que le président américain reprend dans plusieurs de ses discours. Il affirme que chaque génération fait face à des défis importants, mais que c'est la responsabilité de chacune des générations de se retrousser les manches, de relever ces défis pour son bien et pour celui des générations futures.

Trois défis

Pour moi, il y a trois défis qu'il nous faudra surmonter. D'abord, le Québec a toujours un écart de richesse important avec les autres États en Amérique du Nord. Ensuite, nos réseaux publics de santé et d'éducation connaissent de graves problèmes d'efficacité. Et enfin, le Québec vit une crise des finances publiques.

Reprenons un par un ces défis. Premièrement, le Québec n'a pas réussi à réduire l'écart de richesse qui le sépare des autres États en Amérique du Nord. Il a un revenu moyen trop faible qui risque d'encourager l'exode de nos jeunes et de nuire au financement de nos programmes sociaux. Pour créer de la richesse, le Québec devrait investir davantage en éducation. Il faudrait aussi avoir une fiscalité des entreprises plus attrayante pour accroître les investissements et du même coup améliorer notre productivité. Et nous devons également mieux utiliser tous nos outils de développement économique, en particulier la Caisse de dépôt, pour protéger et favoriser la croissance de nos grandes entreprises québécoises.

Deuxièmement, les problèmes d'efficacité qui assaillent nos grands réseaux publics restent trop nombreux. Il faut changer la culture dans nos écoles, dans nos commissions scolaires, dans nos hôpitaux et dans nos agences de santé pour mettre en place une culture de l'évaluation et une culture des résultats.

Troisièmement, l'état des finances publiques du gouvernement du Québec est tel que l'on peut véritablement parler d'une situation de crise. Si on refuse d'y faire face, ce problème de déficit structurel va s'accentuer au cours des prochaines années en raison du vieillissement de la population. On ne réussira pas à protéger nos programmes sociaux si on accepte l'endettement perpétuel du Québec et de ses générations futures. Il est encore temps d'agir. Ne restons pas collectivement les bras croisés.

Le testament de François Legault


25 juin, 2009

Le chiffre du jour : 8,5 millions

Le nombre de millionnaires dans le monde serait en chute de près de 15% en 2008 et s’établit maintenant à 8,5 millions de particuliers selon la toute dernière édition du World Wealth Report, publié mercredi 24 juin par Cap Gemini et Merrill Lynch Global Wealth Management.

La responsabilisation sert à guider les individus

Le bon fonctionnement d’une société passe obligatoirement par la responsabilisation des individus qui la composent. Wikipédia définit la responsabilité comme suit :


La responsabilité est le devoir de répondre de ses actes, toutes circonstances
et conséquences comprises, c’est-à-dire d'en assumer l'énonciation,
l'effectuation, et par suite la réparation voire la sanction lorsque l'obtenu
n'est pas l'attendu.

Un individu déresponsabilisé trouvera toujours le moyen de contourner les lois et règlements, légalement où non, et de se justifier moralement.

Le texte d’Emmanuel Martin à propos de la crise financière et économique illustre bien l’importance de la notion de responsabilité individuelle.
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Pragmatisme contre dogmatisme : début de la fin du néolibéralisme ?
par Emmanuel Martin, Docteur en économie, UnMondeLibre.org, 12.05.09

Dogme, credo, pensée hégémonique, le projet néolibéral est mort avec la crise financière. Il n’était qu’un mythe. L’action, le réformisme (keynésiens) viennent de triompher contre la réflexion idéologique (néolibérale). Longue vie au pragmatisme. Voilà en substance le discours de nombre d’intellectuels, résumé sans doute dans l’essai du Professeur Sandye Gloria-Palermo dans Le Monde le 7 mai dernier, dont nous empruntons ici les références sémantiques. L’économiste va plus loin et conclut avec amertume que la réaction pragmatique à la crise a préservé les institutions du capitalisme, ne permettant qu’une amorce de révolution idéologique et sonnant la fin d’un processus de questionnement du capitalisme.

Voilà donc une invitation au questionnement qui ne se refuse pas. Néolibéralisme : où est le mythe ?

Le néolibéralisme c’est d’abord l’État minimal. Aux Etats-Unis, l’État représente plus du tiers du PIB, ce qui n’est pas véritablement minimal. Des dizaines de milliers de pages de réglementations sont produites chaque année. Même chose en France par exemple, où l’État minimal, issu du néolibéralisme sarkozien sans doute, représente à peine … 54% du PIB. La redistribution ? L’État « minimal » français y consacre un peu moins d’un quart du PIB. On ne peut nier que depuis les années 80 des secteurs ont été déréglementés, mais non pas au sens d’une absence de réglementation les encadrant, mais au sens de la permission d’exercer de nouvelles activités, d’ouverture vers l’étranger etc. La finance américaine est le secteur le plus réglementé après le nucléaire et plus de 12 000 personnes à Washington travaillent à la surveillance des marchés. S’il y a bien un mythe c’est celui de la réalité de l’État minimal et du supposé néolibéralisme qui va avec.Le dogmatisme néolibéral est-il la cause de la crise ?

La crise prouverait la fiction smithienne du marché autorégulateur. Pourtant, un des vecteurs majeurs de la crise a été la politique monétaire américaine. Par définition la politique monétaire – même si elle peut subir l’influence des marchés – n’est pas « le marché ». Il n’y a pas de liberté monétaire mais au contraire un système centralisé où les taux directeurs sont décidés de manière centralisée et … pragmatique justement.

De même, la politique délibérée des autorités américaines en faveur du logement des défavorisés, à l’origine de la crise, ça n’est pas « le marché ». Le département du logement urbain par le biais des agences de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac (près de la moitié du marché du refinancement hypothécaire) fixait des objectifs de plus en plus larges en termes de ménages défavorisés couverts par leurs privilèges pour accéder au rêve américain, au delà de tout critère rationnel de risque, par… pragmatisme.

Le marché autorégulateur suppose la responsabilité. C’est un principe incontournable qui utilise la boussole, le signal des pertes et profits. Quand un entrepreneur prend un risque et qu’il en assume les conséquences, le marché peut s’autoréguler. Il ne le peut pas lorsque les institutions permettant cette autorégulation sont absentes ou lorsque des parties importantes de l’économie sont politisées et échappent par définition au processus d’autorégulation des marchés. Les libéraux croient-ils au « marché parfait » ?

Il faut dire encore un mot de cet aspect « autorégulateur » critiqué dans un ouvrage tout récent de Michael Lainé, Le marché introuvable : critique du mythe libéral. L’auteur prétend que le libéralisme se fonde sur une vision utopique de marchés parfaits issue de Léon Walras. Or, le courant réellement libéral chez les économistes est le courant « autrichien », qui a théorisé le marché comme processus de découverte et d’apprentissage, fondé sur les essais et erreurs des participants et de leur ignorance véritable, mettant l’accent sur la centralité de l’entrepreneur et de son respect de la discipline des pertes / profits pour guider son action responsable. La critique méticuleuse de la vision walrasienne de la connaissance parfaite (vision qui légitime la connaissance parfaite du planificateur central socialiste !) est d’ailleurs l’un des apports scientifiques incontournables de cette école de pensée.

Le pragmatisme est-il la solution ?

Le pragmatisme, en matière monétaire et sociale, on l’a vu, est en réalité une cause majeure de la crise. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de responsabilités privées ? Absolument pas. Mais justement parce que ces responsabilités privées n’ont pas été mises en jeu du fait même du pragmatisme : privatisation des bénéfices, socialisation des pertes. Encore une fois, la boussole du système autorégulateur est la responsabilité. C’est un principe. Bien sûr, le pragmatisme n’aime pas les principes. Pourtant c’est en respectant certains principes physiques qu’on bâtit une maison. Toute nouvelle tentative pragmatique empêchant que des acteurs assument réellement leur responsabilité ne fera que prolonger le désordre.

23 juin, 2009

Règlementation sclérosante

En Amérique du Nord, le Québec est de loin le champion de la règlementite.

La règlementation vise avant tout à empêcher quelque chose. Ces multiples empêchements nuisent aux vrais bâtisseurs sans empêcher les moins scrupuleux de les contourner ou même de s’en servir à leur avantage.

Dans le texte qui suit, Pierre Duhamel nous donne un autre exemple des effets pervers de la règlementation à outrance.
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L’ère numérique, version gouvernementale

2 juin 2009, 14:06:41 (Pierre Duhamel)

Un article de The Gazette ce matin montre comment la réglementation abusive peut être un frein au dynamisme économique.

L’histoire est la suivante. BlackBerry lance un concours international pour déterminer la meilleure application développée pour l’appareil. Les éditeurs de logiciels de tous les endroits du monde sont invités à participer… sauf ceux du Québec. C’est que la réglementation de la Régie québécoise des alcools des courses et des jeux fait peur au fabricant ontarien.

La Régie exige en effet un droit de regard sur les modalités de tous les concours publicitaires offerts aux Québécois. Elle lève également un droit de 10 % de la somme des prix offerts si c’est un concours tenu uniquement au Québec, de 5 % pour un concours pan canadien et de un demi de 1 % pour un concours international comme celui de BlackBerry. Cette dernière somme paraît insignifiante, mais si BlackBerry devait payer de tels droits dans chacune des provinces, États ou régions administratives des quelque 160 pays du monde, son concours lui coûterait pas mal plus cher que prévu !

À la Régie des alcools courses et jeux, on ne comprend pas les réticences de BlackBerry. Son porte-parole, Réjean Thériault, pense même que le concours ouvert aux développeurs de logiciels n’est probablement pas un «véritable concours publicitaire» et qu’il serait plutôt reconnu comme une offre de services professionnels. Lequel cas, BlackBerry n’a rien à craindre de la fonction publique québécoise.

Il n’empêche, il y a un seul endroit au monde où une entreprise de haute technologie doit se poser ce type de question et demander l’avis d’une batterie d’avocats avant de solliciter des candidatures. C’est quand même étonnant, n’est-ce pas ?

Autre aberration, celle-ci en provenance d’Ottawa. Industrie Canada a déposé fin avril une loi pour «favoriser le développement et la propagation du commerce électronique».

Et comment cette loi favorisera-t-elle le commerce électronique ? En y mettant des entraves aussi bêtes que nuisibles. On veut interdire notamment l’envoi de messages électroniques commerciaux sans consentement. Fort bien, personne n’aime les pourriels (spams). Mais comment peut-on solliciter une première fois des clients potentiels et leur demander leur consentement quand il sera strictement interdit de les rejoindre, tel que l’indique l’article 6 (1) ? Mission impossible.

Le projet de loi veut aussi empêcher l’installation de logiciels non désirés dans le cadre des activités commerciales (article 8,1). Personne n’aime les virus et autres saloperies qui pourraient être téléchargés sans notre accord. Ceci dit, plusieurs extraits visuels ne peuvent être vus que par l’intermédiaire d’applications comme Java, par exemple, qui accompagnent le clip. Cet article est beaucoup trop large et risque de nous priver de l’accès complet à plusieurs sites très fréquentés et inoffensifs.

Le Canada croule sous les lois et les règlements. Un peu d’air, vite.

Le chiffre du jour : 84 %

L'étude évalue à la fois les facteurs financiers et psychologiques de l'accession à la propriété, ce qui procure les renseignements suivants sur le lien entre l'accession à la propriété et la réalisation personnelle :

  • 84 pour 100 sont d'accord avec l'affirmation : "Etre propriétaire d'une maison assure un sens accru de bien-être émotionnel et de sécurité".
  • 85 pour 100 croient que, même si l'accession à la propriété peut signifier plus de travail et d'effort, ils préféreraient être propriétaire que locataire.
  • 88 pour 100 disent qu'ils se sentiraient plus sûrs financièrement en étant propriétaire de leur propre maison.

Un autre programme de subvention bidon


22 juin, 2009

Les fonctionnaires (10/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Une autre source de malaise pour les employés de la fonction publique est le caractère excessivement bureaucratique de l’institution. Un bon nombre d’organisations publiques et privées sont fondées sur le modèle bureaucratique, mais le problème de la fonction publique est que les traits bureaucratiques s’y trouvent exacerbés.

Les caractéristiques des bureaucraties ont été décrites par le philosophe Max Weber au début du siècle dernier. Ce sont les suivantes : système hiérarchique, spécialisation des tâches et nombreuses règles. Dans la fonction publique, la hiérarchie est lourde, la spécialisation des tâches est rigoureuse et les règles sont multiples, ce qui en fait une bureaucratie étouffante.

Cette bureaucratie est aussi fortement orientée sur elle-même, tournée vers ses propres processus et ses exigences de fonctionnement, peu soucieuse des clients et désireuse de la plus grande autonomie possible par rapport aux dirigeants politiques. Des loustics affirment que cette organisation met tellement d’efforts dans la gestion de ses ressources et la conduite de ses opérations internes que, si on l’isolait sur une île déserte, elle pourrait continuer de fonctionner comme si de rien n’était!

Son premier réflexe est d’accroître ses ressources, de prendre toujours plus d’ampleur. Tous les principaux intervenants sont d’ailleurs gagnants à ce jeu. Les ministres et les hauts dirigeants ont plus de pouvoir, les simples travailleurs, plus de chance d’avancement et les syndicats, plus de revenus provenant des cotisations de leurs membres.
(p. 63 & 64)

20 juin, 2009

Les Fonctionnaires (9/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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On déplore que tout le monde se méfie des autres et que tous craignent comme la peste les conséquences des décisions qui sont prises. Dans un contexte de crainte exacerbée, les fonctionnaires comprennent que la ligne de conduite la plus prudente est de refiler les décisions à l’échelon supérieur. Une autre tactique est de créer des groupes de travail et des comités pour diluer la responsabilité. On peut aussi éviter bien des problèmes en laissant traîner les choses, car le temps clarifie les enjeux et modifie les problématiques. (p. 60)

19 juin, 2009

L’art de la politique


Les Fonctionnaires (8/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Être fonctionnaire comporte toutefois un côté sombre : celui de faire carrière dans une organisation névrosée et paranoïaque, c’est-à-dire où règnent l’incompréhension, la méfiance et la crainte. Cette situation découle du fait que les décisions prises aux hauts échelons le sont à partir de considérations politiques et que ces décisions semblent incompréhensibles aux personnes formées pour décider à partir de critères administratifs, économiques ou scientifiques.
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Pour les politiciens, il semble tout à fait normal et tout à fait rationnel que les décisions gouvernementales visent à satisfaire les alliés du parti au pouvoir et à permettre à ce dernier d’être réélu : c’est le fondement même du processus démocratique. La logique politique n’est cependant pas perçue comme légitime par les fonctionnaires, ni par l’opinion publique. Les politiciens et les hauts fonctionnaires doivent donc justifier leurs décisions en utilisant des arguments objectifs. La contradiction entre les paroles et les gestes ne peut passer inaperçue aux yeux de bien des fonctionnaires.
(p. 57 et 58)

18 juin, 2009

L’art de berner les gens

La pensée magique a de nouveaux adeptes

Le phénomène de « la pensée magique » a atteint des strates de la société québécoise qui semblait inimaginable il y a à peine quelques années.

Depuis toujours, les ....logues de tout acabit prétendent que les gouvernements représentent la solution magique à tous les problèmes de la société. Ils croient que l’État doit dépenser sans compter pour satisfaire les moindres caprices d’une population déresponsabilisée. Heureusement, généralement, les économistes et chroniqueurs financiers offrent un contrepoids à tous ces ...logues.

Malheureusement, il semble qu’au Québec, ce contrepoids est en voie de disparaître. Deux exemples récents permettent d’illustrer mon propos.

Le retour des déficits

Au cours des derniers mois, la plupart des économistes et chroniqueurs financiers ont laissé tomber les principes de bonne gestion qu’ils avaient défendus pendant des années. Tout à coup, parce que la crise économique s’annonçait difficile, il devenait raisonnable d’abandonner le principe du déficit zéro. Bien entendu, ils prenaient soin de conclure qu’il fallait rapidement revenir à une situation d’équilibre budgétaire.

C’est de la pure pensée magique. On commence seulement à réaliser l’ampleur de l’erreur qui a été commise. En quelques mois, le déficit fédéral est passé de quelques milliards à 35 milliards, à 50 milliards et ce n’est que le commencement.

Au provincial, les hypothèses budgétaires au-delà de 2010-2011 sont totalement farfelues. Comment peut-on croire que le gouvernement va soudainement mettre fin au gaspillage et reprendre le contrôle des dépenses publiques? Par quel tour de magie va-t-on réussir ce qui n’a pu être fait depuis 40 ans? C’est un autre exemple de pure pensée magique.

Avant que ce cycle de dépenses folles ne soit terminé, des centaines de milliards se seront ajoutés aux dettes des gouvernements.

Les PPP

Les PPP sont loin d’être une solution idéale au manque d’efficacité des gouvernements. Au mieux, un projet réalisé en mode PPP impose une discipline budgétaire et administrative qui permettra de compléter un projet selon l’échéancier et le budget établis. Toutefois, les projets PPP coûteront toujours beaucoup plus chers que les mêmes projets confiés à l’entreprise privée. Mais au moins on est assuré que les entreprises privées impliquées veilleront au grain.

Au pire, les fonctionnaires et les entreprises comploteront pour mieux détrousser les contribuables. Même dans cette éventualité, les contribuables en obtiendront plus pour leur argent que si les projets étaient gérés entièrement par les fonctionnaires.

Malheureusement, de plus en plus d’économistes et de chroniqueurs remettent en question le modèle PPP. Cette remise en question propose que la gestion conventionnelle est efficace lorsque les projets sont à l’abri des interférences politiques (Voir le texte de Sophie Cousineau ci-bas.). Cela aussi c’est de la pure pensée magique.

Au minimum, le mode PPP rend les interférences politiques plus difficiles et surtout plus risquées. Leurs nombres et importances sont donc portés à diminuer.
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Les PPP à la poubelle des projets passés
Sophie Cousineau, La Presse Affaires, Lundi 15 Juin 2009

La présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay, envisage d’abandonner la formule des partenariats public-privé (PPP) pour certains de ses grands projets, comme l’échangeur Turcot et le Centre hospitalier de l’Université de Montréal, rapportait La Presse cette fin de semaine.

«Dans notre contexte économique, je suis consciente que si les avantages reliés au PPP ne sont pas au rendez-vous, le gouvernement devra prendre les décisions appropriées», a déclaré la ministre.

C’est la première fois qu’un ministre du gouvernement Charest évoque cette possibilité, une volte-face qui aurait été inconcevable à l’époque de Monique Jérôme-Forget, pour qui les PPP tenaient de la religion.

Enfin !

Les PPP ne laissent personne indifférents, suscitant appuis fervents et critiques féroces. Dans ces deux camps idéologiques, nombreux sont ceux qui voudraient imposer des solutions mur à mur, là où les circonstances imposent plutôt de faire preuve de discernement.

En cette récession, le principal avantage des PPP ne tient plus, dans la mesure où les partenaires du gouvernement sont incapables de se financer à un coût raisonnable. Nombre de gouvernements qui avaient embrasé les PPP ces dernières années doivent d’ailleurs se substituer à leurs partenaires privés et assumer leurs risques financiers. Dans le contexte, larguer le PPP tient du gros bon sens.

De plus, il est loin d’être souhaitable que le gouvernement du Québec se fasse les dents avec des projets d’une envergure et d’une complexité aussi considérables. La prudence est de mise.

La gestion conventionnelle peut fonctionner si les évaluations de coûts sont réalistes et si le gouvernement ne change pas trop souvent ses exigences en cours de route, ce qui explique en bonne partie les dépassements de coûts. À Québec de faire la démonstration de son efficacité.

17 juin, 2009

Le chiffre du jour : 84,2 %

Abraham Maslow, le père de la psychologie dite humaniste avait bien raison de prétendre que pour accroître son niveau de bonheur il fallait, entre autres, se défaire des conditionnements sociaux.

L'IRB (www.indicedebonheur.com), dans sa dernière enquête, en donne la preuve, car le niveau de bonheur des répondants est directement proportionnel à l'influence qu'exerce la société sur nos comportements et nos agissements.
  • Passablement influencés par la société IRB de 72,60
  • Légèrement influencés par la société IRB de 77,10
  • Pas vraiment influencés par la société IRB de 79,10
  • Pas du tout influencés par la société IRB de 84,20

Cancer du sein : payez une fois c’est bien, deux fois c’est mieux!


16 juin, 2009

Le chiffre du jour : 81 %

Selon ce sondage mené auprès 200 dirigeants de PME au début de juin, 81 % se disent optimistes pour l'avenir des PME en général, un résultat en hausse de 18 points par rapport à avril dernier (63 %). Les dirigeants de PME se montrent encore plus optimistes pour l'avenir de leur propre entreprise. 87 % d'entre eux voient l'avenir avec optimisme tandis que 11 % se disent pessimistes. Un signe que la confiance revient puisque les deux résultats convergent. De plus, les dirigeants semblent plus ouverts à des projets d'investissements, que ce soit pour des acquisitions, pour la modernisation ou pour des projets d'expansion. En effet, la proportion de dirigeants ayant l'intention de procéder à de nouveaux investissements augmente de 6 points, passant de 50 % en avril à 56 % aujourd'hui.

15 juin, 2009

Les Fonctionnaires (7/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Les façons de voir des hauts fonctionnaires ressemblent peu à celles des administrateurs du secteur privé. Alors que ces derniers mesurent leur influence par rapport au chiffre d’affaires qu’ils contrôlent, au nombre d’employés sous leur direction ou à leur rémunération annuelle, le critère utilisé par les sous-ministres et les sous-ministres adjoints est la proximité d’un ministre influent. .......

Comme le sous-ministre est nommé par le premier ministre, sa loyauté est d’abords envers ce dernier, par conséquent envers la gouvernement. Son principal rôle est de servir son ministre et d’agir comme son conseiller en matière de politiques ministérielles. Sa performance est jugée par son habileté à bien faire paraître son ministre.
..........

Comme la première responsabilité du sous-ministre est de servir son ministre, la gestion du ministère passe en second. Les tâches administratives sont omniprésentes, mais les impératifs politiques prédominent en tout temps.
(p. 52 et 53)

11 juin, 2009

Les Fonctionnaires (6/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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....... L’administration publique s’est toutefois donné un rythme de fonctionnement auquel elle n’aime pas déroger. Ce rythme peut être jugé lent et même léthargique, mais il répond à des critères de prudence et de régularité, car toute dérogation entraîne des risques et la fonction publique est réfractaire aux risques. Cette dernière considère qu’elle doit agir de façon professionnelle, c’est-à-dire effectuer les analyses qui s’imposent, procéder à des consultations, rédiger des rapports, obtenir des autorisations, etc. Ce mode de fonctionnement est intégré à la culture de l’organisation. La formule qui pourrait le mieux la décrire est « hâte-toi lentement ». (p. 47 et 48)

10 juin, 2009

La médiocrité institutionnalisée


Les Fonctionnaires (5/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Certains ministres aiment se décrire comme des gestionnaires et se dire soucieux du bon fonctionnement de leur ministère. Mais cette image est inexacte, car, bien qu’ils soient en charge d’un ministère et d’un nombre plus ou moins grand d’organismes, leur rôle est essentiellement politique. ......Bref, ce sont des personnes très occupées dont le temps est la principale ressource, une ressource qui doit être utilisée judicieusement de façon à atteindre les objectifs les plus importants : leur réélection, la réélection du gouvernement et la progression de leur carrière.

Bien sûr, la tâche de chef d’un ministère est la plus prenante. ......

Son défi le plus exigeant, cependant, est d’utiliser les ressources de son ministère pour favoriser ses électeurs et les individus, groupes et entreprises de la région dont il est responsable. .....
(p. 39)

09 juin, 2009

Où cela s’arrêtera-il?

L’État nounou poursuit inexorablement son travail de déresponsabilisation des individus. Heureusement, de temps à autre des citoyens s’élèvent pour dénoncer les abus les plus évidents.

Dans son texte Catherine Cardinal dénonce la Société du parc Jean-Drapeau qui propose d’imposer une limite de vitesse aux cyclistes qui roulent sur le circuit Gilles-Villeneuve.

À ce propos Pierre Foglia écrit :


« LE CON MOYEN La décision de limiter la vitesse des cyclo-sportifs qui
s'entraînent sur le circuit Gilles-Villeneuve me fâche autant que vous, mais il
n'y a rien à faire. Ce n'est pas une erreur. Ce n'est pas une incompréhension.
C'est un courant de pensée. C'est l'Amérique du Nord dans ce qu'elle a de plus
étouffant: l'obsession sécuritaire. Et de plus réducteur: toujours tout ramener
au niveau du con moyen à pédales. Si j'osais, je dirais au niveau du Tour de
l'Île. Il y a deux façons correctes de faire du vélo chez nous:
en-respirant-l'air-pur-et-en-écoutant-les-ti-zoizeaux. Ou en étant 35 000 au
parc LaFontaine. »

Malheureusement, ce « courant de pensée » ne se limite pas à l’obsession sécuritaire. Dans tous les domaines relevant des monopoles d’État, on retrouve cette même philosophie. Celle qui vise à déresponsabiliser les individus et à imposer une pensée unique.

Ce processus a pour conséquence de tout ramener au plus petit dénominateur commun. À ce régime, éventuellement on sera tous égaux dans la médiocrité.
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Publié le 08 juin 2009
Cyclistes
Catherine Cardinal, Cyberpresse

Sous prétexte d'accidents trop nombreux, la Société du parc Jean-Drapeau souhaite imposer une limite de vitesse aux amateurs de cyclisme qui roulent sur le circuit Gilles-Villeneuve. En somme, les cyclistes qui s'y entraînent ne sont plus les bienvenus!

Quelle idée tout de même! Depuis des années, le circuit est le rendez-vous cycliste par excellence de tous les mordus de vélo. Ce lieu culte, est le seul endroit sur l'Île où la chaussée ne risque pas de nous déjouer à coups de nids de poule, où l'on peut rouler sans craindre de se faire bousculer par un automobiliste qui ne souhaite pas partager sa chaussée. Le seul endroit où on est sûr d'être à la fois libre et en sécurité, un lieu unique pour se dépenser sans avoir à se déplacer hors de la ville. Une ellipse urbaine où de nombreux sportifs se rencontrent pour partager une passion commune.

La Société du parc Jean-Drapeau rapporte 27 accidents survenus l'an passé. Il n'y en aurait qu'un que ce serait un de trop. Mais peut-on vraiment s'immuniser contre le risque? Qui veut-on satisfaire? À qui veut-on plaire? La limitation de vitesse prônée par l'organisme montre, encore une fois, ce rapport infantilisant que nous entretenons avec l'autorité. Combien d'interdictions faut-il avancer pour s'épargner le danger? Le risque ne fait-il pas implicitement partie de la vie? Il est certes vertueux de vouloir agir pour le bien-être de la majorité. Les cyclistes qui empruntent chaque jour le circuit pour s'entraîner ne sont pas majoritaires. D'accord. Mais au nom de la liberté de penser, peut-on arrêter de démarcher à coups d'interdits? Peut-on croire au jugement des citoyens et veiller au bien commun en prônant la sensibilisation plus que l'interdiction?

Plutôt cette année la ministre Courchesne parlait de son désir de stopper les batailles dans la LHJMQ. Noble et vertueux, ce souhait n'est possible selon moi que si l'on apprend aux jeunes à réfléchir plutôt qu'à obéir. L'obéissance sans réflexion est un cul-de-sac. Pourquoi tenter d'éteindre la fougue de jeunes hockeyeurs passionnés à coups de morale et d'interdictions sans réflexion? Ne vaut-il pas mieux saisir l'occasion pour raisonner et sensibiliser ces jeunes qui ne demandent qu'à apprendre et à s'améliorer?

Il en va de même pour les cyclistes. Pourquoi tenter de les mettre au pas et d'éteindre leur mode d'expression? Pourquoi ne pas plutôt valoriser l'activité sportive tout en prônant le respect des pairs? Avant de se rabattre sur l'interdit, n'a-t-on pas le devoir de passer un message de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités?

Il faudrait arrêter une fois pour toute de se déresponsabiliser et de remettre aux mains de l'état et des autorités la sécurité des citoyens! Sur la route, les pentes de ski, en voiture ou sur deux roues, il y aura toujours un risque potentiel. Mais ce risque ne se conjugue pas au pluriel! Ce n'est pas le comportement de la majorité qui teinte les activités de danger. C'est les excès d'une minorité qui nous amène à réglementer. Il est dommage d'éteindre la liberté de la majorité au nom d'un semblant de sécurité. Et de toute façon même devant la loi, les règles et les interdictions, il y aura toujours un risque et des gens pour enfreindre les règlements.

Avec le désir de la Société du parc Jean-Drapeau de veiller à la sécurité de la majorité, la métropole perd un lieu culte de rassemblement sportif. Le comble de l'absurdité dans une société qui tente de valoriser l'activité physique et le dépassement de soi. Il ne manquerait plus que les Amis de la montagne nous confisquent Camilien Houde! On se rabattra peut-être sur le Bixi et du coup, la ville aura les moyens de ses ambitions, des sous pour réparer nos routes qui sont plus dangereuses que n'importe quel cycliste qui s'entraîne sur le circuit!

L'auteure réside à Montréal.

Le chiffre du jour : 90 %

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a publié aujourd'hui les résultats de son Enquête 2009 auprès des emprunteurs hypothécaires, qui révèlent que près de 90 % des acheteurs récents, à l'échelle du pays, sont d'avis que l'accession à la propriété est un bon placement à long terme et près de 70 % pensent que le moment est propice à l'achat d'une habitation dans leur collectivité.

Les Fonctionnaires (4/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Aucun type de décisions ne traduit mieux l’exercice du pouvoir que les nominations. ............

Comme tout ce qui a trait aux décisions importantes, c’est le premier ministre qui a la main haute sur les nominations. ..... Les nominations sont le domaine où le lobby est le plus actif et où le plus de pressions s’exercent. Leur importance est énorme, car les personnes nommées par décret sont celles qui, dans les faits, gèrent les activités gouvernementales. Les personnes choisies sont redevables de leur nomination au premier ministre ou au ministre qui les a pistonnées. Elles ont donc un devoir de loyauté envers ce protecteur.
(p. 37 et 38)

08 juin, 2009

Pourquoi la récession va se prolonger

André Dorais

La récession va se prolonger parce que les gouvernements sont imprudents. Dans plusieurs pays démocratiques ils sont encouragés en ce sens par des partis d’opposition opportunistes qui ne manquent pas l’occasion de promettre mer et monde à une population crédule. À titre d’exemple, en décembre dernier, au Canada, les partis d’opposition se sont ligués contre le parti minoritaire au pouvoir à cause, notamment, que celui-ci n'annonçait rien de spécifique pour relancer l'économie. Cherchant à la fois à répondre aux critiques et à rester au pouvoir ledit gouvernement s’est alors lancé dans les dépenses et a enregistré un déficit record. Les partis d’opposition s’insurgent maintenant contre ses dépenses insouciantes.

Ils s’opposent essentiellement pour la forme, car le gouvernement a répondu dans le sens de leur demande, soit en multipliant ses interventions dans l’économie. Aucun d'entre eux ne propose de réduire les services gouvernementaux. Au contraire, ils exigent du gouvernement d’accroître son aide aux chômeurs, d’accélérer les «investissements» dans les infrastructures, d’aider les secteurs de l’automobile, forestier, etc. Le Bloc Québécois propose d’ajouter un «train de mesures» pour stimuler l'économie. Or, comment instaurer ces «mesures» sans augmenter le fardeau fiscal? On retrouve ce genre d’opposition dans toutes les démocraties du monde et dans chacune d’entre elles la tendance est la même, soit une plus grande intervention de l’État dans l’économie. Il s’agit d’une grave erreur.

Selon une logique tordue et bien ancrée, les gouvernements, ou plus généralement les partis politiques, croient devoir dépenser ce que les individus tentent d’épargner. À leurs yeux, les épargnants empêchent l’économie de repartir. Les gouvernements ne les accusent pas directement, mais ils n’en réduisent pas moins leurs efforts en saturant les marchés de dette. Celle-ci n’est remboursable que par un fisc plus lourd et une inflation plus élevée. Un État qui impose ses choix sous le prétexte de mieux savoir que la population ce qu’est le bien est voué à une plus grande pauvreté.

Les gouvernements croient que la richesse d’un «pays» se trouve dans sa capacité à consommer, d’où leur tendance à dépenser davantage en temps de crise. Ils oublient, toutefois, que la consommation est précédée de la production et que celle-ci exige de l’épargne. Il faut chercher loin pour trouver un politicien préconiser la prudence en temps de crise et faire l’éloge de l’épargne. Calvin Coolidge, président des États-Unis au milieu des années 1920 est l’un de ceux-là :

«Lorsqu’une dépression économique survient on s’efforce d’être plus prudent dans ses dépenses. On épargne son argent et on ne prend aucune chance avec ses investissements. Curieusement, on prend la direction opposée en politique. On tend à appuyer des mesures extravagantes et on vote pour ceux qui avancent les positions les plus imprudentes. Il s’agit d’une réaction étrange et illogique. Lorsque l’économie va bien on peut prendre une chance avec un gouvernement prodigue, mais lorsqu’on est financièrement affaibli on a besoin davantage de politiques prudentes et d’hommes avisés.» Citation tirée de The Politically Incorrect Guide to the Great Depression and the New Deal, p. 16, de Robert Murphy, traduction libre

Les années 1920 ont été l’une des périodes les plus prospères de l’Amérique et de l’Europe notamment à cause de politiques prudentes et de gouvernements modestes. Aujourd’hui, les démocraties font le procès du capitalisme de la même façon qu’on fait le procès des gens dans les dictatures, soit précipitamment avec une idée toute faite. Or, ce n’est pas le capitalisme qui est coupable de la crise actuelle, mais les interventions de l’État.

L’interventionnisme peut prendre plusieurs formes, mais il a pratiquement toujours à sa base la banque centrale et plus généralement le monopole d’État sur la monnaie. Grâce à la Réserve fédérale (banque centrale américaine), créée à la fin de 1913, le gouvernement américain a pu financer, sur le dos des consommateurs, son entrée en guerre en 1917. La quantité de crédit qu’elle a injecté dans l’économie lors de cette période a également conduit le pays en récession en 1920-1.

Par chance, le gouvernement de l’époque avait encore le réflexe prudent de réduire et ses dépenses et le crédit disponible, de sorte que le pays, en peu de temps, s’est sorti d’une crise pour le moins sévère : production en baisse de 21% en 12 mois, nombre de chômeurs qui passe de 2,1 million à 4,9 million pour la même période, etc.. De 11,7% à son sommet en 1921, le taux de chômage baisse à 6,7% l’année suivante et à 2,4% en 1923. On doit noter que ces politiques sont à l’opposé de celles mises de l’avant aujourd’hui un peu partout dans le monde.

Tant que la banque centrale alimentera l’État, on ne pourra légitimement accuser le capitalisme de la crise puisqu’une banque centrale est une organisation étatique que le capitalisme rejette, car nuisible à la juste information des prix, à leur «transparence». De toutes les institutions de l’État, la banque centrale est une des pires. Pire au sens de nuisible à la création de richesse, au progrès et à la coopération humaine.

Le rôle de la banque centrale

Le principal rôle de la banque centrale est de fournir de l’argent au gouvernement pour financer ses programmes sociaux et ses aventures guerrières. Le processus se déroule de la manière suivante : dans un premier temps, le gouvernement émet de la dette que les banques achètent. La banque centrale crée ensuite de l’argent pour acheter cette dette gouvernementale détenue par les banques. Les banques, ou plus précisément certaines d’entre elles, sont les premières récipiendaires de ce nouvel argent. Plus leurs comptes sont renfloués, plus elles sont en mesure de prêter de l’argent. D’autant plus qu’elles sont encouragées par le gouvernement à maintenir dans leurs coffres qu’une partie de l’argent qu’elles prêtent aux différents agents économiques. Ce processus de création monétaire est connu sous le nom de politique des réserves fractionnaires.

Il y a donc deux grandes façons de créer de l’argent : en achetant les dettes gouvernementales détenues par les banques et en permettant à celles-ci d’en prêter plus qu’elles en détiennent dans leurs coffres. Ces façons de créer de l’argent sont possibles parce qu’on n’exige plus de cet argent une contrepartie métallique et parce que les économistes et les financiers censés comprendre et dénoncer ces mécanismes ou bien les approuvent parce qu’ils n’en voient pas les conséquences néfastes, ou bien parce qu’ils en tirent profit. La majorité d’entre eux se trouvent dans le premier camp. Ce sont parmi les plus grands responsables de la crise actuelle. Après tout, ils conseillent les politiciens qui tentent, à leur tour, d’endoctriner la population.

La très forte majorité des économistes ne remet pas en question la banque centrale pour quelques raisons dont les suivantes : elle comprend mal le processus de création monétaire, elle en voit mal les conséquences et elle croit aveuglément à la toute-puissance de l’État. L’idée qu’elle s’est fait de la banque centrale lors de la Grande Dépression est basée sur la critique de Milton Friedman, lauréat Nobel d’économie en 1976. Bien que Friedman fût un excellent économiste, il en n’avait pas la compréhension d’un Friedrich von Hayek ou d’un Ludwig von Mises.

Dans son livre, écrit conjointement avec Anna Schwartz, A Monetary History of the United States, publié en 1963, Friedman blâme la banque centrale de ne pas avoir réagit rapidement et avec assez de force pour contrer la baisse des prix suivant le krach de 1929. La plupart des économistes, y compris l’actuel président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, reprennent à leur compte cette façon de voir pour revendiquer une action rapide et musclée de la banque centrale. Ils ne sont pas déçus puisque Bernanke va plus loin que les prescriptions de Friedman. En effet, non seulement achète-t-il les dettes gouvernementales détenues par les banques, mais il achète aussi les dettes des banques elles-mêmes pour qu’elles soient en mesure de prêter davantage aux agents économiques. On rappelle que la plupart des économistes croient, à tort, que la richesse s’établit d’abord par la consommation.

Lorsque les banques sont ainsi protégées de la faillite par les gouvernements, comment ne pas comprendre la population et les autres secteurs d’activités de revendiquer pareille protection? Là où le bât blesse, cependant, c’est de constater que la vaste majorité des gens considère cela comme du capitalisme alors que c’en est tout le contraire. Inonder les banques de liquidités ne contrebalancera jamais la baisse des prix des actifs immobiliers et boursiers. Si leurs prix nominaux ne baissent pas, ce sont leurs prix réels qui baisseront. Non seulement l’ajout de monnaie dans l’économie n’est d’aucun secours, mais elle aggrave la situation.

Le compte rendu de Friedman de la Grande Dépression est erroné. La banque centrale américaine a agit rapidement et avec force au krach de 1929. Elle a inondé les banques de liquidités dans l’idée de relancer l’économie dès la fin de 1929, toute l’année de 1930 et pratiquement toute l’année de 1931.

“The moment the boom broke in 1929, the Central Banks of the world, acting obviously in concert, set to work to create a condition of easy money, quite out of relation to the general conditions of the money market. This policy was backed up by vigorous purchases of securities in the open market in the United States of America. From October 1929 to December 1930 no less than $410 million was pumped in the market in this way. The result was as might have been expected. The process of liquidation was arrested. New loans were floated.” Lionel Robbins, The Great Depression, p.87, 1934

Ce n’est qu’à la fin de 1931 que la Réserve fédérale a mis la pédale douce sur sa création de crédit monétaire, soit l’inflation à proprement parler, parce que cela incitait les agents économiques du monde entier à rapatrier la véritable monnaie, à l’époque l’or, sur laquelle le crédit monétaire se multipliait. Or, deux ans après le krach la dépression ne faisait que s’accentuer malgré l’exécution exacte des directives préconisées par Friedman, Bernanke et la quasi-totalité des économistes, soit d’inonder les marchés de liquidités en abaissant les taux d’intérêt.

Les prix des biens et des services ont effectivement baissés entre 1929 et 1933, mais cela n’était pas dû au manque d’effort de la Réserve fédérale pour renverser cette tendance. Les prix baissaient à l’époque pour la même raison qu’ils baissent aujourd’hui, soit parce que les gens dépensent moins et gardent leur argent chez eux en sécurité. Lorsque l’économie va bien les banques accumulent l’argent et les profits à cause notamment de la politique des réserves fractionnaires. Par contre, lorsque l’économie va mal ce multiplicateur fonctionne à l’envers, c’est-à-dire que plus les gens gardent leur argent chez eux, plus les banques doivent réduire leurs prêts. Selon cette mécanique, moins l’argent est dépensé, plus les prix tendent à baisser, toutes choses étant égales par ailleurs. Plutôt que d’abolir cette politique, qui constitue généralement la source principale d’inflation et des cycles économiques, les gouvernements préfèrent dépenser l’argent des contribuables dans le but illusoire de relancer l’économie. Malheureusement, il ne s’agit pas de la seule illusion du «système bancaire».

L’«assurance dépôt» ne sera d’aucun secours en temps de crise puisqu’elle dépend elle-même de l’argent créé à volonté par les gouvernements. Les lois économiques n’obéissent pas aux diktats de l’État, non pas parce qu’elles sont rebelles, mais parce qu’elles ne sont pas de même nature. Si certains économistes admettent du bout des lèvres que les politiques monétaires et fiscales utilisées aujourd’hui ont des similitudes avec celles utilisées lors de la Grande Dépression, ils prétendent néanmoins que les résultats seront différents aujourd’hui parce que l’or ne sert plus de monnaie. Autrement dit, puisque les gouvernements ont maintenant les mains libres pour créer autant de monnaie qu’ils le veulent, les résultats vont être différents. Ils le seront effectivement, mais pas pour le mieux. Si la tendance actuelle à dépenser et à arroser les banques n’est pas renversée rapidement, on n’assistera pas à une relance de l’économie, mais à son effondrement.

07 juin, 2009

Fiscalité : enfin libre

Le 12 juin nous redeviendrons des citoyens libres. En effet, jusqu’au 12 juin nous avons été obligés, sous peine d’emprisonnement, de travailler uniquement pour satisfaire l’appétit insatiable des gouvernements.

C’est une amélioration considérable depuis 2000 alors que les familles avaient travaillé pour les gouvernements jusqu’au 3 juillet. Malgré tout, les Québécois demeurent ceux qui travaillent le plus longtemps pour les gouvernements après la Saskatchewan et Terre-Neuve.


VIDEO - Enfin libre 2009

Magna : liberté économique ou subventions?


04 juin, 2009

Le pouvoir absolu de l’État

Seul l’État peut commettre impunément un crime. C’est ce qui s’est produit dans la saga des fromages contaminés à la listériose. (voir le texte de Jean-Paul gagné ci-après).

Voilà un autre exemple de l’attitude méprisante des politiciens et des bureaucrates envers la population et en particulier envers l’entreprise privée.

Il est en apparence rassurant de demander à l’État de s’occuper de tout. Cette fausse assurance découle de l’hypothèse que l’État est en tout temps bienveillant. C’est oublié qu’Il est représenté et géré par l’ensemble des politiciens et des bureaucrates qui le composent. Ceux-ci ont les mêmes qualités et défauts que l’ensemble de la société québécoise. La grande différence c’est qu’eux ils ont un pouvoir absolu.
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Grave préjudice à deux fromagers

Jean-Paul Gagné, lesaffaires.com, 4 juin 2009

En refusant de compenser deux petits fabricants de fromage qui ont été des victimes innocentes de la razzia de l’été 2008 des inspecteurs de son ministère, le ministre Laurent Lessard montre tout le mépris dont est capable un gouvernement quand il s’agit de reconnaître les erreurs de ses fonctionnaires.

Sauf de rares exceptions, les fonctionnaires ne sont jamais punis pour leurs erreurs. Pire, on les excuses.

Bien entendu, l’État semble prend un malin plaisir à sévir contre des entreprises et des personnes qui enfreint le moindre règlement. On poursuit quelqu’un qui nourrit des écureuils dans un parc, on impose un amende salée à un usage du métro qui n’a pas tenu la rampe d’un escalier roulant, on punit une personne qui a mis à la rue ses vidanges 30 minutes avant l’heure permise, etc., etc.

Tout le fromage de la Société coopérative agricole de l'Isle-aux-Grues et de la Fromagerie Blackburn de Jonquière qui était en distribution lors de la crise de la listériose a été rappelé et détruit. Or, ces établissements n’avaient rien à se reprocher, selon le rapport de la Protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, qui a recommandé leur indemnisation pour les préjudices causés. Des pertes respectives de 75 000 $ et de 140 000 $ pour les deux entreprises.

Destruction massive

La Protectrice du citoyen a justifié l’action musclée du ministère, qui a détruit des meules entières de fromages, alors que la listériose s’était attaquée à la production de deux fabriucants et aux portions pré-coupées et emballées dans les comptoirs des détaillants.

Les inspecteurs auraient pu accepter que les meules entières entreposées dans les réfrigérateurs des magasins soient conservées temporairement pour inspection ultérieure, Mais non, on a ordonné la destruction massive de 27 000 kg de fromage dans 300 magasins.

Les descentes du ministère ont causé des préjudices aux fromagers et aux détaillants. Des fabricants ont même cessé la production de fromage au lait crû pour avoir la paix avec le ministère même s’ils n’avaient rien à se reprocher.

Ponce Pilate

Le ministre se lave les mains des préjudices causés, déclarant que "ce n’est pas le ministère qui a mis la listériose dans les fromages". Ce ne sont pas non plus les producteurs cités plus haut qui l’ont mise, mais on a détruit leur production. Qu'ils s'arrangent avec leur trouble, dit en substance le gouvernement. C'est inacceptable.

Or, peut-on penser que, même s’ils sont des victimes innocentes, les producteurs lésés vont poursuivre le ministère ? Probablement pas, car ils risquent d’y perdre leur chemise face à la batterie d’avocats que le ministère peut se payer.

Car ils n’ont pas droit à l’aide juridique, eux, contrairement à des criminels notoires qui se servent généreusement de l’argent des contribuables pour se faire défendre.

Depuis la crise, le ministère a débloqué un programme de 8 M$ pour promouvoir les fromages du Québec et pour former ses 20 inspecteurs, qui, paraît-il, n’étaient pas préparer pour gérer correctement l’apparition de la listériose dans les fromages.

Fromages importés

Et n’oublions pas aussi que, selon une enquête de Radio-Canada, révélée à l’émission La semaine verte, on a aussi découvert de la listériose et d’autres bactéries en quantité importante dans des meules de fromage importées. Or, le fromage importé est sous la juridiction des inspecteurs d’Agriculture Canada, qui n’ont pas réagi avec la même ferveur que ceux du gouvernement du Québec.

Comment jugez-vous l’attitude du ministre québécois de l’Agriculture face aux préjudices causés par ses fonctionnaires aux deux fromagers mentionnés plus haut ?

Les fonctionnaires (3/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.

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Grille de décision des politiciens

La grille de décision utilisée par les élus est essentiellement politique. Les considérations de rigueur administrative, d’efficacité d’efficience et de rentabilité économique sont secondaires. Avant toute décision, plusieurs questions doivent être considérées. Mentionnons les suivantes :

  • cette décision s’imposent-elle et est-elle de nature à favoriser la réélection du gouvernement?
  • est-ce le bon moment pour prendre cette décision?
    qui a le plus à gagner et qui a le plus à perdre?
  • dans quel camp se trouvent ces gagnants et ces perdants : parmi les partisans ou parmi les adversaires?
  • à quel moment seront visibles les bénéfices et les inconvénients?
  • comment la décision risque-t-elle d’être perçue par les divers intervenants : les personnes et les groupes concernés, les médias et le public, les partisans et bailleurs de fonds, etc.?
  • est-il possible d’imputer la responsabilité ou le blâme aux adversaires?
    le sujet en question fait-il partie des préoccupations vite oubliées ou des enjeux marquants dont les gens se rappelleront longtemps?
  • quels sont les risques et comment peut-on les atténuer?
    (p. 34)

03 juin, 2009

Les fonctionnaires (2/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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.... Les sociétés de grande taille ont un conseil d’administration qui représente les actionnaires et qui comprend généralement un certain nombre de gestionnaires. Les membres du conseil d’administration et les gestionnaires se donnent des objectifs communs et tendent à partager des valeurs communes.

Il en va différemment pour l’administration publique. Les dirigeants politiques ont des objectifs et des priorités qu’ils ne partagent pas avec les fonctionnaires et ces derniers ont des intérêts qui leur sont propres. Les tensions entre les deux groupes sont constantes. Les politiciens n’hésitent pas à blâmer les fonctionnaires pour ce qui va mal, une situation tout à fait impensable dans une entreprise, car on imagine mal des dirigeants s’en prenant publiquement à leurs employés.
(P. 26 et 27)

Le chiffre du jour : 60,4

L'économie canadienne donne de plus en plus de signes de convalescence. En effet, le niveau de confiance des propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME) a continué de se relever en mai. L'indice du nouveau Baromètre mensuel des affaires de la FCEI est monté à 60,4 le mois dernier par rapport à 54,9 en avril et au creux cyclique de 39,4 attesté en décembre 2008.

02 juin, 2009

Le monopole de la STM

Un autre bel exemple (voir le texte de Larissa Souline ci-après) de l’inefficacité de nos merveilleux monopoles.

Les groupes d’intérêt, syndicats et bureaucrates coopèrent pour s’assurer qu’il n’y aura pas de compétition dans les services de transport en commun. Après tout, c’est une question de principe. Il faut à tout pris éviter qu’une brèche, aussi mince soit-elle, mette en péril les monopoles du transport en commun.

Il semble bien que le transport en commun est condamné à la médiocrité. Seule la menace de la compétition pourrait faire bouger ce monopole obèse et désuet. Malheureusement, les politiciens préfèrent sacrifier les intérêts des usagers aux bénéfices des groupes d’intérêt.

Verrons-nous un jour un politicien prêt à défendre les intérêts des contribuables et consommateurs québécois?
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Publié le 01 juin 2009 à 16h09
Les usagers du métro... comme dans Lost
Larissa Souline, Cyberpresse

Des gens sont prisonniers d'une île, sans transport pour s'y échapper, sans ressource, laissés à eux-mêmes. Vous croyez que ceci est le synopsis de la série Lost? Et bien, détrompez-vous! Il s'agit de ce nous avons vécu, moi et quelques centaines de personnes, jeudi dernier, lors l'interruption de service du métro de Montréal.

Mon amie et moi avions pris le métro à la station Longueuil-Université-de-Sherbrooke. Le métro était immobile depuis 20 minutes pour cause d'interruption de service sur trois lignes, dont la ligne jaune. Puis, le métro ferme ses portes et part. Nous nous arrêtons à la station Jean-Drapeau. Les portes du wagon s'ouvrent, les lumières s'éteignent, puis, plus rien. Nous décidons de sortir du wagon. Personne n'était là pour nous dire ce qui se passait, s'il y avait des navettes qui s'en venaient. Seulement un monsieur, qui affichait un STM sur son chandail, bête comme ses pieds, vraisemblablement sur la fin de son shift et qui n'en n'avait rien à cirer. Arrivées dehors, nous voyons que nous sommes dans le parc de la Biosphère, au milieu de nulle part.

Puis, nous apercevons une jeune femme qui ne semble pas bien aller du tout. Problème cardiaque, nous dit-elle, et elle est enceinte. Une dame de la STM est à côté d'elle, elle a l'air de s'en foutre comme dans l'an 40. «Avez-vous besoin d'une ambulance, madame?» est la seule phrase altruiste que cette femme demande à la future maman, dont le malaise est aussi flagrant qu'une trompe dans la face d'un éléphant. Nous avons donc pris en charge, mon amie et moi, la pauvre fille tremblotante.

Finalement, après plusieurs dizaines de minutes, la STM décide de réagir. «OK, on va vous envoyer au Casino! Montez dans la 167. De là, vous pourrez prendre un taxi!». On monte. L'autobus ne part pas. Pourquoi? « Ahhhh ben on attend que le chef des opérations donne son go pour vous amener à Montréal!» Finalement, ils nous font changer d'autobus. Après de longues minutes, on part. Nous resterons une heure dans l'autobus, puisqu'ils ont décidé de nous amener au centre-ville de Montréal, rue McGill, où le top de la crise se trouve. Pourquoi ne pas avoir passé par le pont Jacques-Cartier? On ne le sait pas. On ne nous dit rien. Même les chauffeurs ne savent rien.

Nous débarquons finalement en quelque part à l'angle des rues University et De la Gauchetière. On marche jusqu'au métro McGill. Aucune navette spéciale ne part du métro. Aucun petit monsieur STM dehors pour diriger les gens. Les autobus réguliers sont pleins, les taxis aussi. Impossible de trouver quoique ce soit pour rentrer chez nous. On monte jusqu'à la rue Sherbrooke. Encore là, je n'ai vu aucune navette. L'interminable filée attend les autobus réguliers, en rang d'oignons, les pieds dans l'eau, l'estomac vide. Nous voyons finalement que les 535 Parc direction nord ne sont pas pleines. Nous nous dirigeons pour en prendre une et ainsi aller vers le métro Parc. Je prendrai ensuite la ligne bleue jusqu'à St-Michel, puis un autobus jusqu'à Anjou. Trois heures et 45 minutes exactement que cela me prendra pour me rendre chez moi.

Quand la STM dit qu'elle dresse un bilan positif de son opération d'urgence, le poil se dresse sur mes bras et l'urticaire me pousse sur tout le corps. Qui est le tata qui a donné son go pour que le métro de la ligne jaune fasse une station et s'arrête sur une île en plein milieu du fleuve St-Laurent? Pourquoi aucun taxi pour venir nous chercher ou aucune navette spéciale, vu que de d'aller nous débarquer là-bas était vraisemblablement l'idée du siècle? Pourquoi n'aie-je croisé aucune navette spéciale durant mon long périple dans le centre-ville de Montréal, alors que c'est LE CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL QUI ÉTAIT LE PLUS TOUCHÉ? Pourquoi avoir amené les gens de la rive sud à l'endroit le plus congestionné de la crise? Pourquoi n'ai-je vu aucune pancarte indicative proche des métros et/ou aucun travailleur de la station de métro à l'extérieur pour diriger correctement les gens? Pourquoi les navettes partaient uniquement d'un bout de ligne de métro pour ainsi arriver remplies à capacité au milieu du parcours, où autant de gens attendaient, sinon plus?

Le plan d'action et de communication de la STM en temps de crise ne vaut pas une claque. Le capharnaüm, c'était Montréal jeudi. Aucune structure, aucun plan précis n'avait été conçu pour un événement-catastrophe d'une telle envergure et cela paraissait. Et que dire du manque de communication flagrant au sein de l'équipe? La STM, la société de transport la plus imposante en terme de territoire au Québec, ne devrait-elle pas se doter de spécialistes des communications et gestion de crise pour élaborer une stratégie efficace et logique? Si vous en manquez, contactez-moi, je travaille dans le milieu des communications depuis de nombreuses années, je ne pourrai qu'améliorer la chose.

GM : c’est facile d’investir l’argent des autres


01 juin, 2009

Le chiffre du jour : 8 sur 10

Dans son deuxième sondage annuel Vivre aujourd'hui, être prêt pour demain (Living for Today Ready for Tomorrow), effectué par Ipsos-Reid, Soins à domicile Bayshore s'est adressée à des Canadiens de 65 à 85 ans ainsi qu'à des personnes de 40 à 64 ans ayant encore au moins un parent vivant. L'étude indique que les Canadiens âgés ont un grand désir d'autonomie - plus de huit sur dix feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter d'avoir à s'installer dans un établissement de soins de longue durée ou une maison desoins infirmiers et 97 % affirment qu'ils tentent d'adopter une approche proactive par rapport à leur santé.

Les fonctionnaires (1/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.

Les fonctionnaires (extrait 1)
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Dans les ministères dits « à clientèle » tels que l’Agriculture, la Culture, le Développement économique, l’Emploi et la Solidarité sociale, l’Immigration et le Tourisme, une bonne partie des fonctionnaires sont affectés à des fonctions telles que la planification et le contrôle, l’élaboration des politiques, l’ébauche des lois et des règlements, de même que les services administratifs (gestion du personnel, gestion financière et du matériel, informatique et communications). La lourdeur des règles administratives fait que, comparativement aux entreprises privées de taille comparable, deux à trois fois plus de personnes sont nécessaires pour s’acquitter des tâches reliées à l’administration interne. (P. 18 et 19)