Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 avril, 2014

Le gouvernement devrait-il abandonner le recours à la sous-traitance?

Le 19 avril dernier, Richard Perron, Président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), publiait un texte intitulé : va-t-on enfin mettre la table pour un coup de barre concernant la sous-traitance?

Dans son texte, monsieur Perron attribue la pénurie d’expertise au sein de la fonction publique au recours à la sous-traitance. Il conclut :

Il est impératif de reconstruire l'expertise perdue depuis les 20 dernières années au sein du gouvernement du Québec pour :
1.    contrôler la qualité des travaux effectués;
2.    diminuer les coûts des projets;
3.    (et donc) assurer la pérennité de nos services publics.
Une solution simple, efficace et économique - profitable pour tout le monde.

Le moins qu’on puisse dire est que monsieur Perron prêche pour sa paroisse.

Reprenons ses arguments un à un.

Contrôler la qualité des travaux effectués.

En effet, c’est le rôle du gouvernement de surveiller les normes établies et de les faire respecter.
Monsieur Perron attribue les abus des entrepreneurs transigeant avec l’État au manque d’expertise des fonctionnaires. C’est un raccourci qui ne tient pas la route. Les abus résultent de la rencontre d’entrepreneurs avides et de fonctionnaires peu scrupuleux.

Depuis quand l’expertise est garante de l’éthique? Ce n’est pas le manque d’expertise qui explique la piètre qualité des travaux effectués par les sous-traitants. C’est surtout parce que des fonctionnaires ont fermé les yeux en échange des cadeaux qui leur étaient offerts. Pour chaque enveloppe présentée, il y avait la main tendue d’un fonctionnaire, d’un apparatchik ou d’un politicien.

Diminuer les coûts des projets.

Il est vrai que les coûts des infrastructures et des services coûtent plus cher au Québec, mais ce n’est pas la sous-traitance qui en est la cause.

Il faut plutôt attribuer ce phénomène à la corruption, à l’inefficacité des monopoles d’État et à l’excès de règlements nuisibles à la productivité des entreprises.

Primo, la corruption est un phénomène récurrent favorisé par l’absence de concurrence et la trop grande présence de l’État dans l’économie.

Deuxio, les monopoles d’État sont des organisations inefficaces dont le but premier est de protéger le statu quo. Au contraire, les sous-traitants, grâce à la magie de la concurrence, doivent constamment innover et se renouveler pour survivre. Cela permet de contrôler l’augmentation galopante des coûts et d’améliorer la qualité des services gouvernementaux.

Enfin, la multiplication des règlements, souvent inutiles, voire nuisibles, coûte cher aux entreprises, en particulier aux PME. Ces coûts gonflent les prix des services fournis au gouvernement et à la population.

Assurer la pérennité des services publics.

Pour des raisons historiques et culturelles, les Québécois sont attachés à la sociale démocratie. Malheureusement, si rien n’est fait, dans quelques années les monopoles d’État, en particulier en santé et en éducation, boufferont l’ensemble des revenus de l’État. Alors, nous pourrons dire adieu à la sociale démocratie.

À court terme, la sous-traitance permet aux monopoles d’État de survivre, mais à plus long terme la survie de la sociale démocratie passe par la privatisation.

Le Québec devrait s’inspirer du modèle suédois. Le gouvernement demeure responsable des normes d’universalité et du contrôle de la qualité, mais les services sont fournis à la population par des entreprises indépendantes du gouvernement.  Les coopératives, les organismes à but non lucratif, les entreprises privées se concurrencent entre elles pour se tailler une place dans le marché des services gouvernementaux, nommément en santé, en éducation et en transport public. C’est à ces conditions que les Suédois ont évité le naufrage de leur sociale démocratie.


Comme le prétend monsieur Perron, il est évident qu’un sérieux coup de barre est nécessaire pour sauver la sociale démocratie québécoise. Toutefois, le coup de barre requis est diamétralement opposé à celui proposé par monsieur Perron. Il faut décupler le recours à la sous-traitance en attendant la privatisation pure et simple des services offerts par l’État. Les restreindre, comme le propose monsieur Perron, nous condamnerait à la mort certaine de la sociale démocratie si chère aux Québécois.

La réflexion du jour

Je n’aime pas les riches s’était écrié François Hollande lors de la campagne électorale qui l’a mené à la présidence de la France.

Il y est donc allé d’un impôt confiscatoire et il a étranglé la classe moyenne avec les taxes. Résultat: pendant que le reste du monde émerge de la récession, l’économie française stagne, le chômage augmente, les jeunes décampent, le pouvoir d’achat des Français chute de 1% par année et les investisseurs étrangers boudent.

L’euthanasie du capital et la taxation accrue ont cet effet d’appauvrir l’ensemble de la société. Dans ce sens, il s’agit bel et bien d’égalitarisme.--- Daniel Girard

29 avril, 2014

La réflexion du jour

Et si le vrai problème n’était pas plutôt que nos gouvernements dépensent MAL, et depuis longtemps?

Les exemples en sont tellement nombreux qu’on se limitera à ne mentionner que les milliards de dollars en argent public qui, cumulés sur plusieurs années, ont été détournés pour cause de corruption, collusion, fraude, patronage, etc.. Ce grand vol des Québécois les aura privés de services publics de meilleure qualité. 

Disons-le crûment – le Québec est mal gouverné et mal géré. Philippe Couillard réussira-t-il à changer la donne?--- Josée Legault

28 avril, 2014

Anglais 1, Français 0

Alors que le taux de chômage est sous les 7% en Angleterre, il se maintient au-dessus de 10 % en France.

Pourquoi?

La dernière crise économique et financière a eu le mérite d’identifier clairement les gouvernements qui vivent au-dessus de leur moyen, c’est-à-dire la plupart des gouvernements occidentaux. Certains, comme l’Angleterre et l’Irlande, ont rapidement réduit les dépenses pour rééquilibrer leur budget. Les banques en ont obligé d’autres, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, à réduire leur train de vie. Enfin, certains dont la France et le Québec, adepte incorrigible de la théorie économique keynésienne, pour ne pas dire adepte de la pensée magique, ont augmenté les dépenses.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Les premiers ont évité le pire et sont aux portes d’une reprise économique durable. Les deuxièmes ont perdu le contrôle de leur économie aux mains des banquiers. L’expérience fut traumatisante et le chômage a atteint des taux dépassant parfois 25%. Mais le remède sauva le patient et ils sont en voie de reprendre le contrôle de leur économie. Enfin, les derniers, dont la France, végètent dans le peloton de queue des pays de l’OCDE.

Le Québec a été épargné grâce à la bonne performance de l’économie canadienne et à la péréquation. Mais nous avons atteint le mur. À moins de résolument réduire nos dépenses pour équilibrer le budget, les banquiers nous pousserons dans le cercle vicieux des gouvernements irresponsables : décote des agences de cotation, augmentation des taux d’intérêt, augmentation des déficits budgétaires, réductions des dépenses, et on recommence.

Nul ne peut prédire à quelle profondeur nous trouverons le plancher qui nous permettra de rebondir. Pourquoi prendre le risque?


La réflexion du jour

M. Couillard a d’ailleurs souligné, sur un ton plutôt grave, que les intérêts sur les intérêts à payer sur la dette sont maintenant plus élevés que le budget de l’éducation.

C'est un signe évident du disfonctionnement de l’État: après la santé, la dette est le poste budgétaire en plus forte progression. Il n’y a que les aveugles (ou les bornés) qui refusent de voir la catastrophe à venir.--- Michel Hébert

26 avril, 2014

La réflexion du jour

Comment l’indépendance du Québec améliorerait-elle ses finances publiques ? L’attente dans les hôpitaux ? Le décrochage scolaire et les failles de son système d’éducation ? Comment une société moins bilingue et plus homogène serait-elle plus forte, aux plans sociaux et économiques, que le Québec actuel ? Quelles «valeurs québécoises» — présumément bafouées par son appartenance au Canada — lui permettraient soudain d’être plus prospère et rayonnant une fois indépendant ?--- Jérôme Lussier

25 avril, 2014

Radio-Canada, la radio des écolos-socialo-syndicalistes

Est-ce une erreur ou Radio-Canada a enfin compris qu’il existe des Québécois qui ne sont pas des écolos-socialo-syndicalistes?

Toujours est-il que Gérald Fillion a réuni un panel de discussion de quatre personnes tous favorables à des politiques de développement économique favorisant l’entreprise privée.

Dans ce genre de panel, je m’étais habitué à voir un intervenant favorable au libre marché et trois intervenants écolos-socialo-syndicalistes qui essayaient de le démolir.

Il est plus que temps que Radio-Canada offre un produit mieux équilibré à ses auditeurs. Après tout, si l'on se fie aux résultats de l’élection du 7 avril, plus des deux tiers des Québécois ne sont ni souverainistes ni socialistes. Pourtant, leurs impôts contribuent à son financement .


La réflexion du jour

C'est alors que j'ai pensé à ce qui se passe dans une situation semblable au Québec, c'est-à-dire une personne qui n'a pas de médecin de famille et qui attrape une otite. Il est obligé de se rendre aux urgences d'un hôpital et d'attendre des heures avant de voir un médecin, en plus, évidemment, de prendre la place de quelqu'un d'autre dont la situation exigerait des soins immédiats. La différence? Au Québec, ce sont les patients qui se font compétition pour se trouver un médecin de famille alors qu'aux États-Unis, ce sont les médecins de famille qui se font compétition pour se trouver des patients. Il y a quand même de bons côtés à un système privé.--- Gaétan Frigon

24 avril, 2014

La réflexion du jour

La part du marché américain dans les exportations québécoises est ainsi passée de 69,7% à 62,3%. Et ce n'est pas parce que le sirop d'érable n'est plus à la mode, bien au contraire.

Pourquoi? La principale cause, ce sont les effets pervers d'un système mis en place en 2002, quand les acériculteurs ont adopté le modèle chéri de l'agriculture québécoise, le système de gestion de l'offre.--- Alain Dubuc

23 avril, 2014

Réchauffement climatique : science ou propagande?

Après la peur, la culpabilité est le truc le plus souvent utilisé pour nous faire avaler une politique coûteuse et inutile.

Les écolos manipulent habilement les deux notions pour nous imposer leurs points de vue, où devrais-je dire leur profession de foi.

Depuis la création du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), on nous prédit la fin du monde une ou deux fois par année. Pour les croyants écolos, le réchauffement climatique est la source de tous nos malheurs. Les ouragans, les tremblements de terre, les canicules, le vortex polaire sont, selon eux, tous des phénomènes reliés au réchauffement climatique. Pourtant, ces phénomènes existent depuis toujours.

Le fait que la température moyenne du globe soit stable depuis plus de 15 ans; que de plus en plus de scientifiques prétendent que l’activité solaire est la principale cause des changements climatiques; et que le GIEC, sous des airs de regroupement scientifique, est dans les faits un lobby politique (note 1); les lobbys écolos redoublent d’effort pour convertir la population. Les faits ne sont pas pertinents lorsque l’on a la foi.

Autrefois, les curés étaient les gardiens de la bonne conduite de la population. Aujourd’hui, les écolos ont remplacé les curés; les subventions ont remplacé la quête; l’ONU a remplacé le Vatican; la menace des cataclysmes climatiques a remplacé celle des feux de l’enfer; l’évangélisation des consommateurs a remplacé l’évangélisation des païens. Mais la stratégie demeure la même : nous faire peur et nous culpabiliser pour mieux nous convaincre de participer généreusement à leur entreprise.

Hier, la population était captive des sermons dominicaux. Aujourd’hui, le phénomène de la pensée unique aidant, elle est captive des sermons écologistes. Cette situation, particulière au Québec, laisse croire que le débat scientifique est terminé, alors qu’il n’en est rien.

Les politiciens ont habilement récupéré le courant écologiste à leur propre fin. Ils subventionnent généreusement les lobbys écologistes tout comme les gouvernements d’antan subventionnaient les congrégations religieuses. Sous prétexte de sauver la planète, ils multiplient les programmes de subventions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Malheureusement, ces programmes sont aussi coûteux qu’inutiles. Hydro-Québec finance la production d’énergie éolienne dont nous n’avons pas besoin. Les pétrolières contribuent à un fonds vert pour financer les projets écolos. Les entreprises achètent des droits de polluer pour financer encore plus de projets verdoyants.

Ultimement, ces coûts sont payés par les consommateurs. Les projets d’éoliennes financés par Hydro-Québec expliquent la moitié de l'augmentation (4,3%) des tarifs d’électricité entrée en vigueur en avril. Les prix de l’essence, les plus élevés en Amérique du Nord, sont majorés pour renflouer le fonds vert. La bourse du carbone, une nouvelle taxe imposée aux entreprises, gonfle les prix des services et produits.

Contrairement au Québec, plusieurs pays, dont l’Allemagne et l’Angleterre,  remettent en question le bien-fondé de leurs programmes de réduction des GES. Les politiciens redécouvrent qu’en environnement, comme dans toutes les activités économiques, les mécanismes du libre marché sont plus efficaces que les programmes imposés par l’État.

J’espère que la situation dramatique des finances publiques forcera le gouvernement Couillard à repenser les politiques environnementales initiées par le gouvernement Charest et amplifiées par le gouvernement Marois. Ces politiques coûteuses et inefficaces font augmenter les prix des produits et services de base au détriment des plus pauvres de la société. Malheureusement, jusqu’à preuve du contraire, cela n’a aucun effet sur les changements climatiques.


Note 1 – Pour mieux comprendre le caractère politique et propagandiste du GIEC, je vous conseille l’excellent livre de Christian Gérondeau : Écologie, la fin. Monsieur Gérondeau est polytechnicien et expert indépendant. Il travaille depuis plus de dix ans sur les questions environnementales.

La réflexion du jour

En fait, le PQ doit se délester du vieux système de représentations de la gauche étatiste (ce que les intellos appellent un paradigme) qu’il vénère depuis sa fondation.

Il ne s’agit pas de bazarder tous les programmes sociaux, mais le temps est venu de dépouiller le modèle québécois d’État-providence de son caractère sacré et de son «intouchabilité». Sa mise en place nous a conduit au surendettement, à une fiscalité à la limite du supportable et à une addiction débilitante aux transferts fédéraux. Il est urgent de le reconfigurer selon nos moyens.--- Jacques Brassard

22 avril, 2014

La réflexion du jour

Très endetté, relativement pauvre et trop dépensier, le Québec ne peut plus porter ces trois adjectifs sans risquer une décote sur les marchés financiers. Et ça, ça coûte cher.--- Michel Hébert

21 avril, 2014

La réglementite aiguë, un cancer dont souffre le Québec

Qui dit règlement, dit inspection. Il ne servirait à rien d’émettre des règlements s’il n’existe pas de moyens de les faire observer. Les inspecteurs chargés de faire respecter les règlements sont des humains imparfaits comme nous tous. Certains sont pointilleux, d’autres sont frustrés et certains sont carrément incompétents. Il suffit de penser aux nombreuses bévues de l'OQLF et aux abus de l'ARQ pour s'en convaincre.

Il existe la même proportion d’inspecteurs incompétents dans la fonction publique qu’il y a d’incompétents dans la population en général. Si vous avez le malheur de tomber sur un inspecteur cinglé vous êtes cuits. Ils ou elles peuvent vous ruiner en moins de temps qu’il ne faut pour prendre un café.

La morale : moins il y a de règlements, moins il y aura d’inspecteurs incompétents pour les faire observer.

Le reportage qui suit se déroule dans un bar breton à Locmiquélic, mais cela aurait très bien pu se passer au Québec.


La réflexion du jour

Ce qui écœure littéralement le contribuable le plus taxé d’Amérique, c’est que les ripoux profitent d’une retraite payée par l’État qu’ils ont allégrement floué. Au Québec, le «no fault» est désespérant, mais on comprend pourquoi les bureaucrates y tiennent tant...--- Michel Hébert

19 avril, 2014

La réflexion du jour

Les détails de la politique la plus appropriée dépendent des contraintes et des opportunités locales. Mais tout gouvernement doit se demander s'il en fait assez pour améliorer l'emploi dans les secteurs modernes susceptibles d'absorber les salariés travaillant dans les autres secteurs de l'économie. ---Dani Rodrik via Pierre Duhamel

18 avril, 2014

L’entreprise privée mérite mieux


On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre ou une vache à traire. Peu voit en lui le cheval qui tire le char. --- Winston Churchill

La concurrence est au monopole ce que la démocratie est à la dictature.

Tous conviennent que les lacunes inhérentes à la démocratie : délais, influence indue des lobbys, abus des politiciens, compromis, etc., sont de loin préférables aux horreurs de la dictature.

La démocratie ne se limite pas à voter périodiquement, mais consiste surtout à permettre à des opinions différentes, voire opposées, de s’exprimer ouvertement et d’influencer l’évolution des politiques régissant la société. Le brassage d’idées généré par les débats entre les pour et les contre d’une politique proposée, permettent de mieux cerner les enjeux de celle-ci. Par exemple, les écologistes en s’opposant à l’exploitation des énergies fossiles obligent les entreprises à proposer des méthodes d’exploitation propres et sécuritaires.

Ainsi, la démocratie crée les conditions favorisant une saine concurrence entre les choix politiques qui s’offrent à nous. Cette concurrence oblige les protagonistes à redoubler d’ardeur et de créativité pour influencer l’opinion publique et les législateurs en faveur de la position qu’ils défendent. Sans être parfaites, ultimement, les politiques retenues suite à ce processus seront généralement plus optimales pour l’ensemble de la société que celles qui auraient été imposées par une dictature, aussi éclairée soit-elle.

Ce phénomène a permis aux démocraties occidentales d’atteindre un degré de liberté et une qualité de vie très supérieure à tous les autres types d’organisation sociale. Les sociétés socialistes, communistes ou fascistes, nécessitent, à des degrés divers, une gestion centralisée, voire une dictature, pour s’établir et se maintenir en place. Ce phénomène nuit considérablement à leur développement. À terme, ces sociétés imploseront comme l’ont expérimenté les républiques russes à la fin des années 80s et le Venezuela en 2014. Ce n’est qu’une question de temps avant que la Corée du Nord et Cuba implosent à leur tour.

Ce qui est vrai au niveau de la société l’est tout autant au niveau de l’économie. Une économie ouverte et libre où la concurrence entre les entreprises domine le marché, se développera plus rapidement et offrira de meilleurs services à meilleurs coûts à la population. Par contre, une économie dominée par les monopoles, privés et publics, sera peu innovatrice et favorisera le statu quo au détriment de la qualité et des coûts des produits et services offerts à la population.

Le poids des monopoles d’État et la propension des politiciens à vouloir tout réglementer nuisent au développement du plein potentiel de l’économie québécoise. Près de 50 % de l’économie québécoise est contrôlée par les divers niveaux de gouvernement. Si on considère qu’une participation des gouvernements dans l’économie de plus de 25 % à 30 % est contre-productive, cette situation est dramatique.
L’environnement économique québécois est l’un des moins libres en Amérique du Nord. C’est ce qui explique que, quel que soit le critère utilisé : PIB, revenu disponible, dette, taux de chômage, pauvreté, etc., le Québec trône honteusement dans le peloton de queue.

Malheureusement, cette situation risque de perdurer. Selon un sondage commandité par Cogeco, la moitié des Québécois considèrent que les entreprises privées nuisent à la société. Dans les circonstances, les politiciens sont peu enclins à favoriser le démantèlement des monopoles d’État au profit d’un environnement où des entreprises privées se concurrenceraient pour offrir les mêmes services.

Cette situation désolante perdurera aussi longtemps qu’une majorité de Québécois n’auront pas compris que la trop grande présence de l’État dans l’économie est un boulet nuisible à son développement.

Ce travail pédagogique requiert un effort soutenu et de longues haleines. Les pays anglo-saxons et la Chine font des efforts considérables pour favoriser  l’éducation économique et financière de leur population. Les gouvernements, les entreprises et les organisations voués au développement de l’économie contribuent à cet effort. Malheureusement au Québec, tout effort dans le but d’améliorer la littératie économique et financière de la population est immédiatement dénoncé. Les biens pensants gauchistes prétendent que cela conduira à la marchandisation de l’éducation et condamnent sans appel tout effort en ce sens.


Heureusement, il existe des organisations telles que l’IÉDM, dont le mandat est de promouvoir les bonnes pratiques économiques et de faire pression sur les élus. Cela permet peut-être d’éviter les pires dérapages, mais c’est clairement insuffisant pour changer le sentiment anti entreprise privée qui prévaut au sein de la population.

La réflexion du jour

Disons-le, la fonction publique montréalaise est un monstre qu’aucun maire n’a réussi à dompter, surtout depuis l’injonction d’hormones que furent les fusions et les défusions municipales.

On nous avait promis des « économies d’échelle », et pourtant, de 2002 à 2013, le nombre d’employés a bondi de 12 % et la part du budget de la Ville consacrée à la rémunération des employés est passée de 43 % à… 52 % !--- François Cardinal

17 avril, 2014

La réflexion du jour

Sérieusement, comment peut-on penser obtenir une majorité de voix en faveur de la souveraineté quand l’État québécois est non seulement surendetté mais qu’il évite la banqueroute grâce aux transferts fédéraux, et particulièrement la péréquation (9 milliards de dollars) ?--- Jacques Brassard

16 avril, 2014

Ministre de la Santé : un c’est bien, deux c’est mieux.

Monsieur le Premier Ministre,

À titre d’ex-ministre de la Santé, vous savez mieux que quiconque que le ministère de la Santé est devenu un mastodonte ingérable. On peut difficilement en attribuer la cause aux qualités de gestionnaire des ministres. Depuis trente ans ils ont tous échoué.

On ne peut pas non plus l'attribuer au manque d’argent. Le ministère accapare déjà plus de 40 % du budget de la province. Au cours des 10 dernières années, les dépenses du gouvernement en santé ont augmenté de 167 %, passant de 18 milliards à 30 milliards. On se retrouve aujourd'hui avec les mêmes problèmes: 30 % de la population n'a pas de médecin de famille, les salles d'urgence débordent, les aînés congestionnent le système.

Donc, je me permets de vous faire une suggestion qui ne coûtera rien, mais en revanche permettra peut-être de dompter ce mastodonte intraitable.

Vous avez la chance de pouvoir compter sur deux députés capables de brasser  les fonctionnaires, les gestionnaires, les syndicats et les ordres professionnels : les docteurs Barrette et Bolduc. Il vous faut exploiter cet avantage. Je vous suggère donc de nommer le Dr Barrette ministre de la Santé du Montréal Métropolitain et le Dr Bolduc, ministre de la Santé du reste du Québec.

A priori, cette suggestion peut vous sembler farfelue, mais elle pourrait permettre de faire ce qu’aucun ministre n’a réussi depuis trente ans.

En scindant le ministère en deux, la tâche des ministres demeurera immense, mais d’envergure plus humaine. Ils pourront ainsi concentrer tous leurs efforts à trouver des solutions aux problèmes du système. Vous le savez trop bien, les problèmes ce n’est pas ça qui manque.

Toutefois, ce plan requiert que certaines conditions préalables soient respectées.

Il faut motiver les docteurs Barrette et Bolduc à relever le défi que vous leur proposez. Ils sont ambitieux ce qui vous facilitera la tâche.

Leur motivation dépendra des gains qu’ils pourraient en retirer. Vous pourriez par exemple leur promettre que celui qui obtiendra les meilleurs résultats deviendra le nouveau ministre de la Santé après les élections de 2018. L’opportunité de devenir le ministre le plus important d’un futur gouvernement libéral saura les convaincre de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Le but  est de les motiver à redoubler d’ardeur pour obtenir des résultats tangibles et visibles. Pour éviter que vos ministres dispersent inutilement leurs efforts, je vous suggère de les évaluer sur les deux critères les plus importants aux yeux de la population : l’accès à un médecin de famille et la réduction des temps d’attente aux urgences.

Je vous assure, vous allez être surpris des résultats. Des objectifs clairs et une saine concurrence font des miracles pour stimuler la créativité, l’innovation et l’efficacité.

Bien sûr, les deux ministres tireront la couverte chacun de leur bord ce qui ne manquera pas de créer des conflits. Mais vous êtes bien placé pour arbitrer les discordes de vos ministres, le cas échéant. Votre expérience récente de ministre de la Santé vous confère une crédibilité incontestable auprès du Conseil des ministres.

De plus, cette approche innovante aura un rôle pédagogique incontestable auprès de la population. Pour de nombreuses raisons que vos sociologues sont beaucoup plus aptes que moi à expliquer, les Québécois sont viscéralement contre toute forme de concurrence dans l’offre des services gouvernementaux. Lorsqu’ils verront que le système de santé s’améliore dû à une saine concurrence entre les ministres Barrette et Bolduc, ils en redemanderont. Le Québec sera mûr pour une révolution à la suédoise.

Enfin, l’amélioration du système de santé est votre meilleure carte pour garder le pouvoir en 2018. Dans le cas contraire, la CAQ pourrait très bien former le prochain gouvernement.

Bonne chance.

La réflexion du jour

S’il adopte une Charte de la laïcité consensuelle, avec le soutien de la CAQ et de QS, la frange ethnocentrique du PQ sera isolée. S’il lance, de bonne foi, un grand chantier de réforme de la fiscalité et du Code du travail, le PLQ pourra compter sur l’appui de la CAQ. (À l’ère de PKP, le PQ ne saura pas quoi faire.) S’il amorce des réformes de la bureaucratie excessive de certains ministères, ses appuis se consolideront. S’il mise sur la transparence — incluant, pourquoi pas, un directeur parlementaire du budget et des données ouvertes —, le parti sera blindé contre les accusations de «vieille politique». S’il demeure inclusif, qu’il investit dans un réseau d’éducation ambitieux, qu’il s’engage à être aussi vert que possible, il gardera l’appui des jeunes. Rien de tout ceci n’est anti-libéral — bien au contraire.--- Jérôme Lussier

15 avril, 2014

La réflexion du jour

Pourquoi ce taux relativement élevé, alors qu’on lit et entend dans les médias que les entreprises « payent de moins en moins d’impôt »? Parce qu’il faut ajouter à l’impôt toutes les taxes que ces entreprises payent. Et le rapport indique qu’il y en a plus de 50! (Par exemple l’ensemble des taxes sur la masse salariale, des taxes de vente non remboursable, les impôts fonciers, frais de toutes sortes, etc.) En fait, pour chaque dollar qu’elles paient en impôt sur le revenu, ces entreprises paient un autre 94 cents en taxes diverses.--- Michel Kelly-Gagnon

14 avril, 2014

Économie, pourquoi le Québec traîne dans le peloton de queue

Le 7 janvier dernier, Livio Di Matteo, économiste, professeur et chercheur à l’Institut Fraser, a publié une étude intitulée Measuring Governement in the 21st Century. Malheureusement, cette étude a été grandement ignorée dans les médias québécois, comme c’est souvent le cas pour les publications de l’Institut Fraser.

Dans cette étude, le professeur Di Matteo conclut que pour maximiser la croissance économique, la participation du gouvernement dans l’économie ne doit pas excéder 26 %. Initialement, l’amélioration du système d’éducation et de santé, des infrastructures, de la sécurité, etc. favorise la croissance économique. Toutefois, au-delà de 26 % la courbe de croissance, appelée la courbe de Scully, redescend rapidement.

Au Québec, les trois niveaux de gouvernement contrôlent près de 50 % de l’économie. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le Québec traîne dans le peloton de queue des économies nord-américaine.

Adrien Pouliot, chef du parti conservateur du Québec dénonce cette situation déplorable.


La réflexion du jour

Après avoir laissé le dossier des mines dans les mains des représentants de sa gauche économique et écologiste, le PQ a subi, lundi soir, d’importants reculs dans les régions ressources, perdant trois des quatre circonscriptions de l’Abitibi et du Grand Nord aux mains des libéraux. --- Pierre Duhamel

12 avril, 2014

La réflexion du jour

On ne veut plus voir six gars de la voirie qui jasent autour d’un trou pendant que le boss parle au téléphone dans le pick-up qui ronronne. On est tous écœurés de savoir qu’il y a 17 heures de rage à l’urgence, un mot qui, au Québec, a perdu son sens. On ne veut pas de débat sur la couleur de la maison quand on sait que le solage est en train de s’effriter. Colmatons ce qui coule, c’est le mandat, parce que ça ne va pas bien avec cette dette débile mentale.--- Michel Beaudry

11 avril, 2014

Le but de l’interventionnisme : mieux nous dépouiller

Pour paraphraser Ronald Reagan, l’interventionnisme étatique n’est pas la solution, c’est le problème.

Nicolas Doze utilise l’exemple de la pollution causée par la consommation de diésel pour démontrer comment un problème créé de toute pièce par l’intervention du gouvernement sera par la suite récupéré par les politiciens pour mieux nous dépouiller.


La réflexion du jour

Ainsi, autrefois, les riches Québécois étaient parmi les plus riches au Canada, et les pauvres étaient parmi les moins pauvres. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Les riches sont parmi les moins riches, et les pauvres sont parmi les plus pauvres. --- Nathalie Elgrably-Lévy et Marcel Boyer

10 avril, 2014

La réflexion du jour

une étude de Schuknecht et Tanzi (2005), pour le compte de la Banque centrale européenne, montre que plusieurs pays ont réussi à réduire leurs dépenses publiques (parfois de plus de 10 %) sans contrecoup. Ces réductions à la taille de l’État n’ont pas affecté le bien-être des populations selon les grands indices macroéconomiques et de bien-être conventionnels. Au contraire, ces ambitieux programmes de réformes ont eu des effets positifs sur la croissance économique et l’innovation.--- Pierre Simard

09 avril, 2014

Le rêve socialiste, une utopie


Encore une fois, l’histoire confirme l’utopie du rêve socialiste.


La société est imparfaite, car les citoyens qui la composent sont imparfaits. Dans ces conditions, la dictature demeure le seul moyen de construire un idéal socialiste. Mais l’histoire démontre que les effets pervers de la dictature sont maintes fois plus dommageables que les défauts du capitalisme.


Alors que le Venezuela devrait vivre dans l'opulence grâce aux premières réserves de pétrole au monde, le pays ne connaît que pauvreté, pénuries, assistanat de masse et décrépitude économique. Entre deux répressions de la population par la force, le gouvernement en est réduit à appeler au pillage des quelques entreprises privées qui existent encore dans ce pays qui nous montre avec éclat que le socialisme ne marche pas.


La réflexion du jour

Serions-nous prêts un jour pour un programme qui contiendrait ce genre d’engagements: remplacer le gouvernement qui s’occupe de tout par la responsabilité individuelle, une culture de l’effort à l’école, développer l’entrepreneurship sans subventions? J’en doute.--- Mario Dumont

08 avril, 2014

La réflexion du jour

Par ailleurs, constate aussi selon l’Institut C.D. Howe, c’est au Québec que revient le titre du gouvernement le plus dépensier lorsque surviennent des revenus imprévus au budget.

Mesuré sur dix ans, ce taux de dépenses additionnelles au Québec atteint 84 % – ou 84 cents de dépenses par dollar de revenu imprévu –, loin devant l’Ontario (50 %) et le gouvernement fédéral (24 %).--- C. D. Howe

07 avril, 2014

La réflexion du jour

Mais le peuple québécois a plus de bon sens que ses élites, souverainistes comme fédéralistes. Il sent bien que le moment n’est pas bon pour l’une ou l’autre option. Il ne croit pas en l’indépendance d’un Québec vieillissant, endetté et déprimé, dans un monde de plus en plus dangereux.---Christian Dufour

05 avril, 2014

La réflexion du jour

« Je pense qu'on a besoin d'un redressement au Québec, on a besoin de plus d'investissement privé, on a besoin de plus d'emplois à valeur ajoutée avec l'innovation. Si c'est là-dessus que les Québécois veulent que le prochain gouvernement travaille, ils voteront pour moi. S'ils veulent voter pour ou contre un référendum, bien honnêtement, je préfère qu'ils votent pour un des deux autres partis »--- François Legault

04 avril, 2014

Élections : pour qui voter?

Je fais partie du 10 % des électeurs qui n’ont toujours pas décidé pour qui voter. Il faut dire que la campagne électorale ne me facilite pas la tâche.

Je ne me souviens pas d’une campagne aussi négative et vide de sens. 

Il est impossible d’entrevoir le contenu des programmes des partis, tellement ils sont recouverts de boue. Il me semble qu’on aurait pu faire quelque chose de plus utile avec les 100 millions de fonds publics que coûtera cette campagne électorale.

Si Pauline Marois est élue première ministre, il ne lui restera que peu de temps pour s’intéresser aux priorités des Québécois. Elle devra veiller à ce que le livre blanc sur la souveraineté ouvre la voie à un prochain référendum. Elle devra aussi consacrer beaucoup de temps et d’énergie à gérer les divisions entre pressés et pragmatiques, gauchistes et droitistes, syndicalistes et libéraux. Qu’on me ne serve pas l’argument qu’on peut mâcher de la gomme et marcher en même temps, c’est de la démagogie. Personne, aussi talentueux et énergique soit-il, peut tout faire en même temps et bien le faire, même pas Madame Marois.

Philippe Couillard prétend que le PLQ d’aujourd’hui n’est pas le PLQ de Jean Charest. Mais il y a quelque chose d’indécent à ramener le PLQ au pouvoir après seulement 18 mois de purgatoire. C’est insuffisant pour que le message de l’intégrité passe vraiment. Le PLC est toujours au purgatoire neuf ans après la commission Gomery et c’est très bien ainsi.

J’aime François Legault. Il est le seul politicien qui ose dire la vérité aux Québécois : les contribuables sont étouffés, les finances publiques sont hors  contrôle, la dette explose, l’économie stagne. Il reconnaît que le modèle québécois n’est plus viable. Il s’engage à réduire la taille de l’État et à défendre les contribuables des abus d’un État providence qui bouffe toutes les énergies vitales des Québécois (voir Le désastre financier du Québec). Mais la CAQ c’est François Legault, Christian Dubé et quelques députés de grande qualité. Est-ce suffisant pour gérer un Québec qui requiert un sérieux coup de barre?

Françoise David rêve d’un pays socialiste où tous les individus sont des modèles d’altruisme et de morale. C’est une utopie du siècle dernier. Seuls des utopistes incorrigibles peuvent encore souhaiter un Québec socialiste à la sauce Hugo Chavez. Mais au moins, elle joue un rôle utile au parlement en rappelant à tous qu’il existe des gens démunis et que nous avons la responsabilité et les moyens de leur permettre de vivre décemment.

Alors, quoi faire?

En fin de compte, je vais voter pour la CAQ dans l’espoir d’élire un gouvernement libéral minoritaire avec la CAQ détenant la balance du pouvoir. Au moins le développement de l’économie trône tout en haut des priorités de ces deux partis.

La CAQ a démontré sa volonté de travailler avec le parti au pouvoir pour le plus grand bénéfice de tous les Québécois. J’en veux pour preuve l’adoption de la loi sur les mines grâce à la médiation de la CAQ et le compromis raisonnable offert au PQ sur la loi de la charte de la laïcité. Je crois possible que la coalition CAQ/PLQ nous apporte quatre ans de prospérité. Mais si le PLQ devait s’avérer trop dépensier ou susceptible de retomber dans les mauvaises habitudes de l’ère Charest, je crois que la CAQ aurait le courage de le faire tomber.

Surtout, quoiqu’il arrive, je tiens à remercier le seul parti qui défend les intérêts des contribuables en lui accordant ma confiance.


La réflexion du jour

Le modèle québécois est défectueux à plusieurs égards, mais l’aristocratie syndicale a des places réservées sur les plateaux de télévision et parvient encore à convaincre la majorité taxable que le statu quo est le seul choix prometteur. Nombreux sont tout de même ceux qui croient à notre irrévocable décadence.--- Michel Hébert

03 avril, 2014

La réflexion du jour

Les chefs des trois principaux partis ne parlent pas aux électeurs, occupés qu’ils sont à se parler entre eux. On a droit à de la politique spectacle, et c’en est un de mauvaise qualité. [...]--- Paul Cliche

02 avril, 2014

Le modèle québécois, source d’inefficacité

Le modèle québécois est le modèle de l’interventionnisme étatique et de la bureaucratie qui en découle.
Lorsque les politiciens désirent intervenir dans le fonctionnement de la société, le gouvernement promulgue des lois traduisant leurs intentions. Ensuite, les fonctionnaires rédigent les règlements correspondants et en surveillent l’application. Au fil des ans, les règlements s’accumulent. Qu’ils soient périmés, interprétés étroitement par des fonctionnaires pointilleux, voire carrément nuisibles, tous doivent s’y conformer. Il suffit de penser aux nombreuses bévues de l’OQLF et aux abus de l’ARQ pour s’en convaincre.

Bien sûr, c’est le rôle du gouvernement de déterminer les règles devant régir le bon fonctionnement de la société. Mais il existe une marge énorme entre  administrer la justice ou assurer la sécurité des citoyens et décider quelles seront les heures d’ouverture des magasins ou quel doit être le prix de l’essence, du lait et des oeufs.

Au Québec, la part des gouvernements (municipaux, provincial et fédéral) dans l’économie oscille autour de 50 %. C’est énorme étant donné que la plupart des économistes considèrent qu’une participation de plus de 25 % à 30 % est contre-productive. Les programmes de subventions se multiplient à un rythme effarant. Près de 50 % des subventions accordées aux entreprises canadiennes le sont au Québec. C’est deux fois plus que notre poids dans l’économie canadienne. Le gouvernement du Québec produit plus de pages de règlements que les autres provinces.

Pour comprendre pourquoi ce phénomène est une source d’inefficacité, il faut d’abord analyser le processus décisionnel de tout individu. Nous sommes naturellement motivés par un instinct de survie codé génétiquement. Les décisions que nous prenons et les gestes que nous posons comportent toujours un certain nombre de risques. Nous recherchons instinctivement les moyens de les minimiser, voire de les éliminer, afin d’améliorer nos chances de succès.

Par exemple, pour un fonctionnaire, l’acceptation ou le refus d’une demande de subvention ou d’un permis ou la rédaction d’un rapport d’inspection négatif, comporte des risques de carrière considérables. Si l’entreprise ou l’individu concerné n’est pas satisfait de la décision du fonctionnaire, il peut s’en plaindre aux échelons supérieurs ou alerter les médias. Il doit donc prendre toutes les précautions possibles pour couvrir ses arrières au cas où les choses se retourneraient contre lui. Il interprétera les règlements le plus étroitement possible pour éviter de prêter flan à la critique. Si malgré tout, les risques de dérapage demeurent élevés, il retardera sa décision sous un prétexte quelconque en attendant de trouver une solution acceptable. Idéalement, il trouvera le moyen de refiler la responsabilité de la décision à un autre ministère, une agence, une commission, son patron, un collègue, etc. On qualifie ces fonctionnaires de fantômes de la bureaucratie.

La multiplication des structures et des programmes d’intervention ont pour effet de multiplier les fonctionnaires fantômes. Tous les intervenants : municipalité, municipalité régionale de comté, ministères, agences, commissions, etc., ont leur cohorte de fonctionnaires responsables de faire respecter les lois et règlements et de gérer les programmes d’intervention en vigueur. Comme si cela n’était pas suffisant, souvent les objectifs et les exigences des uns et des autres sont en conflit. Pour démêler le tout, l’entrepreneur ou le citoyen qui désire faire avancer son dossier doit embaucher divers professionnels : avocats, comptables, lobbyistes, etc..

Plus le gouvernement intervient dans les relations régissant le bon fonctionnement de la société, plus il devient difficile pour les citoyens et les entreprises d’agir efficacement. Les délais et les coûts s’accumulent, réduisent la productivité, découragent l’entrepreneuriat, nuisent à l’innovation et favorisent un immobilisme dévastateur.


La réflexion du jour

Mais quand même: à la veille de travaux (ndlr démolition de l'échangeur Turcot) qui créeront une telle pagaille pendant des années, il est intolérable que bureaucrates et politiciens de diverses juridictions soient encore incapables de se parler et de coordonner les travaux – de bretelles, d’aqueducs, de ponts – qu’ils semblent concocter chacun de leur côté, jaloux de leurs secrets et de leur pouvoir. ---Benoît Aubin

01 avril, 2014

La réflexion du jour

Avec l’élection de Jean Lesage en 1960, le Québec a pris le virage de l’État-providence. Depuis, tous les gouvernements se sont vautrés dans l’interventionnisme. Problèmes d’argent? Le loyer est trop élevé? Envoyer son enfant à la garderie coûte cher? Papa veut passer quelques semaines avec son nouveau-né? Les affaires vont mal? Les entreprises investissent peu? La relève est absente? Le prix des médicaments augmente? Pas de souci, l’État va résoudre le problème!---Nathalie Elgrably-Lévy