Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 janvier, 2018

Parlons climat : (I) Contexte, températures et gaz carbonique



Article écrit en commun par h16 et Nathalie MP

C’était l’euphorie, à Paris, le 12 décembre 2015. L’Humanité venait enfin d’interdire fermement au climat de se réchauffer : les 195 pays présents à la Conférence Climat COP21 s’étaient mis d’accord pour limiter le réchauffement climatique anthropique (RCA) « bien en-dessous de 2° C » par rapport à l’ère pré-industrielle. 
Afin de faire glisser le suppositoire aussi commodément que discrètement, ils avaient planqué dans les annexes un petit paragraphe prévoyant le déblocage
d’une
piscine olympique d’une modeste enveloppe de 100 milliards de dollars des pays riches (évidemment responsables) vers les pays pauvres (évidemment victimes). Et bien sûr, il s’agissait seulement d’un plancher : « Sky is the limit », surtout s’il est pollué.
Pour les transis (de chaud) qui savaient la fin du monde proche, cette conférence de la dernière chance avant l’apocalypse fut un vrai soulagement. Pour les réalistes, ce fut plutôt la consternation de constater l’absence soigneuse de tout objectif chiffré. De là à penser que l’accord glorieusement louangé par François, Barack, Laurent, Nicolas, Ségolène et les autres était finalement plutôt vide et fort peu contraignant, il n’y avait qu’un tout petit pas que les États-Unis ont rapidement franchi cet été en annonçant leur retrait…
Coup dur. Deuxième émetteur de CO2 de la planète après la Chine (15 % des émissions contre 29 %), ils confirmaient ainsi leur état de Grand Méchant Mondial et risquaient de saboter les beaux efforts des autres. Mais surtout, ils sont, ou plutôt étaient aussi un contributeur financier très appréciable.
Or dans cette lutte sans merci contre le RCA, le nerf de la guerre, c’est bien l’argent.
C’est donc tout judicieusement qu’Emmanuel Macron, notre Président Pepsodent™, a décidé de relever le défi de la défection américaine en conviant 2 000 invités en provenance d’une centaine de pays pour le 12 décembre prochain (deux ans exactement après la COP21) dans le cadre d’un sommet mondial très parisien intitulé « One Planet Summit ».
Au menu : trouver des financements privés et publics (mais surtout publics) pour cette fameuse « action climat », histoire de « Make Our Planet Great Again » – et lâcher au passage 60 millions d’euros de plus d’argent gratuit de la poche des autres pour attirer des scientifiques étrangers ayant un projet en lien avec le changement climatique (ce qui, on le comprend, ne favorisera pas du tout le biais pro-réchauffiste de la science climatique, n’est-ce pas…)
Du reste, lors de la COP23 de Bonn (Allemagne) le mois dernier, il avait même appelé les États européens à compenser intégralement le retrait américain pour financer le GIEC, ce Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat qui fait la pluie et le beau temps sur le climat depuis sa création dans la nébuleuse onusienne en 1988.
Vous l’avez compris : ce RCA est devenu un gouffre à dépenses publiques débridées et un prétexte en béton armé pour justifier une intrusion permanente de l’État partout. Cela a d’ailleurs poussé l’Association des Climato-réalistes à organiser le 7 décembre prochain à Paris sa propre Journée Climat, contre la pensée unique qui prévaut dans les rangs écologistes, médiatiques et gouvernementaux.
Parallèlement, son président Benoît Rittaud, mathématicien maître de conférences à l’université Paris-13 (Sorbonne Paris Cité), a décliné six thèmes liés au débat climatique dans six podcasts intitulés « Une minute pour comprendre » sur Temporium Radio. Le premier, diffusé le 16 octobre dernier, était consacré au « tranquille réchauffement de la terre » :
Lecteur audio

Il apparaît en effet que la thèse réchauffiste, intensément relayée à l’approche de chaque nouvelle COP et financée à coups de milliards de dollars, de taxe carbone (fraudes incluses) et de « peur exponentielle » savamment entretenue, consiste à prétendre d’une part que la terre s’est « anormalement » réchauffée depuis l’ère industrielle et à constater d’autre part que le taux de CO2 de l’atmosphère a « considérablement » augmenté.
Conclusion « évidente » : les activités humaines (ultra) capitalistes, (turbo) industrielles et (méga) consommatrices d’énergies fossiles dégagent bien trop de CO2 qui par effet de serre provoque un réchauffement climatique aux conséquences forcément catastrophiques (ici, insérez une photo d’ours famélique
ou de politicien non-réélu pour faire pleurer).
D’où accélération des phénomènes climatiques extrêmes, hausse du niveau des océans, fonte de la banquise, bref, toute une cohorte d’abominations (sur lesquelles nous reviendrons dans un second article) qui justifient forcément des politiques publiques (qui feront l’objet d’un troisième article) afin de 
cramer un maximum d’argent gratuit en petits fours savoureux lutter contre cette évolution catastrophique.
Mais en fait de conclusion évidente, peut-être est-il nécessaire de revenir un peu sur ces histoires de températures affolées et de CO2 subitement dodu.
Côté températures
Tout a vraiment commencé en 1998 avec la courbe en crosse de hockey de Michael E. Mann (voir graphique ci-dessous).
Certes, certes, le GIEC n’avait pas attendu cette courbe pour se mortifier des effets de l’activité humaine sur le climat puisqu’il était parvenu, dès 1997, à faire signer le protocole de Kyoto à 84 pays qui s’engageaient déjà à réduire leurs émissions de CO2.
Mais le travail de Mann, qui reconstituait les températures moyennes de l’hémisphère nord depuis 1000 ans à partir des anneaux de croissance des arbres, donna vraiment le signal de départ de l’alarmisme climatique en mode turbo. Après le calme plat, voire un léger refroidissement pendant 900 ans, on lisait alors un réchauffement spectaculaire à partir de 1900, pile au moment où les populations riches du Nord ont commencé à s’extraire bêtement de la misère en exploitant charbon, gaz et pétrole.
Une courbe qui tombait à pic pour remonter le moral des anti-capitalistes en manque de cause depuis la chute du communisme soviétique (1991). Mais une courbe qui posait quand même quelques petits problèmes.
Eh oui, le climat est naturellement très variable. Le GIEC lui-même l’admettait volontiers comme en témoigne le graphique ci-contre qui figurait dans son premier rapport de 1990. On y voit un petit âge glaciaire succéder à l’optimum médiéval qui avait permis, par exemple, la culture de la vigne en Angleterre et la conquête du Groenland par les Vikings. Ces deux phénomènes sont documentés dans de nombreuses études historiques, géographiques et économiques de la période, même si le politiquement correct ambiant pousse à les minimiser.
Une controverse sur la courbe de Mann s’ensuit.
Si le Wikipédia en anglais l’admet dans son titre, notons que l’article du wikipedia français reste très discret (voire pudique et très superficiel) sur le sujet. Toujours est-il qu’en 2003, McIntyre et McKitrick publient une « correction » qui fait état des nombreuses manipulations, extrapolations, falsifications et troncations (oui, tout ça) opérées par Mann sur ses données. Ce dernier reconnaît les faits et la revue Nature, qui a publié la courbe en 1998, exige un corrigendumMais là encore, McIntyre et McKitrick mettent au jour un traitement statistique qui privilégie le XXème siècle afin de garder à la courbe son allure spectaculaire.
Finalement, la courbe de Mann disparaîtra commodément des rapports du GIEC, tout comme le mot « réchauffement », habilement remplacé par « changement » climatique.
Du reste, la Terre a de toute façon connu des périodes préhistoriques bien plus chaudes qu’aujourd’hui. Et si l’on s’en tient à notre époque moderne, les températures moyennes ont augmenté de … 0,6° C (oui oui, même pas 1° C) au long du XXèmesiècle. L’expression de Rittaud, « le tranquille réchauffement de la terre », prend tout son sens. Mieux : depuis 1998, on observe même une pause dans le réchauffement, alors que le taux de CO2continue de grimper (tranquillement aussi).
C’est une pierre dans le jardin des réchauffistes qui se sont évertués à démonter cette pause en « réajustant » toutes les données disponibles avant la COP21 histoire de bien relancer le drame et la pression sur les finances publiques. En réalité, les pics de température enregistrés ces dernières années ont surtout à voir avec le phénomène El Niño, grand perturbateur climatique, qui fut particulièrement puissant en 2015 et 2016.
Tant de parti pris ne pouvait que déboucher sur des projections hautement fantaisistes.
C’est ce qu’on observe sur le graphique ci-contre quand on prend le temps de comparer les prédictions de température des modèles climatiques numériques, toujours effrayantes (courbe rouge), et les réalisations effectives (points bleus et carrés verts), nettement plus modérées. Donc oui, tranquillou-bilou, le réchauffement !
Côté CO2
Tout d’abord, le CO2 n’est pas un polluant. Vraiment. Sans façon. Si si. On ne le répétera jamais assez tant l’acharnement est grand pour en faire le coupable expiatoire de notre développement.
En réalité, c’est un élément bénéfique indispensable à la vie grâce à la photosynthèse des plantes. Il est même responsable du reverdissement qu’on observe depuis quelques années sur la planète. Qui s’en plaindrait, à part les écologistes qui n’aiment le vert que sur les dollars servant leur agenda collectiviste ?
Quant à son rôle dans l’effet de serre, il est très loin d’en être le seul responsable. Le premier est la vapeur d’eau, qui compterait pour au moins 60 % dans l’effet de serre total de la planète. En toute logique, nos écolos de combat devraient pétitionner vigoureusement pour qu’on réduise enfin les émissions de vapeur d’eau… Bon courage.
En outre, corrélation n’est pas causalité. Pourtant, les réchauffistes considèrent que plus il y a de CO2, plus la température moyenne de la planète augmente, en n’accordant qu’un rôle très subalterne au soleil dans cette température – c’est osé, mais c’est à ça qu’on les reconnaît.
Or les scientifiques qui font de la science – eh oui, il y a en a ! – ont émis l’hypothèse extrêmement plausible que l’activité solaire, particulièrement forte depuis 1950, pourrait expliquer le réchauffement qu’on constate aujourd’hui. Quant au CO2, loin de précéder le réchauffement, il le suivrait : quand il fait froid, les océans absorbent le CO2 et quand il fait chaud, ils le rejettent. Dans cette hypothèse, les causes naturelles dominent et la relation de cause à effet serait inversée.
Quoi qu’il en soit, on parle d’un taux de gaz carbonique dans l’atmosphère de 0,04 % (ou 407 parts par million) aujourd’hui contre 0,032 % en 1960.
Alors oui, certes, l’augmentation est de 25%, mais 25 % d’un tout petit nombre : cela reviendrait à constater l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère d’une salle de théâtre de 1 500 places après y avoir laissé brûler une allumette. Oui, toute une allumette. Foudroyant, n’est-ce pas…
Et pourtant, cela n’empêchera pas les partisans du RCA de nous annoncer les pires catastrophes à brève échéance si nous n’abandonnons pas séance tenante les énergies fossiles (et le capitalisme aussi, si possible).
Leur ton péremptoire tend à faire oublier que la climatologie est une science toute jeune. Née peu après la seconde guerre mondiale, elle ignore encore trop de choses sur le soleil et les nuages. Beaucoup reste à découvrir avant de pouvoir prétendre savoir où va le climat et personne ne saurait dire sérieusement à ce stade que la « science du climat est  établie »
Ceci devrait inciter les tenants du RCA à beaucoup plus de modestie dans les politiques qu’ils comptent nous imposer et dans les montants d’argent public qu’ils comptent cramer.    … A suivre …

La réflexion du jour

Est-ce nos gènes collectifs et notre obsession d’égalitarisme qui nous fait rejeter la culture du savoir et du dépassement ? Sommes-nous encore condamnés à être « nés pour un petit pain » ? Sommes-nous vraiment fiers d’être Québécois ?--- Denise Bombardier

30 janvier, 2018

La réflexion du jour

Le fameux PTP, auquel on a greffé les termes « global » et « progressiste » (PTPGP), permettra d’accroître les parts de marché des agriculteurs canadiens à travers la zone Asie-Pacifique. Encore une fois, le système de la gestion de l’offre a été un irritant lors des longues négociations. Les concessions faites sur les parts du marché intérieur feront mal aux producteurs de lait, d’œufs et de volaille, mais aussi aux contribuables, qui paieront une facture salée pour les compenser.--- Alexandre Moreau

29 janvier, 2018

La réflexion du jour

Je propose le ministère de la Responsabilisation individuelle dont le mandat serait d’insuffler aux Québécois le désir de se prendre en main et ne plus attendre que le gouvernement règle leurs problèmes à leur place.--- Lise Ravary

27 janvier, 2018

La réflexion du jour

Le marché constitue le meilleur système pour accroître le bien-être de tous grâce à sa structure d'incitations qui oriente les acteurs du marché vers des comportements productifs.--- Jasmin Guénette

26 janvier, 2018

La réflexion du jour

Dans le contexte particulier de la renégociation de l'ALÉNA, l'abolition d'un irritant majeur comme la gestion de l'offre permettrait au Canada d'être en meilleure position pour contrer les élans protectionnistes américains dans le secteur automobile et celui du bois d'œuvre, deux secteurs névralgiques pour le pays. « Les Canadiens seraient doublement gagnants, car le système de quotas et de tarifs imposés sur les produits laitiers, les œufs et la volaille bloque l'entrée de produits étrangers et coûte plus de trois milliards $ par année aux consommateurs canadiens, selon l'OCDE », explique Alexandre Moreau.

25 janvier, 2018

La pluralité des mondes possibles


Par Louise V. Labrecque

Nous vivons à une époque exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité.  En effet, nous sommes désormais sortis des mythes anciens qui décrivaient, d’une manière ou d’une autre, la création de l’Univers.  Nous sommes sortis d’une vision du monde  réductrice, étriquée, qui traçait invariablement une frontière nette entre le Ciel et la Terre, entre le Bien et le Mal, entre les Arts et les Sciences.  Cette vision manichéenne du monde plaçait la planète Terre au centre de l’Univers, tel un nombril originel, et la religion était, de ce fait, profondément imprégnée de la pensée d’Aristote.  Toutefois, dès l’instant où Galilée découvrit ses nouveaux détails astronomiques dans «  le ciel divin », nous étions déjà passés de l’autre côté du miroir.  Et, nous connaissons la suite ; surtout l’impact que ces observations, désormais célèbres, eurent sur la vie des idées. Pour ce faire, il a fallu néanmoins vaincre la censure, tant Galilée et ses travaux eurent la vie dure en son temps, tant elles furent méprisées, ne soyons pas étonnés, par une telle expression de la bêtise. En effet, Galilée, fort intelligent et possédant une véritable originalité, fut traité de manière condescendante par tous les imbéciles et autres complexés autour de lui, réduisant ses découvertes audacieuses à un blablatage insipide et inepte, allant jusqu’à se moquer du ridicule de ses conclusions ; finalement, ce fut un compliment de bas étage de la part de ces fanatiques,  servant la science alors plus que jamais telle une véritable chapelle idéologique. Ainsi, et l’Histoire se souvient : cette découverte non seulement agira à la manière d’un effet de levier afin de vaincre l’imbécilité de son temps, mais celle-ci eut également un impact extraordinaire sur l’avenir de la civilisation en général et sur la recherche scientifique en particulier.

Ainsi, les travaux de Galilée – et son traitement- furent éloquents tant qu’à la pertinence de cultiver un véritable libre arbitre, pour un esprit critique loin de la facilité. De même, la nécessaire curiosité intellectuelle est bien la preuve de son effet salvateur, non seulement pour un esprit génial tel Galilée, mais pour tout le monde, en particulier pour les jeunes esprits de demain. De ce fait, cela est fascinant de constater combien  les questionnements existentiels persisteront toujours dans la tête des gens.  Ainsi, les astronautes, ayant fait le tour de la Lune à bord des missions Apollo, ont dû répondre à la question : « Avez-vous rencontré Dieu derrière la Lune ? ».  Dieu ne s’y trouvait pas.  En revanche, l’une des surprises de notre temps aura été de découvrir que les étoiles, dont le Soleil, se comportent comme de véritables instruments de musique, émettant des sons, par des vibrations internes, semblables à des caisses de résonnance, et détectables par des instruments sophistiqués, analysant la lumière des vibrations stellaires.  Ainsi, à défaut d’être audibles, la « musique des étoiles » est visible.  En effet, il existe plus de 200 milliards d’étoiles dans notre Galaxie, dont beaucoup sont entourées de planètes… Je vous laisse imaginer la symphonie !

De même, imaginez également ceci : pour chaque étoile, compte tenu de sa luminosité et de sa température, on peut définir une « zone habitable ».  C’est ainsi que  « la pluralité des mondes possibles » a fait son entrée dans la recherche scientifique contemporaine. Toutefois, de par le poids de l’histoire, tout en prenant conscience de l’étendue des connaissances et des découvertes scientifiques, c’est avec humilité, presque un genre de tendresse,  que l’on parcourt le livre de Sylvie Vauclair.  En effet, nous sommes de nos jours loin, très loin, du postulat initial de l’antique image de la Terre, centre du monde et entourée de quelques planètes.  Cela oblige les esprits à entrevoir, peut-être, la possibilité des « autres mondes » : plusieurs « Super Terre » ont été découvertes à ce jour, ainsi que plusieurs « objets célestes », tellement nombreux qu’il serait trop long de les énumérer ici. Par ailleurs, cet ouvrage n’est pas un ouvrage faisant la nomenclature des composantes du cosmos, toutefois, il s’agit d’un véritable plaisir de lecture. Celui-ci alimente également nos réflexions sur la nécessité de vaincre, une bonne fois pour toute, la bêtise, celle qui mute constamment, et qui aime ramper pour se mettre servilement au service de la pensée médiocre et vulgaire.

De ce fait, l’être humain n’étant plus le centre de l’Univers, il lui faut encore s’y habituer.  L’évolution des connaissances en physique et en astrophysique est telle qu’elle invite, tout naturellement, à la méditation.  Ce qui est mit en lumière dans cet ouvrage, c’est un également un discours qui pourrait paraître ésotérique, s’il n’était appuyé d’un solide corpus scientifique. En somme, aurions-nous toutes et tous comme un genre de destin cosmique ? Pour l’auteure, Sylvie Vauclair et Hubert Reeves, lequel signe la préface de ce livre La Terre, l’espace et l’au-delà, cela est très clair : nous venons du cosmos et nous retournerons au cosmos.  Il devient donc fascinant de se projeter personnellement, d’aller au-delà, de transgresser quelque peu, afin de découvrir sa véritable raison d’être dans ce contexte, lequel est bel et bien le nôtre. 

En somme, cet ouvrage sans pareil nous invite, avec une belle fraîcheur intellectuelle à se laisser lire et relire. Il est écrit par Sylvie Vauclair, agnostique et  ancienne élève d’Hubert Reeves, lequel se passe de présentation tant ses travaux parlent d’eux-mêmes.  C’est un livre vulgarisé avec sensibilité et qui fait le tour de la planète Terre, cette planète océane, en passant par le système solaire, la naissance des mondes,  leur fin, sans oublier la pluralité des mondes possibles, pour se terminer avec un épilogue fascinant, lequel invite à la méditation poétique. 

Astrophysicienne et professeur à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, Sylvie Vauclair a publié plus de deux cent articles de recherche scientifique et signe de nombreux ouvrages sur les thèmes de l’astronomie et de la planétologie, dont La symphonie des étoiles et La Chanson du Soleil.  Elle a entrepris depuis plusieurs années un remarquable travail de vulgarisation, en mettant à la portée du grand public d’innombrables découvertes scientifiques en matière d’astrophysique et d’astronomie. À la manière d’une étoile, Sylvie Vauclair diffuse démocratiquement des informations importantes pour notre avenir à tous.  De son travail incomparable, fusent des questionnements et des réflexions essentiels à la pensée humaine, voire à notre vie tout court, pour l’avancement intellectuel certes, mais également pour les enjeux touchant aux questions de la justice sociale et de la dignité humaine. 


VAUCLAIR, Sylvie :  La Terre, l’espace et au-delà,  Paris, édition Albin Michel, 2009. 

La réflexion du jour

La réglementation régissant les entreprises canadiennes leur coûte au total 36,2 milliards $ annuellement. Au Québec, ces coûts se chiffraient en 2017 à 6,9 milliards, soit 1,5 milliard $ ou 18 % de moins qu’en 2014. C’est ce qui ressort d’une nouvelle note de recherche publiée par la FCEI en ce premier jour de la 9e édition de sa Semaine de sensibilisation à la paperasserieMC.

24 janvier, 2018

Le cerveau collectif créé par le commerce

Nous vivons dans un monde rempli de merveilles technologiques et culturelles, parce que nous avons mis en réseau nos esprits en tant que cerveau collectif.

On croit souvent que Hayek défend l’égoïsme et l’individualisme. Cela est faux. Ce qu’il défend, c’est que la collaboration humaine est nécessaire pour le développement de la société ; que la grande caractéristique du marché est de nous permettre de travailler les uns pour les autres, non seulement pour nous-mêmes ; et la gouvernance autoritaire de haut en bas n’est pas la source de l’ordre ni des progrès, mais son obstacle.
Je vais plus loin, et j’ajoute qu’il n’y a rien de plus antisocial (ou appauvrissant) que la recherche de l’autosuffisance.
Ces idées de Hayek ne sont ni conservatrices, ni réactionnaires : au contraire, la société fonctionne mieux grâce au partage égalitaire et au service mutuel, plutôt que par le contrôle de l’État, la hiérarchie et la planification.
Le point de vue de Hayek dans son célèbre essai de 1945, L’utilisation de la connaissance dans la société, est que la planification centrale ne peut pas fonctionner, car elle tente de substituer une intelligence omnisciente à un système distribué et fragmenté avec des connaissances localisées mais reliées.

NON, INTERNET N’APPAUVRIT PAS LA SOCIÉTÉ

C’est par essence de l’anti-élitisme, et – oserais-je dire – du populisme, que d’accuser Internet d’appauvrir la société humaine.
Selon les termes de Hayek :
C’est un avantage considérable de connaître les hommes, les conditions locales et les circonstances particulières… mais la méthode par laquelle une telle connaissance peut être mise à disposition de manière aussi étendue que possible est précisément le problème auquel nous devons trouver une solution.
Sa réponse, bien sûr, était le mécanisme des prix. (note du traducteur : j’ajouterais aussi le Droit en complément des prix, comme le dit souvent Hayek)
En revanche, le commerce crée un cerveau de résolution collective des problèmes aussi grand que le réseau commercial lui-même. Il se fonde sur la connaissance dispersée et fragmentée pour créer des choses que personne ne peut même comprendre, des totalités plus complexes que la somme de leurs parties individuelles.

SPÉCIFICITÉ DES ÉCHANGES HUMAINS

Aucun autre animal ne présente cette qualité. Il y a échange et spécialisation au sein des familles, même les familles énormes comme celles des fourmis, ce qui donne une colonie de fourmis, intelligence collective considérable ; mais au sein d’une parenté. Les échanges entre les étrangers est une caractéristique unique des hominidés modernes. Comme Adam Smith le dit :
Aucun homme n’a jamais vu un chien faire délibérément l’échange d’un os avec un autre chien.
L’échange, tel qu’il est pratiqué par des personnes pour environ les 100.000 dernières années (mais peut-être pas par les Néandertaliens) est un surgénérateur, une réaction en chaîne. Plus vous échangez, plus il est payant de se spécialiser, et plus vous vous spécialisez, plus il est payant d’échanger. Il y a une boucle de rétroaction positive.

L’ACCUMULATION LIÉE À L’ÉCHANGE

Comme Hayek l’a dit (note du traducteur : il s’agit d’une citation de La Route de la Servitude),
Si la division du travail a atteint le degré qui rend la civilisation moderne possible, c’est parce qu’on n’a pas eu besoin de la créer consciemment, et parce que l’homme a rencontré par hasard une méthode qui permet de porter la division du travail beaucoup plus loin qu’on n’aurait pu le faire de propos délibéré.
L’invention de l’échange a eu le même impact sur la culture humaine que le sexe a eu sur l’évolution biologique, elle l’a rendue cumulative. Ainsi, le progrès technologique humain ne dépend pas de l’intelligence individuelle, mais de l’échange collectif des idées.
Le Cloud, le crowd-sourced, n’est pas une idée nouvelle du tout. C’est la source de toute invention humaine au long de l’histoire. Voilà pourquoi toutes les technologies auxquelles vous pouvez penser sont des combinaisons d’autres technologies.

LE MIRACLE INTERNET

C’est pourquoi le développement d’Internet est passionnant. Pour la première fois, l’humanité n’a pas seulement quelques grands cerveaux collectifs (appelés réseaux commerciaux), mais un espace très vaste où presque tout le monde peut échanger et où la distance n’est pas un obstacle.
En outre, contrairement au système industriel, Internet nous permet de contribuer en tant que producteurs plutôt que simplement comme consommateurs. L’Internet est à la radio ce qu’une conversation est à une conférence.
Hayek nous a appris à nous méfier de l’idée de mettre les individus à la charge d’autres personnes. Si le gouvernement a été le moyen par lequel certains ont commis des horreurs indescriptibles encore et encore et encore, de Néron et Attila à Hitler et Mao, pourquoi les gens sont-ils si indulgents envers l’État et méfiants envers le marché ?
Nous vivons dans un monde rempli de merveilles technologiques et culturelles, parce que nous avons mis en réseau nos esprits en tant que cerveau collectif. C’est l’échange et la spécialisation qui nous ont permis de le faire. C’est la grande découverte de Hayek.
Traduction pour Nicomaque de Damien Theillier

La réflexion du jour

Comme si le seul modèle de développement économique socialement acceptable était... recevoir de l’argent de la péréquation !---- Richard Martineau

23 janvier, 2018

La réflexion du jour

Les règlements les plus absurdes de 2017....

Le ministère du Travail du Québec pour une exigence de la Loi sur l’équité salariale obligeant les chefs de PME à afficher un avis pour informer leurs employés qu’ils afficheront bientôt un avis avant d’en afficher un troisième pour boucler la boucle. --- FCEI

22 janvier, 2018

La réflexion du jour

« Les subventions et mesures de soutien aux producteurs hors gestion de l’offre représentent moins de 3 % des recettes brutes, comparativement à 43 % pour la production de lait, qui est assujettie à la gestion de l’offre », dit Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques et auteur de la publication.

20 janvier, 2018

La réflexion du jour

Pour mémoire, en santé, le coût de l’informatisation est passé de 543 millions $ à 1,8 milliard $, et le projet sera complété dix ans en retard sur l’échéance initiale. Une de ses composantes, le Dossier santé Québec (DSQ), coûtera à elle seule un peu plus de 1 milliard $, une augmentation de 450 millions par rapport à l’évaluation initiale.--- Patrick Déry

19 janvier, 2018

L'art et la pensée de l'art

L’ART ET LA PENSÉE DE L’ART
dans
 Le rapport entre le texte littéraire et la représentation picturale

Par Louise V. Labrecque


Parfois l’homme n’est plus artiste, il devient œuvre d’art; ainsi, j’appelais instamment cette œuvre à se dévoiler : «  Liberté » ; son nom est déjà comme une forme de reconnaissance dont l’exaltation fraternelle eut gémellée la mienne, en souhaitant que cette vision pure, puisse devenir une présence véritable au plus grand nombre, car l’art réussit son exploit en marchant, extasié, vers un dépassement du surréalisme. De même, nous sommes inspirés par cet artiste de génie, et tel autre qui aide à avancer; pour l’artiste, les animaux parlent et la terre donne du lait et du miel. Il est un peu comme un messager divin que nous regardons avec nos yeux de profane.

Ainsi, nous pouvons prédire un bel avenir à certains artistes, tant que l’œuvre puisse se soulever d’elle-même. Avant cela, elle doit s’incarner dans le réel pour se laisser voir, resplendissante, dans des nuits diaphanes, portée par un nuage, une inspiration, une audace, une parcelle de génie. Avant cela, elle palpite sous les voiles, mais elle n’a pas encore trouvé sa voie; nous sommes encore dans l’idée de l’œuvre. Puis, viendront les croquis et les manuscrits, la recherche de la perfection, afin de la voir apparaître sur son balcon d’or. Nous avons parfois le sentiment de devoir la mériter, ainsi elle parait toujours infinie. Toutefois, le plus difficile pour l’artiste consiste à s'asseoir et à attendre, à raturer, à déchirer, à recommencer... comme ces dieux qu’il a vu marcher en rêve. Ainsi, nous déplorons l'inachevé, mais la création, curieusement, n'est pas dépourvue de raison dans ses renaissances, dans ses mille et un recommencements. L’adage dit « les voyages forment  la jeunesse », mais qu’importe les voyages si nous n’avons pas su faire naître, et mille fois renaître, notre patrie intime ? De la même manière, la Pensée sauvage ne s’oppose pas tant que cela à la Pensée de l’art, car les deux savent se soutenir avec éclat. Ainsi, l’art se mêle de beaucoup de choses intimes et la Pensée de l’art aide à mieux comprendre le Québec, globalement parlant. Cette Pensée ultime est un art nouveau, un art inventé. Celui-ci acquiert le goût du risque afin de tendre, avec une vraie originalité, vers universel, sans toutefois renier sa maison rustique, laquelle continue de toute manière de distiller ses parfums uniques. Mais, le goût pour l'ouvrage bien fait ? L'amour de l'artiste pour son art ? La patience de celui qui écrit n'a pas honte de suivre le conseil "vingt fois sur le métier..." 



                                         Photo : Jérôme Dumoux www.viapictura.com

Toutefois, on peut craindre par là de ne pas rayonner, de ne pas donner la pleine mesure de son talent, qui est très grand, ou du moins qu’il s’interdise l’œuvre, à force de se défiler dans le temps; pour l’instant, nous pouvons lui ouvrir un très large crédit; les mêmes défauts, quelques fois voulus par l’artiste, le style lui-même, fatalement, compte encore sur son avenir. Et, ce que nous déplorons de bâclé, dans un premier temps, n’a rien à craindre de la révision d’un travail minutieux et de ses dons naturels, à la condition de savoir créer des Hommes complets, parce que le mal dans l’Homme, nous savons qu’il existe, mais simultanément nous savons aussi percevoir, dans le cœur de l’Homme déchu, la nostalgie de la créature crée par idée d’une certaine perfection, faite pour la lumière :  «  il fut bon », « il nous a aimé », se retournant, hélas, volontairement et trop souvent vers ses ténèbres et sa petite nuit intérieure, mais tout de même conscient de son destin éternel et souffrant de sa misère. Ainsi, l’art sauve- t’il l’œuvre ? Sauve t’il l’artiste et l’artisan ? Et pourquoi cette œuvre plutôt qu’une autre ? Ce sont ses nuances qui nous parlent, des nuances de pensées et de sensations dans le champ de l’art.  Ainsi, oui, l’art est salvateur, car nous pouvons le rationnaliser; de ce fait, l’oeuvre paraît tout à coup légitime.

De plus, c’est pourquoi nous continuons d’imaginer car nous comptons encore sur son avenir; nous comptons également encore sur lui pour le plus grand nombre. La politique - hormis son vouloir rassembleur - étant aux antipodes de l'art, ce qu’il nous reste, ce ne sont pas tant les œuvres que l’Histoire. Les faits, cela va toujours plus loin dans l’implacable. Toutefois, la profondeur est plus grande dans le merveilleux monde des émotions, duquel l’artiste puise son inspiration permanente. Paradoxalement, il y a là quelque chose de réducteur. La Pensée de l’art est toute entière dédiée à une forme d’intelligence supérieure,  illimitée, tout d’un bloc, et dans la création de tout ce qui ne comporte pas de leçons. Elle ne cherche pas à situer la différence entre le grand art et la pure fantaisie. C'est pourquoi nous n'avons jamais pu être communistes, ni appartenir à aucun parti; nous sommes des orphelins de… Tout de même, nous allons voter ! Engagés ? Même si nous avons encore foi en la légende, la politique replonge sans cesse l'Humanité dans le même cloaque, pour un même foetus, comme un nouveau sommeil, blanc, toujours le même. Et face un réveil désenchanté et soporifique ; face à toutes ces taupes claustrophobes et myopes, l'Homme renfrogné, éternel vieux-jeune, est bien dans ses pantoufles; s’il possède une petite tendance vers les arts, soudain, il s’illumine; celui-là même refusant son époque et les temps modernes étend désormais son pouvoir sur l'universel, sur lui-même, même se sachant incurablement seul; saura-il faire contrepoids ? Saura-il faire naître cette audace salvatrice, capable de renouer avec une certaine idée de la transcendance, capable d'inventer un nouveau lexique, afin de mettre au monde un nouveau pays, naître et renaître; celui qui n'abuse de rien ni de personne, celui qui n’insulte rien ni personne, jamais déloyal, jamais calculateur, violent ou agressif, mais dont nous entendons parfois fuser de sa bouche pourrie "à la mort" ! Si nous savions prendre le temps, nous pourrions récupérer ces interdits assassinés d'avance par la horde des fanatiques imbéciles, - ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui, les même que ceux de demain, mais en plus grand nombre -, nous pourrions très certainement en faire bon usage pour innover ; or, le sens de l’oeuvre, c'est aussi le sens de l'Homme. 


«  Liberté »

À vrai dire, nous sentons en ce moment et depuis un certain temps déjà, comme une finalité, mais quoi, exactement, mes braves ? Comme bien des philosophes et des artistes, - et certains parmi les meilleurs- il y a une certaine sagesse à penser que nous sommes rendus à la fin d'un cycle; comme un mal de ventre... cela n'est pas sans raison. Toutefois, pourquoi se priver d'une relecture rafraîchissante, comme une belle grosse femme ronde et en santé, mes enfants, mes braves... Il faut suer; moi-même, depuis mes débuts en arts et en littérature, et après un certificat universitaire en histoire littéraire, un autre en journalisme, puis un baccalauréat en études françaises, un autre en enseignement, puis une maîtrise en éducation, dans ce continuum...L'esprit divin, je suppose, vint me dire que pour désigner des choses nouvelles, il faut employer des mots nouveaux; très classique ce bel enseignement voulant dépasser la rhétorique du "docere  delectare", avec plein de clins d'œil aguichants aux lecteurs impossibles, ces perdants magnifiques. Ainsi, ce livre aurait pu s’écrire il y a vingt ans, et sans toutes ces études inutiles, mais je n'ai pas eu le courage de me lancer à vide; je n'ai jamais touché à la poésie de certains talents prodigieux; bref, j'étais un écrivain mineur de la même manière que je fus un étudiant mineur, c'est-à-dire que le plaisir pour moi était d'imaginer, puis d'exercer mon esprit à voir plus loin que ce qui s'offre à nos yeux, comme toutes ces choses en dessous des autres choses tangibles, par exemple la bien-aimée forêt de symboles, et puis, aussi, de raconter, dedans, des histoires. En ce sens, les livres, parfois, se font-ils tout seul ? ...Allez savoir ! J’ai quand-même l’impression d’avoir perdu mon temps à croire à des mensonges. La langue parlée empêche de bien comprendre le sens de ce qui est dit, car nous n’arrivons jamais, très exactement, à exprimer l’indicible. Quoi qu'il en soit, nous nous sentons plus près de La Fontaine que de Corneille. Cependant, l'Homme fascine l'homme, comme le libraire très tranquille, celui qui a déjà été froissé par tous ces aveugles volontaires, et par tant de méprises... Ce temps-là n'est plus à roter, moi-même j'avais été victime de ce jugement de la part d'une buse littéraire qui prétendait l'oeuvre dévalorisée d'avance par « ses graves défauts de style « ; exactement comme pour cet autre artiste aujourd’hui inconnu ....Et la méprise dure encore !

Méconnu, oui, mais pas totalement méprisé; malgré tout, malgré son génie - ses premières œuvres, il les a créées à 14 ans -, il a détruit tout cela. Avant de partir pour Lyon, étudier les Beaux - Arts, comme il se doit, puis vers l’Angleterre, en 1938, en visite chez ses parents, à Saint-Raphaël. Il a fait ses classes et c’est aussi ce que je fis moi-même, plusieurs années plus tard. Comme lui, j’ai brûlé tous mes manuscrits, tous mes dessins. Ma mère n’était pas très contente car ça salissait la cheminée du foyer. Plus tard, lorsque j’ai découvert un autre niveau de lecture, dans l’exquise douceur d’un soir, seule dans la chambre de mes pensées, j’ai pu alors m’adonner, à l’aide de « ma bible » - le Livre d’or de l’Anthologie de la poésie du 19ième siècle -, au début d’une longue réflexion, comme le fil des marées, sur l’art nouveau; mais, je n’ai jamais reçu de pension d’écrivain, encore moins d’invitation à me joindre à une résidence d’artistes. D’entrée de jeu, il est donc remarquable de constater un certain déterminisme. On est ainsi frappés par l’originalité incroyable de ces tournures, comme si le ruisseau retrouvait toujours la mer, comme si la cabane retrouvait toujours l’Homme. Elle me fait penser à l’histoire de cet Esquimau perdu, tout à fait perdu, dans un immense désert de glace, avec son compagnon; il lui disait : «  nous sommes perdus ! Nous ne retrouverons jamais l’igloo ! « L’Esquimau répondit : «  ce n’est pas nous qui sommes perdus; l’igloo est perdu ». Ainsi, lorsque la cabane retrouve l’Homme, nous reconnaissons d’emblée notre plein état primitif, ou, si vous préférez,  la notion de la primauté de l’objet sur l’Homme, commune à tous les hommes : une forme de  langage naturel, loin des visions rase-mottes. Bref, tout ça pour dire que l’art ne s’égare jamais.