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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 novembre, 2022

La radicalisation rampante du militantisme climatique

Par Pieter Cleppe. 

Cet automne, dans toute l’Europe, les soi-disant activistes climatiques ont mené des actions qui non seulement ont enfreint la loi mais ont également consisté en des actes de vandalisme et de violence physique.

À la National Gallery de Londres, deux femmes ont jeté de la soupe sur un tableau de Vincent Van Gogh ; dans un musée allemand, d’autres activistes ont badigeonné un tableau de Claude Monet avec de la purée de pommes de terre ; et bien sûr l’activiste belge Wouter Mouton a sévi l’été dernier à la fois à Bruges, sur une œuvre de Van Eyck, ainsi qu’à à La Haye, où la cible était le chef-d’œuvre de Vermeer La jeune fille à la perle. En Belgique, il s’en est tiré avec une facture de 1000 euros mais aux Pays-Bas il a été condamné à un mois de prison ferme. En réponse à cette dernière, Extinction Rebellion, l’un des groupes d’action pour le climat, a menacé de lancer une « vague d’actions ».

Les militants affirment ne pas recourir à la violence. Mais salir une œuvre d’art, quand bien même elle elle est protégée par une vitre, relève désormais du vandalisme, indépendamment des nuisances occasionnées. Ainsi, dans une déclaration commune, des dizaines de directeurs de grands musées du monde entier, dont le Louvre à Paris, le Prado à Madrid, le Guggenheim à New York et les Uffizi à Florence, ont appelé les vandales du climat à cesser leurs agissements. Ils se disent « profondément choqués par ces actions qui mettent en danger l’art » et ajoutent que « les activistes sous-estiment la fragilité de ces objets irremplaçables ».

 

Franchir la ligne de la violence

Entretemps, la ligne de la violence a déjà été franchie.

Au Portugal, des fanatiques du climat ont pris d’assaut un bâtiment gouvernemental et exigé en hurlant la démission du ministre de l’Économie qui a dû fuir le bâtiment. Dans les médias allemands, l’extrémiste climatique d’extrême gauche Tadzio Müller a ouvertement déclaré qu’il était de « notre satané devoir » de faire sauter les pipelines, prônant le terrorisme vert, affirmant que le meurtre était « politiquement contre-productif ».

Son homologue suédois Andreas Malm, professeur émérite à l’université de Lund, en « écologie humaine », a même rédigé un manuel intitulé « Comment faire sauter un pipeline », qui prescrit :

« Endommagez et détruisez les nouveaux appareils qui émettent du CO₂. Mettez-les hors service, démontez-les, démolissez-les, brûlez-les, faites-les sauter. Faites savoir aux capitalistes qui continuent à investir dans le feu que leurs biens seront détruits. »

Malm n’est pas seule. Luisa Neubauer, l’équivalent allemand de Greta Thunberg, a récemment posté sur Instagram comment elle et ses alliés prévoyaient de « faire sauter des pipelines » , ce qu’elle a ensuite essayé de minimiser en évoquant une blague.

À la suite de l’action d’un manifestant de Just Stop Oil, un autre de ces groupes notoires, un camion a provoqué un accident sur une autoroute britannique, blessant un policier peu de temps après qu’un accident sur place dû à un embouteillage provoqué par des « blocages climatiques » a déjà coûté la vie à deux femmes dont un médecin de 40 ans. Toujours à Berlin, une ambulance en route pour s’occuper d’un cycliste gravement blessé s’est retrouvée coincée dans les embouteillages provoqués par  l’obstruction de la voie publique.

Malgré tout cela, l’action climatique continue de bénéficier du soutien de certains médias. En Allemagne, la chaîne de télévision WDR, financée par le gouvernement, a même énuméré les avantages et les inconvénients du vandalisme artistique, la liste des avantages étant deux fois plus longue.

Greenpeace soutient ouvertement les actions, paie les frais de justice après coup et fournit également locaux, matériel et savoir-faire. Le financement direct provient du « Climate Energy Fund » (CEF) américain, qui a déjà dépensé 5 millions de dollars cette année.

 

Soutien politique au militantisme climatique

Les actions bénéficient également d’un soutien au niveau politique.

La coprésidente des Verts flamands, Nadia Naji, a vivement fustigé la critique timide des actions récentes formulée par le Premier ministre belge lors de son discours à la COP27 en Égypte.

L’alarmisme climatique a profondément pénétré les plus hauts niveaux politiques en Europe.

Par exemple, le chef de cabinet du commissaire européen chargé de la politique climatique, Frans Timmermans, est issu de l’écurie de Greenpeace. Diederik Samsom a reconnu avoir été lui-même arrêté dix fois par la police dans le passé et ne pas le regretter.

La ministre belge de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a également donné une interview particulièrement alarmiste depuis l’Égypte. Elle a déclaré :

« C’est la dernière décennie pour agir contre le changement climatique. Nous sommes en enfer climatique et nous ne devrions pas nous contenter de le dire pendant les deux semaines de la conférence sur le climat. »

Outre le fait que ce type d’hystérie climatique est probablement plutôt contre-productif pour la cause des militants du climat et que 2000 scientifiques ont déjà déclaré en 2007 qu’il restait « dix ans pour éviter la catastrophe », les rapports officiels n’indiquent pas non plus qu’il y a urgence.

C’est du moins ce qu’affirme le professeur Gerard Govers, vice-recteur du département des sciences de la KU Leuven, se référant aux nouvelles projections sur le réchauffement de la planète de l’agence des Nations unies pour l’environnement et de l’Agence internationale de l’énergie :

« Les scénarios climatiques apocalyptiques sont désormais abandonnés en masse. »

Selon le célèbre chercheur danois Bjorn Lomborg, le changement climatique est effectivement un défi mais l’hystérie est injustifiée  :

« Nous recevons des rapports incessants sur les catastrophes, qu’il s’agisse de la dernière vague de chaleur, d’une inondation, d’un feu de forêt ou d’une tempête. Pourtant, les données montrent de manière écrasante qu’au cours du siècle dernier le monde est beaucoup plus en sécurité face à tous ces phénomènes météorologiques. »

Le publiciste Andrew Hammel prévient qu’il est important de tirer les leçons des actions terroristes d’extrême gauche allemande des années 1970, dont les militants n’ont alors « jamais bénéficié du soutien du grand public, mais ont été aidés par un réseau clandestin de sympathisants, généralement des journalistes, des militants, des avocats et des professeurs d’extrême gauche », ce qui était vital pour leur radicalisation.

Les politiciens ou faiseurs d’opinion qui ne condamnent pas le vandalisme climatique antidémocratique portent donc une grande responsabilité.

 

Réparations pour les dommages climatiques

Pendant ce temps, les politiques climatiques actuelles ne font que se resserrer.

Par exemple, lors de la COP27 en Égypte, plusieurs pays industrialisés, dont la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et l’Autriche, ont même accepté l’idée de réparations pour les « dommages climatiques ». La Belgique s’est déjà engagée à verser 25 millions d’euros au Mozambique au moment même où le premier navire-citerne quittait le pays africain avec du gaz GNL – un combustible fossile, donc – destiné à aider à résoudre la pénurie de gaz en Europe. L’hypocrisie climatique ne connaît vraiment aucune limite.

Il ne faut pas non plus s’étonner que la Commission européenne soutienne pleinement un nouveau durcissement de la politique climatique. Lors de la CO27 le commissaire chargé du climat, M. Timmermans, a annoncé que les objectifs climatiques de l’UE d’ici 2030 « peuvent désormais être portés à 57 % », et ce alors que le système européen d’échange de quotas d’émission ETS – en fait une taxe climatique européenne – est étendu à de plus en plus de secteurs.

Heureusement, la dure réalité semble finalement s’imposer aux États membres de l’UE. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est lancée sur la voie de l’alarmisme et de la religion lors de la COP27, en déclarant : « Ne prenons pas l’autoroute de l’enfer […] mais gagnons notre billet propre pour le Paradis ».

La présidence tchèque du Conseil de l’UE a adopté un ton très différent par l’intermédiaire de Jozef Síkela, le ministre tchèque de l’Énergie, qui a préconisé de « considérer les choses du point de vue de l’industrie », qui est justement aujourd’hui soumise à une forte pression en Europe en raison d’une pénurie de combustibles fossiles, conséquence directe des politiques de l’UE et des États membres visant à les éliminer progressivement.

Le reste du monde, lui aussi, semble ignorer de plus en plus l’ambition prohibitive des zélateurs européens du climat de parvenir à un zéro net, c’est-à-dire de ne pas ajouter à l’atmosphère plus de gaz à effet de serre que nous n’en aurons éliminé d’ici à 2050. Selon le chef de la délégation de l’UE à la COP27, Jacob Werksman, les négociateurs de l’UE ont été déçus que les autres pays n’aient « pas présenté de stratégies plus convaincantes pour atteindre le net zéro d’ici le milieu du siècle ».

Peut-être que le froid hivernal et les factures d’énergie qui l’accompagnent pourraient refroidir les activistes climatiques surchauffés et leurs larbins politiques.

29 novembre, 2022

Mondialisation et mondialisme, il ne faut pas confondre

Par Yves Ronsse. 

« Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » (Albert Camus).

Dans un article précédent, j’avais déjà souligné qu’il ne fallait pas confondre écologie et écologisme. Aujourd’hui on accuse souvent la mondialisation de maux qui en fait relèvent du mondialisme.

La mondialisation est un phénomène essentiellement économique : ce terme désigne l’extension des échanges internationaux à l’échelle de la planète, dépassant donc celle d’un pays, d’un groupement de pays, d’un continent. Il est synonyme de globalisation. Ce phénomène fait partie de l’histoire évolutive de l’humanité et résulte des progrès incessants des communications et contacts entre groupes humains.

Le mondialisme est une idéologie purement politique dont le but est d’uniformiser et homogénéiser le monde, d’effacer les différences civilisationnelles, les us et coutumes, les particularités des différents peuples de la Terre et in fine d’aboutir à leur réduction à un troupeau d’individus indifférenciés qu’il serait facile de gouverner en leur imposant des règles bureaucratiques identiques à l’aide de dispositifs contraignants plus ou moins automatisés : carte crédit social à la chinoise, carte empreinte carbone individuelle, pass vaccinal etc.

S’il est vrai que la mondialisation rend possible le mondialisme, il n’est pas du tout inéluctable que ce dernier triomphe. On peut parfaitement profiter de la mondialisation en conservant la diversité des pays, leur richesse propre, les particularités des uns et des autres, notamment culturelles : échanger ne veut pas dire se couler dans un moule uniforme.

 

La mondialisation est bénéfique

Les échanges ont été un moteur du progrès de l’humanité depuis la nuit des temps : copier chez le voisin ce qui marche mieux que chez nous, l’échange des techniques les plus efficaces, le commerce des biens et des services, le passage du « sauvage » au « civilisé », du plus sommaire au plus complexe, du moins développé au plus développé… tout cela est une évolution naturelle qui s’épanouit aujourd’hui dans la mondialisation.

Dans l’histoire récente, la mondialisation a en moyenne enrichi tout le monde et réduit significativement les inégalités entre pays riches du Nord et pays pauvres du Sud. Le taux de pauvreté a dégringolé, passant en moins de 20 ans de 70 % à 45 % sous le seuil absolu de 5,5 dollars par jour. Le PIB par habitant des pays développés (OCDE) a grimpé et le rapport entre les PIB par habitant des pays riches (OCDE) et celui des autres (non-OCDE) a baissé spectaculairement : de 20 en 1999, il est passé à 7,5 en 2018.

À côté des effets indubitablement bénéfiques de la mondialisation pour l’humanité dans son ensemble, elle peut aussi avoir des effets négatifs pour certains groupes humains. Mais elle est un fait contre lequel certains groupes peuvent s’insurger, mener des combats de retardement, mais qu’ils ne peuvent pas arrêter, pas plus qu’on ne peut vider la mer avec une cuillère.

Il est parfois tentant pour un pays de s’isoler, mais ce sera à son détriment. À titre d’exemple, il suffit de comparer les évolutions au XXe siècle de l’Argentine d’une part et d’autre part des pays du sud-est asiatique tels que la Corée du SudSingapour ou Taïwan.

« Les politiques autarciques sont d’autant plus catastrophiques que ces économies en voie de développement sont petites. Le PIB total de l’Argentine [en 1998] correspondait à peu près à celui de la ville de Philadelphie. Imaginez ce qui arriverait si le conseil municipal décidait d’interrompre toute relation avec l’extérieur de la ville : les habitants de Philadelphie devraient alors produire l’ensemble des biens et services qu’ils consomment, fournir la totalité des capitaux nécessaires à leur développement, etc. Le niveau de vie des habitants s’effondrerait rapidement. C’est exactement ce qui s’est passé en Argentine; qui a vécu repliée sur elle-même pendant la majorité du XXe siècle, alors que les pays ouverts sur le monde, comme la Corée du Sud, Singapour et Taiwan ont enregistré des taux de croissance parmi les plus élevés du monde. » Nicholas Gregory Mankiw – Principes de l’Économie

Il y a cependant, au sein des différents pays (notamment les plus développés) des groupes perdants  dans la mondialisation, comme aujourd’hui les classes moyennes européennes et américaines, ce qui explique largement qu’une mauvaise opinion sur la mondialisation se répande dans ces pays. Ces conséquences sont aggravées lorsque l’étatisme qui règne dans ces pays ne permet pas aux individus de développer librement leurs capacités naturelles et les handicapent dans la concurrence mondiale (voir la conclusion).

L’idéologie du mondialisme s’est répandue dans les classes dirigeantes occidentales en dépit du fait que la civilisation occidentale avait jusqu’ici privilégié la liberté de l’individu et combattu victorieusement, mais au prix fort, les idéologies précurseuses du mondialisme : fascisme, nazisme, communisme.

Cette victoire encore précaire est aujourd’hui menacée par le dernier avatar de ces idéologies, l’écologisme, lequel a trouvé dans le « réchauffement » climatique la reine des excuses pour imposer ses vues. Derrière toutes ces idéologies collectivistes se tient en embuscade le malthusianisme, un antihumanisme qui prône sous le nom de décroissance le génocide d’une bonne partie de l’humanité, en agitant la peur du manque de ressources face à la « surpopulation »1.

Il est d’ailleurs curieux de constater comment cet antihumanisme renaît perpétuellement de ses cendres (Club de Rome, Ehrlich…) malgré les démentis que lui apporte la réalité, et arrive toujours à se greffer sur les nouvelles modes intellectuelles quelles qu’elles soient.

Mais rassurez-vous bonnes gens, l’objectif de l’écologisme malthusien, c’est-à-dire l’attrition de la masse humaine, sera obtenu progressivement et « humainement » – une « euthanasie » en quelque sorte – par des moyens « doux » : arrêt des soins coûteux qualifiés d’acharnement médical, abandon des recherches médicales, promotion de l’avortement, désincitation à la natalité, retour de la mortalité infantile ; tout cela autant que possible en obtenant le consentement volontaire des victimes et sinon par coercition à la chinoise (« nécessité fait loi » : c’est pour votre bien, c’est pour sauver la planète…).

 

Les démocraties peuvent-elles réagir ?

Si l’on suit les philosophes de l’École machiavélienne qui ont beaucoup à nous apprendre sur les conditions de gouvernance des peuples, il est patent qu’aucun pays, même une démocratie, ne peut être gouverné directement par une majorité. C’est une simple impossibilité pratique.

Il en résulte que ce sera toujours une minorité qui tiendra les rênes du pouvoir après avoir été élue par une majorité. La tentation permanente de la minorité gouvernante est de se transformer en oligarchie et de se maintenir au pouvoir, souvent en s’octroyant tous les moyens d’influencer le peuple. Dans un pays vraiment démocratique avec une bonne Constitution, le peuple est protégé par des contre-pouvoirs (d’où la séparation du législatif, de l’exécutif et du judiciaire) et il se produit régulièrement une alternance qui gêne la perpétuation d’une oligarchie.

Mais l’évolution de la deuxième moitié du XXe siècle dans les États-nations a entraîné un gonflement de plus en plus important de l’État, sous le nom d’État-providence, ce qui a résulté d’un côté dans une inefficacité croissante (l’État veut tout faire mais n’arrive plus à le faire bien), d’un autre côté dans la mise à disposition des oligarchies au pouvoir de moyens de plus en plus importants pour imposer leurs vues et éviter d’être remplacées. Quand un grand nombre de citoyens dépendent matériellement des pouvoirs publics pour gagner leur vie, il devient très difficile de se révolter.

Une des conditions pour le maintien de l’oligarchie est la diminution de la liberté d’expression et la généralisation d’une bien-pensance politiquement correcte imprégnant les médias de masse subventionnés par l’État aux mains de l’oligarchie. Cela finit par rendre la propagande dans ce genre de démocratie assez semblable dans ses effets, sinon dans ses moyens, à celle qui règne dans les régimes collectivistes autoritaires.

Cette évolution largement avancée au niveau de l’État-nation se poursuit naturellement au niveau international en donnant naissance à une sorte de caste supranationale qui englobe les oligarchies nationales et leurs délégués dans les organismes internationaux et qui vise la gouvernance mondiale. Elle s’empresse d’adopter l’idéologie mondialiste qui offre la plus magnifique justification pour imposer son pouvoir : « les problèmes sont mondiaux, donc nous devons trouver des solutions mondiales ». L’exemple des COP est emblématique : des personnes non élues forment des délégations pléthoriques qui décident pour toute la population.

La liberté individuelle se trouve ainsi face à sa plus grande menace : une sorte de dictature universelle qui verrait une alliance de fait entre les pays dits démocratiques et les dictatures collectivistes, bref l’État mondial.

Nous en voyons déjà les prémisses dans l’Union européenne dont l’évolution négative est très inquiétante ; cette union à qui, justement, les États-nations d’Europe ont confié de plus en plus de prérogatives et qui, depuis quelques décennies, promeut et impose des politiques contre-productives nuisibles à l’intérêt de ses citoyens, à l’opposé des objectifs du projet européen initial, allant jusqu’à remettre en cause les précieux acquis de celui-ci.

 

À l’origine le projet européen était enthousiasmant

Il ne s’agissait que de coopérations entre un nombre réduit d’États-nations pour des bénéfices économiques clairs. Il a apporté à l’Europe paix et prospérité2. Mais progressivement, il s’est transformé en s’appuyant sur des institutions à l’apparence démocratique, Commission et Parlement, qui tentent de vider les États-nations de leur pouvoir d’action. Ceci au profit d’une caste supranationale de décideurs hors-sol, largement détachée de tout véritable contrôle démocratique, avec la complicité des oligarchies nationales au pouvoir dans les États-membres.

La guerre en Ukraine avec les sanctions à l’encontre de la Russie fournit actuellement aux dirigeants des pays européens une belle excuse pour justifier et masquer les résultats catastrophiques de leurs décisions passées, notamment en matière de politique énergétique, laquelle conditionne tout le reste. La situation en Europe ne serait guère meilleure s’il n’y avait pas de guerre, tellement les stratégies (ou non-stratégies) appliquées ont été désastreuses pour les citoyens européens.

Quand on considère un certain nombre de décisions (liste non exhaustive) que l’UE tente d’imposer, soit par réglementation, soit par pressions économiques et financières, on ne peut manquer d’être abasourdi et de se poser la question : pourquoi diable continuellement se tirer une balle dans le pied ?

Sabotage de l’industrie nucléaire

Sous l’impulsion de l’Allemagne et en corollaire, c’est un gaspillage éhonté de moyens financiers pour promouvoir des énergies intermittentes inefficaces et somme toute inutiles.

Désindustrialisation accélérée

Elle est due notamment aux réglementations étouffantes et encore plus à l’augmentation insupportable du prix de l’énergie, entraînant une perte générale de compétitivité et une multiplication des délocalisations.

Suicide annoncé de l’industrie automobile européenne

L’Europe abandonne son avantage compétitif dans les moteurs thermiques pour laisser la place à la Chine. Celle-ci devient incontournable pour les véhicules électriques et ne dédaigne pas non plus de prendre la place des Européens dans les moteurs thermiques pour lesquels il y aura toujours une clientèle ailleurs qu’en Europe.

Suicide annoncé du secteur agricole 

Une attaque vicieuse contre les paysans leur enjoint d’abandonner les techniques efficientes d’agriculture et d’élevage qui ont fait leurs preuves au profit de (non-)techniques biologiques. Certes sympathiques mais incapables de nourrir non seulement les Européens mais aussi le reste du monde, elles mettent en danger non seulement les exportations mais aussi la sécurité alimentaire de l’Europe.

Nous pourrions aussi évoquer l’interdiction imbécile des recherches sur les OGM, mais n’en jetons plus, ces errements ont déjà été amplement dénoncés dans Contrepoints et ailleurs.

 

Mondialisme : que faire ?

La question de Lénine (adaptable à toutes les circonstances) mérite d’être posée.

La population de nos pays se révoltera-t-elle contre la caste alors que c’est elle-même qui l’a mise au pouvoir ?

Restera-t-elle anesthésiée par la propagande politiquement correcte des médias aux ordres ?

Avant d’agir, il faut comprendre. Qu’est-ce qui motive la caste, pourquoi agit-elle ainsi ? Comment s’est-elle ralliée au mondialisme comme un seul homme ?

Dans son excellent livre Knowledge and decision, dont on doit regretter l’absence de traduction en français, Thomas Sowell montre qu’on commet souvent l’erreur d’analyser les processus de décision sur la base des résultats espérés ; si ceux-ci ne sont pas conformes à ce qu’on attend, on en rejette la faute soit sur les décideurs soit sur les circonstances extérieures, soit les deux.

Il faut au contraire analyser les processus de décision sur base de leurs caractéristiques intrinsèques, c’est-à-dire à partir des contraintes qu’ils imposent aux décideurs et des incitants qui animent ceux-ci, autrement dit une analyse systémique du mécanisme, indépendamment du contenu.

« … Par exemple, on souligne souvent l’inefficience ou la stupidité d’une bureaucratie en présupposant que les bureaucrates poursuivent les buts assignés par la législation qui a autorisé leur existence, mais on voit qu’ils répondent en fait aux incitants qui prévalent dans leur hiérarchie et qu’ils poursuivent leurs propres buts personnels ou organisationnels, ce faisant ils ne sont pas du tout inefficients, encore moins stupides […] Il s’ensuit que remplacer les personnes supposées inefficientes ou stupides par des personnes plus intelligentes […] ne permettra pas d’améliorer la réalisation des buts sociaux visés par la législation, tant que la structure des incitants et contraintes reste la même. »

Il est donc manifeste que le système démocratique tel qu’il fonctionne actuellement en Europe et en Occident est vicié et inefficace. La cause est principalement le gonflement des structures étatiques, nationales comme supranationales.

Il nous faut combattre pour revenir à une société authentiquement libérale, autrement dit libérée des chaînes mises en place par « ceux qui savent », faire confiance à la créativité et au bon sens des citoyens pour engendrer « l’ordre spontané » dont parlent les économistes de l’École autrichienne, tout en conservant un État minimal concentré sur ses véritables fonctions régaliennes.

En paraphrasant Ronald Reagan, on peut dire :

« L’État tel qu’il est devenu, hypertrophié, inefficace et tyrannique, n’est pas la solution, c’est le problème ».

  1. Ropert Zubrin –  « Merchants of despair », Encounter Books, 2013 ↩
  2. Herman Van Rompuy, Président du conseil européen – conférence à l’asbl « Belgium For Success » le 5/3/2015 ↩

28 novembre, 2022

Écologisme, wokisme, féminisme : les leurres de l’hydre

 Par Pascal Avot.

Si, à la suite d’Alain Besançon, l’on considère que l’idéologie est :

  1. Une croyance délirante
  2. qui se prend pour une science exacte et
  3. qui entend prendre le pouvoir afin de
  4. mettre en coupe réglée la totalité de l’activité humaine
  5. dans le but ultime d’anéantir toute forme de civilisation,

nous vivons à n’en pas douter une ère idéologique.

Le mouvement woke, l’écologisme, le féminisme, pour ne prendre que ces trois exemples les plus frappants du moment, correspondent parfaitement à la définition besançonienne de la prise d’assaut du réel par l’incendie idéologique.

Les trois ressemblent étrangement à des maladies mentales. Les trois sont persuadés d’être intellectuellement aussi rationnels, aussi certains, aussi fiables que l’astrophysique.

Les trois ont pour objectif la conquête de l’État, soit par l’élection, soit par la révolution, soit par une guerre civile froide et hybride composée de pression médiatique, de combats juridiques et d’entrisme institutionnel.

Les trois ont la ferme intention de changer le monde en changeant l’Homme, qu’il le veuille ou non.

On affirmera donc volontiers que wokisme, écologisme et féminisme sont de dangereuses idéologies. Toutefois, la prudence doit nous inciter à aborder le problème sous un autre angle.

 

L’histoire de l’idéologie

L’idéologie a une histoire. Elle a même une préhistoire : la Révolution française. C’est avec elle que naît la volonté enragée de quadriller la vie au nom de la Raison. Cette volonté se traduit par un système politique athée, monopolistique et tout-puissant. Et cette toute-puissance mène droit à la Terreur, à la famine et aux massacres de masses. La Révolution française met en place un prototype du totalitarisme qui servira de diapason à Lénine et à ses disciples sous toutes les latitudes.

Mais Robespierre n’a que des idées et de la rage et cela ne suffit pas : il ne dispose pas d’une idéologie suffisamment structurée, architecturée, systémique. Au pouvoir, il improvise. Il a une vision dépourvue de méthode et, malgré l’intensité de ses intuitions, il échoue.

Ce n’est qu’au XIXe siècle que ses chimères se dotent d’un squelette et d’organes et deviennent le monstre totalitaire : l’idéologie se constitue comme une science de la réalité et une science du pouvoir. Netchaïev et BakounineMarx et Engels, seront les premiers docteurs Frankenstein de cette évolution. Il y en aura bien d’autres par la suite.

À la fin du XIXe siècle, la bête est prête à bondir sur le monde. Selon les périodes, les pays et les auteurs, elle se nomme « social-démocratie », « socialisme », « communisme ». Le premier parti de Lénine est le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, fondé en 1898. Il compte une poignée de membres. Nul ne peut deviner qu’un siècle plus tard, descendant direct de ce groupuscule, le Parti communiste chinois, muni d’exactement la même idéologie, comptera des dizaines de millions de membres.

Tout bascule à la fin de la Première Guerre mondiale.

Faisant preuve d’un flair et d’un opportunisme impressionnants, Lénine renverse le tsarisme. À part lui et son gang, la planète entière pense que le nouveau régime bolchévique est une pitoyable farce et qu’il ne tiendra pas plus de quelques semaines. Hélas, la farce est une tragédie et elle va durer beaucoup plus longtemps qu’on ne pense et s’étendre sur les cinq continents. Malgré les succès spectaculaires de la démocratie et du capitalisme, le XXe siècle sera constamment pris en otage par l’idéologie de gauche comme Saint-Pétersbourg l’a été par les Bolchéviques. Il est fort possible que le XXIe lui ressemble.

Parfaite illustration de cette mainmise du socialisme sur l’Histoire : la Seconde Guerre mondiale. Elle est déclenchée par un socialiste, Adolf Hitler, et elle a pour conséquence l’extension cyclopéenne de l’empire d’un autre socialiste, Joseph Staline. L’alpha et l’omega de ce conflit inouï, c’est l’idéologie. C’est elle qui se répand comme une pandémie. C’est elle qui rend fous les peuples et qui les extermine. C’est elle qui invente des maux que l’humanité n’avait aucunement imaginés jusque là.

 

Wokisme, écologisme, féminisme : l’idéologie est contagieuse

Le dernier livre d’Alain Besançon s’appelle Contagions. L’idéologie est contagieuse. Elle progresse suivant le même schéma que la mégalomanie et la paranoïa, ces « folies partagées », comme disent les psychiatres.

Elle se transmet par la parole, par l’image, par le sentiment d’injustice, par la peur, la violence, la torsion du bon sens et le détournement de l’intelligence. Elle peut prendre l’apparence d’un bain de sang ou d’un cours de philosophie.

Impossible d’en isoler le virus, sinon dans cette formule : « S’il existe des gens malheureux, c’est parce qu’il existe des gens heureux et il suffit d’éliminer ces derniers pour que règne le bonheur universel. » Vous pouvez remplacer « gens heureux » par « bourgeois », « riches », « juifs », « chrétiens », « réactionnaires », « pollueurs », « mâles », « blancs ». L’idéologie est tout-terrain.

 

Les idéologies actuelles comme l’écologisme devraient-elles exister ?

C’est pourquoi il est loisible de se demander si les mouvements woke, écologiste et féministe existent vraiment : s’ils ne sont pas, tout bonnement, des excroissances conjoncturelles du socialisme et, ce qui devrait nous inquiéter, des leurres. Car plus on s’indigne pour une statue de Victor Hugo barbouillée par des imbéciles, pour un délire supplémentaire au sujet de l’empreinte carbone, ou un lynchage de plus de la mentalité masculine par des lesbiennes endurcies, moins on prend pour cible prioritaire, nécessaire et suffisante, la maison-mère de toutes ces gargouilles : le socialisme.

Greta Thunberg n’est pas Trotsky, ni Himmler, ni Pol Pot. Elle n’a tué personne.

« Ça ne saurait tarder ! », répondent les catastrophistes de droite. Pendant ce temps, tandis qu’ils s’escriment sur les trolls de la déconstruction, Xi Jinping achète la dette de notre Sécurité sociale. Et lui, des camps de concentration emplis d’innocents qui agonisent, il en a à revendre.

Comparée à la CGT qui bloque le pays à la moindre occasion, que pèse une manif d’adolescents arc-en-ciel brandissant des pétitions et des hashtags ? « Greta Thunberg, combien de divisions ? », aurait judicieusement demandé Staline. Ainsi nous égarons-nous et nous nous épuisons dans des batailles de polochons contre des dragons en mousse.

Et s’il n’y avait qu’un seul combat à mener, toujours identique depuis 1917 et qui a donné tant de héros, Churchill, Soljenitsyne, Orwell ?

On ne peut qu’être frappé par le fait que ni Le Pen, ni Zemmour, ni Pécresse, n’ont frontalement attaqué le socialisme pendant l’élection présidentielle. C’est pourtant bien lui qui hante le cerveau d’Emmanuel Macron : s’il est woke, écologiste et féministe, c’est parce qu’il est socialiste.

Certes, le président est à géométrie variable, flou, insaisissable, mais il est profondément contaminé : idéologisé.

« La langue de bois ne veut pas être crue, elle veut être parlée », écrit Alain Besançon. Elle est la langue maternelle de Macron. La dette au grand galop, le confinement aveugle, l’antiracisme de salon, c’est du socialisme.

Distraits par les innombrables gueules de l’idéologie crachant des fumées multicolores, nous ne faisons plus notre travail, le seul qui vaille : poignarder le cœur rouge de l’hydre.

27 novembre, 2022

Al Gore, l’architecte du lobby climatique mondial

 Par Michel Negynas.

On ne parle plus guère d’Al Gore. Il s’est médiatiquement discrédité par son train de vie luxueux, son enrichissement via des sociétés liées fortement à l’affaire climatique et à ses démêlés publics et croustillants autour de son divorce. Il n’en reste pas moins qu’il est toujours actif et a construit une organisation impressionnante constituant une véritable structure de lobby mondialisée avec des méthodes sophistiquées de communication et d’infiltration des cercles influents.

Tout est transparent, il suffit de visiter les sites de l’organisation (« Climate Reality Project »).

 

Le Climate reality Project : objectifs et méthodes

« Notre mission est de catalyser une solution mondiale à la crise climatique en faisant de l’action urgente une nécessité dans tous les secteurs de la société.

Nous croyons que le vrai changement vient de la base. Nous savons qu’une masse critique de militants, petite mais engagée, peut non seulement transformer la société, mais aussi changer le monde. C’est pourquoi nous recrutons, formons et mobilisons des personnes pour qu’elles deviennent de puissants militants, fournissant les compétences, les campagnes et les ressources nécessaires pour faire pression en faveur d’une action climatique agressive et de politiques de haut niveau qui accélèrent une transition juste vers une énergie propre.

Notre programme d’activistes phare, le Climate Reality Leadership Corps, a formé plus de 42 000 acteurs du changement dans le monde depuis 2006. Le résultat est un réseau mondial d’activistes menant la lutte pour des solutions climatiques à travers nos 10 succursales – Australie, Brésil, Canada, Europe, Inde , Indonésie, Japon, Mexique, Philippines, Afrique du Sud et un partenariat en Chine – et 140 « chapitres » à travers les États-Unis. Parallèlement à ces efforts, nos initiatives de communication dynamiques relient les sciences du climat et du comportement au pouvoir émotionnel d’histoires captivantes, sensibilisant et inspirant l’action des publics en ligne du monde entier. Rejoignez-nous. »

Tout est dit… alors voyons ce que ça donne.

 

La charte du projet

La charte indique son souci de justice et d’équité, rien à dire là-dessus mais on y trouve aussi :

« Les leaders du climat – dont beaucoup sont issus des communautés de premier plan du monde entier – seront nos partenaires dans ce voyage. Et ensemble, en partenariat, nous perturberons les systèmes de suprématie blanche, de privilège, de « classisme » et de racisme qui ont pu entraver notre travail dans le passé.»

Il y a eu une évolution depuis la fondation : le projet endosse maintenant nettement le wokisme. Ce n’est pas étonnant, les universitaires y jouent un rôle important et le wokisme est né dans le monde académique américain. Et, plus inquiétant, le texte parle de « disrupt the system ».

Jusqu’où peut aller cette « disruption » ? Une désintégration lente de l’intérieur ? Des actions plus radicales ?

 

La formation des leaders et du réseau

Si vous voulez devenir un membre du « Corps des leaders du climat » vous pouvez vous inscrire au processus de formation.

Vous apprendrez entre autres :

« À devenir un leader et un activiste efficace, équipé avec les outils essentiels pour parler en public, influencer les décideurs, argumenter, organiser des communautés et plus encore.

Mais aussi : Comment le racisme systémique nourrit la crise climatique et conduit à une profonde injustice. »

Sur le fond scientifique, on peut avoir une idée de ce qui est enseigné par une video d’Al Gore ici. C’est un exposé non sourcé de catastrophes relevant de la météo, pas du climat, et un étalage de solutions (solaire et éolien) présentées comme « explosant » alors qu’elles ne représentent qu’un pourcentage infime de la production d’énergie.

Et vous aurez les outils pour :

« Faire monter la sensibilisation et influencer l’opinion publique lorsque c’est important, inciter vos amis, collègues et votre communauté à passer à l’action, faire pression efficacement sur les politiciens pour qu’ils agissent et endossent de justes solutions au climat. »

Évidemment, ce moule commun est l’occasion d’échanger et de former une communauté soudée.

Mais il y a aussi le réseau des « speakers pour aider à argumenter entre vérité et fiction, et décrire ce que signifie le réchauffement pour chaque communauté. »

Les cibles sont les classes défavorisées, les communautés de croyants, et les shapers. La communauté des global shapers a été initiée par le fondateur du « World economic forum », qui la soutient et la finance. Il s’agit de jeunes de moins de trente ans (7000 membres dans 170 pays, 369 villes) censés jouer un rôle actif dans l’élaboration des agendas locaux, régionaux et mondiaux.

 

Les moyens

Le budget annuel est de l’ordre de 25 millions de dollars, dont sept millions de salaires.

L’équipe de permanents est en effet impressionnante. Outre un conseil d’administration de 13 membres, on compte dix responsables de branches et pas moins de 80 salariés.

Les branches sont les zones géographiques : Afrique du sud, Australie, Brésil, Canada, Europe, Inde, Indonésie, Japon, Amérique latine, Philippines et USA. Les USA sont organisés en chapters, mot difficile à traduire car il est typiquement américain. Cela peut vouloir dire section mais aussi communauté fraternelle ou religieuse. La Chine est partie prenante via un partenariat mais n’a pas de manager et la sphère russe est absente.

Chaque branche a son site internet. En Europe il y a 3825 leaders, trois permanents et onze coordinateurs. En France, actuellement, c’est Sherazade Zaiter, une avocate engagée en politique du coté du Modem.

 

Un défi à la démocratie

Il ne s’agit pas ici de donner un quelconque avis sur le fond de l’affaire climatique.

Ce qu’il faut retenir, c’est comment les outils modernes de la sociologie, de la gestion des organisations et de la communication, bien utilisés, peuvent être incroyablement dangereux pour le libre arbitre des populations.

Le ciblage des jeunes, des communautés y compris religieuses, l’utilisation d’autres organisations du même type (les shapers) par un réseau efficace, la normalisation d’éléments de langage commun, l’utilisation de la peur, la caricature de la science, jusqu’où cela peut-il aller ? Dans l’histoire de l’humanité, on ne compte plus les périodes o pour sauver les gens d’eux-mêmes, une minorité dite éclairée les plongeant dans le désastre.

Une interview de 2006 dans le journal Grist est restée célèbre :

Question : « il y a de nombreux débats en ce moment sur la meilleure façon de communiquer sur le réchauffement climatique et motiver les gens. Effrayez vous les gens, ou donnez- vous de l’espoir ? Quel est le bon dosage ? »

Al Gore : « je pense que la réponse à cela dépend de l’état d’esprit de l’audience. Aux USA, malheureusement, nous vivons encore dans une bulle d’irréalité. Et la catégorie 5 du déni est un énorme obstacle pour toute discussion sur les solutions. Personne n’est intéressé par les solutions s’il ne pense pas qu’il y a un problème. À partir de là, je crois que lorsqu’on présente les faits c’est approprié d’avoir une surreprésentation de combien c’est dangereux, ceci pour conduire l’audience à écouter les solutions, et que nous sommes confiants dans notre capacité à résoudre la crise. »

Gore s’intéresse à la chose religieuse depuis son plus jeune âge. Alors qu’il travaillait pour le Tennessee, il s’engagea à la Haute école de la religion de l’université Vanderbilt et hésita entre une carrière religieuse et politique. Le terme « voyage » pour désigner le cursus des leaders, les chapters aux USA, l’agitation de la perspective d’une apocalypse, un corps de missionnaires chargés de porter la « vérité » au monde, et surtout « relier les sciences du climat et du comportement au pouvoir émotionnel d’histoires captivantes », cela ne rappelle-t-il rien ?