Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 juillet, 2006

Les bonnes intentions ne suffisent pas.

Les gens sont généralement plus sensibles et réceptifs lorsque le sujet discuté fait appel à leurs émotions. Les politiciens et les représentants des syndicats et des groupes de pression l’ont bien compris. Ils utilisent des formules chargées d’émotions pour influencer l’opinion publique en faveur de leurs causes. Les enfants, les malades, les démunis, l’environnement, etc. servent à justifier les demandes des groupes de pression et les programmes gouvernementaux qui en découlent. Rarement, pour ne pas dire jamais, fait-on appel à l’économie pour justifier des choix politiques.

L’économie est une science basée sur la raison et requiert un effort de compréhension que les gens trouvent plutôt ennuyeux. Pourtant, la société est assujettie aux lois de l’économie et ce n’est pas parce qu’on les ignore qu’elles ne s’appliquent pas. Par contre, en les ignorant les gouvernements choisissent des solutions non optimales et souvent inefficaces.

L’observateur avisé sait depuis toujours que ce n’est pas les intentions des politiciens, des planificateurs ou des bureaucrates qui comptent. S’il n’y a pas adéquation entre les moyens utilisés et les buts visés les bonnes intentions n’y changeront rien, les résultats recherchés seront invariablement en-deçà de ce qui a été promis. Seul un programme d’incitation approprié permet d’obtenir les résultats recherchés.

Par exemple, un entrepreneur qui déploie de nombreux efforts pour satisfaire ses clients voit son chiffre d’affaire et ses profits augmentés. Donc, il y a un lien direct entre les efforts fournis et les bénéfices que l’entrepreneur en retire.

Qu’arrive-t-il lorsqu’un service est fourni par le gouvernement ? Le fonctionnaire, comme tout individu normalement constitué, tente de maximiser le rapport bénéfices/efforts dans ses activités journalières. Toutefois, la rémunération des fonctionnaires n’est pas liée au nombre de clients desservis ni à leur satisfaction. Pour le fonctionnaire il n’y a pas de lien entre les efforts fournis et les bénéfices obtenus. Il doit se rabattre sur la variable « efforts » pour améliorer son rapport bénéfices/efforts. Donc, il cherchera à minimiser les efforts dédiés à servir la clientèle. Il utilisera plutôt son temps à satisfaire ses besoins personnels.

Dans les deux cas, l’entrepreneur et le fonctionnaire, cherchent simplement à améliorer leur sort. Mais, contrairement au fonctionnaire, l’entrepreneur doit nécessairement satisfaire ses clients pour atteindre son objectif. Donc, un programme d’incitation en relation avec les résultats recherchés motive les gens à modifier leurs comportements pour atteindre leurs objectifs.

Dans une économie de marché le même principe s’applique aux clients. Si vous consommez deux fois plus d’essence que votre voisin vous devrez aussi débourser deux fois plus pour bénéficier de ce privilège. Par contre, lorsque les services sont fournis par le gouvernement il n’y a pas de lien entre le prix payé et le coût des services fournis. Donc, lorsque les coûts d’un service sont en-deçà des coûts réels, le client aura tendance à exiger un maximum de services dans le but de maximiser le rapport bénéfices/efforts.

L’effet combiné de ces deux facteurs a des conséquences dramatiques pour la société. Les services fournis par le gouvernement, en plus d’être coûteux et de mauvaise qualité, gonflent artificiellement la demande. Le gouvernement n’a d’autre choix que de restreindre l’offre ce qui inévitablement crée une pénurie constante. Les groupes de pression, prétextant vouloir éliminer les pénuries et prétendant parler au nom de la population, exigent toujours plus d’argent pour leurs programmes préférés. Les politiciens, encouragés par les demandes répétées de ces groupes, créent de nouveaux programmes. Ce cycle se répète jusqu’à ce que le pays soit en faillite ou que les contribuables se révoltent.

Quel que soit le parti au pouvoir ou le niveau de gouvernement impliqué le résultat est toujours le même. Les partis de l’opposition accusent le parti au pouvoir d’irresponsabilité mais, dès qu’ils sont au pouvoir, le processus reprend de plus bel.

Le PLQ a remporté les dernières élections en promettant de dégraisser la machine gouvernementale et de réduire les impôts au rythme d'un milliard par année. Les dépenses totales sont passées de 55.8 milliards en 2005-2006 à 58.1 milliards dans le budget 2006-2007, soit une augmentation de 4.1%. À ce rythme les dépenses totales excèderont 100 milliards en 2020. Par contre, il est prévu que la population en âge de travailler (les 20-64 ans) sera à ce moment sensiblement la même qu’aujourd’hui. En supposant que les salaires augmenteront en moyenne de 2.5% par année (le taux d’inflation), le fardeau fiscal des contribuables devra augmenter de 1,6% par année pour satisfaire l’appétit insatiable de nos gouvernements. Un tel scénario conduira inévitablement à la révolte des contribuables ou à la faillite de l’état.

L’histoire démontre que les politiciens sont incapables de réduire les dépenses gouvernementales à moins d’y être obligé. Je propose donc de réduire sensiblement les revenus des gouvernements tout en maintenant l’objectif du déficit zéro. Ainsi, les gouvernements devront enfin sabrer dans les dépenses inutiles parce qu’ils n’auront plus les revenus nécessaires pour les financer. Les services qui ne seront plus disponibles auprès du gouvernement seront offerts par l’entreprise privée à des coûts et conditions beaucoup plus favorables.

Enfin, pour se prémunir contre l’irresponsabilité des gouvernements futurs, je propose que la loi exige que les dépenses ne pouvant pas être accommodées par les revenus existants soient soumises à l’approbation populaire par voie de référendum ou à l’occasion d’une élection générale. Un tel encadrement transférerait l’influence politique des groupes de pression aux contribuables et obligerait les politiciens à choisir parcimonieusement les projets qu’ils désirent promouvoir.

18 juillet, 2006

Les subventions créatrices d’emplois sont un mythe.

Les politiciens annoncent régulièrement et en grande pompe que le gouvernement accorde une subvention à tel projet, telle entreprise ou telle industrie. Invariablement, les communiqués de presse parlent longuement du nombre d’emplois directs et indirects qui seront créés. Si les chiffres ne sont pas suffisamment impressionnants on inclura les statistiques d’emplois de toute l’industrie : l’industrie forestière emploi 30 000 travailleurs, l’industrie bio-alimentaire emploi 440 000 travailleurs. Veux-t-on vraiment nous faire croire que sans les généreuses subventions annoncées l’ensemble des travailleurs de ces industries seraient mis au chômage le lendemain ?

Les mêmes programmes sont emballés plusieurs fois et à chaque fois on annonce sans sourciller la création de nouveaux emplois. Si on additionne tous les emplois ainsi annoncés non seulement le Québec aurait-il le taux de chômage le plus bas en Amérique du Nord, mais il nous faudrait encourager l’immigration de millier de travailleurs. C’est de la pure démagogie.

Pour souligner jusqu’à quel point les politiciens associent « subventions et création d’emplois » j’ai recherché les mots subvention + emploi dans les sites internet de cinq ministères. Pour la période du 1 janvier au 30 juin 2006 j’ai trouvé :

  • Développement économique, Innovation et Exportation : 82 documents ;
  • Affaires municipales et Régions : 43 documents ;
  • Développement durable, Environnement et Parcs : 85 documents ;
  • Culture et Communications : 130 documents ;
  • Familles, Aînés et Condition féminine : 22 documents ;

Pourtant, les économistes sont à peu près unanimes pour dire que les subventions gouvernementales ne créent pas vraiment d’emplois additionnels. Nathalie Elgrably, économiste à l’IÉDM, dans son éditorial du 15 juin 2006 publié dans Le Journal de Montréal conclut :

Malgré tout, les subventions sont généralement bien acceptées sous prétexte qu'elles permettent de sauver des emplois. Cet argument est tout simplement faux, car il omet de considérer le fait qu'une entreprise que l'on taxe dispose de moins de fonds pour accroître la taille de ses installations. Ainsi, nous sauvons peut-être un emploi dans l'entreprise subventionnée, mais nous empêchons la création d'un autre dans l'entreprise taxée. Et si elle avait distribué des dividendes plutôt que de prendre de l'expansion? Dans ce cas, les actionnaires auraient dépensé davantage, ce qui aurait indéniablement avantagé certains secteurs d'activités.

Comme les subventions ne sont ni un cadeau du Père Noël ni une manne divine, elles ne créent pas d'emplois, elles ne font que les déplacer d'une entreprise vers une autre. Si l'on ajoute le fait que, pour verser ces subventions, il a fallu des impôts élevés, lesquels font fuir nos entreprises ou en découragent certaines à s'installer chez nous, on en conclut que les subventions finissent par nuire à la création d'emplois.

La croyance populaire qui veut que les subventions créent des emplois est un mythe. Non seulement les subventions ne créent pas de nouveaux emplois, mais en plus cette pratique réduit le potentiel de croissance économique du Québec. À ce jour, aucun système n’a pu démontrer qu’il pouvait assurer une distribution des ressources économiques disponibles de façon aussi ou plus optimale que celle établit par les règles du marché. Pourtant, en subventionnant des projets, des entreprises et des industries choisies, c’est exactement ce que le gouvernement prétend faire.

Le mythe voulant qu’il y ait adéquation entre subvention et emplois est activement entretenu par les politiciens, les syndicats et les groupes de pression. Pour eux le système de subvention est un jeu qui permet aux plus habiles d’accroître leur pouvoir personnel. Ce jeu a des conséquences plus néfastes pour les Québécois que Loto Québec pourtant tant décrié par les groupuscules de bien-pensants. Le jeu des subventions affectent tous les Québécois d’aujourd’hui et de demain. De surcroît, les joueurs jouent l’argent des contribuables, non la leur.

13 juillet, 2006

La pauvreté, conséquence de l’étatisme.

Tous les politiciens de tous les partis prétendent vouloir éliminer/réduire la pauvreté. En réalité, on peut avec certitude compter sur eux pour exprimer de bons sentiments au moment opportun. Malheureusement, il y a peu de risques que les discours deviennent réalité.

En politique, ce qui compte avant tout c’est le spectacle. Les politiciens doivent avant tout attirer le vote des électeurs et le financement des bailleurs de fond. Que les promesses électorales se réalisent ou pas, c’est secondaire. Les politiciens savent d’expérience qu’il leur sera facile de faire oublier leurs promesses en offrant de nouveaux spectacles tous plus distrayants les uns que les autres.

Si les politiciens voulaient réellement aider les plus démunis, ils l’auraient fait depuis longtemps. En fait, trop souvent, ce sont les gouvernements et leurs bureaucraties qui empêchent les pauvres de se sortir de l’état de dépendance dans lequel ils se trouvent.

Comment les gouvernements maintiennent-ils les gens dans la pauvreté ?

D’abord, les gouvernements font augmenter artificiellement le coût de la vie. Les tarifs et quotas à l’importation, le contrôle des prix (lait, prix minimum de l’essence, etc.) ou toute autre forme de protectionnisme (renouvellement des voitures de métro sans appel d’offre) augmentent invariablement le prix des biens et services essentiels. Les groupes de pression, de connivence avec les politiciens, dénoncent le libre-échange en brandissant le spectre d’une catastrophe imminente si telle ou telle entreprise ou industrie n’est pas protégée. Dans les faits leur seul but est de favoriser des groupes déjà privilégiés, d’influencer le vote des électeurs et d’encourager les entreprises favorisées à contribuer à la caisse du parti.

Ensuite, les politiciens promulguent des lois et règlements souvent dans le but inavoué d’accroître leur pouvoir sur les citoyens. A priori, la réglementation a pour but de protéger les consommateurs. Toutefois, l’inefficacité des fonctionnaires, l’interférence des politiciens et l’influence des lobbies font que la réglementation augmente les coûts des produits et services sans pour autant protéger adéquatement le consommateur. La Fédération de l’Entreprise Indépendante du Canada estime les coûts de la réglementation au Québec à plus de 8 milliards annuellement ce qui représente une partie importante du coût des biens et services consommés par les Québécois. Pourtant, tous les règlements de ce monde n’ont jamais empêchés les truands de flouer les consommateurs : Norbourg, les commandites, etc.

Finalement, les gouvernements, encouragés par les syndicats et les groupes de pression intéressés à profiter de ses largesses, se substituent à l’économie de marché et offre directement des biens et services à la population. Ces produits et services sont offerts par des sociétés d’états (SAQ, Hydro-Québec, Loto-Québec, etc.) ou par le gouvernement (Santé et service sociaux, Éducation, etc.) et sont immanquablement plus chers et de moins bonnes qualités qu’ils sont fournis par des monopoles d’état. Ces monopoles sont gérés par des fonctionnaires ou des nominations politiques qui ont vite fait de comprendre à qui ils doivent rendre des comptes. Comme si cela n’était pas suffisant, les gouvernements ont accordé des monopoles syndicaux aux grandes centrales syndicales qui n’hésitent pas à utiliser ce pouvoir pour faire valoir leur propre agenda politique. Dans ce système, les citoyens et en particulier les pauvres, sont un mal nécessaire.

La prochaine fois que le gouvernement vous proposera d’en faire plus pour vous n’hésitez pas à répondre : non merci, je m’en occupe. Ainsi, vous serez bien mieux servis et à moindre coût.