Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

30 septembre, 2015

How to Make a $1500 Sandwich in Only 6 Months

Le capitalisme, le vrai, non le capitalisme de connivence pratiqué par les politiciens de toute allégeance, a permis de sortir la majeure partie de l’humanité de la pauvreté. Imaginez ce que serait notre vie si l’on devait tout produire nous-même.

« I spent 6 months and $1500 to completely make a sandwich from scratch. Including growing my own vegetables, making my own salt from ocean water, milking a cow to make cheese, grinding my own flour from wheat, collecting my own honey, and killing a chicken myself. »


Le libéralisme est une valeur de gauche

Le libéralisme est au coeur de la révolution française, la propriété individuelle y est inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme.

Mais en France (ndlr comme au Québec), la droite et la gauche sont très étatistes et donc pas du tout libérales.

Nicolas Doze.

La réflexion du jour

Je l'avoue, je suis un peu désabusé de la politique. Mais je n'hésiterai jamais à voter pour un parti politique qui veut me protéger contre les excès de nos gouvernements. J'applaudis donc la proposition du Parti conservateur du Canada d'adopter une loi contre les hausses d'impôts.--- Pierre Simard

29 septembre, 2015

La réflexion du jour

Universitaires, fonctionnaires, leaders syndicaux, étudiants trentenaires et syndiqués à domicile: la nébuleuse socialiste dénonce la moindre entrave à la dépense; au Québec, l’équilibre budgétaire a quelque chose d'inhumain.--- Michel Hébert

28 septembre, 2015

Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. La leçon de Frédéric Bastiat

Frédéric Bastiat et les politiques de l'emploi.
Par Damien Theillier et Kevin B.
European Students for Liberty, Paris le 12 septembre 2015.

Une courte vidéo, environ 20 minutes, qui démontre que les sophismes dénoncés par Bastiat il y a plus d’un siècle et demi, sont toujours d’actualité.


La réflexion du jour

En moyenne, les ministères et organismes obtiennent 4,1 sur 10 quand il est question de mesurer leur efficacité. Pire : non seulement ils sont incapables de savoir si les objectifs sont bien atteints, mais ils n’ont généralement pas d’indicateurs leur permettant de bien jauger les coûts de leurs services, avec une note de 2 sur 10.--- Francis Vailles

26 septembre, 2015

La réflexion du jour

S’il augmente, le coût de la ville, c’est qu’on dépense quelque part. Sans compter, ou si peu qu’on finit par oublier la masse des moutons taxables qui paient au bout du comptoir... C’est le modèle parasitaire, déresponsabilisant, qui veut ça...---- Michel Hébert

25 septembre, 2015

L'actualité québécoise en caricatures

La réflexion du jour

Je dénonce toutes les compressions en éducation, mais les commissions scolaires annoncent plus souvent des coupes dans les services qui vont mettre la population en colère que l’abolition de postes administratifs et de jobs de cadres anonymes. C’est plus payant politiquement quand on est en guerre pour sauver son royaume, sa commission scolaire, de faire porter le blâme au méchant ministre.--- Lise Ravary

24 septembre, 2015

La réflexion du jour

En fait, Uber ne fait que mettre en évidence les multiples problèmes engendrés par la règlementation de l’industrie du taxi. Pour plusieurs, la règlementation gouvernementale est la solution idéale à tous les problèmes de l’humanité. L’exemple d’Uber démontre bien qu’au contraire, la règlementation cause bien plus de problèmes qu’elle n’en règle.--- Minarchiste

23 septembre, 2015

La réflexion du jour

Notre société est devenue un bunker idéologique aux fenêtres scellées, où les mêmes discours, menaces, promesses, problèmes et solutions sont recyclés à l’infini. Nous sommes au pays du statu quo, et, comme dans Alice au Pays des merveilles, ce sont les forces dites «progressistes» qui l’imposent.--- Benoît Aubin

22 septembre, 2015

L'actualité québécoise en caricatures

La réflexion du jour

Quand un distributeur ou un détaillant fait de l’argent en appliquant une majoration sur le coût d’un bien, quand en plus il s’agit d’un monopole (ndlr la SAQ) qui peut refiler une hausse du coût aux clients, alors il n’est pas très motivé à comprimer le coût de cet intrant. Moins, en tout cas, que s’il opérait dans un marché concurrentiel.Paul Daniel Muller

21 septembre, 2015

La réflexion du jour

Toutes les promesses des partis dépendent donc ultimement de la capacité des entreprises à maintenir une économie en santé et celle-ci repose sur un climat d’affaires favorisant l’investissement, la compétitivité et la création d’emplois.---Yves-Thomas Dorval, CPQ

19 septembre, 2015

La réflexion du jour

Nos écoles regorgent de braves directeurs et de valeureux enseignants qui ont à cœur le succès de leurs élèves, mais le système éducatif coulé dans le béton des conventions collectives enlève les incitatifs à innover pour faire progresser leurs élèves, les menottant dans un immobilisme étouffant.--- Adrien Pouliot

18 septembre, 2015

La réflexion du jour

Les campagnes de dénonciation des coupes dans le secteur public, dirigées en même temps contre le privé, autant par les directions du monde scolaire que les syndicats du secteur public ne reposent sur aucun fondement budgétaire. Elles relèvent simplement d’une idéologie socialiste: un seul et unique réseau d’éducation pour tout le monde. C’est le nivellement par le bas.---Jean-Jacques Samson

17 septembre, 2015

La réflexion du jour

Les entrepreneurs ne sont pas tendres envers Revenu Québec. Selon un sondage réalisé par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 70% des entrepreneurs croient que Revenu Québec abuse de son pouvoir lorsqu’elle traite avec les contribuables.---JdM

16 septembre, 2015

France/Québec, mêmes problèmes et mêmes solutions

300 milliards d'euros, 1/4 de la dépense publique, c'est ce que représente la masse salariale de la fonction publique en France ! Et ça continue de monter.

Un excès de dépenses publiques, c'est un excès de prélèvements obligatoires. Or comme le rappelle Arthur Laffer, un excès de prélèvements obligatoires plombe l'économie et fait ensuite baisser les recettes fiscales.

Le moins mauvais impôt est un impôt proportionnel avec une assiette large. Mais bon, on est en France.

La réflexion du jour

Le vrai courage, c’est de se demander si nous en avons pour notre argent avec cette gigantesque organisation qui dépense 98 milliards de dollars cette année, emploie l’équivalent d’un demi-million d’employés à temps plein et supporte une dette nette de 190 milliards de dollars.--- Pierre Duhamel

15 septembre, 2015

La réflexion du jour

Si le développement économique dépendait de l’ampleur des investissements de l’État, le Québec serait la juridiction la plus riche au pays. Ce n’est malheureusement pas le cas. Nous avons pourtant été extraordinairement créatifs dans la création de structures et de programmes. La commission Robillard recense 84 programmes d’aide, 111 organismes en R et D et innovation et 200 organismes d’aide à l’entrepreneuriat.--- Pierre Duhamel

14 septembre, 2015

Les 1500 milliards du lobby climatique

Les lobbies écologistes ont surtout un intérêt financier à défendre.

Revue de livre par Paul Driessen

Pas de réchauffement depuis 18 ans, aucun ouragan de catégorie 3 à 5 n’ayant ravagé les États-Unis depuis 10 ans, une montée des eaux atteignant à peine 15 cm en un siècle : les modèles informatiques et les discours hystériques sont sans cesse contredits par les faits du monde réel.

Alors, comment la Maison Blanche, l’EPA, l’ONU, l’UE, le lobby Vert, le lobby éolien, les médias gauchistes, et même Google, GE et les officiels du ministère de la Défense justifient-ils leur fixation sur le changement climatique considéré comme la plus grande crise à laquelle doit faire face l’humanité ? Comment justifient-ils le contrôle par l’État de notre système énergétique, de notre économie et de presque chaque aspect de nos vies, décidant quels emplois seront protégés et ceux qui seront détruits, et même qui doit vivre et qui doit mourir, le tout au nom de la sauvegarde de la planète ? Qu’est-ce qui motive cette intensité idéologique ?

La réponse est simple. L’industrie des énergies renouvelables et du changement climatique est devenue un business de 1500 milliards par an ! C’est l’équivalent de l’activité économique de l’ensemble du secteur américain à but non lucratif, ou toutes les économies générées depuis 10 ans par l’utilisation des médicaments génériques. En comparaison, les revenus annuels tant décriés de Koch Industries s’élèvent à environ 115 milliards de $ et ceux d’Exxon Mobil autour de 365 milliards de $.

Selon un rapport de 200 pages du Climate Change Bussiness Journal, le complexe industriel du climat peut se diviser en neuf secteurs : énergie renouvelable et faible teneur en carbone ; capture et stockage du carbone ; stockage d’énergie, comme les batteries ; efficacité énergétique ; bâtiments écologiques ; transports ; commerce du carbone ; adaptation au changement climatique ; consultation et recherches. Le conseil est une activité qui génère à elle seule 27 milliards de $ par an par la « gestion de la réputation » des entreprises en essayant de relier événements météorologiques, pénuries alimentaires et autres problèmes liés au changement climatique. La recherche comprend l’ingénierie R&D et les études climatiques.

Le chiffre de 1500 milliards semble exclure la plus grande partie de l’industrie de l’environnement (le Big Green) qui réalise 13,4 milliards par an aux États-Unis seulement. La fondation MacArthur vient de donner 50 millions de $ à des groupes alarmistes sur le réchauffement climatique. L’ancien maire de New-York Michael Bloomberg et Cheasepeake Energy ont donné 105 millions de $ au Sierra Club pour déclarer la guerre au charbon. Peu de temps auparavant, le Sierra Club s’était engagé dans la guerre contre le gaz naturel et Chesapeake Energy, dans ce que certains voient comme une justice poétique. Warren Buffet, de nombreuses fondations « progressistes », les amis de Vladimir Poutine et d’innombrables entreprises donnent également des millions sans compter pour le Big Green.

Nos impôts sont également partiellement inclus dans le décompte du CCBJ. Comme le fait remarquer Larry Bell, professeur, auteur et chroniqueur, dans son nouveau livre,Scared Witless (sous-titré : Prophètes et profits du catastrophisme climatique), le gouvernement des États-Unis a dépensé plus de 185 milliards de $ entre 2003 et 2010 sur les questions de changement climatique et cette frénésie de dépenses s’est encore aggravée dans les années qui ont suivi sous la présidence d’Obama. Nous payons pour la réalisation d’études frauduleuses sur le réchauffement de la planète, la recherche de technologies liées au climat, des prêts et des allègements fiscaux pour Solyndra et autres entreprises qui font faillite, et pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique.

Ne sont pas non plus inclus dans le total les salaires et les pensions des milliers de salariés de EPA, NOAA, des ministères de l’Intérieur, de l’énergie et autres fonctionnaires fédéraux qui consacrent des heures interminables à élaborer et imposer des règlements pour les plans d’énergie propre, interdire les forages et l’exploitation minière, installer l’énergie renouvelable et les innombrables documents de Crise climatique et compagnie. Une partie importante des 1900 milliards de $ représente ce que les entreprises et les familles paient chaque année pour se conformer aux montagnes de règlements fédéraux basés sur les présupposés du chaos climatique.

Ajoutons les bureaucrates, règlements et restrictions de ces programmes au niveau local et des États, et l’on voit qu’il s’agit d’une sérieuse question financière. Il y a également le prix plus élevé de l’électricité pour les familles et les entreprises au sein des États qui veulent montrer leur engagement climatique.

L’impact sur les entreprises et les emplois se trouvant hors du secteur climatique est énorme et va croissant. Pour chaque emploi créé dans le secteur du climat et des énergies renouvelables, de 2 à 4 emplois sont supprimés dans d’autres secteurs de l’économie, selon des études réalisées en Espagne, Écosse et d’autres pays. Les effets sur la santé et le bien-être des personnes, et sur la qualité de l’environnement, sont également importants et étendus.

Mais tous ces effets indésirables sont soigneusement ignorés par les profiteurs de la crise climatique et par les faux prophètes du malheur planétaire qui manipulent les données, exagèrent et fabriquent des catastrophes imminentes, dans le but de créer un fondement pseudo-scientifique à la régulation de l’énergie et aux industries à base de carbone.

Un exemple flagrant : une personne possédant une simple plume de pygargue à tête blanche, l’aigle emblématique des États-Unis, peut être condamnée à une amende allant jusqu’à 100.000 $ et subir une peine de prison d’un an. Mais les opérateurs de l’éolienne qui a tué l’aigle échappent à toute poursuite. Bien pire, le service US Fish & Wildlife aide activement le lobby éolien à dissimuler et à minimiser l’hécatombe annuelle de millions de rapaces, d’oiseaux et de chauves-souris. Il a donné aux opérateurs éoliens une exemption générale de 5 ans des lois sur la protection des aigles, sur les oiseaux migrateurs et sur les espèces en danger. Le FWS a même proposé de donner au lobby une exemption de 30 ans.

Heureusement, la cour du District de San José a récemment statué que le ministère de l’Intérieur et le FWS violaient la loi sur la politique nationale de l’environnement et d’autres lois, en publiant des règlements accordant à ces entreprises une licence de 30 ans pour tuer les aigles protégés. Mais le taux de décès continue d’augmenter.

Perspicace et provocateur, le livre du professeur Bell, résultat de recherches approfondies, examine la prise de pouvoir tentée par le lobby vert, les étatistes et les affairistes de la crise climatique. En 19 brefs chapitres, il examine le prétendu consensus scientifique sur le réchauffement climatique, les modèles scientifiques et informatiques aussi secrets que spéculatifs utilisés pour « prouver » que nous sommes confrontés à un cataclysme, la collusion permanente et le mensonge utilisés par les régulateurs et les militants, l’obsession de la taxe carbone, et les fausses crises climatiques : la fonte des glaciers, l’élévation du niveau des mers, l’acidification des océans, la disparition des espèces et la diminution de la biodiversité. Ses articles et ses chroniquessont dans la même veine.

Scared Witless met aussi à nu les véritables raisons de ce fanatisme climatique, au-delà des poches bien remplies. Comme un homme politique de premier plan, puis un bureaucrate de l’ONU ou de l’EPA l’ont proclamé ouvertement et avec fierté, leur « véritable ambition » est de mettre en place « un nouvel ordre mondial », une « gouvernance mondiale », une « redistribution des ressources de la planète  », mettre un terme à « l’hégémonie du capitalisme » pour une « transformation profonde des attitudes et des modes de vie », des « systèmes énergétiques » et du « modèle global de développement économique ».

En d’autres termes, ces bureaucrates, des États-Unis, de l’UE et de l’ONU, non élus et irresponsables, veulent un contrôle total sur nos industries ; sur tout ce que nous faisons, achetons, mangeons et transportons ; et sur tous les aspects de nos vies, de nos moyens de subsistance, modes de vie et libertés. Et ils ont l’intention de « surfer sur la question du réchauffement climatique » pour parvenir à ce contrôle total, « même si la théorie du réchauffement est mauvaise », « même s’il n’y a aucune preuve scientifique pour étayer l’effet de serre », « même si la science du réchauffement planétaire est entièrement erronée. »

Si des millions de personnes perdent leur emploi dans le processus, si des millions de retraités meurent d’hypothermie car ils ne peuvent chauffer correctement leur maison, si des millions d’Africains et d’Asiatiques meurent faute d’accès à une électricité fiable et abordable à base de carbone, qu’il en soit ainsi. Crise climatique & Cie ne s’en soucie pas.

Les principes du libre marché doivent être abandonnés. Cette industrie mondiale du réchauffement survit et se développe uniquement grâce à la prétendue science climatique opaque ; par la collusion constante entre les régulateurs et les groupes de pression ; par un flux régulier de politiques gouvernementales, de règlements, de préférences, de subventions ; et par des impôts et des pénalités pesant sur les concurrents. La CCC (Crise climatique & Cie) se montre généreuse à l’égard des politiciens qui maintiennent le convoi sur la bonne voie, tandis que ses chiens de garde bien payés attaquent rapidement, énergiquement et violemment tous ceux qui osent défier son orthodoxie ou son financement.

Le changement climatique a été une « réalité » tout au long de l’histoire de la Terre et de l’humanité, avec des phases successives, parfois soudaines, parfois destructrices. Il a été provoqué par le soleil et par d’autres causes, par l’interaction de forces naturelles complexes et puissantes que nous ne comprenons pas encore pleinement… et qu’il est impossible de contrôler. Il a peu ou rien à voir avec le dioxyde de carbone qui permet aux plantes de croître vite et mieux, et qui est aussi émis par l’utilisation de combustibles fossiles ayant considérablement transformé et amélioré notre environnement et notre condition humaine.

Crise climatique & Cie est un monstre riche et puissant. Mais c’est aussi un château de cartes. Soyons informés. Impliquons-nous. Défendons-nous. Et ayons des représentants élus qui aient le courage de le faire.

Larry Bell, Scared Witless : Prophets and profits of climate doom, Stairway Press, 2015, 268 p.


La réflexion du jour

La SAQ est une bureaucratie trop lourde? De là le prix élevé du vin! Qui ne savait pas cela? C’est pour ainsi dire intrinsèque au socialisme bureaucratique qui domine le Québec depuis cinquante ans. C’est pareil chez Hydro-Québec.

Pareil chez Loto-Québec. Pareil à la CSST. Pareil partout. Ceux qui connaissent la «machine», ou qui y ont travaillé, savent très bien de quels abus nous sommes collectivement victimes; le poids de la dette et de la fiscalité en témoignent.--- Michel Hébert

12 septembre, 2015

La réflexion du jour

À preuve, il en coûte à l’État la somme de 8520 $ par année pour un élève du secteur public, alors qu’un élève du secteur privé subventionné lui revient à 4068 $ par tête. Méchant rabais de 4452 $ par élève fréquentant l’école privée, lequel rabais est évidemment assumé par la contribution financière des parents et autres sources de financement privé.--- Michel Girard

11 septembre, 2015

Une bulle qui ruina le monde

« Une bulle qui ruina le monde » par G. Garrett
Revue de livre par Johan Rivalland

Comment l’ampleur des dettes souveraines mena à la Grande crise de 1929. Et comment les mêmes erreurs ont trop tendance à se perpétuer, alors qu’il est fondamental et pourtant simple de tirer les leçons du passé.

Christophe Jacobs, avec le soutien et les encouragements de l’Institut Coppet, a entrepris fort opportunément de traduire les chroniques éditoriales des années 1915-1932 de Garet Garrett, journaliste économique et directeur de journal influent de l’Amérique de ces années-là.

Une entreprise parfaitement bienvenue alors que le monde subit des chocs économiques violents à la suite d’erreurs qui ne devraient plus avoir lieu si on savait tirer les enseignements de l’histoire économique.

Présentation d’ensemble d’un ouvrage très pédagogique et clair, dont on ne peut que conseiller la lecture.

Les origines de la bulle

L’ordre de présentation des chroniques ne respectant pas une chronologie, mais plutôt une logique propre et cohérente, Garet Garrett commence (nous sommes en 1928) par dresser une cosmologie de la bulle. Une formule, en guise d’ouverture, résume bien l’idée-phare qui reflète la situation :

« Le Seigneur offre la croissance, mais les hommes ont élaboré le crédit. »

Et le phénomène n’est pas nouveau : G. Garrett se réfère, à titre d’exemple, à l’épisode resté tristement célèbre de la crise des tulipes apparu en Hollande au XVIIème siècle. Sauf que, cette fois-ci, le phénomène dépasse en ampleur tout ce qui avait pu précéder. Débiteurs et créanciers du monde entier ont, en effet, en même temps « poursuivi les mêmes mirages ». Bien plus encore, « la déraison du prêteur a dépassé l’extravagance de l’emprunteur ».

Ainsi, tout a commencé avec la Première Guerre Mondiale, qui s’est financée à crédit. Pour des montants qui ont conduit à des dettes effroyables, elles-mêmes ayant donné lieu à de nouveaux emprunts, portant sur d’immenses sommes d’argent en provenance à la fois du crédit interne, mais aussi et surtout du capital privé américain.

Or, une fois la guerre finie, non seulement le fardeau de la dette était incommensurable, mais il s’est encore accru d’année en année, chaque pays ayant tendance à penser, de manière très commode, que « la panacée pour soigner la dette est le crédit ». Au prix d’une dette effroyable, dont G. Garrett ne peut que s’inquiéter (je rappelle que nous ne sommes encore qu’en 1928).

Inquiétude insuffisamment partagée, puisque l’éditorialiste relève que l’état d’esprit général de l’époque est que « les gens ont droit à certaines améliorations de la vie. S’ils ne peuvent pas payer immédiatement, c’est-à-dire si ces améliorations ne peuvent pas être tirées de leurs propres ressources, la doctrine assume que les gens n’y ont cependant pas moins droit, et qu’il faut les fournir à crédit. Et de peur que cela ne paraisse déraisonnable, on ajoute en conclusion que, si le niveau de vie général devait s’élever par l’effet du crédit (…), alors les gens seront de meilleurs créanciers, de meilleurs clients, plus conviviaux, et ils seront enfin à même de payer leurs dettes volontairement ». Quelle naïveté… (pourtant aujourd’hui encore largement partagée). Et on connait d’ailleurs la suite

Le processus n’est pas, non plus, sans rappeler la situation de la Grèce aujourd’hui :

« Comment les gens pourront-ils vivre comme ils ont appris à vivre, et comme ils ont le droit de vivre, sans les fruits du crédit ? Peut-on leur dire de revenir en arrière ? Ils ne reviendront pas en arrière. Ils se soulèveront d’abord. Telle est la rhétorique illustrant le point de vue émotionnel. Elle ne dit pas que, ce contre quoi les gens menacent de se soulever, c’est le remboursement de la dette issu du crédit englouti. Quant à ceux qui ont vécu à crédit au-delà de leurs moyens, la dette les dépasse (…) S’ils répudient leur dette, c’est la fin de leur crédit. Devant le dilemme, la solution idéale, donc celle également recommandée pour le créancier lui-même, est davantage de crédit, davantage de dettes. »

Garrett remarque en outre que la prospérité à crédit va à l’encontre de tout ce que la pensée économique avait pu démontrer jusque-là, reposant sur l’augmentation et l’échange de la richesse, le crédit n’en étant que le produit.

Une fantastique méprise dont le plus étonnant, selon G. Garrett, est le succès imaginaire reçu auprès de la finance internationale, persuadée que le commerce international s’en trouverait stimulé, résolvant ainsi le problème de la dette internationale. Un raisonnement et un mécanisme entièrement fondés sur la foi en les vertus des balances commerciales excédentaires… stimulées par le crédit (et un retour, d’une certaine manière, au mercantilisme, dont on aurait pourtant pu penser un temps qu’il resterait rangé parmi les échecs retentissants de l’histoire). Le principe : le crédit américain accordé aux pays européens, à même de pouvoir alors acheter les excédents américains et dégager à leur tour des excédents qui permettront de rembourser leurs dettes. Sauf que le crédit américain aux Allemands se transforme en crédit allemand aux Russes, etc. Une sorte de serpent qui se mord la queue. Avec pour résultat, en réalité, un nouvel accroissement des dettes et un effondrement mondial du commerce extérieur, aggravé par les mauvais réflexes protectionnistes dans ce genre de circonstances et avec ce genre de théories.

C’est l’époque où la Réserve Fédérale est créée (décembre 1913), jouant un rôle majeur dans le financement de l’Europe qui va avoir lieu. Et celle de la prise de conscience soudaine par les États-Unis de leur rôle de première puissance à la fois industrielle, mais aussi financière, avec « la plus belle machine de crédit du monde ». Et, pour la première fois au monde, d’une puissance amenée à « penser à l’échelle internationale », « premier signe avant-coureur de la méprise à venir », selon l’auteur. Celle qui conduit, pour des tas de raisons, notamment sentimentales, au développement immodéré des sources du crédit, chacun se sentant, à son niveau, une responsabilité vis-à-vis du Vieux Continent, y compris les citoyens américains par leur épargne, via le développement effroyable des obligations, produits quelque peu hasardeux dans le contexte de l’époque, que les banquiers ont écoulé massivement sans parcimonie ni sens de la mesure. Pire encore, un système délirant où, en définitive, l’appétit de création de crédit était si fort que les représentants des établissements bancaires de Wall Street sont allés jusqu’à solliciter massivement à travers le monde les demandes de crédit, grâce à un démarchage actif (souvent à l’aide de pots de vin), tandis qu’ils recouraient à des techniques de vente agressive auprès d’une clientèle de prêteurs fortement demandeuse aux États-Unis.

Tout ceci s’est fait en l’absence de réglementation. Et le jeu fut trouble, notamment avec l’Allemagne, dont les États-Unis ont finalement financé par l’emprunt le remboursement de ses dettes de guerre. Les Américains se sont, en quelque sorte, payés eux-mêmes.

« Que la dette ne doive jamais être remboursée, qu’elle puisse être indéfiniment reportée, qu’un pays créancier puisse se rembourser lui-même en augmentant progressivement les dettes de ses débiteurs, telle était la logique de cette illusion de crédit. »

Faisant le parallèle avec John Law et sa bulle du Mississipi, G. Garrett note que

« la faiblesse fatale du concept est que vous ne pouvez pas arrêter. Lorsque de nouveaux créanciers ne sont pas amenés à se présenter plus rapidement que les anciens créanciers demandent à être payés, la bulle éclate (…)  Il n’y a rien de nouveau dans le système. Ce qui est nouveau, c’est que pour la première fois le monde entier s’y est essayé. »

Anatomie de la bulle

G. Garrett s’intéresse ensuite aux mécanismes du crédit, moteur essentiel de l’économie, certes, mais qui parfois, en raison de certaines inconséquences ou projets fous (souvent publics) qu’il compare aux constructions des pyramides en Égypte (environ 100 000 hommes, rappelle-t-il, avaient été mobilisés d’autorité pendant vingt ans rien que pour celle de Khéops, faisant d’eux ensuite des « oubliés », tandis qu’ils auraient pu contribuer, pendant toutes ces années-là, à améliorer grandement le bien-être de la Société en étant affectés autrement), mène à un aveuglement et à des catastrophes effroyables.

Tel est le cas de la bulle de 1929, un type de pyramide invisible et éphémère, fruit d’une spéculation délirante et d’une fiction collective qui n’a eu pour effet, par une forme d’effet d’éviction, que d’engloutir le crédit de manière accélérée et incontrôlable, là où il aurait permis de grandes réalisations bien concrètes et utiles en termes de richesse réelle dans le pays. Avec l’issue que l’on connait, les « oubliés » étant tous ces petits épargnants qui, en retirant tous en même temps leur argent ont contribué à accélérer la chute des banques, quand il leur a seulement été possible de le récupérer…

G. Garrett explique ainsi, de manière très concrète et pédagogique la manière dont fonctionne le crédit. Un parfait cours d’économie pour qui veut s’instruire de choses qui lui échappent éventuellement.

Il cite d’ailleurs aussi, au passage, une autre pyramide invisible, très liée à notre actualité immédiate (et dont certains devraient tirer leçon), le soutien artificiel aux prix :

« Le Conseil Fédéral du Fermage a construit deux grandes pyramides dans l’agriculture, l’une dans le blé et l’autre dans le coton, et les a nommées stabilisation. Il utilisait le crédit du gouvernement, emprunté à la population, pour soutenir les prix du blé et du coton. Néanmoins, les prix du blé et du coton ne pouvaient que chuter, et le crédit fut perdu. Il y a eu toute une vague de pyramides portant le nom de la stabilisation. Des dizaines d’entre elles, publiques ou privées, ont été construites en utilisant le crédit dans un effort plus ou moins désespéré de soutenir les prix qui étaient destinés à chuter pour des raisons naturelles. »

Et il n’oublie pas, bien sûr, parmi toutes ces pyramides, d’insister surtout sur cette multiplication du crédit envers les pays étrangers évoquée plus haut, avec pour fin de contribuer aux débouchés pour le commerce américain et ses excédents, avec l’échec que l’on sait et l’incapacité à rembourser de certains pays, qui va faire plonger le système dans son ensemble…

La description du processus inverse à celui du crédit (qui vaut d’ailleurs son pesant d’or !) montre en détail, et de manière tout aussi concrète, comment la demande de récupération de son argent par « l’oublié » (le petit déposant) engendre une remontée en cascade de demandes de remboursements de crédit (pour un multiple de 10). Par un effet cumulatif, une spirale infernale se développe, entraînant un effondrement des actions (spéculateurs) et, pire encore, des obligations émises par les banques, qui entraînent leur chute. Des pages passionnantes à lire attentivement pour bien comprendre ce qui s’est passé exactement.

Ce sont ainsi 3635 (!!!) banques de toutes sortes, en 1930 et 1931, qui se sont trouvées ruinées et ont dû fermer, privant des millions de petits déposants de leurs économies sagement accumulées durant toute une vie de labeur. Un vrai drame et un vrai scandale…

L’inflation et la déflation du crédit ont mené aux mêmes maux et produit des misères similaires :

« L’inflation du crédit – frénésie, délire, enrichissement fantastique. La déflation du crédit – déclin, crise, honte. Un état succède à l’autre et on ne peut y échapper, car l’un est la cause et l’autre la conséquence ».

Le sauvetage de l’Europe

Le troisième chapitre du livre est très intéressant également. Il montre comment le plan Hoover destiné à sauver l’Allemagne de l’effondrement financier, en 1931 (« et éviter ainsi une catastrophe dont il était prévisible qu’elle affecte de manière désastreuse la structure de la finance internationale toute entière », ce qui nous rappellera ici aussi bien des choses…), outre les difficultés particulières de sa mise en œuvre, a suscité rapidement de l’amertume en Europe, y compris en Allemagne et s’est quasiment retourné contre les Américains (cela rappellera aussi l’ingratitude de la Grèce à l’égard de ses prêteurs et de l’Allemagne en particulier), accusés par les uns (les Allemands) de n’y voir que leur intérêt, par les autres (les Français) de se mêler de ce qui ne les regarde pas, en voulant une fois de plus donner des leçons aux autres ; tandis que les États-Unis se drapaient dans un voile d’auto-satisfaction et semblaient céder au mirage classique des bonnes intentions.

De surcroît, en seulement deux semaines, les 300 millions de crédit accordés avaient déjà été engloutis par l’Europe et surtout, les créanciers privés, pris de panique en constatant le besoin d’aide de l’Allemagne, rejoints en cela par les Allemands eux-mêmes, se mirent à fuir le Mark, risquant de conduire toute l’Europe à l’écrasement.

Il est alors apparu nécessaire de proposer très rapidement un second plan Hoover, triplant le montant de l’aide à l’Allemagne sans que cela ne résolve le problème de fond le moins du monde.

Et, comble de « malchance », d’autres crises (sauvetage de la Banque d’Angleterre, entre autres, victime notamment de la mauvaise gestion travailliste et ses budgets en déficit année après année, sous l’effet en particulier des largesses offertes en matière de prestations sociales) intervinrent aussitôt, conduisant les États-Unis à intervenir de nouveau, de manière de plus en plus massive. Un appel accru des Européens au crédit américain.

Et, une nouvelle fois, avec des réactions d’une vive hostilité de la part de la population, ne comprenant pas que les prêteurs n’acceptent d’accorder leur aide qu’en échange d’un effort de meilleure gestion de l’argent public. La Banque de Réserve Fédérale de New York était accusée de « mettre un pistolet sur la tempe » de l’Angleterre.

« Comment les populations arrivent-elles à ce niveau de déraison – comment le peuple Anglais y arrive-t-il, connaissant bien l’état d’esprit du créancier lui-même puisqu’il fut l’un des principaux créanciers du monde avant nous ? »

Telle est la question que se pose G. Garrett. Et tel est le constat que nous pouvons tirer nous-mêmes au vu de notre actualité de l’éternel recommencement des choses (et des erreurs).

Mais « la finance est égarée dans son propre monde. Elle ne sait ni comment aller de l’avant, ni comment retourner en arrière ». Et, dès lors, elle ne contrôle plus les événements, s’engage dans la fuite du crédit infini et de « la crédulité du créancier », et pire encore « adopte l’état d’esprit des masses dans la rue ».

C’est ainsi que la spirale du crédit s’est envolée à des niveaux incroyables et totalement déraisonnables, et a fini par être garantie non par les Européens mais les Américains eux-mêmes, « les pires prêteurs du monde » car prêtant « impulsivement, d’une manière émotionnelle, téméraire et non systématique », à partir de « ce sentiment étrange que nous sentons peser sur nous en permanence, de devoir sauver l’Europe ».

Pour quel gain ?

« En tout cas, pour commencer, ni l’amitié, ni la bonne volonté de l’Europe. Au contraire, nous avons inspiré à nos débiteurs en Europe un état d’esprit détestable envers nous-mêmes (…) Mais ce qui la rend bien pire en Europe et lui confère un sinistre poids politique, est la manière partiale dont elle est exploitée, non seulement par la presse et les politiciens, mais par des hommes d’État responsables, par les ministres des Finances qui n’arrivent pas à équilibrer leurs budgets, par les gouvernements quand il est nécessaire d’augmenter les impôts »

L’Histoire qui réchauffe toujours les mêmes plats, disais-je…

Ici, l’Allemagne qui paye ses dédommagements de guerre grâce à l’argent américain, dont les autres pays profitent pour payer les remboursements annuels de leurs propres dettes, le gouvernement américain ne récupérant qu’une petite partie de son propre argent.

« Mais si vous en parlez à un européen, si vous en parlez même à un de ceux qui en ont conscience, il est offensé. Très peu d’entre eux en ont vraiment conscience, d’ailleurs ; il est plus aisé de croire ce qu’ils entendent de la bouche de ceux qui exploitent l’état d’esprit du débiteur ».

Ressentiment qui s’est rapidement transformé en haine du « riche » et de ceux à qui on prête l’intention « d’asservir le monde avec leur or ».

En définitive, G. Garret qualifie d’absurdité cette idée du gouvernement américain de l’époque d’avoir voulu intervenir dans les affaires européennes (y compris la guerre).

« En moins de dix ans la finance a accompli une chose dont l’idée avait été rejetée par le peuple américain depuis un siècle et demi, à savoir le fait de s’immiscer à l’étranger ».
« Il existe en outre le danger que la pensée se dénature au point de conclure qu’une nation riche, seulement du fait qu’elle est plus riche que les autres, est obligée de disperser son excédent parmi les envieux et les moins fortunés. Cette idée, en effet, a été soutenue par de nombreux savants européens de l’économie politique. Mais ceux-ci ne voient pas, ou ils ne se soucient pas de ce que l’emprunt international tend ainsi à devenir téméraire et irresponsable, et surtout, de ce qu’il prenne ainsi une forme, évoquant la conception ancienne d’un pillage ».

Le sauvetage de l’Allemagne

G. Garrett considère ensuite le sauvetage de l’Allemagne sous l’angle du jeu européen, de la propagande allemande visant à organiser sa propre insolvabilité (il s’agissait, en réalité, de la troisième grande crise allemande) et susciter les aides et emprunts, de l’intervention des comités internationaux d’experts, des rivalités entre voisins européens et des grandes conférences internationales de crise, visant à trouver des solutions pour sauver l’Allemagne (qui n’entendait pas payer des indemnisations de guerre qu’elle considérait plutôt comme un tribut).

Un jeu complexe que je ne détaillerai pas ici, vous renvoyant au livre, afin d’éviter d’allonger trop encore cet article. Un jeu de dupes où l’Allemagne savait que les obligations « pourries » qu’elle avait émises abondamment se trouvaient répandues partout dans le monde (encore une fois un parallèle stupéfiant avec la Grèce d’aujourd’hui) et suscitait la panique de la finance internationale, contraignant le monde (et en particulier les États-Unis, bien sûr) à devoir une nouvelle fois intervenir, d’autant qu’on craignait que l’Allemagne ne tombe dans le giron communiste ou, avant même cela, déstabilise les pays voisins par une politique de dumping économique destructrice. Un ensemble de craintes sur lesquelles elle savait jouer, pour mieux refuser les concessions, préférant brandir ce genre de menaces en cas d’échec des négociations. Et les créanciers savaient, en outre, qu’ils avaient trop à y perdre en cas de répudiation de sa dette.

Menace à la fois sur la structure politique de l’Europe et sur la structure économique du monde. Voilà qui explique comment l’Allemagne a ainsi été une nouvelle fois renflouée de manière folle. Et son coup de maître aura été de n’avoir jamais payé, en réalité, d’indemnisations de guerre. « Elle a fait en sorte que le monde les paie pour elle ; elle a fait en sorte que les créanciers se paient eux-mêmes », avec au premier rang d’entre eux son pire ennemi, celui qui lui avait fait perdre la guerre. 

Et pendant ce temps-là, elle s’était bâti, avec l’argent des emprunts, un véritable empire industriel (le second au monde) et avait développé fantastiquement toute son économie, les logements, les équipements publics et sociaux, à la stupéfaction de ses voisins, faisant preuve d’inventivité et bâtissant, dans tous les domaines, des choses prodigieuses que même ses créanciers n’étaient pas en mesure d’acquérir.

L’utilisation de la poule aux œufs d’or

Dans le chapitre suivant, G. Garrett explique comment les États-Unis se sont trouvés en quelque sorte pillés de leurs réserves d’or (rappelons que nous sommes à l’époque de l’étalon-or). Nous sommes maintenant en 1932. Le sauvetage de l’Europe a coûté cher, mais s’est aussi accompagné vers une fuite bien plus forte que prévu des réserves d’or vers l’Europe, en raison du moratoire d’un an accordé sur les dettes, qui ne pouvait donc donner lieu à aucun remboursement en or, tandis que l’Europe, elle, exigeait le paiement en or de tous ses avoirs à New York, via la vente de ses obligations et actions américaines ; au moment où les banques américaines, elles-mêmes acculées face à l’agonie de leurs placements en Europe étaient contraintes de vendre leurs obligations américaines les mieux notées.

Mais, avec stupéfaction, on découvre que l’or est « détourné » surtout par… la France, qui détient ainsi rapidement la moitié du stock dont les États-Unis disposent eux-mêmes, pour une richesse nationale cinq ou six fois inférieure. Avec quelle intention ? Faire courir la rumeur (concurrencée en cela par la Grande-Bretagne) de l’effondrement financier imminent des États-Unis, et proclamer au monde entier la fin prochaine du système de l’étalon-or, pour mieux affirmer le rôle du franc en tant que véritable monnaie en or du monde. Édifiant.

S’en est suivi un début de panique, de vente massive de dollars dans certains pays, dont la valeur baissa, avant qu’on se rende compte que les rumeurs françaises étaient fausses.

Le réel objectif de la France était d’obtenir, par la négociation avec les Américains, le retour au plan Young tué dans l’œuf par les Allemands, l’effacement de ses dettes au Trésor Public des États-Unis (prises en charge par le contribuable américain) et la poursuite des indemnisations de l’Allemagne en sa faveur, voire le projet politique de ruiner celle-ci.

Un chapitre fantastiquement raconté et ici trop rapidement résumé, dont je vous conseille la lecture pour mieux comprendre la complexité du jeu et de la rivalité entre Français, Américains et Britanniques.

L’invention de l’or

G. Garrett revient ensuite sur l’essence de l’étalon-or, rappelant que l’or, parce qu’il est la moins instable des ressources (relative constance de l’approvisionnement et des efforts pour l’extraire, inaltérabilité du métal) constitue la référence la plus commode à cette époque. Mais il ne s’agit que d’une convention, de même que la valeur à laquelle il est fixé en tant que monnaie. Il n’est donc qu’une représentation formelle contingente. Et il n’a d’ailleurs pas toujours été considéré comme la monnaie de référence (et ne l’est plus aujourd’hui, comme on le sait), puisque à l’origine, par exemple, le dollar ou la livre-sterling étaient auparavant représentés en argent.

Toujours est-il que la convention de l’étalon-or porte sur le ratio entre le montant de crédit créé et la quantité réelle d’or, qui est, là encore, évolutif selon la vitesse d’accroissement du commerce mondial au regard de celle de l’offre d’or. L’auteur montre alors comment la fonction moderne de l’or consiste donc à « limiter la quantité de monnaie et de crédit qui pourrait éventuellement être créée et mise en circulation intentionnellement et de façon irresponsable ».

Le problème vient lorsque la créativité en matière d’apparition de nouvelles formes de crédit atteint un niveau tel que, par une sorte de leurre et d’illusion collective conduisant à ce que « tout le monde puisse devenir infiniment riche par le biais de la dette infinie », on aboutit à une situation comme celle de 1928 et 1929. D’où l’importance de la définition de la convention sur l’or, qui doit agir comme une sorte de garde-fou. La confiance à l’égard des dépôts, du crédit, des obligations ou de la monnaie-papier en dépend. Mais l’auteur est très pessimiste sur la propension collective à retrouver les mêmes démons, et est convaincu que de telles crises se renouvelleront immanquablement ; l’histoire nous le prouve effectivement.

En cas de rupture de la confiance, c’est alors le développement de l’inflation, puis l’effondrement, avec une concurrence aiguë qui se développe entre les différents acteurs, États comme particuliers, pour rechercher l’or en tant que valeur-refuge. D’où l’importance d’une règle de bon sens dont la description fait ici penser un peu à la proposition de Milton Friedman d’une règle de progression de la création monétaire au rythme de la création réelle de richesse, sans qu’elle soit définie de manière aussi stricte.

Le livre des amortissements

Le dernier chapitre, le plus long, mais que je ne présenterai que très brièvement en raison de la longueur de cet article, porte sur l’émission des Liberty Bonds, les obligations ayant permis aux Alliés, ruinés et au bord de la défaite, de financer à partir de 1917 la reconquête et la fin de la guerre, puis le secours après-guerre et la reconstruction. Pour le montant prodigieux de près de 11 milliards de dollars de l’époque (à multiplier par 100 pour avoir une idée approximative en dollar actuel).

Ce chapitre est l’occasion d’assister à quelques échanges passionnants au Parlement et au Sénat américains lors des discussions sur l’émission de ces obligations, de voir avec quelle générosité, absence de garanties et une totale liberté d’utilisation, ces prêts ont été consentis, par le contrat (donc de manière très claire et non contestée à l’époque), et de constater avec quelle mauvaise volonté et mauvaise foi ultérieure ont réagi les Européens lorsqu’il s’est agi, après-guerre, d’en venir à la période des remboursements. Ce qui permet d’apporter un éclairage supplémentaire aux chapitres précédents (et d’observer, une nouvelle fois avec notre expérience d’aujourd’hui, le caractère immuable de cette mauvaise volonté de la part de certains emprunteurs a posteriori).

La liberté d’utilisation offerte a notamment induit des comportements inattendus, comme l’utilisation, par des mécanismes sophistiqués, d’une partie des sommes prêtées, non pour le financement de la guerre elle-même, mais le soutien de la livre-sterling comme monnaie de référence. D’où les conflits diplomatiques que cela a occasionné après-guerre et le développement de relations particulièrement tendues, faites d’amertumes et de rancœurs, que l’on peut observer à la lecture.

Une tentative de coalition entre Alliés européens a visé, de manière particulièrement insidieuse et pernicieuse, chacun promettant à l’autre l’effacement de leurs dettes mutuelles en cas de réussite, à obtenir des États-Unis un effacement total des dettes, avec au centre de ce jeu de dupes, une Grande-Bretagne manipulatrice et de fort mauvaise foi, face à un prêteur unique et universel, les États-Unis, qui était allé jusqu’à devoir payer ses propres interventions et envoi d’hommes en Europe dans la dernière période de la guerre, tandis qu’il faisait crédit dans le même temps à tous ses débiteurs de toutes leurs opérations sur son territoire.

Et l’Amérique était considérée comme cupide du simple fait qu’elle escomptait bien le remboursement des dettes envers son Trésor Public par ceux-là même qu’il ne dérangeait pas dans le même temps de faire appel de manière continue et irrationnelle au grand réservoir de crédit privé de Wall Street pour tout ce qu’ils voulaient, sans retenue.

Les arguments fallacieux et tentatives d’arrangement se sont ainsi succédé pour tenter de justifier le non remboursement.

Il fallut finalement faire appel aux procédures d’arbitrage et les menaces d’interdiction d’emprunts nouveaux pour obtenir tardivement gain de cause, ce qui ne se fit qu’avec réticence et uniquement les dettes postérieures à l’armistice. Mais cela n’empêcha pas la mauvaise foi de continuer, les Américains étant accusés d’entraîner la ruine de l’Europe, alors même que pour un dollar remboursé, ce sont trois dollars qui étaient nouvellement prêtés.

Qu’est-ce qui, donc, avait pu expliquer tout ce ressentiment des européens à l’égard des États-Unis, grands perdants de cette intervention durant la guerre ? « (…) l’accession soudaine à une position de puissance dominante » de ceux-ci.

« La domination mondiale avait été pendant des siècles l’un des attributs incontestés en Europe ; puis au beau milieu d’une querelle meurtrière concernant la question de savoir quel membre européen l’obtiendrait ensuite, le pouvoir de domination a lui-même disparu. Il est réapparu sur un autre continent, en dehors d’atteinte de toute conquête (…) Quelles étaient donc ces dettes, sinon un rappel amer des attributs perdus de l’Europe ? »

Garet Garrett, Une bulle qui ruina le monde, CreateSpace Independent Publishing Platform, Institut Coppet, traduit par Christophe Jacobs, janvier 2015, 216 pages.


La réflexion du jour

L’industrie des énergies renouvelables et du changement climatique est devenue un business de 1500 milliards par an ! C’est l’équivalent de l’activité économique de l’ensemble du secteur américain à but non lucratif, ou toutes les économies générées depuis 10 ans par l’utilisation des médicaments génériques. En comparaison, les revenus annuels tant décriés de Koch Industries s’élèvent à environ 115 milliards de $ et ceux d’Exxon Mobil autour de 365 milliards de $.--- Paul Driessen

10 septembre, 2015

La réflexion du jour

Pas de réchauffement depuis 18 ans, aucun ouragan de catégorie 3 à 5 n’ayant ravagé les États-Unis depuis 10 ans, une montée des eaux atteignant à peine 15 cm en un siècle : les modèles informatiques et les discours hystériques sont sans cesse contredits par les faits du monde réel.--- Paul Driessen

09 septembre, 2015

La réflexion du jour

Pourtant, prétendre que les États modernes sont « publics » n’est qu’une vue arbitraire de l’esprit. Tous les fonctionnaires qui y travaillent prennent des décisions en fonction de leur salaire, de leur quête de plaisir ou de reconnaissance, de leurs préjugés, de leur agenda personnel ou de leur recherche d’avancement. Tout cela est très « privé » et inégalitaire.--- Gabriel Lacoste

La réflexion du jour

Par exemple: malgré les dizaines (centaines?) de milliards de dollars qu’on a engouffrés dans l’éducation depuis la réforme des années Soixante, 53% des Québécois ne savent pas lire suffisamment pour comprendre un article de 300 mots du Journal de Montréal (ici). Probablement ni écrire ni compter, évidemment. Solution envisagée: plus de ressources.--- Mario Roy

08 septembre, 2015

La réflexion du jour

Si les gens souhaitent utiliser les services de cette application géniale (ndlr Uber), rien ne peut l’empêcher. On contourne ainsi les services des répartiteurs, qui deviennent en quelque sorte des allumeurs de réverbères modernes parce qu’une nouvelle technologie les remplace avantageusement. Et les réglementations de l’État aussi semblent inutiles.--- Youri Chassin

07 septembre, 2015

Le nouvel âge digital

Comment internet changera-t-il notre futur ?

Revue de livre par Valentin Weber.

Comment internet changera-t-il notre futur ? C’est la question fondamentale posée par Jared Cohen et Éric Schmidt de Google. Chacun d’eux apporte une expérience unique au livre : Éric Schmidt sur le versant technologique et Jared Cohen dans le domaine des affaires étrangères.

Aujourd’hui plus de 2,5 milliards de personnes sont connectées à Internet et plus de 5 milliards sont propriétaires d’un téléphone mobile. En d’autres mots, davantage de personnes sont en possession d’un portable que d’une brosse à dents. Cela leur permet d’augmenter leur productivité et leurs connaissances de manière considérable. « Un enfant qui ne peut pas être présent à l’école à cause de raisons sécuritaires, de la distance ou des frais de scolarité aura une connexion au monde de l’éducation s’il a un portable ». Il détient la totalité des informations mondiales dans sa main. Cela n’avait jamais été le cas dans l’histoire de l’Homme.

Avec l’augmentation de la connectivité notre vie quotidienne devient de plus en plus virtuelle. Cohen et Schmidt maintiennent que nous vivons et vivrons dans deux mondes, l’un physique et l’autre virtuel, s’influençant eux-mêmes mutuellement.

Des plateformes virtuelles comme Facebook ou Twitter faciliteront l’organisation de rassemblements de citoyens ou même des révolutions. Cependant, comme l’a dit Henry Kissinger, ancien ministre des Affaires étrangères des États-Unis, qui a été interviewé pour ce livre, « le leadership c’est un trait intrinsèque de l’Homme et ne peut pas être reproduit par la communauté des médias de masses… Les citoyens habilités connaissent la technique de rallier les citoyens dans la rue, mais ils ne savent pas quoi faire avec eux lorsqu’ils sont dans la rue. »

Le citoyen a d’autant plus de pouvoir avec son portable. Il peut filmer la corruption, signaler les incidents, des raids ou bien des injustices. Cohen et Schmidt évoquent l’exemple des élections générales au Pakistan en 2013. Lors de cet événement, 15.000 observateurs électoraux utilisaient des applications mobiles pour dénoncer immédiatement des irrégularités de scrutin.  Tous ces développements changeront le comportement des États.

Les auteurs avertissent d’une « balkanisation » possible d’Internet. C’est-à-dire que des États individuels ou des groupes d’États formeront des alliances pour établir leur propre Internet. Dans cette vision, le flux des informations sera limité majoritairement au flux intra-étatique à cause de la censure nationale. Il pourra y avoir un Internet américain, français ou même un Internet motivé par les idées religieuses ou idéologiques partagées. Nous pourrions imaginer par exemple un Internet sunnite ou chiite qui filtrera toute information défavorable au gouvernement. Les pays démocratiques de leur côté formeront des unions pour prévenir la diffusion, la technologie de filtrage aux pays plus pauvres et pour propager leur vision d’un Internet libre.

Selon les auteurs, Internet pourrait aussi optimiser les instruments de la politique étrangère des petits pays, généralement moins puissants à cause de leur taille. Des États comme l’Estonie ou la Suède qui sont des pays fortement connectés et qui disposent de la technologie la plus avancée pourraient exporter cette technologie, leur expérience. Ils pourraient assister aux cyberguerres contre des pays très éloignés et aussi contribuer à travers le soutien technologique aux missions de maintien de la paix de l’ONU. Le proverbe de Napoléon, que « la politique des États est dans leur géographie », sera partiellement mis en cause par les possibilités qu’Internet ouvre aux petits ou moyens États en élargissant leur radius d’influence politique.

Toutes ces prédictions individuelles sont bien évidemment intéressantes, mais quel est le message plus large que ce livre apporte ? Nous évoquons souvent comment Internet devient de plus en plus important et partie intégrante de notre vie et que cela aura des conséquences positives et négatives. Le débat dans les médias est trop souvent limité aux nouveaux gadgets comme le Google Glass ou l’Apple Watch ou bien aussi l’espionnage de la NSA, l’agence nationale de sécurité américaine. 

Récemment les citoyens français ont appris que des hauts fonctionnaires et les plus grandes entreprises françaises ont été surveillés par les Américains. Pourtant les médias ne couvrent que rarement l’image plus grande de la connectivité et la politique d’Internet. Le livre de Cohen et de Schmidt nous ouvre les yeux sur cet aspect.

Pour eux, 5 milliards de propriétaires de portables ne se traduit pas seulement par une augmentation de la production économique. Ils y voient plutôt une situation inédite dans l’histoire de l’Homme. Si la progression de la connectivité s’accroît à la même vitesse que jusqu’à maintenant, la quasi-totalité de la population mondiale aura rejoint le débat global. Il y aura des milliards d’idées de plus, qui pourront améliorer la vie quotidienne de nous tous. En d’autres mots, nous vivrons bientôt dans le nouvel âge digital, où pour la première fois dans l’histoire nous serons capables de recueillir l’innovation et les pensées de tous les Hommes à travers un moyen : Internet.

Jared Cohen, Eric Schmidt, The New Digital Age, éd. John Murray, 353 pages


La réflexion du jour

Les gestes « audacieux » et immédiats se vendent mieux à un public rationnellement ignorant et inspiré par la peur, même si les bénéfices à court terme découlent exclusivement de leur apparence plutôt que de leur contribution effective à la solution d’un problème. Le politicien lui-même trouvera plus facilement dans ces gestes le moyen de s’arroger le crédit, que de solutions marchandes plus productives mais indirectes.--- Jean-Luc Migué

05 septembre, 2015

La réflexion du jour

Bureaucrates, politiciens, écolos et leurs haut-parleurs dans les médias s’emploient à terroriser la population pour lui faire digérer l’intervention massive de l’État. La mortalité attribuée de façon absurde au smog sert à justifier le gaspillage gigantesque de ressources dans les moulins à vent et le transport en commun. Dans un monde d’ignorance rationnelle, les activistes peuvent rêver de nous imposer l’impossible Kyoto sous prétexte qu’il nous épargnera la dévastation future.--- Jean-Luc Migué

04 septembre, 2015

Pourquoi l’Amérique dominera le XXIe siècle

Sur un essai signé Johan Van Overtveldt, ministre des finances en Belgique.

Revue de livre par Thierry Godefridi.

« Quiconque vous dit que l’Amérique est en déclin et que notre influence a décru, ne sait pas de quoi il parle », déclara le Président des États-Unis dans son discours sur l’état de l’Union en2012. Pourtant les sceptiques abondent qui, même dans la presseet les universités américaines, s’accordent sur l’inéluctabilité del’accession de la Chine au rang de première puissance mondiale,les avis ne divergeant que sur la date de cette accession,généralement située entre 2030 et 2050.

C’est à contre-courant de cette quasi-unanimité sur le déclin de l’Amérique que s’inscrit Johan Van Overtveldt, journaliste et écrivain, Docteur en sciences économiques, actuellement ministre belge des Finances, dans son livre A Giant Reborn, Why the US Will Dominate the 21st Century publié chez Agate Publishing aux États-Unis.

Après l’euphorie de la chute du mur de Berlin et un sentiment de fin de l’Histoire, le doute quant à l’avenir de la puissance américaine s’est installé lors de la crise financière de 2008. Or, prédit Johan Van Overtveldt, les évolutions technologiques, économiques, sociales et politiques des prochaines décennies induiront le changement d’une manière plus rapide et plus intense que jamais auparavant et, pour s’adapter à ce turbo-changement, aucun autre pays au monde n’est aussi bien équipé que les États-Unis. Ces derniers ont l’innovation et la destruction créatrice propre au capitalisme de marché inscrits au plus profond de leur patrimoine génétique alors qu’en Chine et dans l’Union européenne, autres principaux protagonistes, divers groupes de pression visant à maintenir le statu-quo disposent d’une telle influence qu’ils bloquent la destruction créatrice et enrayent la croissance économique.
Van Overtveldt identifie trois facteurs de turbo-changement : un accroissement des connaissances par le capital humain, une dynamique mondiale en faveur de l’esprit d’entreprise et grâce à l’esprit d’entreprise, et la globalisation.
La notion de capital humain remonte à aussi loin que l’apparition de la théorie économique, au XVIIe siècle, et regroupe, selon la définition qu’en a donnée Ben Bernanke, l’ancien Président de la Banque centrale américaine, cité par Van Overtveldt, « un amalgame d’éléments touchant à l’éducation, l’expérience, la formation, l’intelligence, l’énergie, les habitudes de travail, la fiabilité et l’esprit d’initiative qui affectent le rendement marginal d’un travailleur. » Pour souligner l’importance de cette notion dans le processus de croissance économique, l’auteur de A Giant Reborn se réfère aux travaux de deux chercheurs de l’Université de Chicago, Jorgenson et Fraumeni, qui estimèrent l’accumulation de capital humain aux États-Unis entre 1948 et 1984 à cinq à dix fois la valeur du capital physique.

En ce qui concerne l’esprit d’entreprise, la faillite du modèle soviétique devrait suffire à convaincre chacun de l’importance de l’initiative entrepreneuriale dans le processus de croissance économique. L’Union soviétique et ses satellites eurent beau s’enorgueillir de systèmes d’enseignement de qualité, le fait qu’ils soient intégrés dans un modèle politique et économique – le socialisme ou le communisme – constituant l’antithèse de l’entrepreneuriat n’a pas permis à ces systèmes d’enseignement de sauver le modèle en question de la déliquescence. L’esprit d’entreprise ne peut se déployer, avance Van Overtveldt, que dans une société caractérisée par un État de droit, la protection de la propriété privée, un système bancaire et financier pleinement fonctionnel et un cadre fiscal et réglementaire propice à l’activité entrepreneuriale, sans qu’il ne faille bien sûr sous-estimer les affinités philosophiques et culturelles à son égard dans ladite société (certaines personnes sont naturellement plus enclines à entreprendre et à réussir).
Si le bien-être économique d’une société dépend de l’interaction entre ces deux aspects essentiels que sont le capital humain et l’esprit d’entreprise, la globalisation, que Van Overtveldt définit comme le phénomène d’intégration mondiale au travers des flux de biens, de capital et de personnes ainsi qu’au travers du partage des connaissances et des transferts de technologie, ajoute une troisième dimension au processus de turbo-changement. L’auteur argue de l’irréversibilité de la globalisation en citant Gideon Rachman du Financial Times qui écrivit : « il serait moralement douteux d’essayer d’améliorer les standards de vie occidentaux en sapant une tendance économique qui a arraché des centaines de millions de gens à la pauvreté de par le monde en voie de développement. »

Par son approche analytique et objective (loin de tout esprit partisan), concise (l’ouvrage ne contient que 224 pages dont une cinquantaine est consacrée à la bibliographie, à des notes et à un index) et claire (du point de vue du langage et de la structure), A Giant Reborn, Why the US Will Dominate the 21st Century constitue un ouvrage essentiel pour comprendre le monde d’aujourd’hui et appréhender celui de demain. (Cette chronique en poursuivra d’ailleurs la recension dans un prochain article consacré au cas de la Chine.)

§  Johan Van Overtveldt, A Giant Reborn, Why the US Will Dominate the 21st Century, Open Letter, 224 pages.


La réflexion du jour

À l’approche de la conférence de Paris qui accueillera en décembre les représentants de tous les pays pour lutter contre l’évolution du climat, nombreux sont ceux, individus et associations, qui souhaitent exprimer leur préoccupation devant la propagande actuelle qui impose une véritable panique. La peur irrationnelle qui nous est quotidiennement distillée est l’œuvre d’une bureaucratie climatique dont l’intérêt objectif est d’aller toujours plus loin dans l’outrance et les prophéties de malheur. Pour lui faire face, il est aujourd’hui lancé le Collectif des climato-réalistes, qui regroupe individus et associations rassemblés derrière un même projet : favoriser le retour à la raison dans le regard commun sur le climat.--- Skyfall

03 septembre, 2015

La réflexion du jour

L'establishment scolaire ne cesse de dire qu'il faut placer l'élève au centre des préoccupations du système alors que, dans les faits, c'est l'intérêt des enseignants syndiqués qui fait l'objet de toutes les attentions. Tant que les enfants et leurs parents n'auront pas le pouvoir de choisir et seront traités comme les récipiendaires des largesses de l'État plutôt que comme des clients, il y a fort à parier que les syndicats continueront d'avoir la main haute sur l'éducation de ceux qui feront l'avenir du Québec.--- Adrien Pouliot

02 septembre, 2015

La réflexion du jour

Tout cela suppose, en filigrane de repenser profondément l’État qui n’aura plus vocation à assurer, encadrer, certifier le quotidien. Il devra faciliter les activités, permettre au secteur entrepreneurial d’être dynamique et inventif, créatif et créateur. Il devra se faire plus léger et organiser la fluidité des activités économiques et sociales (concept cher à William Baumol).----Erwan Le Noan

01 septembre, 2015

La réflexion du jour

En gros, ça prend un patron. Quelqu’un qui évalue, embauche et qui peut congédier. Tous ne sont pas faits pour enseigner et tous n’ont pas ce qu’il faut pour diriger une école. Dans un monde où personne n’est responsable, où c’est la commission scolaire qui décide de tout, où tout devient une corvée à saveur bureaucratique, où les priorités des milieux sont sacrifiés à l’hôtel de l’uniformisation des processus administratifs, peut-on seulement imaginer qu’on mérite mieux? Au ministre de régler ça: autonomie, souplesse, liberté d’établir des liens et de faire participer le milieu et la communauté, relation privilégiée entre la direction de l’école et les parents dans les cas extrêmes, etc.--- Joanne Marcotte