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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 janvier, 2022

Fin des véhicules thermiques : Carlos Tavares dénonce un choix purement politique

Par Nathalie MP Meyer

 Carlos Tavares n’en démord pas. Pour le patron de Stellantis, groupe automobile formé il y a un an par la fusion entre PSA et Chrysler Fiat, les pouvoirs publics se sont engouffrés dans le « tout électrique » et ils nous l’imposent maintenant à marche forcée sans que la question ait reçu une attention scientifique, industrielle et sociale suffisante. Il le disait déjà en 2017, il l’a répété en décembre dernier et il vient de le confirmer sans langue de bois dans un long entretien accordé cette semaine à quatre médias européens dont Les Échos :

L’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie […] Il y avait des méthodes moins chères et plus rapides pour réduire les émissions que celle-là. […] La méthode choisie ne laisse pas les constructeurs automobiles être créatifs pour apporter des idées différentes de l’électrification. Mais c’est un choix politique.

Position conservatrice d’un constructeur qui a fondé son développement sur le thermique (et récemment l’hybride) et qui renâcle à s’adapter à une nouvelle technologie ? Façon subliminale d’annoncer de futurs licenciements ? Difficile à dire à ce stade, même si ce sont les contre-arguments que les écologistes n’hésitent jamais à opposer à la filière automobile.

À vrai dire, cela fait un bon moment que les énergies fossiles sont sur la sellette – concrètement, depuis que les émissions de CO2 des activités humaines, accusées de provoquer un réchauffement climatique insoutenable, sont devenues l’ennemi n° 1 de la planète et des écologistes. Mais depuis que la Commission européenne a annoncé cet été, dans le cadre de son Green New Deal, vouloir interdire la vente des véhicules thermiques dans l’Union européenne dès 2035 (hybrides compris), les constructeurs mettent les bouchées doubles pour se conformer aux nouvelles normes.

C’est ainsi par exemple que Renault a annoncé récemment que sa mue électrique serait parachevée dès 2030. C’est ainsi également que Stellantis s’est engagé dans la construction d’une grande usine de batteries à Douvrin (Pas-de-Calais) en association avec TotalEnergies, en complément d’une usine similaire en Allemagne et d’un projet en Italie. Comme le dit M. Tavares aux Échos :

Nous respectons évidemment les lois et nous allons donc nous battre avec les éléments qui nous sont, soit donnés, soit imposés, pour être les meilleurs.

Mais il n’empêche que l’ensemble des constructeurs européens, pas seulement Stellantis, s’inquiètent des conséquences de cette décision aussi drastique que précipitée qu’ils jugent fondamentalement « irrationnelle » :

Interdire une technologie n’est pas une solution rationnelle à ce stade […] Toutes les options, y compris les moteurs thermiques très efficaces, les hybrides et les véhicules à hydrogène doivent jouer un rôle dans la transition vers la neutralité climatique.

Premier point relevé par Carlos Tavares, peut-être le plus important et le plus grave, le fait que les constructeurs soient privés de leurs capacités créatrices.

Ceci signifie en clair que le pouvoir politique s’arroge par pure idéologie le droit de fixer étroitement les canons de l’innovation technologique sans laisser aux acteurs du secteur, automobilistes, constructeurs et sous-traitants en l’occurrence, le temps suffisant pour expérimenter une variété de solutions et s’orienter vers celles qui répondront le mieux aux objectifs sociaux et environnementaux recherchés.

Il est tout à fait envisageable que le véhicule 100 % électrique compte éventuellement au nombre de ces solutions, mais il deviendra dorénavant impossible de le comparer à d’autres options puisque, par décret, il est destiné à demeurer seul sur le marché en vertu d’une qualité très spéciale : c’est le pouvoir politique qui l’a choisi pour vous…

Malheureusement pour nous, les choix politiques sont aussi impérieux qu’ils sont changeants et mal fondés. On se rappelle qu’à une époque en France, les moteurs diesel bénéficiaient de toutes les mansuétudes fiscales de l’État…

Second point, les coûts de production. La voiture électrique représente un surcoût de 50 % par rapport aux véhicules traditionnels, ce qui implique selon M. Tavares de réaliser des gains de productivité de 10 % par an quand l’industrie automobile est déjà au maximum de sa performance avec des taux de 2 à 3 % par an. D’où le risque de voir des constructeurs et/ou des sous-traitants tomber en difficulté, voire fermer leurs portes avec les pertes d’emploi associées.

Ce ne serait pas la première fois que des changements brutaux de réglementation pousseraient un secteur dans la crise, raison pour laquelle on ne peut que s’alarmer de voir les mêmes erreurs dirigistes éternellement reproduites.

Il est vrai que le passage à l’électrique générera ses propres emplois nouveaux dans une sorte de « destruction créatrice » à la Schumpeter, mais dans le cas particulier qui nous occupe, il s’agit d’une destruction sciemment organisée au profit d’une création décidée unilatéralement. Toute l’innovation qui a eu lieu dans le secteur automobile jusqu’à présent – véhicules hybrides, moteurs vertueux, carburants propres, etc. – est jetée aux orties sans ménagement.

Des coûts, on passe évidemment au prix et à cette idée que la voiture particulière risque de devenir dans les années à venir un produit réservé aux familles les plus aisées, à rebours complet de l’accès à la voiture pour tous synonyme de la liberté de se déplacer à sa guise à l’époque des Trente Glorieuses.

Carlos Tavares souligne à juste titre que les véhicules 100 % électriques (qui ont représenté 11,2 % des ventes de voitures en Europe de l’Ouest et 9,8 % en France en 2021) sont déjà très généreusement subventionnés en dépit d’un niveau de prix qui reste élevé. Vu la situation budgétaire préoccupante de nombreux États (coucou la France !), on imagine mal que ce rythme de subventions puisse durer éternellement.

Du reste, on sait déjà que l’État-stratège français est parfaitement capable de revenir sur sa parole, même dans le domaine de la sacro-sainte transition énergétique, s’il trouve plus politiquement rentable d’orienter ses actions dans d’autres directions. Les acteurs du photovoltaïque ont pu s’en rendre compte récemment à leurs dépens lorsque le gouvernement a décidé de réviser lourdement les tarifs de rachat de l’électricité qui avaient motivé leurs investissements quelques années auparavant. À l’époque, l’État les encourageait ; aujourd’hui, toutes les raisons sont bonnes pour sortir notre État endetté de ce coûteux guêpier.

À moins qu’il ne s’agisse tout simplement et très machiavéliquement de réduire volontairement l’accès à la voiture particulière pour faire monter en puissance les transports en commun, en vertu du dogme très en vogue à gauche et chez les écologistes selon lequel le collectif, c’est bien, c’est solidaire. Quand on voit la vitesse à laquelle s’étendent les ZFE ou zones à faibles émissions, zonage qui consiste à interdire l’accès des véhicules jugés trop vieux ou pas assez verts dans certains centres villes, la question ne semble pas absurde. En 2025, l’interdiction de circuler dans les ZFE concernera un tiers du parc automobile français actuel, affectant tout particulièrement les milieux populaires.

L’objectif ultime du Green New Deal étant d’assurer une qualité de vie environnementale de haut niveau aux citoyens européens, il ne serait pas plus mal que les véhicules 100 % électriques présentent un bilan écologique digne de ce nom. Or l’on sait que la production des batteries comme leur recyclage en fin de vie posent problème. Par ailleurs, tout dépend du mix électrique qui servira à recharger les véhicules.

Or d’après Carlos Tavares,

Avec le mix énergétique européen, un véhicule électrique doit rouler 70 000 km pour compenser la mauvaise empreinte carbone de fabrication de la batterie et commencer à creuser l’écart avec un véhicule hybride léger.

De plus, le passage au tout électrique à l’horizon 2035 va créer une demande supplémentaire non-négligeable en électricité, demande qu’il faudra bien satisfaire (sans compter la nécessité d’accélérer sérieusement l’équipement routier en bornes de rechargement – mais ce dernier point est probablement la partie la plus simple de la nouvelle équation énergétique).

→ Dès lors, quand on sait qu’un tiers du nucléaire français (dont la centrale de Fessenheim, définitivement fermée) a été sacrifié sur l’autel d’un vulgaire accord électoral des plus éphémères entre le Parti socialiste et les écologistes à la veille des élections présidentielles et législatives de 2012 ;

→ Quand on sait qu’en France, la remise à l’honneur récente du nucléaire, élément stratégique de notre électricité faiblement carbonée, ne changera rien au fait que celui-ci passera de 70 % à 50 % de notre électricité à l’horizon 2035 ;

→ Quand on sait que la mise en route de l’EPR de Flamanville a été repoussée une nouvelle fois et n’interviendra pas avant la fin de l’année 2023 ;

→ Quand on sait que cet hiver encore (janvier et février 2022), il sera nécessaire de recourir à nos deux centrales à charbon pour éviter les coupures ponctuelles ;

Bref, quand on sait tout cela, comment ne pas avoir quelques bonnes raisons de s’interroger sur le bien-fondé de foncer tête baissée dans le « tout électrique », dans la foulée des inquiétudes de M. Tavares et ses confrères ?

30 janvier, 2022

Le libre-échange n’est pas une fantaisie idéologique

Par Michel Kelly-Gagnon

 Un article de l’Institut économique de Montréal

J’ai récemment fait une rencontre qui s’est d’ailleurs terminée de façon passablement abrupte et orageuse, avec deux personnes de monde des affaires. Nous discutions notamment du libre-échange et de son pendant inverse, le protectionnisme.

Cette rencontre m’a permis de réaliser à quel point certains concepts économiques de base demeurent au fond très incompris, et ce même chez des personnes éduquées occupant des positions importantes.

Depuis au moins deux siècles, la science économique démontre que, dans des conditions normales (en temps de paix, par exemple), le libre-échange international produit des avantages nets – alors que le protectionnisme entraîne l’effet contraire.

L’avantage de la liberté économique

Bien que relativement technique, cette démonstration confirme l’intuition que la liberté économique, entre pays comme à l’intérieur de chacun, conduit à la prospérité générale alors que sa suppression appauvrit le plus grand nombre. Le livre de Douglas Irwin, professeur d’économie spécialiste en économie internationale à Dartmouth College fait un tour d’horizon relativement peu technique de l’évolution de la pensée économique  : Against the Tide: An Intellectual History of Free Trade.

Un malentendu fréquent chez ceux qui connaissent mal la science économique réside dans l’intuition que le libre-échange exige des conditions égales. C’est le contraire qui est vrai. Imaginons deux individus ou deux pays qui feraient face à des conditions économiques identiques : dans ce cas, ils n’auraient aucun avantage à commercer puisque chacun pourrait produire n’importe quoi au même coût que l’autre.

La loi des avantages comparés

C’est précisément parce que les conditions ne sont pas égales que deux partenaires ont la possibilité d’échanger avantageusement.

Cette idée constitue l’essentiel de la loi des avantages comparatif, une théorie que l’on doit à l’économiste David Ricardo (1772-1823). Deux pays (ou deux régions, ou deux individus) confrontés à des conditions de production (incluant des conditions de distribution) différentes, et donc à des coûts relativement différents, ont intérêt à échanger.

Chacun se spécialise dans ce qui lui coûte relativement moins cher à produire et importe ce qui lui coûte relativement plus cher. La loi des avantages comparés s’applique même si un pays a une productivité moindre dans la production de tous les biens, car il sera relativement moins improductif dans la production de certains d’entre eux.

Spécialisation et échange

De cette manière, la quantité totale de tous les biens qui sont produits et consommés est maximisée. Les deux mots clés sont spécialisation et échange (commerce).

Tout manuel standard d’économie internationale contient la démonstration formelle de la loi des avantages comparatifs. Par exemple, on consultera le manuel de l’économiste, lauréat Nobel et chroniqueur au New York Times Paul Krugman, International Trade: Theory and Policy (co-auteurs : Maurice Obsfeld et Marc Melitz).

On trouve également des résumés de la démonstration : par exemple, dans le Primer on Free Trade de Pierre Lemieux, de l’Université du Québec en Outaouais, ou dans le bref article d’une autre économiste, Lauren Landsburg.

Une recherche sur le web révélera plusieurs autres résumés de nature universitaire qui vont dans le même sens. Une vidéo du professeur Don Boudreaux de la George Mason University résume le tout en termes simples.

Une loi scientifique

La loi des avantages comparés est une loi scientifique, c’est-à-dire une proposition dérivée logiquement et conforme à l’évidence empirique. Le lauréat Nobel d’économie Paul Samuelson, à qui un mathématicien demandait de lui citer une loi scientifique découverte par la science économique, cita la loi des avantages comparés.

Dans son article Ricardo’s Difficult Idea : Why Intellectuals Don’t Understand Comparative Advantage, reproduit sur le site du Massachusetts Institute of Technology, Paul Krugman explique pourquoi la loi des avantages comparés est difficile à comprendre pour ceux qui ne sont pas rompus à la démarche scientifique.

Dans un article du Journal of Economic Literature, le professeur Krugman suggère que les avantages du libre-échange sont tels qu’un pays a même intérêt à le pratiquer unilatéralement, c’est-à-dire à laisser à ses ressortissants la pleine liberté d’importer ce qu’ils veulent d’où ils veulent, même si les autres pays sont protectionnistes.

Productivité de la main-d’œuvre

Une manière de saisir la loi des avantages comparés est de comprendre que les salaires dans les pays pauvres s’expliquent par une faible productivité de leur main-d’œuvre.

Les faits confirment que les salaires entre les pays varient en fonction de la productivité de la main-d’œuvre : voir l’article de Kathryn Marshall, notamment p. 18 (cet article a été publié dans le Journal of International Economics en 1912). C’est pourquoi les pays ou régions pauvres sont incapables de faire concurrence aux pays riches dans tous les domaines ; ils ne sont concurrentiels que là où ils bénéficient d’avantages comparés.

La grande majorité des économistes ont tendance à appuyer le libre-échange, quelle que soit leur position idéologique – comme l’illustre le cas de Krugman et des autres économistes cités ci-dessus, dont les philosophies politiques diffèrent. Un sondage de 2010 (et ses données sous-jacentes) suggère que près de neuf économistes sur dix s’opposent à un protectionnisme accru. En matière de politique publique, c’est sur le libre-échange que les économistes affichent le plus fort consensus.

Le protectionnisme, idée prémoderne

Le protectionnisme, pour sa part, est une vieille idée qui relève d’une conception prémoderne de l’économie. Aux XVIe et au XVIIe siècle, le protectionnisme portait le nom de mercantilisme. Il été intellectuellement remis en question à partir du XVIIIe siècle par des économistes comme Adam SmithJean-Baptiste Say, James Mill, John Stuart Mill, David Ricardo.

Le livre de Douglas Irwin cité plus haut retrace cette histoire. La forme extrême du protectionnisme est l’autarcie, qui suppose la « souveraineté alimentaire », la « souveraineté de l’énergie », etc. (Le livre de Pierre Desrochers et Hiroko Shimizu, The Locavore’s Dilemma: In Praise of the 10,000-Mile Diet, qui traite certaines questions de souveraineté alimentaire, rejoint la pensée des économistes. Pierre Desrochers est professeur de géographie à l’Université de Toronto.)

À la question « Faut-il que les conditions du marché soient égales entre deux pays pour que libre-échange soit avantageux ? », l’analyse économique répond par la négative.

Le libre-échange n’est pas idéologique

Par exemple, les consommateurs d’un pays riche qui échangent avec les producteurs d’un pays pauvre obtiennent à moindre coût les produits nécessitant une main-d’œuvre non spécialisée, alors que les consommateurs du pays pauvre paient moins cher pour les produits à forte intensité en capital (machines, ordinateurs, etc.) et en main-d’œuvre hautement spécialisée.

Il est donc raisonnable de conclure que les avantages du libre-échange ne relèvent pas d’une position purement idéologique. C’est le protectionnisme qui semble idéologique car il relève de croyances sentimentales.

Quand on fait abstraction du nationalisme, par exemple, il est difficile de soutenir que le libre-échange international serait désavantageux alors que le libre-échange domestique (disons entre provinces) est avantageux.

Le fait que salaire horaire moyen soit 10 % plus bas en Nouvelle-Écosse que dans l’ensemble du pays, n’empêche pas le commerce avec cette province d’être avantageux pour les autres provinces.

Les réserves au libre-échange

Comme les arguments économiques pour le libre-échange sont de nature scientifique et non pas idéologique, il n’est pas étonnant qu’ils contiennent des réserves. Les exceptions sont rares et ne justifient le protectionnisme que dans des cas extrêmes et à condition de ne pas tenir compte du bien-être de tous les individus dans le monde.

Les références citées plus haut, notamment les écrits d’Irwin, de même que n’importe quel manuel d’économie internationale expliquent les conditions d’application de la théorie économique du libre-échange.

Quand il représente une philosophie morale, le terme « idéologie » n’est pas nécessairement péjoratif. Si l’on prend le terme en ce sens, on constate que le libre-échange tout comme le protectionnisme reposent ultimement sur une idéologie.

En effet, des critères moraux sont nécessaires pour évaluer la répartition (des revenus et des autres avantages de la vie sociale) qu’implique toute politique économique. À partir des années 1930, les économistes se sont penchés sur cette question et ont développé un nouveau domaine de l’analyse économique, l’« économie du bien-être », qui a donné naissance à une vaste littérature méthodologique.

Économie du bien-être

Ceux qui ont étudié l’économie du bien-être admettent que les évaluations morales ou jugements de valeur sont nécessairement externes à la science économique. Un récent article du Romanian Economic Journal donne un bref aperçu de l’économie du bien-être.

Une manière simple (et imparfaite) de concevoir la distinction entre la science économique et la morale est que le libre-échange maximise la taille du gâteau économique, alors la morale concerne la manière de le partager.

C’est pourquoi plusieurs économistes de la gauche démocratique comme Paul Krugman favorisent le libre-échange, quitte à redistribuer le revenu au moyen de politiques sociales. Par contre, les idéologues qui s’opposent à l’économie de marché elle-même (à l’extrême droite ou à l’extrême gauche) prônent le protectionnisme.

29 janvier, 2022

Le socialisme est-il progressiste ou réactionnaire ?

Par Philippe Nemo

Extrait de Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF, 2002, p. 779-781.

Si l’on entend par socialisme une doctrine, ou une famille de doctrines, condamnant la propriété privée, prônant la mise en commun des biens, imposant des conduites normées qui restreignent la liberté individuelle, il est clair – et les premiers socialistes ont explicitement revendiqué cette parenté – que le socialisme peut et doit être rapproché des « communautés primitives » ayant précédé l’émergence de l’État et des sociétés historiques complexes. La question est de savoir si ce rapprochement doit être pris en un sens positif – comme un argument en faveur du socialisme – ou négatif – comme une objection au socialisme. Le socialisme renouerait-il avec une forme de vie « normale » de l’humanité, après cette monstruosité qu’aurait été la société de liberté individuelle ? Ou le socialisme est-il essentiellement réactionnaire ?

Socialisme et progrès

La première thèse est celle de Marx et des socialistes progressistes. Marx a dit que le communisme final, société communautaire sans classes et où l’État s’est dissous, retrouvera le « communisme primitif », société communautaire sans classes où l’État n’est pas encore apparu. Il bouclera ainsi l’Histoire qui, définie comme « histoire de la lutte des classes », ne peut durer qu’autant que durent les classes et l’État, instrument de pouvoir de la classe dominante. Avant comme après l’Histoire, il y a absence d’État, de classes, de propriété privée, et situation de communauté des biens.

Marx estime cependant que le progrès humain est une réalité et qu’il doit être conservé. Déjà Morelly, à la différence des autres auteurs d’utopies comme More, Campanella ou Meslier, veut que son socialisme ne se contente pas de restaurer les vertus morales anciennes de l’homme des premières communautés, mais devienne, par la perfection de son organisation, plus productif et plus riche que toute société ayant déjà existé. Même progressisme chez Saint-Simon. Chez Marx et tous les « socialismes scientifiques » à sa suite, le communisme futur n’est pas le même que le communisme primitif : Marx entend dépasser le capitalisme, mais en conservant ce qu’il a apporté, la science, la technique et l’industrie. Le problème est que les « socialismes réels » ont échoué à cet égard et qu’ils ont fini par perdre tout à fait la course à la productivité et au progrès scientifique et technique face aux sociétés de liberté et de marché.

Socialisme et régression

De ce fait, un théoricien libéral comme Hayek soutient la thèse que le socialisme est un phénomène essentiellement réactionnaire [1]. En disant qu’ils retrouvent l’état de la société avant le début de la division en classes, les socialistes ne croient pas si bien dire. S’ils suppriment la propriété privée et le système de liberté individuelle régulée par le droit, ils fermeront effectivement la boucle de l’Histoire et retourneront à la communauté primitive, mais il faudra entendre par là le tribalisme primitif, les soviets moins l’électricité.

En effet, pour Hayek, le socialisme est la situation ancienne de l’humanité, « normale » si l’on veut puisqu’elle a duré des millions d’années, tout le temps que l’espèce humaine a vécu en bandes et groupes tribaux, mais désormais « anormale », puisqu’un événement décisif est intervenu récemment dans l’évolution culturelle de cette espèce vivante : l’invention de la liberté individuelle et des institutions de droit qui permettent la gestion d’ordres polycentriques plus efficients que rien de ce qu’avait produit antérieurement l’espèce. Ce sont la personne, la propriété privée, le droit et le marché qui sont une trouvaille tardive de l’évolution culturelle. Les germes en sont apparus dans l’Antiquité biblique et gréco-latine, et ils ont éclos au Temps modernes avec les révolutions hollandaise, anglaise, américaine, française qui ont permis la révolution industrielle et tout ce qu’on appelle société moderne. Dès lors, un éventuel succès du socialisme, loin d’ouvrir un avenir nouveau, représenterait au contraire un retour en arrière caractérisé, aux conséquences désastreuses.

Pourquoi ce retour en arrière apparaît-il malgré tout possible – pour ne pas dire, comme un analyste « pessimiste », Schumpeter, probable ?

Pourquoi les populations des pays occidentaux développés, premières favorisées par l’éclosion de l’économie de marché, sont-elles manifestement séduites par les perspectives du socialisme, de cette séduction fatale nostalgiquement décrite par Tocqueville ?

Parce que, dit Hayek, les valeurs sur lesquelles est fondée la civilisation sont essentiellement fragiles et précaires, précisément parce qu’elles sont une création de la toute dernière période de l’histoire de l’espèce humaine (or que sont quelques siècles devant des millions d’années ?). Dans la culture, elles représentent une dernière couche, fruit de quelques centaines d’années seulement d’imprégnation, donc mince et superficielle, qui se surajoute à des couches beaucoup plus épaisses et profondes, qui résultent, elles, d’un passé incommensurablement plus long et subsistent inaltérées sous la couche la plus récente. Voilà pourquoi, alors que la civilisation de droit et de marché a assurément changé les conditions matérielles de l’existence sur Terre, elle n’a encore changé que superficiellement la culture humaine. Sous le vernis de la civilisation subsistent des instincts ataviques beaucoup plus forts, susceptibles de refaire surface à tout moment, si la couche superficielle se déchire si peu que ce soit, ce qu’elle peut faire en toute occasion de crise où la société de droit et de marché apparaît comme responsable de problèmes inédits. Alors peuvent se réveiller les instincts ataviques des foules – l’envie, le mimétisme, l’instinct grégaire, le mépris du droit et la violence contre des victimes émissaires… – surtout si ces instincts sont polarisés et amplifiés par des idéologies qui leur donnent des justifications pseudo-scientifiques. Tel aurait été, de fait, pour Hayek, le statut du socialisme dans les deux derniers siècles.

Le socialisme est une doctrine dont la véritable science peut démontrer la fausseté. Mais elle aura longtemps encore, sur le libéralisme, l’avantage décisif d’être plus facile à comprendre par le grand nombre. Seule une élévation sensible du niveau de formation intellectuelle des populations concernées pourra changer cette situation.

Article publié initialement le 28 mai 2013.


Notes :

  1. Cf. Friedrich August Hayek, Droit, législation et Liberté, t. 2, PUF, 1981, chap. 11 : « La discipline des règles abstraites et les réactions affectives de la société tribale ». 

28 janvier, 2022

Les écologistes : les nouveaux réactionnaires

Par Drieu Godefridi

Comment expliquer que Bruxelles, « capitale de l’Europe », soit l’une des régions les plus arriérées du monde, en termes de couverture 5G ? Pour un motif simple, factuel, vérifiable : l’irréductible hostilité idéologique que portent les écologistes, politiquement puissants à Bruxelles, à cette nouvelle itération de la technologie qui tisse le monde moderne.

L’illogisme de certains écologistes

Les motifs revendiqués de cette hostilité sont inexistants sur le plan factuel et tiennent principalement au principe de précaution, brandi en l’absence de toute étude scientifique probante. Un motif philosophique est évoqué : celui de « limite », c’est-à-dire l’idée que l’humanité est lancée dans une course éperdue au progrès à laquelle nous devrions sagement fixer des limites.

Comment expliquer que lorsque nombre de partis apparentés à la gauche en Europe se prononcent en faveur de l’énergie nucléaire — France, Pays-Bas, Finlande — tandis que la Commission européenne envisage de reconnaître au nucléaire la qualité d’énergie durable, les écologistes restent farouchement opposés au nucléaire, notamment en Allemagne et en Belgique ?

Cette opposition est d’autant plus frappante que le nucléaire est la seule source d’énergie tout à la fois permanente (non intermittente) et ne produit quasiment pas de CO2. La réduction des émissions de CO2 n’est-elle pas la grande affaire des écologistes ? Les écologistes n’ont-ils pas été jusqu’à exiger la subordination des libertés constitutionnelles à la réduction des émissions de CO2 ?

Dès qu’il s’agit du nucléaire, ces considérations passent à l’arrière-plan, pour laisser place à ce qui apparaît comme l’impératif catégorique de l’écologisme : la suppression de l’énergie nucléaire. Fût-ce au prix, comme en Belgique, d’une explosion des émissions de CO2 par le recours à l’énergie fossile. Cette même énergie fossile dont les écologistes taxent pourtant les partisans de fascisme carboniste et autres amabilités.

Quel est le motif rationnel et scientifique de cette volte-face ? Il n’y en a pas.

On évoque les déchets nucléaires. Mais les déchets nucléaires sont l’archétype du faux problème, minuscule résidu bientôt recyclable au sein même de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Le vrai motif, comme sur la 5G, est d’ordre philosophique. Dans la pensée écologiste, le nucléaire s’apparente à une sorte de viol de Gaïa, cette figuration de l’environnement comme « Tout-vivant ». Surtout, le nucléaire apparaît comme la garantie, pour l’humanité, de poursuivre son développement par l’accès à une énergie virtuellement sans limite. On retrouve ce concept de limite, honni par les écologistes comme par une certaine tradition à la droite radicale du spectre politique ; citons le philosophe français contemporain Alain de Benoist.

La population dans le viseur de l’écologisme

Troisième illustration du caractère réactionnaire de l’écologisme comme idéologie politique : la démographie.

Dans la droite ligne des travaux de l’économiste britannique Thomas Malthus, issu de la droite radicale de son époque, les écologistes soutiennent que l’humanité est trop nombreuse, que cela n’est pas soutenable, qu’il faut donc la réduire drastiquement. Les plus extrêmes rêvent d’une humanité de quelques millions d’individus. Que faire des humains en excédent ? Cette question est rarement prise en charge par les penseurs écologistes. Citons l’auteur écologiste Paul Ehrlich, qui préconise dans son best-seller The Population Bomb la stérilisation massive et forcée des populations « qui se reproduisent comme des lapins » (sic), et le contrôle des naissances (avortement, un enfant par famille, sur autorisation administrative). Ces velléités de réduction drastique de l’humanité sont également très présentes dans les écrits de l’un des fondateurs de l’écologisme contemporain, le philosophe allemand Hans Jonas.

La détestation de l’Homme par l’écologisme

Quel est, en fin de compte, le dénominateur commun de ces postures politiques écologistes ? De n’être précisément pas des postures purement politiques et opportunistes, mais tout au contraire le reflet d’une philosophie politique cohérente, de nature réactionnaire. Cette philosophie écologiste réactionnaire partage les trois postulats de toute pensée authentiquement réactionnaire :

D’abord, l’idée que l’homme est le problème et la nature, la solution. Cette vision fondamentalement pessimiste de l’homme et de l’humanité, souvent décrite comme une sorte de virus proliférant « si on ne fait rien » et qui menace l’environnement, définit l’écologie politique.

Ensuite, l’idée que si l’homme est foncièrement mauvais, à domestiquer, la nature est foncièrement bonne, digne d’être célébrée. Nombre de penseurs écologistes idéalisent si bien la nature, littéralement « dés-humanisée », qu’ils en viennent à adhérer à une vision panthéiste et « divinisée » de ce que les écologistes allemands nomment l’Umwelt (environnement).

Enfin, la volonté de revenir à un stade antérieur du développement humain. Cette velléité de retour à la nature « pure », à la communauté débarrassée des scories du « modernisme », est consubstantielle à toute pensée réactionnaire. Elle est bien sûr impossible, vouée à l’échec en pratique, mais n’en constitue pas moins la trame, le substrat et comme l’humus de la philosophie écologiste.

Il n’y a rien de déshonorant à être réactionnaire. Toutefois, le débat public gagnerait en clarté et sincérité si les écologistes assumaient la nature véritable de leur philosophie politique.

27 janvier, 2022

L’inflation, le retour (avec une vengeance)

Par Yves Bourdillon

Le monstre de l’inflation est sorti de son placard dans les pays occidentaux. Et pas sûr qu’il y retourne gentiment.

La dérive des prix a atteint 7 % l’an dernier aux États-Unis, du jamais vu depuis… 39 ans. En zone euro, elle est passé en douze mois de presque zéro à 5 %, un niveau atteint pour la dernière fois il y a trente ans sur le continent. La France est en retrait, à 2,8 %, mais sans doute plus pour longtemps.

Cette flambée est essentiellement la conséquence des restrictions imposées suites au covid. Les confinements, fermeture des frontières et autres quarantaines ont perturbé les chaînes d’approvisionnement longues et complexes des industries mondialisées, avec des conséquences en cascade. En raison de la reprise de la demande l’an dernier, avec un goût de rattrapage des consommateurs après la levée de nombreuses restrictions, les entreprises sont prêtes à toutes les surenchères pour acquérir de quoi honorer leurs commandes.

Elles souffrent aussi d’une pénurie de main-d’œuvre car le confinement a poussé beaucoup d’employés à abandonner leur travail, en quête d’un autre sens à leur vie.

Puisqu’il faut garder des collaborateurs et acquérir matériaux, bois de construction, semi-conducteurs, produits énergétiques, slot de fret, etc à tout prix, eh bien, précisément, cela s’opère à tout prix : plus élevé. Ce qui (en sus du jeu géopolitique du Kremlin) explique par exemple la multiplication par cinq des prix du gaz en un an.

L’inflation : le coût du quoi qu’il en coûte

S’y est ajouté un deuxième phénomène. Les pouvoirs publics européens et américains ont injecté des milliers de milliards d’euros ou de dollars dans l’économie, via leurs plans de relance. Politique résumée par le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron, en mars 2020, quand les trois quarts des salariés français étaient au chômage technique.

Comme un shot d’adrénaline pour un patient en arrêt cardiaque. Cela marche quand le cœur peut réagir, c’est-à-dire si les industries peuvent produire biens et services à due proportion. En cas de goulots d’étranglement, ou de pénuries comme celles en cours, cet afflux de liquidités pour un volume de biens et services peu augmenté attise automatiquement l’inflation.

En outre, tout ceci survient dans un contexte de surabondance de liquidités depuis la crise financière de 2008. À l’époque, animées d’une créativité certaine, la Fed et la BCE avaient aussi injecté des doses massives d’argent via interventions non orthodoxes et autres quantitative easing.

Avec surtout pour résultat de créer des bulles boursières et immobilières. Depuis lors est menée une politique de taux d’intérêt très bas, voire nuls, (alors, les épargnants, heureux ?!) qui a gonflé les masses monétaires. Par exemple, le bilan de la Fed, censé refléter peu ou prou la richesse des États-Unis, a été multiplié par douze depuis 2008 et par deux depuis octobre 2020 !

Après le festin, l’addition, donc. Celle-ci sera salée pour les ménages à revenus fixes, salariés, retraités et indépendants aux tarifs contraints, car pour eux l’inflation constitue en fait une sorte d’impôt.

Vous gagnez 100 qui, par l’effet d’une inflation de 5 % ne vous permet plus d’acheter que l’équivalent de 95 aux prix de l’an dernier, c’est comme si « on » avait amputé votre revenu de 5 % ; sauf si parallèlement vous avez un gros crédit que vous remboursez en monnaie de singe.

Un montant que l’on peut comparer à celui de l’impôt sur le revenu de ceux des ménages qui en payent, en moyenne un mois de salaire. C’est-à-dire que l’inflation suscitée par les restrictions covid peut s’apparenter à une hausse de moitié de votre impôt sur le revenu…  Hausse peut-être temporaire quand les goulots d’étranglement auront été résorbés… ou pas.

Les non-vaccinés ne sont pas dangereux, leurs dirigeants le sont

Par André Dorais

D'un côté de l'Atlantique, nous avons le président Macron qui considère que les individus non vaccinés sont dangereux pour autrui.  De l'autre, nous retrouvons le premier ministre Trudeau qui considère que plusieurs de ces individus sont extrémistes, misogynes et ne croient pas en la science.  On entend la même chose depuis deux ans de la part de nombreux commentateurs et de soi-disant spécialistes: les non-vaccinés sont stupides et dangereux.

Les non-vaccinés sont dangereux pour qui?

On dit que les non-vaccinés sont dangereux, soit parce qu'ils sont plus susceptibles que les vaccinés à transmettre le virus à autrui, soit parce qu'ils sont un danger pour eux-mêmes, soit encore parce qu'ils remplissent nos hôpitaux sur le point d'imploser.  Si les non-vaccinés ne sont dangereux que pour eux-mêmes, leurs proches peuvent s'en plaindre, mais ils ont au moins le mérite de ne pas mettre en danger la vie d'autrui.  Et on doit rappeler que plusieurs individus sont dangereux pour eux-mêmes pour d'autres raisons que le refus de se faire vacciner: les activités qu'ils font, ce qu'ils mangent, boivent, etc.  Par conséquent, si on s'en prend aux non-vaccinés parce qu'ils constituent un danger pour eux-mêmes, comment justifier ne pas s'en prendre à tous ces autres individus également dangereux pour eux-mêmes?

On dit que les non-vaccinés sont un danger pour autrui, car apparemment ils transmettent davantage le virus que les individus vaccinés.  Pourtant, une étude publiée en août dernier, par la prestigieuse revue The Lancet, indique que les individus vaccinés ont une charge virale 251 fois plus élevée que les non-vaccinés.  Une autre étude publiée par la même revue médicale, en octobre 2021, indique que ces deux groupes transmettent le virus autant l'un que l'autre.  Dans ces circonstances, il est donc surprenant que nos autorités et les soi-disant experts, qu'on entend quotidiennement sur les médias populaires, continuent d'affirmer que les individus non-vaccinés constituent la principale source de transmission du virus.  Les sciences de la santé ne sont pas une science exacte, par conséquent il est normal d'obtenir des résultats divergents, mais dans ces circonstances on devrait agir avec prudence.  Or, nos dirigeants agissent plutôt avec la conviction que les non-vaccinés sont dangereux et ce faisant ils influencent la pensée et les actions de leurs citoyens. 

Que l'on mette de côté les idées erronées que les non-vaccinés soient un danger pour eux-mêmes et qu'ils transmettent davantage le virus que les vaccinés, nos dirigeants continuent de s'acharner sur eux sous le prétexte qu'ils remplissent nos hôpitaux.  Et s'ils remplissent les lits de nos hôpitaux, cela signifie qu'ils sont dangereux pour notre système de santé et puisqu'aux yeux de nos dirigeants il faut sauver ce système avant toute chose, alors les non-vaccinés sont nécessairement coupables.

Les statistiques ne jouent pas en faveur de cette opinion, aussi officielle qu'elle soit

On prétend que les effets durables et bénéfiques de la vaccination ne se font pas sentir avant que 14 jours se soient écoulés.  On prétend également que les effets négatifs ressentis ou subis lors des 14 premiers jours suivant la vaccination ne doivent pas être considérés pour évaluer l'efficacité des vaccins, car leurs effets ne peuvent pas y être liés directement.  Autrement dit, si vous tombez malades dans les 14 jours suivant la vaccination contre la Covid19, blâmez tout sauf ces vaccins!    

Voici un tableau tiré de Santé publique Ontario en juin 2021:

https://cd1.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/epi/covid-19-epi-confirmed-cases-post-vaccination.pdf?la=en

En bleu, on dénote le nombre d'individus infectés par la Covid19 moins de 14 jours après avoir été vaccinés.  C'est, de loin, lors de cette période qu'on retrouve le plus de cas de Covid19, mais nos autorités nous disent de regarder ailleurs.  La situation est encore pire en décembre 2021.  En effet, voici le même tableau tiré du même ministère en décembre:


Tableau tiré de Effets de la vaccination sur l'épidémie - YouTube

En comparant ces tableaux, on constate que le nombre d'individus infectés par la Covid19 moins de 14 jours après avoir été vaccinés est en augmentation avec le temps.  Mais en plus forte augmentation encore est le nombre des individus doublement vaccinés et infectés, représentés en jaune, dans les quelque 70 jours suivant la vaccination[i].  Bref, plus le temps passe, plus les individus vaccinés attrapent la Covid immédiatement après avoir été vaccinés... 

On retrouve des statistiques similaires en Alberta, de sorte qu'on peut présumer sensiblement la même réalité partout au Canada, voire également aux États-Unis et dans plusieurs pays d'Europe.  Mais encore une fois nos autorités nous disent de ne pas tenir compte des jours qui suivent immédiatement la vaccination.  Autrement dit, les gens attrapent la Covid surtout après avoir été vaccinés contre la Covid, mais ce n'est pas grave, disent-elles.  D'ailleurs pour bien se faire comprendre, elles disent que les individus qui sont infectés par la Covid19 moins de 14 jours après avoir été vaccinés ne sont pas vaccinés.  Et elles disent également que les individus infectés et doublement vaccinés sont considérés uniquement comme partiellement vaccinés dans les 6 jours suivant la vaccination.  Bienvenu dans le monde des fous! 

Avec des définitions pareilles on peut dire à peu près n'importe quoi.  Plusieurs s'y perdent, y compris nos autorités et de nombreux experts.  Par chance, il en existe encore dignes de ce qualificatif.  Une brochette de spécialistes du Québec ont défié leur ordre et leurs dirigeants en tâchant de leur démontrer, à partir des données disponibles, non seulement que les non-vaccinés n'engorgent pas les hôpitaux, mais que le nombre des individus qui meurent de la Covid19 est proportionnel au nombre de personnes vaccinées, voire sensiblement plus élevé.

Dans ces circonstances, non seulement on doit cesser de s'acharner sur les non-vaccinés, mais on doit remettre en question l'efficacité de ces nouveaux vaccins.  Il suffit d'analyser rapidement le tableau suivant pour s'en convaincre:


Ce tableau est tiré de l'université Johns Hopkins, aux États-Unis.  Les statistiques que l'on voit sont celles du Canada, en date du 22 janvier 2022.  Les chiffres en petits caractères représentent les 28 derniers jours à compter du 22 janvier.  À partir de ces chiffres, on constate qu'une personne vaccinée sur dix, lors de ces 28 derniers jours, a attrapé la Covid19 après avoir été vaccinée contre ce virus.  On constate également que près du tiers de la population infectée depuis le début de la pandémie l'a été au cours de ces 28 derniers jours, soit après l'une des plus importantes campagnes de vaccination à ce jour. 

En Australie, 86 % de tous les cas de Covid19 comptabilisés à ce jour l'ont été lors des 28 derniers jours, soit après une campagne monstre de vaccination.  C'est à se demander si son objectif était de rendre sa population malade plutôt que de la soigner! 

Ces statistiques ne sont-elles pas suffisantes pour remettre en question l'efficacité de ces vaccins?  Plutôt que de se poser la question, on continue d'accuser les non-vaccinés, de les traiter de tous les noms et même de les menacer de mort.  Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'on a des dirigeants qui, dans leur entêtement à penser qu'ils appliquent la science, accusent les non-vaccinés d'être stupides et dangereux?  Dites-moi, qui sont les êtres les plus dangereux?  Les non-vaccinés qui ne demandent rien à personne ou nos dirigeants qui dictent à tout le monde leur idée du bien? 

À la lumière des données analysées, j'encourage les gens à cesser d'utiliser ces vaccins, car ils sont minimalement inefficaces et parce qu'il y a beaucoup d'autres moyens, plus sécuritaires, de soigner les gens.  Je les encourage également à demander une privatisation partielle ou totale de leur système de santé et à exiger de leurs dirigeants de mettre un terme à toutes les autres mesures liberticides mises en place à ce jour pour contrer ce virus.  Enfin, devant l'ampleur du désastre économique et social causé par ces mesures, j'ose espérer que les dirigeants qui les ont établies démissionnent, que nos experts contrôlants changent de profession et que les commentateurs qui ont dénigré les non-vaccinés leur demandent pardon.   



[i] Les cas représentés en jaune sont définis comme étant doublement vaccinés et infectés dans les 6 jours suivant la vaccination, mais selon le graphique on les retrouve en forte hausse, par rapport à juin 2021, jusqu'à 70 jours suivant la vaccination.  On doit donc se poser la question à savoir s'ils sont toujours considérés partiellement vaccinés 70 jours suivant la vaccination, tel que le suggère la partie jaune du graphique.  Dans l'affirmative, cela contredirait la définition que l'on donne de ces cas puisqu'on les retrouve en grand nombre notamment après que 14 jours se soient écoulés après la vaccination.  Il est normal de retrouver plus d'individus doublement vaccinés en décembre qu'en juin puisque très peu d'individus étaient doublement vaccinés en juin, mais est-il normal qu'ils soient atteints de la Covid19 dans les jours et mois qui suivent immédiatement la vaccination?