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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

18 juin, 2014

Le capital au XXIe siècle

(NDLR  Les néomarxistes ont trouvé leur maître à penser : Thomas Piketty. Malheureusement pour eux, son analyse est truffée d’approximations et d’erreurs. Voir aussi l’excellente critique de Le Minarchiste.)

Revue de livre par Kevan Saab de Contrepoints

Piketty : La démagogie fait recette !

Publié le 3 juin 2014 dans Lecture

Le navet économique de l’année est avant tout un ouvrage politique visant à justifier les préconisations démagogiques de l’auteur. Analyse critique de l’ouvrage.

Par Kevan Saab.

Alors qu’on croyait l’héritage marxiste mort et enterré, Thomas Piketty, économiste et longtemps caution intellectuelle du Parti Socialiste, nous propose en 2013 une étude tordue afin de surfer sur le concept tendance du 1% sur fond de lutte des classes version XXIème. Évidemment, l’ouvrage est tombé à pic pour les anticapitalistes et autres collectivistes du monde entier dont le mouvement Occupy Wall 
Street commençait à tomber dans l’oubli. En effet, en l’espace d’un mois, l’ouvrage s’est hissé dans le top 100 des meilleures ventes mondiales remettant le thème des inégalités plus que jamais sur tous les agendas. À titre d’exemple, Le Capital au XXIème siècle se classe deuxième des ventes de livres sur Amazon !

Commençons par résumer brièvement les thèses de Piketty pour ceux qui n’auraient pas le courage de se farcir 500 pages truffées d’inepties économiques. Le Capital au XXIème Siècle est avant tout un ouvrage politique visant à justifier les préconisations économiques de l’auteur. Parmi celles-ci les deux plus importantes sont, d’une part, l’instauration d’une taxe annuelle mondiale sur le capital sans exception (biens immobiliers, actions, œuvres d’arts, etc.) et, d’autre part, le relèvement des taux de l’impôt sur le revenu. En ce qui concerne la taxe annuelle mondiale sur le capital, Piketty recommande un taux de 1% pour les fortunes entre 1 et 5 millions de dollars, et 2% pour celles de plus de 5 millions, et laisse la porte ouverte à un taux de 0,1% pour les fortunes de moins de 200.000 dollars et de 0,5% pour celles de 200.000 à 1 million. En matière d’impôt sur le revenu, Piketty se prononce en faveur d’un taux marginal allant jusqu’à 80% pour les revenus supérieurs à 1 million (voire 500.000 dollars au cas où). Bien-sûr, pour Piketty, ces mesures sont à associer avec le développement de niveaux de gouvernance dépassant les États afin de limiter la fuite des contribuables et de leurs patrimoines tout en réduisant à néant le secret bancaire.

Piketty, soutien affiché de Hollande lors de l’élection présidentielle, ne semble visiblement pas avoir retenu la leçon de l’échec cuisant de la taxe à 75% sur les revenus de plus de 1 million. Pourtant, les multiples exils fiscaux et les maigres recettes prévues (500 millions d’euros selon Bercy) indiquent clairement que ces niveaux de taxation confiscatoires sont aussi inutiles que dangereux. Mais cela, Piketty n’en a que faire. Venons en maintenant à son projet de taxe annuelle sur le capital. Une idée de taxe en application en France depuis belle lurette sous le nom d’impôt sur la fortune ! En effet, l’ISF représente ni plus ni moins qu’une version timorée du plan Piketty. Et pourtant, malgré son assiette plus réduite que le voudrait Piketty, cet impôt représente déjà une injustice totale en matraquant bien souvent des individus à faibles salaires possédant un patrimoine ne leur rapportant pas nécessairement des revenus. Ainsi, on assiste souvent à des ventes forcées lors des héritages par exemple, les héritiers n’ayant pas les moyens de payer l’ISF inhérent au patrimoine de leurs parents. Bref, tous les fiscalistes sérieux vous le diront, l’ISF est l’archétype du mauvais impôt, contreproductif, peu rentable et complètement anti-investissement, un comble à l’heure où la France doit attirer les capitaux par tous les moyens.

Comme à l’accoutumée, cette chasse aux riches et aux possédants est une fois de plus justifiée par les écarts de revenus et de patrimoine entre les individus. Écarts qui sont pour Thomas Piketty voués à augmenter inexorablement dans un système capitaliste sans intervention de l’État. En fait, tout le livre s’acharne à démontrer scientifiquement comment et pourquoi les revenus des plus riches augmentent toujours plus vite que ceux des plus pauvres. Malheureusement pour Piketty, cette affirmation centrale du livre est tout simplement contraire à la réalité. Contrairement à ce qu’affirme Piketty, les revenus des plus pauvres et de la classe moyenne ont augmenté bien plus vite que ceux des plus riches ces 3 dernières décennies comme le rappelle très bien la Banque Mondiale (voirarticle de Guillaume Nicoulaud sur le sujet).


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