(NDLR Les néomarxistes ont trouvé leur maître à penser :
Thomas Piketty. Malheureusement pour eux, son analyse est truffée d’approximations
et d’erreurs. Voir aussi l’excellente critique
de Le Minarchiste.)
Revue de livre par Kevan Saab de Contrepoints
Piketty : La démagogie fait recette !
Publié le 3 juin 2014 dans Lecture
Le navet économique de l’année est avant tout un ouvrage
politique visant à justifier les préconisations démagogiques de l’auteur.
Analyse critique de l’ouvrage.
Par Kevan Saab.
Alors qu’on croyait l’héritage marxiste mort et enterré,
Thomas Piketty, économiste et longtemps caution intellectuelle du Parti
Socialiste, nous propose en 2013 une
étude tordue afin de surfer sur le concept tendance du 1% sur fond de
lutte des classes version XXIème. Évidemment, l’ouvrage est tombé à pic pour
les anticapitalistes et autres collectivistes du monde entier dont le mouvement Occupy Wall
Street commençait
à tomber dans l’oubli. En effet, en l’espace d’un mois, l’ouvrage s’est hissé
dans le top 100 des meilleures ventes mondiales remettant le thème des
inégalités plus que jamais sur tous les agendas. À titre d’exemple, Le
Capital au XXIème siècle se classe
deuxième des ventes de livres sur Amazon !
Commençons par résumer brièvement les thèses de Piketty pour
ceux qui n’auraient pas le courage de se farcir 500 pages truffées d’inepties
économiques. Le Capital au XXIème Siècle est avant tout un ouvrage
politique visant à justifier les préconisations économiques de l’auteur.
Parmi celles-ci les deux plus importantes sont, d’une part, l’instauration
d’une taxe annuelle mondiale sur le capital sans exception (biens
immobiliers, actions, œuvres d’arts, etc.) et, d’autre part, le relèvement des
taux de l’impôt sur le revenu. En ce qui concerne la taxe annuelle mondiale sur
le capital, Piketty recommande un taux de 1% pour les fortunes entre 1 et 5
millions de dollars, et 2% pour celles de plus de 5 millions, et laisse la
porte ouverte à un taux de 0,1% pour les fortunes de moins de 200.000 dollars
et de 0,5% pour celles de 200.000 à 1 million. En matière d’impôt sur le
revenu, Piketty se prononce en faveur d’un taux marginal allant jusqu’à 80%
pour les revenus supérieurs à 1 million (voire 500.000 dollars au cas où).
Bien-sûr, pour Piketty, ces mesures sont à associer avec le
développement de niveaux de gouvernance dépassant les États afin de limiter la
fuite des contribuables et de leurs patrimoines tout en réduisant à néant le
secret bancaire.
Piketty, soutien affiché de Hollande lors de l’élection
présidentielle, ne semble visiblement pas avoir retenu la leçon de l’échec
cuisant de la taxe à 75% sur les revenus de plus de 1 million. Pourtant, les
multiples exils fiscaux et les maigres recettes prévues (500
millions d’euros selon Bercy) indiquent clairement que ces niveaux de
taxation confiscatoires sont aussi inutiles que dangereux. Mais cela, Piketty
n’en a que faire. Venons en maintenant à son projet de taxe annuelle sur le
capital. Une idée de taxe en application en France depuis belle
lurette sous le nom d’impôt sur la fortune ! En effet, l’ISF représente ni
plus ni moins qu’une version timorée du plan Piketty. Et pourtant, malgré son
assiette plus réduite que le voudrait Piketty, cet impôt représente déjà une
injustice totale en matraquant bien souvent des individus à faibles salaires
possédant un patrimoine ne leur rapportant pas nécessairement des revenus.
Ainsi, on assiste souvent à des ventes forcées lors des héritages par exemple,
les héritiers n’ayant pas les moyens de payer l’ISF inhérent au patrimoine de
leurs parents. Bref, tous les fiscalistes
sérieux vous le diront, l’ISF est l’archétype du mauvais impôt,
contreproductif, peu rentable et complètement anti-investissement, un comble à
l’heure où la France doit attirer les capitaux par tous les moyens.
Comme à l’accoutumée, cette chasse aux riches et aux
possédants est une fois de plus justifiée par les écarts de revenus et de
patrimoine entre les individus. Écarts qui sont pour Thomas Piketty voués à
augmenter inexorablement dans un système capitaliste sans intervention de
l’État. En fait, tout le livre s’acharne à démontrer scientifiquement comment
et pourquoi les revenus des plus riches augmentent toujours plus vite que ceux
des plus pauvres. Malheureusement pour Piketty, cette affirmation centrale du
livre est tout simplement contraire à la réalité. Contrairement à ce qu’affirme
Piketty, les revenus des plus pauvres et de la classe moyenne ont augmenté bien
plus vite que ceux des plus riches ces 3 dernières décennies comme le rappelle
très bien la Banque Mondiale (voirarticle de
Guillaume Nicoulaud sur le sujet).
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