Il est universellement reconnu que le mode de financement
des hôpitaux en fonction du bassin de population est inefficace. Pour les
gestionnaires soumis à ce régime budgétaire, la gestion de l’offre est utilisée
comme outil de planification budgétaire. Il suffit de créer des goulots d’étranglement
et le tour est joué. Ceux-ci, en réduisant le nombre de patients à soigner,
réduisent les coûts d’exploitation de l’établissement sans réduire
proportionnellement l’allocation budgétaire.
Cet effet pervers a été reconnu par la commission Clair
(2000) et la commission Castonguay (2008). Mais c’est le propre des monopoles
gouvernementaux de ne rien faire tout en réclamant plus d’argent pour croître
la bureaucratie et bonifier les privilèges des syndicats et des corporations
professionnelles. Donc, à ce jour, à l’exception des budgets qui ont explosé, rien
n’a changé.
Les exemples démontrant les avantages d’un régime budgétaire
basé sur le volume d’activité ne manquent pas puisque la plupart des pays occidentaux
l’ont adopté depuis belle lurette. L’inaction du Québec dans ce domaine est
inexcusable. Encore aujourd’hui le ministre Bolduc hésite sous prétexte que le
financement par activité comporte certains risques. Bien sûr qu’il y a des
risques, mais je ne vois pas comment cela pourrait être pire que la situation
actuelle.
Pour réduire, sinon éliminer, les risques d’effets pervers
du financement par activité, il faudrait pousser beaucoup plus loin les
réformes et introduire un régime de concurrence entre des institutions
publiques, privées et SBL. Un tel régime minimiserait les interventions
inopportunes des politiciens et responsabiliserait les gestionnaires. À plus
long terme, les établissements inefficaces incapables d’attirer et de fidéliser
une clientèle suffisante seraient voués à disparaître pour le plus grand bien
de tous.
(Voir aussi le texte de Vincent Brousseau-Pouliot.)
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