Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

06 novembre, 2010

Interventionnisme 101

Cette histoire de deux petits garçons est une représentation simplifiée de l’interventionnisme étatique. Elle permet de facilement comprendre pourquoi l’interventionnisme est populaire et quels en sont les effets pervers.

Bruno, débrouillard et entreprenant, possède 2 $. Paul, costaud et généreux, possède 10 $.

Bruno se rend au dépanneur et achète un suçon à 25 ¢. Alors qu’il considère l’achat d’une barre de chocolat, il remarque que Paul débourse 1 $ pour acheter une grande limonade. C’est à ce moment que Bruno réalise qu’il a mieux à faire avec son argent que d’acheter du chocolat. Il remet le chocolat sur l’étagère et se dirige d’un pas décidé vers l’épicerie non loin de là.

Il est convaincu de pouvoir produire à moindre coût une meilleure limonade que celle du dépanneur. Il prévoit la vendre 50 ¢ tout en faisant un profit raisonnable. Il achète des citrons bios, du sucre non raffiné et des verres de carton; ensuite, il récupère l’extracteur de jus remisé au grenier depuis des lunes et emprunte le pot à jus de maman; enfin, il s’empare d’une chaise pliante et de la table à carte qui s’empoussièrent dans le garage. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, son bar à limonade est installé au coin de la rue. Sa publicité, accrochée à un arbre près de là, est claire et efficace : « Limonade bio, 50 ¢ ».

Une nouvelle entreprise est née.

Entre-temps, Paul a dépensé tout son argent pour acheter des bonbons, des BD et de la limonade. Il distribue généreusement ses achats à ses amis pour mousser sa popularité et son importance dans le quartier. À ce régime, il est toujours à court d’argent et doit emprunter auprès des enfants du quartier pour entretenir sa réputation de générosité.

Le bar à limonade bio de Bruno est un franc succès. En moyenne, il vend 30 consommations par jour et récolte 20 ¢ de profit par consommation.

Paul, ayant dépensé la plupart des économies des enfants du quartier, a de plus en plus de difficulté à financer son programme de distribution de bonbons gratuits. Ses amis se plaignent du régime minceur auquel ils sont bien involontairement astreints.

Paul, pour faire oublier les dettes qu’il a accumulées, a besoin de détourner l’attention de ses créanciers. Il les convainc qu’il n’est pas normal que Bruno s’enrichisse sans qu’eux puissent en profiter. Il argumente que c’est eux, en achetant sa limonade, qui lui permettent de s’enrichir. Bruno a donc le devoir moral de partager sa richesse avec tous les enfants du quartier.

Les amis de Paul abondent dans le même sens et bientôt tous les enfants du quartier s’indignent de l’égoïsme de Bruno. Paul se porte volontaire pour faire entendre raison à Bruno et lui extorquer la moitié de ses profits.

Cette nouvelle source de revenus lui permet d’améliorer son programme de distribution de bonbons gratuits. Son cercle d’amis s’agrandit de jour en jour.

Bruno se rend rapidement compte que les prélèvements de Paul l’empêchent d’économiser en vue de l’achat de son nouveau vélo. Il est déçu et ne comprend pas pourquoi il continuerait à travailler de longues heures alors que les autres enfants du quartier s’amusent à ses dépens. Il décide donc de fermer son entreprise.

Les amis de Paul sont pris de panique. Ils savent que les profits du bar servent à financer le programme de distribution de bonbons de Paul. Il le supplie d’intervenir pour empêcher la fermeture du bar.

Paul est bien décidé à faire entendre raison à Bruno. Sous prétexte que le bar finance un programme qui favorise la solidarité des enfants du quartier, il menace Bruno de le lui confisquer. Bruno sait qu’il n’est pas de taille à affronter Paul et ses amis. Il lui cède donc son bar contre une vague promesse de compensation.

Paul confie la gestion du bar à son meilleur ami. Celui-ci embauche ses amis pour l’aider. Les coûts d’exploitation explosent. La source de financement du programme de distribution de bonbons risque de tarir. Après de nombreuses consultations auprès de ses amis, Paul décrète que dorénavant le prix minimum du verre de limonade sera fixé à 1 $. De plus, en prétextant des raisons de santé sociale, il modifie la recette de la limonade. Dorénavant, ils utiliseront du concentré de citron au lieu de citrons bios et réduiront de 50 % la quantité de sucre utilisée.

La nouvelle recette ne plaît pas aux clients. Ils délaissent peu à peu le bar de Paul, car pour le même prix ils préfèrent la limonade du dépanneur.

Paul et ses amis créent un comité pour trouver une nouvelle source de revenus pour financer le programme de distribution de bonbons. Réussiront-ils?

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