En Ontario, les parents catholiques ont le choix d’envoyer leurs enfants à l’école publique laïque ou catholique. Les deux systèmes sont entièrement financés par le gouvernement. Cet environnement favorise un régime compétitif entre les écoles et oblige les gestionnaires à rivaliser d’ingéniosité pour attirer et retenir la clientèle.
Une étude du C. D. Howe a comparé la performance des écoles primaires dans les deux systèmes ontariens.
Dans un premier temps, il fallait s’il y avait des écoles qui oeuvraient véritablement dans un régime compétitif. Pour ce faire, les auteurs ont évalué l’effet de l’ouverture d’une nouvelle école sur le choix des parents. Ils ont constaté que cet évènement augmentait le taux de transfert des élèves entre les écoles. Donc, la compétition était bien réelle.
Dans un deuxième temps, il fallait déterminer les effets de la compétition sur le rendement des élèves? Pour répondre à cette question, l’étude a comparé les résultats des évaluations provinciales des élèves entre la 3e et la 6e. Les auteurs ont trouvé que la fréquence et le niveau d’amélioration des résultats des élèves étaient plus prononcés dans les régions ou le choix des parents était plus grand.
Donc, l’étude permet de conclure que les écoles soumises à un régime compétitif améliorent la qualité de l’éducation. Le fait que les parents peuvent choisir entre une école laïque et une école catholique oblige les écoles à rivaliser pour attirer les élèves. Les meilleures écoles attirent plus d’élèves et obtiennent plus de financement. Ainsi, les gestionnaires sont motivés à améliorer la qualité de l’enseignement pour maintenir ou accroître le budget de l’école.
Qu’en est-il au Québec?
Le système d’éducation primaire et secondaire du Québec jouit d’un secteur privé important et dynamique. C’est une situation privilégiée sur laquelle il faut capitaliser pour améliorer l’efficacité de nos écoles.
Présentement, le secteur privé reçoit du gouvernement seulement 60 % des coûts de financement par élève du secteur public. Les parents qui choisissent l’école privée doivent payer la différence. Dans ces conditions, il est surprenant que plus de 30 % des parents choisissent quand même d’envoyer leurs enfants au privé. Ces parents, pour la plupart, doivent faire d’énormes sacrifices pour que leurs enfants fréquentent l’école de leur choix. De plus, cette situation est injuste envers les parents et les enfants moins bien nantis qui ne peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école de leur choix.
Le sous-financement des écoles privées a des effets pervers. Ces écoles doivent justifier auprès des parents les frais additionnels qu’ils leurs imposent. Dans ce but, elles sont tentées de sélectionner les élèves les plus performants. Cela leur permet d’améliorer le taux de succès des élèves aux examens du ministère. Ainsi, ces écoles prétendent offrir une meilleure qualité d’enseignement ce qui justifie les frais additionnels demandés.
L’asymétrie du financement publique des écoles privées et publiques québécoises fausse les règles d’une saine compétition entre les écoles. Pour corriger la situation il suffirait d’offrir un seul régime de financement pour les écoles publiques et privées. En contrepartie, les critères d’acceptation des élèves seraient les mêmes pour tous.
Ce changement favoriserait la compétition. Tel que le démontre l’étude du C. D. Howe, cela permettraient d’améliorer l’efficacité de l’ensemble des écoles. Le système d’éducation serait plus juste, plus performant et moins coûteux.
Dans ces conditions pourquoi attendre? Il faut d’abord trouver un ministre de l’éducation capable d’affronter les groupes d’intérêt, au premier chef les syndicats et les Commissions scolaires, qui ne manqueront pas de s’opposer à de tels changements.
2 commentaires:
Pourquoi pas les bons d'éducations (school vouchers) tel que proposé par l'ADQ il y a de cela quelques années?
Financer les parents et leur laisser la liberté de choix au lieu de financer les écoles, qu'est-ce que vous en pensez?
Tu as tout à fait raison. Il faut en arriver à un système qui finance les parents plutôt que les écoles. Toutefois, pour créer un régime compétitif juste et qui fonctionne, il faut aussi que le financement gouvernemental, au moyen de bonds d'éducation où autres, soit le même pour les écoles publiques et privées.
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