Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

06 octobre, 2009

Règlementation : où cela s’arrêtera-t-il?

Dans le texte ci-après, Serge Côté dénonce, avec raison, la recommandation de la Table québécoise de la sécurité routière voulant que l’on interdise l’utilisation du « main libre » en auto.

Où la déresponsabilisation des individus s’arrêtera-t-il?

La déresponsabilisation des individus est un processus de longue date et bien ancré dans la culture politique québécoise.

Le concept « l’État s’occupe de tout » s’est emballé dans les années soixante : éducation, santé, commerce, consommation, sécurité, salubrité, publicité, travail, etc. Tout est règlementé dans les moindres détails. Il n’y plus de place pour l’initiative, le risque, l’échec.

Avec le temps on en est arrivé à croire que tout ce qui nous arrive dépend des autres et du gouvernement. Si je suis obèse c’est que le gouvernement ne règlemente pas la malbouffe et non parce que j’en mange; si j’abandonne mes études c’est que le système ne me motive pas suffisamment et non parce que je ne veux pas faire d’effort; si je fais un accident c’est que la route est défectueuse ou que les autres conduisent mal et non pas parce que je conduis dangereusement, etc. Enfin, c’est toujours la faute de quelqu’un ou de quelque chose, mais ce n’est jamais à cause de moi.

L’individu qui évolue dans une société où il n’y a pas d’adéquation entre l’action et ses conséquences, se déresponsabilise irrémédiablement. Alors, en voulant tout règlementer et contrôler, l’État produit toujours plus d’individus déresponsabilisés. Plus il y a d’individus déresponsabilisés plus l’État règlemente et contrôle.

Ainsi de suite, jusqu’à ce que la société soit entièrement immobilisée.
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Dehors la femme et les enfantsSerge Côté, Journal de Québec, 18/09/2009

La Table québécoise de la sécurité routière en est à étudier la possibilité de recommander au ministère des Transports d’abolir tous les dispositifs « main libre » au volant, dans un rapport qu’elle remettra cet automne.
Le président de la table, Jean-Marie de Koninck, soutient que le main libre est aussi dangereux que le cellulaire.
Selon lui, ce n’est pas le fait d’utiliser l’appareil qui est dangereux, mais la distraction que cela entraîne. Je suis d’accord pour le cellulaire à cause de la manipulation. Mais une oreillette…
Alors, foutons la femme ou le mari et les enfants dehors.
Est-ce pire de discuter au téléphone avec une oreillette que d’entendre le conjoint ou la conjointe radoter sur le partage des émissions de télé ? Les vedettes ou les Canadiens ? Véro sur le point de donner naissance ou Carey Price qui devra accoucher d’une très bonne saison ?
Et puis, que penser de la dernière invitation à souper de la belle-sœur qu’on déteste ou du beau-frère qui nous donne des boutons ? «Tu aurais pu m’en parler» ! « Comment j’aurais pu t’en parler ? T’écoutes même pas quand je te parle» !
C’est vrai que c’est beaucoup moins distrayant que le téléphone…
Et les flos sur le banc arrière qui ont décidé de se crêper le chignon parce qu’il n’y a qu’un seul Ipod. Ils se l’arrachent jusqu’au moment où les écouteurs se brisent. «Débile» ! «Mongol à batteries» ! Le ton monte, et monte, et monte… On en vient aux poings. Perdant patience, le conducteur ou la conductrice finit par se retourner pour lancer un regard mauvais. Se retourner ! Pas mal pire qu’une oreillette.
Que dire maintenant de la «toune» à la radio que vous ne connaissez pas, qui semble intéressante et dont vous désirez capter l’essence du texte. Non ! Mettez des bouchons de cire dans vos oreilles. Mais vous ne pouvez pas car vous n’entendrez plus les bruits ambiants. Alors, fermez la radio. Si vous faites un voyage d’une durée de plusieurs heures et que vous êtes seul, bonne chance. Pour ne pas vous endormir, effectuez des calculs mathématiques mentaux. Cependant, vous ne pouvez pas car cela demande de la concentration et toute votre attention doit être mise sur la route.
Pincez-vous pour éviter l’engourdissement. Vous ne pouvez pas non plus car vous risquez d’être distrait par la douleur.
Ayez des pensées cochonnes, ça garde éveillé. Mais là encore, vous devenez un danger public car votre focus ne sera pas au bon endroit…
Alors, si la route est monotone parce que vous n’avez pas de cellulaire, pas de femme ou de mari et pas d’enfants, vous pouvez toujours faire un arrêt aux haltes routières. Elles sont peu nombreuses, mais il y en a.
Vous pourrez prendre un café et une brioche, vous dégourdir les jambes et peut-être fumer une cigarette (si vous êtes à plus de 190 mètres de tout arbre de plus de deux mètres et à 267 mètres des toilettes).
Malheureusement, le fait d’avoir mangé vous allourdira et amoindrira votre concentration.
En fait, nous devrions tous prendre le train, l’autobus ou l’avion, de telle sorte que nous ne serions plus des dangers sur la route. Le conducteur, le chauffeur et le pilote ne devraient cependant pas parler, ne pas échanger dans un micro, ni recevoir de directives dans des écouteurs. Ils ne pourraient non plus manger…
Et au grand jamais ils ne pourraient être accompagnés d’une conjointe ou d’un conjoint qui leur gueulerait après à cause de l’invitation faite à la belle-sœur ou au beau-frère.
Toutes ces études qui démontrent les dangers au volant se sont-elles attardé aux battements de cœur ? C’est très dangereux, les battements de cœur…

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