Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

25 octobre, 2009

Le secteur public : mythe vs réalité

Dans le texte qui suit, Michel Girard déboulonne le mythe selon lequel les employés du secteur public seraient moins bien rémunérés que ceux du secteur privé. Les chiffres sont éloquents :
  • rémunération hebdomadaire : 857$ vs 664$ en faveur du public;
  • rémunération horaire : 25,30$ vs 18,15$ en faveur du public;
  • heures travaillées : 1742 au public vs 1815 au privé;
  • heures d’absence payées (vacances, fêtes, maladie, etc.) : 229 heures au public vs 153 au privé;
  • régime de retraite à prestation déterminé au public vs à cotisation déterminée au privé;
    garantie d’emploi;
  • etc.
De plus, l’écart en faveur du public serait plus grand si les statistiques de l’ISQ incluaient les 542 000 travailleurs autonomes.

Dans ces conditions, l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur public doit passer par l’amélioration de la productivité.
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Le public, le privé et les vrais chiffresMichel Girard, Cyberpresse, 24 octobre 2009
Qui gagne le plus: les employés du secteur public ou ceux du secteur privé? Qui de mieux placés que les fonctionnaires de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour répondre objectivement à cette question. Au chapitre de la rémunération hebdomadaire moyenne en 2008, les employés du secteur public gagnaient 857$ et ceux du secteur privé 664$. On parle donc d'un écart de 30% en faveur du secteur public.
Par secteur public, on tient compte ici des 807 000 emplois qui sont offerts au Québec dans la fonction publique et parapublique québécoise, les sociétés d'État (comme Hydro-Québec), les municipalités, l'administration fédérale. Ces employés sont syndiqués à hauteur de 81,0%. Pour déterminer la rémunération hebdomadaire moyenne du secteur privé, l'ISQ a tenu compte des 2,5 millions d'emplois offerts dans les entreprises privées ayant pignon sur rue au Québec. Du côté de ces employés, le taux de syndicalisation s'élève à peine à 26,2%.
D'autres données de l'ISQ s'avèrent également assez révélatrices de l'avance que l'ensemble des employés du secteur public détient sur les salariés du secteur privé.
Alors que la rémunération horaire moyenne atteignait en 2008 les 25,30$ dans le secteur public, elle ne s'élevait qu'à un taux de 18,15$ l'heure dans le privé.
Côté «durée du travail habituelle», les employés du secteur privé doivent travailler un plus grand nombre d'heures durant l'année, soit un total de 1815 heures, à comparer à 1742 heures pour les salariés du secteur public, pour un écart de 4,2%.
L'écart est toutefois nettement plus grand lorsqu'on compare la «durée du travail réelle», une fois soustraites les absences «vacances et jours fériés», les absences «maladie ou incapacité», les absences «obligations personnelles ou familiales», les absences «autres raisons».
Ici, l'employé du secteur privé s'en tire avec un nombre total d'heures de 1662 par année, comparativement à 1513 pour l'employé du secteur public. Le salarié du secteur privé a ainsi la «chance» de passer 9,8% plus de temps sur la job que le salarié du public!
Toutes les données précédentes portent exclusivement sur les salariés (temps plein et temps partiel) à l'emploi des deux secteurs, soit 3,3 millions d'employés (807 000 du public et 2,5 millions du privé).
Si on ajoute au secteur privé les 542 000 travailleurs autonomes, il appert que cela ferait baisser davantage la rémunération moyenne dans le secteur privé.
Au chapitre des avantages sociaux, il est impossible de comparer les deux secteurs puisque l'ISQ ne compile pas les données sur la valeur des avantages sociaux offerts aux employés qui travaillent dans les entreprises privées ayant moins de 200 employés. Remarquez qu'à sa face même, il est évident que les employés des PME québécoises ne peuvent bénéficier d'avantages sociaux aussi alléchants que ceux offerts dans l'ensemble du secteur public.
Comme vous savez, le Front commun des syndicats de la fonction publique (gouvernement) et parapublique (éducation, santé, services sociaux) québécoise réclame des hausses salariales de 11,25% pour les trois prochaines années, soit une augmentation globale de 3,2 milliards de dollars. Pour justifier la pertinence de ces demandes, on nous indique que le secteur public de l'administration québécoise n'a pas eu droit depuis belle lurette à des augmentations raisonnables.
Maintenant, malheur à tous ceux qui oseront questionner le timing de ces demandes syndicales, alors que les finances publiques sont dans le rouge saignant. Et que le gouvernement s'apprête à puiser davantage dans les poches des contribuables en augmentant la taxe de vente (TVQ), les frais des services publics, et peut-être les impôts.
Pour répliquer à ce qu'ils perçoivent comme la moindre attaque à leurs demandes syndicales et conditions de travail, le personnel de la fonction publique et parapublique est vite sur le courriel et il ne fait pas dans la poésie. Je parle en connaissance en cause.
La «mise en garde» étant faite, la dernière enquête de l'Institut de la statistique sur la «Rémunération des salariés» en 2008, donne un intéressant éclairage sur la rémunération des emplois pouvant être comparés entre le secteur public et le secteur privé (mais seulement chez les entreprises de 200 employés et plus).
Que ressort-il en termes de rémunération globale, incluant salaires, avantages sociaux et heures de présence au travail?
Les salariés de l'administration québécoise (fonction publique et parapublique) gagnent globalement 4,2% de plus que ceux des entreprises privées de 200 employés et plus. Une précision s'impose. Les résultats diffèrent selon qu'on compare avec les salariés syndiqués (-12,2%) et les salariés non syndiqués (+11,9%).
Maintenant, voici un argument de taille que le Front commun utilisera sans doute pour justifier auprès du gouvernement Charest la hauteur de ses demandes d'augmentations salariales.
Les employés de l'administration québécoise gagnent actuellement une rémunération globale inférieure à celle offerte dans les autres administrations publiques, soit 22,7% de moins que leurs collègues des municipalités et des sociétés d'État; et quelque 13,5% de moins que leurs collègues du fédéral. Les employés de l'administration québécoise sont-ils sous payés? Ou est-ce ceux des autres administrations publiques qui sont surpayés?
La question «envieuse» des 3 074 400 travailleurs du secteur privé: combien ça vaut la sécurité d'emploi dans le secteur public? J'attends la réponse...

2 commentaires:

Tym_Machine a dit...

"Qui de mieux placés que les fonctionnaires de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour répondre objectivement à cette question."

Ironique un peu de dire que les mieux placés pour évaluer cette question soient eux mêmes des fonctionnaires à l'instar du meurtrier appelé à enquêter sur sa propre scène de crime.

N'ont-ils pas intérêt ces fonctionnaires à sous-évaluer les chiffres? Alors si tel est le cas, peut-être que l'écart est encore plus grand qu'il ne l'est actuellement avec ces chiffres.

No wonder que tout le monde veut aller travailler à la fonction publique au Québec et que ce soit le rêve ultime, le summum de la gloire pour tous les jeunes commençant sur le marché du travail:)!!!

Le monde à l'envers quoi...

Tym_Machine a dit...

"heures d’absence payées (vacances, fêtes, maladie, etc.) : 229 heures au public vs 153 au privé"

Et ce serait à mon avis encore moins s'il n'y avait pas les normes du travail québecoises (même chose dans les autres provinces)..

Quant à moi, je crois qu'il y aurait des gens qui feraient travailler des ingénieurs 100 heures par semaine, 365 jours par année à 10$ de l'heure...sans les normes du travail.

J'exagère à peine...mais avec certains cancres négociateurs et des bénis oui-oui, je ne serais pas du tout surpris.

Dans le monde de l'enseignement, ce serait le gros party, gang de syndicats de pas bon nul à chier femelisé en plus:)!!!