En deux ans, Régis Labeaume, maire de Québec, a réduit de 42 % à 38 % la part de la masse salariale dans le budget de la ville, une économie de 64 millions par année. Et ce n’est pas fini, il s’est engagé à ramener la masse salariale à 35 % du budget ce qui générera des économies annuelles additionnelles de plus de 48 millions. (Voir le texte de Régys Caron ci-après)
Régis Labeaume ne craint pas que ces réductions de dépenses affectent la qualité des services aux citoyens : «La qualité des services, ça ne va pas avec les employés, dit-il. Ça va avec l'efficacité. Moins tu as d'employés, mieux c'est.»
Ce qui est bon pour la Ville de Québec, l’est tout autant pour le gouvernement du Québec.
La masse salariale du gouvernement gruge 60 % du budget de la province. Une réduction de seulement 7 % de la masse salariale générerait des économies de près de 3 milliards. De plus, Hydro-Québec pourrait facilement augmenter son dividende de 2,3 milliards en coupant dans le gras accumulé depuis 40 ans.
Ainsi, le déficit disparaît comme par enchantement et il reste une marge de manoeuvre de plus d’un milliard. Cette marge de manoeuvre pourrait être considérablement augmentée en améliorant la productivité de la SAQ et de Loto Québec.
Malheureusement, après six ans au pouvoir, il est évident que Jean Charest est incapable d’effectuer un tel revirement dans les dépenses publiques. Il faut changer de conducteur et le plus tôt sera le mieux.
Moi, je vote pour Régis Labeaume, le seul politicien québécois capable de réduire la taille de l’État.
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Le maire qui voulait être craintRégys Caron, Le Journal de Québec, 02/10/2009
Régis Labeaume mise sur la crainte des employés de la Ville de Québec pour mener à bien sa réforme administrative entreprise depuis sont élection en 2007.
Pour le maire de Québec, une saine gestion rime avec la peur des employés de l'autorité patronale. Cette autorité doit se faire sentir de haut en bas de la machine administrative, ajoute-t-il. «Ça part d'une saine crainte dans toute l'organisation. Il faut que les gens craignent le maire. Ensuite, ça percole», a exposé M. Labeaume à l'occasion d'une entrevue éditoriale.
Pour imposer cette crainte, le maire doit «gueuler» aussi souvent que possible, dit-il. «Je pète une coche régulièrement et si je n'ai pas de raison de le faire, j'en trouve une», ajoute M. Labeaume. À son avis, il doit en être ainsi dans toute la ligne hiérarchique. «Si ton patron n'aime pas ta gestion, il faut que tu le saches vite.»
D'ailleurs, l'administration Labeaume se montre de plus en plus sévère envers ce qu'elle considère comme des écarts de comportement de la part des employés. Plus d'une centaine ont écopé de mesures disciplinaires depuis 2006.
D'autres mesures de contrôle sur les pratiques de travail ont été mises en place. «Tous les véhicules de la Ville seront bientôt munis de GPS et de puces électroniques. S'il y en a cinq qui vont au Tim Hortons, on va le savoir», prévient le grand patron de l'hôtel de ville.
De plus, les employés de la Ville ont dû accepter de souscrire à un code de conduite auquel ils doivent se conformer sous peine de sanctions. «Il faut changer les pratiques», plaide le maire.
«Un grand coup»
Cette réingénierie de l'organisation de la Ville est loin d'être ter minée, ajoute le chef de l'Équipe Labeaume, qui annonce, ce matin, comment il entend s'y prendre pour continuer la modernisation de l'appareil administratif. «On a fait juste un petit bout. On est allés chercher 145 millions. La prochaine étape, c'est de passer à travers de tout. Demain (aujourd'hui), on donne un autre grand coup», promet Régis Labeaume.
Le travail de dégraissage a commencé à donner des résultats. À son entrée en fonction, la masse salariale absorbait 42 % du budget de la Ville, soit 672 millions $ sur 1,6 milliard $. «On est rendus à 38 % (608 millions $) et on veut se rendre à 35 % (560 millions $).» Dans la majorité des villes, la masse salariale occupe 40 % du budget.
Régis Labeaume ne craint pas de sacrifier la qualité des services aux citoyens sur l'autel de sa réingénierie. «La qualité des services, ça ne va pas avec les employés, dit-il. Ça va avec l'efficacité. Moins tu as d'employés, mieux c'est.»
À son avis, la principale faiblesse de l'organisation de la Ville réside dans ses pratiques de gestion dépassées. «C'est une vieille organisation, affirme-t-il. Mais c'est un beau défi de virer une organisation de bord. J'ai du fun», termine le maire, qui est assuré d'obtenir son premier mandat de quatre ans.
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