Dans le texte qui suit, Mathieu Turbide du Journal de Montréal nous révèle ce que tous les Montréalais savent depuis longtemps : la productivité des cols bleus est dérisoire. Non seulement ils travaillent peu, mais la ville a surpris des employés qui se consacrent à d’autres occupations sur le temps de travail payé par les contribuables. Pour un de pris il y en a probablement dix qui ont passé sous le radar des enquêteurs de la ville.
Et dire qu’il y a encore des gens, incluant des éditorialistes et chroniqueurs des grands médias, qui croient qu’il n’est pas possible de réduire les dépenses publiques. Simplement en exigeant une productivité raisonnable des fonctionnaires, il serait possible de réduire d’au moins 600 millions les coûts d’opération de la ville de Montréal.
En 2008, la masse salariale des élus et employés a dépassé 2,4 milliards. C’est près de 57 % du budget d’opération. Pourtant, à la ville de Québec ces mêmes dépenses représentent moins de 40 % du budget et le maire, Régis Labeaume, anticipe les réduire à 35 % du budget.
Une réduction de la masse salariale de 57 % à 40 % du budget de la ville de Montréal représente des économies de plus de 600 millions. Cela serait plus que suffisant pour rencontrer tous les besoins de la ville et dégager une marge de manoeuvre confortable.
Malheureusement, une gestion efficace n’est pas politiquement rentable. Il est plus facile et avantageux d’augmenter les revenus en imposant des péages autoroutiers et augmentant le coût des parcomètres et des taxes foncières.
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Des cols bleus qui «se cachent»
Mathieu Turbide, Le Journal de Montréal, 06/10/2009
La Ville de Montréal rencontrera aujourd'hui au moins une dizaine d'employés cols bleus pris en flagrant délit de «se cacher» de façon systématique et répétée pour ne pas faire leur travail.
Selon ce que Le Journal a appris, la Ville de Montréal a mené plusieurs enquêtes internes au cours des derniers mois pour mesurer la productivité de ses cols bleus. Ces enquêtes lui ont permis d'apprendre que plusieurs cols bleus se consacraient à d'autres occupations sur leur temps de travail payé par les contribuables.
L'un de ces employés allait même jusqu'à vendre des maisons sur ses quarts de travail.
«Au début de l'année, on a surpris un employé col bleu à travailler comme agent d'immeuble au lieu de faire son travail d'employé col bleu. Il a été congédié», indique Jean-Yves Hinse, directeur des relations professionnelles au Service du capital humain de la Ville.
La plus récente enquête a démontré que plusieurs employés, de façon systématique, s'arrangeaient pour quitter le travail en plein milieu de leur quart.
Problématique
«Ce qu'on a constaté dans une de nos enquêtes internes, récemment, c'est que de façon systématique, on avait des gens qui ne finissaient pas leur quart de travail, qui rentraient au clos et qui se cachaient systématiquement. C'est ça qu'on a comme problématique», ajoute M. Hinse.
Ces enquêtes démontrent, selon la direction de la Ville, qu'il y a bel et bien un problème de productivité et de présence au travail chez les cols bleus.
«Ce n'est pas tous les cols bleus, précise le directeur, mais on a à certains endroits de la difficulté. Alors que le débat fait rage à savoir si oui ou non on devrait embaucher des cols bleus, nous ce qu'on dit, c'est oui, mais pas à n'importe quel prix.»
Le syndicat des cols bleus de Montréal, qui est sans contrat de travail depuis deux ans, réclame notamment l'embauche à titre de permanents de 600 employés, ce qui, selon la Ville, occasionnera des coûts de plus de 6 M$ annuellement, seulement en coûts d'avantages sociaux et d'assurance.
«Avant d'ajouter 600 employés cols bleus, on veut s'assurer à tout le moins que ceux qui sont là travaillent. On a des gens actuellement qui, au lieu d'être au travail, se cachent.»
La Ville doit rencontrer les employés visés aujourd'hui pour obtenir leur version. Des sanctions pourraient suivre.
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