Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

26 octobre, 2009

L’occasion fait le larron

Dans le texte qui suit, Lysiane Gagnon dénonce la corruption rampante du milieu de la construction.

La corruption c’est un peu comme les champignons. Elle nécessite un terreau fertile et un climat appropriés pour se développer et croître. L’interventionnisme constitue ce terreau propice à la corruption.

Plus l’État intervient dans l’économie, plus il y a de contrats, programmes, règlements, permis, certificat d’autorisation, etc. Chaque contrat, programme, règlement et permis sont autant d’occasion pour les entrepreneurs peu scrupuleux de débaucher les fonctionnaires et les politiciens aux moeurs élastiques.

L’interventionnisme a aussi pour conséquence de tout compliquer. Ce qui devrait être simple et transparent devient opaque et coûteux. Seuls les experts peuvent s’y retrouver. C’est le paradis des lobbyistes et des magouilleurs.

Les entrepreneurs, même les plus honnêtes, finissent par embaucher des entremetteurs où si vous préférez des « pimps ». C’est ça ou la stagnation, sinon la faillite.

Ce problème ne sera jamais complètement éliminé, mais peut être minimisé en réduisant la taille de l’État à son strict minimum.
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L'art de noyer le poisson
Lysiane Gagnon, Cyberpresse, 22 septembre 2009

L'éthique... voilà un mot que je ne peux plus voir en peinture. Non pas que je sois contre la vertu, mais ce concept est devenu un mot-valise, un écran de fumée qui permet à nos politiciens de noyer les scandales en jouant les purs.
C'est quoi, actuellement, le pire scandale? Nos collègues, à La Presse et à Radio-Canada, ont commencé à le déterrer: c'est la corruption qui préside à l'industrie de la construction, et qui a coûté aux contribuables québécois un nombre incalculable de milliards de dollars, car le système ne date pas d'hier et il s'étend à la largeur du Québec, comme on le voit par l'état de nos routes, de nos viaducs, de nos échangeurs et de l'ensemble de nos infrastructures, de même que dans la sordide affaire des compteurs d'eau.

C'est un système de type mafieux, dont il est impossible de croire qu'il ne bénéficie pas de complicités, probablement chèrement monnayées, à de très hauts niveaux. On a déjà dépisté des compagnonnages douteux dans l'administration Tremblay et à la FTQ. Il y en a d'autres, assurément. Et la même chose se passe sans aucun doute au niveau provincial. Comment expliquer autrement que nos routes soient, partout et toujours, dans un pire état que celles du Vermont et de l'Ontario?

C'est là qu'il se trouve, le plus grave problème d'éthique. C'est aussi l'irritant qui suscite le plus d'insatisfaction dans la population montréalaise, comme l'indiquait hier un sondage Angus publié dans La Presse: si 52% et 54% des gens se plaignent de la malpropreté et du déneigement, ils sont 85% à critiquer l'état des routes... et la rénovation des infrastructures est «la» priorité pour 27% des gens, alors que d'autres dossiers comme les transports publics ou les services sont prioritaires pour moins de 15% des gens.
Détail à signaler à nos politiciens montréalais qui n'en ont que pour l'environnement: c'est la priorité de seulement 7% des citoyens. Le Bixi, c'est bien gentil, mais selon Statistique Canada, moins de 5% des habitants de Ville-Marie et de Rosemont utilisent le vélo pour leurs transports quotidiens; dans le sud-ouest et Mercier, c'est... 2%. Même dans le Plateau, l'arrondissement le plus «jeune», la proportion des cyclistes d'habitude n'est que de 10%.
Mais revenons à nos moutons. Il y a ce problème d'une industrie mafieuse, où un club fermé d'entreprises s'entend pour hausser les soumissions et se répartir le gâteau à coup de chantage et de violence, sous le regard complice ou impuissant de l'administration. Ne nous demandons pas pourquoi nos infrastructures sont en si piètre état: les entrepreneurs et leurs sous-traitants rognent sur les matériaux.
Que fait le maire Tremblay? Il noie le poisson. Il crée une «ligne d'éthique» pour encourager les fonctionnaires à dénoncer leurs collègues, au cas où il y en aurait un qui aurait mangé un hamburger aux frais des contribuables ou embauché sa belle-soeur comme téléphoniste. Ce ne sont pas les commérages qui vont venir à bout du système mafieux d'octroi de contrats qui est en train de ruiner le Québec. Les syndicats des employés municipaux ont raison de s'inquiéter, car la délation est rarement fructueuse, et les «lignes» risquent d'être brouillées par des règlements de compte personnels.
On noie aussi le poisson à Québec, où l'escouade spéciale de la SQ aura un mandat beaucoup trop vaste pour être efficace (on enquêtera sur toutes les fraudes dans tout le secteur public! Pourquoi pas sur la planète Mars, tant qu'à y être?).
Quand on veut crever un abcès, c'est l'abcès qu'on doit cibler.

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