L’expérience de Marcel Boyer est un bel exemple de l’empiètement des lois du travail sur les droits de la personne. Ce phénomène, particulièrement aigüe au Québec, est le résultat de lois du travail anachronique qui favorisent indûment les syndicats au détriment des individus.
Il est temps d’actualiser ces lois qui encouragent la loi du plus fort.
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Étrange conception de la liberté
Marcel Boyer, Forcé d'adhérer librement au syndicat à l'Université de Montréal
Le Devoir, Édition du mardi 10 février 2009
J'ai pris ma retraite de l'Université de Montréal en septembre dernier après près de 35 ans de services. Mon département ayant exprimé le désir que je continue à donner un cours en choix d'investissement, j'ai accepté de bon gré et on m'a offert un contrat de chargé de cours que j'ai signé.
J'ai été informé quelques jours plus tard que je devais signer également le formulaire d'adhésion au syndicat des chargés de cours (SCCCUM), apparaissant au bas du formulaire de contrat. En effet, l'Université s'est engagée (article 4.01 de la convention collective) à forcer tous les chargés de cours à adhérer librement au syndicat. J'ai refusé de signer le faux aveu: «Je, soussigné, donne librement mon adhésion au [SCCCUM - FNEEQ - CSN]», même si j'acceptais de payer la cotisation syndicale.
J'ai été informé quelques jours plus tard que je ne pourrais pas être payé si je n'adhérais pas au syndicat. J'ai alors avisé l'administration que j'allais donner mon cours gratuitement.
Par ailleurs, je faisais face à un problème informatique dans la gestion du site Web de mon cours. Curieusement, je ne pouvais communiquer avec mes étudiants par courriel, car l'adresse commune type pour le faire n'était pas activée. La direction de l'Université m'envoyait certes des mises à jour de la liste des étudiants inscrits à mon cours, mais sans jamais me fournir leurs courriels, comme c'était le cas dans les années passées. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un bogue temporaire.
Comme cette anomalie perdurait, j'ai demandé à la direction de mon département de veiller à faire corriger ce bogue. On m'a répondu que l'Université ne me permettrait pas de communiquer avec mes étudiants par l'adresse courriel commune si je n'adhérais pas «librement» au syndicat!
Pour éviter que mes étudiants ne subissent les conséquences d'une telle situation, j'ai finalement signé le formulaire et déclaré faussement que j'adhérais librement au syndicat.
La convention collective prévoit qu'un chargé de cours peut, dans un délai de 30 jours suivant la signature de son contrat et de son adhésion «libre» au syndicat, écrire une lettre à ce dernier demandant sa désaffiliation. Désirant me prévaloir de cette possibilité, j'ai découvert que ni la convention collective ni le formulaire de contrat, où apparaissait pourtant la déclaration d'adhésion «libre» au syndicat que l'université m'avait obligé à signer, ne donnaient l'adresse à laquelle cette lettre devait être envoyée. J'ai finalement décidé d'écrire au vice-recteur adjoint aux affaires professorales lui demandant d'acheminer à son collègue du syndicat ma demande de désaffiliation.
Comment la direction de l'Université de Montréal a-t-elle pu en arriver à trouver normal de forcer un chargé de cours à signer une fausse déclaration disant qu'il adhère librement au syndicat et tout aussi normal de l'empêcher, s'il refuse de signer cette fausse déclaration, de pouvoir communiquer par courriel avec ses étudiants? Une université, vraiment?
1 commentaire:
Cherchez pas. Partout ou un "syndicat démocratique" met ses pattes, la dictature du peuple met peut de temps à s'installer.
En tant que conducteur professionnel, j'ai été, moi aussi, forcé d'adhérer librement au "syndicat". AU moins, le "président" de la section, au moment de mon embauche, avait bien compris qu'il ne fallait pas me rebattre les oreilles avec ces griefs et sa convention "collective". le nouveau président, je ne suis pas sur qu'il est bien compris...
Aurais-je les circonstances atténuantes si je lui explique ???
PS: quelqu'un aurait-il des infos sur comment sur comment dégager une dictature dans une entreprise privée (et dans le secteur "public" et les universités aussi, tant qu'à y être)
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