Quand l'ennemi est à nos portes, il faut unir les forces pour bien riposter. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs au Québec, mais à Montréal, on fait exactement le contraire.Entendons-nous : la neige n'est pas notre « ennemie ». L'industrie des sports d'hiver ne serait pas d'accord... Mais sur nos rues et sur nos trottoirs, elle devient une calamité, surtout quand il s'écoule des jours -bientôt une semaine- avant qu'elle ne soit enlevée.
La raison de ce fouillis ? Un excès de démocratie.
À Montréal, la rue Saint-Denis traverse du nord au sud sept arrondissements... Or, le déneigement est l'affaire de ces fichus arrondissements. Montréal en compte 19 ! Et les plans ne sont pas coordonnés. Des portions de rue essentielle comme Saint-Denis sont déblayés, d'autres pas. Un peu comme du temps de l'ancienne petite politique, au Québec, quand le repavage d'une route se terminait précisément à la limite d'un comté qui n'avait pas « voté du bon bord ».
Au Québec, le déneigement n'est pas facultatif. C'est un service essentiel. Or, à Montréal en tous cas, on le fait tout croche. Les arrondissements prennent leurs propres décisions. C'est insensé. Et ça nous coûte une fortune.
On imaginerait plutôt une sorte de quartier-général, avec une grande carte de la ville, avec les abords des écoles, des hôpitaux, des sorties de métro, les axes importants, pour planifier systématiquement le travail. Mais non. C'est du ressort des arrondissements. Et tout monde glisse, gronde, puis écoute l'explication du jour pour justifier les retards. La dernière, c'est qu'il y a plus de voitures sur les routes. Mais je n'ai jamais vu le métro aussi bondé. Et la population de Montréal -travailleurs compris- n'augmente pas si vite que ça. On passe à un autre appel ?
Au moins, il y a matière à se réjouir : l'hiver commence officiellement aujourd'hui. Les choses sérieuses vont commencer. Et vivent les arrondissements et leurs lutins !
P. S. Ce texte de René Vézina date du 21 décembre 2007.
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