La crise financière actuelle découle principalement d’un endettement irresponsable des individus, des entreprises et des gouvernements. Ce surendettement, encouragé par les politiciens, a été rendu possible grâce à des taux d’intérêt maintenus artificiellement bas pendant trop longtemps. De plus, les risques de perte étaient minimisés puisque le gouvernement garantissait les prêts par l’entremise de Fanny Mae et Freddy Mac.
Bien entendu, des financiers peu scrupuleux ont flairé la bonne affaire. Ils ont profité de la volonté des politiciens de favoriser le crédit facile et de l’incompétence des organismes de règlementation pour échafauder des produits toxiques et s’enrichir au dépend des actionnaires et des consommateurs. Comme si cela n’était pas suffisant, maintenant les politiciens se bousculent à la rescousse de ces mêmes financiers en multipliant les plans de sauvetage au détriment des contribuables.
Ils nous promettent en échange de resserrer la règlementation pour s’assurer que cela ne se reproduira plus. Depuis cent ans, l’histoire démontre que la règlementation résout la dernière crise sans pour autant empêcher la prochaine. Il est naïf de croire que ce sera différent cette fois-ci.
Il est clair que la règlementation, tel que nous la pratiquons depuis des lunes, n’est pas la solution.
Alors, y a-t-il une solution?
Dans toute société, il y aura toujours des individus prêts à risquer la prison pour s’enrichir rapidement. L’important est de les détecter et de les neutraliser rapidement pour minimiser les dommages qu’ils peuvent causer. C’est exactement ce qui ne s’est pas produit dans la crise financière actuelle comme dans les cas des fraudes perpétrées par Madoff et Norbourg.
Le libre marché demeure le meilleur moyen d’éliminer rapidement les intervenants malhonnêtes et de contrôler les bulles spéculatives. Aussi, le rôle le plus utile que le gouvernement peut jouer consiste à créer un environnement qui maximise la concurrence entre les intervenants. Donc, lorsque nécessaire, la règlementation doit viser à favoriser le plus grand nombre de concurrents possibles et à s’assurer que les règles du jeu sont les mêmes pour tous. Dans un tel environnement, les malfrats seront rapidement identifiés et neutralisés tout en laissant les coudées franches aux entreprises honnêtes.
Le cas maintenant célèbre de Bernard Madoff permet de démontrer la supériorité du libre marché en matière de protection du public. Certains investisseurs, insatisfaits du travail de la SEC, ont mandaté Aksia LLC pour évaluer l’entreprise de Madoff. Pendant son enquête, Aksia a découvert plusieurs éléments qui ont soulevé le scepticisme de ses experts. Ils ont même découvert une lettre informant la SEC que Madoff dirigeait une manœuvre frauduleuse à la « Ponzi ». Donc, ils ont recommandé à leur client de ne pas investir ce qui lui évita bien des lendemains douloureux.
Bien sûr, la SEC connaissait ou aurait pu découvrir les informations déterrées par les experts d’Aksia. Pourtant elle ne l’a pas fait.
Pourquoi?
Parce qu’un organisme officiel comme la SEC est assujetti à de nombreuses contraintes et pressions externes qui l’empêchent trop souvent de jouer son rôle efficacement. De plus, ses gestionnaires ne sont pas à l’abri de l’incompétence et de la fraude.
Dans n’importe quelle industrie les intervenants savent mieux que quiconque, ce qui s’y passe. Si l’un d’entre eux met en péril l’avenir de l’industrie il sera vite identifié, dénoncé et mis hors d’état de nuire. Encore faut-il que la concurrence soit réelle et que les coûts d’un dérapage soient à la charge des intervenants et non à celle des contribuables comme c’est le cas présentement.
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