Dans son texte, Annie Morin nous apprend que le prix du lait, aliment de base des familles, augmentera de quatre sous le litre le 1er février prochain. Si on ajoute à cette augmentation celle de trois sous imposée en septembre 2008, le prix du quatre litres de lait aura augmenté de vingt-huit sous, près de 5%, en un an. Pourtant, en 2008, le taux d’inflation sera moins de 2%.
En septembre 2008, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec justifiait sa décision par l’augmentation rapide du prix de l’essence. Cette fois, puisque le prix de l’essence a diminué de plus de 50%, la régie justifie sa décision par le besoin d’assurer la rentabilité de tous les intervenants : producteurs, transformateurs et détaillants. Dans ces conditions, pourquoi feraient-ils un effort pour améliorer leur productivité. Il leur suffit de parader devant la Régie pour obtenir une augmentation.
Il est évident que la mission de la Régie est de favoriser l’industrie laitière au détriment des consommateurs. Elle n’autorise que des augmentations de prix. Les diminutions de prix elle ne connait pas! D’ailleurs, c’est la mission même de la Régie d’éviter les réductions de prix. Sinon, il aurait été beaucoup plus simple de laisser le libre marché déterminer le juste prix.
Comment se fait-il que l’Office de protection du consommateur demeure muette devant de tels abus? L’OPC dénonce à grands cris les moindres gestes du privé même quand ils sont légitimes, mais c’est « motus et bouche cousu » devant les abus des Régies gouvernementales.
Remarquez, c’est un peu normal, l’OPC et les Régies ont le même maître, le gouvernement.
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Annie Morin
Le Soleil, 19 décembre 2008
Le prix du lait grimpera le 1er février
Le prix du lait de consommation grimpera de 4 ¢ le litre le 1er février 2009, après avoir déjà subi une hausse exceptionnelle en cours d'année.
Le 1er septembre, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, qui fixe annuellement le prix minimum et maximum du lait au détail, décrétait une augmentation surprise de 3 ¢ le litre pour tenir compte de la poussée du prix du carburant. Cette fois, c'est le prix de la matière première à la ferme et les coûts de main-d'oeuvre en usine, tous deux en croissance, qui justifient la majoration.
En bout de ligne, les consommateurs auront vu le prix du populaire quatre litres de lait à 2 % de matières grasses augmenter de 28 ¢ en l'espace d'un an. La Régie a toutefois rejeté la demande de l'Association des détaillants en alimentation, qui voulait que le prix du format familial équivaille à quatre fois celui d'un litre, ce qui aurait signifié une augmentation de 30 ¢. «Ce serait le consommateur, et principalement de type familial, qui en payerait les frais. De plus, il n'y a aucune garantie que les laiteries et grands distributeurs n'ajouteront pas cette hausse à leurs prix de gros», peut-on lire dans la décision publiée hier.
La Régie a également refusé de relever le prix minimum du lait de 4 ¢ supplémentaires pour accommoder les petits détaillants qui se plaignent d'acheter le lait plus cher qu'ils ne le vendent. À partir du 1er juin 2009, les transformateurs devront toutefois respecter un prix maximum de vente établi par l'organisme réglementaire de façon à assurer la rentabilité de tous les maillons de la chaîne.
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