Par Élie Blanc.
Alors que le printemps et les élections présidentielles arrivent à grands pas, les propositions les plus navrantes fleurissent à une fréquence telle qu’il est difficile de savoir quel candidat affichera le programme le plus liberticide pour 2022.
Le pass climatique de la WWF
Et comme si ce brouhaha n’était pas déjà suffisamment pénible, voilà maintenant que les ONG s’ajoutent à la cacophonie et s’imaginent pour des raisons obscures avoir un droit de regard sur la vie des Français. On apprend ainsi avec consternation que WWF propose l’instauration d’un pass climatique et appelle chaque candidat à « prendre l’engagement de soumettre chacune des décisions de votre mandat présidentiel à l’obtention d’un pass climatique. »
Mais ne vous y méprenez pas, cette exigence n’est pas un pur caprice d’une organisation déconnectée de la réalité ne concevant pas que le Français moyen ne soit pas obnubilé comme elle par la question du réchauffement climatique, si bien que « en 2019, seuls 3% des articles de loi promulgués étaient évalués à l’aune de leur impact sur le climat ». Non, il ne s’agit que du simple constat de l’inefficacité de la démocratie en matière environnementale :
« Les précédents présidents n’ont pas eu la main assez verte pour réduire l’empreinte écologique de la France», […] Tout simplement parce que rien ne les y oblige. »
Voilà qui est tout de suite plus convainquant.
S’il est certes évident que la démocratie est à la liberté ce que la pornographie est à l’amour, les démocraties occidentales avaient jusqu’à peu au moins le mérite de prétendre être le reflet de la volonté des peuples. Aujourd’hui, face au constat implacable que le citoyen de base est bien trop stupide pour élire des représentants se souciant suffisamment du climat, il n’est plus question pour certains de s’embarrasser d’un processus démocratique un peu encombrant, mais d’imposer par la force une autorité pour assurer le bien commun.
Et d’une façon si prévisible qu’elle en serait comique si les dérives totalitaires n’étaient pas aussi évidentes, l’organisation suggère d’utiliser la méthode forte avec un zèle indéfectible.
Elle rappelle que « l’État a exigé des Français une discipline de fer dans la lutte contre une crise sanitaire exceptionnelle et rien ne peut plus justifier aujourd’hui qu’un chef d’État ne s’impose pas la même discipline dans la lutte contre la crise écologique ».
Comme on dit, en politique il ne faut jamais rater une bonne crise.
Toujours plus de bureaucratie et d’étatisme
Comme toujours, une analyse unidimensionnelle consistant à prétendre qu’il n’existe qu’un seul problème et qu’une seule manière d’y répondre (et qui caractérise généralement la pensée des enfants et des névrosés) ne peut conduire qu’à la tyrannie. Avec l’instauration du passe sanitaire, nombreux sont ceux qui ont été raillés pour avoir soulevé que ces mesures ouvraient une boîte de Pandore dangereuse, en particulier dans un pays constamment en état d’urgence.
Aujourd’hui, le plus inquiétant n’est pas de constater que l’avenir commence à leur donner raison, mais que la demande de mesures toujours plus liberticides n’émane pas du gouvernement mais d’une partie des Français eux-mêmes. À la manière de l’amatrice de sado-masochisme, la population semble attendre avec impatience le prochain coup de fouet de son maître, prête à hurler de plaisir et à redemander un coup plus fort encore.
Espérons seulement qu’ils apprécient autant le fouet que le bâillon, car au train où vont les choses, ils se retrouveront si vite muselés qu’ils ne pourront plus exprimer le moindre désaccord sans risquer de terribles représailles judiciaires. Chaque jour qui passe est ainsi la triste confirmation que la démocratie est l’autoroute la plus sûre vers le totalitarisme, pavée par les citoyens eux-mêmes.
Qu’ils creusent leurs tombes seuls, nous prendrons notre propre chemin.
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