Par Drieu Godefridi.
Programmatiquement, les partis écologistes les plus extrémistes d’Europe sont les belges Ecolo & Groen et le parti allemand Die grünen. Ces partis ont en commun d’être au pouvoir au niveau fédéral de leur pays respectif, avec des partis socialistes et libéraux.
En Belgique
La Belgique est, avec la France, l’un des pays d’Europe dont le mix énergétique est le moins émetteur de CO2. Cette vertu est entièrement due à sept réacteurs nucléaires parfaitement opérationnels. Las ! Les écologistes, dont le moteur idéologique premier est et n’a jamais été que la haine, vouent au nucléaire une inextinguible détestation. D’une part parce que le nucléaire leur paraît une sorte de viol de Gaïa, en en extirpant une énergie virtuellement illimitée. D’autre part parce que cette énergie est précisément illimitée, ce qui contrecarre la misère généralisée — ils préfèrent modestie — qui est désormais l’objectif premier des écologistes en politique.
Les écologistes belges ont exigé et manqué de peu obtenir le remplacement de l’intégralité du parc nucléaire par des centrales au gaz. Ce qui eut propulsé d’un coup d’un seul la Belgique dans la classe des pays européens les plus émetteurs de CO2. Un responsable écologiste déclarait à l’époque : « Pas grave, les autres pays européens vont compenser en diminuant leurs émissions. » Malin singe !
L’invasion de l’Ukraine a réduit au néant les projets ultra-carbonistes des écologistes. Il s’est en effet avisé que les centrales au gaz fantasmées par les écologistes seraient approvisionnées pour partie et par nécessité par du gaz russe, contribuant directement aux efforts de guerre de la Russie.
Vaincus par le réel sur la prolongation du nucléaire, les écologistes belges pinaillent à présent sur les détails : prolonger deux réacteurs nucléaires alors qu’il faudra en prolonger cinq. En effet, les partis Ecolo et Groen exigent encore et toujours de substituer à trois réacteurs nucléaires viables des centrales au gaz qui feront exploser les émissions belges de CO2. Ces centrales au gaz seraient encore et toujours, par nécessité matérielle, alimentées pour partie par du gaz russe, donc finançant l’impérialisme de la Russie.
Ce qui est neuf est qu’on apprend que l’une des centrales fantasmées par les écologistes serait construite et donc contrôlée par le régime totalitaire… chinois. Les écologistes européens sont décidément — et résolument ! — la providence des régimes humanicides.
On s’interroge : quel est seuil de contradiction à partir duquel les électeurs Ecolo – à Groen il n’y en a presque plus — s’interrogeront sur la pertinence, la rationalité et la conformité à leurs propres valeurs, de leur choix électoral ?
En Allemagne
En 2018, à la tribune des Nations-Unies, le président Donald J. Trump signalait aux Allemands qu’ils aggraveraient leur archi-dépendance au gaz russe — donc celle de l’Europe — en ajoutant Nord-Stream 2 à Nord-Stream 1. La délégation allemande accueillait cette déclaration — simple constat factuel — avec cet air de supériorité si caractéristique :
Contrairement aux écologistes belges, les écologistes allemands ne lâchent pas pour autant le morceau : ils persistent à exiger — et sont en passe d’obtenir — la fermeture des trois derniers réacteurs nucléaires allemands en service. Cela, pour leur substituer du gaz — toujours plus de gaz ! 55 % du gaz allemand est payé à la Russie — et du charbon, entre toutes la source d’énergie la plus polluante, en plus d’émettre massivement du CO2. On lit beaucoup que les Allemands apprennent de leurs erreurs.
Il est permis d’en douter.
Union européenne
Ces escarmouches anti-nucléaire d’arrière-garde ne doivent pas masquer que l’écrasante majorité des pays d’Europe ont à présent compris et intégré que leur avenir sera pour partie nucléaire. Deux exemples parmi d’autres : le Royaume-Uni va se bâtir un parc nucléaire géant, et les Néerlandais ont renoncé à leurs superstitions dans le même domaine.
La vraie menace écologiste qui pèsent sur les familles d’Europe est aujourd’hui le programme Farm-to-Fork de la Commission européenne. Ce programme vise à détruire, en Europe, les méthodes et techniques de l’agriculture moderne pour leur substituer une agriculture écologique ou bio. Selon le chiffrage neutre et objectif de ce programme par le ministère fédéral américain de l’Agriculture, Farm to Fork mènerait à un effondrement de la production agricole en Europe.
Combiné à la réduction substantielle des livraisons agricoles en provenance d’Ukraine — qui reste l’un des greniers de l’Europe — et de Russie, s’il était implémenté Farm to Fork mènerait mécaniquement à une explosion du prix des denrées alimentaires les plus élémentaires.
Misère alimentaire et misère énergétique : on ne pourra pas reprocher aux écologistes d’entretenir le mystère sur leurs intentions.
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