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04 avril, 2022

Les pics de température « sans précédent » aux pôles sont des résultats de modèles et non des températures réelles

 Par Anthony Watts (article publié en anglais sur le site WUWT le 25 mars 2022, traduit par la rédaction de l’ACR).

The Washington Post et The Guardian, ont récemment publié des articles alertant sur le fait que l’Arctique et l’Antarctique avaient connu une vague de chaleur « sans précédent » avec des températures supérieures à la normale de 30°C (pôle Nord) à 40°C (pôle Sud) . Ces affirmations proviennent des résultats d’un ensemble de simulations faites à l’aide de modèles météorologiques qui indiquaient des températures supérieures à la normale pour ces régions. Il ne s’agit pas de températures de surface réelles mesurées par des stations météorologiques au sol.

Ci-dessous, un extrait de l’article du Guardian :

Des vagues de chaleur surprenantes aux deux pôles de la Terre inquiètent les climatologues, qui ont averti que ces événements « sans précédent » pourraient annoncer une dégradation plus rapide et brutale du climat.

Dans le même temps, les stations météorologiques proches du pôle Nord ont également montré des signes de fonte, avec des températures supérieures de 30°C à la normale, atteignant des niveaux qui normalement sont atteints bien plus tard dans l’année.

À cette époque de l’année, l’Antarctique est censé se refroidir rapidement après la période estivale, et l’Arctique ne sortir que lentement de la période hivernale, à mesure que les jours rallongent. Il est sans précédent que les deux pôles connaissent simultanément de telles vagues de chaleur.

The Guardian 20 mars 2022

The Guardian mentionne les stations météorologiques près du pôle Nord. Or il faut savoir que la station météorologique la plus au Nord est  Alert, au Nunavut, située à 817 km du pôle Nord. C’est comme si l’on essayait d’évaluer la température à Indianapolis à partir d’une lecture de la température plus chaude d’Atlanta.

The Washington Post de son côté titrait :

La température de l’Est de l’Antarctique est de 70 degrés supérieure à la normale. Les scientifiques n’en reviennent pas.

L’endroit le plus froid de la planète a connu cette semaine un épisode de chaleur sans précédent, avec des températures sur la calotte glaciaire orientale de l’Antarctique qui étaient de 50 à 90°C au-dessus de la normale. La chaleur a battu tous les records, stupéfiant les scientifiques.

“Cet événement est sans précédent et a bouleversé nos connaissances du système climatique de l’Antarctique”, a déclaré Jonathan Wille, chercheur à l’institut des géosciences de l’environnement à Grenoble.

“La climatologie antarctique a été réécrite”, a twitté Stefano Di Battista, un chercheur qui a publié des études sur les températures antarctiques. Il a ajouté que de telles anomalies de température étaient considérées comme “impossibles” voire ” impensables ” avant qu’elles ne se produisent réellement.

The Washington Post 18 mars 2022

Pour les non-initiés de tels événements, semblent apporter la preuve que la planète est sur le point d’être ravagée par le réchauffement climatique, (ou plutôt le « changement climatique » et que les calottes glaciaires polaires sont sur le point de fondre.

La réalité est tout autre. L’article du Washington Post incluait le visuel suivant :

Figure 1 – l’image qui a « sidéré » les scientifiques.

Il est toujours instructif de lire les petits caractères. En cliquant sur cet image pour l’agrandir, on peut lire le texte suivant qui est révélateur :

Simulation des écarts de température par rapport à la normale centrée sur l’Antarctique à partir du modèle américain (GFS).

Ce n’est donc pas la température réelle qui est mesurée à la surface de la calotte glaciaire. Il s’agit d’une simulation de température  obtenue à partir d’un modèle climatique unique, le modèle GFS .

Si nous observons cette même simulation quatre jours plus tard, à partir de la même source, les températures apparaissent à nouveau glaciales, comme le montre la figure 2 ci-dessous :

Figure 2 – La même simulation de modèle, seulement 4 jours plus tard.

Et, en consultant les données réelles, on voit qu’il n’y a pas eu de « vague de chaleur ». Voici les données de la station Amundsen-Scott au pôle Sud pendant cette période :

Températures au pole sud du 18 u 22 mars (Source : timeanddate.com/)

Il convient de toujours vérifier les données. Observez la soi-disant « vague de chaleur » à -56 °F (-13 °C) le 18 mars (cerclée en rouge sur l’image ci-dessus). Le site AMRC (Antarctic Meteorological Research Center) n’indique pas non plus de « vague de chaleur ». Voilà pour la précision des modèles et la clairvoyance des climatologues et des journalistes.

Une fois de plus, les médias se sont montrés incapables de faire la différence entre les simulations à court terme d’un événement météorologique et l’évolution à long terme du climat. En effet, cette vague de chaleur « époustouflante » peut très bien n’avoir été qu’une erreur mathématique dans la modélisation, et non les conditions météorologiques réelles puisque les données d’observation ne corroborent pas cette affirmation.

Il est difficile de connaître les conditions météorologiques réelles sur la calotte glaciaire orientale de l’Antarctique car il existe  très peu de stations météorologiques de surface dans cette partie de l’Antarctique, et aucune au pôle Nord. Voir plus sur  cette carte.

Dans l’Arctique, me même scénario a eu lieu. Après qu’un modèle alarmant ait simulé une « vague de chaleur », les températures sont revenues à leur normale glaciale, comme le montre la figure 3 ci-dessous :

Figure 3 – Les températures au pôle Nord le mardi 22 mars sont de -30 à -40°C

Les stations météorologiques de surface dans l’Arctique et l’Antarctique sont récentes. Dans l’Arctique, la glace flotte sur l’océan. Elle est instable, bouge et se brise au printemps, ce qui rend presque impossible de maintenir une station météo opérationnelle au même endroit. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis a commencé à déployer en 2002 des stations météorologiques flottantes et des webcams  au pôle Nord, mais  y a renoncé en 2015 en raison de « contraintes de financement ».

En Antarctique, en raison des conditions de température extrêmement difficiles, des giboulées neigeuses et du manque de lumière solaire pour alimenter les cellules solaires, les stations météorologiques automatisées (AWS) sont  rares et espacées. De plus, de telles stations météorologiques ne sont  présentes en Antarctique que depuis 1978 dans le cadre du projet  AWS (Antarctic Automatic Weather Station). L’environnement hostile enterre souvent ces stations dans la neige, rendant les données de température erronées ou complètement inutilisables en raison de la couverture des panneaux solaires. Les stations automatiques AWS doivent être extraites de la neige chaque année. Lorsque les stations AWS sont recouvertes par la neige, si elles continuent à fonctionner, elles signalent souvent des températures plus chaudes que la normale car la neige est un isolant efficace.

C’est en raison de la rareté des stations aux pôles que les météorologues ont recours à des simulations mathématiques pour évaluer les températures de l’air aux pôles Nord et Sud, car ils ne peuvent toujours pas faire confiance aux données réelles.

En résumé, à propos les données météorologiques de l’Arctique et de l’Antarctique, nous pouvons avancer les assertions suivantes :

  • Nous ne disposons pas de données météorologiques réelles dans de nombreux endroits des pôles Nord et Sud ;
  • Les données météorologiques dont nous disposons peuvent être faussées ou rendues intermittentes en raison des conditions météorologiques difficiles affectant les stations météorologiques au sol ;
  • Si nous disposons d’un historique de plus de 100 années pour le globe, pour les pôles nous n’avons que 40 années de données climatiques.

Ces 40 années de données et d’observations sur les pôles, permettent-elles à la science de déterminer si des événements météorologiques comme celui modélisé en Antarctique sont vraiment « sans précédent » ? Nous n’avons tout simplement pas le recul nécessaire pour le dire. En effet, la science ne peut pas affirmer avec certitude si les brefs pics de température observés aux pôles la semaine dernière étaient réels ou simplement le produit d’une simulation d’un modèle défectueux. D’autre part, même s’il était réel, un bref pic de température ne signifie pas un changement climatique à long terme, qui s’apprécie sur une période de 30 ans ou plus.

Et pourtant, la presse rapporte que les climatologues se sont « alarmés » et ont été « sidérés » par un événement météorologique simulé à partir d’un modèle informatique et qui ne se serait déroulé que sur une seule journée. Les scientifiques (et les journalistes) qui utilisent ce vocabulaire alarmiste seraient avisés de garder le silence en attendant de disposer de données réelles pour étayer leurs affirmations. Carl Sagan, paraphrasant le principe de Laplace disait : « des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires ». Les chercheurs et les médias ont diffusé sans réserve ces affirmations, sans présenter aucune preuve « extraordinaire » que l’Antarctique ou l’Arctique ont vraiment connu un pic inhabituel de chaleur. 

Les résultats des simulations faites par des modèles ne constituent pas des preuves.

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