Alors que les crises s’enchaînent, le GIEC a dévoilé le 28 février dernier le second volet de son sixième rapport sur l’état du climat.
Ironie de l’actualité : ce document est publié seulement quelques jours après le début du conflit russo-ukrainien, ou du moins de sa partie la plus médiatisée puisque les deux pays sont en conflit depuis bientôt 8 ans.
Qu’il s’agisse du conflit ukrainien, des élections présidentielles ou du retour du covid, à l’hiver qui s’abat sur la France s’ajoutent de vieilles ficelles, celles qui viennent toujours quand on les attend le plus.
La peur de la guerre
Avez-vous peur du conflit russo-ukrainien ? Non ? Pourtant, nombreux sont ceux qui semblent éprouver une véritable crainte du conflit. C’est du moins ce qu’évoquent plusieurs articles depuis le début de la guerre.
Or, nous le savons, la peur est un des grands moteurs de l’intervention publique. Bertrand de Jouvenel a, en son temps, montré bien mieux que quiconque, que la guerre a été le premier motif de mise en place de l’impôt. La hausse des achats d’armement de ces dernières semaines n’est guère là pour détromper cette thèse.
En période électorale, la peur sait se manifester dans les recoins où elle est la plus utile.
La peur de l’extrémisme
Submersion migratoire pour les uns, panique écologique pour les autres et… risque populiste pour l’actuel chef de l’État. Chaque candidat y va de son jeu sur les craintes de l’électorat pour attirer à lui les précieuses voix qui lui permettront à terme de remporter la magistrature suprême.
Emmanuel Macron est un spécialiste de la chose, justifiant son immobilisme par la crainte d’une opposition de plus en plus tournée vers les extrêmes. Une double ironie lorsqu’on sait que cette configuration de l’opposition est issue d’une stratégie volontaire de l’actuel président de la République. L’ironie est en effet double car le premier quinquennat d’Emmanuel Macron ne s’est pas manifesté par le respect des contribuables à qui il a fait payer doublement les services du désormais célèbre cabinet McKinsey à la fois par les prestations facturées et par l’optimisation fiscale opérée par le cabinet. Emmanuel Macron ne s’est pas non plus illustré par son goût de l’État de droit ni même des libertés, et ce en particulier au moment de la pandémie.
Une pandémie qui devrait bientôt revenir à nos souvenirs, puisque la recrudescence des cas de covid a d’ores et déjà amené certaines municipalités à imposer le port du masque dans les bureaux de vote le 10 avril prochain.
Le retour du masque
Car si l’obligation de port du masque a été partiellement levée depuis mi-mars, il y a fort à parier qu’elle pourrait bien revenir après la phase électorale.
Plutôt que symbole de la peur du virus, le masque risque également de devenir un objet de stigmatisation de ceux qui le portent alors qu’il est, en Asie de l’Est, un symbole de la responsabilisation des individus vis-à-vis d’un risque collectif.
Comme souvent, le sujet n’est donc ni le masque ni le vaccin, mais la question de la contrainte. Or, la peur est un des plus puissants outils pour la justifier.
La peur de vivre
En déplacement ce jeudi 31 mars en Nouvelle-Aquitaine, le président-candidat n’a pas hésité à remettre en cause un de nos droits les plus vitaux : la légitime défense. Une déclaration qui s’inscrit dans le contexte de la mise en examen d’un agriculteur de 35 ans après avoir tué un individu qui s’était introduit par effraction dans son domicile la semaine précédente.
Le chef de l’État, garant des institutions et en particulier de notre État de droit, piétine donc une nouvelle fois ce qui s’oppose au monopole étatique : le droit d’assurer soi-même sa sécurité en cas de défaillance de l’intervention publique.
Difficile de ne pas voir ici un nouvel avatar de cette peur, puisqu’en expliquant que la légitime défense n’a pas lieu d’être, Emmanuel Macron nous indique que notre seul salut est la puissance publique, quitte à vivre dans la peur d’une agression sans que nous ne puissions intervenir. Refuser la légitime défense aura pour conséquence d’être face à deux risques au lieu d’un : l’agression et les tribunaux en cas d’issue malheureuse.
Vous vous sentez menacé par la guerre ? Le changement climatique ? Le grand remplacement ? La Covid-19 ? La délinquance ? Donnez de l’argent à ce brave État pour qu’il vous protège de tous ces soucis, mais attention : s’il vous vient à l’esprit l’idée saugrenue de vous défendre vous-même, vous serez sanctionné.
Quelle magnifique époque…
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