Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

21 août, 2008

Une société déresponsabilisée

Dans son texte (voir plus bas) Richard Martineau semble surpris du degré de déresponsabilisation des Québécois. Moi, ce qui me surprend c’est que l’on soit encore surpris de ce fait.

Cela fait plus de deux générations que des gouvernements « maternants » se succèdent à Québec. Tout est légiféré et règlementé dans les moindres détails. Des ombudsmans veillent sur nous comme des anges gardiens. Des centaines d’organismes subventionnés défendent les intérêts des locataires, des consommateurs etc. comme s’ils étaient nos grands frères. Des centaines d’autres nous fournissent de l’aide pour ceci ou cela comme le ferait notre grande sœur. Les lois du travail obligent les syndicats à nous défendre que nous le voulions ou non. Des milliers de règlements nous disent ce que l’on a le droit de penser, de dire ou de faire comme si nous étions des enfants qui manquent de discernement. Des milliers de programmes de subvention suggèrent que le gouvernement est là pour nous fournir notre argent de poche comme nos parents le faisaient quand nous étions enfants. Etc.

Les discours des politiciens, des groupes d’intérêt et des intellectuels tournent invariablement autour de la notion de « collectif » : c’est un projet collectif, un objectif collectif, une responsabilité collective, etc. Partout et toujours le « collectif » prime sur l’ « individuel ». Ce discours donne au terme « collectif » une notion positive et au terme « individuel » une notion négative.

Une recherche dans Cyberpresse a identifié 8 180 textes contenant le terme collectif et seulement 2 770 textes contenant le terme individuel. Tel que montré par les graphiques qui suivent, le contraste entre le Québec et les États-Unis est frappant.




(Note : L’augmentation soudaine de l’utilisation du terme « individuel » en août 2008 est due uniquement aux jeux olympiques qui valorisent surtout les efforts individuels.)

Dans le contexte québécois, le plus surprenant c’est qu’il existe encore des individus qui assument leurs responsabilités.
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C'est pas moi, c'est eux


Richard Martineau13/08/2008 09h11

Êtes-vous tanné d'entendre des gens blâmer la société pour leurs problèmes ?

Si oui, bouchez-vous les oreilles avec de la ouate car au cours des prochains jours, le Québec sera submergé par une vague de victimologie sans précédent.

Il y a de la criminalité à Montréal-Nord? C'est à cause du racisme de la société québécoise. Il y a eu une émeute? C'est à cause des policiers.

Des jeunes ont pillé des commerces ? C'est à cause de la société de consommation, qui les pousse à acquérir toujours plus de biens.

Le quartier de Montréal-Nord a mauvaise réputation et certaines personnes n'osent pas s'y aventurer ? C'est à cause des médias.

Toujours une excuse, toujours un coupable.

NOIR DE MONDE

Oui, effectivement, le taux de chômage est élevé dans la communauté noire (comme ce fut longtemps le cas chez les Canadiens français). Mais ça ne veut pas dire que l'horizon est complètement bouché. Chaque jour, je croise des médecins noirs, des avocats noirs, des artistes noirs, des policiers noirs...

Luke Mervil, Maka Kotto, Michaëlle Jean, Normand Brathwaite, Anthony Kavanagh, Gregory Charles, Bruny Surin, Mélanie Renaud, Michel Mpambara, Boucar Diouf, Didier Lucien, Joachim Alcine, Stanley Péan, Dany Laferrière, Boule Noire, Émile Ollivier, Philippe Fehmiu, le clan Biddle, la journaliste Azeb Wolde-Ghiorgis, le journaliste François Bugingo, la juge Guylène Beaugé, le docteur Jean-Claude Fouron (l'une des plus grandes sommités en pédiatrie au monde)... Comment ces gens se sont-ils rendus là ? Ils sont surdoués ? Non : ils se sont relevé les manches et ils ont bossé.

Ils n'ont pas passé leur temps à blâmer tout le monde pour leurs problèmes. Un jour, ils se sont levés et ils se sont dit : «Je ne laisserai pas la couleur de ma peau me définir ni me freiner.»

UN MODÈLE

Connaissez-vous Elrie C. Tucker ? Ce Montréalais originaire de Trinidad a immigré au Québec au début des années 1950. Sa mère a élevé seule ses quatre enfants, après que leur père les eut abandonnés. Elle avait une obsession : que ses enfants soient instruits. Elle a travaillé fort et elle les a bien encadrés.

Résultat : Elrie C. Tucker est devenu un gynécologue respecté qui gagne très bien sa vie et en 1991, il a fondé l'Association médicale des personnes de race noire du Québec, afin d'aider les jeunes de sa communauté.

S'est-il assis en disant «Je suis Noir, je n'arriverai jamais à rien» ? S'est-il complu dans une position de victime ? A-t-il joint les rangs d'un gang pour être «respecté» ?
Non. Il a travaillé.

DES TÊTES BRÛLÉES

Je suis sûr que les jeunes qui ont mis Montréal-Nord à feu et à sang dimanche soir se perçoivent comme des victimes de la société, des militants, des contestataires. Ils ne sont rien de tout ça. Ce sont des criminels, des délinquants.

Des têtes brûlées qui profitent d'une tragédie pour démolir encore plus leur quartier.

Vous voulez dénoncer le harcèlement policier ? Formez une association, composez une toune rap, filmez ce qui se passe dans votre quartier et montrez vos images aux médias - bref, faites quelque chose de constructif au lieu de tout détruire. Et si vous avez des enfants, prenez-en soin.
Comme dit l'adage : «Aide-toi et le ciel t'aidera...»

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