Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

31 août, 2008

Coup de gueule

La gestion de nos finances personnelles exige un esprit critique. Le texte des investigateurs financiers nous en donnent un bon exemple.

L’abandon des régimes de retraite à prestations déterminées en faveur de régimes à cotisations déterminées obligera de plus en plus de Québécois à gérer leur régime de retraite. Mais voilà, c’est ce moment même que les « bozos » du ministère de l’éducation choisissent pour éliminer les cours d’économie et de finance.

Quel manque de vision!

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Les investigateurs financiers, LesAffaires.com
28 août 2008 à 11h18

Cours 101 sur la mise en marché de fonds mutuels

Vous connaissez sûrement déjà ce vieux truc, qui consiste à choisir 1000 clients, et leur envoyer une prédiction par la poste. À 500 d'entre eux, vous leur dîtes que le SP 500 va monter dans le prochain mois, alors que vous affirmez le contraire pour les autres 500 lettres. Après un mois, vous savez si le SP 500 a monté ou descendu. Vous recommencez le stratagème, en envoyant une nouvelle prédiction aux 500 prospects qui ont reçu la lettre qui vous donne raison. Au bout de trois fois, vous aurez 125 prospects qui auront reçu des lettres dont les prédictions se sont toujours avérées justes. Vous les contactez ensuite par téléphone, et leur broder une histoire expliquant vos savantes démarches pour prédire les marchés. Ces prospects, ayant été convaincus par vos prédictions, pourraient facilement devenir vos clients.

Lorsqu'une firme de fonds mutuel recherche des gestionnaires à succès, elle reste consciente des statistiques. Après plusieurs années de bonnes performances, beaucoup de gestionnaires connaissent de moins bonnes années. La firme de fonds doit utiliser l'arme ultime pour attirer ses clients : les rendements passés. À défaut de comprendre comment un gestionnaire obtient ses rendements, on regarde simplement ses rendements passés. S'il a fait de l'argent en 2002, on dira qu'il est capable de survivre aux baisses du marché. S'il a fait de l'argent dans les derniers six mois, on en viendra facilement à la même conclusion.

Une firme qui engage des dizaines de gestionnaires sait très bien que certains performeront bien, d'autres non. Si elle n'avait qu'un seul ou deux gestionnaires, elle risquerait de courir à la catastrophe. Que faut-il faire alors? Engager le plus de gestionnaires possible. Après quelque temps, ceux qui ont mal performé seront remplacés. Ayant d'autres gestionnaires dont les rendements ont été meilleurs, on suggère aux clients de transférer leurs avoirs (la course aux rendements, basées sur les rendements passés). Mais, il ne faut pas s'arrêter là. Les bons gestionnaires d'aujourd'hui pourraient vite devenir les mauvais gestionnaires de demain. Il faut alors renouveller sa flotte de portefeuillistes.

Une autre technique très utilisée : l'ajout de gestionnaires, en incluant les rendements passés. Lorsque la firme de fonds découvrent un bon gestionnaire dont les rendements des 10 dernières années sont excellents, on veut par-dessus tout les inclure dans sa brochure. Donc, on l'engage, mais pour donner une idée au client de combien il aurait fait s'il avait investi avec ce gestionnaire dans le passé, on inclut la performance du portefeuille en prenant soin de mettre des petites étoiles qui expliquent en des termes plus subtiles la raison de l'inclusion des rendements :

''Rendements que vous auriez obtenus si on avait choisi ce gestionnaire ''avant'' qu'il produise ces superbes rendements­''.

La firme de fonds procède à un assainissement de sa brochure : on élimine les mauvais gestionnaires pour ''effacer'' les mauvais rendements du passé. On garde ceux qui ont bien performé (même si trop souvent, ces performances sont influencées par la chance), et on inclut les résutats passés d'autres gestionnaires. Ainsi, on détient tout le temps de belles statistiques à présenter. C'est un peu comme au poker : on change les mauvaises cartes pour essayer d'obtenir une plus belle main.

Comment discerner la qualité de la médiocrité dans un tel contexte? Très difficile pour le néophyte du placement. Car la seule façon de qualifier un gestionnaire, c'est en étudiant ''comment'' il est arrivé à superformer. Nous avons vu un exemple récent d'un gestionnaire d'une firme très réputée (dont nous tairons le nom) dont les rendements sont à plus de 17% composés sur les 10 dernières années. Il doit attirer vraiment beaucoup de capital ces temps-ci! Mais le problème, c'est que nous avions rencontré le gestionnaire de portefeuille il y a quelques années. Sa méthode d'investissement? Elle est dictée par un ordinateur, et il recherche les performances à court terme, parfois d'heure en heure. Après qu'on lui ait posé quelques questions, nous nous sommes rendus compte qu'il ne connaissait pas les compagnies dans lesquelles il investissait.

Peut-on arriver à faire 10 ans de belles performances sans jamais savoir ce que l'on fait? Oui, c'est possible, tout comme il est possible de gagner avec Loto-Québec. En étudiant un grand nombre de portefeuilles, on finit toujours par découvrir des anomalies. La seule façon d'éviter de se faire prendre au piège consiste à comprendre comment le rendement a été produit. Si nous vous disons qu'un individu a remporté 10 000$ avec une mise de 100$ en une soirée, vous ne serez pas très impressionnés si nous vous mentionnons que ce gain a été fait au casino. Vous aurez vite conclu que la chance constituait un facteur important. C'est ce que nous devons différencier en tant qu'investisseur, si on veut investir dans les fonds mutuels et avoir du succès.

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