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17 mai, 2022

L’intérêt personnel : une réponse autrichienne au socialisme

 Par Christopher Paige.

Un article du Mises Institute

Un cliché typique dans les milieux socialistes est que les pauvres et les opprimés refusent de voter pour leurs intérêts économiques. Voir, par exemple, l’ouvrage de Thomas Frank What’s the Matter with Kansas ? How Conservatives Won the Heart of America.

Cette théorie est utilisée pour justifier divers stratagèmes antidémocratiques visant à « protéger » les personnes vulnérables contre elles-mêmes. Si, après tout, les pauvres ne votent pas dans leurs intérêts, alors pourquoi ne pouvons-nous pas réaliser des interventions Pareto-optimales en leur nom ?

En effet, ce fait ne réfute-t-il pas généralement toute théorie économique ? On ne peut pas vraiment soutenir que les gens sont rationnels quand il est si « évident » qu’ils ne le sont pas, n’est-ce pas ?

Bien sûr, le problème avec ces théories est qu’elles ignorent le risque. Même si le socialisme fonctionne exactement comme annoncé, même si tous ses « échecs » sont uniquement dus au fait qu’il n’a pas été « essayé », et alors ? Le simple fait que le socialisme a échoué dans le passé prouve qu’il est risqué, et les investissements risqués doivent être évalués différemment.

C’est bien beau de dire qu’une action particulière a doublé comme prévu, mais cela ne prouve pas que l’investisseur potentiel a fait une erreur ; nous devrions considérer le risque avant de pouvoir évaluer la sagesse – ou la folie – de la décision de ne pas investir.

Pourquoi alors les pauvres et les opprimés devraient-ils refuser de voter pour le socialisme – même en supposant, pour les besoins de l’argumentation, que le socialisme contribuerait à améliorer leur vie ? Il est parfaitement rationnel pour une personne vivant dans la précarité d’être plus réfractaire au risque que les riches ; après tout, qui est le plus susceptible de mourir de faim sous le socialisme (s’il échoue) ?

De même, il est parfaitement rationnel pour une personne vivant en marge de la société de penser que le fardeau de l’échec retombera sur elle de manière disproportionnée ; après tout, qui est plus susceptible de former les pelotons d’exécution et ses victimes ? Qui est plus susceptible de se trouver devant comme derrière ces fusils ? Puisque les personnes vulnérables le sont davantage, il est parfaitement rationnel qu’elles craignent plus le socialisme que celles disposant des ressources nécessaires pour se protéger ou fuir.

Autre point plus subtil, mais important : qui est plus susceptible qu’une personne vulnérable d’avoir une expérience personnelle négative du gouvernement ? Les riches le sont moins et quand c’est le cas, ils interagissent par le biais d’un conseil supérieur. La personne qui a perdu sa voiture à cause de contraventions est beaucoup, beaucoup plus susceptible de se méfier du gouvernement que celle qui peut se permettre de stationner dans un garage ou de payer ses contraventions. Il est donc parfaitement rationnel que la première se méfie davantage du socialisme que la seconde.

Notez que je n’ai pas fait d’hypothèses fantaisistes sur les préférences en matière de risque ou les biais cognitifs ; j’ai plutôt fait quelques hypothèses simples et directes : les personnes moins capables de supporter le risque sont plus hostiles à celui-ci, et celles qui ont subi des pertes dans un investissement particulier sont moins susceptibles de répéter ce même investissement. Rien de bien compliqué, et pourtant, cela explique tous les comportements observés.

Pour être clair, je ne pense pas que les socialistes puissent tenir leurs promesses, mais il n’y a rien d’irrationnel dans le scepticisme des personnes vulnérables. Au contraire, il suggère qu’ils donnent la priorité à leur expérience personnelle plutôt qu’aux proclamations académiques, ce qui est la préférence la plus rationnelle que l’on puisse imaginer.

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