Par Louise V. Labrecque
En fait, l’hypocrisie
de la démarche, laquelle suinte de toutes parts, n’est pas tellement originale,
tant elle est observable partout, exponentielle
dès lors que s’ouvrent à grandes portes les visages désespérés des peuples
déchus, répandus désormais partout, tellement que oui, ce sont nous, les racistes, nous, les québécois, un peuple bon et accueillant
au-delà de tout, tolérant au-delà de la tolérance même; peu importe : les ennemis de nos ennemis sont nos amis parce
que nous sommes peut-être bien le seul peuple de la Terre à ne pas en avoir, d’ennemis. Connaissez-vous un peuple plus gentil, plus
paisible, que les québécois ? En effet, nous ne diabolisons personne, car les québécois ne sont pas manichéens, ils ne
raisonnent pas en ces termes de croyances aveugles, mais dans le respect des
lois, et avec un dynamisme formidable afin de s’en dépêtrer, ayant fait table
rase d’un passé religieux pas si lointain.
Alors, partant de ce fait, que les bien-pensants ne viennent pas nous
faire croire que nous avons un milliard d’années de retard en matière de spiritualité, ou même de moralité.
Ces nouveaux curés, en nous disant de devoir nous sauver contre nous-mêmes, font
du racisme inversé, ce qui est insultant pour la majorité des personnes
intelligentes. En fait, c’est comme une grande propagande, pour ne pas dire un crime pur et simple. De la même manière, en décidant d’accueillir
à bras ouvert tous les peuples de la Terre, tous, sans exception, nous avons fait la
preuve que nous sommes parfois bien naïfs. En fait, c’est honteux de lire et d’entendre
les propos des bien-pensants ; un moment, c’est une version, et ensuite une
autre. Vous rendez-vous compte que vous
comparez l’homme blanc occidental privilégié aux pires totalitaristes de
l’Humanité ? Il y a quand-même des limites à se nier; ne voyez-vous pas où le bât blesse ? Avez-vous
à ce point une poutre dans l’œil à ne pas y voir le brin de paille dans l’œil
du voisin ? Voulez-vous que je vous dise à quel point j’ai honte lorsque je
vous entends parler de mondialisation ? Vous adoptez un ton si froid, si dépassionné, et pour tout dire, dogmatique
et calculateur, sur la présente question. Or, comble de tout, vous êtes souvent
parmi mes compatriotes, québécoises et québécois de souche, vous aussi, comme
moi, et comble de tout : nous travaillons souvent sur les mêmes dossiers,
au cœur des mêmes enjeux ! Mais de quoi
vous sentez-vous à ce point lâches et/ou coupables ? Ce papier, bien
humblement, tente non pas de mettre de la pression sur tel ou de tel, mais
d’allonger le discours initial des bien-pensants, celui dont tout le monde
connait, afin de détailler un peu mieux
l’enjeu, pour une meilleure compréhension en amont, et tenter d’approcher, si
possible, la réalité historique vers un espoir de réconciliation. Pour cela,
d’abord, il faudrait pouvoir reconnaître que
le communautarisme est l’ennemi de l’égalité. Or, le dogme de tous les
groupes extrémistes actuels est gravissime, car il est devenu impossible à réfuter, à
critiquer, sous peine de se voir traiter de racistes, et ce n’est pas
chic : avec ce discours vulgaire, ces insultes et ces menaces. Trop, c’est trop ! Nous n’avons ni parti pris,
ni intérêt, mais voilà que nous devons nous excuser de nous sentir trop souvent de trop chez nous, dans
notre propre pays ? C’est pourquoi la réalité embrasse désormais cette
société de discours fleurant bon la complaisance crasse: nous ne sommes plus
chez nous, dans ces déplorables conditions. C’est d’une tristesse… ! Et on ne pourra pas dire « on ne savait
pas «.
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