Par Gabriel Giguère.
Dans la foulée de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada, le candidat Pierre Poilievre a promis qu’un gouvernement conservateur dirigé par lui irait de l’avant avec le projet GNL Québec. Cette bonne mesure permettrait à la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean de développer son économie et d’être un joueur actif dans la réduction des émissions de GES.
Dans un sondage commandé par l’IEDM et paru la semaine dernière, la firme Ipsos, réputée pour son sérieux, a constaté que le projet balayé du revers par les gouvernements provincial et fédéral trouve un appui de plus de la majorité de la population, soit environ 53 %, contre seulement 29 % rejetant ce projet. La situation a bien entendu changé et le besoin criant d’approvisionnement de l’Europe en hydrocarbures oblige le gouvernement provincial – et fédéral – à revoir leur décision à propos du projet GNL.
Devant la situation, le ministre de l’Environnement, M. Benoit Charrette, devra changer son discours, avançant que le projet n’a pas su atteindre l’acceptabilité sociale, car, bien au contraire, l’appui de la population est on ne peut plus clair. L’eau a coulé sous les ponts et la situation de la guerre en Ukraine n’a fait que creuser le clivage entre la population et le ministre de l’Environnement. La volonté populaire des Québécois est claire et devra pousser le ministre de l’Environnement et le gouvernement au pouvoir à renverser leur position sur le projet qui aurait permis des investissements privés régionaux de plusieurs milliards de dollars et la création d’une foule d’emplois de qualité pour la région.
Soyons clairs : l’importance de ce projet ne réside pas dans le fait que ce soit GNL Québec ou un autre projet, mais dans les faits que celui-ci aurait non seulement des répercussions économiques bénéfiques pour la région du Saguenay, mais également pour la réduction de GES à l’échelle mondiale. En effet, n’en déplaise à certains groupes militants qui n’y voient que l’augmentation locale, les changements climatiques sont sans frontière et augmenter les émissions du Québec pour réduire les émissions mondiales est un mal pour un bien. Le gaz naturel est une énergie de transition polluant deux fois moins que le charbon, donc peut jouer un rôle dans la transition énergétique pour des pays comme l’Allemagne, la Pologne et même la Chine. Aussi, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la transition du charbon vers le gaz naturel a permis d’éviter l’émission de 500 millions de tonnes de GES. Et n’oublions pas que si le gaz naturel n’est pas produit ici, il le sera dans des pays où les normes environnementales sont moindres, sans parler du faible respect accordé aux droits humains.
En effet, la dépendance de certains pays d’Europe aux hydrocarbures russes les oblige à s’approvisionner du côté des envahisseurs, car des pays comme le Canada n’ont pas développé l’infrastructure nécessaire pour acheminer leurs hydrocarbures; élément dont les Québécois veulent développer davantage, incluant les pipelines, à hauteur de 54 %, soit une majorité.
La population provinciale en majorité – à 65 % – comprend la nécessité criante d’apporter une solution de rechange aux hydrocarbures russes dans un contexte géopolitique tendu, où nos alliés européens pourraient potentiellement voir leur sécurité énergétique mise à mal hydrocarbures russes.
Un gouvernement qui abandonne les Québécois et nos alliés européens
En plus du refus au projet de l’usine de liquéfaction (GNL), le gouvernement a fait passer une loi interdisant toute exploration et exploitation d’hydrocarbures au Québec. L’effet dans la situation actuelle? Le gouvernement cadenasse le potentiel du gaz naturel de la province, qui s’élève à 93 milliards de dollars en valeur de PIB. Cette mesure va complètement à contresens de la volonté populaire qui souhaite en majorité que le Québec exploite ces ressources à 59 %. Comment se fait-il alors que le gouvernement provincial est si déconnecté de la volonté populaire? Difficile à dire…
Avec une telle loi et le refus du projet GNL, le gouvernement provincial ne fait pas seulement freiner notre potentiel de développement économique et notre rôle en tant que leader de la transition énergétique, il abandonne nos alliés européens sans contribuer aux alternatives qui leur permettraient de quitter leur dépendance aux hydrocarbures russes.
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