Le 23 mars dernier, l’Institut de la statistique du Québec émettait un communiqué de presse intitulé : Progression appréciable des recettes agricoles du Québec en 2008. Ce titre, techniquement exact, est trompeur. Il aurait été plus honnête d’intituler ce communiqué : L’industrie agricole du Québec s’enfonce.
En fait, elle se dirige à vitesse grand « V » dans un mur.
Entre 2002 et 2008, les paiements de programme (subventions gouvernementales) ont progressé de 133,3 %. La proportion des paiements de programme dans les recettes totales agricoles a progressé de 8,5 % à 14,6 % au cours de cette période. Depuis 2004, la croissance annuelle moyenne des dépenses totales après remise (+ 5,3 %) ont progressé à un rythme plus élevé que celle des recettes monétaires (+ 4,8 %).
En plus des subventions directes du gouvernement, les consommateurs subventionnent indirectement l’industrie. Les prix des productions sous gestion de l'offre (produits laitiers, volaille et oeufs), sont maintenus artificiellement au-dessus des prix du marché. Cela représente plusieurs centaines de millions de subventions annuelles payées par les consommateurs. Donc, malgré que l’industrie bénéficie de prix gonflés, les dépenses excèdent les recettes. Aucune industrie ne peut survivre dans ces conditions.
L’agriculture compte parmi les vaches sacrées québécoises au même titre que la santé et l’éducation. Aucun politicien n’osera s’attaquer à un groupe de pression aussi influent que l’UPA. Malheureusement, comme cela est devenu une habitude au Québec, il faudra attendre que le système soit littéralement en faillite avant d’agir.
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