Bravo! Qu’un ex-politicien parle avec autant de clarté, cela m’impressionne. Il est temps que Joseph Facal revienne à la politique.
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Le temps de la lucidité
Joseph Facal, Le Journal de Montréal, 23/03/2009 09h17
Il n'y a rien de plus fatigant que ces importuns qui, après la débâcle, viennent vous susurrer à l'oreille : je vous l'avais bien dit. Alors, permettez-moi de vous fatiguer un peu.
En octobre 2005, bien avant la crise actuelle, nous fûmes une douzaine à publier le Manifeste pour un Québec lucide. Que disions-nous?
Essentiellement, que les revenus du gouvernement ne couvraient pas les dépenses. Que l'endettement du Québec était déjà préoccupant. Que les services publics ne sont jamais gratuits. Que le vieillissement allait aggraver tout cela. Qu'il fallait réagir pendant qu'il en était encore temps.
Non, on n'y trouvait pas une apologie inconditionnelle du capitalisme. Pour s'en rendre compte, il fallait cependant le lire. On y parlait plutôt d'éducation, de cesser de vivre à crédit, de penser à long terme, de revoir la fiscalité, d'accepter au moins d'en discuter. Nous proposions même le revenu minimum garanti.
DE VIVES RÉACTIONS
On se souviendra des réactions hystériques de notre gogauche médiatique: les salauds, la «Droite», les porteurs de valises du grand capital, disaient-ils, venaient de parler. Eux, bien sûr, étaient les Justes. Des pays aussi furieusement néolibéraux que la Suède et la Finlande avaient pourtant fait ce que nous proposions.
Puis vint le rapport Castonguay sur la santé, qui proposait, lui aussi, de hausser la TVQ et d'ajuster nos dépenses à la richesse disponible. Tabletté instantanément par le gouvernement. Le clergé pseudo-progressiste, lui, y décela une autre opération téléguidée par les forces occultes de l'argent.
Puis vint le rapport Fortin, qui proposait la même chose. Tabletté lui aussi. Un autre complot de salauds, expliqua la gogauche.
Puis vint le rapport Montmarquette sur la tarification, que j'ai aussi signé.Même message que les autres : rien n'est gratuit et, quand vous êtes dans un trou, cesser de creuser est habituellement une bonne idée. Tabletté également.
NOUS Y SOMMES
Le budget Jérôme-Forget confirme que la réalité nous a finalement rattrapés: nous allons vivre le retour des déficits chroniques, des coupures de services et de l'endettement astronomique légué à nos enfants. Ce n'était pas un complot.
La crise actuelle a en effet le dos large. Le problème structurel des finances publiques du Québec était là depuis longtemps: la crise le rend simplement impossible à cacher. Mais si nous avions agi avant, les prochaines années auraient été moins pénibles.
Agir comment? Toutes les réponses étaient là, noir sur blanc, depuis longtemps. Leur heure est finalement arrivée. Dans la vie, on a souvent tort d'avoir raison trop tôt.
Mais vous allez voir, les mêmes que d'habitude vont nous ressortir leurs conneries : taxer les riches, taxer les entreprises, convertir toute une société à la simplicité volontaire. Comme ils disent, profiter de la crise pour «sortir du cadre de pensée dominant». Allez Amir, lance-moi un soulier.
Je vais vous le dire brutalement : le vrai cadre de pensée dominant, c'était notre persistance à croire les politiciens qui nous disaient qu'on pouvait continuer à vivre à crédit sans jamais recevoir la facture.
C'était aussi de refuser de croire ceux qui, depuis des années, vous disaient de vous méfier de ce qui était trop beau pour être vrai.
1 commentaire:
j'ai décidé de répondre à son blogue, sur son article.
J'en ai dérangé quelques uns, car ils ont tendance à être un peu gauchiste.
le 25 mar 2009 à 5:23 Un Québec de Droite
Combien de créateurs de richesse au Québec ?
On estime à 3.6 millions d’individus qui payent des impôts sur 5.8 millions actifs, 41% n’en paie pas, car ils ont un trop faible revenu.
Par contre, combien sont-ils en créateurs de richesse, on doit éliminer tous les gens qui gravitent autour de l’état, car il ne la crée pas, mais la consomment. Si on pousse le raisonnement à l’absurde, si tous les Québécois seraient fonctionnaires, qui vas les payer ? donc ça prend des gens du secteur privé pour absorber la dépense.
On estime au 31 décembre 2008, il y avait 531 451 employés dans le secteur public et parapublic du Québec et 257 426 prestataires des régimes de retraite à prestations déterminés. On doit ajouter tous les employés municipaux, les entreprises d’État tels que : Hydro Québec, SAQ, Loto Québec, toutes les agences à but non lucratif, mais subventionné par l’État ce qui donne un total de 280,000 personnes, ajouté 130,000 prestataires à des régimes de retraite, donc il y aurait environ 1.2 M de personne qui gravite autour de l’État et consomment la richesse.
En soustrayant ces 1.2M aux contribuables payeurs d’impôt, il nous reste 2.4M d’individus qui sont des générateurs de richesse, le Québec a une population estimée à 7.8 millions d’habitants.
Le constat est ahurissant le tiers de la population fait vivre les deux autres tiers de la population. Ce qui explique la pauvreté du Québec, il n’y pas assez de créateurs de richesse.
Réduire le poids d’état ?
Bien sûr!, il y a des solutions, mais depuis des décennies aucun gouvernement libéral et PQ, n’ont eu le courage de réduire le poids de l’état
Quand une Cie est en sérieuse difficulté financière,que fait-elle?
1. Elle fait des mises à pied
2. Elle renégocie les avantages sociaux
3. Elle renégocie les fonds de retraite
Il y a plus de 550 000 employés qui ont une masse salariale de 32,7 milliards, en réduisant de 12% leur masse salariale, on sauverait 4 Milliards récurrents chaque année.
Et croyez-moi bien, il ne serait pas en eau trouble. Car le coût d’un employé d’état est de 28 % à 42 % supérieur au secteur privé (réf :1) avec ces bénéfices marginaux.
Pourquoi ne le font-ils pas ?
Pour les mêmes raisons depuis 20 ans : 81 % des employés d’état sont syndiqués
Et aucun gouvernement n’a eu le courage, d’y touché.
Car nos politiciens travaillent rarement pour le bien collectif, mais surtout pour rester au pouvoir, vont-ils se mettre à dos le plus important groupe de pression du Québec : les syndicats et risquer de ne plus se faire réélire pendant des années
Entre-temps les pauvres gens du secteur privé, se font ramasser par des hausses qui n’en finissent plus, pour assurer que nos fonctionnaires ont des retraites dorées pendant trente ans. Un autre petit détail 72% des gens du secteur privé n’ont même pas de fonds de pension.
À titre d’information on a cumulé plus de 64 milliards de déficits (réf : 2), pour les fonds de retraite des fonctionnaires qui représentent 43 % de la dette brute juste pour 10 % de la population, il serait grand temps qu’on renégocie leur avantage, peut-être ?
Devant des déficits structurels il faudra faire des choix !
Alors à tous ceux qui travaillent dans le secteur public, je vous conseille sérieusement de créer votre propre fond de pension, car le reste de la population n’acceptera pas qu’on réduise les services pour la santé pour donner des retraites dorées à sa fonction publique
Bienvenue dans la réalité !
Un Québec de Droite
M. C.
réf (1) : FCEI, Regard sur les salaires, Comparaison entre les salaires du secteur public et du secteur privé, Annexe A, page 20
http://www.fcei.ca/researchf/reports/reports-2008.asp
réf (2): Budget 2009-2010, Plan budgétaire, page D 16
http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/2009-2010/index.asp
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